1er dimanche de l'avent année B
Bonne année chers frères et sœurs !
Et c’est avec un extrait de l’Evangile de Saint Marc qu’il nous est proposé, en ce premier dimanche de l’Avent, de commencer cette nouvelle année liturgique. Extrait dans lequel le Seigneur annonce son retour et nous donne la consigne de veiller dans son attente. C’est aussi confiant dans la fidélité de Dieu que saint Paul nous invite à attendre, pleins d’espérance, l’avènement du Seigneur Jésus Christ. Et , dans la première lecture, Isaïe nous fait communier à l’ardent appel du peuple juif, aux prises avec la souffrance, vers Dieu qui peut le sauver : « Ah ! Si tu descendais, les montagnes seraient ébranlées devant ta face. » (Is 63-19)
Ainsi, en ce jour qui nous ouvre à une nouvelle année de compagnonnage avec Jésus, nous sommes invités à la confiance, mais aussi et surtout, très vigoureusement d’ailleurs, à être des veilleurs prêts à l’accueillir : « Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! » : ouvrez l’œil, ne soyez pas endormis ! Oui, par quatre fois, dans le court passage d’évangile, que nous venons d’entendre, Jésus nous appelle à veiller. Il vient ainsi nous réveiller de nos torpeurs et nous invite à être en permanence vigilants pour avoir un cœur, une âme, toujours disponibles à son retour ; Il nous invite à toujours être attentif à discerner, autour de nous, l’action de Dieu et à être ses serviteurs en tenue de service prêt à accueillir à tout moment leur maître et Seigneur, notre roi d’amour.
Et pour encore mieux comprendre toute l’importance de cette consigne donnée par Jésus, il est important de ne pas perdre de vue que le passage d’évangile de ce jour se situe juste avant la Passion du Christ. Lui qui renouvellera à ses disciples, au moment de l’épreuve finale, la même consigne : « Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ; l’esprit est ardent, mais la chair est faible. » (Mc14.38). Un chrétien doit donc être un être en attente, avec une disponibilité sans faille à la venue du Seigneur. Paul nous le rappelle dans sa première lettre aux corinthiens : « Veillez, tenez bon dans la foi, soyez des hommes, soyez forts. » (1Co 16.13). Pierre le conseille aussi : « Soyez sobres, veillez : votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer. » (1 Pierre 5.08) et il sait de quoi il parle lui qui a trahi le Christ. L’Apocalypse nous y incite également « Voici que je viens comme un voleur. Heureux celui qui veille et garde sur lui ses vêtements pour ne pas aller nu en laissant voir sa honte. » (Ap 16.15)
Ainsi lorsque Jésus s’adresse à nous aujourd’hui, ce n’est pas un conseil qu’il nous donne, mais un ordre impératif : « Veillez ! ». Sa demande n’est pas une option, c’est un devoir. D’ailleurs, en évoquant les quatre veilles classiques dans la tradition du moment : le soir, à minuit, au chant du coq et le matin, Il fait allusion à une constante biblique « Sous tes remparts Jérusalem, j’ai placé des veilleurs » (Is 62,6). En plus, les veilles citées par Jésus se réfèrent à des moments précis de sa passion : il est livré le soir par Judas, il comparaît dans la nuit devant Caïphe, Pierre le renie au chant du coq, il est livré à Pilate le matin...
Toutes les heures sont aussi propices à la trahison qu’à la fidélité... Voilà de quoi nous faire réfléchir sur la qualité de notre veille et les faiblesses de notre condition humaine. Voilà de quoi nous réveiller de nos torpeurs et de nous tirer de nous rêves utopiques.
Un chrétien est un être en attente permanente. Il n’attend pas quelque chose comme une réussite, la réalisation de projets. Il attend quelqu’un : le Christ. Et le temps de l’Avent doit orienter notre regard vers le retour du Seigneur dont nous allons fêter prochainement avec tant de joie la naissance !
