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  • A propos du sermon du dimanche 23-24 janvier 2010

    Splendeur de la liturgie de la Parole à la Messe.

    sefer torah.jpgEn 518 avant Jésus-Christ, un petit peuple hébreu rentre en Terre Sainte depuis la lointaine terre d'exil de Babylone. Ce sont les plus modestes qui reviennent au pays et leur installation est difficile de bien des manières. Mais ils possèdent un trésor entre leurs mains : le livre de la Parole de Dieu en partie écrit. Alors le scribe Esdras et le gouverneur Néhémie les convoquent sur la place du Temple encore bien en ruine : on dresse une estrade, le scribe Esdras lit alors la Parole de Dieu toute une matinée, il lit et s'arrête pour que les lévites puissent traduire au peuple les saintes paroles de Dieu. On chante l'alléluia, le peuple pleure de joie et quand on renvoie la foule après la lecture, Esdras leur rappelle : « Aujourd'hui il ne faut pas pleurer. La joie du Seigneur est notre rempart. »[1]

                La première grande liturgie de la Parole vient d'avoir lieu.

                Désormais le peuple d'Israël va prendre goût à cette proclamation commune de la Parole de Dieu. Chaque sabbat, dans les salles d'étude que sont les synagogues disséminées dans tout le pays, la Parole de Dieu retentit, proclamée, chantée, acclamée, efficace.

                Cinq siècles plus tard, Jésus est élevé à Nazareth et son père le conduit chaque semaine à la synagogue pour la liturgie de la Parole qui est célébrée. Au fil des siècles, elle s'est développée, elle s'est organisée. Elle est devenue une sainte habitude. Et même si les hommes se retrouvent durant la semaine, chaque soir, pour une étude commune des livres de la Bible, le jour du Sabbat la Parole de Dieu est dignement fêtée : on la sort solennellement de l'Arche qui la contient, on la montre au peuple qui chante l'Alléluia... Certains jours de fête, on voit même les plus pieux danser avec les rouleaux de la sainte Parole.

                Un jour, devenu adulte, Jésus revient à Nazareth[2] qu'il a quitté quelque temps avant pour s'établir à Capharnaüm au bord du lac de Tibériade. Le jour du sabbat, comme de coutume, il se rend à l'assemblée de la synagogue. Il connaît tous ceux qui sont dans la pièce. Selon les habitudes juives, on lui propose de faire une des lectures du jour : en effet, le rythme des lectures avait été établi. On lisait toujours un extrait de la Loi (= les Cinq premiers livres de la Bible, la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome). Puis on lissait un extrait des livres des prophètes et un extrait d'autres livres. En tout trois lectures. On propose donc à Jésus de lire la seconde : il proclame alors un passage du prophète Isaïe.

                Puis la lecture finie, il s'assied. On attend qu'il prenne la Parole pour expliquer le texte lu. Alors Jésus dit : « Aujourd'hui cette Parole que vous venez d'entendre s'accomplit ». Ce n'est pas seulement une lecture, une parole, un texte : c'est un événement. Jésus parle au milieu de son peuple et cette Parole est efficace. Elle produit ce qu'elle annonce.

                A la fin de sa vie sur terre, autant pour les pèlerins d'Emmaüs que pour les apôtres réunis autour de lui, Jésus à nouveau proclame la Parole : aux pèlerins d'Emmaüs, il déclare : «O Cœur sans intelligence, lents à croire tout ce qu'ont annoncé les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Christ endurât ces souffrances pour entrer dans sa gloire. Et commençant par Moïse et parcourant tous les prophètes, il leur interpréta dans toutes les Ecritures ce qui le concernait. »[3]  Et aux apôtres sur le mont des Oliviers, au moment de les quitter, « il faut que s'accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la Loi de Moïse, les prophètes et les psaumes. Alors il leur ouvrit l'esprit à l'intelligence des Ecritures. »[4] Cette Ecriture comprise dans le Christ introduit dans la compréhension de la personne et de la vie de Jésus ; cette Ecriture annonce le salut dans le Christ et le réalise selon la promesse faite dans la synagogue de Nazareth. Le cœur des disciples d'Emmaüs devient « tout brûlant au-dedans d'eux quand il leur parlait en chemin, quand il leur expliquait les Ecritures. »[5]

