Immaculée Conception
Fichier audio (14 min) pour la fête de l'Immaculée Conception enregistré le 8 décembre
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Fichier audio (14 min) pour la fête de l'Immaculée Conception enregistré le 8 décembre
« Tu as préservé la Vierge Marie de toutes les séquelles du premier péché et tu l'as comblée de grâce pour préparer à ton Fils une mère vraiment digne de lui ; en elle tu préfigurais l'Église, la fiancée sans ride, sans tache, resplendissante de beauté. »
Ce texte de la préface de la fête de l'Immaculée Conception présente l'Église comme la fiancée du Christ, avec les qualificatifs que saint Paul, dans l'épître aux Éphésiens, donne à l'Église que le Christ aime : sans ride, sans tache, resplendissante de beauté, l'Immaculée donc. Cette vision de Marie comme image, comme icône de l'Église est très ancienne. Saint Irénée au IIe siècle écrit : « Marie s'écria prophétiquement au nom de l'Église 'Mon âme exalte le Seigneur'. »
Ce qu'elle est et ce qu'elle doit être, l'Église l'apprend de façon concrète en regardant Marie. « L'Église doit, à partir de Marie, redécouvrir la nature de l'Église. » (Cardinal Ratzinger). Marie est son miroir, la vraie mesure de son être parce que Marie est toute à la mesure du Christ et de Dieu. Marie ne vit que pour le Christ, et l'Église doit faire de même. Marie est tout entière habitée par le Christ et l'Église doit l'être aussi puisqu'elle est la demeure de Dieu dans le monde !
Dieu n'agit pas d'une manière abstraite : Dieu est une personne et l'Église est une personne, une femme. Saint Paul montre l'Église comme un « organisme » : elle est son corps en étant son épouse. C'est l'expérience sur la route de Damas qui a profondément marqué saint Paul: il persécutait les chrétiens et le Christ lui dit : « Pourquoi me persécutes-tu ? » Toucher aux Chrétiens, c'est toucher au Christ.
à Notre Dame de BONSECOURS
9H Laudes 9H30 messe matinale
16H chapelet 16H30-18H adoration du St Sacrement et confessions
18H30 VIGILES 20H MESSE SOLENNELLE
animées par le groupe « La joie du Mélode »
Podcast audio (8 minutes) de l'enseignement enregistré le 7 octobre :
Le début manque, "elles" fait référence aux béguines de Gand au XIIIème siècle.
Au Calvaire, Marie est devenue Mère tout le genre humain racheté, Mère de l'Eglise.
"Elle est de toute évidence la Mère des membres du Christ car elle a coopéré par la charité à la naissance des fidèles qui sont les membres de ce Chef." (St Augustin)
18h15 Vêpres chantées, enseignement et méditation - 19h Messe à Bonsecours
La nativité de Notre Dame est pour nous comme une radieuse aurore qui porte en elle la promesse du salut à venir.
St Jean Damascène appelle cette fête « le jour natal de la joie universelle ».
Vêpres à 18h15, messe à 19h à Bonsecours
La Nativité de la Vierge, vers 1410, Strasbourg, Musée de l'Œuvre Notre-Dame
Marie, par l'Assomption, nous tourne vers la beauté de la fin des temps déjà commencée.
La promesse de Dieu n'est pas vaine. Réalisée pleinement dans le Christ ressuscité, elle l'est déjà dans une créature Marie qui devient la prototype des Elus éternisés, divinisés et ressuscités. Elle est la première accomplie, gage de l'accomplissement des disciples, Aurore du monde à venir, Image du futur de l'Eglise accompli.
Illustrations : Pietro di domenico, XVème ; Benoit XVI et les enfants
La correspondance Marie, Eglise, chaque âme.
H de Lubac écrit : « La vie spirituelle reproduit au-dedans de l'âme le mystère de l'Eglise elle-même. Bannissons toute extériorité. Pas plus de l'âme à Marie que de l'Eglise à l'âme, on ne passe véritablement d'un système d'interprétation un autre. Marie est la première aimée mais en elle, toute âme sainte et d'abord l'Eglise entière dont elle est la « forme » (=le modèle structurant) est aimée également. Le mystère chrétien est un. En Marie, en l'Eglise, en chaque âme. » (ME 321) Ainsi poursuit le cardinal de Lubac le culte marial remplit sa mission critique en purifiant l'Eglise des tentations récurrentes de se penser comme un collectif ou une organisation ; L'Eglise est Quelqu'un.
