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  • L'appel des disciples

    Billet spirituel 17

    En écho à l’Evangile du 3è dimanche dans l’année A

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               L’arrestation de Jean Baptiste est comme un signe attendu par Jésus pour commencer sa mission : il s’y prépare depuis un certain temps en ayant quitté la Galilée, en ayant reçu le baptême de Jean et séjourné au désert.

                Et le premier acte est de quitter Nazareth qui il faut bien le dire est un « trou » à l’écart- pour habiter une ville. Jésus avait le choix : tout près de Nazareth, la belle ville de Séphoris le grand marché ancienne capitale de la Galilée détrônée par Tibériade , la belle ville en construction au bord du lac. Jésus choisit Capharnaüm, petite ville au bord du lac, mais grand carrefour commercial international. Lieu magnifique aux dires des géographes de l’époque qui vantent le cadre de cette petite cité. Jésus choisit un carrefour de routes commerciales : celle qui vient d’Egypte, - c’est la Route de la Mer dont parle Isaïe - remonte le long de la mer méditerranée, franchit la chaine montagneuse du Carmel à Meggido et par les gorges de l’Arbel, tombe sur Capharnaüm avant de repartir vers l’Arabie et l’Inde… ou celle qui vient d’Arabie, passe par Capharnaüm avant de se prolonger par la Syrie et la Turquie actuelle. La Parole du Christ va retentir dans une ville où passent les caravanes et les marchands de toute la Méditerranée : dans les fouilles de Capharnaüm, on  a retrouvé des monnaies de partout. St Matthieu relit ce choix de Jésus à travers une prophétie d’Isaïe : le pays des tribus du Nord de Néphtali et Zabulon , méprisées et un instant humiliés par Dieu, sont soudain illuminés par une grande Lumière – le Christ - et une Grande gloire – ils verront la résurrection. C’est le pays du « Carrefour des nations » : d’emblée la mission de Jésus vise le monde !

                Et d’emblée, Jésus commence à constituer une « équipe ». Deux fois deux frères ! comme, plus tard, il enverra ses disciples en mission,  deux par deux. Les deux premiers – Pierre et André – sont des petits pécheurs qui vivent six mois de leur pêche et six mois de leur vie d’agriculteurs tandis que les deux autres frères – Jacques et Jean - travaillent avec leur père et nous dit St marc leurs ouvriers. Le poisson est abondant et traité dans le port de Tibériade par salaison dans la saumure ou séchage. On mange du poison du lac et des agrumes de Capharnaüm dans tout l’Empire et même sur la table de l’empereur.

                Jésus les appelle sobrement mais d’une manière directe : « Toi, derrière moi ! » C’est le tempérament du Christ ! Direct et sans fard… pour nous aussi ! Et Matthieu qui passe sous silence ce que Jean nous raconte des premières rencontres avec le Christ veut nous faire admirer la promptitude et l’enthousiasme de leur réponse : « aussitôt ils le suivirent. » C’est comme cela qu’on doit répondre au Christ quand il demande quelque chose !

  • Jean le Baptiste

    Billet spirituel 16

    En écho à l’Evangile du dimanche  Jean 1/29-34

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    Nous voici à nouveau au bord du Jourdain, à côté de Jean Baptiste. Et c’est pour recevoir son témoignage comme dit St Jean.

     Nous oublions souvent, dans l’itinéraire des apôtres, la part qu’a jouée, auprès de ceux qui furent d’abord disciples du Baptiste jean et André par exemple, le Précurseur dans leur initiation au Christ.

     Nous connaissons l’enseignement de Jean aux foules : avec rudesse et une certaine rusticité qui correspond à son vêtement et à sa nourriture, il engage fortement les foules à la conversion et au baptême qui l’exprime.

     Mais à ses disciples proches, Jean dit plus et c’est ce que nous entendons ce matin :

    - Tout d’abord, Jean oriente la méditation des disciples vers un texte clé de l’Ancien testament, les chants du Serviteur souffrant d’Isaïe quand il dit de Jésus qui passe seul sur l’autre rive : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Serviteur et Agneau se disent du même mot en araméen… et en disant « Agneau », Jean par une belle harmonique que permet sa langue, fait se rejoindre en Jésus le thème du Serviteur Souffrant d’Isaïe et l’Agneau pascal … et l’Agneau de la fête de Grand Pardon qui porte les péchés du peuple au désert en signe de pardon divin.

    - Ensuite, Jean avoue : « je ne le connaissais pas »… deux fois ! Aveu très lourd et très beau : Jean n’a pas cherché à voir Jésus avant son heure, celle de la visite de Jésus au baptiste racontée dimanche dernier. IL avoue aussi que le mystère de Jésus dépasse ce qu’on peut connaître humainement… car il ajoute :

    - « Celui qui m’a envoyé baptiser m’a dit : celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, c’est Lui qui baptise dans l’Esprit Saint. »

     . Ce qu’il sait du Christ, il le sait par Celui qui l’a envoyé, le Père donc… comme St Pierre à qui Dieu a révélé le mystère de son fils. ON ne peut pas pénétrer dans le mystère de Jésus si Dieu ne le donne pas.

     . Le signe, c’est l’Esprit qui descend et demeure : il demeure parce que rien dans le Christ ne le contriste comme dit Paul et ne le fait fuir ! A la différence que nous, il nous visite, et il se sauve de nous car des pensées, des actes, des paroles le contristent et l’Esprit délicat se sauve.

     . L’Esprit va maintenant seulement être donné comme Joël l’avait prédit et Moïse souhaité : « lui baptise dans l’Esprit ». « Nous avons tous été baptisés dans le même Esprit, clame St Paul, désaltérés par le même Esprit. » C’est le don par excellence du temps nouveaux inaugurés par Jésus. 

