Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Saint Pierre-Bonsecours - Page 49

  • Vigiles Pascale 2016

    cierge.jpg            Aujourd’hui, durant cette nuit sainte, 5682 adultes reçoivent le baptême dans de nombreux diocèses de France.  Des hommes et des femmes qui se sont laissées attirer vers le Christ par notre Père, agissant par son Esprit Saint. Des hommes et des femmes qui sont venus à Jésus et qui ont vu, selon la formule de Jésus aux premiers disciples dans St Jean : « Viens et vois ! »[1]

                Vous aussi chère Leila, vous êtes venue et vous avez vu. Cela faisait plusieurs années que vous fréquentiez déjà discrètement la communauté chrétienne, quand le Seigneur vous a invitée à franchir le pas : ce fut pour vous une invitation intérieure «  à aller voir le curé de la paroisse. » Et vous êtes venue. Benoît XVI faisait remarquer que la formule « viens et vois » je cite, « signifie plus exactement, « venez et vous deviendrez voyants », c’est-à-dire vous serez capables de voir. » C’est ce qui s’est passé pour vous : vous vous êtes approchée du Christ par votre lecture assidue des 4 Evangiles, verset après verset, en m’avouant : « je dois m’arrêter souvent dans ma lecture tellement c’est fort, tellement c’est extraordinaire. » Benoît XVI confirmait votre chemin quand il disait: « Venir signifie entrer en sa Présence, être vu de Lui et voir ensemble avec Lui. C’est en effet au-dessus du Christ que s’ouvre le ciel, l’espace secret de Dieu. Vous verrez les cieux ouverts disait Jésus à Nathanaël… là en effet, venu au Christ, l’homme demeure dans la sainteté et est introduit dans la vision. »

                Cette venue à Jésus et cette rencontre qui est vision intérieure de la beauté du Christ, écoute et expérience de son amour, compréhension de la vie en Lui, cette venue à Jésus déjà commencée par vous, va connaître dans le baptême son accomplissement. Venue au Christ, Leila, le Seigneur va venir maintenant demeurer en vous. St Paul disait : « Ce n’est plus moi qui vis mais le Christ qui vit en moi. »[2] C’est fait tout d’un coup au baptême… et c’est à faire dans le quotidien de la vie, pas à pas, dans le combat spirituel et la joie d’être en compagnie du maître à tout instant. « Mais celui qui ne prend pas le risque de venir ne peut pas voir, continuait Benoit XVI. A l’inverse de ce qui s’était produit autrefois dans le paradis où la consommation du fruit défendu - selon l’image biblique – avait dessillé les yeux pour le malheur de l’homme, maintenant le fait de venir à Jésus et de savourer la vérité par l’eucharistie, ouvre les yeux et fait voir la bonté de Dieu. »

                Vous aussi Marc, Hector, Jules, Matthieu et Robin vous êtes venus au Christ. Certes ce sont vos parents qui ont demandé le baptême pour vous. Mais la catéchèse que vous suivez avec fidélité depuis 4 ans, vous a fait découvrir petit à petit la belle personne qu’est le Christ : il est Fils du Dieu Béni devenu homme au milieu de nous ; Il nous révèle qui est vraiment Dieu et nous ouvre le chemin qui conduit au Père, pour la béatitude éternelle. Certes la catéchèse vous transmet l’expérience des croyants depuis 2000 ans, ce qu’ils ont découvert et éprouvé du Christ et par lui, de Dieu. Mais il va falloir pour vous aussi, venir encore plus personnellement à Jésus pour voir, vous personnellement, ce que le Seigneur voudra vous faire découvrir de Lui. Vous avez reçu le message, vous allez proclamer dans quelques instants votre adhésion de jeunes et le chemin qui s’ouvre devant vous, c’est maintenant, si ce n’est déjà fait, la rencontre personnelle du Christ. Car la foi chrétienne, ce n’est pas une doctrine, c’est la rencontre d’une personne qui fascine, attire, réconforte, éclaire la pensée, dilate l’esprit et le cœur.

                Cette rencontre est liée intensément mais diversement à la liturgie de l’Eglise et à la participation à l’eucharistie. Devenir « une seul chair avec le Christ » par la communion, c’est entrer dans son mystère et lui permettre de se révéler à nous comme il voudra et quand il voudra. C’est cette expérience que tu vas commencer aujourd’hui Ludivine en communiant ce soir pour la première fois. Le Seigneur s’est déjà un peu montré à toi quand dans le moment de préparation que nous vivions ensemble mercredi, tu t’es arrêtée plusieurs fois devant une parole de Jésus ou une promesse, en me disant : « comme c’est étrange ». Car Dieu se rencontre à tout âge… et je sais de quoi je parle moi qui vis encore aujourd’hui à 66 ans de l’éblouissement de la rencontre que le Seigneur m’a fait faire de lui, à 8 ans, en m’appelant au sacerdoce.

                Chers frères et sœurs, vous qui êtes les fidèles de ce quartier, réjouissez-vous avec moi de ce chemin de foi de tous ces frères et sœurs, de tous âges, au milieu de nous ce soir. N’oubliez pas qu’ils attendent beaucoup de vous pour les accueillir et les entourer de votre amitié dans le Christ, leur donner votre témoignage personnel qui les encouragera.

                Tous, faisons monter vers Dieu le Père, Source de toute bonté, notre action de grâce et notre louange. Amen.

     

    [1] Jean 1/39

    [2] Galates 2/20

  • Jeudi Saint 2016

    Cène.jpg

                Bien chers frères et sœurs, nous célébrons chaque dimanche l’eucharistie du Seigneur… certains d’entre nous, chaque jour. Nous risquons de nous habituer… à l’inouï, l’extraordinaire de cette célébration. Profitons de ce jeudi saint pour nous émerveiller davantage du don de l’eucharistitie.

                Dans toute célébration liturgique – et a fortiori à l’eucharistie du Seigneur -, la frontière entre le temporel dans lequel nous vivons et l’Eternel divin devient floue et comme poreuse : en effet depuis que Dieu l’Eternel s’est introduit dans le temps – « en ces temps qui sont les derniers, dit l’épitre aux Hébreux, Dieu nous a parlé par son Fils incarné – et que Jésus, ce Fils de Dieu incarné, est entré dans l’éternité par la résurrection, Eternité et temps s’interpénètrent.

                L’amour de Dieu nous a été dévoilé et révélé pleinement dans la Croix, nous le contemplions dimanche dans la Passion selon St Luc : cet amour est éternel, il est donc toujours accessible dans le Christ ressuscité. Du coup, chaque instant de notre temps, s’il rejoint l’éternel toujours disponible, trouve une signification nouvelle : désormais le temps qui passe n’est plus une usure, il est une ouverture possible à l’Eternité, ouverture que la célébration liturgique réalise et accomplit, quand l’homme fait mémoire du Fils de Dieu présent à jamais, dans l’histoire des hommes. Etre homme pour un chrétien, ce n’est plus seulement être dans un corps qui vieilli et être « vers la mort », mais c’est avant tout être vers Dieu et vers la Vie.

