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Mardi Matin de la 4ème semaine de Pâques

Bien chers frères et sœurs du blog paroissial,

Ce matin, déconfinement : les Actes nous conduisent à Antioche pour visiter une belle communauté chrétienne, dans les montagnes  et au bord du fleuve Oronte. Bonne visite !

Bien à vous

 

 

Le flash de la Résurrection

Chaque jour, une idée pour contempler cette réalité merveilleuse. 
A reprendre durant la journée, à assimiler pour pouvoir en parler à d’autres

 

 Mais quand je lis l’Ancien Testament, c’est aussi Dieu et le Christ que je cherche à connaître. Je fréquente le peuple de Dieu, ce peuple que Dieu a créé avec Abraham, à qui il s’est révélé petit à petit, préparant minutieusement la venue de Jésus ! Sa fidélité depuis 4000 ans est un fait structurant aussi pour ma foi. Un point d’appui. Comme un coin enfoncé par Dieu dans l’histoire des hommes qui ont si souvent cherché à s’en débarrasser.

 

Les réactions de ce peuple éclairent les miennes. En effet, cette fréquentation de l’Ancien Testament est là aussi pour me faire découvrir l’aspect étrange de notre foi par rapport à toutes nos habitudes personnelles de penser et d’agir, à toutes les habitudes humaines. Israël a dû mal à accueillir ce que Dieu fait et veut : c’est normal, Israël est du monde déchu comme nous, monde issu d’un refus de Dieu ! Dieu entreprend avec Abraham un rétablissement de la nature humaine et forcément, l’homme déchu que nous sommes, trouve l’action de Dieu contraire à ce qu’il désire ! Le Christ continue et achève l’œuvre du Père. L’Ancien Testament nous éclaire sur le sens profond de nos réactions instinctives, nous montre jusqu’où doit aller notre conversion.

 

Cette fréquentation de l’Ecriture (Ancien et Nouveau Testaments) me fait mieux découvrir la foi chrétienne :

« Le christianisme ne figure pas parmi les diverses visions du monde et manières de vivre proposées par les sociétés successives dans un monde déchu, séparé de Dieu et, sans que lui offre son aide une lumière venue d‘ailleurs, aveugle. Le christianisme est intempestif d’abord en ce qu’il n’a pas à s’adapter aux « progrès » et aux exigences de chaque génération qui passe…Chaque modernité qui peut contenir du bien et qui n’est jamais délaissée de Dieu, est néanmoins le produit de notre déchéance.

Mais le christianisme est intempestif de manière plus radicale : il arrive toujours à contretemps, comme une contre-culture et, plus profondément, comme le contraire du désir de notre moi… Il est intempestif dès le début ! L’enseignement de Jésus et la prédication des apôtres aux juifs comme aux païens ne semblaient guère de propos, les Juifs y voyant la contradiction absolue de leur religion et les Grecs, celle de la conception du réel, de leur « sagesse ».

 

 

BENI SOIS - TU SEIGNEUR JESUS
TOI NOTRE PÂQUE ETERNELLE
TU NOUS AS RELEVE 
DE L’OMBRE DE LA MORT

Je Te chante Seigneur mon rocher
Tu es ma citadelle et mon
libérateur Ce qui est dit de Dieu dans les psaumes l’est dit du Christ
En Toi ma chair a refleuri
Tu es le Dieu de mon amour.

 

Tu T’es levé au Christ dans la lumière du matin
Tu es sorti vainqueur de la nuit du tombeau
Tu es le Jour nouveau que nous donne le Père
Et Tu as fait de nous des enfants de lumière.

Contemplation du Christ dans le lever du soleil de chaque matin. Le lever du soleil fait penser à la Résurrection du matin de Pâque et la magnifique lumière du soleil que nous recevons jusqu’à nous éblouir, nous rappelle quelle Lumière divine nous a été donnée dans notre baptême,  pour que nous la rayonnions.

 

Père invisible Source de la Lumière
Fontaine de la Vie et de toute Vérité
Donne-nous l’Esprit Saint l’Illuminateur
Que nous Te connaissions Toi et Ton Fils Bien Aimé.

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Antioche sur l’Oronte aujourd’hui sur le site ancien de l’Antioche des Actes des Apôtres

 

Lecture du livre des Actes des Apôtres 11/19-26, c'est ici

 

Commentaire

 

Nous sommes à Antioche sur l’Oronte. Cette cité est si capitale dans la vie de la primitive Eglise, dans notre histoire de chrétiens, qu’il faut que nous fassions davantage connaissance avec elle.

 

La ville a été fondée en 300 av JC par un des généraux d’Alexandre le Grand, Séleucos Nicator à qui avait été donnée la Syrie en 323 à la mort d’Alexandre.

Elle est située dans une vaste plaine fertile au climat agréable, au bord du fleuve Oronte,  bordée de deux montagnes. Elle est sur la route qui conduit d’Asie mineure en Syrie.

