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messe du jour de Noël

Un jour saint s’est levé sur nous, « aujourd’hui la lumière a brillé sur la terre » voilà l’antienne que nous avons chantée avant l’Évangile. Cette lumière, la voici : « le Sauveur du monde, en naissant aujourd’hui, nous fait naître à la vie divine. » et c’est une partie de la prière que nous dirons après la communion. « Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous ! » (Jn 1,14) le proclame St Jean dans le prologue de son évangile que nous venons d’entendre.

Voilà pourquoi aujourd’hui est un grand jour, un jour saint. Frères et sœurs, nous aussi « éclatons en cris de joie ! » (Is 52, 8). Oui, aujourd’hui est un jour de grande espérance : aujourd'hui nous est né le Sauveur de l'humanité ! Dans la grotte de Bethléem, malgré la confidentialité de l’évènement, une « grande lumière » est apparue sur la terre ; une grande espérance a pénétré le cœur de ceux qui l'attendaient. Ce ne fut certainement pas une « grande lumière » selon le critère de ce monde, puisque ceux qui, les premiers, la virent, furent seulement Marie, Joseph et quelques bergers, puis les Mages, le vieux Syméon, la prophétesse Anne : ceux que Dieu avait d'avance choisis. Et pourtant, dans le secret et le silence de cette nuit sainte, s'est allumée pour tout homme une lumière splendide et sans déclin ; la grande espérance, porteuse de bonheur, est arrivée dans le monde : « Le Verbe s'est fait chair et nous avons contemplé sa gloire » (Jn 1, 14).

 

« Dieu est lumière » - nous affirme saint Jean – « en lui point de ténèbres » (1 Jn 1, 5). Et aujourd’hui, Jésus est né de la Vierge Marie, la Lumière elle-même est venue dans le monde : « Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière » proclamons-nous dans le Credo. Il s'est fait homme. Celui qui est le créateur de l'homme pour apporter au monde la paix, pour donner à l’homme l’éternité bienheureuse. Quoi de plus normal alors que de chanter avec les anges : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes, qu'il aime » (Lc 2, 14).

Mais, dans le prologue de l’Évangile de saint Jean il est évoqué une autre naissance pour laquelle nous devons nous réjouir, la nôtre : « à tous ceux qui l’ont reçu, (Entendons, le Christ Lumière du monde) il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom. » Jn 1, 12. « Devenir enfants de Dieu. », partager la divinité du Christ. Telle est bien la naissance à accueillir et à désirer aujourd’hui et ce beau jour de Noël : « A quoi sert que le Christ soit né il y a si longtemps dans une étable s’il ne nait pas aujourd’hui dans ton cœur ? » demandait déjà Maître Eckart.

C'est cela Noël ! Événement historique, mais pas seulement, sinon, ce serait une routine, une simple commémoration, une tradition, et nous voyons où cela nous mène... C’est aussi et surtout une invitation à accueillir en nos vies, en nos cœurs, en nos âmes, la vie divine, pour qu’elle nous remplisse et nous déborde, qu’elle soit notre force et notre joie. C’est une invitation à devenir Temples de Dieu. C’est un mystère d'amour qui depuis plus de deux mille ans interpelle les hommes et les femmes de tout temps et de tous lieux et qui les invitent à reconnaître en ce nouveau-né de la crèche, la Lumière des origines. C'est le jour saint où resplendit la « grande lumière » du Christ, porteuse de paix !

Mais pour accueillir cette lumière, il faut la foi, il faut l'humilité, il faut la disponibilité du cœur et de l’âme. C’est ce à quoi nous sommes invités chers frères et sœurs. Il nous faut beaucoup d’humilité à l’image des premiers témoins de la naissance du Christ.

Il nous faut l'humilité de Marie, elle qui a cru à la parole du Seigneur et qui, la première, inclinée au-dessus de la mangeoire, a adoré le Fruit de son sein; l'humilité de Joseph, homme juste, qui eut le courage de la foi et préféra obéir à Dieu plutôt que procéder à la répudiation de sa fiancée; l'humilité des bergers, des pauvres bergers anonymes, qui ont accueilli l'annonce du messager céleste et sont allés en hâte vers la grotte où ils ont trouvé l'enfant qui venait de naître, et là, pleins d'étonnement, ils l'ont adoré en louant Dieu (cf. Lc 2, 15-20). Les petits, les pauvres de cœur, des personnes simples, disponibles : voilà les protagonistes de Noël, hier comme aujourd'hui ; ce sont les protagonistes de toujours dans l'histoire de Dieu, les bâtisseurs infatigables de son Royaume de justice, d'amour et de paix. Dans le silence de la nuit de Bethléem Jésus est né et a été accueilli entre des mains pleines de sollicitude.

Et pour être ces mains pleines de sollicitude, dont le Christ a besoin aujourd’hui encore et que nous sommes appelés à être, il nous faut sans cesse nous laisser habiter par la présence du Christ dans nos vies. Nous laisser bousculer par sa parole. La naissance de Jésus est l’avènement d’une nouvelle connaissance de Dieu, d’une nouvelle relation à lui, d’une nouvelle présence : présence d’un enfant puis d’un homme aux paroles et aux faits inoubliables « il est passé et rien ne se passe plus comme avant », à la mort et résurrection toujours agissant en nous par les sacrements.

Et maintenant, chers frères et sœurs, en ce Noël qui est le nôtre et où continue à résonner l'annonce joyeuse de sa naissance rédemptrice, il est temps de s’interroger :

Sommes-nous disponibles à Lui ouvrir la porte de notre cœur ?

Sommes-nous disponibles à L’accueillir dans nos vies ? « Il est venu chez Lui et les siens ne L’ont pas reçu » Jn 1, 11.

Sommes-nous de ceux qui Le reçoivent dans nos pauvres existences ? Au travers de nos frères souffrants ? Au travers de la prière ? Au travers d’un cœur confiant ? Au travers de de sa présence eucharistique ?

Autant de questions qui nous permettent d’évaluer notre disponibilité à sa présence en nos vies, car c’est au prix des oui que nous pourrons répondre à ces questions qu’il nous sera donné de devenir enfants de Dieu et de naître à la vie éternelle.

Hommes et femmes de notre temps, pour nous aussi le Christ vient apporter la lumière, pour nous aussi, il vient donner la paix, pour nous-aussi il a donné sa vie nous donnant l’exemple du plus grand amour.

Fêter Noël, c’est donc croire que Dieu s’est donné, concrètement, à connaitre. Oui, fêter Noël d’année en année, c’est avancer sur ce chemin, de connaissance, de foi, d’émerveillement au mystère de Jésus afin que nous aussi nous soyons dignes d’annoncer au monde que nous sommes toutes et tous invités à naître à la vie divine. Pour cela laissons-nous emplir de la joie de Dieu, joie qui rayonne, joie qui aime, joie qui se donne ! Alors, éclatons en cris de joie car le Seigneur revient sans cesse nous dire son amour. Joyeux Noël !

Amen

Jean-Marie Blondel

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