    Christ enseignant.jpg            Depuis ce moment, chaque semaine, le dimanche, l'Eglise proclame les Ecritures à la suite d'Israël et surtout à la suite de Jésus. La Parole de Dieu n'est pas faite d'abord pour la lecture privée, chacun avec son livre. La Parole de Dieu est faite pour être proclamée et entendue dans l'assemblée des croyants. Le peuple de Dieu, c'est son « milieu naturel » : La Parole frappe les oreilles du peuple de Dieu et au milieu de ce peuple, retentit la Voix du Fils, le sommet de la Parole. C'est d'ailleurs Lui qui parle tout au long de la Bible ! « Après avoir, à maintes reprises et  sous maintes formes, parlé jadis à nos pères par les prophètes, Dieu, en ces temps qui sont les derniers, nous a parlé par Le FILS qu'il a établi héritier de toutes choses, par qui il a fait les siècles. Resplendissement de sa Gloire, effigie de sa substance, ce Fils soutient l'univers par sa Parole puissante. »[6]

                Cette Parole est efficace dans le cœur de ceux qui écoutent. En effet, l'audition liturgique et recueillie de l'Evangile purifie l'auditeur de ses péchés : quand les fidèles acclament le Christ après la proclamation de l'Evangile, en chantant « louange à Toi Seigneur Jésus », le prêtre en vénérant le livre prie ainsi : «  que ces paroles évangéliques purifient le peuple de ses péchés. » La proclamation liturgique de l'Evangile est un acte efficace de salut accompli par le Christ. Et c'est le Christ qu'on acclame...Pas le livre ! Le Catholicisme n'est pas une religion du livre contrairement à ce qui est dit. On acclame le Christ  par une parole qui s'adresse directement à Lui, mystérieusement présent au milieu des siens : « Louange à toi Seigneur Jésus ». On comprend la parole de St Ignace d'Antioche : « Je me réfugie dans l'Evangile comme dans la présence corporelle de Jésus-Christ ».

     Puis le livre disparaît : le Christ est là au milieu des siens, il a parlé et d'une certaine manière il continue à s'adresser à ses disciples par la parole du prêtre qui représente le Christ Tête et Pasteur de son peuple. On a porté solennellement le livre de s Evangiles dans la procession d'entrée mais après la proclamation, le livre s'efface, Le Christ est là.

                Cette efficacité se poursuit dans la seconde partie de la messe où le sacrifice unique du Christ, sa Mort et Sa Résurrection, est offert au Père et reçu en communion.


    [1] Voir livre de Néhémie 8
    [2] St Luc 4/16-21
    [3] St Luc 24/25-27
    [4] St Luc 24/44-45
    [5] St Luc 24/32
    [6] Épître aux Hébreux 1/1-3. épître lue le jour de Noël.

  • Homélie pour la Divine liturgie du 22 janvier 2010

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    Epître du jour : Deuxième lettre de saint Pierre Apôtre - Chapitre 1/1-4

    Dieu nous a fait don des grandes richesses promises, et vous deviendrez participants de la nature divine

     

             Voilà le verset central que je voudrais commenter devant vous ce soir, un des textes les plus osés du Nouveau Testament.Nous ne sommes pas simplement enfants de Dieu par image, par manière de dire mais nous le sommes au point de participer à la nature divine. St Pierre ici complète profondément St Paul !

    C'est dans la lumière de la réflexion des premiers siècles chrétiens et des premiers Conciles, sur le Christ et sur la Trinité qu'a jailli la compréhension du mystère profond de l'homme désigné par cette expression devenue si commune : la personne humaine. Il s'agissait de rendre compte avec le plus de respect et de minutie possibles du mystère du Christ, vrai Dieu et vrai homme en une seule « réalité » qu'on allait appeler « personne ». Il s'agissait de rendre compte du fait inouï que le Fils de Dieu incréé avait assumé une nature humaine créé, en un seul « être » qu'il fallait inventer car le mot n'existait pas. Mais en même temps, en sens inverse, cette assomption de la nature humaine par la nature divine traçait un chemin de la nature humaine vers la nature divine pour chaque homme uni au consubstantiellement au Christ, ne faisant qu'un être avec Lui comme dit St Paul.

    Chaque être humain est une individualité : un être unique, sociologique, tourné vers son monde intérieur, la conscience de lui-même, qui passe par les âges de la vie et qui selon sa psychologie, s'approprie les qualités de sa nature.

