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L'espérance selon Charles Péguy

Le Porche du Mystère de la Deuxième Vertu

Ce qui m’étonne, dit Dieu, c’est l’espérance
Et je n’en reviens pas.
Cette petite espérance qui n’a l’air de rien du tout.
Cette petite fille espérance.
Immortelle 

Car mes trois vertus, dit Dieu.
Les trois vertus mes créatures.
Mes filles mes enfants.
Sont elles-mêmes comme mes autres créatures.
De la race des hommes.
La Foi est une Epouse fidèle.
La Charité est une Mère.
Une mère ardente, pleine de cœur.
Ou une sœur aînée qui est comme une mère.
L’Espérance est une petite fille de rien du tout.
Qui est venue au monde le jour de Noël de l’année dernière.
Qui joue encore avec le bonhomme Janvier. (…)

Et l’on n’a pas d’attention, le peuple chrétien n’a d’attention que pour les deux grandes sœurs. (…) Et il ne voit quasiment pas celle qui est au milieu.
La petite, celle qui va encore à l’école.
Et qui marche.
Perdue dans les jupes de ses sœurs.
Et il croit volontiers que ce sont les deux grandes qui traînent la petite par la main.
Au milieu.
Entre elles deux.
Pour lui faire faire ce chemin raboteux du salut. (…) 

C’est elle, cette petite, qui entraîne tout. (…) 

Il* pense à ses trois enfants, qui en ce moment-ci même jouent au coin du feu.
Jouent-ils, travaillent-ils, on n’en sait rien. (…)
Pour les enfants jouer, travailler, se reposer, s’arrêter, courir, c’est tout un.
Ensemble. (…)

L’espérance aussi est celle qui s’amuse tout le temps… 

* le père de famille

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