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6ème dimanche B

            Sous cette dénomination « la lèpre », la Bible regroupe plusieurs affections cutanées particulièrement contagieuses. C’est pourquoi selon la loi lévitique, dont nous avons lu un extrait en 1ère lecture,  le lépreux est exclu de la communauté jusqu’à sa guérison et sa purification rituelle, qui exige un sacrifice pour le péché (Lv 13 et 14).

            Cette lèpre est la plaie dont souvent, sont frappés les pécheurs : rappelez-vous,  les Égyptiens en sont frappés (Ex 9.8-12), et Myriam, la sœur de Moïse qui a jalousé son frère aussi. (Nb 12.10). Elle est regardée comme un signe de péché et, avec ses dégâts sur l’être humain, elle est même devenue symbole du pécheur : défiguré, rongé par le mal, séparé des autres, comme rejeté, ayant perdu figure humaine.

         C’est vrai que l’homme atteint de la lèpre est marqué d’un destin cruel, par la loi elle-même ! :  un exclu de la société,  il doit même quitter sa famille, femme et enfants,  porter un linceul blanc qui le présente déjà comme un cadavre ambulant devant lequel doivent fuir les bien-portants… Partout où il se déplace, il doit crier : impur, impur ! Il est exclu du Temple. Leur solitude est grande… tout le monde les regarde comme des êtres qui cachent au fond d’eux-mêmes une impureté gravisssime.

 

         Maintenant regardons le scène.

●            Tout commence de manière abrupte : « vient vers lui un lépreux » … et étonnante : le lépreux vient vers lui ! Et il le supplie en se mettant à genoux aux pieds du maître. Et la supplique est claire : il demande la guérison/purification avec un acte de foi préalable admirable : « si tu le veux, tu peux me guérir. » Or La guérison de la lèpre était considérée comme un acte comparable à la résurrection des morts et attribuée à Dieu seul. Signe indéniable de l’approche du Règne de Dieu, un des bienfaits du temps du Messie. »[1]

●             Les réactions de Jésus v.41 : Notons que Marc nous dit les réactions de Jésus et ainsi nous approchons du tempérament humain de notre Maître Jésus :

         - il est « remué jusqu’au entrailles », saisi de pitié dit la trad. Liturgique. Et il tend la main et touche le lépreux ! Affection sûrement  mais aussi enseignement théologique : nous sommes sauvés par contact avec le Christ. La guérison vient pas l qui la main qui touche le corps malade et par la parole qui commande : « Je veux, sois purifié ! » Et l’homme est guéri.

●            Mais Jésus réagit une nouvelle fois physiquement : le mot employé ici par Marc est « embrimaomaï » : la Sr Jeanne d’Arc explique : « le verbe dit une vibration comme d’une lame, comme un grondement d’animal, un bouillonnement profond de l’être… ce frémissement arrive à Jésus au moment d’un miracle, une guérison d’aveugles, comme Mt 9/30, deux fois à la résurrection de Lazare. » C’est à la fois grondement contre Satan qui afflige ainsi les hommes, contre le péché, peut-être contre l’insistance du lépreux…qui ne part pas voir le prêtre...

●            « aussitôt, Il le jette dehors »… on traduit aussi « il le rudoyait ». Pourquoi ? L’homme est toujours en état d’impureté légale tant qu’il n’a pas fait constater sa guérison par le prêtre comme le dit la Loi. ET Jésus ajoute une recommandation impérieuse : ne dis rien à personne !

●             L’importance messianique de la guérison de la lèpre justifie la consigne de Jésus de ne rien dire à personne : il ne veut pas qu’on se trompe de messie….qu’on le prenne pour un messie politique et guerrier qu’il ne veut pas être. Alors il ordonne le secret messianique : on en doit rien dire. Mais cela, toujours en vain ! Ici le lépreux « clame beaucoup », « divulgue »… Jésus a beau se cacher le foules viennent  à lui.

 

         Ainsi, Le lépreux reconnaît la toute-puissance de Jésus et, en même temps, il sait que Jésus se laisse profondément toucher par la misère humaine : Jésus est vraiment Dieu et vraiment homme. Il guérit le lépreux par sa parole et par son toucher : c’est par son humanité et par son Incarnation que Jésus nous guérit.

         De plus St Marc nous fait découvrir Jésus : Il y a ici une profonde unité en Jésus entre sa sensibilité, son affectivité et sa raison : toutes ses facultés s’unissent harmonieusement pour la gloire de son Père et le bien des hommes.

 

         C’est un encouragement pour nous si nous le demandons dans la grâce : Dieu unifiera notre personnalité, unira des forces aussi différentes que notre sensibilité, notre volonté, notre affectivité… divisées naturellement à cause des conséquences du péché originel. C’est la prière du psaume 85 : « unifie mon coeur pour qui craigne ton Nom. » Amen.

 

[1]Note U de la tob.

Commentaires

  • Toucher de foi et d'humilité du lépreux
    Qui engendre une guérison de la part
    Du tout -puissant et du tout-humain Jésus
    Par un toucher doux mais aussi un fort grondement intérieur,
    Signes de l'unité en Lui de toutes les composantes de sa nature humaine.

    Toucher de notre lêpre : du péché qui défigure et déshumanise et guérisons /Résurrection qui suivent...
    Mais aussi, Toucher de foi de la frange du manteau de la femme atteinte d'un flux de sang,et de combien d'autres qui L'approchent.
    Marie en larmes à ses pieds avec l'offrande de son parfum,les serviteurs de la noce remplissant à ras bord les six cuves,les cinq pains et les deux poissons qui deviendront pain de vie multiplié à l'infini.

    Touchons aussi Jésus par le moyen de nos petites offrandes du travail accompli chaque jour dans l'amour pour notre Maître et Seigneur tout puissant.
    Nous pourrions bien expérimenter, en allant ainsi à la source,la surabondance de sa grâce.

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