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Vie de saints

  • 23ème dimanche C

    gisant de Saint Mansuy transféré en la cathédrale de Toul

     

             En ce 4 septembre, notre diocèse honore avec gratitude St Mansuy son 1er évêque au milieu du 4ème siècle.

             Dès la fin du 3ème siècle et au début du 4ème siècle, l’Evangile apporté à Toul et dans notre région, par des militaires avec l’exemple de la fidélité à la foi jusqu’au martyre,  de la légion thébéenne – c’est-à-dire copte - (massacrée fin 3ème à Agaune en Suise)

            

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  • Saint Bernard 2

    Huile-peinte-XVIe-debut-XVIIe-siecle-Conseil-general-lAube-Noel-Mazieres_0_729_882.jpgChers amis,

    nous poursuivons notre étude de St Bernard.

     

    La 1ère fois,  je vous avais envoyé une vie de St Bernard et un texte de lui, intitulé « j’aime pour aimer ». CLIC

     

    Cette 2ème fois, je vous envoie plusieurs documents.

    1 – un résumé de la pensée de St Bernard sur la vie chrétienne. Ce qu’il vit, à son avis, est pour tous les hommes. La vie « mystique » n’est pas différente de la vie chrétienne habituelle. Elle est cette vie chrétienne plus intensément vécue dans la grâce et la charité, avec parfois pour certains, une certaine anticipation de la gloire.

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  • A la rencontre d’un grand spirituel lorrain

    Frère Laurent de la Résurrection

    de Lunéville  Carme du 17èmesiècle

    4 rendez-vous pour mieux le connaître

    et s’initier à sa méthode de prière.

     

    Dimanche 13 janvier 2019  Salle MAGDALA SOUS L’ÉGLISE ST PIERRE, rue Lionnois à 16H30

    1erConcert lecture de Frère Laurent  par Martine Boiché

    Lecture d’extraits des lettres d’accompagnement spirituel du Frère et en contre point extraits de musique d’Elisabeth Jacquet de la Guerre, compositrice et claveciniste française, la plus célèbre compositrice de l'Ancien Régime sous Louis XIV et Louis XV.

     

     

    Samedi 19 janvier 2019 au CENTRE SPIRITUEL,  après la messe de 9H

    « Frère Laurent dans son époque » par Père Jacques Bombardier

    Une belle promenade dans le 17èmesiècle lorrain et français, siècle merveilleux de créativité, mystique, ravagé par les guerres et les luttes religieuses…

     

     

    Samedi 26 janvier 2019 au CENTRE SPIRITUEL, après la messe de 9H

    Lecture du Frère Laurent par Martine Boiché.

    Biographie de Frère laurent de la Résurrection.et commentaire sur les textes qu'il nous a laissé.

     

     

    Dimanche 3 février 2019   Salle MAGDALA SOUS L’ÉGLISE ST PIERRE, rue Lionnois à 16H30

    2èmeconcert lecture de Fr Laurent par Père Jacques Bombardier.

    Lecture des Maximes spirituelles du Frère Laurent et, en contre point musical, extraits de musique de Marin Marais (1656-1728) à la viole de gambe, élève de Monsieur de Sainte Colombe.

  • Jubilé de la naissance de Saint Philippe Néri

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    Le Saint de la joie chrétienne

    Saint Philippe Néri, appelé par le Pape Jean-Paul II “le Saint de la joie chrétienne”, est né le 21 juillet 1515 il y a 500 ans. Ce dossier vous présentera en des mots simples son histoire et celle de la Congrégation de l'Oratoire qu'il fonda à Rome au XVIe. siècle ainsi que l’actualité des maisons oratoriennes en France.
    Elles entrent dans une année de Jubilé. Ce dossier vous apprendra l’essentiel sur cette démarche. 

    Télécharger le dossier

  • Saint Joseph Vaz

    1.png         Hier 14 janvier 2015 le Pape François a canonisé le Père Joseph VAZ de l’Oratoire de Goa, fondateur de l’Eglise du Sri Lanka (anciennement Ceylan). Dans la joie de cette canonisation, je vous présente le nouveau saint :

             Né le 21 avril 1651 à Goa en Inde, dans une famille catholique issue de la caste des Brahmanes, Joseph de langue konkani apprend le Portugais et le latin et étudie dans deux grandes institutions de Goa : le collège St Paul des Jésuites et l’Académie St Thomas pendant son séminaire. Il est ordonné prêtre pour le diocèse de Goa à 25 ans. 

             Comme tous ses concitoyens, Joseph suit de très près les événements de Ceylan : les Hollandais ont chassé les Portugais en 1658 et ils exercent une véritable dictature qui oblige les quelques catholiques de l’île à vivre dans la clandestinité. Joseph se porte volontaire pour aider ces chrétiens mais on l’envoie d’abord dans la mission de Kanara dans l’Inde du Sud.

