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  • Assomption

    SANCTUAIRE NOTRE DAME DE BONSECOURS À NANCY

     

    ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE

    14 ET 15 AOÛT 2015

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    Vendredi 14 août à Bonsecours

    16H-17H30 confessions            18H messe

    21H30 Procession aux flambeaux et Vigile

    Samedi 15 août

    11H St Pierre  messe

     

    17H30 à Bonsecours       Vêpres et salut du St Sacrement

     

    Animation de la liturgie : la Joie du Mélode

  • Apprendre à vivre chrétiennement

    Billet spirituel                                                                                                                            Ephésiens 4/1-5

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         Après la présentation du dessein de Dieu  (il y a 15 jours) et la contemplation de l’accomplissement (dimanche dernier), St Paul dans l’épître d’aujourd’hui invite ses lecteurs à montrer la nouveauté de leur vie dans le Christ, non pas avec des mots ou des sentiments mais dans les actes. Paul reste fidèle au judaïsme : la réponse à Dieu se manifeste dans les actes que l’on fait pour accomplir ce que Dieu demande. Les éphésiens à qui l’apôtre s’adresse, petit noyau de communauté dans une grande ville de 200 000 habitants, a besoin d’apprendre comment on vit chrétiennement. Ils ont reçu l’Evangile… mais qui n’est pas encore écrit dans les Evangiles, ils ont été formés par l’apôtre Paul pendant quelques mois, … et les voilà lancés ! On comprend que Paul, sans orgueil, puisse leur dire  à eux qui cherchent comment vivre en chrétien concrètement: « imitez moi, moi j’imite le Christ. » C’est pourquoi dans les épitres, il explique souvent comment il fait, en détail, pour aider ses lecteurs et fidèles.

    Aujourd’hui dans le texte Paul insiste sur quelques points seulement :

    -  dans un monde orgueilleux comment le monde romain, fier de sa réussite et de ses conquêtes, orgueilleux de sa culture, il appelle les disciples à l’humilité.

    -       Dans un monde dur et violent, où la vie humaine compte peu et où les répressions sont violentes et sans proportion, ils les appellent à la douceur. Et nous percevons bien qui est le modèle : « Venez à moi vous tous car je suis doux et humble de cœur » disait Jésus.

    -       Plus modestement, il les appelle à « se supporter les uns les autres »… et à tout faire pour garder l’unité. L’unité de la communauté chrétienne – déjà menacée – ne se fait pas toute seule !! IL faut que chaque disciple la veuille et la garde.

    Bel examen de conscience pour nous aussi ! Humilité… au milieu des mondanités et des désirs de gloire de toutes sortes… douceur y compris vis à vis de nos frères ! Apprendre à se supporter dans la communauté, dans les familles, les groupes au lieu de s’exclure… Garder l’unité nous qui aimons tant les divisions qui se subdivisent à l’infini… Moi je suis pour Paul ; moi pour Pierre  Si nous sommes devenus créatures nouvelles, il faut que cela se voit !

       Alors en avant pour les efforts afin de traduire dans nos vies cette nouveauté… au moment où le mode de vie inspiré du christianisme s’efface dans la société française qui, du moins pour certains, le refuse. L’écart va se creuser et nous devons apprendre à gérer notre différence, à l’aimer et à l’assumer courageusement…pour ne pas forcément vivre comme tout le monde dans tous les domaines.

         Enfin, dernier point, que m’inspirent Evangile et première lecture. Dans les deux cas, les dons apportés ne suffisent pas pour nourrir le peuple affamé. Mais réalisés sous la parole du prophète ou passés dans les mains du Christ, les pauvres dons en fait, suffisent largement à tous ! De même pour nos efforts : il sont trop petits, trop fragiles… mais offerts au Christ et passés dans ses mains, ils produiront par la grâce - «  qui opère avec grande puissance » comme dit la prière d’aujourd’hui sur les offrandes – de bons fruits de sainteté en « sanctifiant notre vie de tous les jours » comme dit encore l’oraison.

  • Une seule humanité unie en Dieu

    Billet spirituel

                                        En écho à Ephésiens 2/13 et ss

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                      Dans ces versets, Paul explicite le dessein de Dieu de créer une humanité nouvelle et UNE dont l’Eglise sur cette terre, est l’annonce et le commencement de réalisation.

                      Paul part de la division qui existe entre les juifs et les païens, division à la fois sociologique (6 millions de juifs dans la vaste Empire) et religieuse.

                      Qui est « Le juif » dont parle Paul dans le texte d’aujourd’hui ? C’est le fils d’Adam pécheur repris par Dieu en Abraham. Avec Abraham, l’homme qui donne foi à Dieu et accomplit ce que Dieu lui demande, Dieu fonde un nouveau peuple qu’il va façonner pour accomplir son dessein : réunir toute l’humanité en un seul peuple de Dieu. Par la foi, le don des Dix Paroles de vie sur le Sinaï, la formation des prophètes, peu à peu, avec beaucoup de difficultés mais aussi de réussite, Dieu forge un  peuple nouveau, témoin au milieu de tous, de la fidélité à Dieu et de la bonté de Dieu. C’est dans ce peuple que naîtra le Messie réalisateur de l’unité de l’humanité en Dieu. 

