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Solennité de Sainte Marie Mère de Dieu

« Les bergers glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé. ». C’est par cette scène de joie, réservée aux petits et aux humbles que nous terminons l’octave de Noël. Et c’est aussi et surtout vers Marie qu’il nous est donné de tourner nos regards, elle qui « retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. ». Sa joie à elle, est d’approfondir silencieusement le grand mystère qu’elle a porté, et qui la porte, depuis neuf mois et qui l’accompagnera tout le reste de sa vie terrestre et j’irai même jusqu’à dire, tout au long de sa vie éternelle.

 

Elle contemple l’Incarnation de Dieu, par son sein : « Le Puissant fit pour moi des merveilles, Saint est son nom. » et ces « merveilles » ne sont rien d’autre que le fait que la bienheureuse Vierge Marie est devenue Mère de Dieu. Dans cette œuvre de Dieu, elle a reçu des biens si considérables, si extraordinaires, si inimaginables pour nos pauvres esprits que nul ne peut les saisir. Et ces biens viennent emplir son cœur de tout bonheur et de toute joie. C’est la raison pour laquelle Marie est une personne unique dans tout le genre humain, une personne élevée au-dessus de tous, dont nul n’est l’égal. En effet, elle a, avec le Père céleste, un enfant, et quel enfant ! Le Messie sauveur du monde, venu prendre notre condition humaine pour nous dire son amour infini et nous rendre à notre image d’origine, celle de Dieu son Père, à l’image duquel nous avons été créés « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance. » (Gn 1,26) dit Dieu lors de la création de monde.

Comme nous l’enseigne aujourd’hui St Paul ; « Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme et soumis à la loi de Moïse, afin de racheter ceux qui étaient soumis à la Loi et pour que nous soyons adoptés comme fils. ». Elevés au rang de Dieu ! Ce sont les « grandes choses » qu’on ne peut exprimer : « Marie (…) retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. ».

Mais ce titre de Mère de Dieu attribué à Marie n’a pas été une évidence pour tous, ainsi, quatre siècles plus tard, à Constantinople, une controverse s’engage entre le nouveau patriarche, Nestorius, et les fidèles du diocèse. Nestorius, dans sa prédication, parle de Marie comme de la Christotokos, la « Mère du Christ », et dénigre le titre de Théotokos, la « Mère de Dieu », cher aux chrétiens de la cité. Or derrière cette polémique se cache le débat sur la vraie nature du Christ : est-Il homme, est-il Dieu, est-il Dieu et Homme ? Il aura fallu le Concile d’Éphèse en 431 pour attribuer officiellement le titre de « Mère de Dieu » à Marie. C'est pourquoi, lors de ce Concile, furent solennellement confirmées, d'une part, l'unité des deux natures, divine et humaine, en la personne du Fils de Dieu (cf. DS, n. 250) et, de l'autre, la légitimité de l'attribution à la Vierge du titre de Theotokos, Mère de Dieu  (ibid., n. 251).

Après ce Concile, on enregistra une véritable explosion de dévotion mariale et de nombreuses églises dédiées à la Mère de Dieu furent construites.

Et, en ce dernier jour de l’Octave de Noël, mais aussi en ce début d’année, c’est avec beaucoup de justesse que nous honorons aujourd’hui la Sainte Vierge en la qualifiant de Mère de Dieu. « On résume tout son honneur en une seule expression, quand on l’appelle Mère de Dieu. En parlant d’elle, ou en s’adressant à elle, personne ne peut rien dire de plus beau » écrivait Martin Luther à propos de Marie. C’est son titre le plus important, profondément lié aux fêtes de Noël, C’est le titre fondamental sous lequel la Communauté des croyants honore, pourrions-nous dire depuis toujours, la Sainte Vierge. Celui-ci exprime bien la mission de Marie dans l'histoire du salut.

Tous les autres titres qui sont attribués à la Vierge trouvent leur fondement dans sa vocation à être la Mère du Rédempteur, la créature humaine élue par Dieu pour réaliser le plan du salut, centré sur le grand mystère de l'incarnation du Verbe divin. En ces jours de fête, nous nous sommes arrêtés pour contempler dans la crèche la représentation de la Nativité. Au centre de cette scène, nous trouvons la Vierge Mère qui offre l'Enfant Jésus à la contemplation de ceux qui viennent adorer le Sauveur et dont nous faisons partie. J’aime d’ailleurs beaucoup les représentations de la Vierge Marie et de l’enfant Jésus que font les petites sœurs de Jésus. Elles représentent Marie offrant, les bras tendus, son Fils au visage illuminé d’un grand sourire. Quelle belle et simple catéchèse pour expliquer au monde, cette disponibilité de Marie à la volonté de Dieu, disponibilité qui va jusqu’à donner son nouveau-né au monde. Quelle belle et simple catéchèse pour signifier toute la joie de Dieu de venir sauver sa création au travers de cet enfant Jésus illuminé d’un large sourire !

Car Marie nous offre son Fils, et en nous offrant son Fils, Elle nous offre aussi son cœur, car toute Mère de Dieu qu’elle est, Marie est proche de chacun de nous. Elle est notre Mère du Ciel toujours présente à nos côtés. Totalement avec Dieu, cette Femme est très proche de chacun de nous et nous aide comme une mère et comme une sœur. La place unique et singulière que Marie possède dans la communauté des croyants dérive également de sa vocation fondamentale à être la Mère du Rédempteur. Précisément en tant que telle, Marie est également la Mère du Corps mystique du Christ, qui est l'Eglise. Sur le Bois de la Croix, Jésus a confié Jean à sa Mère « Femme, voici ton fils. » (Jn 19-26)  et sa Mère à Jean « Voici ta mère. » (Jn 19-27). C'est donc à juste titre que, durant le Concile Vatican II, le Bienheureux Paul VI attribua solennellement à Marie le titre de « Mère de l'Eglise ».

Et parce qu'elle est la Mère de l'Eglise, la Vierge, est également la Mère de chacun de nous, qui sommes les membres du Corps mystique du Christ. De la Croix, Jésus a confié sa Mère à chacun de ses disciples et, dans le même temps, il a confié chacun de ses disciples à l'amour de sa Mère. Elle est notre héritage précieux confié à chacun de nous, les croyants, au moment ultime de la vie du Christ. Elle est aussi celle que l’on prie dans l’Ave Maria et Lui demandant de prier pour nous maintenant et à l’heure de notre mort, c’est dire son importance !

Chers frères et sœurs, en ce premier jour de l'année, nous sommes invités à considérer attentivement l'importance de la présence de Marie dans la vie de l'Eglise et dans notre existence personnelle. Remettons-nous à Elle, afin qu'Elle guide nos pas en cette nouvelle année que le Seigneur nous donne de vivre, et qu'elle nous aide à être d'authentiques amis de son Fils et de courageux artisans de son Royaume dans le monde, Royaume de la lumière et de la vérité.

Que la nouvelle année, commencée sous le signe de la Vierge Marie, nous fasse sentir plus vivement sa présence maternelle, si bien que, soutenus et réconfortés par la protection de la Vierge, nous puissions contempler avec un regard neuf le visage de son Fils Jésus et cheminer avec plus d'empressement sur les voies du bien.

Bonne année à tous !

Amen.

 

Jean-Marie Blondel

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