             Il revient à Goa en 1684 et fonde avec quelques prêtres l’Oratoire St Philippe Néri de Goa. Sa communauté lui donne la permission de partir à Ceylan où il entre déguisé en paysan par le port de Jaffna. Il réconforte et développe les communautés chrétiennes qu’il rencontre et exerce son ministère très souvent de nuit. Il lutta de toutes ses forces contre les divisions internes aux Catholiques en raison des castes. Arrêté comme espion portugais, il est mis en prison… et apprend le cingalais. Il impressionne ses gardes par sa sainteté. Il est libéré par le roi de Kandy.2.png

             En 1692, il s’installe alors à Kandy capitale d’un petit royaume indépendant au centre de l’île. C’est le centre de sa mission et il faut de nombreux voyages. Il apprend la langue locale. « Un miracle de la pluie – il obtient par son intercession des chutes de pluie là où des moines bouddhistes avaient échoué – et son dévouement auprès des malades lors d’une épidémie de variole lui attire la bienveillance du roi et la liberté de prêcher… même dans les zones contrôlées par les Hollandais. »

             En 1697 des compagnons de l’Oratoire le rejoignent à Colombo et Joseph Vaz apprend qu’il est nommé par l’évêque de Cochin (au Kerala) vicaire général de Ceylan. À Kandy, il construit une nouvelle église et à la demande du roi, traduit plusieurs livres du portugais dans la langue locale. Dans son œuvre de réconfort souterrain à la communauté persécutée, il fonda plus de 15 églises et 400 chapelles. Sa traduction de l’Evangile dans les deux langues du pays, le tamoul et le cingalais, fut également très précieuse.

             Des renforts de missionnaires en 1705 permettent à Joseph Vaz d’organiser l’Eglise locale, en 8 districts, selon les différentes castes, avant de réunir ces différentes communautés en une seule Eglise. La faveur royale lui est toujours accordée.

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            Joseph Vaz est infatigable. En 1710 alors que sa santé est déjà compromise il fait une longue tournée missionnaire avant de commencer sa retraite spirituelle au cours de laquelle il meurt à 59 ans le 16 janvier 1711.

    canonisation à Colombo par le Pape François le 14 janvier 2015.

    voir la messe de canonisation sur Ktotv 

     

  • Pèlerinage aux sources de la foi dans notre diocèse.

    Trente cinq paroissiens de St Pierre se sont rendus en pèlerinage aux sources de la foi dans notre diocèse, à Toul sur le tombeau de St Mansuy premier évêque dans la seconde moitié du 4ème siècle puis à Soulosse au tombeau de St Elophe et à Grand au tombeau de Ste Libaire, deux martyrs sous Julien l’Apostat (362-365). Ces martyres sous Julien l’Apostat et l’arrivée de St Mansuy montrent que l’évangélisation de notre région est plutôt tardive. Ainsi les grandes persécutions précédant la Paix de l’Eglise par Constantin en 313 n’ont pas sévi chez nous.

    Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y avait pas de chrétiens ! mais ils étaient si peu nombreux  et sans doute très effacés. Le fait que St Mansuy ait édifié son oratoire hors les murs de la ville gallo-romaine de Toul, au futur faubourg St Mansuy, en est une confirmation.

                Cet oratoire fut dédié à St Pierre : cette décision de notre premier évêque donne une orientation toute claire : le lien apostolique de notre Eglise est avec Pierre… tout comme celui de Lyon est avec Jean.

    Voici quelques photos de ce pèlerinage avec des temps de prière sur chaque tombeau :

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    MANSUY : la chapelle en ruines qui fut élevée au dessus de son tombeau. On devine les deux descentes dans la crypte de chaque côté de ce que fut l’autel.

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    Sur le tombeau de St Elophe, la très belle église gothique et le magnifique tombeau renaissance de St Elophe, portant sa tête sur son cœur : signe de l’unification de tout son être, l’intelligence (la tête) étant passée dans le cœur !

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    Les reliques de St Elophe rendue par la cathédrale de Cologne qui les avait reçues de St Gérard au Xème siècle, en repentance pour la destruction de la cathédrale de St Dié.

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    L’église St Elophe sur sa colline, pendant que les pèlerins se rendent au lieu du martyre de St Elophe, au bord du Vair, la chapelle Ste Epéotte.

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    A Grand, sanctuaire construit dans els années 70-140 de notre ère, accueillait beaucoup de pèlerins venant se faire soigner auprès de Apollon.

    213 Visite de l'empereur Caracalla.

    309 : Visite l'empereur Constantin Ier. C'est dans le temple d'Apollon de Granum que Constantin aurait adopté le culte solaire de Sol Invictus, comme le confirment les monnaies qu'il frappe à l'époque, dédiées à SOLI INVICTO.

    362 :martyre de saint Élophe et de sainte Libaire sous le règne de l'empereur Julien l'Apostat.

    La ville de Grand était équipée d’un magnifique amphithéâtre :

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    Le groupe dans l’amphithéâtre. Puis nous sommes allés voir la magnifique mosaïque d’une des basiliques de la ville sanctuaire.

