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18H messe de « la paroisse invisible » du 26 mars

           Bien chers amis,

 

            Le Seigneur est celui qui nous invite chaque soir à s’unir à Lui dans son offrande et son intercession auprès du Père. C’est Lui l’Unique prêtre en qui notre baptême nous a unis, en faisant de nous un peuple sacerdotal. Le ministre est celui qui, en agissant au nom du Christ Tête et Source de l’Eglise, rend présent le Christ dans sa Pâque à laquelle nous pouvons nous unir vraiment par notre communion, même spirituelle en ce moment et accomplir notre mission de prière au coeur du monde et pour son salut.

                                   Avec mon amitié.

 

Comment prier (CLIC)

  

Intentions de prière : nous prions toujours pour tous les malades et ceux qui sont morts, les personnels soignants, tous ceux qui assurent la vie de notre société (commerçants, force de l’ordre…). Nous demandons au Seigneur la grâce que l’épidémie cesse. Nous prions les uns pour les autres dans une grande amitié spirituelle.

Intentions de prière des paroissiens : Prions ce soir pour les personnes isolées, dans la précarité, qui ne peuvent être entourées, aidées.
Pour les mourants, les agonisants. À défaut de leurs familles, des soignants débordés, que toi Seigneur tu te fasses proche et les consoles.
Je rends grâce pour les initiatives et gestes d'entraide qui voient le jour ici et là un peu partout envers les plus démunis , mais aussi à notre niveau , les uns envers les autres...

Seigneur , éclaire et unis tous les chercheurs de toutes les nations pour qu'ils trouvent et apportent un remède au fléau qui frappe notre monde , nous t'en prions .
Dans ton amour Seigneur , réunis tes enfants dispersés et donne nous ta Paix , nous t'en prions.

 

 

            La Parole de Dieu. Saint Jean 5/ 31- 47

 

            Comme souvent dans l’Evangile de Saint Jean un miracle contesté est suivi d’une longue discussion de Jésus avec les pharisiens, devant le peuple. Chaque fois, Jésus y explicite son mystère, en termes voilés et clairs à la fois. Il est possible que Saint Jean ait mis dans ces discours, une partie des explications que Jésus donnait aux apôtres dans la grotte des enseignements du Mont des Oliviers. Il aurait tenu dans le groupe des apôtres le rôle du secrétaire que chaque groupe de disciples de rabbins avait et qui était chargé de garder par écrit les enseignements du maître. Ce qui expliquerait pourquoi nous n’avons pas ces discours dans les autres évangiles. Mais quand on y regarde de plus près, bien des éléments forts de ces discours sont dispersés dans l’enseignement de Jésus dans les Evangiles synoptiques mais à l’état « embryonnaire ».

 

            Résumé du discours de Jésus avant les versets d’aujourd’hui.[1]

 

 

v. 17 : La controverse entre Jésus et les Juifs sur l’esplanade du Temple vient de ce que Jésus AGIT pendant le sabbat. Or l’homme doit se reposer le sabbat à l’image de Dieu qui se REPOSA de toute l’œuvre de création qu’il avait faite.

Et Jésus déclare : « Mon Père jusqu’à présent œuvre et moi aussi j’œuvre ».

 

Plusieurs éléments capitaux à noter : « Mon Père » c’est la première fois que Jésus prononce une telle phrase qui explicite un rapport personnel à Dieu… aucun  juif n’aurait osé dire cela. A la rigueur « notre Père » ou sous forme ne question « n’est-il pas ton père ? ». Jean montre la réaction immédiate de l’auditoire : v. 18. « il disait Dieu son propre Père se faisant lui-même l’égal de Dieu. » Et Jésus ajoute : « Mon Père œuvre tout le temps » : le repos de Dieu n’est pas vraiment possible sinon il n’y aurait plus rien ! Dieu crée à tout instant ! Et Jésus de même : crée à tout instant et recrée à tout instant ; Son œuvre est double en quelque sorte !

 

v. 19-30 : Jésus précise ce que veut dire « être fils »

v. 19-20 : « Le Fils ne fait rien de lui-même, il fait ce qu’il voit faire au Père…car le Père qui aime le fils, lui montre tout. » ; Le fils dépend entièrement du Père. Le Père confie tout au Fils. Telle se fait l’unité du Père et du Fils.Cela sera repris en conclusion au verset 30 avec un ajout : «  je ne cherche pas ma volonté à moi mais la volonté de elui qui m’a donné mission. 

