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  • Vigiles Pascale 2016

    cierge.jpg            Aujourd’hui, durant cette nuit sainte, 5682 adultes reçoivent le baptême dans de nombreux diocèses de France.  Des hommes et des femmes qui se sont laissées attirer vers le Christ par notre Père, agissant par son Esprit Saint. Des hommes et des femmes qui sont venus à Jésus et qui ont vu, selon la formule de Jésus aux premiers disciples dans St Jean : « Viens et vois ! »[1]

                Vous aussi chère Leila, vous êtes venue et vous avez vu. Cela faisait plusieurs années que vous fréquentiez déjà discrètement la communauté chrétienne, quand le Seigneur vous a invitée à franchir le pas : ce fut pour vous une invitation intérieure «  à aller voir le curé de la paroisse. » Et vous êtes venue. Benoît XVI faisait remarquer que la formule « viens et vois » je cite, « signifie plus exactement, « venez et vous deviendrez voyants », c’est-à-dire vous serez capables de voir. » C’est ce qui s’est passé pour vous : vous vous êtes approchée du Christ par votre lecture assidue des 4 Evangiles, verset après verset, en m’avouant : « je dois m’arrêter souvent dans ma lecture tellement c’est fort, tellement c’est extraordinaire. » Benoît XVI confirmait votre chemin quand il disait: « Venir signifie entrer en sa Présence, être vu de Lui et voir ensemble avec Lui. C’est en effet au-dessus du Christ que s’ouvre le ciel, l’espace secret de Dieu. Vous verrez les cieux ouverts disait Jésus à Nathanaël… là en effet, venu au Christ, l’homme demeure dans la sainteté et est introduit dans la vision. »

                Cette venue à Jésus et cette rencontre qui est vision intérieure de la beauté du Christ, écoute et expérience de son amour, compréhension de la vie en Lui, cette venue à Jésus déjà commencée par vous, va connaître dans le baptême son accomplissement. Venue au Christ, Leila, le Seigneur va venir maintenant demeurer en vous. St Paul disait : « Ce n’est plus moi qui vis mais le Christ qui vit en moi. »[2] C’est fait tout d’un coup au baptême… et c’est à faire dans le quotidien de la vie, pas à pas, dans le combat spirituel et la joie d’être en compagnie du maître à tout instant. « Mais celui qui ne prend pas le risque de venir ne peut pas voir, continuait Benoit XVI. A l’inverse de ce qui s’était produit autrefois dans le paradis où la consommation du fruit défendu - selon l’image biblique – avait dessillé les yeux pour le malheur de l’homme, maintenant le fait de venir à Jésus et de savourer la vérité par l’eucharistie, ouvre les yeux et fait voir la bonté de Dieu. »

                Vous aussi Marc, Hector, Jules, Matthieu et Robin vous êtes venus au Christ. Certes ce sont vos parents qui ont demandé le baptême pour vous. Mais la catéchèse que vous suivez avec fidélité depuis 4 ans, vous a fait découvrir petit à petit la belle personne qu’est le Christ : il est Fils du Dieu Béni devenu homme au milieu de nous ; Il nous révèle qui est vraiment Dieu et nous ouvre le chemin qui conduit au Père, pour la béatitude éternelle. Certes la catéchèse vous transmet l’expérience des croyants depuis 2000 ans, ce qu’ils ont découvert et éprouvé du Christ et par lui, de Dieu. Mais il va falloir pour vous aussi, venir encore plus personnellement à Jésus pour voir, vous personnellement, ce que le Seigneur voudra vous faire découvrir de Lui. Vous avez reçu le message, vous allez proclamer dans quelques instants votre adhésion de jeunes et le chemin qui s’ouvre devant vous, c’est maintenant, si ce n’est déjà fait, la rencontre personnelle du Christ. Car la foi chrétienne, ce n’est pas une doctrine, c’est la rencontre d’une personne qui fascine, attire, réconforte, éclaire la pensée, dilate l’esprit et le cœur.