    Non loin de là, à la seconde borne milliaire, Ste Libaire fut martyrisée. Nous nous sommes rendus auprès de la chapelle en réfection pour prier :

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  • Voyage du pape en Angleterre et béatification du cardinal John Henry Newman

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    Pendant son étonnant voyage en Angleterre que la presse annonçait comme un fiasco -ce que continue de faire d'ailleurs la presse française, de dépit peut-être ? - et qui fut très réussi, le Pape a parlé longuement (c'est tout le thème des 17 discours) de la place des chrétiens dans une société sécularisée et multi-confesionnelle...ce n'est pas seulement le cas de l'Angleterre mais de tous les pays européens et il a présenté le cardinal Newman ce grand intellectuel du XIXème siècle qu'il a béatifié à Birmingham le dimanche 19 Septembre.

    Voici pour vous mettre en bouche, le discours du Pape devant les deux chambres réunies à Westminster Hall et sa présentation de Newman à la veillée de prière le soir du samedi 18 à Hyde Park.

    Voici également une biographie du cardinal John Henry Newman

  • Homélie pour la fête du sacré coeur

    Sainte_Gertrude.jpg            Une phrase rythme le chapitre 15 de St Luc dont est extrait l'Evangile de ce jour. « Il y a plus  de joie au Ciel pour un pécheur qui se convertit que pour 99 justes qui n'ont pas besoin de conversion... Il y a plus de joie chez les Anges de Dieu et, à la fin du chapitre, c'est le Père lui-même qui explique sa joie parce que le fils prodigue est revenu : il était mort et il est vivant. » Cette phrase, provocatrice et presque scandaleuse, proclame la joie de Dieu à faire miséricorde au pécheur repentant, le désir de Dieu de pardonner, l'infinie miséricorde dont nous pouvons sans cesse nous approcher.

                Ste Gertrude de Helfta en Saxe (1256-1302) a reçu du Seigneur confirmation de cette page de l'Evangile et même une explicitation de cette joie divine de la miséricorde.

    Moniale bénédictine très marquée par st Bernard, Ste Gertrude, d'une très vaste culture humaniste, connaît une grande vie d'intimité avec le Seigneur. Elle consigne cette expérience spirituelle dans un livre - le Héraut de l'Amour divin - dont le livre II est seul directement  de sa main. C'est le commencement de la dévotion au Cœur du Christ, une de ses premières manifestations au XIIIème siècle avant de connaître bien des développements au cours de l'histoire de l'Eglise.

                Ste Gertrude, souvent malade, était gagnée par la tristesse de ne pouvoir aimer le Christ  dans une grande fidélité, une grande application à l'office et à la méditation de la Parole de Dieu. Elle écrit alors : « Le Seigneur ne supportant pas cette tristesse lui présenta comme de ses propres mains,  son cœur divin comme une lampe ardente en disant : voici mon cœur auquel en toute confiance tu demanderas de compléter pour toi ce que tu ne peux pas faire. 

                Et ce passage qui est un commentaire de l'Evangile de ce jour :  « Une autre fois, le Seigneur me dit : chacun des deux battements de mon cœur opère de trois manières le salut des hommes. Le premier battement est ordonné au salut des pécheurs, le second au salut des justes.

                Par le premier je m'adresse au Père pour l'incliner à la miséricorde, puis je m'adresse aux élus pour excuser devant eux le pécheur avec la fidélité d'un frère et les inciter à prier pour les pécheurs. Je m'adresse enfin au pécheur lui-même pour l'appeler avec miséricorde à la pénitence et attendre sa conversion avec un grand désir.

                Par le second battement je m'adresse au Père pour que nous réjouissions ensemble du salut des justes dans le cœur desquels je trouve maintenant beaucoup de joie. Ensuite je m'adresse à la cour céleste pour qu'elle loue la vie sante des justes et me rende grâce de tous les bienfaits que j'accorde aux justes. Enfin je m'adresse aux justes eux-mêmes pour le aider avec tendresse et les encourager à progresser sans trêve.

                De même que chez  l'homme rien n'interrompt le battement de son coeur,  ainsi rien ne pourra contrarier, ralentir ou interrompre  en moi ces deux battements de mon cœur divin. »

                Ste Gertrude nous fait donc découvrir la vie divine ainsi que la vie des saints et de la cour céleste, comme rythmée par les deux battements d'amour du cœur du Christ, un battement d'intercession pour les pécheurs et un battement de joie pour le perfectionnement des justes. Comme un frère aîné, le Christ qui incline le Père à la miséricorde, « excuse » les pécheurs devant les saints, supplée aux déficiences invincibles des justes pour les apaiser et entraine les justes et les élus dans une grande action de grâce pour le salut apporté par son mystère pascal et pour le développement intérieur sans fin des justes.

                Quelques siècles plus tard, le Curé d'Ars situera la place du prêtre exactement dans ce battement du coeur de Jésus. St Jean Marie Vianney, comme prêtre, se joindra à la prière du Christ pour incliner le Père à la miséricorde, intercédera et excusera les pécheurs, n'aura de cesse d'obtenir, à tous les prix, la conversion des pécheurs et ne saura comment rendre grâce à Dieu pour son salut offert et son amour des hommes, pour cette réconciliation dont parlait St Paul. Comme le Christ, le St Curé d'Ars aura même l'intuition de suppléer à ce que les « pauvres pécheurs » comme il disait ne pouvaient faire.