C’est le modèle de la ville hellénistique. Elle avait attiré de nombreux artistes qui en firent une ville magnifique. Foyer de civilisation gréco-romaine elle devint la rivale d’Alexandrie. Ville cosmopolite (Grecs, Chypriotes, Syriens, Juifs,), de fonctionnaires, de diplomates, d’artistes, de commerçants et d’esclaves.

Le port de la ville est Séleucie de Piérie à 32 km d’Antioche, sur l’estuaire de l’Oronte: avec Antioche, ce fut un grand centre d’affaires et de plaisirs, en particulier à Daphné (situé à 8 km d’Antioche) avec ses jardins et ses cascades qu’on appelait « les délices d’Antioche ». Il y avait aussi un bois sacré avec un temple dédié à Apollon qui attirait des milliers de pèlerins. 

Au 2ème siècle avant le Christ, Antioche compte 500 000 Habitants avec une des plus grandes colonies juives de l’Empire (50 000 juifs environ).

 

 

En 64 av JC, Pompée conquiert la Syrie et en fait une province romaine. Il fait d’Antioche la capitale orientale de l’Empire, résidence habituelle du légat impérial. Il lui confère le statut de ville libre. Les empereurs la comblent de monuments merveilleux.

L’enceinte de la ville comprend 300 tours, à flanc de rocher.

Une immense avenue (4 km de long) traverse la ville bordée de 4 colonnades de marbre (soit 32OO colonnes) croisant une rue perpendiculaire bordée de statues de dieux et des déesses du panthéon grec. Libanius écrit : « Dans les autres villes, les habitants sont retenus chez eux par la pluie, la neige, la grêle, le vent. Chez nous il n’en est pas ainsi. Nous nous promenons tout à l’aise à l’abri des toits et nous nous asseyons ensemble là où l’occasion se trouve. Quant à ceux qui habitent les plus éloignées de ruelles, il y a pour eux, le long de chacun des deux murs, des balcons en saillie qui les protègent de la pluie et les mènent de chez eux sans qu’ils soient mouillés jusqu’aux portiques. Chez nous le contact incessant fait fleurir l’amitié et d’autant elle décline ailleurs, d’autant ici elle progresse. »   

Partout l’eau coulait à flots, car « autant de maisons, autant de fontaines » dit Libanius et la nuit, c’était la « ville lumière » de l’antique Orient. L’écrivain Libanius toujours pouvait écrire : « A Antioche, le soleil est relayé la nuit par d’autres lumières. La nuit et le jour ne différent chez nous que par le mode d’éclairage. Les travailleurs zélés s’aperçoivent à peine de la différence et continuent allégrement à forger (les armes dont l’industrie était florissante) Et quiconque le désire peut chanter et danser toute la nuit de sorte qu’ Héphaïstos et Aphrodite (dont le culte érotique n’atteignait nulle part une telle frénésie) partagent les heures de la nuit. »

 

Le fond de la population est syrien. On y trouve des Grecs, des juifs, des Romains, des fakirs venus de l’Inde et des mages d’Orient. Tout cela avait fait d’Antioche « un ramassis inouï de bateleurs, de charlatans, de mimes, de magiciens, de thaumaturges, de sorciers, de prêtres imposteurs ; une ville de courses, de jeux, de danses, de processions, de fêtes, de bacchanales, un luxe effréné, toutes les folies de l’Orient, les superstitions les plus malsaines, le fanatisme de l’orgie. »

Cette vie quotidienne est très facilement représentable à nos yeux en raison des nombreuses mosaïques conservées qui montrent cette vie quotidienne. (Visibles au musée d’Antioche)

Les religions étaient mêlées : les déesses locales comme Astarté à qui on sacrifiait encore au temps d’Hadrien (2ème ap JC) des enfants et des adultes. Les temples sous le couvert d’un culte rendu au mystère de la nature, de la germination et de la fécondité, de la puissance procréatrice divinisée, étaient des lieux de prostitution sacrée. Les dieux romains : Hercule, Apollon…

Plus tous les cultes à mystère : Cybèle venue d’Asie mineure, Attis venue de Phrygie, Isis et Osiris hérités d’Egypte, Dionysos et ses orgies venu par la Grèce des profondeurs de l’Asie… exprimant à la fois la recherche religieuse de ce temps mais aussi couvrant d’un voile religieux les pires obscénités.

La communauté juive était importante (45 000 à 50 000 personnes), gouvernée par un ethnarque. Elle comprenait, aux dires de Flavius Josèphe, de nombreux prosélytes, du sanctuaire (= circoncis) ou de la Porte (= incirconcis). Il y avait deux synagogues, une à Antioche et une à Daphné.

