Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Apparition à Thomas 24-29

Thomas a une personnalité bien marquée ! 

C’est le disciple au caractère sombre, qui dramatise – alors que Jésus caché veut rentrer en Judée pour aller chez Lazare, Thomas déclare aux autres disciples : « Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui ! » (Jean 11/16) 

le disciple ronchon de Jn 14/4-5 « nous ne savons même pas où tu vas... comment pouvons-nous connaître le chemin ? répond-il à Jésus qui vient de parler de sa mort come le passage vers la maison du Père.». 

Un peu rebelle aussi, puisqu’il refuse de se soumettre au témoignage apostolique; il veut voir, lui. Il pose clairement les conditions de sa foi ! Il demande pour lui ce que les autres apôtres ont pu vivre. 

 

Jésus lui répond avec douceur : il se montre avec charité, bienveillance et peut- être humour... Jésus doit sourire devant l’étonnement de Thomas qui entend le Christ redire les exigences qu’il avait formulées lui-même ! 

Et Thomas, tout confus, confesse sa foi dans une formule magnifique « Mon Seigneur et mon Dieu », confession explicite de la divinité du Christ qui clôt presque l’Evangile. 

Et Jésus en profite pour valoriser la véritable attitude de foi; la foi est l’attitude de croire sans voir, la foi repose sur le témoignage des apôtres. Nous croyons sur le témoignage des apôtres qui, eux, ont vu et sont morts pour attester ce témoignage. 

C’est ce que le rappelle magnifiquement le prologue de la première épitre de St Jean Réécoutons ce magnifique texte : « CE QUI ETAIT depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe de vie, nous vous l’annonçons. Oui, la vie s’est manifestée, nous l’avons vue, et nous rendons témoignage : nous vous annonçons la vie éternelle qui était auprès du Père et qui s’est manifestée à nous. Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons à vous aussi, pour que, vous aussi, vous soyez en communion avec nous. Or nous sommes, nous aussi, en communion avec le Père et avec son Fils, Jésus Christ. Et nous écrivons cela, afin que notre joie soit parfaite.« ce que nous avons entendu, vu de nos yeux, contemplé, touché de nos mains le Verbe de Vie » ( 1Jn1/1). C’est la joie de Jean, de Paul, de Pierre et de tous. 

Et le croyant qui croit sans voir hérite de la communion avec Dieu et cette joie immense qui accompagne le véritable acte de foi. 

Mais n’y-a-t-il vraiment rien à voir ?
Le Père Maurice Zundel théologien suisse a cette très belle formule : depuis 

l’Ascension, Jésus transparaît plus qu’il n’apparaît. » 

En effet, après l’Ascension, Dieu transparaît d’un homme qui croit vraiment. 

Quel en sera le signe ? Les critères sont à chercher dans la ligne du plus noble accomplissement de l’homme. Zundel écrit : « la trace de Dieu devient lisible dans une transfiguration de l’homme. Elle se manifeste par la libération de soi, dans la dépossession de son être en un Autre, Dieu... Elle se manifeste par une existence haussée jusqu’à la générosité du don de soi. Elle se manifeste par la lumière de vérité qui se lève quand se trouve réalisée l’harmonie pure de l’être dans la rencontre de Dieu 1». 

Tout à coup, au cœur d’un événement historique, d’une rencontre, d’une lecture, d’une œuvre d’art « se découvre, transparaît - pour l’homme qui est en l’objet ou pour celui qui le rencontre2 - la certitude d’une Présence qui vient d’ailleurs, d’en-haut, de plus intérieur ... » 

« Ce sentiment d’une présence invisible qui se joue dans une histoire humaine, jaillit bien entendu d’un contact et non d’un raisonnement. » 3 Et Zundel nous rappelle que Dieu est assez humble pour « consentir d’être Présent et de se laisser exprimer au travers de mots, de récits, d’attitudes,... qui ne sont pas jamais vraiment totalement dignes de Lui. » 

Ainsi la révélation n’est pas portée seulement dans le texte sacré. Elle doit « s’incarner » dans des vies humaines et dans l’Eglise qui pour Zundel, « a pour vocation d’être une forme communautaire d’incarnation... » Et cela se voir surtout dans les saints. 

Ainsi Dieu transparaît quand un homme se laisse « transfigurer par le passage et la présence de Dieu en lui... La révélation, c’est la transparence en l’homme ainsi transformé par le Christ, de cette présence communiquée et reçue. » 

« C’est par cette médiation d’une intimité humaine transparente à Dieu qu’un message...devient effectivement Parole de Dieu en entrant, par un homme de Dieu, » dans le cœur d’un autre homme. « Seul en effet, un être engagé dans sa parole au point qu’elle devient la lumière vivante de son intimité, a prise sur notre intimité et y peut susciter l’assentiment que la transforme. »4 

L’originalité du christianisme est précisément de nous présenter une Personne plutôt qu’une doctrine ou une morale ; et cette Personne transparaît dans le frère ou la sœur qui s’est laissé habiter par la Présence divine. 

Amen. 

1 p.21 2 ndrl 

 

Les commentaires sont fermés.