Illustration : Ms. 520, Bibl. Mazarine, Paris, fin XIVéme
Marie, gage de l'engagement de l'Eglise dans le salut : l'exemple de l'eucharistie
« L'altérité féminine de Marie en tant que telle, altérité évidemment intérieure à l'unité de la nature humaine, est le gage de cet engagement de l'humanité et de l'Eglise dans l'oeuvre du Christ. »[1] Cela se manifeste concrètement dans la célébration de l'Eucharistie. Dans son encyclique Ecclesia de Eucharistia, Jean-Paul II a intitulé un chapitre « à l'école de Marie, femme eucharistique ». On pourrait définir cette place mariale dans l'Eucharistie par l'adage suivant : « Pas d'eucharistie et pas d'Eglise sans l'initiative du Christ relayée par le ministère apostolique masculin. Mais pas d'eucharistie et pas d'Eglise non plus sans réponse féminine et mariale à cette initiative. »[2]
[1] voir p.181-182
[2] p.182
Illustration : Retable Cadard d' Enguerrand Quarton
Contre toute tentation de réduire la foi chrétienne à des valeurs, à des notions fussent-elles dogmatiques, à des idées ; Marie rappelle qu'elle a mis au monde un homme Dieu et que le salut, c'est Quelqu'un, un Visage, un Mystère à accueillir dans la foi, tel qu'il est, sans condition.
Marie modèle des croyants et de l'Eglise
La Mère de Dieu est tout simplement le principe, le prototype et le résumé de la créature humaine coopérant à son salut, en servante de la grâce qui la prévient ; et comme telle, elle est aussi le principe, le prototype et le résumé de l'Eglise. D'ailleurs, le volet marial de Vatican II commence ainsi par une citation de St Augustin : « Marie est vraiment la Mère des membres du Christ ayant coopéré par sa charité à la naissance dans l'Eglise des fidèles qui sont les membres de ce Chef. »La profondeur humaine du consentement de Marie à l'œuvre du salut accompli par son Fils est le signe et le moyen de cet engagement des baptisés dans l'offrande du Christ qui les sauve et transforme leur vie en offrande. Dieu qui nous sauve gratuitement, ne nous sauve pas sans nous et a besoin de quelqu'un d'autre que le Christ pour que le Christ puisse accomplir sa mission. Karl Rahner exprime cela dans une belle prière : « Vierge et Mère sainte, nous venons à toi parce que notre salut est advenu en toi et a été accueilli par toi. Notre vie et notre salut dépendent de façon permanente de ton « oui », de ta foi et du fruit de tes entrailles. »[1] Marie nous apprend à recevoir le salut et à y coopérer dans la grâce.
[1] Voir in Henri de Lubac, la rencontre au cœur de l'Eglise cerf 2006 l'article de Matthieu Rougé sicut Maria ita et ecclesia... p. 176 à 186. Cet exposé doit beaucoup à cet article.Cité p. 183
Photo : cathédrale de Burgos, Espagne
Afin d'entrer plus avant dans la compréhension du mystère de Marie, Mère de l'Eglise, nous débutons aujourd'hui une série de méditations qui se poursuivra jusqu'à la fête de l'Assomption.
Le théologien protestant Karl Barth identifiait ainsi ce qu'il appelait « l'hérésie catholique » : « le dogme marial est au centre du catholicisme. » Dans son magnifique livre Méditation sur l'Eglise - si capital pour le Concile Vatican II - Henri de Lubac répondait : « Il y a une profonde vérité dans cette affirmation de Karl Barth que le dogme marial est au centre du catholicisme... non pas en ce sens qu'il éclipserait le dogme du Verbe Incarné mais en ce sens, qu'il en le dogme critique, celui à partir duquel s'éclairent toutes ses positions décisives » (ME 274) Pour Lubac, il existe des correspondances décisives entre le mystère du Christ et de l'Eglise avec le mystère de Marie. Ce qui est dit de l'Eglise peut être affirmé de Marie et réciproquement. On se rappellera que la Constitution dogmatique sur l'Eglise de Vatican II - Lumen gentium - comporte un chapitre entier sur Marie Mère de l'Eglise.