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Fête de la Dédicace

Ainsi, nous fêtons aujourd’hui la dédicace de notre Eglise et nous sommes aussi chargés de prier et de partager pour et avec nos frères et sœurs missionnaires de l’Evangile dans le monde. Deux événements, l’un de la vie de notre église, l’autre de la vie de l’Eglise qui peuvent nous paraître bien éloignés l’un de l’autre et pourtant… 

Mais commençons par revenir sur les textes qui ont été donnés à notre méditation aujourd’hui. 

 

Tout d’abord, associons-nous à la prière de Salomon lors de la consécration du premier Temple de Jérusalem. Cette prière suit les cérémonies de la dédicace du temple. Salomon est le fils de David et de Bethsabée, roi d'Israël de 970 à 931 av JC approximativement. Sa sagesse et sa justice sont proverbiales. Ainsi, après s'être adressé au peuple, rappelant l'œuvre qu'il venait d'accomplir, Salomon élève vers Dieu une bouleversante prière par laquelle, loin de se glorifier, il implore avec foi le Dieu d'Israël.

Cette prière définit la fonction du temple : le serviteur de Dieu viendra en ce lieu prier, le supplier d'écouter et de pardonner au peuple d'Israël. Le temple où se trouve le nom du Seigneur est le lieu privilégié pour l’invoquer ; même si c'est au ciel que le Seigneur réside. C’est le lieu où le Seigneur écoute la prière des hommes. Nos églises sont aussi ce lieu où Dieu écoute la prière des hommes.

Le psaume, quant à lui nous fait « désirer les parvis du Seigneur » où « un jour (…) en vaut plus que mille. ». Il nous rappelle que les habitant de la maison du Seigneur sont heureux car ils peuvent y chanter leur Dieu d’amour. Il vient raviver notre désir de venir rencontrer le Seigneur dans le cœur à cœur de la prière, et pour nous, chrétiens, de pouvoir l’adorer, dans la présence Eucharistique, dans la maison bâtie pour qu’il y réside, dans nos chapelles et nos églises signes visible du Dieu invisible. Notre église est ce signe au milieu de notre ville. 

Quelle importance ont donc toutes ces églises qui dans nos villes, dans nos campagnes les plus reculées, dans les pays les plus lointains ou les brousses les plus éloignées, affirment la présence de notre Dieu parmi les hommes, en permanence à nos côtés. Quelle importance que de préserver et de développer ce patrimoine spirituel, cette présence de l’Amour au milieu de nos lieux de vie ! Quelle importance de les faire vivre autour de nos célébrations et de nos messes où Dieu se donne à chacun de nous lors de nos eucharisties.

Saint Paul lui, nous dit que si nous sommes chrétiens, nous sommes « des concitoyens des saints, membres de la famille de Dieu », « intégrés dans la construction qui a pour fondations les Apôtres et les prophètes (…) avec pour « pierre angulaire », le Christ Jésus lui-même. ». Plus encore, il nous dit qu’en Christ nous sommes « les éléments d’une même construction pour devenir une demeure de Dieu par l’Esprit Saint. ». « Devenir une demeure de Dieu » rien moins que cela. Demeure dont le Christ est la pierre angulaire : La pierre angulaire est généralement une pierre de grande dimension, située aux angles d’un bâtiment et jouant un rôle primordial dans le soutènement de celui-ci : de quoi nous pousser à bâtir nos vies sur l’enseignement du Christ.

Et sur cette pierre Angulaire, Jésus invite Pierre, l’apôtre, à être le premier élément de l’édifice qu’est l’Eglise (E). Et cela nous amène à Césarée de Philippe aux frontières de la Terre Promise, presque parmi les païens. C’est dans cette ville en construction que Jésus reconnaît en Pierre celui qui bâtira son Eglise. C’est le lieu où Pierre reçoit de l'Esprit-Saint la révélation du mystère caché depuis la fondation du monde : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » faisant de lui le croyant capable de mener la barque de l’Eglise, l’homme de foi disponible à la volonté de Dieu, le patron capable de mener l’Eglise suivant la volonté de Dieu et jusqu’à son dernier souffle.