                Cette rencontre est liée intensément mais diversement à la liturgie de l’Eglise et à la participation à l’eucharistie. Devenir « une seul chair avec le Christ » par la communion, c’est entrer dans son mystère et lui permettre de se révéler à nous comme il voudra et quand il voudra. C’est cette expérience que tu vas commencer aujourd’hui Ludivine en communiant ce soir pour la première fois. Le Seigneur s’est déjà un peu montré à toi quand dans le moment de préparation que nous vivions ensemble mercredi, tu t’es arrêtée plusieurs fois devant une parole de Jésus ou une promesse, en me disant : « comme c’est étrange ». Car Dieu se rencontre à tout âge… et je sais de quoi je parle moi qui vis encore aujourd’hui à 66 ans de l’éblouissement de la rencontre que le Seigneur m’a fait faire de lui, à 8 ans, en m’appelant au sacerdoce.

                Chers frères et sœurs, vous qui êtes les fidèles de ce quartier, réjouissez-vous avec moi de ce chemin de foi de tous ces frères et sœurs, de tous âges, au milieu de nous ce soir. N’oubliez pas qu’ils attendent beaucoup de vous pour les accueillir et les entourer de votre amitié dans le Christ, leur donner votre témoignage personnel qui les encouragera.

                Tous, faisons monter vers Dieu le Père, Source de toute bonté, notre action de grâce et notre louange. Amen.

     

    [1] Jean 1/39

    [2] Galates 2/20

  • Jeudi Saint 2016

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                Bien chers frères et sœurs, nous célébrons chaque dimanche l’eucharistie du Seigneur… certains d’entre nous, chaque jour. Nous risquons de nous habituer… à l’inouï, l’extraordinaire de cette célébration. Profitons de ce jeudi saint pour nous émerveiller davantage du don de l’eucharistitie.

                Dans toute célébration liturgique – et a fortiori à l’eucharistie du Seigneur -, la frontière entre le temporel dans lequel nous vivons et l’Eternel divin devient floue et comme poreuse : en effet depuis que Dieu l’Eternel s’est introduit dans le temps – « en ces temps qui sont les derniers, dit l’épitre aux Hébreux, Dieu nous a parlé par son Fils incarné – et que Jésus, ce Fils de Dieu incarné, est entré dans l’éternité par la résurrection, Eternité et temps s’interpénètrent.

                L’amour de Dieu nous a été dévoilé et révélé pleinement dans la Croix, nous le contemplions dimanche dans la Passion selon St Luc : cet amour est éternel, il est donc toujours accessible dans le Christ ressuscité. Du coup, chaque instant de notre temps, s’il rejoint l’éternel toujours disponible, trouve une signification nouvelle : désormais le temps qui passe n’est plus une usure, il est une ouverture possible à l’Eternité, ouverture que la célébration liturgique réalise et accomplit, quand l’homme fait mémoire du Fils de Dieu présent à jamais, dans l’histoire des hommes. Etre homme pour un chrétien, ce n’est plus seulement être dans un corps qui vieilli et être « vers la mort », mais c’est avant tout être vers Dieu et vers la Vie.

                « Faites cela en mémoire de moi » nous dit Jésus ce soir à la Cène. L’homme - nous donc croyants - avons la garde de la mémoire de la Promesse de Vie donnée par Dieu le Père dans la Pâque du Christ son Fils. Faire mémoire de Jésus dans sa Pâques, c’est beaucoup plus que se souvenir de lui : c’est entrer dans le Don de Dieu avec toutes les fibres de son être, sa pensée, son cœur, son attention, sa mémoire, son affectivité et son corps. On dit alors « mémorial » ; nous faisons mémoire du Christ Pascal dans un ensemble de rites, de paroles laissées par Jésus qui nous font entrer dans l’acte de sa mort et Résurrection, qui nous fait vivre cette Pâque dans tout notre être. Et comme les gestes de Jésus s’inspire de la tradition biblique, les assume, les dépasse et les accomplit, dans chaque eucharistie, nous vivons l’acte créateur, la sortie d’Egypte, le passage du Jourdain et la Pâque du Seigneur, toute l’ouvre de Dieu dans laquelle nous entrons et qui nous vivifie.