 

C’est dans cette ville qu’en 34 ap JC, après le martyre d’Etienne, des juifs hellénistes convertis au Christianisme fondent la première communauté chrétienne où furent élaborés l’Evangile de St Matthieu et la Didaché. Ce fut le foyer missionnaire de Barnabé et de Paul, et la résidence épiscopale de Pierre. D’ailleurs on voit à l’est de la ville, après les dernières maisons, une église chrétienne, grotte creusée dans la falaise avec au sol une magnifique mosaïque du 5ème siècle. Elle est dédiée à St Pierre.

Le successeur de Pierre comme évêque de la ville nous est bien connu grâce à ses lettres : c’est Saint Ignace d’Antioche martyrisé en 1O7 à Rome. La ville devient un grand centre de théologie chrétienne au 4ème siècle, « rivale » d’Alexandrie. C’est avec cette dernière ville, un des deux pôles de théologie de l’époque des Pères : Antioche soucieuse de bien préserver l’humanité de Jésus, Alexandrie soucieuse de garder en vérité sa divinité. Antioche est la ville natale de Saint Jean Chrysostome.

 

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L’église St Pierre d’Antioche dans une grotte

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Alors maintenant allons à Antioche.

v. 19 : la tourmente qui suit la lapidation d’Etienne fait quitter Jérusalem par beaucoup de  disciples, juifs de langue grecque en particulier. Nous avons vu que des communautés chrétiennes ont été fondées en Samarie et en Judée, sans doute par des juifs de langue hébraïque. Les missionnaires ne s’adressent d’abord qu’aux fils et filles d’Israël. Ils doivent être les premiers à être évangélisés.

Mais nous avons vu qu’à Antioche, il y avait beaucoup de prosélytes (païens devenus juifs) : on s’adresse aussi à eux… et ainsi progressivement, on en arrive à s’adresser aussi aux païens dans ce caravansérail religieux présent dans la ville d’Antioche.

 

v. 20 : Les « dynamiques » et « novateurs » viennent de Chypre et de Cyrène (proche de la Lybie). Nous en connaissons quelques-uns : Chypre était la patrie de Barnabé (4/36), de Mnason (21/16) et Lucius (13/1) était de Cyrène.

 

v. 21 : la mission auprès des païens est féconde. St Luc précise que le Seigneur prête main forte à cette mission : la Tob note p dit : « le Seigneur qui a provoqué directement la conversion de Corneille et des siens ne peut qu’appuyer l’initiative des missionnaires d’Antioche. » Bien sûr, mais il me semble que Luc nous dit plus : sans l’action du Seigneur, c’est une mission impossible : qu’est-ce qui peu bien faire adhérer au Christ un païen du temps ? Un juif, c’est dans sa tradition… il croit déjà au Dieu d ‘Abraham … mais un païen qui vient d’une autre planète et méprise les juifs … Si Dieu ne s’y met pas ! Cette floraison est totalement inattendue. Certes, il y a une recherche religieuse chez les païens du temps … mais il y a tant de concurrents au Christ dans cette ville … 

Toute mission … et toute adhésion de foi sont toujours un miracle.

 

v. 22 : Tout se sait… dans une Eglise qui voit tant de communautés naître et communiquer entre elles. On voit aussi se dessiner le rôle des apôtres : Antioche s’est fondé sans un apôtre, semble-t-il. Une communauté peut-elle être « Eglise du Christ » sans qu’un apôtre y soit présent et actif ?

Les apôtres envoie un délégué : Barnabé. Pourquoi ? La raison pourrait être simplement qu’il y a trop à faire pour les apôtres !

 

v. 23 - 24 : Barnabé – son nom veut dire : homme du réconfort, le portrait qu’en fait Luc au v. 24 est élogieux    Barnabé est émerveillé : cette réalité le met dans la joie et il encourage vivement les nouveaux croyants – une foule dit St Luc au v. 24 - « les pressant de rester du fond du cœur attachés au Seigneur »… Vous avez bien entendu ! « attachés au Seigneur du fond du cœur «  pas attachés à la doctrine ou à la morale ! » Voilà une belle définition du chrétien … dans une ville qui inventera ce nom – si bien trouvé ! – pour les nouveaux disciples de ce Jésus.

 

v. 25-26 : Barnabé est vraiment un grand personnage de cette 1ère Eglise. Il cherche comment aider cette communauté d’origine mixte  - juive et païenne – à grandir dans la foi. Et trait de génie, Barnabé pense à Paul qu’il a connu durant le séjour de ce dernier à Jérusalem. Séjour qui s’est terminé brutalement, Paul devant quitter précipitamment la ville sainte à cause d’un complot fomenté contre lui. Mais Paul juif formé, de langue grecque, de culture grecque est l’homme idéal pour cette communauté mixte, avec Barnabé qui va le chercher à Tarse. Les voilà pour une année entière au service de cette belle communauté d’Antioche, bientôt unie autour de Pierre son évêque qui, d’après la tradition, y séjourna 7 ans comme évêque.

 

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Antioche aux temps apostoliques : la boucle de l’Oronte et la grande avenue qui traverse la ville.

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