18H messe de « la paroisse invisible » du 27 mars
Bien chers amis,
Voici la poursuite de notre lecture de l’Evangile de St Jean. Plongez-vous dedans, c’est l’occasion unique. Je me réjouis ave vous de suivre Jésus pas à pas dans sa mission et sa passion qui commence comme vous le voyez bien avant les jours saints !
Je vous garde bien unis dans ma prière à l’eucharistie et je vous sens en communion avec moi auprès du Seigneur. Que le Seigneur nous garde dans sa paix. Nous prions toujours avec ferveur à toutes nos intentions.
Avec mon amitié.
Attention, aujourd'hui vendredi, il y a une messe et une veillée !
Intentions de prière : nous prions toujours pour tous les malades et ceux qui sont morts, les personnels soignants, tous ceux qui assurent la vie de notre société (commerçants, force de l’ordre…). Nous demandons au Seigneur la grâce que l’épidémie cesse. Nous prions les uns pour les autres dans une grande amitié spirituelle.
Nous confions le peuple syrien qui va être lui aussi touché par l'épidémie de Coronavirus. Ce peuple, déjà si éprouvé par la guerre, va devoir maintenant affronter la maladie dans un pays où les services de santé sont totalement démunis.
Prions afin que les dirigeants de ce pays et de la Turquie pensent en priorité au bien-être de leurs populations, cessent toute querelle et mettent tout en oeuvre pour secourir les habitants de la Syrie.
J'aimerais prier pour que les soignants des ehpad trouvent en Dieu l'aide pour accepter de voir décéder les personnes dont ils s'occupent au quotidien.
Ainsi que pour toutes les personnes qui se préparent à un sacrement et qui devront patienter pour recevoir un magnifique don de Dieu. Je pense particulièrement à notre jeune Chloé du caté qui attendait la nuit de Pâques avec joie pour recevoir le baptême.
La Parole de Dieu. Saint Jean 7/ 1 - … 30
Attention ! Le texte que nous donne la liturgie est très découpé. J’ai choisi de commenter le chapitre tel que Jean l’a écrit pour garder la cohérence et de signaler ce qui est dans le texte liturgique d’aujourd’hui et ce qui n’y est pas.
7/1-10 : Jésus ne circule plus en Judée car l’épisode de la guérison du paralytique et les discussions qui ont suivi ont été une véritable provocation. Le chapitre 6 (le discours sur le pain de vie donné à Capharnaüm quelques jours avant la Pâques de l’année 29) s’est déroulé tout entier en Galilée. Jésus qui « attend son Heure » se tient un peu éloigné de Jérusalem. Nous sommes en automne quelques temps avant la fêtes des Tentes, fête au cours de laquelle on se souvient de séjour au désert et on remercie pour les récoltes. C’est une fête très joyeuse et au temps du Christ, très messianique.
Versets qui ne sont pas dans l’Evangile liturgique d’aujourd’hui
v. 2-4 : la famille de Jésus (ses « frères », ses cousins, la fratrie) voient en ce pèlerinage d’automne l’occasion pour Jésus de s’affirmer en public comme Messie ! Qu’il cesse donc d’agir en secret ! Les « œuvres », c’est-à-dire quelques miracles retentissants enthousiasmeront les foules ! La famille pousse Jésus à la manifestation au peuple. « Manifeste-toi au monde »… v.4. C’est une tentation diabolique à nouveau ! C’est pourquoi Jean note : même ses frères ne croyaient pas en lui, c’est-à-dire pensaient à son sujet d’un point de vue humain et promotionnel.
Note : on peut avoir là aussi une interprétation du geste de Judas. Livrer Jésus pour l’obliger à se manifester comme Messie.
v. 6-9 : Jésus refuse une telle position et il s’explique :
- il n’est pas venu pour un succès de publicité
- Jésus établit une comparaison entre la manière du monde à considérer le temps et sa manière à Lui de vivre son temps :
le temps selon les hommes est d’être « toujours prêts » à faire quelque chose et n’importe quoi, à chercher la Gloire si bien que les contemporains qui se reconnaissent dans cette manière de faire, ne peuvent les haïr. Leur temps à eux, est de faire ce qui leur plaît !!
Son temps à Lui est celui du Dessein de Dieu et son action est pour révéler la vérité et les œuvres mauvaises ! Toute sa vie renvoie au Père, à la volonté du Père, au rythme du Père, aux étapes voulues par le Père.
Reprise des versets de la liturgie.
v. 10 : Alors, Jésus envoie les siens à la fête et lui déclare qu’il ne monte pas à cette fête… en tout cas, son temps n’est pas encore accompli. Il demeure encore quelques jours en Galilée… et il monte seul quelques jours plus tard, comme en secret.
Versets qui ne sont pas dans l’Evangile liturgique d’aujourd’hui
v. 11 - 13 : La foule attend Jésus ! On le cherche. La foule est divisée : certains le trouvent bon, d’autres pensent qu’il égare la foule. Mais tous cela se fait dans le secret… ce sont des « murmures » (v.12) seulement entre les gens, on parle à mi-voix, en regardant autour de soi (v. 13) par peur des juifs c’est-à-dire peur des chefs du peuple. Intéressant à noter : quand Jean dit « juifs » il parle des chefs du peuple !
v. 14 : tout à coup, au milieu de la fête qui durait 7 jours, Jésus apparaît dans le Temple et enseigne !
v. 14 -36 : Jésus rencontre 3 contestations :
1 - Contestation de sa doctrine 14-20
Jésus connaît les Ecritures (les « Lettres » dit le texte: au sens propre du terme. Comme le texte biblique hébraïque ne comprend que les consonnes, il faut bien quelqu’un, - un maître – pour vous donner les voyelles, les lettres qui manquent !) sans avoir appris dans les écoles rabbiniques !
