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Les Rameaux

         Nous commençons ce dimanche la « Semaine Sainte ». Je voudrais donner le sens profond de ce rite annuel. Je vous propose plusieurs approches complémentaires.

         * La semaine de création et la semaine sainte s’éclairent mutuellement. La semaine de création commence par l’ 1er jour, création de la lumière et aboutit au repos du sabbat, le 7ème jour.  La semaine sainte qui commence par la gloire des Rameaux aboutit au repos du sabbat – le christ au tombeau – et au 1er jour de la semaine, le dimanche de Pâques : le Jour de la Résurrection accomplit pleinement le 1er jour de la création de la Lumière. 

 

         * Notre semaine sainte forme bien un tout… comme la semaine pascale juive. Chaque année, en effet, Israël venait passer la semaine de la Pâque à Jérusalem où nous venons d’entrer par notre procession ! On ne pouvait pas quitter la ville sainte durant cette semaine… en effet, toute la ville était comprise comme le lieu du salut face au chaos toujours possible ! Vous mêmes, si vous vivez pleinement la semaine sainte, avec tous les offices abondants, vous n’allez plus quitter notre église, figure de la Cité céleste !

 

         * Le cœur et l’aboutissement de cette semaine sainte, est bien sûr, la vigile pascale où nous célébrons « les Pâques » c’est-à-dire la nuit d’Egypte et la nuit du tombeau. Ces deux nuits sont – je cite Benoît XVI -  « l’image des forces de la mort, de la destruction et du chaos qui resurgissent sans cesse des profondeurs du monde et de l’homme et qui menacent de détruire la création « bonne » comme dit Dieu, de transformer le monde en désert, en quelque chose d’inhabitable… En d’autres termes, il faut sans cesse défendre le monde contre le chaos. Il faut toujours protéger et reconstituer la création. »[1]

         Ainsi chaque année, comme Israël, nous revenons pendant une semaine à nos sources profondes, aux sources  de notre salut, du salut de la création tout entière. 

         Benoît XVI commente : « Il y a une profonde sagesse en tout cela. Au long d’une année, un peuple se trouve toujours en péril d’être dispersé, de perdre les bases intérieures qui le gouvernent. Il faut donc retourner aux fondements authentiques. La Pâque devait constituer pour Israël cette échappée annuelle aux périls du chaos… pour revenir à ce qui l’avait fondé, pour faire retour à ce qui le défendait sans cesse, à la création nouvelle de son origine. »[2]

         * Et, enfin,  de plus, à cause de son élection, Israël savait que sa réussite ou son échec auraient « des conséquences sur le monde entier, que le destin de la terre et de la création était en jeu dans son existence ou sa faillite. »[3]

         Jésus a vécu la Pâque avec ses apôtres dans ce sens profond.

         A nous de faire de même aujourd’hui !

         De nos jours, nous percevons très précisément la force du chaos ; « nous découvrons justement, c’est encore Benoît XVI qui parle[4], nous découvrons justement comment, au milieu d’une société développée qui croit tout savoir et tout pouvoir, surgissent des forces primordiales du chaos opposées à ce que la société définit comme son progrès. Nous constatons comment un peuple, vivant dans le bien être et disposant de la capacité technique et de la maîtrise scientifique du monde, peut être détruit de l’intérieur ; comment les forces du chaos, tapies au fond du cœur de l’homme et menaçant le monde, peuvent mettre en danger la création. »… Comment une Eglise qui ne revient pas sans cesse à ses sources peut elle aussi s’effondrer dans un grand fracas, comme un vieux meuble pourri.

         A nous de vivre cette semaine non pas seulement dans une piété individuelle mais comme un acte ecclésial de retour aux véritables sources et de participation à la protection de toute notre société française menacée du chaos. La nuit de Pâque sera alors, sous le signe de l’Agneau vainqueur, la nuit de notre renouvellement profond et de notre participation au renouvellement intérieur de notre société si malmenée. Amen.

 

 

 

[1] Ratzinger J. Le Ressuscité  DDB 1986 p. 103

[2] idem p. 104

[3] idem p. 104

[4] idem p. 104

Commentaires

  • De notre coin de Terre où Dieu nous a plantés,
    À nous de jouer !...
    Soutenus dans le combat spirituel contre les forces de la mort ,à l'oeuvre
    En nous et autour de nous,
    Forts du Souffle Nouveau livré
    Sur le bois glorieux
    De la Croix,.......
    Désirons d'un grand désir,
    Quitter le Vieil Homme et répondre
    "Me voici" !
    À Celui qui crie :"Où es-tu ?
    Ne vois-tu pas?...
    Je veux et peux faire Toute chose nouvelle !!! "
    Amen,Christ Seigneur,
    ............... .................. ................
    Montre moi ta volonté, et donne moi la force de
    L'accomplir.

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