                « Faites cela en mémoire de moi » nous dit Jésus ce soir à la Cène. L’homme - nous donc croyants - avons la garde de la mémoire de la Promesse de Vie donnée par Dieu le Père dans la Pâque du Christ son Fils. Faire mémoire de Jésus dans sa Pâques, c’est beaucoup plus que se souvenir de lui : c’est entrer dans le Don de Dieu avec toutes les fibres de son être, sa pensée, son cœur, son attention, sa mémoire, son affectivité et son corps. On dit alors « mémorial » ; nous faisons mémoire du Christ Pascal dans un ensemble de rites, de paroles laissées par Jésus qui nous font entrer dans l’acte de sa mort et Résurrection, qui nous fait vivre cette Pâque dans tout notre être. Et comme les gestes de Jésus s’inspire de la tradition biblique, les assume, les dépasse et les accomplit, dans chaque eucharistie, nous vivons l’acte créateur, la sortie d’Egypte, le passage du Jourdain et la Pâque du Seigneur, toute l’ouvre de Dieu dans laquelle nous entrons et qui nous vivifie.

                Cet action de mémorial est forcément communautaire : c’est Dieu qui rencontre son peuple avec lequel il renouvelle son alliance, « alliance nouvelle et éternelle ». L’alliance est personnelle avec chacun au baptême… mais l’alliance personnelle se vit dans l’alliance communautaire avec les autres frères et sœurs de l’Eglise.

                Cette action de mémoire n’est pas rencontre d’un passé, on l’aura compris. Même si les rites nous viennent du passé, ils agissent pour aujourd’hui. La liturgie n’est pas conservation mais conversation : Dieu s’entretient avec son peuple et avec chacun dans l’aujourd’hui, Dieu se donne à tous et à chacun personnellement dans l’aujourd’hui, l’éternité divine entre à nouveau dans l’aujourd’hui de chacun et de la communauté assemblée.

                En chaque mémorial, l’Eternité du « monde » de Dieu – le Royaume – entre dans notre aujourd’hui, le vivifie, le féconde, lui donne son sens, son espérance, sa densité, sa beauté. Que pourrait – on faire de plus digne de l’homme et de Dieu ?

                Le même soir de ce dernier repas, Jésus a résumé toute son action dans un geste : le lavement des pieds que nous rapporte Jean. Jésus prend la position du Serviteur. Déjà dans la passion selon St Luc, il disait : « Celui qui est à table est plus grand que celui qui sert ; mais je suis au milieu de vous comme celui qui sert. » Toute sa vie jusqu’à la croix y compris – « il a aimé les siens jusqu’au bout » - fut service du salut de ses frères, service de leur gloire promise, service de leur divinisation. A chacun d’accepter que le Seigneur soit serviteur de lui-même « pour avoir part avec Lui »… condition sine qua non, répétée à Pierre qui ne voulait pas voir Jésus à ses pieds. A chacun de nous d’accepter d’avoir le Christ à genoux devant lui pour le servir ! Ce qui avouons-le bouleverse bien des représentations de Dieu qui traînent dans notre tête !

                Mais ce geste a aussi une autre signification : il concerne le sacerdoce ministériel inauguré également aujourd’hui, à la dernière Cène. Le prêtre est celui qui tient la place du Christ dans la communauté : in persona Christi. Et la personne du Christ en laquelle il vit et agit, est celle du serviteur qui lave els pieds des disciples. Le prêtre en effet, tient la place du Christ dans son célibat consacré, dans son enseignement de la Parole « à temps et à contre temps », dans le rattachement qu’il opère pour la communauté à toute l’Eglise, dans la communion interne de la communauté dont il a la charge. Il est celui qui sert la foi, la vie chrétienne et la gloire future de ses frères et de tous ceux dont il a la charge. Il est intendant des mystères – des sacrements – pour tous les hommes qui les demandent. Avoir part au service du prêtre, c’est pouvoir avoir part avec le Christ..Amen.

  • Passion selon St Luc


    4186539098.JPG

               Passion selon St Luc

     

                La Passion selon St Luc met bien en lumière la Croix du Seigneur dans ses deux aspects : le lieu où, d’un côté, se manifeste jusqu’à l’exaspération la haine des hommes portée à Dieu à travers son Fils et de l’autre, l’amour extraordinaire de Dieu qui se donne, la révélation de l’essence divine : il est AMOUR.

                La haine : que de violences, de lâcheté comme celle de Pilate, de haine comme celle des chefs juifs avec leur dérision, leur moquerie, leur violence pour réclamer la morte t faire céder Pilate, la violence de la crucifixion en elle-même, la sottise satisfaite et la légèreté « d’Hérode qui espérait bien lui voir faire un miracle »… comme au spectacle ! La vulgarité du mauvais larron… appelant le Christ à jouer le chef de bande « sauve toi, toi-même et nous avec »  belle association de malfaiteurs… Tout se résumant dans la demande de libération de Barabbas « = le fils du père »… le fils du père, émeutier et meurtrier préféré au « Fils du Père » qui n’a fait que du bien !

                L’amour du Christ manifestant celui du Père donné dans l’Esprit Saint : amour vécu dans la sérénité et la dignité extrêmes. Amour exprimé dans les paroles de Jésus : « Père pardonne –leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » La complicité de l’invocation « Père »…, la demande de pardon… et de pardon sans condition, puisque le pardon demandé et donné excuse les hommes ! Pardon donné au bon larron : celui-ci se désolidarise de l’autre, reconnaît ses torts – enfin un qui le fait ! – et donne toute sa confiance à Jésus qu’il reconnaît comme Messie/Roi : « Souviens toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume » Et quelle réponse ! « Aujourd’hui tu seras avec moi dans la paradis ». Le bon larron parlait de la fin des temps, Jésus lui parle d’aujourd’hui ! … à moins qu’aujourd’hui, sur le calvaire, soit la fin des temps !

                Et la dernière parole du Christ nous ouvre la royaume et transforme la mort : « Père, Entre tes mains, je remets mon esprit ». Dans St Jean, parlant de sa mort personnelle, Jésus disait : « Je pars vers le Père ». En St Luc, il meurt en vivant ce don de lui-même au Père. Ce don de lui-même ouvre la mort sur les bras du Père. La mort en lui devient passage au Père. Et la résurrection confirmera cette parole et cet acte de Jésus. La mort est morte sous nos yeux.

                Et enfin, une parole sensée de l’homme dans la bouche du centurion : « Vraiment cet homme était un juste ».