         Et Jésus donne des exemples : v. 20-21 : exemple : le Père ressuscite et le fils aussi, il a ce pouvoir divin.[2]

                      

            Il faut savoir que tout autour du Temple et sur les collines avoisinantes, il y a des tombeaux ![3] Dans ce quartier où Jésus est, il est comme au milieu d’un cimetière entre les vieilles tombes du temps de David et celles que les riches se sont fait creuser pour leur mort !  On comprend mieux cette phrase « L’heure vient où ceux qui  sont dans les tombeaux… » quand on connaît l’environnement. v.25.

v. 22 -23 et 29 : le Père a remis le jugement des hommes au Fils, à Jésus… comme dans le livre de Daniel en  12/2« Beaucoup de gens qui dormaient dans la poussière de la terre s’éveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte et la déchéance éternelles. »

            On mesure la grandeur que Jésus évoque pour lui-même dans ces versets et la force de ce qui advient au vrai disciple : v. 23 : « les hommes doivent honorer le Fils comme ils honorent le Père. »   v. 24 : « celui qui entend la Parole de Jésus et qui y croit  est passé de la mort à la vie et a dépassé je jugement ! »

 

 

 

Nous sommes prêts pour écouter les versets de Jésus aujourd’hui.

Après avoir exprimer sa dignité de Fils, Jésus évoque ce qui témoigne en sa faveur, ce qui assure sa crédibilité.

 

v. 31 – 47 : les témoignages qui accréditent Jésus et ses Paroles.

v. 31-32 : Jésus n’a pas que son témoignage personnel pour se défendre…Ce qui serait nettement insuffisant. Jésus évoque alors d’autres témoins :

 

v. 33-35 le témoignage de Jean baptiste… « dont je sais que son témoignage est vrai »

Et d’ailleurs les juifs ont envoyé une délégation auprès de lui et il a témoigné de la vérité !  Les juifs ont  voulu se réjouir un moment sans le croire ! St Jean écrit : « vous avez voulu vous-même vous réjouir une heure à sa lumière » (v.32) une heure !  Mais Jean était  une« lampe » : Pourquoi ce mot ? en Sirac le sage 48/1, on lit à propos d’Elie : « Le prophète Élie surgit comme un feu, sa parole brûlait comme une lampe. »

 

v. 36  les œuvres que le Père m’a données d’accomplir.  Jésus évoque là  ses miracles, en particulier celui du paralytique mais aussi sans doute d’autres qui ne sont pas racontés  dans l’Evangile.

 

v. 37-40 : la Voix du Père codifiée dans les Ecrits Saints

            Jésus ne dit pas « la Parole du Père » mais la « Voix ». On voit bien que nous ne sommes pas disciples d’un « écrit » mais de la Voix d’une Personne qui nous parle, voix dont le message est consigné par écrit pour être proclamé dans l’assemblée du peuple  comme on le fait à la messe à la suite de la synagogue et du temple ; cette voix est entendue personnellement par les prophètes : 1 Samuel 3/6 et ss/ « La parole du Seigneur était rare en ces jours-là, et la vision, peu répandue. Le Seigneur appela Samuel. Et Samuel se leva. Il alla auprès d’Éli…Alors Éli comprit que c’était le Seigneur qui appelait l’enfant, et il lui dit : « Va te recoucher, et s’il t’appelle, tu diras : “Parle, Seigneur, ton serviteur écoute.” » Samuel alla se recoucher à sa place habituelle. Le Seigneur vint, il se tenait là et il appela comme les autres fois : « Samuel ! Samuel ! » Et Samuel répondit : « Parle, ton serviteur écoute. » Samuel ne connaissait pas encore le Seigneur, et la parole du Seigneur ne lui avait pas encore été révélée. »

 

            Mais pour Jésus, la maladie spirituelle des pharisiens est si grave qu’ils ne peuvent même plus lire en vérité les Ecrits qui sont témoignages rendus à Jésus : Le texte de St Jean dit : vous scrutez les Ecrits parce que vous pensez avoir en eux la vie éternelle. Or ils sont témoignants de moi » (v 39) La sœur Jeanne d’Arc commente : « Le grec est très fort : le participe qui est à l’aoriste, est intemporel : les Ecrits (= Moïse et la Torah (v.45) sont des témoins permanents. » (note 39c) Les pharisiens pensent être sauvés en restant dans l’application pratique de l’Ecrit alors que les Ecrits témoignent du Fils à écouter : « Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir le Vie »v. 40

            Et cette « maladie » pharisienne s’aggrave du fait qu’ils s’enferment non seulement dans la méditation de l’Ecrit au lieu de venir à Jésus mais en plus, ils sont enfermés dans un commentaire de l’Ecrit qui se réfère uniquement à des maîtres du passé, très honorés, qu’on se glorifie de citer au bon moment pour appuyer sa propre pensée ! (v. 44) Ils cherchent plus leur gloire et celle de leurs maîtres que celle du Dieu Vivant. La sœur Jeanne d’Arc écrit : « l’immense littérature juive honore sans se lasser les paroles des rabbins qui ont précédé. Jésus dit que telle n’est pas la voie de la foi. » (note 44b)

 

            Tout conduit Jésus à émettre un jugement sur sa génération résumée en une phrase sévère : « je vous connais, l’amour qui vient de Dieu[4] n’est pas en vous » ! v.42

            Et cela se manifeste ainsi : v. 41 - 47 

- refus d’accueillir le Christ mais large accueil à tous les autres maîtres qui enseignent, parfois n’importe quoi ! Ils sont préférés au Fils (43)

- incapacité de croire car on se mesure sans cesse les uns aux autres, tués  par le regard mutuel mimétique. (v 44)

- toute la Torah et Moïse en premier accusent  le peuple d’infidélité (45-47)

 

 

Et nous ?