                « L'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l'Esprit Saint » écrivait St Paul aux Romains. C 'est donc, en chaque disciple que nous sommes, que l'amour est donné, ce même amour étonnant que Jésus annonçait et qu'il confirma à Ste Gertrude. C'est ce torrent de miséricorde qui envahit notre cœur de croyant : qu'en faisons-nous ? Nos paroles, nos actes, nos pensées sont-elles inspirés par la miséricorde divine, par son amour ? C'est l'appel insistant que cette fête du Sacré Cœur nous adresse : au nom du Seigneur laisse-toi aimer par le Christ et à ton tour, aime tes proches avec miséricorde, à l'imitation du Père, du Fils de l'Esprit des Anges et de toute la cour céleste. Amen.

  • St Philippe Néri

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    En cette clôture de l'année sacerdotale où nous avons prié pour tous les prêtres de l'Eglise  en invoquant de saints curés, nous pouvons prier par l'intercession de St Philippe Néri (1515-1595).

                Ce toscan venu à Rome à l'âge de 16-18 ans a commencé un riche apostolat dans la Ville éternelle en ruine à la suite du Sac de 1527, comme simple laïc. Appelant à la sainteté dans les boutiques et sur les places de la ville le jour, il est la nuit dans les Catacombes de St Sébastien pour se « rafraîchir » à la sainteté des martyrs qui y sont enterrés et pour prier le St Esprit.

                A la Pentecôte 1544, il est envahi par l'Esprit. Sa charité déborde et à l'apostolat, il joint le service des malades en particulier à l'hôpital des Incurables et le service des pèlerins qui arrivent de plus en plus à Rome.

                Sous la douce mais ferme pression de son père spirituel, il accepte d'être ordonné prêtre en 1551.

                Levé très tôt il confesse ceux qui le désire et se tient à l'église toute la matinée prêt à recevoir les pénitents, dialoguant familièrement avec les passants depuis le porche de l'église. Puis c'est la messe vers midi et un menu repas pris à la sacristie et partagé avec lui.

                A l'heure de la sieste, il reçoit chez lui des laïcs pour prier avec eux, les former par la méditation de la Parole de Dieu, par la connaissance de l'histoire de l'Eglise, de la vie des saints et d'une saine vie morale.

                Le reste de l'après-midi se passe en visite pour porter du charbon à une vieille dame, du pain à d'autres, faire tailler des costumes pour tous les enfants d'une pauvre veuve, visiter les malades et surtout les femmes qui ont du mal à accoucher...

                A la sortie du travail, les plus assidus de ses disciples s'approchent à nouveau de lui, chez lui pour partager une heure de prière silencieuse, d'oraison avec lui.

                Ensuite, tranquillement, le père se met en route pour les Catacombes où il va se ressourcer durant toute la nuit.

                Sa joie est d'accompagner chacun dans son chemin personnel vers Dieu, c'est de converser familièrement et amicalement sur « les choses saintes », sa joie est de prier avec les autres, chanter avec eux des Laudi (=louanges) que des amis musiciens mettent en musique... Il lit beaucoup les Pères du désert et les « saints livres », il aime la simple conversation qui élève, la poésie ardente, les vers bien tournés... mais il aime aussi jouer avec les enfants qu'il conduit dans les près du Janicule pour les délasser et les instruire familièrement assis sur l'herbe.

                Son apostolat appelle davantage au bien plutôt qu'il ne dénonce le mal, son apostat purifie la Renaissance de ce qu'elle avait de trop païen pour en garder le meilleur. Pour lui, la beauté du Christ si elle est présentée vraiment par les disciples, l'emportera toujours sur toute autre beauté humaine... dans l'art comme dans l'humble vie quotidienne, dans la baute d'un chant comme dans celle d'un humble geste de charité.

  • SAINT JEAN-MARIE VIANNEY [1786-1859]

    jm Vianney.jpgUne vie sous le regard de Dieu

    Né le 8 mai 1786 à Dardilly, près de Lyon, dans une famille de cultivateurs, Jean-Marie Vianney connaît une enfance marquée par la ferveur et l'amour de ses parents. Le contexte de la Révolution française va cependant fortement influencer sa jeunesse : il fera sa première confession au pied de la grande horloge, dans la salle commune de la maison natale, et non pas dans l'église du village, et il recevra l'absolution d'un prêtre clandestin.

    Deux ans plus tard, il fait sa première communion dans une grange, lors d'une messe clandestine, célébrée par un prêtre réfractaire. A 17 ans, il choisit de répondre à l'appel de Dieu : « Je voudrais gagner des âmes au Bon Dieu », dira-t-il à sa mère, Marie Béluze. Mais son père s'oppose pendant deux ans à ce projet, car les bras manquent à la maison paternelle.

    Il commence à 20 ans à se préparer au sacerdoce auprès de l'abbé Balley, Curé d'Écully. Les difficultés vont le grandir : il navigue de découragement en espérance, va en pèlerinage à la Louvesc, au tombeau de saint François Régis. Il est obligé de devenir déserteur lorsqu'il est appelé à entrer dans l'armée pour aller combattre pendant la guerre en Espagne. Mais l'Abbé Balley saura l'aider pendant ces années d'épreuves. Ordonné prêtre en 1815, il est d'abord vicaire à Écully.