                Cet action de mémorial est forcément communautaire : c’est Dieu qui rencontre son peuple avec lequel il renouvelle son alliance, « alliance nouvelle et éternelle ». L’alliance est personnelle avec chacun au baptême… mais l’alliance personnelle se vit dans l’alliance communautaire avec les autres frères et sœurs de l’Eglise.

                Cette action de mémoire n’est pas rencontre d’un passé, on l’aura compris. Même si les rites nous viennent du passé, ils agissent pour aujourd’hui. La liturgie n’est pas conservation mais conversation : Dieu s’entretient avec son peuple et avec chacun dans l’aujourd’hui, Dieu se donne à tous et à chacun personnellement dans l’aujourd’hui, l’éternité divine entre à nouveau dans l’aujourd’hui de chacun et de la communauté assemblée.

                En chaque mémorial, l’Eternité du « monde » de Dieu – le Royaume – entre dans notre aujourd’hui, le vivifie, le féconde, lui donne son sens, son espérance, sa densité, sa beauté. Que pourrait – on faire de plus digne de l’homme et de Dieu ?

                Le même soir de ce dernier repas, Jésus a résumé toute son action dans un geste : le lavement des pieds que nous rapporte Jean. Jésus prend la position du Serviteur. Déjà dans la passion selon St Luc, il disait : « Celui qui est à table est plus grand que celui qui sert ; mais je suis au milieu de vous comme celui qui sert. » Toute sa vie jusqu’à la croix y compris – « il a aimé les siens jusqu’au bout » - fut service du salut de ses frères, service de leur gloire promise, service de leur divinisation. A chacun d’accepter que le Seigneur soit serviteur de lui-même « pour avoir part avec Lui »… condition sine qua non, répétée à Pierre qui ne voulait pas voir Jésus à ses pieds. A chacun de nous d’accepter d’avoir le Christ à genoux devant lui pour le servir ! Ce qui avouons-le bouleverse bien des représentations de Dieu qui traînent dans notre tête !

                Mais ce geste a aussi une autre signification : il concerne le sacerdoce ministériel inauguré également aujourd’hui, à la dernière Cène. Le prêtre est celui qui tient la place du Christ dans la communauté : in persona Christi. Et la personne du Christ en laquelle il vit et agit, est celle du serviteur qui lave els pieds des disciples. Le prêtre en effet, tient la place du Christ dans son célibat consacré, dans son enseignement de la Parole « à temps et à contre temps », dans le rattachement qu’il opère pour la communauté à toute l’Eglise, dans la communion interne de la communauté dont il a la charge. Il est celui qui sert la foi, la vie chrétienne et la gloire future de ses frères et de tous ceux dont il a la charge. Il est intendant des mystères – des sacrements – pour tous les hommes qui les demandent. Avoir part au service du prêtre, c’est pouvoir avoir part avec le Christ..Amen.

  • Passion selon St Luc


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               Passion selon St Luc

     

                La Passion selon St Luc met bien en lumière la Croix du Seigneur dans ses deux aspects : le lieu où, d’un côté, se manifeste jusqu’à l’exaspération la haine des hommes portée à Dieu à travers son Fils et de l’autre, l’amour extraordinaire de Dieu qui se donne, la révélation de l’essence divine : il est AMOUR.

                La haine : que de violences, de lâcheté comme celle de Pilate, de haine comme celle des chefs juifs avec leur dérision, leur moquerie, leur violence pour réclamer la morte t faire céder Pilate, la violence de la crucifixion en elle-même, la sottise satisfaite et la légèreté « d’Hérode qui espérait bien lui voir faire un miracle »… comme au spectacle ! La vulgarité du mauvais larron… appelant le Christ à jouer le chef de bande « sauve toi, toi-même et nous avec »  belle association de malfaiteurs… Tout se résumant dans la demande de libération de Barabbas « = le fils du père »… le fils du père, émeutier et meurtrier préféré au « Fils du Père » qui n’a fait que du bien !

