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St Pierre et St Paul

         Nous fêtons aujourd’hui Pierre et Paul, deux apôtres. Pierre a fondé l’Eglise à Rome à une date incertaine : dans les années 40 sans doute. Mais le seigneur tenait absolument à ce que Paul aille à Rome : « La nuit suivante, nous apprennent les Actes des Apôtres, Le Seigneur se présenta à Paul et lui dit : Courage ! Tu viens de rendre témoignage à ma cause à Jérusalem. Il faut qu’à Rome aussi tu témoignes de même. » (Ac 23/11)

         Comment éclaircir ce mystère des deux apôtres nécessaires à Rome ?

 

         C’est vers l’Apocalypse de St Jean que nous devons nous tourner. Dans ce livre qui ressaisit toute l’histoire biblique pour en montrer l’accomplissement dans le Christ, nous trouvons au chapitre 11 la mention dans le temple de Jérusalem, de « deux témoins » qui sont aussi appelés « deux oliviers » et « deux chandeliers qui se tiennent devant le Seigneur de la terre ».(11/3 et 4)

         Qui sont –ils ?

         C’est chez le prophète Zacharie (4.2-14) que se trouve la clé de l’énigme : dans un contexte très proche de l’Apocalypse deux grands personnages entourant la Ménorah - la flamme à 7 branches représentant la Présence embrasante de Dieu -: « L’ange qui me parlait revint et me réveilla comme on réveille un homme de son sommeil. Il me dit : « Que vois-tu ? » Je répondis : « Je vois un chandelier tout en or, avec un vase à son sommet, surmonté de sept lampes et de sept canaux pour ces lampes ; sur lui, il y a deux oliviers, l’un à la droite du vase et l’autre à sa gauche. ». Chez Zacharie, ce sont ces deux oliviers qui donnent l’huile pour le feu de la Ménorah, on pourrait traduire : ils permettent à la Présence de Dieu d’être vue au milieu du peuple et, en même temps, ils entretiennent la flamme de feu de la réponse du peuple. Les mots qui les symbolisent sont donc Témoignage, Lumière et huile de l’onction.

         Le judaïsme de l’époque de Jésus appliquait ce texte d’abord à ceux qui avaient restauré Jérusalem et le Temple au retour d’exil, Josué le Grand Prêtre restaurateur du temple et Zorobabel le gouverneur restaurateur de la cité. Ces deux personnages renvoyaient eux-mêmes à un autre couple, si je puis dire, fondateurs d’Israël, je parle d’Elie et Moïse – la prophétie et la loi, la Torah – qui apparaissent à Jésus transfiguré. 

         Mais dans l’Apocalypse, ces deux oliviers, témoins et lumière peuvent être interprétés comme je viens de dire mais aussi comme Pierre et Paul que nous fêtons aujourd’hui    Voyons la complémentarité de Pierre et de Paul.

         Paul représente le judaïsme de la diaspora, de la vie dans la cité: par sa famille parentèle de commerçants de textile import-export, installée dans les principales villes de la Méditerranée, par sa culture grecque et son insertion dans le monde romain que lui permet sa citoyenneté romaine, par l’ampleur de sa vision du monde qu’il met au service de l’annonce de l’Evangile. Par son ouverture habituelle  aux païens…

         Pierre lui, représente le judaïsme palestinien, l’enracinement dans la terre de Jésus, « l’homme de la terre sainte », de Jérusalem, Pierre c’est l’homme l’héritier du Christ, le témoin oculaire, descendant du peuple de Dieu choisi en Abraham mais resté sur la terre de Canaan donnée par Dieu aux Pères.

         Paul est l’homme  de la ville, des bateaux, des voyages… Pierre  est l’homme de Capharnaüm, de la culture de la terre et de la pêche sur le lac de Galilée, un territoire de 150 kms de long sur 50 de large.

         Pierre est l’homme choisi par le Christ, toujours cité en tête des listes, investi d’une mission unique dans l’Eglise. Paul est « l’avorton » comme il dit lui-même, mais aussi le fougueux, le passionné qui se donne à fond et qui rencontre l’homme d’équilibre qu’est Pierre, solidement serein dans le tourbillon et les dangers qui guettent l’Eglise primitive.

 

         Et tous deux se retrouvent à Rome et y travaillent un certain temps. Ainsi l’Eglise naît dans la capitale de l’Empire païen de Rome, elle naît de l’union des deux tendances du judaïsme, fécondation mutuelle, force de l’enracinement en même temps qu’expansion parmi toutes les nations, les 2 en même temps. Ainsi l’Orient et l’Occident sont unis, Paul étant plus intérressé par l’Occident – il fonde la mission en Grèce – plus que celle d’Asie en Turquie.

 

         Pierre et Paul vont vivre dans la même communauté, pendant un temps assez long, plusieurs mois. Et autour d’eux vont s’assembler les missionnaires, les tout premiers missionnaires de l’Eglise ; pour en citer quelques-uns, Luc le fidèle de Paul qui s’approche de Pierre et prend bien note de sa prédication ; Marc, d’abord avec Paul puis seul avec Barnabé puis fidèle de Pierre, réconcilié avec Paul ; Andronikos parent de Paul, chrétien et missionnaire avant lui comme son épouse Junia Silas ou Sylvain collaborateur de Paul en Macédoine, coauteur avec Paul des 2 épîtres aux Thessaloniciens… qui passe à Pierre après l’incident d’Antioche et secrétaire de la mission pétrinienne à Rome ; Aquilas et Priscille le couple ami de Paul, tisserands tous deux comme lui ; Phoébé de Cenchrées port de Corinthe venue à Rome avec Paul ; et Timothée le fidèle disciple de Paul.

 

         Voilà les « deux oliviers », « les deux témoins » qui ont soutenu, embrasé et fait vivre la première Eglise et qui, comme l’enseigne l’Apocalypse, continue infailliblement leur mission pour l’Eglise d’aujourd’hui, la nôtre. Rendons leur grâce. Amen.

Commentaires

  • Pierre et Paul ,
    deux colonnes soutenant et nourrissant l'Eglise
    Qui vit de leur deux charisme complémentaires...
    Deux oliviers,
    Dont l'huile alimente les 7 flammes de la Ménorah
    Pour qu'elle puisse briller de tous les
    Dons de l'esprit!
    Paul ,commerçant et voyageur ,témoin du Christ dans la diaspora, ...chez les païens;
    Et Pierre enraciné dans la terre de Jésus,
    Descendant du peuple élu,mais
    Resté sur la terre donnée par Dieu.
    Que l'église puisse vivre pacifiquement , sereinement
    De la "force de l'enracinement qui équilibre, en même temps
    Que de la fougueuse aventure au large"...
    Dans le respect du charisme de chacune de ses pierres vivantes.

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