    En 1818, il est envoyé à Ars. Là, il réveille la foi de ses paroissiens par ses prédications mais surtout par sa prière et sa manière de vivre. Il se sent pauvre devant la mission à accomplir, mais il se laisse saisir par la miséricorde de Dieu. Il restaure et embellit son église, fonde un orphelinat : "La Providence" et prend soin des plus pauvres.

    Très rapidement, sa réputation de confesseur lui attire de nombreux pèlerins venant chercher auprès de lui le pardon de Dieu et la paix du cœur. Assailli par bien des épreuves et des combats, il garde son cœur enraciné dans l'amour de Dieu et de ses frères ; son unique souci est le salut des âmes. Ses catéchismes et ses homélies parlent surtout de la bonté et de la miséricorde de Dieu. Prêtre se consumant d'amour devant le Saint-Sacrement, tout donné à Dieu, à ses paroissiens et aux pèlerins, il meurt le 4 août 1859, après s'être livré jusqu'au bout de l'Amour. Sa pauvreté n'était pas feinte. Il savait qu'il mourrait un jour comme "prisonnier du confessionnal". Il avait par trois fois tenté de s'enfuir de sa paroisse, se croyant indigne de la mission de Curé, et pensant qu'il était plus un écran à la bonté de Dieu qu'un vecteur de cet Amour. La dernière fois, ce fut moins de six ans avant sa mort. Il fut rattrapé au milieu de la nuit par ses paroissiens qui avaient fait sonner le tocsin. Il regagna alors son église et se mit à confesser, dès une heure du matin. Il dira le lendemain : « j'ai fait l'enfant ». Lors de ses obsèques, la foule comptait plus de mille personnes, dont l'évêque et tous les prêtres du diocèse, venu entourer celui qui était déjà leur modelé. Béatifié le 8 janvier 1905, il est déclaré la même année, "patron des prêtres de France". Canonisé en 1925 par Pie XI (la même année que sainte Thérèse de l'Enfant Jésus), il sera proclamé en 1929 "patron de tous les Curés de l'univers". Le Pape Jean-Paul II est venu à Ars en 1986. 
Aujourd'hui Ars accueille 450000 pèlerins par an et le Sanctuaire propose différentes activités. Un séminaire a été ouvert en 1986, qui forme les futurs prêtres à l'école de "Monsieur Vianney". Car, Là où les saints passent, Dieu passe avec eux ! Benoît XVI en lançant l'année sacerdotale a proclamé le Curé d'Ars « patron de tous les prêtres de l'Eglise ».

  • A propos de la soirée du 15 mai 2010

    consacrée à la Bienheureuse Alix le Clerc...

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    Pour les « curieux »...

    Devant une église bien pleine et une cinquantaine de Sœurs venues de la Mittel Europa (Allemagne, Tchéquie, Slovaquie, Hongrie, Serbie, Croatie) et du Nouveau Monde (Canada et Etats Unis)  a eu lieu samedi 15 mai la première des « heures musicales de Bonsecours », consacrée à la lecture d'un texte de la Bienheureuse Alix Le Clerc (1576-1622) où elle relate, pour son confesseur, son itinéraire spirituel et sa vocation spécifique de fondatrice d'une congrégation vouée à l'enseignement des enfants.

    Cette lecture - faite par Soeur Florence, Soeur de Notre dame et donc fille spirituelle de Mère Alix - fut intériorisée par des airs composés sur des textes de Mère Alix et des commentaires à l'orgue par Maximilien Fremiot notre organiste. Mathilde Grosjean et Pierre Grasser chantaient ces airs tandis que l'assemblée reprenait  d'un seul coeur des chorals qui éclairaient le texte d'Alix Le clerc. La Parole de Dieu proclamée par Gérard Charrier donnait le sens profond de ce chemin spirituel de cette femme exceptionnelle.

    22 « Après que nous eûmes demeuré quelque temps à Mattaincourt, mon père fut persuadé par des personnes d'autorité ; aussi pour éviter la moquerie et calomnie que le monde faisait de notre nouvelle façon de vivre, ... il résolut de me retirer d'avec nos sœurs pour m'envoyer à Verdun au couvent de Sainte Claire.

    Monsieur notre Bon Père me dit qu'il fallait obéir : ce qui me donna beaucoup de peine.

    Et cette nuit, étant en prière pour ce sujet, ...tout à coup je fus saisie d'une crainte et tremblement ; étant extraite de mes sens, il me semblait qu'un de nos sœurs, ou plutôt la Sainte Vierge en cette forme, me donna le petit Jésus entre mes bras et me fut dit que je persévérasse en ma première vocation et que je n'eusse point de crainte, qu'il serait mon espérance. Mon esprit se consola fort tenant cet enfant.

    23 Une autre fois, la veille de la Purification de Notre Dame, Notre Dame se présenta à moi tenant son petit fils lequel elle me donna disant que je le nourrisse jusqu'à ce qu'il serait grand.