  • Homélie du Père Bombardier pour la messe anniversaire de la mort de Stanislas

    2012-05-14_-_Statue_of_Stanislas_Leszczyński_on_Place_Stanislas_in_Nancy.jpg

    Sermon 250ème anniversaire de la mort de Stanislas.    

     

    Bien chers amis, bien chers frères et sœurs,

                Le 23 février 1766 décédait dans des conditions dramatiques à Lunéville et le 3 mars, son corps était déposé dans le caveau de cette église qu’il avait fait construire. Il avait affronté et supporté ses souffrances comme il l’avait demandé quelques années plus tôt dans une des prières qu’il a composée où il disait : « Donnez nous Seigneur un courage invincible, un cœur inébranlable, une volonté conforme à votre Providence. Que rien ne me trouble de ce qui vient de vous mais que tout me soit cher pour l’amour de vous. Qu’aucun contretemps ne m’ébranle par e qu’il afflige la nature ; mais qu’il laisse mon cœur en paix parce qu’il vient de vous. .. Vos louanges sont toujours sur mes lèvres : ne les méritez-vous pas toujours vous qui êtes toujours mon Père ? »

                L’Evangile que nous venons d’entendre est sans doute pour une grande part dans la confiance dont témoignait Stanislas dans cette prière et dans sa manière de mourir.

    « Que votre cœur ne soit pas bouleversé, disait Jésus vous, croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurais-je dit : “Je pars vous préparer une place” ? Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. Pour aller où je vais, vous savez le chemin. » Et le Seigneur ajoutait répondant à Thomas : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. »

                Jésus prend donc une comparaison pour se faire entendre, pour faire découvrir aux siens la fécondité de sa propre mort et la nouveauté qu’il apporte. Cela peut sembler suprenant ! Il faut savoir en effet, que pour la plupart des juifs du temps de Jésus et les apôtres, quand on est mort, il n’y a plus rien. Le corps retourne à la matière et le souffle à Dieu qui l’a donné. Pendant plus de 15 siècles, la Bible n’a rien dit d’un au-delà possible à la vie terrestre. Son nom même tombera dans l’oubli. Tout est enclos dans la seule perspective de l’histoire. Depuis le livre de Job 300 ans avant le Christ, la question est posée mais elle demeure sans réponse ferme.

                Alors, Jésus pour ouvrir les siens à une autre perspective prend une image : celle de la maison paternelle où nous sommes attendus chaleureusement. Expérience que connaissent les apôtres comme nous d’ailleurs. Il présente ainsi sa mort comme l’ouverture du chemin vers le Père, vers la maison du Père. Il est le frère aîné qui va préparer aux siens une place et qui viendra chercher chacun de ses disciples pour le conduire au Père. Je viendrai vous prendre avec moi.

                Car depuis toujours quand Jésus parle de sa mort, il dit dans une formule ramassée, sans détail, qui est comme la définition de la mort chrétienne : « je vais au Père ». C’est de cette manière que Jésus indique le changement pour la mort des hommes qui va s’opérer dans sa mort à lui  alors jusque là, la mort était l’inconnue, le signe de l’éloignement de Dieu, de la séparation avec lui, la Source de la Vie, conséquence du détournement de l’homme vis à vis de Dieu. Oui, comme dit la prière eucharistique 4 : « Comme il avait perdu ton amitiéen se détournant de toi, Toi Dieu, Tu ne l´as pas abandonné au pouvoir de la mort. »…

                Jésus avait laissé pressentir ce changement plusieurs fois au cours de sa vie. Ainsi en parlant de Lazare mort à ses apôtres, il avait dit : « Lazare, notre ami, s’est endormi ; mais je vais aller le tirer de ce sommeil. » Les disciples lui dirent alors : « Seigneur, s’il s’est endormi, il sera sauvé. » Jésus avait parlé de la mort ; eux pensaient qu’il parlait du repos du sommeil. Alors il leur dit ouvertement : « Lazare est mort. » (Jean 11/11-14)

                Quand Jésus parle de sa mort dans St Jean, c’est toujours d’une « mort vivifiante pour les autres et glorifiante pour Lui ». Dans sa mort, il fait vivre les hommes et il manifeste sa divinité « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme sur la Croix, dit-il, alors vous comprendrez que moi, JE SUIS, - le nom même de Dieu ! Révélé à Moïse au buisson ardent            .          

                Cette mort féconde pour les hommes, Jésus ne la vit pas comme un acte obligé, lié à sa fonction de Messie. Comme un acte qui serait étranger à sa personne. Non, cette mort demeure pour le Christ un acte personnel et libre qu’il choisit d’accomplir : comme il le déclare : « Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. » (Jean 10/17 -18)  Dans ce texte, Jésus a pleinement conscience d’être LE Fils : « le Père m’aime… » Dans l’acte de sa mort, se révèle pleinement la filiation du Christ, son identité profonde. Et d’ailleurs, sa mort sera présentée par les Apôtres comme son enfantement. Ecoutons St Paul dans la synagogue de Pisidie :« Et nous, nous vous annonçons cette Bonne Nouvelle : la promesse faite à nos pères, Dieu l’a pleinement accomplie pour nous, leurs enfants, en ressuscitant Jésus, comme il est écrit au psaume deux : Tu es mon fils ; moi, aujourd’hui, je t’ai engendré. »(Ac 13/33)  La mort du Christ est donc sa naissance à Dieu comme homme, sa filiation divine accomplissant son être de Fils dans l’humanité. Ainsi, La mort dans le Christ, devient, pour les disciples, leur naissance à Dieu. On fête les saints le jour de leur mort, appelé leur « dies natalis » le jour de leur naissance.

             Parmi ces disciples, Stanislas a voulu être compté. Célébrer sa mort aujourd’hui, c’est célébrer sa naissance comme Fils adoptif du Dieu béni. Et cette action est l’œuvre de l’Esprit  si nous nous laissons chacun « attirer dans le dynamisme de l’acte sauveur du Christ pascal. »

                On peut penser que Stanislas avait compris ce message de sa foi quand il choisit de faire représenter dans l’église de sa sépulture la Vierge Marie emportée dans la Paradis – c’est le plafond de cette église – La Vierge Marie qui pour reprendre le mot de Jésus « va vers le Père. » Amen

  • Le 250ème anniversaire de la mort de Stanislas

    Mardi 23 février a été célébrée à Notre Dame de Bonsecours une messe solennelle à la mémoire du Roi Stanislas, Roi de Pologne, duc de Lorraine et de Bar.

        Nous sommes réunis ce soir dans la mémoire du Roi Stanislas, roi de Pologne et Duc de Lorraine et de Bar au 250ème anniversaire de son décès mais aussi dans l’action de grâce, dans l’hommage pour l’œuvre qu’il a accomplie dans notre province.