                      Qui est « le païen » ? C’est le fils d’Adam pécheur non repris, laissé à lui-même… superstitieux, idolâtre, idolâtre de la nature  de moralité douteuse, ne sachant pas vraiment ce qui est bien et ce qui est mal… C’est aussi le « persécuteur d’Israël », le « païen » c’est l’Assyrie, la Babylonie, les Perses, les Grecs, les Romains… tous ceux qui ont dominé Israël depuis 6 siècles !

                      Pour préserver l’identité de ce petit peuple nouveau perdu au milieu des autres, Dieu lui a donné des règles de protection (les prescriptions de la loi mosaïque comme dit Paul) : pas de mariage mixte païen/juif ; pas de table commune  on plus.

                      Les relations entre ces deux types d’homme sont difficiles… Paul parle d’ « un mur de haine »… les païens méprisants les Juifs… et les juifs le leur rendant bien !

                      Le Christ change tout. Il s’est d’abord consacré uniquement avec ses apôtres, « aux brebis perdues de la maison d’Israël »… avant de commencer à s’adresser aux païens. Les apôtres, après la résurrection feront de même ! Paul lui-même commence toujours dans une ville à s’adresser aux juifs. Puis avec le petit noyau qui a cru il fonde une communauté chrétienne avec les païens qui arrivent à la foi. Alors on comprend pourquoi Jésus a supprimé toutes les règles alimentaires qui séparaient les deux peuples : « Maintenant en Christ, il n’y a plus ni juif, ni grec, ni esclave ni homme libre ni homme ni femme mais vous êtes tous frères ne Jésus Christ. ». Du Juif comme du Païen, Jésus fait un seul HOMME NOUVEAU. Et du juif et du païen, il fait UN SEUL CORPS, l’EGLISE. « Il a abattu le mur de la haine, en sa croix, il a tué la haine ». Ce que Paul contemple c’est cette merveilleuse possibilité dans le Christ de recréer UNE SEULE HUMANITÉ UNIE EN DIEU,  et dès maintenant ! Les chrétiens vont donner, dans l’Empire, ce témoignage de charité entre hommes si différents par la culture mais unis dans la foi, par une égalité absolue.

  • Le dessein de Dieu

    Billet spirituel

                A partir du cantique qui ouvre l'épitre aux Ephésiens.

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                Quel texte extraordinaire ! Entre la rencontre de st Paul avec le Christ sur le chemin de Damas en 34-35 – rencontre ô combien violente et brutale – et la rédaction de cette épître au cours de la captivité à Césarée vers 60, il s’est passé presque 30 ans de méditation de  St Paul pour « digérer » ce qu’il a reçu de Dieu.

                Ce poème commence « avant la fondation du monde » et s’achève à la « récapitulation de tout dans le Christ, à la fin des temps et à l’accomplissement du Royaume » ! « Chacun de nous a été choisi avant la création »… et « a été prédestiné à devenir un fils, une fille adoptif/ve de Dieu dans le Christ ». Quelle centralité du Christ ! « Par Lui » « en Lui » ponctuent le texte avec force. Mais aussi quel sens de la création : Dieu crée les hommes pour faire d’eux ses enfants dans le Christ, récapitulant, incorporant, tout en lui dans le Royaume qui est la création accomplie. L’épitre aux Colossiens qui est de la même période précise : « tout a été créé par Lui et vers Lui et tout subsiste en Lui. » Nous avons dans le cœur, en lisant ce texte de Paul,  toutes les paraboles du Royaume que Jésus a enseignées qui nous montraient les petits débuts du Royaume mais aussi la splendeur de son accomplissement final : « l’arbre où tous les oiseaux viennent faire leur nid ! »

                Ce dessein divin, Dieu l’avait donné à l’homme dès le premier jour de la Création : c’est la lumière du premier jour. (Gn1/2) Mais l’homme n’a pu la recevoir puisqu’il a rompu avec Dieu. Aussi Jésus en donnant les paraboles – lumière cachée sur le dessein de Dieu – affirme qu’ « il révèle des choses cachées depuis les origines. » (Mt 13/35)

                Ce dessein se réalise dans l’histoire.

                Il doit s’affronter aux ténèbres, au péché et au refus des hommes : secrètement … «  Le Verbe était la Lumière qui éclaire tout homme en venant dans le monde. La lumière est venue dans le monde (avant l’incarnation dans le texte de St Jean) et brille dans les  ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas saisie. ». Le Christ rencontre l’opposition humaine et se trouve rejeté mis à mort. Et ce rejet devient pardon des hommes.

                Histoire aussi parce que les juifs ont été les premiers à attendre le Christ : c’est le « nous » des versets  11-12. Puis les païens ont été associés à la même promesse comme dit l’épitre aux Romains : ce sont les versets 13-14 de notre cantique.