    Cette individualité humaine doit être PERSONNIFIEE car cette individualité humaine naturelle est une personne possible, elle en a les capacités puisqu'elle est créée à l'image de Dieu. Mais cette individualité doit être faite personne. La personne ne s'ajoute pas à l'individualité naturelle ; la personne reprend cette individualité naturelle et assure son dépassement de l'humain seul vers l'autre (son semblable) et vers l'Autre (le Dieu transcendant) car comme le dit St Paul dans les Actes des Apôtres : « c'est en Dieu que nous vivons, que nous nous mouvons et que nous sommes. »

                Ce dépassement, cette personnification se fait d'abord dans l'ouverture à l'autre humain, mais n'atteint toute sa plénitude que dans la rencontre avec Dieu et l'accueil de la pensée que Dieu a de lui. Comme dit St Maxime le Confesseur , le moi le plus intime de la personne est « une identité par grâce » même si cette grâce personnelle s'appuie sur l'individualité humaine de chacun.  L'accomplissement de la personne humaine se fait dans la rencontre avec Dieu, plus même, comme dit St Pierre « dans la participation à la nature divine. »

                Cet accomplissement qui est cette participation à la nature divine, se fait dans le CHRIST. La personne est à l'image du Christ et dans le siècle futur, elle s'accomplira parfaitement comme dit St Jean « car le voyant tel qu'il est nous lui serons semblables» Notre vie est donc l'histoire de ce passage, par dépassement de grâce, de l'être naturel à l'être personnel, c'est-à-dire à l'être christique par le re-modèlement complet de notre individualité naturelle en Christ. C'est ce que l'Orient appelle la structure théandrique - divino-humaine - de l'homme en Christ. St Basile exprime cela de façon concise et frappante : « l'homme est une créature qui reçut l'ordre de devenir dieu. » Ou St Maxime le Confesseur : « l'homme est appelé pour devenir une personne, à réunir par l'amour, la nature créée avec la nature divine par acquisition de la grâce. »

    En Christ donc la nature humaine est déifiée, tel est le mode personnel d'exister. Tel est le passage de l'homme ancien  à l'homme nouveau pour parler comme St Paul. C'est ce que la philosophie bien souvent pressent et explicite dans l'idée que l'homme se réalise en se dépassant. Gabriel Marcel le philosophe a donné une bonne définition : «exister pour la personne, c'est se faire mais en se dépassant. La devise de la personne, ce n'est pas sum, mais sursum»

  • Divine Liturgie

    Célébration de la Divine Liturgie, le 22 Janvier à St Pierre de Nancy

     Fête de Saint Apôtre Timothée et du st martyr Anastase le Perse.

    La célébration de l'Eucharistie, mémorial de l'œuvre rédemptrice du Christ et sacrement de sa présence dans l'Eglise, est le centre et le sommet de toute la liturgie chrétienne.

    La liturgie romaine a sa place sous le signe de la sobriété et de la simplicité. La liturgie orientale frappe par la longueur et la complexité des cérémonies, mais aussi par l'atmosphère sacrale et solennelle dans laquelle elle se déroule. Caractère sacral qui se concilie d'ailleurs sans difficulté apparente avec un aspect populaire et familier.

    En Orient, la liturgie eucharistique est appelée « Sainte et Divine Liturgie » par les Eglises de traditions byzantines. Celle, célébrée communément, est dite de saint Jean Chrysostome.

    Aperçu video


    Afin de vous permettre de mieux suivre la célébration, voici brièvement résumé le déroulement de cette messe :

    1 - La Liturgie commence par la préparation des oblats (on se sert de pain levé). Ce rite complexe et riche de symbolisme s'accomplit « en privé » par le prêtre et (éventuellement) le diacre.

    2 - A la fin de la préparation des oblats, c'est toute l'église qui est « préparée » : toute l'église est sanctifiée par un grand encensement.

    3 - Peut maintenant commencer la liturgie des catéchumènes. Elle s'ouvre par la grande bénédiction avec l'évangéliaire (Béni soit le règne...) et continue avec la grande litanie de paix, sorte de prière universelle. Suivent ensuite les trois antiennes du jour entrecoupées par de petites litanies. Au milieu, on chante l'hymne « O Fils unique et Verbe de Dieu », véritable Credo.  

    Pendant qu'on chante les Béatitudes, on se prépare pour la procession avec l'évangéliaire (Petite Entrée). Puis on chante les tropaires du jour (pièces  poétiques qui sont propres à chaque liturgie).