        Et tout particulièrement, en ce lieu, pour le remercier d’avoir reconstruit cette église historique que nous tenions des bienfaits du Duc René II. Eglise des Bourguignons, elle était devenue aussi lieu de pèlerinage des Nancéens et des Lorrains. Avec Stanislas elle est devenue sanctuaire familial, lorrain et polonais.

        Eglise élevée par Stanislas comme lieu de sépulture mais pas église construite à l’honneur de Stanislas, comme le découvrent avec étonnement bien des visiteurs. Cette église a été élevée en l’honneur de Marie la Mère du Christ, insérée dans son peuple juif comme l’évoquent les métopes et montrée dans son rôle de Mère du Christ et figure de l’Eglise dans les fresques.

       Puisse notre cœur être aussi beau, colorée et saint que cette église ! Et pour y accueillir notre Seigneur, préparons-nous et que le pardon de Dieu purifie le temple de Dieu que nous sommes.

    DSC_0003.JPG

        A l’issue de la messe, après la procession au tombeau cierge à la main, le maire de Nancy et le Président de l’Académie de Stanislas ont déposé une gerbe au cénotaphe qui est dans le chœur de l’église.

        Puis plusieurs personnalités prirent la parole : le président Paul Vert de l’Académie, le Maire de Nancy Monsieur Laurent Hénard, ancien ministre, Le Président Philippe Richert de la toute nouvelle Région Alsace Lorraine, Champagne Ardennes et l’Ambassadeur de Pologne en France.

     

    IMG_8318.JPG

     

    Et le drône qui a permis de filmer l'église jusqu'au plafond ... pour l'émission de France 3 (sur cette page)

    DSC_0031.JPG

     

  • La mort de Stanislas

        « Le 23 février 1766 décédait dans des conditions dramatiques à Lunéville et le 3 mars, son corps était déposé dans le caveau de cette église qu’il avait fait construire. Il avait affronté et supporté ses souffrances dans la paix et même l’humour, comme il l’avait demandé quelques années plus tôt dans une des prières qu’il a composée où il disait : « Donnez nous Seigneur un courage invincible, un cœur inébranlable, une volonté conforme à votre Providence. Que rien ne me trouble de ce qui vient de vous mais que tout me soit cher pour l’amour de vous. Qu’aucun contretemps ne m’ébranle parce qu’il afflige la nature ; mais qu’il laisse mon cœur en paix parce qu’il vient de vous. .. Vos louanges sont toujours sur mes lèvres : ne les méritez-vous pas toujours vous qui êtes toujours mon Père ? »

        L’Evangile que nous venons d’entendre est sans doute pour une grande part dans la confiance dont témoignait Stanislas dans cette prière et dans sa manière de mourir et cette certitude du Christ dans sa mort : « Je vais au Père »…

    « Que votre cœur ne soit pas bouleversé, disait Jésus vous, croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurais-je dit : “Je pars vous préparer une place” ? Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. Pour aller où je vais, vous savez le chemin. » Et le Seigneur ajoutait répondant à Thomas : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. »

       Jésus prend donc une comparaison pour se faire entendre, pour faire découvrir aux siens la fécondité de sa propre mort et la nouveauté qu’il apporte à tous les hommes.

    Stanislas,_duc_de_Lorraine_Eglise_de_Bonsecours_et_la_Malgranged_008.jpg

    Stanislas,_duc_de_Lorraine_Eglise_de_Bonsecours_et_la_Malgranged_004 (2).jpg

  • L'aveugle né

    Icone Jesus et aveugle-ne.jpg

                Quel merveilleux récit ! Nous sommes plongés dans la Jérusalem du temps de Jésus et son ébullition religieuse. Et également dans notre temps par bien des aspects.

                Il y a les vieux restes de superstition, il en traîne dans toutes les cultures : « l’aveugle né, qui a péché ? Ses parents ? Lui ? » Et ce sont les apôtres qui posent la question ! liant toujours maladie et péché… malgré les prophètes qui avaient appris que chacun était responsable de ses actes devant Dieu. Mais superstition proclamée aussi par les pharisiens, les plus doctes : « Tu es tout entier dans le péché depuis ta naissance et tu nous fais la leçon ! ». Tout entier dans le péché depuis sa naissance puisqu’aveugle !

                Il y a le poids des idées toutes faites, de l’idéologie même en théologie : la guérison ayant lieu le jour du sabbat, ce ne peut pas être de Dieu !... mais le jour-là, on peut légalement retirer son âne du puits ou son mouton pris dans un fourré… La règle, la loi est devenue un absolu. Ce poids de l’idéologie est dans toute culture : quand au XVIIè siècle le médecin anglais Harvey découvrit la circulation sanguine, on lui objecta que ce n’était pas possible puisque Hippocrate ne l’avait pas dit. Et Harvey de dire : « mais moi je l’ai vue ». De même quand Gassendi découvrit la structure de la matière en atomes, on refusa de le croire et on refusa sa théorie jusqu’en 1925 en France !

                Il y a la pression de la pensée unique : pauvres parents, comme ils ont peur puisque on a décidé d’exclure toute personne qui confesserait en public que Jésus est messie ! « Il est bien notre fils – en fait, les opposants allaient même jusqu’à douter de sa cécité pour pouvoir refuser le miracle ! – Il était bien aveugle… mais comment il est guéri, il est assez grand pour répondre ! » L’exclusion de celui qui ne pense pas comme les autorités pensent… ici c’est dans le domaine religieux, aujourd’hui dans le domaine politique, moral, orthographique, médiatique… mais c’est toujours le même obscurantisme de la pensée et la même pression.

                Et puis, au milieu de tout de monde, il y a le cheminement de l’aveugle guéri. Un cheminement de liberté. Au commencement, il répond sagement aux questions agressives qu’on lui pose du côté des autorités. Puis devant la mauvaise foi et l’appel à répéter sans cesse le miracle, il s’enhardit, réfléchit théologiquement sur le fait : « Nous savons que Dieu n’écoute pas les pécheurs, … jamais on a entendu dire qu’un homme ait guéri un aveugle de naissance, Si cet homme là ne venait pas de Dieu il ne pourrait rien faire. » Un peu avant il s’était enhardi à provoquer les chefs et les savants : « Vous ne savez pas d’où il est, voilà bien l’ étonnant ! » ou «  Vous voulez devenir ses disciples ? » Et ce chemin de liberté, c’est l’effet de libération de sa personnalité réalisé par la découverte du Christ. « La vérité le rend libre » selon le mot de Jésus. Au commencement, il dit « l’homme qu’on appelle Jésus » puis devant les autorités il l’appelle « prophète » puis quand Jésus lui demande s’il croit au Fils de l’homme devant la réponse de Jésus « je le suis moi qui te parle » il se prosterne et dit « je crois Seigneur »

                St Paul écrit : « Si quelqu’un est en Christ, il est une créature nouvelle ». (2 Co. 5/17) Nouvelle ? Paul dit « kainos » en grec, c’est à dire nouvelle mais aussi, différent de ce qu’il était jusque là, inattendu, imprévu, extraordinaire. (d’après Gaffiot) Créature nouvelle, c’est à dire créature unique, originale, créature qui est devenue enfin ce que le Créateur avait voulu qu’elle soit.

