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20ème dimanche B

        Jésus a déclaré à Capharnaüm : « Je suis le Pain de la vie » ; la manne n’a pas empêché vos pères de mourir ; Seul le « pain de vie » donne la vie !  Et ce pain de vie, c’est Jésus : « Moi, je suis le pain vivant descendu du ciel. »

Et avec un grand réalisme, Jésus parle de le MANGER.

 

         Ce réalisme des propos de Jésus nous empêche de parler du Pain de vie comme d’une image, d’une comparaison comme lorsque Jésus se dit « pasteur, » «  porte, chemin, lumière » … Il ajoute : « le pain, c’est ma chair - c’est-à-dire en langage biblique - tout moi, tout mon être corporel et spirituel, et pour nous chrétiens, « tout mon être humain et mon être divin »… toute mon unique personne humano-divine. En araméen le Christ dit plutôt « chair sarx » comme ici chez St Jean,  que « corps » soma. Le mot chair ici - « sarx » - est le même que dans le prologue : le verbe s’est fait sarx et pas corps. Cela nous empêche de ne regarder « le Christ pain » ... que comme Parole !

 

        v.52 jaillit aussitôt chez ses auditeurs, la question : « comment ? » (pôs) comme l’avait fait Nicodème. Le réalisme ici de Jésus renvoie bien entendu où il fait manger aux apôtres le pain de la Pâque en disant « c’est mon corps », et boire le vin de la Pâque, « c’est mon sang ». La dimension sacrificielle est présente comme à la Cène : puisque Jésus dit : « Ma chair donnée pour la vie du monde ».     

 

         Jésus ne répond pas à la question du comment !

 

         Il continue sur la lancée de son enseignement en expliquant les effets de cette manducation qu’on peut résumer ainsi :  L’eucharistie donne la vie divine à l’homme.

         Voyons plus en détails :

 

                  1 – v 53  manger et boire donne la Vie en nous, avec un grand « V ». LA VIE, c’est-à-dire la vraie, celle de Dieu qu’il veut communiquer. Ce pain est LA vraie nourriture, ce vin LA vraie boisson !Cette consommation … donne la vraie vie, la vie « éternelle » dès maintenant  et la résurrection  au dernier jour

 

                  2 – v 54–55… Plutôt que le verbe « manger », Jésus emploie le verbe « consommer » = littéralement « mâcher », « croquer » … cela pour éviter toute interprétation symbolique ! Je me rappelle la peur qu’on nous inculquait quand nous allions communier, peur d ene pas toucher avec els dets l’hostie, ne pas la croquer, ne pas la briser … Quand on pense à ce que Jésus dit, que signifiait tout cela ?… Le prêtre, lui, était bien obligé de briser l’hostie vue ses dimensions ! Que de tracas et de peur pour rien !

 

                  3 – v. 56 manger la chair et boire le sang fait demeurer dans le Christ et le        Christ demeure en nous. St Cyrille de Jérusalem commente : «ainsi ayant participé au corps et au sang du Christ , tu es avec Lui un même corps et un même sang ; nous devenons des porte-christ, son corps et son sang se répandant dans nos membres. Voilà comment selon St Pierre,nous devenons participants de la nature divine »[1]

                  4 – v. 57 manger la chair et boire le sang fait vivre DE Dieu le Père, par le Christ. Ainsi, la communion fait entrer le croyant dans les relations trinitaires. « Le Père vivant envoie le Fils, le Fils vit par le Père et se donne au croyant : celui-ci en consommant sa chair vit par le Christ. » (note Sr J D’A)

                  Le v. 59, de conclusion – que nous n’avons pas lu aujourd’hui, rappelle que l’enseignement est donné en public, pour tous, dans une synagogue. Contre tout ésotérisme du Christianisme.

 

         Concluons en montrant la profondeur de l’enseignement des 6 premiers chapitres de St Jean :  Le baptême enseigné à Nicodème au chapitre 3 et l’Esprit Saint à la Samaritaine au chapitre 4  nous font renaître de l’Eau et de l’Esprit Saint. Ainsi, par le baptême dans l’eau et dans l’Esprit nous devenons un homme nouveau « guidé par l’Esprit » qui souffle où il veut. Nous devenons des adorateurs du Père dans l’Esprit Saint et la Vérité qu’est le Christ,  adorateurs que cherche le Père.

         Avec la manducation du Pain et la consommation du sang (chapitre 6) nous accueillons le Christ pascal en nous : Il vient demeurer en nous et nous demeurons en lui. Il nous assimile en lui. Nous vivons en lui et par lui, comme il vit du Père. Cette nourriture qu’est le Christ, en plus, prépare notre chair – tout nous-même- à la résurrection.

         Alors nous comprenons le texte très original des Proverbes lu en 1ère lecture : « La Sagesse a bâti sa maison… Elle a … préparé son vin, puis a dressé la table. Elle a envoyé ses servantes, elle appelle sur les hauteurs de la cité :« Vous, étourdis,- oui ! Nous sommes des étourdis... passez par ici ! » À qui manque de bon sens, - oui ! C’est nous aussi ! -  elle dit :« Venez, mangez de mon pain, buvez le vin que j’ai préparé. Quittez l’étourderie et vous VIVREZ, prenez le chemin de l’intelligence. »

        

Amen.

 

 

[1]Homélie bréviaire Solesmes 20è dimanche année B

Commentaires

  • La manne est une simple nourriture qui nourrit le peuple hébreu dans le besoin ,tandis que l'Eucharistie donne plus ...la vraie Vie pour l'éternité.
    Ainsi nous devenons "des porte-Christ"participant de sa nature divine trinitaire :son Corps et son Sang ,consommés, se répandant dans nos membres...

    Je regrette les fois où étourdie volontaire,j'ai pris le sens inverse... je ne suis pas passée chez Dieu pour y prendre le Pack de Vie.
    Ne pas m'étonner après, si ,lourde et amère,je manque de la liberté légère du Fils.

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