    - Enfin, le dernier mot jaillit comme révélation ultime : « j’atteste qu’ile st le Fils de Dieu ».

    Matthias Grünewald, le peintre du retable d’Issenheim, a traduit cette place considérable de Jean dans la révélation du mystère du Christ par un représentation du Précurseur désignant le Christ avec une main et un doigt fortement agrandis montrant ainsi combien le message du baptiste à ses disciples a été déterminant dans la connaissance du Christ. 

     

  • Le baptême du Seigneur

    Billet spirituel 15

    En écho à l’évangile du dimanche du baptême du Seigneur (année A)

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        La préface de cette messe du baptême du Seigneur nous donne une clé de lecture de la scène du baptême que l’Evangile de St Matthieu a déroulée devant nos yeux. « Aujourd’hui, sur les eaux du Jourdain, tu veux inaugurer le baptême nouveau. » dit la préface.

          Nous sommes donc dans une nouveauté :

         Jésus se mêle au peuple pénitent en demandant à Jean, d’être baptisé dans l’eau du Jourdain. Lui qui est sans péché, s’unit au peuple des pécheurs qui se prépare à recevoir le Messie sous la rude conduite de Jean le Baptiste.

         Mais à la fin de ce rite ancien, surgit la nouveauté : « une voix descend du ciel pour attester que ta Parole habite chez les hommes, et l’Esprit, manifesté sous l’aspect d’une colombe, consacre ton Serviteur Jésus. » (suite de la préface) Révélation – théophanie (manifestation de Dieu) - de l’identité de celui qui est dans l’eau : il est le Fils bien aimé du Père suivie du Don de l’Esprit qui vient montrer la consécration de la nature humaine de Jésus.

         Jean le Baptiste avait témoigné : « Alors Jean rendit ce témoignage : « J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe et demeurer sur lui. Je ne le connaissais pas, mais celui qui m'a envoyé baptiser dans l'eau m'a dit : 'L'homme sur qui tu verras l'Esprit descendre et demeurer, c'est celui-là qui baptise dans l'Esprit Saint.' Oui, j'ai vu, et je rends ce témoignage : c'est lui le Fils de Dieu. » (1/32…)

                Nous avons donc notre baptême : l’eau qui fait mourir au péché et vivre pour Dieu et l’Esprit qui fait de nous des fils/filles de Dieu car unis intimement au Fils, des enfants biens aimés du Père car unis au Christ et des tabernacles de l’Esprit Saint. Le baptême nouveau – celui qui nous avons tous reçu, est né… dans les eaux du baptême de pénitence de Jean.

  • L'Epiphanie

    Billet spirituel  14

    En écho à l’Evangile de l’Epiphanie

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                Nous continuons notre contemplation du mystère de Noël, aujourd’hui, à travers les yeux et le cœur des mages qui s’approchent et adorent.

                Un peu de temps à passer depuis la crèche… nous sommes dans une maison,…l’enfant a grandi, il peut avoir deux ans comme l’indique le massacre des Sts Innocents : Hérode  qui « se fait préciser par les mages le moment où a brillé l’étoile » (Mt 2/7) « envoie exécuter tous les enfants dans Bethléem et dans toutes ses frontières, de deux ans et en dessous selon le moment qu’il s’était fait préciser par les mages. » (Mt 2/16) Joseph et Marie avaient donc continué à résider à Bethléem, pensant qu’il convenait sans doute au Messie d’habiter cette cité de David. C’est le règne d’Archelaüs sur la Judée au retour d’Egypte qui les fera remonter à Nazareth pour y habiter. (Mt 2/21-22).

                Ces Mages, nous les connaissons assez bien par les historiens de l’époque et par Hérodote. Prêtres, astrologues autant qu’astronomes, médecins… les mages sont des sages, de curieux du ciel et il n’est pas étonnant que Dieu ait pu leur faire signe… dans le ciel justement ! La conjonction d’astres dans un ciel plutôt immuable était toujours vue comme une annonce de la naissance d’un homme exceptionnel.

                Ces Mages, païens intrigués et mis en route par cet événement astrologique, ne savant pas bien ce qu’ils cherchent. Ils ont besoin d’Israël et des Stes Ecritures juives. C’est le point capital : c’est Israël qui sait qui est l’homme exceptionnel qui vient de naître – le Messie du Seigneur – et qui sait où il faut le chercher : Bethléem selon l’oracle de Michée. Comme dit Jésus à la Samaritaine avec une certaine brutalité : « Nous adorons nous qui nous savons, car le salut vient des juifs ». (Jean 4/22)

                Ce qui est vécu aujourd’hui dans la maison de Bethléem n’est pas une jolie histoire pour les enfants. St Paul dans l’épite nous l’enseigne : « le mystère, c’est que els païens sont associés au même héritage, au même corps et à la même promesse que els juifs ». Pendant des siècles, Dieu a tout fait pour séparer son peuple – les juifs – des nations païennes. Et les règles alimentaires étaient faites pour cela.

                Mais maintenant, dans le Christ, « par l’annonce de l’Evangile », « les deux peuples sont réunis en un seul homme nouveau » dit encore St Paul (Eph. 2/15). L’enfant Jésus reçoit la visite des juifs d’abord – les bergers - puis des païens - les mages. Les païens n’ont pas un chemin direct vers le Christ, qui se passerait d’Israël. Ils sont unis au peuple saint par le Christ et reçoivent de cette union réalisée dans le Christ, tous les dons promis par Dieu à Abraham : « en ta descendance se béniront toutes les nations de la terre. » ce qui sera accompli sur la Croix –« il a abattu le mur de séparation entre juifs et païens » (Eph 2/14) – s’inaugure aujourd’hui dans l’humble maison de Bethléem.