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Premier dimanche de carême

         Quelle belle unité entre les 3 lectures de ce dimanche !

Le récit imagé de l’entrée en tentation et dans le péché des premiers hommes, la méditation paulinienne dans l’épitre aux Romains sur cet événement et l’humble Sauveur qui, homme comme nous est soumis à la tentation dont il sort vainqueur, lui !

         Nous retrouvons les protagonistes de cet événement : l’homme, Dieu et l’esprit du mal.

 

         Pour désigner l’esprit du mal, l’Ecriture emploie ce dimanche 3 mots : le diable... dont le mot signifie « celui qui divise », qui désunit, qui cherche à rompre à la fois l'unité avec Dieu, l’unité de notre normalement tourné vers Dieu mais aussi notre unité avec les autres dans la communion ... le tentateur... celui qui cherche à séduire, à tourner nos désirs vers la terre et à les détourner de Dieu, enfin le Satan... – nom commun - celui qui fait tomber... la pierre du chemin qui fait tomber.

 

         Jésus sort de son baptême où nous avons appris qu’il est le Fils bien aimé de Dieu et que l’Esprit Saint repose et demeure sur lui. D’ailleurs Satan le tente sur cette filiation divine : Si tu es le Fils de Dieu… 1ère tentation (v. 3 C’est l’Esprit qui a conduit Jésus au désert) : nous allons découvrir que le Fils de Dieu est fait homme comme nous : dans cette scène du désert, nous le contemplons tenté comme tout homme. 

 

          Jésus a les mêmes tentations que nous : ce sont celles d’Adam et Eve (le fruit est désirable, la maîtrise du bien et du mal, défier Dieu qui a interdit l’arbre du bien et du mal). Ce sont aussi celles du peuple de Dieu dans le désert: nourriture, défier Dieu : peut–il, oui ou non, nous donner à manger de la viande dans le désert ? Victoire sur les ennemis à la seule force du peuple ou avec l’intercession de Moïse…   Les réponses même de Jésus nous conduisent au désert à la sortie d’Egypte puisqu’elles sont toutes tirées du Deutéronome. 

         Ainsi pour Jésus, ces tentations sont :        

         - la tentation de la nourriture  après 40 j et 40 nuits de jeûne: 

         - la tentation du pouvoir, du messianisme terrestre alors qu’il va inaugurer sa mission

         - la tentation de défier Dieu : en forçant Dieu au miracle

 

         Une première conclusion de ce fait est donc qu’être tenté, ce n’est pas être pécheur. Le péché c’est de succomber à la tentation, pas d’être tenté. St Augustin explique bien : « Dans son voyage ici-bas, notre vie ne peut pas échapper à l'épreuve de la tentation, car notre progrès se réalise par notre épreuve ; personne ne se connaît soi-même sans avoir été éprouvé, ne peut être couronné sans avoir vaincu, ne peut vaincre sans avoir combattu, et ne peut combattre s'il n'a pas rencontré l'ennemi et les tentations. »[1]

 

         Une seconde conclusion : Jésus est vraiment homme comme nous sans le péché. 

         Avoir faim est un besoin naturel bien légitime, surtout après avoir jeûné quarante jours, mais pour Christ, ce n’était pas une raison pour manger, si en cela il n’obéissait pas à Dieu. Ce devrait être comme cela aussi pour nous : le motif de nos actes ne doit pas se trouver seulement dans ce qui est naturel et légitime, mais dans la volonté de Dieu, pour sa gloire. « Tout m’est permis dit Paul mais tout n’est pas bon ! » s’écrie St Paul.

         Tenter Dieu, c’est lui lancer un défi pour éprouver la vérité de ce qu’il a dit. Alors que, comme croyant, nous devons au contraire nous appuyer sur les promesses de Dieu dans la confiance, sachant que nous en ferons l’expérience au temps opportun, si bien sûr, nous sommes fidèles.