Et depuis cette confession de Césarée, l’Eglise n’a cessé de grandir, et d’essaimer ses apôtres et de trouver des disciples à travers le monde. Après la mort du Christ, Pierre restera quelque temps à Jérusalem, puis se rendra à Antioche où il passera plusieurs années. Il se rendra ensuite à Rome, où il sera martyrisé sous le règne de Néron. Jean ira à Éphèse, la deuxième ville de l’empire après Rome. C’est le seul des apôtres à ne pas être mort en martyr. André, le frère de Pierre, aurait évangélisé certaines communautés en Grèce et serait mort à Patras. Jacques le Majeur a été décapité sur ordre d’Hérode Agrippa à Jérusalem. Jacques le Mineur lui, serait resté à Jérusalem et aurait été lapidé par les autorités juives. Philippe, comme André, serait parti en Grèce et en Asie mineure. Il serait mort en martyr à Hiérapolis, en Turquie. Thomas est réputé pour avoir évangélisé l’Inde. Il serait mort à Madras. Jude serait parti en Arménie, le plus vieux pays chrétien du monde, et serait mort en martyr à Beyrouth, au Liban. Simon le Zélote aurait accompagné Jude et serait mort à Beyrouth la même année. Matthieu aurait prêché tout autour de la Méditerranée et serait mort en Éthiopie. Matthias, qui a remplacé Judas aurait prêché en Ethiopie. Il serait mort lapidé à Jérusalem... Enfin on sait très peu de choses de Barthélémy, il aurait peut-être été jusqu’en Inde… Autant de pierres qui ont fondé l’Eglise, jusqu’au Martyre.

A la suite de ces apôtres, nombre de femmes et d’hommes se sont levés et sont partis à l’autre bout du monde ou tout simplement dans leur quartier pour annoncer l’Evangile et ainsi construire l’Eglise, corps mystique du Christ. C’est pourquoi, si la solennité qui nous réunit aujourd’hui concerne notre maison de prière, notre église, elle concerne aussi l’Eglise (E) dont nous faisons partie.

Mais notre Eglise est un peu comme la Sagrada Familia à Barcelone, elle est toujours en construction et elle a besoin de bâtisseurs d’amour, d’ouvriers de paix, de missionnaires, pour continuer son édification. La semaine dernière Jésus nous interrogeait : « Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? ». C’est en effet notre responsabilité de chrétien que d’annoncer l’Amour au monde.

Or, trop souvent nous pensons qu’être missionnaire c’est réservé aux hommes ou aux femmes qui partent à l’autre bout du monde annoncer l’Amour du Seigneur à ceux qui ne connaissent pas la Bonne Nouvelle. Mais c’est oublier que le Christ lui-même nous a tous envoyés annoncer la Bonne Nouvelle. C’est oublier que nous sommes aujourd’hui ses disciples en mission d’évangélisation dans notre monde qui semble ne plus savoir que Dieu existe. Comment, alors rester muets et ne pas annoncer, que dis-je crier au monde qu’il est aimé par Dieu qui n’attend que notre amour ? Notre monde a soif de Dieu et il ne le sait plus. C’est ce que nous devons lui annoncer.

La tâche est grande et il nous est urgent d’agir. Ne pas agir serait inacceptable, ce ne serait pas en accord avec notre mission de Chrétiens et, ce serait manquer de respect aux hommes et aux femmes qui ont laissé ou qui laissent encore leur vie dans le monde entier pour annoncer l’Amour.

Agissons donc sans retenu, sans complexe et sans tarder ! Le monde a soif d’amour donnons-lui l’Amour de Dieu, quoi qu’il en coûte. 

Amen

Diacre Jean-Marie Blondel

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