                L’amour du Christ manifestant celui du Père donné dans l’Esprit Saint : amour vécu dans la sérénité et la dignité extrêmes. Amour exprimé dans les paroles de Jésus : « Père pardonne –leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » La complicité de l’invocation « Père »…, la demande de pardon… et de pardon sans condition, puisque le pardon demandé et donné excuse les hommes ! Pardon donné au bon larron : celui-ci se désolidarise de l’autre, reconnaît ses torts – enfin un qui le fait ! – et donne toute sa confiance à Jésus qu’il reconnaît comme Messie/Roi : « Souviens toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume » Et quelle réponse ! « Aujourd’hui tu seras avec moi dans la paradis ». Le bon larron parlait de la fin des temps, Jésus lui parle d’aujourd’hui ! … à moins qu’aujourd’hui, sur le calvaire, soit la fin des temps !

                Et la dernière parole du Christ nous ouvre la royaume et transforme la mort : « Père, Entre tes mains, je remets mon esprit ». Dans St Jean, parlant de sa mort personnelle, Jésus disait : « Je pars vers le Père ». En St Luc, il meurt en vivant ce don de lui-même au Père. Ce don de lui-même ouvre la mort sur les bras du Père. La mort en lui devient passage au Père. Et la résurrection confirmera cette parole et cet acte de Jésus. La mort est morte sous nos yeux.

                Et enfin, une parole sensée de l’homme dans la bouche du centurion : « Vraiment cet homme était un juste ».

  • Homélie du Père Bombardier pour la messe anniversaire de la mort de Stanislas

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    Sermon 250ème anniversaire de la mort de Stanislas.    

     

    Bien chers amis, bien chers frères et sœurs,

                Le 23 février 1766 décédait dans des conditions dramatiques à Lunéville et le 3 mars, son corps était déposé dans le caveau de cette église qu’il avait fait construire. Il avait affronté et supporté ses souffrances comme il l’avait demandé quelques années plus tôt dans une des prières qu’il a composée où il disait : « Donnez nous Seigneur un courage invincible, un cœur inébranlable, une volonté conforme à votre Providence. Que rien ne me trouble de ce qui vient de vous mais que tout me soit cher pour l’amour de vous. Qu’aucun contretemps ne m’ébranle par e qu’il afflige la nature ; mais qu’il laisse mon cœur en paix parce qu’il vient de vous. .. Vos louanges sont toujours sur mes lèvres : ne les méritez-vous pas toujours vous qui êtes toujours mon Père ? »

                L’Evangile que nous venons d’entendre est sans doute pour une grande part dans la confiance dont témoignait Stanislas dans cette prière et dans sa manière de mourir.

    « Que votre cœur ne soit pas bouleversé, disait Jésus vous, croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurais-je dit : “Je pars vous préparer une place” ? Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. Pour aller où je vais, vous savez le chemin. » Et le Seigneur ajoutait répondant à Thomas : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. »

                Jésus prend donc une comparaison pour se faire entendre, pour faire découvrir aux siens la fécondité de sa propre mort et la nouveauté qu’il apporte. Cela peut sembler suprenant ! Il faut savoir en effet, que pour la plupart des juifs du temps de Jésus et les apôtres, quand on est mort, il n’y a plus rien. Le corps retourne à la matière et le souffle à Dieu qui l’a donné. Pendant plus de 15 siècles, la Bible n’a rien dit d’un au-delà possible à la vie terrestre. Son nom même tombera dans l’oubli. Tout est enclos dans la seule perspective de l’histoire. Depuis le livre de Job 300 ans avant le Christ, la question est posée mais elle demeure sans réponse ferme.