                Babel, l’image de toute dictature, est faite de brique moulée… c’est à dire de briques toutes semblables, uniformes, moulées sur le même moule. La Jérusalem nouvelle est faite de pierres, chacune originale, chacune unique, belle dans son unicité. Sous nos yeux ce matin, est née une créature nouvelle dans la rencontre de l’aveugle avec le Christ, dans l’action du Christ et dans la foi de l’aveugle.

     

  • Le repas paroissial

    DSC_0044.JPG

    DSC_0053.JPG

    DSC_0048.JPG

  • Du Carême à Pâques

    Avec mes voeux de bon et saint carême pour tous les paroissiens et lecteurs du blog de la paroisse St Pierre, je vous envoie cette présentation unifiée des évangiles du carême que nous lirons dans l'année A car nous accompagnons vers son baptême une catéchumène de la paroisse qui a été appelée hier, premier dimanche de carême, au baptême par notre évêque avec 15 autres personnes du diocèse. Priez le Seigneur pour elle et pour toute notre communauté qui l'accueille avec joie.    P Jacques Bombardier

    Le Carême

         Un chemin vers Pâques pour redonner la première place au Christ dans notre vie. Il n’aurait pas dû la perdre… mais de petite négligence en petite négligence, nous nous sommes éloignés de lui sans nous en rendre compte tout à fait ! C’est le moment de reprendre notre vie en mains …

    Et pour cela de contempler le Christ. Voici donc 40 jours en suivant le Christ !

     

    1er dimanche : Jésus, l’homme humble

         Jésus est au désert pendant 40 jours dans le jeûne et la prière. Il y subit 3 tentations majeures : la tentation de la nourriture, du pouvoir jusqu’à tenter Dieu et d’une manière triomphale d’être le Messie. Jésus est vainqueur par la Parole de Dieu … En lui, nous recevons le pouvoir de vaincre la tentation.

     

    2ème dimanche : Jésus, le Dieu Homme

         Jésus est sur le mont Thabor avec Pierre, Jacques et Jean. Il est transfiguré… c’est-à-dire, il laisse apparaître dans son corps sa divinité. Les 3 apôtres voient Jésus dans sa réalité profonde de Dieu et homme, la divinité étant habituellement voilée sous l’humanité. Les apôtres voient ce que nous sommes tous appelés à devenir dans la Résurrection finale.

     

    3ème dimanche : Jésus le Messie

         Jésus est en Samarie, au bord d’un puits. Il y rencontre une samaritaine, curieuse, un peu goyeuse, intriguée, de mœurs légères. Jésus parle avec elle après lui avoir demandé de l’eau. Il lui apprend Le Don de Dieu : l’Eau Vive de l’Esprit Saint qui sera donnée à chaque disciple et qui jaillira en lui comme une source vive. Cette Eau Vive, c’est le Messie Jésus qui la donne. La femme est bouleversée, appelle les habitants du village : Jésus reste deux jours chez eux !

    Prière spécifique pour les catéchumènes

     

     4ème dimanche : Jésus guérit l’aveugle né

         Jésus est à Jérusalem, dans le Temple avec apôtres et disciples. Jésus guérit un aveugle-né en faisant de la boue avec sa salive – comme Dieu avait fait dans la genèse en modelant l’homme avec de la boue. Puis il ‘envoie se laver à la piscine de Siloë, une longue marche ! L’homme est guéri et dans les différentes rencontres avec le Christ, il progresse tant dans la foi qu’à la fin, il déclare sa foi au Christ et se prosterne devant lui ! Il a acquis aussi beaucoup de liberté face aux autorités juives qui refusent de croire et l’excluent du Temple. Jésus nous guérit de notre cécité spirituelle pour voir et contempler son Mystère et proclamer notre foi. Il est aussi celui qui nous donne la liberté face au regard des autres.

    Prière spécifique pour les catéchumènes

     

    5ème dimanche : Jésus ressuscite Lazare.

         Jésus est à Béthanie, à côté de Jérusalem, là où il allait très souvent quand il était dans la ville Sainte. Son ami Lazare est mort. Ses deux sœurs, Marthe et Marie amies intimes de Jésus, l’ont prévenu. Il est arrivé après la mort de Lazare. Jésus dialogue avec les deux femmes, les accompagne au tombeau, pleure avec elles puis annonce qu’il est lui-même la Résurrection. Et pour assurer sa Parole, il réanime Lazare et le fait sortir du tombeau !! « Lazare, viens dehors ! et le mort sortit ». Jésus est venu pour délivrer les hommes de la mort et les conduire à la Résurrection dont le baptême est la première expérience.

    Prière spécifique pour les catéchumènes

     

    6ème dimanche : Jésus entre à Jérusalem, la foule le reconnait comme Messie. Dimanche dit des Rameaux 

         Jésus entre à Jérusalem monté sur un âne, monture royale, et la foule l’acclame avec des branchages, des manteaux sur le sol et des chants messianiques. Ensuite, on lit l’Evangile de la Passion. C’est dans la mort et la résurrection de Jésus que se situe le cœur de la foi chrétienne et de la foi au Messie Jésus.

     

    Jeudi Saint

         Nous prenons avec Jésus son dernier repas avec ses apôtres et disciples. Nous célébrons l’Eucharistie qu’il a célébrée pour la première fois ce soir-là. Nous goûtons une unité intime unique, chacun avec Jésus et une unité unique entre nous qui communions à lui : nous devenons ensemble son Corps ecclésial.`

          

    Vendredi Saint 

         Nous vivons heure par heure avec Jésus. Nous le suivons dans sa Passion, nous nous approchons de la Croix pour la vénérer et nous communions pour être un avec Lui.

     

    Samedi saint

         Le jour est sans célébration. Le Christ est mort : son âme est aux Enfers avec les morts pour les sauver, son corps est au tombeau et la terre est silencieuse après le drame du Vendredi. La divinité du Seigneur est toujours unie au corps et à l’âme de la nature humaine de Jésus.

    Le catéchumène reçoit l’onction de catéchumènes.

         Dans la nuit, l’Eglise fête la Résurrection du Seigneur, d’abord autour d’un feu et du Cierge Pascal, colonne de cire qui brûle dans la nuit comme le Ressuscité ou la colonne de nuée du désert. On lit les Ecritures jusqu’à l’annonce de la Résurrection. On bénit l’eau des baptêmes, on célèbre les baptêmes, la communauté renouvelle sa foi et célèbre l’eucharistie. C’est la joie de Pâques.