    Suit le chant du Trisagion (Dieu Saint, Dieu Saint et Fort...) Puis la lecture de l'Epître(l'Apôtre), l'Alléluia, l'Evangile et l'homélie.

    4 - Commence maintenant la Liturgie des fidèles, précédée encore d'une litanie (litanie instante). Quand l'église est à nouveau encensée, on se prépare pour la procession des oblats (Grande Entrée) au chant de l'hymne des Chérubins.

    Une fois les oblats posés sur l'autel, on se prépare au baiser de paix par une litanie d'intercession. On se donne la paix. La paix donnée, on peut réciter le Credo.

    A la fin du Credo, nous sommes invités à nous tenir bien et avec crainte ; c'est le dialogue de la préface, le Sanctus, la consécration, et l'élévation.  Après avoir commémoré la Sainte Vierge, les Saints, les vivants et les défunts, on introduit le Notre Père par une nouvelle litanie. Puis vient la fraction du pain et la communion. Après la communion, les prières d'action de grâce, la bénédiction finale et le Renvoi.

    5 - Après la cérémonie, on distribue le pain bénit ; c'est le reste du pain qui n'a pas servi pour l'Eucharistie. On le prend pour le donner aux malades ou à ceux qui n'ont pas pu venir à la Liturgie.

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  • SEMAINE DE PRIERE POUR L’UNITE DES CHRETIENS : 18-25 JANVIER

    Deux événements dans notre paroisse cette année :

    Un temps de prière avec la communauté protestante de Nancy

    • Jeudi 21 Janvier,

    20h30, Notre Dame de Bonsecours
    veillée de prière pour l'Unité des Chrétiens
    pour toute la ville de Nancy.

     

    Un temps de prière en union avec les Frères Orthodoxes et les Chrétiens d'Orient

    • Vendredi 22 Janvier, dans le cadre de la semaine de prière pour l'unité des Chrétiens :

    18h, Saint Pierre
    Divine Liturgie
    célébration de la messe selon le rite de St Jean Chrysostome
    par le Père Dominique,
    aumônier catholique des Sœurs de la Trappe d'Ubexy (88)
    chantée par le choeur « La joie du mélode »

    Père Dominique Acey.JPGTous les Quinze jours, dans la crypte de St Pierre, cette divine liturgie est célébrée en roumain par la paroisse roumaine orthodoxe de Nancy à qui notre communauté catholique prête cette chapelle. Nous pouvons tout particulièrement prier pour eux.

    Cette divine Liturgie célébrée en français nous rappelle aussi que dans l'Eglise Catholique tous les fidèles ne sont pas latins comme nous ! Dans l'Eglise Catholique, unis au Pape, nous avons des frères qui célèbrent la liturgie dans d'autres rites que les nôtres - les mêmes que leurs frères restés orthodoxes et séparés de Rome. Nous pouvons prier pour ces frères de Terre Sainte, du Moyen Orient, d'Egypte, d'Ukraine, d'Inde, d'Arménie... ils sont comme un pont entre l'Orient et l'Occident, permettant à l'Eglise de respirer, comme disait Jean Paul II, de ses deux poumons.

     

  • Jean de Gorze

    curé et moine

    (saint du diocèse de Nancy et Toul)

    Jean de Gorze, parfois appelé Jean de Vandières, né vers 900 à Vandières, fut d'abord curé puis abbé de Gorze. Sa fête est le 27 février

    Né dans une famille paysanne riche et pieuse, il reçoit une éducation soignée à Metz puis au monastère bénédictin de Saint-Mihiel. À la mort de son père, il revient assurer la gestion du domaine familial, puis le comte Ricuin lui donne en bénéfice l'église Saint-Pierre de Vandières ; de la même façon, un noble du nom de Warnier lui offre l'église Saint Laurent de Fontenoy-sur-Moselle près de Toul. La proximité de Toul lui permit de rencontrer Ainold, archidiacre de la ville qui exerça sur lui une profonde  influence.

    Jean de Vandières, au milieu même de son activité pastorale, aspire à une vie d'ascèse et cherche sa voie. Il se rend en Italie et visite des monastères. De retour en Lorraine, il recherche comment vivre : Il entend parler d'un reclus de Verdun, un certain Humbert. Il se rend près de lui, reste avec lui, partage ses austérités et sa prière. Puis, il apprend l'existence d'un autre solitaire dans la vallée de l'Argonne : il s'agit de Lambert, homme simple, une sorte de fou du Christ. Jean va passer quelque temps avec lui.