    Alix1_modifié.jpgEt mon esprit fut alors fort humilié et porté à des choses bien hautes de la connaissance de Dieu. Je ne saurais rien dire de tout cela sinon que Dieu est un pur esprit et que je n'avais connaissance que d'un petit brin de sa grandeur et perfection, entendant quelque chose de la Sainte Trinité... Cette grandeur m'est toujours demeurée comme imprimée en l'esprit et cette pureté... laquelle me pousse à désirer celle de mon âme et à avoir grande compassion des âmes  qui se soulèvent contre la volonté d'icelle ; je voudrais endurer et donne ma vie plusieurs fois afin qu'elles retournassent en leur première origine. »

                Extraits de la Relatio de la Bienheureuse Alix le Clerc

    On notera comment Dieu agit avec cette jeune femme : don de l'enfant Jésus pour confirmer un appel, entrée de cette jeune fondatrice dans l'intimité divine dont elle ne sait rien dire comme naguère St Paul mais ensuite passion pour la pureté de son âme et compassion infinie pour celles qui ne le sont plus et doivent le redevenir. Consolation, intimité durable, appel à la perfection, charité et compassion pour le prochain.

  • Bienheureux Clément Marchisio

    curé (1833 - 1903)

    Clemente_Marchisio.jpg            Il était né en 1833 à Raconnigi, près de Turin, aîné de 5 enfants d'une famille modeste. Tout jeune, il désira devenir prêtre. Comme sa famille ne pouvait payer ses études, un prêtre les lui offrit et à 18 ans, il entra au séminaire de Turin.

                Ordonné en 1856, il se forma encore deux ans auprès de St Joseph Cafasso, l'apôtre des pauvres et des prisonniers. Ensuite il fut vicaire dans deux paroisses plutôt ferventes avant d'être nommé curé à Rivalba Torinese, bourgade très anticléricale où il allait rester 44 ans comme curé.

                Sa première déclaration à ses paroissiens fut la suivante : « Je ne suis pas ici comme curé pour passer ma vie dans la tranquillité mais comme un berger, pour conduire son troupeau. N'ayez donc pas peur de me déranger, trop heureux que je serai de sacrifier pour votre salut, repose, santé et ma vie elle-même. »

                Son grand zèle apostolique lui valut bien vite une persécution qui, sournoise d'abord de critiques et de calomnies, devint violente, directe avec des agressions physiques.

                Clément pris de peur, demanda à partir mais son évêque qui ne l'appréciait guère, lui demanda de rester. Clément obéit, s'enfonça dans la prière et continua son ministère.

    Les persécutions durèrent environ 10 ans. Puis peu à peu, le habitants du bourg changèrent d'avis et s'approchèrent de leur curé. Les gens des environs firent de même. Beaucoup venaient se confesser à lui ou lui demander conseil.

    A ce service du confessionnal et de l'écoute, Clément joignit celui du service des pauvres qu'il visitait à domicile ou qu'il recevait chez lui. Son zèle le tourna vers la jeunesse avec la fondation d'une maison pour accueillir les enfants abandonnés ou un atelier de tissage pour les jeunes filles sans travail.

    Mais ce grand actif était un grand contemplatif : l'eucharistie quotidienne prolongé par l'adoration, était le centre de sa vie. Il incitait ses paroissiens à la messe quotidienne, à la communion fréquente et il passait lui-même bien des nuits en adoration.

                Cinq ans à l'avance, il annonça sa mort qui eut lieu en 1903. Jean Paul II l'a béatifié en 1984. Il est un des 100 saints de la ville de Turin !

  • Jean de Gorze

    curé et moine

    (saint du diocèse de Nancy et Toul)

    Jean de Gorze, parfois appelé Jean de Vandières, né vers 900 à Vandières, fut d'abord curé puis abbé de Gorze. Sa fête est le 27 février

    Né dans une famille paysanne riche et pieuse, il reçoit une éducation soignée à Metz puis au monastère bénédictin de Saint-Mihiel. À la mort de son père, il revient assurer la gestion du domaine familial, puis le comte Ricuin lui donne en bénéfice l'église Saint-Pierre de Vandières ; de la même façon, un noble du nom de Warnier lui offre l'église Saint Laurent de Fontenoy-sur-Moselle près de Toul. La proximité de Toul lui permit de rencontrer Ainold, archidiacre de la ville qui exerça sur lui une profonde  influence.

    Jean de Vandières, au milieu même de son activité pastorale, aspire à une vie d'ascèse et cherche sa voie. Il se rend en Italie et visite des monastères. De retour en Lorraine, il recherche comment vivre : Il entend parler d'un reclus de Verdun, un certain Humbert. Il se rend près de lui, reste avec lui, partage ses austérités et sa prière. Puis, il apprend l'existence d'un autre solitaire dans la vallée de l'Argonne : il s'agit de Lambert, homme simple, une sorte de fou du Christ. Jean va passer quelque temps avec lui.

