5ème dimanche de carême
Dans la tradition de l’Église, le Carême était un temps de préparation au baptême. Le rituel lui-même a eu lieu lors de la veillée pascale. Dans une douzaine de jours, nous renouvellerons également nos promesses baptismales et ferons une profession de foi, précédée d’un renoncement au mal et au péché.
Nous tiendrons des cierges allumées dans nos mains et serons aspergés d’eau baptismale. Nous pourrions dire que nous allons vivre à nouveau notre propre baptême, cette fois consciemment, avec le sérieux des paroles prononcées, que nous renonçons à Satan et à tout ce qui conduit au mal et que nous croyons en Dieu le Père Tout-Puissant ; nous pourrons confirmer notre choix du Christ et du salut.
Aujourd’hui, l’Église guide les catéchumènes adultes à travers les scrutins. C’est un moment où les candidats au baptême prennent conscience de leur péché et du besoin de purification. Au cours du troisième, du quatrième et du cinquième dimanche de Carême, ils font des pas supplémentaires vers la connaissance d'eux-mêmes et du Christ.
Aujourd'hui, c'est le troisième scrutin, dans lequel la place la plus importante est occupée par la description de la résurrection de Lazare.
L’Évangile révèle Jésus comme Celui qui a le pouvoir de ramener l’homme de la mort à la vie. Il est facile de deviner que le miracle de Béthanie était une préfiguration de l’événement qui eut lieu à Jérusalem peu de temps après. Le Christ, tué sur la croix, est ressuscité après trois jours.
L’Évangile est extrêmement émouvant. Jésus ressuscite un homme qui était mort et qui était resté dans le tombeau pendant quatre jours.
C'est un miracle, la puissance de Dieu est grande ! Personne ne peut y parvenir par la force humaine ; Personne – sauf Dieu – n’a de contrôle sur la mort.
Les catéchumènes, en écoutant cet Évangile, savaient déjà qu’il ne s’agissait pas d’admirer la puissance de Jésus, mais d’une référence plus profonde et spirituelle. Les catéchumènes devaient prendre conscience de la situation de l'homme qui, bien que vivant sur la terre, vivait physiquement, mais en lui il n'y avait pas la vie de la foi, la vie éternelle, la vie de Dieu lui-même.
Cet Évangile devait faire prendre conscience aux auditeurs que la vraie vie était la vie de Dieu, qu’ils devaient recevoir par le baptême.
Les catéchumènes devaient également croire à l’existence de la mort spirituelle dont seul Dieu peut sauver une personne.
Ceux qui ont été baptisés avec la conscience de posséder le grand don de la vie éternelle ont reçu un autre grand don de Dieu. C’est la nourriture de la vie éternelle : l’Eucharistie.
Puisqu’ils étaient baptisés, fortifiés par le Saint-Esprit et conscients d’entrer dans le monde de Dieu lui-même – le monde de l’éternité – il était naturel qu’ils aient besoin de nourriture pour la vie éternelle.
Cette nourriture était l’Eucharistie, à laquelle ils participaient pleinement pour la première fois.
Chers frères et sœurs !
Avec gratitude pour le sacrement du baptême, il convient de rappeler combien il est important de recevoir la Sainte Communion dans ce contexte.
Recevoir la Sainte Communion est notre grand privilège. Ce n’est pas un cadeau de Noël, mais le pain quotidien.
Le sens de la Sainte Messe est précisément la réception de la Communion. Cela ne peut pas se faire à la radio ou à la télévision.
Tout dans l’Eucharistie tend à l’unité des fidèles dans la Sainte Communion. C’est notre façon de louer le Christ, de lui exprimer notre reconnaissance et de le rencontrer. Et c'est une rencontre tellement merveilleuse que Dieu se fait nourriture pour être le plus proche possible de nous.
Il vaut la peine de s’interroger aujourd’hui sur mon approche de la Sainte Communion. Est-ce que je néglige ce don, par exemple en reportant le sacrement de pénitence ?
Rappelons-nous que sans l’Eucharistie, il n’y a pas de vie. Cette vie physique, terrestre, continuera d’être en nous. Physiquement, personne ne mourra sans la Sainte Communion. Mais c'est impossible de vivre comme cela. La foi s’estompera jusqu’à disparaître complètement. Le besoin de Dieu passera au deuxième plan, puis à un plan encore plus avancé.
La pensée de la vie éternelle sera remplacée par une pensée uniquement sur aujourd’hui. Les valeurs des commandements et de l’Évangile s’avéreront inutiles dans un tel monde ; il va falloir inventer le nôtre. Tout ce qui constitue l’âme de l’homme mourra sans l’Eucharistie. Nous serons comme Lazare dans le tombeau, fermé, sans vie…
L'Eucharistie donne la vie. Nous disons que c’est le gage de la vie éternelle. Un dépôt est une partie de ce que nous allons recevoir dans le futur. Mais cela fait partie de ce que nous devons recevoir avec la garantie que nous le recevrons. Dieu nous garantit que nous aurons la vie pour toujours. Seule cette vie de l’âme a besoin d’être soutenue ici sur terre.
La Sainte Communion est donc la nourriture de la vie éternelle. Sans elle, il n'y a pas de vie.
Avant le dimanche de Pâques, il y aura le Jeudi Saint, commémoration de l’institution de l’Eucharistie. Préparons-nous donc à une rencontre consciente avec Jésus dans l’Eucharistie.
Et lors de la veillée pascale, nous renouvellerons avec foi notre « oui » baptismal : au Christ et à la vie éternelle. Et nos chers catéchumènes recevront le baptême, la confirmation et la première communion.
Alors nous pourrons vivre le jour de la Résurrection avec une grande joie.
Père Ryszard