Méditation sur le buisson ardent

Monastère sainte Catherine, au pied du mont Sinaï, lieu-dit du buisson ardent. Haut lieu de prière depuis le IIème siècle

 

Méditation de la Parole Ex.3 Buisson ardent.

DIEU, AU DELÀ DE TOUT, CELUI QUI EST

 

 

Vendredi 26 février 2021.

 

De St Augustin 4^ème -5^ème  siècles

« Mes frères, ne vous faites pas un idée de la divinité à partir des réalités que vous connaissez. Dieu est au-delà de tout, au-delà du ciel et de la terre. Brisez ces idoles en vos cœurs. Ecoutez ce que Dieu répondit à Moïse qui lui demandait son nom: « je suis celui qui suis ». En comparaison de Dieu, rien n’est. Ce qui EST véritablement ne connaît aucun changement, même partiel. Tout ce qui change et s’écoule, et ne cesse jamais de changer, tout cela fut et sera. Pour Dieu, au contraire, pas question de dire  « il fut » ou « il sera »; Car ce qui fut n’est déjà plus; ce qui sera n’est pas encore. Ce qui n’arrive que pour passer, cela sera mais finira par ne plus être. Ne vous laissez pas ballotter par vos impressions, agiter par le flux de vos pensées éphémères. Restez fixés sur ce: « IL EST. » 

 

De St Denys l’Aréopagite fin du 5^ème  siècle.

« Nous disons donc que Dieu, situé au-delà de l’univers entier, n’est ni matière, ni corps; il n’a ni figure, ni forme, ni qualité, ni masse; il n’est dans aucun lieu, il échappe à toute saisie des sens. Nous disons que ce Dieu n’est ni âme, ni intelligence, qu’on ne peut l’exprimer ni le concevoir, qu’il n’a ni nombre, ni ordre, ni grandeur, ni petitesse; il ne demeure immobile ni ne se meut; il n’est ni puissance, ni lumière, il ne vit ni n’est vie, il n’est ni perpétuité, ni temps. On ne peut le saisir intelligemment: il n’est ni divinité, ni Bien, ni rien de ce qui est accessible à notre connaissance ni à la connaissance d’aucun être. Personne ne le connaît tel qu’il est, il échappe à tout raisonnement, à toute appellation, à tout savoir. »

 

Sainte Catherine de Sienne, 14^ème siècle, médite devant ce mystère:

Catherine se demande: « Ame misérable, qui es-tu donc pour que Dieu daigne converser avec toi face à face†?  Seigneur qui suis-je?  Dis-moi aussi qui Tu es.

Réponse du Seigneur: « Tu es celle qui n’est pas. Je suis celui qui suis. Si tu as cette double connaissance tu seras heureuse. »

Réaction de Catherine, jubilante:  « O Amour incompréhensible!! Alors à qui dis-tu ma fille ? Et moi je Te dis: Père éternel! »

 

LE DIEU ETERNEL VIENT A NOUS

L’apôtre St Jean écrit: « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, ce que nos mains ont touché du Verbe de Vie - car la Vie s’est manifestée, nous l’avons vue, nous en rendons témoignage et nous vous annonçons cette Vie Eternelle qui était tournée vers le Père et nous est apparue - ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons afin que vous soyez en communion avec nous. Quant à notre communion, elle est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ. Nous vous l’écrivons pour que notre joie soit complète. » (St Jean 1/1-4)

 

St Bernard commente ainsi: 

« Le Verbe s’est fait chair et désormais il habite en nos cœurs  par la foi, il habite en notre mémoire, il habite en notre réflexion, il descend jusque dans notre imagination. Dieu était absolument incompréhensible et inaccessible, invisible et inimaginable. Or il a voulu qu’on puisse le saisir, le voir, le penser. Comment? Eh bien en étant couché dans une crèche, en reposant sur le sein de Marie, en prêchant sur la montagne, en passant la nuit à prier; ou encore cloué sur la croix, livide dans la mort, libre parmi les morts et commandant à l’enfer; ou encore en ressuscitant le 3^ème  jour, en montrant aux apôtres dans les marques des clous les signes de sa victoire. Quelque soit le mystère auquel je pense, c’est Dieu que rencontre ma pensée et à travers tous, il est mon Dieu. » (Sermon)

 

Tout en gardant en mémoire la rencontre de Moïse au Buisson ardent et les affirmations de Jésus dans l’Evangile de St Jean, regardons Le petit enfant et le jeune homme de Nazareth si discret et si enfoui, si soumis à Marie et à Joseph, c’est « JE SUIS » parmi les hommes.

 

« Quand les parents de Jésus eurent accompli tout ce qui était conforme à la Loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, à Nazareth, leur ville. Cependant, l’enfant grandissait, se fortifiait et se remplissait de sagesse. Et la grâce de Dieu était sur lui. …. Après son séjour au Temple à 12 ans, Jésus redescendit avec ses parents à Nazareth; et il leur était soumis. Et sa mère gardait fidèlement toutes ces choses en son cœur . Quant à Jésus, il croissait en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes. Un jour sur le parvis du Temple, Jésus déclara: « en vérité, en vérité, je vous le dis: Avant qu’Abraham fût, Je suis†. »

St Luc 1/39-40 et 51-52 et St Jean 8/58

 

PRIERE DE L’EGLISE D’ORIENT: 

« O Fils unique et verbe de Dieu, Toi l’immortel qui as daigné pour notre salut prendre chair de la Sainte Mère de Dieu.

Toi qui sans perdre ta Divinité, t’es fait semblable à nous,  Christ Notre Dieu qui mis en croix, par ta mort as écrasé la mort!

Toi qui dans la Sainte Trinité, es glorifié avec le Père et le Saint Esprit,

Sauve-nous, prends pitié de nous, O Christ notre Dieu. »