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Sermon sur le Christ 2

Christ vrai Dieu

        La semaine dernière, nous avons contemplé le Christ vrai homme, dans la beauté extraordinaire de son humanité, parfaite ; en s’incarnant, Dieu a repris notre humanité et lui a rendu en lui, sa splendeur première. En assumant notre nature humaine, la même que la nôtre sans le péché, Le Christ s’est, en quelque sorte, uni à tout homme comme dit Vatican II. Voici le texte : « Parce qu’en lui la nature humaine a été assumée, non absorbée, par le fait même, cette nature a été élevée en nous aussi à une dignité sans égale. Car, par son incarnation, le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme. » C’est ainsi que le concile traduisait la formule de Chalcédoine : « consubstantiel à nous selon l’humanité ».

 

         Quand Pline le jeune[1], gouverneur en Asie mineure, écrit à l’empereur Trajan en 111 au 112 après JC pour savoir comment gérer l’affaire des chrétiens qui augmentent dans sa région, il écrit après avoir fait une enquête : « D’après ces informations, toute leur faute et leur erreur consiste à se réunir un jour défini, avant l’aube, et en chantant un hymne au Christ comme à un Dieu ». Ainsi quelques années après la mort de St Jean le dernier apôtre, les chrétiens proclament dans leur prière et leur liturgie du dimanche la divinité du Christ. Et c’est un païen qui le dit ! Contrairement à bien des assertions contemporaines, cette confession de la divinité de Jésus n’est pas tardive, comme on dit avec mépris.

          Le Jour de Pentecôte, Pierre achève son discours en disant : « Que toute la Maison d’Israël le sache donc avec certitude : Dieu l’a fait SEIGNEUR et Messie ce Jésus que vous avez crucifié. » C’est sans doute une des toutes premières manières de confesser la divinité du Christ : Seigneur/Kurios en grec, traduisait le mot « Adonaï » hébreu par lequel on nommait Dieu. Jésus lui-même se l’était approprié indirectement en citant le Ps.109 « Le Seigneur dit à mon Seigneur » et en posant la question aux juifs : « Qui est donc le Seigneur (Dieu) à qui le Seigneur parle ? »  Pourtant Jésus préféra s’appeler du titre du prophète Daniel : le Fils de l’homme ! En monde juif, c’était très parlant… et c’est sur cette prétention divine que Jésus fut condamné à mort.

         En monde païen, ce fut plus compliqué pour nommer la divinité de Jésus. Car le monde païen était rempli de dieux… L’empereur était lui-même dieu… en attendant le cheval de Caligula. Rappelez-vous l’écœurement de Paul à Athènes au milieu de ces milliers d’autels à des dieux différents ! Mais la crise arienne – qui niait la divinité de Jésus - montra qu’il fallait arriver à nommer avec justesse la divinité de Jésus.

         C’est à Nicée puis précisé à Constantinople que naquit le mot « consubstantiel » homoousios en grec. Vous connaissez le texte :« Il est Dieu, né de Dieu, lumière né de la lumière, Vrai Dieu né du Vrai Dieu, engendré, non pas créé, consubstantiel au Père. » Consubsantiel : donc pas seulement de même nature divine, mais ne formant avec lui qu’un seul être divin. Il n’est pas un homme habité par Dieu (comme nous le sommes), il n’est pas un être supérieur à l’homme mais inférieur à Dieu comme le disait Arius et le répète l’Islam… Il est un seul être divin avec le Père et l’Esprit.

         Beaucoup de phrases de Jésus dans l’Evangile justifient ce mot ; citons les phrases clés: «  Le Père et moi, nous sommes UN. (Jn 10/30) Le Père est en moi et moi dans le Père ». « Philippe qui me voit, voit le Père » « le Père et moi nous sommes toujours à l’œuvre. »… Et les tentatives de lapidation suivent toujours ces affirmations ! « Quand vous m’aurez élevé de terre, vous saurez que JE SUIS » (Jn 8/28)  Là Le Seigneur s’attribue le nom de Dieu donnée au buisson ardent[2]. Et sur la montagne il s’arroge le droit divin de changer la Parole de Dieu : « Vous avez appris que… mais MOI JE VOUS DIS. » (Matthieu 5) Ce fut insupportable aux juifs de son temps comme le fait de pardonner les péchés !

         Cette divinité a été niée de notre temps par bien des théologiens protestants ou catholiques. 2 exemples. Pour Bultmann, le Christ n’est pas Dieu mais en Lui, Dieu agit. Hans Küng qui a tant défrayé la chronique, heureusement il est mort, se prétendait théologien catholique et écrivait : «Les conceptions mythiques  concernant l’existence céleste d’un être émanant de Dieu, depuis toujours et pour toujours, autour d’un théodrame joué par deux ou trois (c’est l‘Esprit St), ne peuvent être les nôtres. La foi monothéiste héritée d’Israël et partagée avec l’islam, ne doit pas être éteinte par une quelconque doctrine trinitaire.[3]» On comprend la déroute de biens des croyants aujourd’hui.

         Jésus homme que nous avons contemplé dans sa beauté dimanche dernier est Dieu venu parmi nous, en ayant assumé une nature humaine, en s’étant voilé en quelque sorte, d’elle, en s’étant caché dans une nature humaine pour s’approcher de l’homme sans lui faire peur, lui parler, éprouver ce qu’il éprouve, pouvoir donner sa vie en témoignage d’un amour ardent et mourir pour vaincre la mort. Seul un moment, un unique moment sur la terre, sa réalité unique et inouïe dans l’humanité, jamais pensée par les hommes, s’est montrée : au Thabor, à 3 apôtres. Ils sont les seuls à avoir vu le Christ dans sa réalité humano-divine, dans son humanité divinisée et transfigurée par la divinité. Et ils sont dû se taire jusqu’à la Résurrection. Dieu ne fait pas d’éclat, Dieu ne se prouve pas, Dieu ne veut pas être prouvé mais cru. Dieu sollicite notre foi et notre amour. Et Dieu est étonnant, surprenant, inattendu, n’en déplaise au pauvre Küng. et à tous ceux qui veulent dire à Dieu ce qu’il doit faire et dire Amen.

 

 

[1] Lettres livre X, 96

[2] Ou ce verset d’Isaïe 43/10 : « Pour que vous sachiez, dit Dieu, que vous croyiez en moi et compreniez que moi, JE SUIS »

[3] H.K Christ sein/être chrétien Seuil Paris 1994

Commentaires

  • Merci mon Dieu ,
    De m'avoir créée ainsi que toute l'humanité,
    À ton image ,pour devenir ,dans le combat spirituel ,
    à ta ressemblance,
    Toi mon ami ,devenu mon semblable,
    en ayant pris ma chair,
    (Un soir de Noël)
    On est quitte!..
    Dans le sens où,on est ,si je puis dire ,au même niveau,
    Pour se parler ,s'écouter,se mirer,s'ad-mirer
    Se consoler,
    Se confier.......................

    MAIS...PARDON!
    Parfois ,par peur,
    Par manque de moral et de goût,
    Par fatigue et paresse,
    Je ne peux et ne veux plus t'aimer ,seule la foi
    Et les petites prières de foi restent,
    Pour monter frère Âne et me remettre en chemin,
    En silence,et persévérance
    Avec et en Toi.
    Viens à mon aide! Mon Seigneur et Ami.
    MERCI.

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