                Alors, Jésus pour ouvrir les siens à une autre perspective prend une image : celle de la maison paternelle où nous sommes attendus chaleureusement. Expérience que connaissent les apôtres comme nous d’ailleurs. Il présente ainsi sa mort comme l’ouverture du chemin vers le Père, vers la maison du Père. Il est le frère aîné qui va préparer aux siens une place et qui viendra chercher chacun de ses disciples pour le conduire au Père. Je viendrai vous prendre avec moi.

                Car depuis toujours quand Jésus parle de sa mort, il dit dans une formule ramassée, sans détail, qui est comme la définition de la mort chrétienne : « je vais au Père ». C’est de cette manière que Jésus indique le changement pour la mort des hommes qui va s’opérer dans sa mort à lui  alors jusque là, la mort était l’inconnue, le signe de l’éloignement de Dieu, de la séparation avec lui, la Source de la Vie, conséquence du détournement de l’homme vis à vis de Dieu. Oui, comme dit la prière eucharistique 4 : « Comme il avait perdu ton amitiéen se détournant de toi, Toi Dieu, Tu ne l´as pas abandonné au pouvoir de la mort. »…

                Jésus avait laissé pressentir ce changement plusieurs fois au cours de sa vie. Ainsi en parlant de Lazare mort à ses apôtres, il avait dit : « Lazare, notre ami, s’est endormi ; mais je vais aller le tirer de ce sommeil. » Les disciples lui dirent alors : « Seigneur, s’il s’est endormi, il sera sauvé. » Jésus avait parlé de la mort ; eux pensaient qu’il parlait du repos du sommeil. Alors il leur dit ouvertement : « Lazare est mort. » (Jean 11/11-14)

                Quand Jésus parle de sa mort dans St Jean, c’est toujours d’une « mort vivifiante pour les autres et glorifiante pour Lui ». Dans sa mort, il fait vivre les hommes et il manifeste sa divinité « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme sur la Croix, dit-il, alors vous comprendrez que moi, JE SUIS, - le nom même de Dieu ! Révélé à Moïse au buisson ardent            .          

                Cette mort féconde pour les hommes, Jésus ne la vit pas comme un acte obligé, lié à sa fonction de Messie. Comme un acte qui serait étranger à sa personne. Non, cette mort demeure pour le Christ un acte personnel et libre qu’il choisit d’accomplir : comme il le déclare : « Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. » (Jean 10/17 -18)  Dans ce texte, Jésus a pleinement conscience d’être LE Fils : « le Père m’aime… » Dans l’acte de sa mort, se révèle pleinement la filiation du Christ, son identité profonde. Et d’ailleurs, sa mort sera présentée par les Apôtres comme son enfantement. Ecoutons St Paul dans la synagogue de Pisidie :« Et nous, nous vous annonçons cette Bonne Nouvelle : la promesse faite à nos pères, Dieu l’a pleinement accomplie pour nous, leurs enfants, en ressuscitant Jésus, comme il est écrit au psaume deux : Tu es mon fils ; moi, aujourd’hui, je t’ai engendré. »(Ac 13/33)  La mort du Christ est donc sa naissance à Dieu comme homme, sa filiation divine accomplissant son être de Fils dans l’humanité. Ainsi, La mort dans le Christ, devient, pour les disciples, leur naissance à Dieu. On fête les saints le jour de leur mort, appelé leur « dies natalis » le jour de leur naissance.

             Parmi ces disciples, Stanislas a voulu être compté. Célébrer sa mort aujourd’hui, c’est célébrer sa naissance comme Fils adoptif du Dieu béni. Et cette action est l’œuvre de l’Esprit  si nous nous laissons chacun « attirer dans le dynamisme de l’acte sauveur du Christ pascal. »

                On peut penser que Stanislas avait compris ce message de sa foi quand il choisit de faire représenter dans l’église de sa sépulture la Vierge Marie emportée dans la Paradis – c’est le plafond de cette église – La Vierge Marie qui pour reprendre le mot de Jésus « va vers le Père. » Amen

  • Le 250ème anniversaire de la mort de Stanislas

    Mardi 23 février a été célébrée à Notre Dame de Bonsecours une messe solennelle à la mémoire du Roi Stanislas, Roi de Pologne, duc de Lorraine et de Bar.