         Satan montre bien qui il est quand il se prend pour Dieu à l’égard de Jésus !, croyant réussir aussi facilement qu’avec Adam ! Jésus reste fidèle au Psaume 2 au v. 8, où le Père dit au Fils qu’il vient d’engendrer « Demande, et je te donne en héritage les nations, pour domaine la terre tout entière. »

Ainsi, Jésus refuse de se servir des forces spirituelles qui sont en lui pour se procurer de la nourriture, pour mettre Dieu en demeure de le sauver magiquement par un miracle, ni de s’asservir à Satan pour dominer politiquement le monde. Tout son messianisme est  là, clairement choisi… »Mon Royaume n’est pas de ce monde «  dira-t-il à Pilate !

 

         Et à chacun des tentations,  Jésus – à la différence d’Adam qui abandonne sa confiance en Dieu devant les tentations de Satan,  Jésus oppose la Parole de Dieu… Il refuse ces tentations en répondant par la Parole de Dieu du Deutéronome : 

         8/3     L’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole sortant de la bouche de Dieu. Cité selon la traduction de la LXX

         6/16   Tu ne tenteras pas le Sgr ton Dieu

         6/13   C’est le Seigneur seul que tu adoreras.

 

         Par là, Jésus donne l’exemple : dans la tentation, nous aussi,  nous répondre comme Jésus, par la parole de Dieu, c’est le seul moyen d’obtenir la victoire, car Satan ne peut rien contre l’obéissance. Donc,  si je laisse les tentations envahir ma tête et mon cœur, le passage à l'acte n'est pas loin ! Si je m'appuie au contraire sur la Parole de Dieu, alors je reçois la force de l'Esprit Saint pour me conformer à ce que Dieu attend de moi.

 

            Enfin, notons que ce que Jésus a refusé pour lui, il le fera pour les autres...

   Pour lui, Jésus n'a pas voulu changer les pierres en pain mais un jour, il multipliera 5 pains pour combler la faim de toute une foule qui le suit... Jésus n'a pas demandé de signe pour lui mais aux autres, Il donnera des signes de cette Présence de Dieu…

… en laissant son Père le transfigurer devant Pierre, Jacques et Jean (2ème dimanche de carême)

… en révélant à la Samaritaine comment combler sa soif (3ème dimanche de carême)

… en redonnant la vue à l'aveugle-né (4ème dimanche de carême)

… en relevant de la mort son ami Lazare (5ème dimanche de carême)

 

Enfin concluons, avec St Augustin :

« Il nous a donc transfigurés en lui, quand il a voulu être tenté par Satan….Dans le Christ, c'est toi qui étais tenté, parce que le Christ tenait de toi sa chair, pour te donner le salut ; tenait de toi la mort, pour te donner la vie ; tenait de toi les outrages, pour te donner les honneurs ; donc il tenait de toi la tentation, pour te donner la victoire.

Si c'est en lui que nous sommes tentés, c'est en lui que nous dominons le diable. Tu remarques que le Christ a été tenté, et tu ne remarques pas qu'il a vaincu ? Reconnais que c'est toi qui es tenté en lui ; et alors reconnais que c'est toi qui es vainqueur en lui. Il pouvait écarter de lui le diable ; mais, s'il n'avait pas été tenté, il ne t'aurait pas enseigné, à toi qui dois être soumis à la tentation, comment on remporte la victoire. »[2]

 

 

[1] Sermon lu au bréviaire ce dimanche à l’office des lectures.

[2] idem.

Commentaires

  • Jésus,
    Vrai homme ,
    Tu as été tenté comme un homme;
    Vrai Dieu,tu as vaincu la tentation!
    Mon Vrai Ami,
    mon intime,
    Tout proche,
    Touche mon cœur,
    Donne moi la fidélité à la lecture
    De ta Parole ,
    Comme si je me réfugiais en toi,
    Pour pouvoir la brandir
    Au moment opportun contre
    L'esprit de celui qui cherche à rompre l'unité avec toi.
    Alors,
    Humble
    Et obéissant Sauveur,
    Tu me donnes la force de ton Esprit pour
    Que je me conforme à ce que tu attends de moi...
    .............................................
    Eglise,Peuplede Dieu,
    Comme le dit st Augustin,
    "Reconnais
    Que c'est toi qui es tenté en Lui,
    Et alors reconnais
    Que c'est toi qui est vainqueur en Lui."
    Amen.

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