     

  • 250ème ANNIVERSAIRE DE LA MORT DU ROI STANISLAS

    23 FÉVRIER 1766 – 23 FEVRIER 2016

    250ème ANNIVERSAIRE DE LA MORT DU 

    ROI STANISLAS ROI DE POLOGNE 

    DUC DE LORRAINE ET DE BAR

    stan.png

    A Notre Dame de Bonsecours

    18H messe à la mémoire du Roi. 

    animée par la chorale la Joie du Mélode

    En présence des autorités de la ville 

    et de l’Académie de Stanislas.

    A l’issue de la messe, 

    Lecture d’extraits de l’éloge funèbre de Stanislas et dépôt de gerbes.

  • La fête de la Présentation au Temple (2 février)

    lumiere.jpg

                Un mot revient souvent dans cette fête : le mot LUMIERE. Il y a même une trilogie très intéressante à méditer dans le cantique de Siméon : « car mes yeux ont vu ton salut, lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. »

                De quelle lumière s’agit-il ?

                Certainement pas de la lumière du soleil de la lune ou des étoiles… on la connaît depuis longtemps ! Certainement pas celle où Dieu habite, la lumière inaccessible de la divinité, « du Père des lumières » comme l’appelle St Jacques. Lumière divine inaccessible à l’homme qui ne peut même la regarder sans mourir.

                Il doit s’agir de cette « lumière du premier jour » - « Dieu dit que la lumière soit et la lumière fut (et non est) »[1] - lumière donnée par Dieu à l’homme qui fut retirée en raison du refus de l’homme d’entrer dans le projet d’alliance de Dieu.

                La lumière du Dessein de Dieu devenue invisible aux hommes sauf aux justes – «  car une lumière est semée pour le juste »[2] - dispersée dans le chaos des événements de l’histoire se réalise peu à peu et vainc les ténèbres jusqu’à la victoire finale dans la Résurrection du Christ.

                Le Dessein de Dieu, St Jean nous dit en parle dans son prologue [3] « En le Verbe était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée. » Cette lumière divine pour les hommes, elle est dans le Christ, elle vainc les ténèbres, les oppositions et elle est donnée d’abord mystérieusement aux hommes, durant l’histoire du salut, avant l’incarnation du Verbe, « Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde."[4]

             C’est la lumière qu’est le Christ lui-même : Siméon le déclare prophétiquement dans son cantique, Jésus l’annoncera : « De nouveau, Jésus leur parla : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. »[5]

                C’est la lumière en laquelle nous sommes transformés. « Car Dieu qui a dit : Du milieu des ténèbres brillera la lumière, a lui-même brillé dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de sa gloire qui rayonne sur le visage du Christ….Et nous tous qui n’avons pas de voile sur le visage, nous reflétons la gloire du Seigneur, et nous sommes transformés en son image avec une gloire de plus en plus grande, par l’action du Seigneur qui est Esprit. » [6]

                Voilà donc le salut annoncé par Siméon ; la lumière du dessein de Dieu nous est révélée par le juste Siméon : la lumière divine est dans le Christ incarné ; par notre communion au Christ, elle nous atteint et nous, nations, sommes « transformées » par cette lumière au point de refléter la « gloire du Christ » l’Israël nouveau.

     

    Les préfaces de Noël et d’Epiphanie nous l’avaient déjà dit :

                « Car la révélation de ta Gloire s’est éclairée d’une lumière nouvelle dans le   mystère du Verbe Incarné. » (1)

                « Faisant renaître en LUI (le Verbe Incarné) la création déchue, il restaure toute chose. » (2)

                « Par Lui (le Verbe Incarné) s’accomplit en ce jour l’échange merveilleux : lorsque ton Fils prend la condition humaine la nature humaine en reçoit une incomparable noblesse : il devient tellement l’un de nous que nous devenons éternels. » (3)

                et le jour de l’Epiphanie, le texte est très explicite au sujet de notre méditation :

                « Quand le Christ s’est manifesté dans notre nature mortelle, Tu nous as recrées par la lumière éternelle de sa divinité. »

     

    Tel est donc notre salut annoncé par Siméon le juste qui lit dans les événements la lumière du plan de Dieu : unie à la Lumière éternelle de la divinité présente dans le Verbe Incarné, nous sommes recréés par cette communion et nous reflétons la Gloire du Ressuscité, transformés de gloire en gloire par l’Esprit.

                On comprend la joie de St Sophrone de Jérusalem dont on lit aujourd’hui un extrait du sermon : « Allons à la rencontre du Christ, nous tous qui honorons et vénérons son mystère avec tant de ferveur, avançons vers lui dans l'enthousiasme. Que tous sans exception y portent leurs lumières.
Si nos cierges procurent un tel éclat, c'est d'abord pour montrer la splendeur divine de celui qui vient, qui fait resplendir l'univers et l'inonde d'une lumière éternelle en repoussant les ténèbres mauvaises ; c'est aussi et surtout pour manifester avec quelle splendeur de notre âme, nous-mêmes devons aller à la rencontre du Christ. 
Hâtons-nous vers celui qui est vraiment la lumière.

C'est évident : puisque la lumière est venue dans le monde et l'a illuminé alors qu'il baignait dans les ténèbres, puisque le Soleil levant qui vient d'en haut nous a visités, ce mystère est le nôtre. C'est pour cela que nous avançons en tenant des cierges, c'est pour cela que nous accourons en portant des lumières, afin de signifier la lumière qui a brillé pour nous, mais aussi afin d'évoquer la splendeur que cette lumière nous donnera. Courons donc ensemble, allons tous à la rencontre de Dieu. ~

Cette lumière véritable, qui éclaire tout homme venant en ce monde, voici qu'elle vient. Soyons-en tous illuminés, mes frères, soyons-en tous resplendissants.

Avec le vieillard Siméon, accueillons cette lumière glorieuse et éternelle. Avec lui, exultons de tout notre cœur et chantons une hymne d'action de grâce à Dieu, Père des lumières, qui nous a envoyé la clarté véritable. »

     

    [1] Genèse 1/ 2

    [2] psaume 96/11

    [3] Jena 1/5

    [4] Jean 1/9

    [5] Jean 8/12

    [6] 2 Co. 4/6 et 3/18

  • Interview de St Luc

    luc amiens.jpg

    Journaliste : St Luc, nous aimerions faire davantage connaissance avec vous, l’auteur de l’Evangile que nous allons lire tout au long de cette année et des Actes des Apôtres dont la lecture nous accompagne chaque année durant le temps de Pâques. Merci de nous recevoir et de répondre à nos questions qui sont sans doute celles des lecteurs de votre Evangile.

     

    D’où êtes-vous originaire?

