L'histoire du salut
Après le sermon lors du baptême d’Antoine B., plusieurs m’ont demandé de donner par écrit le contenu de mon homélie… qui n’était pas écrite ! Voici le texte fidèle à ma pensée… peut-être pas à la matérialité des mots de ce jour-là … de ce que j’ai voulu dire à l’homélie.

Histoire du salut
L’homme jailli des mains de Dieu… est
A l’image de Dieu, c’est-à-dire, à l’image du Christ qui est l’Image. Capable d’aimer, de se donner, de parler, penser, dominer respectueusement la création qu’il doit achever…
A la ressemblance : l’homme vit d’une manière qui corresponde à l’image qu’il est.
Modelé de la terre (il est corps), il a reçu de Dieu son souffle (à la fois souffle de vie et Esprit Saint). Il est habillé de lumière et ne sait pas qu’il est nu.
Cet homme est une créature de Dieu : il doit continuer à progresser, à acquérir une maturité spirituelle pour que tout son être soit divinisé. On peut penser que le Christ prendra, un jour du temps, la nature de la créature humaine pour la mener à sa perfection.
Cet homme comme créature a une limite : il n’est pas Dieu même s’il est appelé à le devenir. Telle est l’ALLIANCE avec Dieu.
Le refus de cette Alliance par l’homme a pour conséquences :
L’Image est enfouie mais jamais perdue.
La ressemblance est perdue comme l’Esprit Saint
L’homme se voit « nu », pauvre créature et la lumière l’a quitté
Les relations avec Dieu sont profondément troublées : l’homme en a peur
Les relations entre les humains sont bouleversées :
- L’homme et sa femme se soupçonnent et tombent dans la domination et la convoitise
- Le frère tue le frère (Caïn et Abel)
- Le mal se propage au point qu’il ne reste qu’un juste, Noé
- La société elle-même est malade : folie de la puissance, domination et tyrannie, refus de la différence, totalitarisme… (Tour de Babel)
Dieu poursuit son dessein bienveillant pour l’homme :
Il appelle Abraham (auquel il fait un promesse : réunir un jour toute l’humanité dans une unique bénédiction), crée un peuple nouveau au sein duquel il choisit une tribu (Juda) une famille (David) pour préparer une famille sainte quand sera venu le temps d’envoyer son Fils prendre une nature humaine de la Vierge Marie. Il devient semblable à l’homme en tout, sauf le péché.
Le Christ, Fils de Dieu UN avec le Père est Fils de l’homme UN avec nous !
Il nous réconcilie avec Dieu en Lui. Il est le premier homme totalement fidèle à Dieu.
Il décide de partager notre souffrance et notre mort : la mort atteint sa nature humaine mais sa divinité tue la mort.
Par le baptême, la confirmation et l’eucharistie, nous sommes en communion réelle, c’est-à-dire spirituelle et physique avec Lui
Nous devenons un frère/une sœur du Christ
un fils/une fille du Père
un temple du St Esprit.
L’image nous est rendue dans sa beauté
La ressemblance nous est rendue possible par la grâce et notre combat spirituel
Nous sommes devenues une créature nouvelle (vêtement blanc de lumière) et un enfant de lumière (cierge du baptême)
Notre progression vers notre « perfection » se poursuit dans le Christ et peu à peu, notre divinisation s’accomplit dans l’Eglise avant d’être totale dans le Royaume de Dieu.
Le climat change. Nous sommes montés à Jérusalem avec le Seigneur et bien vite, nous sommes mis devant son sacrifice, son offrande au Père sur la Croix pour nous, sa mise au tombeau et sa Résurrection découverte au matin de Pâques.
Alors commence le récit de la Dernière Cène à l'atmosphère si pascale.
Adorer, s'offrir, et communier, voilà la participation « consciente, active et fructueuse » à la cette seconde partie de la messe que nous venons de décrire et qui s'achève par la bénédiction et l'envoi en mission « allez dans la paix du Christ », comme autrefois ce fut le cas sur le Mont des Oliviers quand Jésus rassembla les siens avant de disparaître à leurs yeux.
Depuis ce moment, chaque semaine, le dimanche, l'Eglise proclame les Ecritures à la suite d'Israël et surtout à la suite de Jésus. La Parole de Dieu n'est pas faite d'abord pour la lecture privée, chacun avec son livre. La Parole de Dieu est faite pour être proclamée et entendue dans l'assemblée des croyants. Le peuple de Dieu, c'est son « milieu naturel » : La Parole frappe les oreilles du peuple de Dieu et au milieu de ce peuple, retentit la Voix du Fils, le sommet de la Parole. C'est d'ailleurs Lui qui parle tout au long de la Bible ! « Après avoir, à maintes reprises et sous maintes formes, parlé jadis à nos pères par les prophètes, Dieu, en ces temps qui sont les derniers, nous a parlé par Le FILS qu'il a établi héritier de toutes choses, par qui il a fait les siècles. Resplendissement de sa Gloire, effigie de sa substance, ce Fils soutient l'univers par sa Parole puissante. »[6]

Comme Pilate, le païen, ne peut atteindre cette pensée - « Donc tu es Roi », Jésus reprend : « C'est toi qui le dit » ; jamais Jésus ne prend à son compte ce titre humain comme le titre de Messie d'ailleurs. Mais Jésus avec patience poursuit : « je suis venu pour rendre témoignage à la Vérité. Celui qui cherche la Vérité entend ma voix. » Cette manière de dire peut toucher un païen... mais elle ne trouve chez Pilate que le scepticisme : « qu'est-ce que la vérité ? »
Pour les apôtres Jacques et Jean qui demandent à Jésus les premières places dans le Royaume ou «quand Jésus viendra dans son royaume de gloire» et pour les Douze qui les critiquent, un point commun: comme tous les juifs de leur époque, ils pensent que le royaume de Dieu est un royaume qui se manifestera sur cette terre, dans le cadre de l'histoire humaine. Dieu va chasser les Romains, rétablir la royauté en Israël, construire le «Grand Israël» et le cœur des Israélites reviendra vers le Seigneur dans la fidélité au culte et à la Loi. Tout est sur cette terre, dans le cadre de notre histoire humaine.






« Dieu, de toujours à toujours Tu ES ». (Ps 89/2)
Depuis toujours, Dieu CREE pour « combler ses créatures de ses bénédictions
Dieu espérait qu'ils respecteraient tout de même son Fils,