    Puis il part en pèlerinage à Rome avec quelques compagnons. Arrivés à Rome, ils vénèrent le tombeau de St Pierre et les autres sanctuaires, puis, ils décident de partir plus loin et d'aller au Mont Gargan où l'on dit que St Michel est apparu. De passage au Mont Cassin, Jean s'informe. À son retour en Lorraine, Jean reprend sa vie d'ermite auprès d'Humbert et de Ainold, ancien archidiacre de Toul. Tous trois, ne trouvant pas dans le pays de monastères aptes à mener une vie régulière, décident de s'expatrier. Ils veulent aller vivre en Italie, du travail de leurs mains, à l'exemple de l'Apôtre St Paul et des premiers moines de l'antiquité.

    Mais l'évêque de Metz Adalbéron, mis au courant de leur projet, leur propose de réaliser leur vœu à Gorze. C'est ainsi qu'en 934, Jean de Vandières et ses amis entrent à l'abbaye de Gorze qui est proche de la ruine. Ils vont réformer le monastère et établir la règle bénédictine, permettant bientôt à l'abbaye de devenir le fer de lance d'une réforme monastique qui s'étendra à tout le Saint Empire

    En 953 ou 954, il accepte de conduire une ambassade au nom de l'empereur du Saint Empire Otton Ier soucieux du sort des Chrétiens en terre sous domination musulmane,  auprès du calife de Cordoue, Abd al-Rahman III, mission qui n'était pas sans danger. Jean attendit trois ans avant d'être reçu par le calife. Sans doute s'était-il établi dans une communauté chrétienne où il put compléter ses connaissances en sciences profanes. Après avoir remarqué sa ténacité et son courage, le calife lui accorda une entrevue qui se déroula apparemment fort bien. On lui ordonna de se présenter devant le calife en tenue de gala. On lui remit dix livres de numéraire pour lui permettre de se procurer le nécessaire. Jean remercia le calife de sa munificence. Puis, il lui fit cette réponse digne d'un moine : "Je ne méprise pas les dons du roi, néanmoins je ne m'habillerai pas autrement que ma profession ne me le permet".Ceci ayant été rapporté au calife, "Je reconnais bien là, dit ce dernier, la fermeté de son caractère. Qu'il vienne couvert d'un sac, s'il veut. Je le recevrai volontiers, il me plaira d'autant plus. Donc, ni burnous, ni rien qui soit d'une autre couleur que le noir."

    A son retour, il devint abbé de Gorze en 967, abbé de la communauté et principal animateur du mouvement de réforme issu de Gorze, pénétrant dans plus de 70 monastères.

    Cest un homme de prière. Il connaît par cœur les psaumes qu'il rumine tout au long des veilles. Son biographe nous rapporte "qu'il parcourt point par point le plus souvent possible les Moralia de St Grégoire, en retient de mémoire presque tout le contenu de sentences, au point que dans les échanges et les discussions qu'il a avec ses confrères, tout son discours découle de cet ouvrage. » Il ne lit pas moins Augustin, Ambroise, Jérôme et tout auteur ancien qui lui tombe entre les mains... Il est attiré également par l'exemple des premiers moines, tels qu'Antoine, Paul, Hilarion, Macaire, Pacôme et les autres amateurs de désert comme St Martin et St Germain d'Auxerre." Il voudrait bien les égaler. Il sait par cœur la vie d'un saint oriental, Jean l'Aumônier, jadis patriarche d'Alexandrie. »

    Il meurt le 7 mars 974, ayant dépassé l'âge de 70 ans.

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    Otton Ier et le pape Jean XII
  • Saint Pierre Fourier

    StPierreFourier.jpgC'est à Mirecourt, en Lorraine indépendante, que naquit, le 30 novembre 1565, Pierre Fourier, de parents foncièrement chrétiens. Ceux-ci voulurent nommer leurs trois fils, Pierre, Jacques et Jean, "afin qu'autant de fois ils se souviendraient d'eux-mêmes, ils fussent poussés à ne pas se contenter d'une vertu médiocre". 

    Pierre mit généreusement à profit ces leçons : ferveur dans la prière, obéissance prompte et affectueuse, douceur inaltérable, fuite des plus innocentes familiarités et des moindres mensonges. A quinze ans son père le conduisit à l'Université de Pont-à-Mousson. Son séjour se résume dans cet éloge décerné par ses maîtres : "Ou il prie, ou il étudie."

    Pierre Fourier entra ensuite chez les Chanoines Réguliers de Saint-Augustin : il était appelé à travailler à la réforme de cet Ordre alors fort relâché. Après six ans d'études théologiques à Pont-à-Mousson, il rentra au monastère. Sa ferveur fit scandale parmi ses confrères ; il dut se retirer, et accepta la petite paroisse de Mattaincourt, aussi indifférente que dépravée. 

    Le premier sermon du nouveau curé de Mattaincourt fut si pathétique qu'après quarante ans, on s'en souvenait encore. Mais personne ne le retint autant que Pierre Fourier lui-même, pour le réaliser dans sa conduite. Brûlant d'amour pour Dieu et le prochain, il se met à l'oeuvre avec un courage et une persévérance qui ne se démentent jamais. Il ménage le temps comme un baume précieux dont il ne faut pas, dit-il perdre une seule goutte à escient.