Ainsi, le temps de l’Avent est le temps de l’attente. Mais il ne s’agit pas d’une attente passive : nous n’attendons pas l’avènement du Règne de Dieu comme on attend un train. Il ne s’agit pas non plus d’une attente triste : nous n’attendons pas l’avènement du règne de Dieu comme une sentence négative qui doit tomber. Il s’agit d’une attente joyeuse, comme celle de la maman qui attend la naissance de son bébé. Cette attente requiert donc de nous une vigilance active, paisible, qui engage toute notre personne. Les mamans ici présentent savent bien mieux que moi ce que cela signifie...
Qui de nous n’a jamais attendu quelqu’un ? La naissance d’un enfant, le retour d’un être aimé, la visite d’amis. Et l’on sait bien que lorsque nous sommes dans cette attente, tout indice de la venue de l’être tant attendu est important et combien il peut combler de joie : le coup de pied du bébé dans le ventre de sa maman, le courrier, la sonnerie du téléphone, le ronronnement d’une voiture, la voix qui se fait entendre à l’extérieur... Qui de nous n’a jamais fait cette expérience ? Chacun sait combien, après une longue attente, le temps des retrouvailles est joyeux. Et c’est de cela que Jésus nous parle aujourd’hui. Il veut nous faire comprendre qu’Il est l’Être aimé qui seul comblera totalement nos désirs et nos espérances et que nous devons orienter toute notre vie vers la joie de sa rencontre...
Mais sommes-nous vraiment en attente du Bien-aimé qui vient ? Pour qui notre cœur bat-il ? Pour qui vivons-nous ? Qui peut combler notre désir de vie et de bonheur ? Autant de questions qui montrent que la vigilance que nous demande le Seigneur, en nous sommant de veiller, doit nous pousser jusqu’à des changements radicaux dans nos vies et l’Avent est justement le temps adéquate pour notre conversion. Aujourd’hui, Jésus nous dit : « Prenez- garde ! Ouvrez l’œil pour regarder au-delà de vos préoccupations immédiates. Celles–ci sont sans doute légitimes mais elles ne doivent pas paralyser votre élan vers l’Amour infini. Elles ne doivent pas occulter votre joie de m’accueillir dans vos vies ».
A Noël c’est la vie qui commence. La vie de Dieu vient rejoindre notre humanité puisque le Verbe se fait chair et que Dieu vient vivre en nous pour que nous vivions en lui de sa divinité. A Noël, Dieu nous dit tout son amour en prenant notre condition humaine. C’est un moment de grâce, un évènement de lumière. Dieu se donne à l’humanité !
Le temps de l’Avent est un temps de renouvellement de notre conscience de ce don de Dieu et de notre désir de lui être fidèle. Quel drame ce serait de ne pas accueillir ce don de l’amour infini !
A Bethléem, les bergers ont été visités par les anges, ils étaient en veille. Ils ont pu recevoir l’invitation inouïe faite par les anges : aller voir le « Sauveur qui est le Christ, le Seigneur » (Lc 2,11). Ils ont découvert le « nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » (Lc 2, 12). Ils sont repartis et « ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu » (Lc 2, 20)
Alors, frères et sœurs, convertissons nos cœurs pour qu’ils soient eux aussi en attente du Seigneur et que la venue de l’Emmanuel en nos vies nous illumine de joie.
Amen.
Jean-Marie Blondel
Commentaires
chers amis
Alain s'est éteint lundi. Après avoir éprouvé ces 3 derniers mois d'intenses souffrances, il a rejoint son Seigneur dans la paix.
Je veux vous exprimer, chers amis, ma grande gratitude : vous n'avez cessé à travers vos prières d'accompagner Alain dans son douloureux combat et de me manifester compassion et secours. Quelle magnifique fraternité chrétienne!
Si vous voulez accompagner une dernière fois Alain , vous pouvez vous joindre par la prière ou votre présence à la messe qui se déroulera vendredi à 10h à St Pierre.
Je ne veux ni fleurs ni couronnes. Ceux qui veulent faire un geste peuvent adresser leur don à l'Alliance Vita (don.alliancevita.org; déductible des impôts) qui promeut une écologie humaine dont Alain a pu bénéficier à travers les soins palliatifs.
Soyez tous et toutes bénis, mes chers ami(e)s de la paroisse
Corinne