    Luc: Mon pays est la Syrie et je suis né à Antioche sur l’Oronte. C’est dans cette très grande ville que les disciples de Jésus ont reçu pour la première fois le nom de « Chrétiens ».

     

    J: Antioche est en effet une très grande ville.

    Luc: 500 000 Habitants. Ma ville natale est située dans une vaste plaine fertile au climat agréable, au bord du fleuve Oronte, bordée de deux hautes montagnes. C’est une ville cosmopolite où vivent des Grecs, des Chypriotes, des Syriens, et des Juifs, une des plus grandes colonies juives de l’Empire (50 000 juifs environ). C’est une ville de fonctionnaires, de diplomates, d’artistes, de commerçants et d’esclaves. De nombreux artistes en ont fait une ville magnifique, où l’eau coule partout. Ce qui est remarquable, c’est, en particulier, notre grande avenue de 4 km de long bordée de 4 colonnades de marbre, qui traverse la ville. Antioche est devenue la rivale d’Alexandrie d’Egypte!

     

    J: On voit poindre en vous une légitime fierté de votre ville d’origine! Vous avez fait vos études à Antioche?

    Luc: Oui, à l’université de la ville. J’ai étudié la littérature et la philosophie grecques et j’ai aussi appris la médecine. Dans le milieu des étudiants de cette époque, le bouillonnement religieux était intense. Tout le monde cherchait, s’interrogeait sur le sens de l’existence et les réponses habituelles paraissaient vieilles et sans intérêt.

     

    J: C’est dans cette atmosphère que vous êtes devenu chrétien?

    Luc: je suis païen d’origine. Vous savez à Antioche les religions sont prospères! Tout est mêlé: les déesses locales comme Astarté à qui on sacrifie des enfants et des adultes, les dieux romains: Hercule, Apollon. Les temples, très nombreux, sous le couvert d’un culte rendu au mystère de la nature et de la fécondité, sont des lieux de prostitution sacrée. Plus tous les cultes à mystère: Cybèle venue d’Asie mineure, Attis venue de Phrygie, Isis et Osiris hérités d’Egypte, Dionysios et ses orgies venu par la Grèce des profondeurs de l’Asie.

     

    J: Par quel chemin êtes-vous sorti de ce paganisme?

    Luc: C’est une grande insatisfaction devant ces religions qui m’a fait me tourner vers la religion des juifs, très nombreux, dans notre cité. J’ai fréquenté la communauté de la Synagogue de la Porte et peu à peu, j’ai lu les Ecritures juives dans le Grec de la magnifique traduction des Septante. Je suis devenu alors un « craignant Dieu ». Et puis en l’année 34 -35, des Chrétiens chassés de Jérusalem par le martyre d’Etienne et la persécution qui avait suivi, sont arrivés à Antioche. A la synagogue, ils ont commencé à parler du Christ.

     

    J: Quel a été l’accueil de cette nouveauté?

    Luc: beaucoup de débats et de discussions animées. Mais certains juifs sont devenus chrétiens. Cette communauté nouvelle d’Antioche a attiré l’attention des apôtres de Jérusalem: ils ont envoyé Barnabé, un homme remarquable. Il est venu aussi parler à la synagogue et c’est lui le premier qui m’a ébranlé. Mais celui qui m’a attiré définitivement au Christ, c’est Paul de Tarse que Barnabé avait été cherché pour l ‘aider à Antioche. C’est Paul qui m’a baptisé.

     

    J: et vous ne l’avez plus quitté!

    Luc: presque! Une grande amitié est née entre nous et de ma part, une grande dette envers le maître Paul qui m’a tant appris sur le Mystère de Dieu et associé à son apostolat.

     

    J: Vous l’avez suivi dans tous ses voyages apostoliques?

    Luc: en fait, je l’ai rejoint dans son deuxième voyage à Troas et j’ai fait avec lui tous les autres voyages, à pied, à cheval, en bateau. J’ai mis par écrit tous ces souvenirs dans le livre des Actes des Apôtres que j’ai rédigé après mon Evangile. Lors du premier voyage de Paul avec Marc et Barnabé, je n’étais pas encore chrétien. J’ai accompagné Paul dans sa première captivité à Rome et surtout dans la seconde où il a été condamné à mort en 67.

     

    J: A Rome, vous avez rencontré Pierre.

    Luc: Oui, et ce fut un grand bonheur. J’ai vécu trois ans à Rome avec Paul, Pierre, Marc, Sylvain et tous les disciples de la communauté de Rome. Je me suis beaucoup entretenu avec Pierre: il m’a parlé beaucoup de Jésus, de sa vie et de son enseignement en Galilée et à


    Jérusalem. Il m’a raconté les commencements de l’Eglise à Jérusalem, les premières prédications qu’il a faites, ce qu’il disait. Je connaissais bien la prédication de Paul que j’entendais depuis des années; à Rome, j’étais heureux d’entendre Pierre et de lire ce qu’il écrivait.

     

    J: Qu’est-ce qui vous a donné l’idée d’écrire votre Evangile?

    Luc: je l’explique très bien dans le prologue de mon Evangile. J’ai écrit ceci: « après m’être soigneusement informé de tout à partir de origines, il m’a paru bon à moi aussi d’en écrire pour toi un récit ordonné très honorable Théophile, afin que tu puisses constater la solidité des enseignements que tu as reçus. » (1/3-4) J’avais besoin d’assurer, pour certains chrétiens, l’enseignement qu’ils avaient reçu. J’ai fait alors une enquête minutieuse: j’ai interrogé les témoins, en plus de Pierre, Jean l’apôtre, Marie la Mère de Jésus et en particulier des Chrétiens venus de l’entourage d’Hérode Antipas, j’ai lu les textes qui circulaient entre les Eglises chrétiennes, j’ai rassemblé mes propres souvenirs. Et j’ai rédigé mon texte, l’Evangile et les Actes.

     

    J: Vous avez écrit à Rome?

    Luc: Non. Après le non-lieu de Paul en 62, j’ai quitté Rome et je me suis établi en Grèce: c’est là que j’ai écrit mon Evangile et les Actes, dans les années 62-63.

  • Thérèse d'Avila

    Concert  lecture

    A Bonsecours

    th d'avila.png

    Dimanche 10 janvier 17H

    Lecture de la correspondance

    Et commentaire par Martine Boiché

    Dialogue avec le violoncelle.

  • L'Epiphanie

    Epiphanie. Mt 2/1-12.                                     

    Matthias_stom_the_adoration_of_the_magi.jpg

             On peut penser que l’Evangéliste veut nous décrire le chemin de foi de ces hommes, chemin de foi qui est comme l’exemplaire parfait de tout cheminement vers Dieu et le Christ dans la foi. Cette visite des Mages est une sorte de modèle à partir duquel nous pouvons comprendre et vivre un cheminement de croyant, un chemin de foi.

