Commémoration de tous les fidèles défunts
Hier, avec les yeux de la foi, nous avons contemplé la maison du Père, le ciel. Nous avons remercié Dieu le Très-Haut pour tous les sauvés, pour les innombrables saints qui y demeurent.
Nous avons demandé à Dieu, par leur intercession, les grâces nécessaires à une vie bonne, afin que nous aussi puissions un jour occuper la place qui nous est préparée dans la maison du Père. Puisse-t-elle ne pas rester vide.
Aujourd'hui, en la Commémoration de tous les fidèles défunts, nous contemplons le purgatoire. Nous nous souvenons de nos proches et de nos amis qui ont déjà quitté ce monde et qui attendent notre aide.
Que pouvons-nous faire pour eux ? Nous devons nous souvenir de leurs tombes, nous souvenir qu'ils vivent et que nous vivrons, mais que la mort nous attend d'abord – mais quelle mort ?
Chers Amis!
Nous les avons sous les yeux. Nous leur érigeons des sépultures, de magnifiques monuments, parfois très coûteux.
Espérons qu'elles soient exemptes de toute glorification et de toute démonstration ostentatoire de notre amour, même si nous ne les avons pas respectés de leur vivant, et qu'après leur mort, nos prières et le sacrifice de la messe ne leur apportent qu'un maigre réconfort.
Ils attendent de nous bien plus que des monuments onéreux : nos prières et le sacrifice de la messe. Peut-être ont-ils encore besoin de se purifier de leurs péchés non confessés durant leur vie terrestre.
Assurer une sépulture digne aux défunts est un acte noble. C'est une œuvre de miséricorde. Ce soin se poursuit par l'entretien et l'embellissement des tombes. Bien que le corps se décompose, l'être humain ne cesse jamais d'exister, car il possède une âme immortelle.
Ainsi, la tombe où repose son corps n'est pas seulement un lieu qui éveille des souvenirs du passé. Elle est un lieu de manifestation de notre foi en l'immortalité. Au cimetière, plus qu'ailleurs, ils apparaissent à notre esprit comme s'ils étaient encore vivants.
Chers frères et soeurs!
L'Évangile de la première messe d'aujourd'hui parle de la mort et de la résurrection du Christ.
La mort de Jésus était réelle, il y avait de nombreux témoins, et les femmes qui accouraient au tombeau avec du parfum entendirent ces paroles : « Pourquoi
cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n'est pas ici ; il est ressuscité ».
Aujourd'hui, nous n'apportons plus de parfum sur les tombes de nos défunts, mais nous accomplissons d'autres rites pour eux.
Nous nous souvenons de ceux qui nous ont quittés et nous allons plus loin : nous prions pour eux.
Et prier, c'est croire. Croire qu'il reste d'eux plus que des cendres, qu'ils vivent – autrement, dans d'autres dimensions de la vie.
La couleur violet des ornements liturgiques des messes d'aujourd'hui évoque la mort, mais en réalité, ce n'est pas la mort qui est au cœur de cette journée, mais la vie – la vie nouvelle, la vie pour Dieu et en Dieu, la communion avec le Christ ressuscité.
Notre tristesse face à la mort de nos proches est apaisée par la certitude qu'ils possèdent une vie nouvelle, sur laquelle la mort n'a plus d'emprise.
Nous croyons que l'amour éternel de Dieu et son insondable miséricorde sont plus forts que la mort. Notre Dieu est le Dieu des vivants, non des morts, et désire donc accueillir chacun dans sa maison paternelle.
Aujourd'hui, nous prions pour que ceux qui ont sombré dans les ténèbres d'une mort semblable à celle de Jésus participent à sa résurrection et deviennent semblables à lui dans sa gloire. Ainsi, à la lumière de la foi, nos défunts nous apparaissent comme vivants en Dieu.
Chers Amis!
Aujourd'hui, jour de tous les fidèles défunts , nous devons regarder la mort en face. Et d'une manière très personnelle et spécifique : notre propre mort.
Elle ne nous menace peut-être pas encore directement, mais elle viendra assurément un jour.
Aujourd'hui est le jour le plus propice à cette introspection. Ceux qui nous ont quittés nous y incitent, et nous nous souvenons d'eux aujourd'hui.
La mort plane constamment sur l'humanité. Combien sont décédés récemment de maladie ? Combien sont morts subitement dans diverses catastrophes et accidents de la route ?
Combien de nos proches, que nous respections, que nous aimions peut-être même profondément, ont été emportés par la mort, et pourtant, par la grâce de Dieu, il nous est encore donné le temps de nous y préparer?
Profitons pleinement de ce temps qui nous est imparti et entoureons de prières ferventes ceux qui nous ont quittés.
Lorsque la mort nous vient à l'esprit, pensons toujours à la vie qui nous attend ensuite.
Préparons-nous à la mort tout au long de notre vie terrestre.
Efforçons-nous de les organiser de telle sorte que nous puissions atteindre le ciel.
Et pour ceux qui nous ont précédés auprès de Dieu, prions pour qu'ils atteignent le bonheur céleste avant nous et attendent notre retour.
Père Ryszard