Lundi Saint - Prière du matin

 

Temps de contemplation.

 

Chers frères et sœurs

            Regardons cette icône qui nous FAIT VOIR la scène évangélique d’aujourd’hui dans toute sa profondeur.

            Nous sommes à Béthanie chez Simon le lépreux 6 jours avant la Pâque. C’est le banquet donné en l’honneur de Lazare que nous voyons à droite en vert. Simon, l’invitant, est en train de parler avec lui mais Lazare ne dit rien.

            Marthe entre dans la cour avec un plat… tandis que sa sœur verse le parfum sur les pieds de Jésus. Chacun est « à sa place » Marthe debout au service, Marie aux pieds du Seigneur dans l’attention au Christ.

            Elle verse le parfum sur les pieds (chez st Jean, sur la tête chez St Matthieu et St Marc). Deux apôtres parlent entre eux – ils estiment le prix de flacon – Pierre regarde et écoute Jésus. Le voile rouge rappelle l’Alliance et la sainte Présence de Dieu qui est en Christ.

            Ne quittez pas trop vite : prenez le temps de contempler le mystère longuement. Mettez vous dans « la peau » de tous les personnages et regardez la scène de leur point de vue !

Avec mon amitié.

 

Maintenant, découvrons

 Celui que Marie oint de son parfum : le Serviteur de Dieu

C’est la première lecture de ce jour.

 

Lecture du livre du prophète Isaïe 42/1 -7

 

            Ainsi parle le Seigneur : « Voici mon serviteur que je soutiens,
 mon élu qui a toute ma faveur.
 J’ai fait reposer sur lui mon esprit ;
aux nations, il proclamera le droit. Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton, il ne fera pas entendre sa voix au-dehors.
 Il ne brisera pas le roseau qui fléchit,
 il n’éteindra pas la mèche qui faiblit,
 il proclamera le droit en vérité Il ne faiblira pas, il ne fléchira pas,
 jusqu’à ce qu’il établisse le droit sur la terre et que les îles lointaines
 aspirent à recevoir ses lois. »

          Ainsi parle Dieu, le Seigneur,
 qui crée les cieux et les déploie,
 qui affermit la terre et ce qu’elle produit ;
il donne le souffle au peuple qui l’habite, 
et l’esprit à ceux qui la parcourent :
« Moi, le Seigneur, je t’ai appelé selon la justice ;
je te saisis par la main, je te façonne,
 je fais de toi l’alliance du peuple,
 la lumière des nations : tu ouvriras les yeux des aveugles, 
tu feras sortir les captifs de leur prison,
 et, de leur cachot, ceux qui habitent les ténèbres. »

                        – Parole du Seigneur.

 

 

Commentaire :

 

            La mission du serviteur : il proclame le  droit aux nations, en vérité. Dieu l’a fait l’Alliance du peuple et la lumière des nations (cela rappelle le cantique de Siméon). Il donne le souffle et l’Esprit au peuple. Il ouvrira les yeux des aveugles, libérera les captifs de prison et ceux qui sont dans des cachots de ténèbres ( Jésus a dit cela à la synagogue de Nazareth). Nous voyons prophétisé bien des miracles de Jésus, l’Alliance nouvelle conclue en Lui et le souffle de l’Esprit donné.

 

            Qui est-il ? Le serviteur soutenu par Dieu, l’élu qui a toute sa faveur, sur qui repose son Esprit. Il est appelé par Dieu, saisi par Lui, façonné par Lui. Cela nous rappelle le baptême où Dieu désigne Jésus comme son « élu/aimé en qui il a mis toute sa faveur » sur qui repose/ demeure l’Esprit (cf St Jean)

 

            Comment agit-il ? Ce n’est pas dans la puissance mais dans l’élection de Dieu et l’humilité. « Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton, on n'entendra pas sa voix sur la place publique. Il n'écrasera pas le roseau froissé, il n'éteindra pas la mèche qui faiblit, il fera paraître le jugement en toute fidélité.».

 

 

SEIGNEUR N’ELOIGNE PAS DE MOI TON SECOURS

PRENDS SOIN DE MA DEFENSE.

 

Voici mon Serviteur que j’ai choisi, mon Elu sur qui repose mon Esprit

Pour qu’il apporte aux nations le Salut.

 

Il ne crie pas, il n’ouvre pas la bouche, il ne brise pas le roseau broyé

Il n’éteint pas la flamme qui vacille.

 

Le Seigneur m’appelé dès le sein de ma mère, il a fait de ma bouche une épée tranchante

Il m’a caché à l’ombre de sa Main.

 

Il a fait de moi une flèche aiguisée, Il m’a dit : « tu es mon serviteur »

Sur toi je ferai resplendir toute ma gloire.

 

 

 

"L'arôme de tes parfums est exquis, ton nom est une huile qui s'épanche".

 

Ct des Ct 1/3

 

            Le thème du parfum est très fréquent dans le Cantique.

 

            Peut-être est-ce parce que DIEU a lui-même consacré la BIEN AIMEE (= l’Eglise, chaque âme croyante, chacun de nous donc !) qu'elle sent si bon aussi : 1/12, "mon nard donne son parfum" ; 3/6, "quelle est celle-ci qui monte, comme... vapeur de myrrhe et d'encens et de tous parfums exotiques" ?  l’Eglise, bien sûr ! ; 4/10 "l'arôme de tes parfums est délicieux plus que tous les baumes" ; 4/11, "le parfum de tes vêtements est comme le parfum du Liban" ; 4/14, "Tes jets font un verger de grenadiers, avec les fruits les plus exquis : le nard et le safran, le roseau odorant et le cinnamome, avec tous les arbres à encens : la myrrhe et l’aloès, avec les plus fins arômes"

 

            Mais aussi – et surtout - parce que le Nom de lui-même est un parfum :

            « Une huile répandue, ton Nom » : Le Nom de DIEU dans la Bible, c'est sa Présence. « L'aimée du Cantique ne quête pas le Nom comme Jacob ou Moïse et comme tant de chercheurs de DIEU, elle connaît ce Nom, et elle le perçoit comme une huile qui s'épanche. »[1]

 

            Alors comme poursuit la Bien Aimée du Cantique qui prie ainsi Le Bien Aimé ainsi : « Entraîne-moi sur tes pas, nous courrons à l’odeur de tes parfums ». Que chacun se sache entrainer, que chacun accepte et alors NOUS courrons, peuple bien aimé du Seigneur, sur ses pas. Ste Thérèse de Lisieux aimait beaucoup ce verset qu’elle a souvent commenté. 

 

[1] Commentaire de l’abbaye de Vennière.

 

Vase de parfum porté par Marie Madeleine au matin de Pâques
Voir statue du portail ci-dessous

Statue du portail de la cathédrale de Toul. Musée de Toul.