    Attentif au bien des âmes, il l'est aussi à celui des corps : il secourt ses paroissiens dans leurs nécessités, leurs embarras, leurs discordes, leurs intérêts, pour la sauvegarde desquels il fonde la Bourse Saint-Epvre. Il passe des nuits entières auprès des malades. Un jour, il prête à l'un ses couvertures, à l'autre ses draps, à un autre la paillasse et le bois du lit. Un pauvre soldat, auquel, le jour de Pâques, il a donné un repas, lui dit : "Je suis content. Je prie Dieu de bon coeur, pour l'honneur de Son Église, que tous les curés vous ressemblent !"

    Mais c'est surtout pour les enfants qu'il déploie son affectueuse sollicitude. Aussi lui rendent-ils amour pour amour. A la vue de l'insuffisance de l'instruction, il crée pour eux une Congrégation de maîtresses, qui, aux exercices de la vie religieuse, à la clôture même, joignent l'enseignement. Quelques jeunes filles, à la tête desquelles est Alix Le Clerc, forment le noyau de l'Ordre des Chanoinesses de Saint-Augustin Notre-Dame.

    La fidélité de Pierre Fourier aux Princes lorrains sauva pour un siècle la nationalité de la Lorraine, mais empoisonna ses derniers jours ; car Richelieu ne put lui pardonner cet échec à sa politique. Traqué de maison en maison, le curé de Mattaincourt en fut réduit à s'exiler en Franche-Comté et à y passer les quatre dernières années de sa vie.

    Réfugié à Gray, Pierre Fourier y fit ce qu'il avait toujours fait ; il employa ses dernières forces à secourir et à consoler le prochain. En octobre 1639, il tomba malade, et après deux mois de maladie, il exhala son âme avec ces paroles qu'il avait tant de fois répétées : "Nous avons un bon Maître et une bonne Souveraine !" C'était le 9 décembre 1640.   J.-M. Planchet, Nouvelle Vie des Saints, p. 478

  • Saint Yves

    Saint Yves.jpgVie de Saint Yves  (1253-1303)

    Yves Hélori de Kermartin est né au Minihy de Tréguier en 1253, sous le règne de Saint Louis. Il est mort là, à deux kilomètres de Tréguier, le 19 mai 1303.

    Ses parents, petits nobles bretons comme il y en avait tant, l'envoyèrent faire ses études à l'Université de Paris, d'abord en lettres, puis en Droit. Il suivit aussi des cours de théologie. Il continua ses études de droit à Orléans.

    C'est l'époque où l'Eglise, par son Droit influe beaucoup sur le Droit et la procédure, en adoucissant les coutumes d'origines barbares et féodales. Aussi beaucoup de plaideurs préfèrent s'adresser à ses tribunaux. Il faut donc de nouveaux juges bien instruits dans le nouveau Droit et Yves Hélori est appelé par l'Archidiacre de Rennes à tenir les fonctions de Juge d'Eglise autrement dit " Official ". De 1280 à 1284 Yves est ainsi à Rennes. Il prend en pitié deux orphelins qu'il loge chez lui, et se prive pour nourrir les pauvres.

    Puis il est appelé par l'Evêque de Tréguier à prendre la charge d'Official dans son pays natal. Dès la sortie de Rennes, sur le chemin pour retourner en Trégor, Yves vend le cheval que lui avait offert l'Evêque et donne l'argent aux pauvres.

    Yves accepte à Tréguier d'être ordonné prêtre et on lui confie la paroisse de curé de Tredrez, plus tard celle de Louannec. Yves a été un modèle de prêtre avant d'être un modèle d'avocat et de juge. Ce qu'on sait, par le procès de canonisation, ce sont les transformations et conversions qu'il opérait par ses sermons, ses visites dans les fermes éloignées du bourg et ses entretiens avec les personnes. Il lui est arrivé de prêcher cinq fois le même jour à des endroits différents : Tredrez, Saint Michel en Grève, Trédarzec et Pleumeur. Il visitait ses paroissiens avec un Evangile qu'il tenait à la main et une petite monstrance où il tenait le St sacrement. Dans les fermes, assis sur une pierre (on en montre des dizaines !), avec le St Sacrement à côté de lui, il lisait l'Evangile et le commentait pour les paysans.

     Sa piété faisait aimer la piété. Il ne ménageait pas sa peine pour aller dire l'espérance de Dieu aux pauvres gens de la campagne bretonne. Il faisait tout le chemin à pied, jamais à cheval.

    A Tredrez, lorsqu'il y était recteur, il nourrissait aussi les pauvres : une fois il fait donner le peu de pain qui restait au presbytère à des pauvres, on en coupa assez pour que tout le monde en ait à sa faim. Au grand étonnement du vicaire qui s'était fait mettre de côté, au préalable, un morceau pour lui.

    Six ans avant sa mort, en 1297, il avait démissionné de sa charge d'Official et s'était retiré pour prier et accueillir ses pauvres au Minihy, dans son château vide de meubles,  où il avait fait construire une chapelle.