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21ème dimanche B

         Nous finissons donc ce dimanche la lecture du long chapitre 6 de St Jean, discours sur le Pain de vie dans la synagogue de Capharnaüm

 

         - v. 60 : C’est le choc parmi les auditeurs, disciples plus ou moins proches, foule de badauds…Ce discours ne passe pas ! « Cette parole est rude ! Qui peut continuer à l’écouter ? » C’est évidemment « la chair à manger » et sans doute encore davantage, « le sang à boire » qui ne passent pas :  la loi interdit de manger le sang des animaux, d’où un mode d’abatage des animaux qui fait qu’on les saigne pour ne pas manger le sang dans la viande ! On ne peut pas être plus contraire à la loi… et quand on est formé depuis des siècles, à ne pas boire le sang des animaux ...c’est un choc d’être appelé à boire le sang du Christ ! Mais en même temps, « boire le sang du Christ »,  c’est boire à la vie de Dieu même ! Et si l’interdiction de boire le sang était un  long jeûne, une longue préparation à cette boisson spirituelle, donnée par le sang du Christ !

 

         Car Jésus, rappelez-vous a beaucoup insisté ; on pourrait dire qu’il martèle son discours en 6/53-57 : « Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous…. qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui.»

         - v. 61-62 : Jésus sait en lui-même, note St Jean, que même les disciples sont troublés. Et pourtant, il n’atténue pas son discours pour autant mais les provoque :  « Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !... » Jésus évoque là sa résurrection et sans doute, plus particulièrement, le  retour du Fils auprès du Père à l’Ascension…. qui sera un objet de scandale encore plus fort ...

         - v. 63 : Pour Jésus, cette difficulté est normale ! Comme chaque fois, il rappelle qu’il faut recevoir ses paroles dans l’Esprit Saint et y croire, pour, dans l’Esprit, les comprendre. Les moyens ordinaires dont dispose l’homme pour comprendre le monde de la terre, ne suffisent pas pour saisir les paroles de Jésus – elles sont Esprit et Vie -  et en découvrir la profondeur. 

         - v. 64 : Et sur un mode un peu douloureux : mais « il y en a parmi vous qui ne croient pas ! » Et Jean insiste une fois de plus sur la prescience de Jésus qui lit dans les cœurs humains… et sait d’avance qui sera son traître. Ce serait une bonne indication pour comprendre Judas : il ne croit pas en Jésus ni en son message.[1]

         - v.65 : Et Jésus de répéter : on ne peut venir à moi - au sens de croire en Lui - que si le Père le donne. Il le dira à Pierre qui vient de confesser que Jésus est le Messie, Fils de Dieu[2] : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. » Et c’est vrai pour tout croyant. Cette possibilité de croire est donnée à tout homme qui y répond en son âme et conscience.

         - v. 66 : Beaucoup partent. Jésus appelle des libertés… et ne change rien à son enseignement.

         - v. 67-69 : Mais Jésus met les Douze devant leurs responsabilités. « Vous voulez partir vous aussi ? » Et Pierre répond avec enthousiasme d’une manière magnifique : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les Paroles de la Vie éternelle. Et nous, nous avons cru et nous avons connu que tu es le Saint de Dieu ».

         C’est une profession de foi faite par Pierre au nom des Douze : «  Nous avons cru, nous avons connu » que Jésus est l’envoyé du Père « le Saint de Dieu »  « Le Saint de Dieu » est une magnifique expression que l’on trouve en St Marc 1/24… dans la bouche des démons !... que Jésus fait taire « car ils savent qui Il est ». (voir aussi Luc 4/31-37). C’est montrer que les apôtres ont compris que Jésus venait de Dieu, venait du Dieu Saint, le Saint de Dieu. Ils avancent sur le chemin de la découverte de la filiation divine. Jésus va leur expliquer cela un peu plus tard.

         Pierre emploie deux verbes : « nous avons cru » - l’acte de foi - et la connaissance intime de Jésus qui suit - et « nous avons connu ». En effet, on croit pour comprendre...et non l’inverse ! La compréhension rationnelle n’est pas le préambule nécessaire à l’acte de foi… mais sa conséquence. Nous ne sommes pas accordés naturellement au mystère de Dieu, notre esprit fait pour comprendre la terre, a besoin de la grâce de la foi donnée par Dieu pour accéder au monde de Dieu et entrer dans la « compréhension » des mystères… car le monde de Dieu n’est pas irrationnel :  la foi n’est ni rationnelle ni irrationnelle, mais qu’elle est plutôt trans-rationnelle selon Mgr Léonard ;  la foi garde un lien avec la raison, tout en accueillant la Révélation. Comme le disant le Cardinal Barbarin au JMJ de 2005 : "Nous ne croyons pas pour des raisons, mais nous avons nos raisons de croire".

 

- v. 70-71 : Jésus est fier des apôtres et de la réponse de Pierre. « C’est moi qui vous ai choisis ». Mais cette joie fière est tout de suite comme atténuée par l’annonce de la traitrise de l’un des Douze que nous fait St Jean. Certes, Jésus choisit mais chacun des Douze demeure libre d’adhérer au projet divin ou non. Et celui qui trahit, est devenu un instrument de Satan, un « diable ». On ne ne connaît pas de suite son nom ; Jean nous le précise au v. 71,  en nommant Judas.

 

         Ainsi, dès le chapitre 6, Jésus parle de la trahison de Judas. Mais Jésus ne nomme pas Judas, il parle d’un « diable », l’un vous est « un diable ».

        

Amen.

 

 

 

[1] Voir note y  TOB au verset 64

[2] Mat 16/17

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