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27ème dimanche B

Les enfants ? Les disciples s’octroient le droit de les rabrouer. Et en bénissant aujourd’hui ses enfants, Jésus révèle qu’ils sont comme les pauvres, de plain-pied pour entrer dans le Royaume. Ils symbolisent les authentiques disciples. Il nous appartient donc de savoir nous dépouiller pour leur ressembler.

Les femmes ? Les pharisiens revendiquent le droit de les répudier, en accord, bien sûr, avec la Loi ; car, dans l’Ancien Testament, un époux avait le droit de renvoyer sa femme s’il avait trouvé une tare à lui imputer. Voilà qui est bien aléatoire, sévère, et particulièrement cruel et permet tous les excès. Mais cette permission de répudier sa femme, n'a été qu'une concession faite par Moïse « en raison de la dureté de votre cœur » (Mc 10,5), des mots mêmes de Jésus, qui souligne ainsi l'indocilité des Juifs, trop souvent rebelles aux ordres de Dieu.

 

Indocilité, exclusion...  Mais aujourd’hui, la voix du Fils de Dieu s’élève pour sauver à tout prix l’amour et la vie : « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » (Mc 10,9) ; « Laissez venir à moi les petits enfants (Mc 10,14) ; Alors laissons-nous convertir comme nous y invite St Paul : « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur comme au temps du défi, comme au jour de l’épreuve dans le désert, quand vos pères m’ont mis à l’épreuve et provoqué. » He 3,8
Laissons-nous convertir et tournons nos cœurs plus particulièrement vers cette phrase de Jésus que je propose à notre méditation : « Ce que Dieu a uni, l'homme ne doit pas le séparer ». Interrogeons-nous sur cette unicité du mariage, que Jésus souligne en écho au dessein de son Père lors de la création « l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un. »

« Ce que Dieu a uni, l'homme ne doit pas le séparer ». Saint Jean-Paul II disait à ce sujet : « Cette expression contient la grandeur essentielle du mariage et en même temps l'intensité morale de la famille ». Nous souhaitons aujourd'hui une telle grandeur et une telle dignité pour tous les époux du monde (...) L’amour, qui unit homme et femme en tant qu'époux et parents, est en même temps don et commandement... L'amour est don : « L'amour est de Dieu et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu » (1Jn 4,7). Et en même temps l'amour est un commandement, le plus grand commandement... : « Tu aimeras » (Mt 22,37-39). Obéir au commandement de l'amour veut dire réaliser toutes les obligations de la famille chrétienne. » et de comparer les foyers à « La « petite église » — l'Église domestique — dans laquelle l’amour peut être vécu au quotidien. » et enfin de mettre en garde : « Si l'on détruit cette structure inséparable, dont parle le commandement du Christ, alors l'amour de l'homme se détachera de sa racine la plus profonde, perdra sa racine de plénitude et de vérité, qui lui sont essentielles. ». (Homélie du 12 octobre 1980)

L’amour qui unit un homme et une femme, l’amour qui constitue un foyer sont essentiels à l’avenir de notre humanité ! Contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire...

Pourquoi cela ? parce qu’en créant ce lien unique de l’amour entre homme et femme, le Créateur avait sûrement un projet en tête : Il devait se dire que le foyer, formé pour la vie, entre un homme et une femme, serait le meilleur endroit pour découvrir, au fil des jours, ce qu’est vraiment l’Amour (Avec un Grand A ; l’Amour de Dieu) et de les amener à rendre grâce pour tout l’amour qu’Il porte à sa création. Le couple est en effet la cellule unique dans laquelle on peut expérimenter, à notre échelle humaine, une relation d’amour qui rapproche de Dieu. C’est le laboratoire de l’amour de Dieu dont le pardon, la patience, la miséricorde, le don gratuit sont les fondements. C’est le laboratoire de l’amour de Dieu dans lequel il est donné de devenir co-créateurs en accueillant les enfants que l’amour humain physique peut donner. En un mot, c’est le lieu où Dieu offre d’aimer à son image. C’est le lieu duquel l’amour peut être donné au monde. Que Dieu est bon !

Avec mon épouse, nous allons fêter, dans quelques semaines nos cinquante ans de mariage...

Un moment pour regarder tout ce que Dieu a fait pour nous. Un moment pour constater que, même si le programme de vie du mariage peut paraitre exigeant avec la promesse réciproque « de rester fidèles, dans le bonheur et dans les épreuves, dans la santé et dans la maladie et de s’aimer tous les jours d’une vie » (Echanges de consentements) il nous rapproche de Dieu. Et que la proximité avec Dieu, dans la fidélité, permet de traverser les évènements heureux ou moins heureux malgré tout et dans l’Espérance. Car, nous le savons tous, la vie n’est pas un long fleuve tranquille, et pour la vivre dans la paix et la sérénité, dans la fidélité et la confiance réciproque, il est important de s’appuyer sur l’amour de Dieu au travers de la prière, de la pratique des Ecritures, de la pratique des sacrements dont le plus grand est l’Eucharistie où Dieu qui se donne à nous et vient ainsi nous habiter de sa présence.

Si l’amour est une réalité concrète, humaine, fragile et complexe, il est, pour le chrétien, une réalité de Dieu. Le mariage chrétien est ainsi le lieu où l’amour se déploie et subsiste en dépit de tout, entre des personnes qui ont toutes leurs limites et il ne peut tenir qu’en s’en remettant à Dieu qu’il convient d’invoquer sans relâche. Le satan est toujours là dans l’ombre pour nous tenter et nous faire échouer.

Quand on oublie cela, on tombe dans l’illusion qu’il y aurait des « familles parfaites », devenues telles par leurs propres forces. Avec Jean-Paul II, le Pape François affirme au contraire que « la perfection des gens mariés consiste à accueillir dans la joie une perfection « qui jaillit de la charité », car elle est un cadeau de Dieu. Cela n’évite pas la lutte pour rester fidèle mais si cette lutte est placée dans les mains de Dieu, elle permet de découvrir que le plaisir d’aimer trouve des expressions diverses à travers le temps. Quand l’autre traverse des difficultés qui le rendent moins aimable, la fidélité reste source de joie.

Espérance, Amour et Charité voilà les vertus qui permettent la fidélité. Voilà les trois vertus qui doivent nous habiter pour vivre l’amour jusqu’à notre dernier souffle. Voilà les trois vertus que les jeunes désireux de fonder un foyer doivent vivre pour que leur union soit pérenne.

Amen

Jean-Marie Blondel, diacre

Commentaires

  • Célibataire,bien qu'issue de l'amour de mes parents ,je me sens par expérience peu capable de parler du couple.
    Et pourtant ,l'Eglise par l'institution du diaconat permanent ,donne le témoignage d'un service de charité possible à travers le couple chrétien: Uni en UNE SEULE CHAIR tout en restant deux,dans la douce liberté de chaque enfant de Dieu.
    UNIS...À tel point que l'entrée ds le diaconat ne peut se faire que si l'épouse est d'accord.!Quelle belle place faite à la femme du diacre.!
    Merci à vous Michèle et Jean-Marie pour votre témoignage de vie.Merci à tous les couples ;C'est un beau cadeau de Dieu.pour qui rien n'est impossible.

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