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La Présentation au Temple

Quarante jours après la Nativité du Seigneur, voici que nous célébrons sa Présentation au Temple par ses parents, Marie et Joseph. Pour nous c’est la fête de la chandeleur, nom tiré de la tradition ancienne qui consistait à effectuer autour des églises la procession des Fidèles, éclairés de petits cierges qu’on tient à la main et que l’on appelait, les chandelles. Aujourd’hui, nous avons renouveler cette tradition en entrant dans l’église avec des cierges.

 

Et ces chandelles sont là pour manifester, à l’extérieur, au monde, la foi et la joie d’accueillir le Sauveur. Elles rappellent que notre foi est une lumière pour notre vie ; le ressort intérieur de notre existence malmenée par tant d’épreuves et tant d’oppositions dont cette mentalité séculariste ou laïcarde qui s’affiche si durement dans notre société.

Pour nos amis chrétiens d’Orient, c’est la fête de la Sainte Rencontre, mettant l’accent sur la rencontre dans le Temple, avec Syméon et Anne, du jeune couple de Marie et Joseph, portant dans leurs bras leur petit Enfant.

Ainsi nous rencontrons Syméon dont le nom signifie « celui qui écoute et qui obéit », l’homme en attente du Messie. Et Anne, fille de Phanuel, Phanuel dont le nom signifie « Face de Dieu ». Anne, veuve, représentant dans cette scène le rôle si important des veuves en Israël puis dans l’Église, accomplissant une mission de prières et de pénitence, âgée de 84 ans : 12 fois 7, donc 7 ans mariée ; ce chiffre évoquant une certaine plénitude d’âge. On pourrait s’attarder longuement sur ces deux personnages de cette scène évangélique mais leur présence n’a de sens qu’en fonction de l’Enfant au-devant duquel ils s’avancent ; peut-être même courent-ils vers l’Enfant, du moins intérieurement ; parce que « soudain », à cet instant, comme dit Malachie, cet Enfant est au cœur du récit.

Et, au moment de la venue de Jésus au temple, dans les bras de sa mère, cette rencontre tant attendue par le vieillard Syméon, met sur les lèvres de cet « homme juste et religieux », le magnifique cantique que nous venons de réentendre, cantique que l’on recite tous les soirs à l’office des complies, et qui proclame : « Mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël ! »

Le Messie que le juste vieillard attendait depuis longtemps arrive enfin. Il peut le prendre dans ses bras et chanter sa reconnaissance au Seigneur en prophétisant qu’Il sera l’Artisan de la libération de tous les peuples : libération de leur esclavage premier, celui du péché !

Voilà des paroles en consonance avec le prologue de St Jean « En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes » (Jn 1,5) qui révèle que le Verbe qui s’incarne est la vraie Lumière qui éclaire tout homme venant en ce monde. Il habite parmi nous afin d’enseigner notre foi, d’apporter l’espérance du Royaume des cieux et nous communiquer l’Amour qui vient de Dieu. C’est ainsi que se manifeste l’expression de la gloire qu’Il tient de son Père plein de grâce et de vérité.

Dieu vient à la rencontre de son peuple alors qu’Il est démuni comme un tout petit enfant, mais déjà Il déverse tous ses biens spirituels pour que nous puissions les faire fructifier.

« La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée.» (Jn 1,5) si ce n’est que pendant le temps bref de la Passion et de la mort qui sera paradoxalement l’acte suprême de la victoire des forces du Salut de Dieu.

La Résurrection du Seigneur, et son Ascension, rapportées par les Évangiles et les Actes des apôtres, nous attestent du triomphe de la Vie et de la Lumière de Dieu sur la nuisance mortelle des ténèbres, toujours à l’œuvre ici-bas : Voilà donc ce que nous devons annoncer au monde !

Oui, en ce jour, le Créateur du ciel et de la terre est porté dans les bras du saint vieillard Syméon ; et celui-ci s’écrit : « Tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix. Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples » en d’autres termes : « Maintenant je vais être libéré car j’ai vu mon sauveur ».

Syméon « reçut l’enfant dans ses bras ». Il porta le Verbe éternel et découvrit la « lumière des nations ». Anne, quant à elle « proclamait les louanges de Dieu ». Tous deux étaient des cœurs en attente.

Et si nos cœurs sont, eux-aussi, en attente, ils doivent nous pousser à cette rencontre intime avec Jésus offert par Marie, porte du Ciel. Marie nous offre son fils, prenons-le dans nos bras et louons, nous aussi, Dieu pour ce bienfait qui nous ouvre les portes du Royaume !

« Ce que fait Syméon », dit Origène, « en prenant Jésus dans ses bras, ceci ne vaut pas seulement pour lui mais pour tout le genre humain. Si quelqu’un sort de ce monde, qu’il prenne Jésus dans ses bras s’il veut aboutir au Royaume, au Royaume de Dieu. »

Un moine de l’Eglise d’Orient écrivait : « Chaque âme devrait être un temple de Dieu, où Marie apporte Jésus. Et chacun comme Syméon, devrait prendre l’enfant dans ses bras et dire au Père, « mes yeux ont vu ton salut ». La prière de Syméon, « laisse ton serviteur s’en aller en paix », ne signifie pas seulement que celui qui a vu Jésus, et L‘a tenu dans ses bras peut maintenant quitter la vie, mourir en paix. Elle signifie encore pour nous que, ayant vu et touché le Sauveur, nous sommes délivrés de la servitude du péché et nous pouvons nous éloigner en paix du royaume du mal.

Frères et sœurs, dans quelques instants, nous allons nous rendre à la rencontre de Jésus au travers de l’Eucharistie dans la foi et la joie d’accueillir le Sauveur. Nous allons Le recevoir, Le toucher dans nos mains ! Nous allons être purifié, car on ne peut recevoir le Corps et le Sang du Christ sans être purifiés de nos péchés. Nous allons porter Jésus comme Syméon L’a porté. Nous allons aussi devoir Le porter au monde Lui, le Verbe incarné qui est la vraie Lumière qui éclaire tout homme venant en ce monde

Alors prions, prions que nos vies soient de dignes temples de sa sainte présence en nos corps, en nos cœurs, en nos âmes ; pour que notre foi soit une lumière pour notre vie ; pour que nos vies sachent annoncer au monde que la seule lumière qui puisse l’éclairer et notre Dieu d’amour.

Prions aussi pour qu’au jour de notre dernier soupir, nous ayons en nos cœurs la prière de Syméon justifiée par les merveilles que Dieu a faites dans nos vies : « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples ».

Amen.

 

Diacre Jean-Marie Blondel

Commentaires

  • "Car mes yeux ont vu le Salut "dit Siméon en rencontrant la sainte famille au Temple de Jérusalem
    Voir Dieu,
    Te voir pleinement mon Dieu
    Avec les yeux de la foi ,
    Bien sûr...
    À la messe ,
    À la table du lait pur
    De la Parole qui purifie,
    Et à celle de ton corps et sang ,
    Provenant de ta douce bonté,
    Sources vives pour l'éternité!

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