                Concluons en retenant deux aspects pour notre vie chrétienne :

                1 – apprendre à penser et à situer tous les actes de notre vie dans ce dessein divin, loin de nos « politiques » mondaines, de nos logiques humaines, de nos intérêts. Tout voir et tout penser pour tout agir dans cette perspective qui donne sens et fécondité à notre vie.

                2 – Un refrain revient sans cette dans ce cantique : « à la louange de sa Gloire ». Franchement quand on nous voit vivre, est-ce si sûr que nous vivons « à la louange de la Gloire de Dieu » ?

  • Nul n'est prophète en son pays

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    Billet spirituel

                                        A propos de Marc 6/1-6

     

                      « Il vint dans sa patrie ». Voici donc Jésus à Nazareth pour quelques jours au milieu de sa famille et de son village. Le Sabbat, il est à la synagogue. La synagogue ? Une école pour étudier entre hommes la Parole de Dieu chaque jour au coucher du soleil ; étude commune pour échanger sur la Parole du seigneur avec les maîtres du passé et les hommes du village. «  Là où il y a quatre fils d’Israël, dit le proverbe, il y a cinq avis ! »Mieux connaître la Parole pour mieux la mettre en pratique. Une école de prière aussi, surtout le sabbat où se déroulent les trois offices. Une école… en lorrain, la synagogue se dit la « schoule » comme à Lunéville…La schoule… die schule en allemand, l’école. La communauté d’une synagogue n’est pas très nombreuse, tout le monde se connaît. Jésus revient chez lui : normalement, on lui donne la parole pour le commentaire des textes du jour… ce que tout homme sait faire depuis sa Bar Mitswa.

                      « Ils étaient choqués à son sujet. » : ils l’ont bien connu pendant trente ans, ils savant qu’i n’a pas étudié dans les écoles des grands rabbins de Jérusalem. Comme tout homme il a étudié à l’école de la synagogue[1], il sait lire, écrire, commenter l’Ecriture… Mais comme dit Marc un peu plus loin, Jésus parle « avec autorité ». Quand un israélite explique l’Ecriture, il se réfère à des autorités – tel ou tel rabbi célèbre, tel maître connu des contemporains -, il cite d’autres frères. Jésus lui, parle de lui-même : « Vous avez appris … mais moi, je vous dis :… » Ils admirent et en même tems doutent, sont choqués… « Il est l’artisan »… et non pas seulement le charpentier. Dans les évangiles, il y a plus de comparaisons avec la construction de maison qu’avec le charpente[2]. « Il est LE fils de Marie », Joseph est déjà mort… « UN frère de Jacques, José, Simon et Jude ». La Sœur Jeanne d’Arc commente : « Dans ce milieu d’ancienne polygamie qui donne plus d’importance au clan et à la tribu qu’à la famille étroite, le mot frère a un sens très large de cousins ou parents. D’ailleurs il n’existe pas de mot ni hébreu ni araméen pour dire « cousin ». Et Jacques et José ont une autre mère que la Vierge Marie puisqu’elle est nommée à la croix « Marie, mère de Jacques et de José » (Mt 27/56, MC 15/40) pour la différencier de Marie mère de Jésus et de Marie Madeleine. Ce qui est intéressant, c’est de noter que dans les Douze apôtres il est possible qu’il y ait des « cousins de Jésus » : Jacques dit le petit (le mineur), Simon et Jude… qui est sans doute le même que Thaddée de Marc 3/18. On lui donne son surnom pour ne pas le confondre avec l’autre Judas…

                      « Il est pour eux une occasion de chute ». Et Jésus confirme en avouant son échec : « un prophète n’est méprisé que dans son patrie, parmi ses proches et dans sa maison. ». La faiblesse du Christ qui n’impose rien mais propose et accepte donc le refus de l’homme. Il ne vient pas en puissance. Leur absence de confiance et de foi interdit tout miracle car la miracle n’est pas pour conduire à la foi mais pour répondre à la confiance totale exprimée par l »’homme dans sa foi en Jésus.

                      St Paul dans l’épitre du jour explicite ce fait capitale : « Ma puissance se déploie dans ta faiblesse » répond Dieu à Paul qui se plaint de sa faiblesse. D’où sa conviction : « Je me glorifierai de mes faiblesses pour la puissance du Christ établisse en moi sa demeure. » Le chrétien témoin n’a pas de puissance ; il est comme il est, fort et faible, avec des blessures et des défauts et des péchés… Mais habite en lui le Christ. Et c’est dans cette présence, que nous témoignons. Dieu habite ce disciple mais ne lui enlève pas ses défauts, ses blessures… il les lui laisse mais travaille, dans cette faiblesse, pour se faire connaître. Nous voulons aller à Dieu avec nos vertus et c’est avec nos faiblesses qu’il faut y aller pour que Dieu déploie en notre faiblesse sa puissance à Lui.



    [1] A l’époque de Jésus, 8 hommes sur 10 savent lire et écrire en Israël et 6/7 femmes sur 10.

    [2] Une seule mention : « pour quoi t’occuper du copeau qui est l’œil de ton frère sans voir la poutre qui est dans le tien. »