Jésus répond… en aggravant son cas ! Ce qui surprend surtout, c’est son ton personnel : « MON enseignement »… c’est-à-dire dit Sr Jeanne d’Arc « un corps de doctrine unique et cohérent » (note 16b). Jésus ne se réfère jamais aux docteurs de la loi !... ni aux autorités d’Israël !
Et aujourd’hui il ajoute qu’il reçoit son enseignement directement de Dieu qu’il appelle son Père (16-18)
Et la vérification de son enseignement n’est possible qu’à celui qui veut faire la volonté de Dieu. (17).
Enfin son désintéressement est total (18).
v. 19-21 : Voilà que Jésus reprend l’initiative provoque son auditoire.
Moïse vous a donné la loi… et vous ne la pratiquez pas ! Mais moi, vous cherchez à me tuer ! La foule répond en démentant : qui cherche à te tuer ? Tu as un démon. Tu es fou ! Et Jésus en réposne revient sur la guérison du paralytique du chapitre 5 à Béthesda ou Bézatha.
2 - Contestation de ses œuvres (21-26)
v. 21 : Jésus revient le miracle de Bezatha… (5/1-18) Il le fait par allusion. « Une seule œuvre j’ai faite »… mais un jour de sabbat !!!
v. 22-23 : Et Jésus discute à la rabbinique dans un raisonnement fort : on peut circoncire le jour du sabbat sans enfreindre le sabbat. L’incise – la circoncision remonte aux Pères et pas à Moïse a pour but de corriger la place disproportionnée que les juifs donnent à Moïse - « Et moi je guéris un homme tout entier » (23) et je n’ai pas le droit !
v. 24 : conclusion : Vous ne jugez que sur les apparences !
Reprise du texte liturgique d’aujourd’hui
v. 25-26 : les réactions de la foule.. une sorte de micro-trottoir si utilisé par les journalistes aujourd’hui ! : Interrogations diverses du peuple… Les autorités auraient-elles reconnu en lui le Messie ? On sent bien que les gens n’attendent que cela !! C’est le suspens.
3 - Contestation de ses origines (27-36)
v. 27 : C’est la foule qui lance la question : pourtant, ce n’est pas possible qu’il soit le Messie car nous savons d’où il est alors que le Messie, on ne saura pas !
v. 28 - 29 : Jésus répond du tac au tac : « il crie » même dit le texet… sans doute parce qu’il faut dominer le brouhaha de la foule.
Sa réponse commence par un étonnement amusé : « Ah !vous savez QUI je suis et d’OU je viens…
Puis la réponse vient fermement : « Je ne suis pas venu de moi même… je viens de Dieu et je sais qui il est. C’est lui qui m’a envoyé. Mais comme tout bon juif Jésus, pour ne pas nommer Dieu, fait une périphrase « IL » ou « Celui qui m’a donné mission » ou « Celui qui m’a envoyé ».
Le drame du peuple, c’est d’être trop loin de Dieu – par sa faute et par la faute de ses chefs qui l’égarent - pour discerner l’envoyé de Dieu qu’il attend !
v. 30 : Devant cette prétention divine, la réaction est immédiate :
« Ils cherchaient donc à l’arrêter » … qui sont ces « ils » ? les pharisiens ? les chefs des prêtres ? On ne sait. Cela n’intéresse pas Jean qui met l’accent sur la suite : « mais personne ne jette la main sur lui : son heure n’est pas encore venue ».
L’ « heure » : « Depuis le temps des prophètes, écrit la Sr Jeanne s’Arc en la note 30c, l’ »heure » marque les étapes décisives de l’histoire du salut : l’heure messianique et l’heure eschatologique (= de la fin des temps et de l’avènement des temps nouveaux). Pour Jésus, c’est le temps de l’accomplissement de sa mission qui passe par la Passion pour aboutir à la Résurrection. Sa souffrance débouche sur une vie nouvelle ; le mot heure marque l’accomplissement du plan de Dieu. »
Et pour nous ?
- Comment vivre notre temps ? Son rythme est-il seulement celui de la routine quotidienne, des habitudes .. ? Celui des loisirs – voyages, sorties, …- que je vais prendre comme on dit aujourd’hui qu’on travaille pour ses loisirs… ? Est-ce le temps rythmé par le temps de Dieu, celui de l’année liturgique avec toutes ses nuances, c’est-à-dire l’année de l’œuvre de Dieu, avec le rythme quotidien de la prière ? Cela n’empêche as d’avoir de bonnes habitudes, et d’aimer les voyages. Mais où est la structure de mon temps ? Est-elle à Dieu ? ou à moi ? « Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » dit Jésus en Mt 6/21
- Prendre le temps de reprendre les réponses de Jésus, d’y faire vraiment attention, de les réfléchir et de contempler Jésus avec elles.
Commentaires
Quel soutien de vous lire chaque jour et de nous expliquer cet évangile. Pendant un certain temps, en lisant et réfléchissant tout à la fois j'étais transportée à Jérusalem du temps du Christ, c'était merveilleux . Merci Père pour ces instants .