14ème dimanche B

Nous sommes mis devant l’incrédulité des hommes…

         Incrédulité face à Ezéchiel… 6è siècle avant Jésus… Le prophète qui va partir avec les 1ers déportés de 597 av JC les a prévenus de nombreuses fois des risques d’effondrement et de destruction de la ville et du royaume s’ils continuaient à mépriser Dieu… Il a même été sur ordre de Dieu, jusqu’à mimer un départ en déportation sous leurs yeux. Rien n’y fit !

 

         Jérémie, l’autre prophète de la ville sainte, contemporain un temps d’Ezéchiel : après de nombreux appels à la conversion de Jérémie pendant plusieurs décennies… l’entêtement du peuple, de l’élite et de la cour est complet. Ils ne veulent pas entendre !  Ezéchiel part avec les 1ers déportés ! Même là, devant les faits de leur échec et de leur erreur, les judéens restent sourds à Dieu… Quand on ne veut pas croire, même l’évidence est rejetée… on se croit toujours innocent des événements qui sont pourtant la conséquence de nos actes. Regardez aujourd’hui devant l’effondrement de nombreux jeunes et de nombreux de nos concitoyens… personne n’est coupable, plutôt personne ne veut reconnaître sa part dans le désastre.

         Et même face au Christ ! Au Christ connu pendant de longues années dans le village, le même village… le même, avec lequel ils ont joué, sont allés à l’école à la synagogue,  le même qu’ils ont vu vivre et qu’ils ont entendu à la synagogue comme dans les échanges journaliers sur la parole de Dieu, le soir après le travail.

         Après une brève admiration au début, due surtout à l’étonnement devant ce qu’a dit Jésus … très vite vient la réticence, l’incrédulité, la mise en doute… le scepticisme !

Cela nous apprend des choses sur Jésus :

• Joseph n’est plus de ce monde. Jésus est seulement le fils de Marie… manière de le désigner comme unique fils.
• Et non pas « le » frère de Jacques comme dit la traduction mais « un »frère de Jacques … un cousin donc ! Comme les sœurs...  
• Nous apprenons aussi son métier : l’artisan et non le charpentier comme traduit. « Artisan », c’est-à-dire travailleur de la pierre autant que du bois … dans l’enseignement de Jésus, il y a une seule allusion au bois : « qu’as-tu à t’occuper du copeau (plutôt que la paille!) qui est dans l'œil de ton frère, tu ne vois pas la poutre qui est dans le tien » …. et de très nombreuses comparaisons avec la pierre, la construction d’une maison sur le roc ou le sable, d’une tour …
• Mais ils sont « choqués » à son sujet ! Et c’est tout. Trop orgueilleux, trop sûrs d’eux dans leur connaissance de la loi, trop certains d’être les élus de Dieu et de « connaître Dieu » eux !... pour se mettre à écouter ce que dit une autre voix…. que confortent pourtant bien des miracles dont ils ont entendu parler !...et qui les étonnent !
• Et Jésus constate cela… c’est l’ornière habituelle des hommes. L’orgueil de savoir et de ne pas vouloir s’interroger sur ce qu’on pense, on fait, on dit… l’orgueil de ne pas être « un cœur qui écoute » comme le demande la Bible, de ne pas vérifier si ce que je fais, ce que je dis, ce que je pense, est juste et bon… l’orgueil de ne pas laisser la parole à Dieu m’enseigner même quand je ne saisis pas toute de suite !
• La conséquence est que Dieu ne peut rien faire pour nous… ou seulement quelques actes périphériques. « Il guérit seulement quelques malades » note St Marc.

Dieu ne peut agir qu’avec notre consentement ou pour le dire plus précisément avec notre foi. C’est « quand à nos yeux nous acceptons notre faiblesse que nous devenons forts » comme dit St Paul. C’est quand j’accepte de ne pas tout savoir, pas tout comprendre, pas tout dominer… que je peux alors être rendu fort et juste dans mon action. Quand je me laisse enseigner par Dieu, quand je laisse Dieu être le partenaire réel de ma vie.

 

Israël s’est entêté… Il savait, lui, ce que Dieu voulait, Il s’est durci, il a déclaré la guerre à Rome, sûr de sa victoire…  3 fois de suite en 70, en 115 et en 135 et Israël a été détruit, le temple a été détruit comme Jérusalem en 70 de notre ère … Et c’est toujours ainsi aujourd’hui.

Saurons-nous reconnaître Dieu quand il nous visite d’une manière inattendue ?

 

 Amen.