JOUR DE PÂQUES
A l’aurore du grand matin de Pâques, entre la nuit de la mort et le matin d’un monde nouveau d’éternité, nous voici avec Marie-Magdeleine, dans la fraicheur du jour naissant. La fidèle disciple qui vient au tombeau, pleurer son bien-aimé, dans une démarche de tendresse et de piété. Elle vient prolonger son deuil, retarder un peu la séparation inéluctable d’avec Jésus. Elle vient pleurer Celui et en qui elle a mis toute sa confiance.
Et, nous voici, devant un tombeau vide… avec une femme effrayée. Elle craint que le corps du Christ n’ait été volé… et immédiatement va en tenir informés les apôtres « On a enlevé le Seigneur de son tombeau et nous ne savons pas où on l’a déposé ! »
C’est Pierre et l’autre disciple (Jean) qui réagissent à cette annonce. Tous deux ont été très présents depuis le début de la passion de Jésus, dans une grande proximité avec Lui, douloureuse pour Pierre, dans sa trahison, fidèle chez l’autre disciple. Ils courent donc immédiatement vérifier la nouvelle. Et c’est pour nous l’occasion d’assister à la plus merveilleuse course de l’humanité, loin des JO, loin des compétitions en tout genre, loin des joggings du dimanche matin que nos contemporains pratiques au lieu de venir se nourrir au Pain de Vie.
L’inquiétude motive certainement le plus âgé, l’amour motive sans aucun doute le plus jeune.
Les deux hommes dévalent les ruelles encore vides de Jérusalem. Les pas s’allongent. Les esprits comme les corps s’échauffent : Que s’est-il passé ? L’aurait-on enlevé ? Serait-il vraiment ressuscité ? Est-ce vraiment possible ? Et si et si et si…
Les cœurs battent à tout rompre : Ils battent pour le Seigneur :
Souffle court, le plus jeune arrive le premier : C'est l'amour qui fait courir Jean plus vite et pas seulement sa jeunesse. Il repère le linceul sans son précieux trésor. Par humilité il laisse Pierre entrer le premier.
Pierre se risque à entrer dans le tombeau. Il voit le linceul et le linge, qui avait recouvert la tête, anormalement bien rangés.
Jean pénètre à son tour et là l’amour fait son office : Il voit et il croit, alors que Pierre ne semble pas comprendre tout de suite ce que ce linceul et ce voile signifient. La fidélité de Jean jusqu’à l’accompagnement ultime sur le chemin du Golgotha et sa présence aux pieds du Maître de l’ami intime, jusqu’à son dernier souffle se voient récompensées : Il voit et il croit en l’évènement le plus extraordinaire de toute l’humanité :
Le Christ est ressuscité des morts, par la mort il a vaincu la mort, à ceux qui sont dans les tombeaux. Il a donné la vie !
J’aime me lever de grand matin et rester dans l’intimité et le calme du jour naissant ; mystère d’une nouvelle journée qui, bercée par le chant des oiseaux, s’annonce aux éclats du soleil surgissant de la ténèbres ; mystère d’une nouvelle journée qui ouvre les portes de tous les possibles et aujourd’hui, il nous est donné d’assister au grand matin du premier jour de la semaine qui a vu l’humanité naître à la vie… éternelle !
Sans bruit, au milieu du bruissement des ailes des oiseaux qui chantent à tue-tête, notre Dieu d’amour, notre Jésus chéri, épousant notre condition humaine a donné à nos vies d’épouser l’éternité ! Alléluia ! Nous sommes au grand matin de notre naissance à la vie éternelle.
« Que nul ne déplore sa pauvreté car le Royaume est apparu pour tous » proclamait pour la Pâque St Jean Chrysostome et de poursuivre : Que nul ne se lamente de ses fautes, car le pardon a jailli du tombeau. Que nul ne craigne la mort, car la mort du Sauveur nous en a délivré. Il a terrassé la mort, celui que la mort retenait captif. Il a dépouillé l’enfer, celui qui est descendu aux enfers »
Oui, l’amour de Dieu a vaincu la mort
• La ténèbre n’est plus ténèbre car la Lumière de l’amour l’a éradiquée
• La haine est vaincue par l’amour
• La tristesse se transforme en joie
• Le désespoir en espérance
• La désolation en rédemption
Aujourd’hui, Dieu nous comble à profusion de son amour. Soyons dans la joie chers frères et soeurs ! Voilà la Bonne Nouvelle que le tombeau vide nous annonce !
Oui la Bonne Nouvelle, toute la Bonne Nouvelle que nous avons à porter au monde se concentre, aujourd’hui et jusqu’à son retour, dans la Résurrection du Christ.
Sans Résurrection, pas de Bonne Nouvelle. La croix n’est qu’un déboire.
Par la résurrection, Dieu donne la preuve éclatante qu’Il est le maître de l’univers et nous ne pouvons pas garder cette bonne nouvelle pour nous.
Nous sommes donc invités à faire éclater sans complexe cette joie aux yeux du monde ; à chanter, crier au monde que Christ est ressuscité et que seule cette merveilleuse nouvelle peut sauver chacun de nos semblables et le monde entier.
Allons-nous garder cette merveilleuse nouvelle pour nous ?
Si nous aimons notre humanité : nous devons lui annoncer, que dis-je, lui proclamer à tue-tête, par toute la gentillesse, la miséricorde et l’amour que le Christ nous a enseigné :
Que Christ est ressuscité, qu’Il est vraiment ressuscité.
Alléluia ! AMEN
Diacre Jean-Marie Blondel
Il est vraiment ressuscité, pourquoi chercher parmi les morts.
Il est vivant comme Il l’a promis, Alléluia !
« C’est la Pâque du Seigneur », clame l’Esprit,
« C’est la Pâque du Seigneur en vérité ! »
Le Seigneur a versé son sang,
En signe de l’Esprit qui devait venir,
Il nous a signés de son sang
Et nous avons été protégés
Alléluia !
Ô joie de l’univers, festin de grâce,
Tu dissipes les ténèbres de la mort,
Tu ouvres les portes de la vie :
En Toi les promesses sont accomplies,
Les chants sont rendus à la terre.
Alléluia !
Ô Pâque, Noces de l’Agneau,
Le Dieu du ciel vient s’unir
À nous dans l’Esprit !
L’immense salle des noces est remplie de convives.
Tous portent la robe nuptiale,
Et nul n’est rejeté.
Alléluia !