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15ème dimanche A

Les lectures de ce dimanche nous offrent un magnifique enseignement sur la Parole de Dieu. Par le prophète Isaïe, le Seigneur nous révèle l’extraordinaire fécondité de sa Parole, fécondité et efficacité : la Parole ne revient pas à Dieu qu’elle n’ait accomplie la mission qu’il lui avait confiée, sans avoir réalisé ce Dieu désirait. 

Evidemment quand nous regardons l’ensemble de la Bible, nous voyons bien que la promesse faite à Abraham – un descendant en qui seront bénies toutes les nations, une terre et une relation intime avec Dieu – la promesse faite à Abraham « a été, comme dit St Paul, pleinement accomplie dans la Résurrection du Christ » (Ac. 13), le descendant d’Abraham, en qui les nations reçoivent l’alliance et le Royaume de Dieu.

 

Mais dans la parole d’Isaïe, il y a aussi une annonce du Pain : cette Parole comme la pluie, donne le Pain ; pour nous disciples du Christ, comment ne pas y voir comme une allusion discrète à ce don inouï que nous fit Jésus : Le Verbe – la Parole - fait chair, créature humaine, nous a laissé dans le Pain et le Vin consacrés et offerts toute sa Présence, tout lui-même Vrai Dieu et Vrai homme.

 Ainsi cette Parole féconde et puissante pour réaliser la volonté divine de salut nous est donnée non seulement à entendre mais aussi à manger, à assimiler pour être à notre tour assimilés en Lui. L’eucharistie, comme l’enseigne, Vatican II avec force, l’eucharistie, - la Parole écoutée, méditée et mangée, est bien la source et le sommet de la vie chrétienne et de l’Eglise, « peuple de Dieu issu de l’eucharistie » comme l’enseignait Benoit XVI.

St Paul nous découvre à son tour un autre aspect de cette Parole divine féconde et puissante toujours à l’œuvre. Cette Parole, elle travaille à l’enfantement de la terre nouvelle, de la création nouvelle. Non seulement, Dieu a donnée cette création à l’homme pour le réjouir et le rencontrer ; mais comme l’homme l’a irrémédiablement abîmée, « dégradée, soumise au néant » - et l’homme fait-il autre chose aujourd’hui malgré ses désirs, peut-être ? et ses déclarations - Dieu par sa Parole, Son Verbe la reprend pour lui donner l’espérance d’être sauvée ; et ce salut se réalise dès maintenant… Les spasmes de la création sont les signes de son enfantement… et du nôtre ! Car St Paul ajoute : nous aussi, nous gémissons dans cet entre-deux : habités par l’Esprit saint qui travaille l’homme et la création et pas l’un sans l’autre, nous attendons que ce commencement trouve son achèvement : la création nouvelle, le monde nouveau accompli, « Dieu tout en tout », création divinisée, « Dieu tout en tous », homme divinisé.

Pourtant, cette Parole féconde et puissante a une limite, voulue par Dieu : la liberté du cœur humain qui l’écoute, la laisse agir ou s’y oppose. Et c’est la parole du semeur de l’enseignement de Jésus dans l’Evangile.

Si la Parole est efficace, elle dépend tout de même du terrain qui la reçoit. Et selon les jours, nous sommes tantôt le chemin, les ronces ou la bonne terre… autrement dit le cœur fermé ou le cœur qui écoute distraitement et oublie, ou le cœur qui ne peut tenir dans le temps, attiré par le monde ou très vite effrayé par les enjeux … et quand même de temps à autre, le bon champ. La manière de ne pas accueillir cette Parole dans sa vérité parfois rude, c’est de l’accommoder : Dieu ne demande pas tant, il ne doit pas demander tant, aujourd’hui,  ce n’est pas possible, c’était bon au temps des apôtres ; cette Parole, il faut l’adapter, verbe qui veut dire « adoucir », « neutraliser » avec élégance, « mondaniser la foi » pour parler comme le Pape François.

         Oui le Dieu tout Puissant, dont la Parole a créé les mondes et l’humanité, a limité sa puissance à la liberté donnée à l’homme créé à l’image et à la ressemblance divine. Dieu voulait être servi et aimé librement et il savait qu’il offrait aussi à l’homme le Christ pour revenir à Lui. Mais nous savons bien que « ce temps de la patience » comme l’appelle St Pierre ne dure qu’un temps, celui de notre vie. La Parole du semeur dit la largesse du semeur divin ; elle aussi « son espérance contre toute espérance » que même le chemin, même les ronces, peut donner du bon blé. Mais dans la bouche du Christ, cette Parole est aussi un appel urgent, immédiatement urgent!,  à la conversion comme l’ultime appel à prendre au sérieux la Parole de Dieu pour ce qu’elle est, « non pas une Parole humaine, dit St Paul aux Thessaloniciens, mais une parole qui agit en vous pour votre salut. »  Amen

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