Nous devons être très modestes !

            Nous pouvons très bien comme les contemporains de Jésus préférer nos habitudes et nos conforts de pensée à l’écoute dérangeante du Christ qui parle. La phrase assassine qui est la nôtre devant une difficulté : « Jésus ne demande pas cela, Jésus ne dit pas cela… » et on trouve toutes sortes de bonnes raisons pour atténuer la parole du Maître… soit dans les exigences morales soit dans les conversions intellectuelles que la foi exige. Les paroles de Jésus ne sont pas soumises à l’approbation de notre raison ou de notre pensée morale : c’est l’inverse ! Ce sont SES paroles à LUI qui s’imposent à notre raison et à notre morale.

            Quant à la « Gloire tirée les uns des autres », ce n’est rien d‘autre qu’une forme de respect humain, la volonté de paraître libre, autonome, « on ne me la fait pas à moi » qui sent si bon son français et ses repas ou rencontres où il ne faut pas paraître «en être encore à ce point ».

  

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1 – maquette de la ville de Jérusalem au temps de Jésus : nous avons devant nous l’esplanade du Temple et au milieu le Temple. La discussion de Jésus avec les pharisiens a lieu soit sur l’esplanade soit sous un des portiques qui entourent toute l’esplanade. La porte qui est devant vous est la Porte Dorée c’est-à-dire de l’Orient, elle reçoit le soleil levant.

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2 – La même porte,  en réalité,  aujourd’hui  avec tous les tombeaux tout près pour entrer les premiers dans la Jérusalem de la fin des temps.

Photos Yvette Jacques.

 

[1] v. 17-30 que nous n’avons pas lus hier en raison de la fête de l’Annonciation.

[2] Cette affirmation est développée en v. 25-29… où est développé le thème de la Résurrection : résurrection de ceux qui ont fait le bien, résurrection de vie ; résurrection de ceux qui ont fait le mal, résurrection de jugement v 29.

 

[3] Dans l’AncienTestament, Seul Dieu peut relever les morts ; voici quelques citations : Dt 32/39, « pas d’autre dieu que moi ; c’est moi qui fais mourir et vivre », 1 Sam 2/6 : « Le Seigneur fait mourir et vivre ; il fait descendre à l’abîme et en ramène », 2 R 5/7 :  « Est-ce que je suis Dieu, maître de la vie et de la mort ? » et Sg 16/13 : «Toi, tu as pouvoir sur la vie et sur la mort, tu fais descendre aux portes des enfers, et tu en ramènes. »

            Mais aussi Daniel 7/13-14 et 22. Là, pour une unique fois,  un « Fils d’homme » est associé à Dieu « Je regardais, au cours des visions de la nuit, et je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un Fils d’homme ; il parvint jusqu’au Vieillard, et on le fit avancer devant lui. Et il lui fut donné domination, gloire et royauté ; tous les peuples, toutes les nations et les gens de toutes langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite… jusqu’à la venue du Vieillard qui avait prononcé le jugement en faveur des saints du Très-Haut, et le temps était arrivé où les saints avaient pris possession de la royauté. »

 

[4] La construction grammaticale est claire : c’est un génitif qui exprime l’origine. Sr J d’Arc note 42b

Commentaires

  • Le Christ vit en chacun de nous.
    J'entre ce matin dans sa grande et incessante intercession vers son Père :
    Prions encore et toujours pour les soignants qui sont infectés ou qui , n'en pouvant plus, sont en arrêt.
    Les soignants qui, applaudis le soir à 20h , trouvent le lendemain sur leur voiture ou à leur porte d'appartement des mots de rejet dictés par la seule méchanceté, parce qu''ils côtoient en faisant leur simple devoir d'état quotidien, des malades du coronavirus!!!
    Jésus sur la croix, humble et rejeté , livrant l'Esprit, donne- leur le don de force pour supporter tout cela!
    Donne nous ce don pour supporter la durée du confinement .
    Esprit -saint, toi qui es la fraîcheur, viens consoler les familles endeuillées .
    Notre Dame , notre Mère , Maman Marie, obtenez -nous la régression rapide de l'épidémie.!!!

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