    Si l’on suit cette piste de lecture, on découvre que st Matthieu nous enseigne que pour aller à Jésus, il faut 3 éléments: un signe de Dieu, Les Saintes Ecritures expliquées par la Tradition de lecture et une lumière intérieure.

    Un signe de Dieu.

    « Les Mages ont vu se lever son étoile », terme classique en astrologie pour parler d’une conjonction d’astres significative. Voilà le signe des Mages. Le signe est dans les astres puisqu’ils sont astrologues. Cela nous révèle que Dieu cherche à se faire connaître de chaque homme; et il fait signe à chacun de façon personnelle. Le signe correspond à tout homme : ce peut être le témoignage d’un ami, un événement important, heureux ou malheureux, la beauté de la nature tout à coup saisie, la foi de ses parents, l’interrogation profonde sur le sens des choses ....

    Dieu donne un signe… mais encore faut-il un cœur pour le recevoir ! Les Mages ont pu voir l’étoile parce qu’ils avaient un coeur en attente. S’ils n’avaient pas eu ce coeur attentif, ils n’auraient rien vu.

    Et cela est d’une grande importance pour nous. Pour être croyant, il nous faut maintenir notre cœur sur le qui-vive, une attente, un creux en nous qui peut nous donner le vertige. C’est une insatisfaction devant la réalité matérielle. Cela a des conséquences dans l’éducation que nous devons donner à nos enfants ou à ceux dont nous avons la charge : éveiller au mystère des choses, à la certitude que toute la réalité vraie ne se livre pas dans les apparences. Nous pouvons réfléchir : Savons nous les laisser nos enfants en attente ? ne cherchons-nous pas trop à la combler tout de suite, et cela depuis la plus tendre enfance… Prenons-nous le temps de les éveiller au mystère et au secret des choses ? ou bien tout est-il pour nous rationnel, carré, exact, sans poésie…

    Mais le signe ainsi perçu, signe qui met en chemin, en route ne suffit pas. Les Mages ont eu besoin de s’adresser au peuple d’Israël, à Jérusalem, pour savoir où aller. Les mages consultent les scribes et les savants de Jérusalem qui leur citent le prophète Michée et leur indiquent Bethléem comme lieu de naissance du Messie. Il faut les Ecritures pour aller à Jésus même si on est païen ! Et les Ecritures, on les reçoit d’Israël et de l’Eglise. Et pas simplement dans la matérialité du texte, mais dans le texte expliqué, médité par les croyants, au long des siècles, ce qu’on appelle la Tradition. L’Ecriture lue dans la Tradition d’Israël pour les Mages, l’Ecriture lue dans la Tradition de la Nouvelle Jérusalem qu’est l’Eglise pour nous autres.

    Le signe perçu, la clé de l’Ecriture donnée par la Tradition croyante, il faut encore une lumière intérieure, - l’étoile qui apparaît de nouveau dans notre texte de St Matthieu -, pour aller jusqu’au lieu précis où est le Messie. Cette lumière intérieure qui vient de Dieu conduit à Jésus et fait découvrir qui il est. Et ils l’adorent en se prosternant.. Nous savons par St Paul que « personne ne peut dire Jésus est Seigneur sans le St Esprit » et Jésus dit à Pierre  à Césarée de Philippe: « ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé que je suis fils de Dieu mais mon Père qui est dans les cieux. Heureux es-tu Simon fils de Jonas. » St Matthieu ne dit rien de la foi des Mages mais les cadeaux qu’ils présentent à l’enfant disent leur foi. S’Ils offrent à Jésus, comme dit la Tradition de lecture, l’or comme à un ROI, l’encens comme à un DIEU et la myrrhe au SAUVEUR qui doit MOURIR, c’est parce que leur cœur a été illuminé de l’intérieur par Dieu lui-même qui veut se révéler à eux. Dieu seul sait bien parler de Dieu, Dieu seul sait conduire à Lui. Ce qui vaut pour les Mages aux aurores du salut, vaut pour tout homme pour tout croyant aujourd’hui, pour chacun d’entre nous.

    Voilà la lumière sur notre acte de foi que nous enseigne cet épisode des Mages. Voilà l’éducation du cœur que nous devons cultiver en nous et donner à nos enfants pour qu’ils puissent un jour suivre ce chemin personnellement : éveil du désir, sens du mystère des choses, goût d’interroger les autres et la Bible pour comprendre, attention à la lumière intérieure qui nous habite…Des attitudes du cœur qui préparent à la foi, mais qu’il faut savoir cultiver en soi et éveiller autour de nous. Amen.

  • Vœux de Noël de la part du Conseil paroissial, du diacre et du curé de St Pierre Bonsecours

    IMG_2999.jpg

    « Gloire à Dieu ...     Paix aux hommes sur la terre »

    « La Gloire de Dieu, c’est l’homme vivant.

    La vie de l’homme, c’est la vision de Dieu ».

    (St Irénée de Lyon 2ème siècle)

     

     Tel est le message de Noël.

                Et Jésus va le proclamer dès son premier discours: il refuse toute violence, proclame « heureux les doux, heureux les artisans de paix, heureux les miséricordieux »

                Dans sa manière de vivre, de parler, de s’approcher de tout homme, d’aimer, de sauver du mal moral ou physique, dans sa tendresse et sa douceur, mais aussi dans sa fermeté contre le mal et la fermeture du cœur, Jésus nous montre comment est Dieu : un Dieu ami des hommes … Lui qui est « Fils de Dieu » peut seul nous montrer le Dieu Bon.

                Et Jésus va vivre ce message de paix : Les hommes vont lui infliger la violence… arrestation, procès injuste, torture, insultes, brutalités

     

    physiques, crachats, violences verbales, mise en croix, cœur transpercé par la lance… Le gêneur est tué… les hommes pensent ainsi rétablir la paix.

                Mais au matin de Pâques, le rejeté est Vivant !

                Sans rancœur, ni appel à la vengeance ! Sans même réclamer justice !

                Dieu en le ressuscitant atteste la véracité de son message. La violence ne sert à rien, elle ment quand elle prétend construire la paix… Seule la fascination de la vie est digne de l’homme.

                Mais Jésus n’est pas un magicien… celui dont nous rêvons quand tout va mal ! Comment peut-il y avoir un Dieu quand on voit cela … ?

                Jésus a donné son message

                Jésus a subi la violence dont il a montré l’inutilité

                Jésus appelle les hommes qui sont libres à démasquer en eux la violence

                Jésus donne à chacun la force de lutter contre sa propre violence si on le lui demande 

    Jésus le Vivant rappelle que seule la Vie pour laquelle Dieu nous a créés, est digne de l’homme et qu’il faut lutter contre la fascination de la mort qui vient du Mauvais.