        Nous sommes réunis ce soir dans la mémoire du Roi Stanislas, roi de Pologne et Duc de Lorraine et de Bar au 250ème anniversaire de son décès mais aussi dans l’action de grâce, dans l’hommage pour l’œuvre qu’il a accomplie dans notre province.

        Et tout particulièrement, en ce lieu, pour le remercier d’avoir reconstruit cette église historique que nous tenions des bienfaits du Duc René II. Eglise des Bourguignons, elle était devenue aussi lieu de pèlerinage des Nancéens et des Lorrains. Avec Stanislas elle est devenue sanctuaire familial, lorrain et polonais.

        Eglise élevée par Stanislas comme lieu de sépulture mais pas église construite à l’honneur de Stanislas, comme le découvrent avec étonnement bien des visiteurs. Cette église a été élevée en l’honneur de Marie la Mère du Christ, insérée dans son peuple juif comme l’évoquent les métopes et montrée dans son rôle de Mère du Christ et figure de l’Eglise dans les fresques.

       Puisse notre cœur être aussi beau, colorée et saint que cette église ! Et pour y accueillir notre Seigneur, préparons-nous et que le pardon de Dieu purifie le temple de Dieu que nous sommes.

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        A l’issue de la messe, après la procession au tombeau cierge à la main, le maire de Nancy et le Président de l’Académie de Stanislas ont déposé une gerbe au cénotaphe qui est dans le chœur de l’église.

        Puis plusieurs personnalités prirent la parole : le président Paul Vert de l’Académie, le Maire de Nancy Monsieur Laurent Hénard, ancien ministre, Le Président Philippe Richert de la toute nouvelle Région Alsace Lorraine, Champagne Ardennes et l’Ambassadeur de Pologne en France.

     

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    Et le drône qui a permis de filmer l'église jusqu'au plafond ... pour l'émission de France 3 (sur cette page)

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  • La mort de Stanislas

        « Le 23 février 1766 décédait dans des conditions dramatiques à Lunéville et le 3 mars, son corps était déposé dans le caveau de cette église qu’il avait fait construire. Il avait affronté et supporté ses souffrances dans la paix et même l’humour, comme il l’avait demandé quelques années plus tôt dans une des prières qu’il a composée où il disait : « Donnez nous Seigneur un courage invincible, un cœur inébranlable, une volonté conforme à votre Providence. Que rien ne me trouble de ce qui vient de vous mais que tout me soit cher pour l’amour de vous. Qu’aucun contretemps ne m’ébranle parce qu’il afflige la nature ; mais qu’il laisse mon cœur en paix parce qu’il vient de vous. .. Vos louanges sont toujours sur mes lèvres : ne les méritez-vous pas toujours vous qui êtes toujours mon Père ? »

        L’Evangile que nous venons d’entendre est sans doute pour une grande part dans la confiance dont témoignait Stanislas dans cette prière et dans sa manière de mourir et cette certitude du Christ dans sa mort : « Je vais au Père »…

    « Que votre cœur ne soit pas bouleversé, disait Jésus vous, croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurais-je dit : “Je pars vous préparer une place” ? Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. Pour aller où je vais, vous savez le chemin. » Et le Seigneur ajoutait répondant à Thomas : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. »

       Jésus prend donc une comparaison pour se faire entendre, pour faire découvrir aux siens la fécondité de sa propre mort et la nouveauté qu’il apporte à tous les hommes.

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  • L'aveugle né

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                Quel merveilleux récit ! Nous sommes plongés dans la Jérusalem du temps de Jésus et son ébullition religieuse. Et également dans notre temps par bien des aspects.