    Puis il part en pèlerinage à Rome avec quelques compagnons. Arrivés à Rome, ils vénèrent le tombeau de St Pierre et les autres sanctuaires, puis, ils décident de partir plus loin et d'aller au Mont Gargan où l'on dit que St Michel est apparu. De passage au Mont Cassin, Jean s'informe. À son retour en Lorraine, Jean reprend sa vie d'ermite auprès d'Humbert et de Ainold, ancien archidiacre de Toul. Tous trois, ne trouvant pas dans le pays de monastères aptes à mener une vie régulière, décident de s'expatrier. Ils veulent aller vivre en Italie, du travail de leurs mains, à l'exemple de l'Apôtre St Paul et des premiers moines de l'antiquité.

    Mais l'évêque de Metz Adalbéron, mis au courant de leur projet, leur propose de réaliser leur vœu à Gorze. C'est ainsi qu'en 934, Jean de Vandières et ses amis entrent à l'abbaye de Gorze qui est proche de la ruine. Ils vont réformer le monastère et établir la règle bénédictine, permettant bientôt à l'abbaye de devenir le fer de lance d'une réforme monastique qui s'étendra à tout le Saint Empire

    En 953 ou 954, il accepte de conduire une ambassade au nom de l'empereur du Saint Empire Otton Ier soucieux du sort des Chrétiens en terre sous domination musulmane,  auprès du calife de Cordoue, Abd al-Rahman III, mission qui n'était pas sans danger. Jean attendit trois ans avant d'être reçu par le calife. Sans doute s'était-il établi dans une communauté chrétienne où il put compléter ses connaissances en sciences profanes. Après avoir remarqué sa ténacité et son courage, le calife lui accorda une entrevue qui se déroula apparemment fort bien. On lui ordonna de se présenter devant le calife en tenue de gala. On lui remit dix livres de numéraire pour lui permettre de se procurer le nécessaire. Jean remercia le calife de sa munificence. Puis, il lui fit cette réponse digne d'un moine : "Je ne méprise pas les dons du roi, néanmoins je ne m'habillerai pas autrement que ma profession ne me le permet".Ceci ayant été rapporté au calife, "Je reconnais bien là, dit ce dernier, la fermeté de son caractère. Qu'il vienne couvert d'un sac, s'il veut. Je le recevrai volontiers, il me plaira d'autant plus. Donc, ni burnous, ni rien qui soit d'une autre couleur que le noir."

    A son retour, il devint abbé de Gorze en 967, abbé de la communauté et principal animateur du mouvement de réforme issu de Gorze, pénétrant dans plus de 70 monastères.

    Cest un homme de prière. Il connaît par cœur les psaumes qu'il rumine tout au long des veilles. Son biographe nous rapporte "qu'il parcourt point par point le plus souvent possible les Moralia de St Grégoire, en retient de mémoire presque tout le contenu de sentences, au point que dans les échanges et les discussions qu'il a avec ses confrères, tout son discours découle de cet ouvrage. » Il ne lit pas moins Augustin, Ambroise, Jérôme et tout auteur ancien qui lui tombe entre les mains... Il est attiré également par l'exemple des premiers moines, tels qu'Antoine, Paul, Hilarion, Macaire, Pacôme et les autres amateurs de désert comme St Martin et St Germain d'Auxerre." Il voudrait bien les égaler. Il sait par cœur la vie d'un saint oriental, Jean l'Aumônier, jadis patriarche d'Alexandrie. »

    Il meurt le 7 mars 974, ayant dépassé l'âge de 70 ans.

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    Otton Ier et le pape Jean XII
  • Meilleurs voeux

    ange_baroque.jpgGeorges le Tallec, notre diacre, et moi-même votre curé, sommes très heureux de souhaiter à tous les paroissiens de St Pierre Notre Dame de Bonsecours et à tous les lecteurs inconnus de ce blog, une très heureuse et sainte Année 2010.

    Que notre foi s'affermisse encore par la grâce de Dieu et notre engagement personnel, que notre espérance se manifeste dans une vie chrétienne toute orientée vers le Christ qui vient et que notre charité soit sans faille, chaleureuse, douce et délicatement inventive.

    En toute cordialité en Christ.