                Il y a les vieux restes de superstition, il en traîne dans toutes les cultures : « l’aveugle né, qui a péché ? Ses parents ? Lui ? » Et ce sont les apôtres qui posent la question ! liant toujours maladie et péché… malgré les prophètes qui avaient appris que chacun était responsable de ses actes devant Dieu. Mais superstition proclamée aussi par les pharisiens, les plus doctes : « Tu es tout entier dans le péché depuis ta naissance et tu nous fais la leçon ! ». Tout entier dans le péché depuis sa naissance puisqu’aveugle !

                Il y a le poids des idées toutes faites, de l’idéologie même en théologie : la guérison ayant lieu le jour du sabbat, ce ne peut pas être de Dieu !... mais le jour-là, on peut légalement retirer son âne du puits ou son mouton pris dans un fourré… La règle, la loi est devenue un absolu. Ce poids de l’idéologie est dans toute culture : quand au XVIIè siècle le médecin anglais Harvey découvrit la circulation sanguine, on lui objecta que ce n’était pas possible puisque Hippocrate ne l’avait pas dit. Et Harvey de dire : « mais moi je l’ai vue ». De même quand Gassendi découvrit la structure de la matière en atomes, on refusa de le croire et on refusa sa théorie jusqu’en 1925 en France !

                Il y a la pression de la pensée unique : pauvres parents, comme ils ont peur puisque on a décidé d’exclure toute personne qui confesserait en public que Jésus est messie ! « Il est bien notre fils – en fait, les opposants allaient même jusqu’à douter de sa cécité pour pouvoir refuser le miracle ! – Il était bien aveugle… mais comment il est guéri, il est assez grand pour répondre ! » L’exclusion de celui qui ne pense pas comme les autorités pensent… ici c’est dans le domaine religieux, aujourd’hui dans le domaine politique, moral, orthographique, médiatique… mais c’est toujours le même obscurantisme de la pensée et la même pression.

                Et puis, au milieu de tout de monde, il y a le cheminement de l’aveugle guéri. Un cheminement de liberté. Au commencement, il répond sagement aux questions agressives qu’on lui pose du côté des autorités. Puis devant la mauvaise foi et l’appel à répéter sans cesse le miracle, il s’enhardit, réfléchit théologiquement sur le fait : « Nous savons que Dieu n’écoute pas les pécheurs, … jamais on a entendu dire qu’un homme ait guéri un aveugle de naissance, Si cet homme là ne venait pas de Dieu il ne pourrait rien faire. » Un peu avant il s’était enhardi à provoquer les chefs et les savants : « Vous ne savez pas d’où il est, voilà bien l’ étonnant ! » ou «  Vous voulez devenir ses disciples ? » Et ce chemin de liberté, c’est l’effet de libération de sa personnalité réalisé par la découverte du Christ. « La vérité le rend libre » selon le mot de Jésus. Au commencement, il dit « l’homme qu’on appelle Jésus » puis devant les autorités il l’appelle « prophète » puis quand Jésus lui demande s’il croit au Fils de l’homme devant la réponse de Jésus « je le suis moi qui te parle » il se prosterne et dit « je crois Seigneur »

                St Paul écrit : « Si quelqu’un est en Christ, il est une créature nouvelle ». (2 Co. 5/17) Nouvelle ? Paul dit « kainos » en grec, c’est à dire nouvelle mais aussi, différent de ce qu’il était jusque là, inattendu, imprévu, extraordinaire. (d’après Gaffiot) Créature nouvelle, c’est à dire créature unique, originale, créature qui est devenue enfin ce que le Créateur avait voulu qu’elle soit.

                Babel, l’image de toute dictature, est faite de brique moulée… c’est à dire de briques toutes semblables, uniformes, moulées sur le même moule. La Jérusalem nouvelle est faite de pierres, chacune originale, chacune unique, belle dans son unicité. Sous nos yeux ce matin, est née une créature nouvelle dans la rencontre de l’aveugle avec le Christ, dans l’action du Christ et dans la foi de l’aveugle.

     

  • Le repas paroissial

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