Jubilé du couronnement de la Vierge de Bonsecours
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3 Septembre 2015
Très chers paroissiens et habitués du Sanctuaire de Bonsecours,
Je m’adresse à vous à l’occasion du 150ème anniversaire du couronnement de la statue de Notre Dame de Bonsecours par le Bx Pape Pie IX le 3 septembre 1865 sous l’épiscopat à Nancy de Mgr Lavigerie.
Il ne s’agit pas d’une commémoration historique qui a peu d’importance. Il s’agit de profiter de cet anniversaire pour grandir dans la ferveur de notre foi.
Vous connaissez tous l’état du catholicisme dans notre pays… à la fois effondrement et naissance d’une foi plus intérieure naissant d’un attachement plus personnel au Christ, à une vie plus intense dans l’Esprit Saint. Certains diocèses de France sont plus ardents que d’autres qui ressemblent à la « belle au bois dormant ».Dans les semaines qui vont venir et nous conduire aux Journées du Jubilé – 8, 9 et 10 octobre 2015 –
je vous ferai des propositions pour vous préparer personnellement ou en couple ou en petit groupe – comme vous voudrez – à cet événement. Je vous invite à bien accueillir ces propositions et à vous y engager courageusement afin que nous arrivions tous plus fervents le 10 octobre à la messe autour de notre évêque.
Dans toutes les périodes difficiles de la vie de l’Eglise, Dieu a suscité les saints dont les disciples ont besoin à ce moment-là : il y a les saints cachés que Dieu seul connaît et qui sont les foyers de l’Eglise ; il y a les saints proclamés par l’Eglise : St Jean Paul II, Sainte Mère Teresa de Calcutta, St Jean XXIII et le Bienheureux Paul VI ; St Padre Pio, Bienheureux Charles de Foucault, solitaire du Sahara, Charles de Habsbourg dernier empereur d’Autriche, artisan de paix, … Louis et Maria Beltramme-Quattorchi, époux du XXème siècle, béatifiés ensemble en 2001 … comme le seront prochainement Louis et Zélie Martin… le père René Dubroux, originaire de notre diocèse et martyrisé au Laos en 1959… et tout le patrimoine de sainteté de l’Eglise à travers les siècles ; la sainteté ne vieillit pas mais sans cesse se renouvelle et s’enrichit.
La seule tristesse, c’est que nous, nous ne soyons pas des saints !
Profitons donc tous de cette préparation au Jubilé du Couronnement de notre Dame de Bonsecours pour progresser sur ce chemin de la sainteté que le Seigneur désire pour chacun de nous.
Dans la joie de faire ce chemin avec vous,
Votre curé.
Les propositions sont contenues dans le tract du Jubilé du Couronnement. Ce sont les propositions élaborées avec l’Equipe d’animation du Sanctuaire de Bonsecours.
Dans les semaines qui précéderont l’événement, je vous fournirai des feuillets adaptés pour vous préparer personnellement à cet événement.
Billet spirituel
A propos de l’Evangile de St Marc 8/27-38
Nous sommes au milieu de l’Evangile de St Marc… qui débutait ainsi : « Commencement de la l’Evangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu. ». … le plan du texte. « Fils de Dieu » titre donné au Christ par le centurion à la mort du Seigneur ; « Christ » titre donné au Seigneur par Pierre à Césarée de Philippe. Les premiers chapitres nous apprenaient que cet homme est « Jésus de Nazareth » avec son mystère.
Nous sommes à Césarée de Philippe, bien loin de Jérusalem !... qui aurait pu être la ville de la révélation de la messianité de Jésus… ni à Bethléem, la ville de David ! Non, en plein pays païen, près d’une ville païenne…. Au nord de la Galilée des nations… face au grand large de la Décapole et du pays de Tyr et de Sidon.
Pierre affirme au nom des 12 : « Tu es le Christ, le Messie »… confirmant la parole d’André tout au début de l’Evangile de Jean quand le Baptiste a fait passer ses deux disciples au Christ : « nous avons trouvé Celui dont parlent les prophètes, nous avons trouvé le Christ ». Les premiers mois passés avec Jésus ont convaincu Pierre et les 12, il est bien le Messie.
Ces apôtres appartiennent donc au courant juif qui attend le Messie davidique… ce qui n’est pas le cas de tous ! Il y a ceux qui attendent un Messie davidique, d’autres un Messie sacerdotal, d’autres un Maître de Justice, d’autres un Chef de guerre politique à la Maccabée, d’autres rien du tout. Les attentes sont multiples, les écrits trouvés dans les grottes de Qûmran ont montré la grande diversité des judaïsmes et de leurs attentes.
Car rien dans l’Ancien Testament ne permet de définir le Messie attendu !
Chacun a son idée du Messie, du Messie de son groupe.
Et le Christ Jésus créée la figure messianique, toute nouvelle, absolument nouvelle, radicalement nouvelle. Bousculant toutes les petites constructions humaines qui font du neuf avec du vieux. !
Il commence par imposer le silence : n’en parlez pas ! Jésus ne veut pas renouveler les expériences messianiques désastreuses des faux messies qui l’ont précédé et qui ont entraîné le peuple dans une catastrophe et des crucifixions inutiles.
Ensuite il commence à présenter la véritable figure messianique : il est le Messie de David… mais il va souffrir à la manière du Mystérieux serviteur Souffrant d’Isaïe dont nous avons lu un poème en première lecture. Bientôt il ajoutera la figure sacerdotale… mais pas celle d’Aaron mais celle de Melchisédec – un obscur dont on ne parle qu’un fois dans la Bible dans la Genèse – puis il complètera par la figure du Fils de l’Homme de Daniel… On voit Jésus –contrairement à ce qu’on nous raconte jusqu’au blasphème – sait ce qu’il est … et il ne s’en laisse pas compter : « Passe derrière moi Satan » dit –il à Pierre qui s’oppose à ses vues ! Non c’est Jésus qui sait qui il est et la soit-disant communauté chrétienne qui aurait créée tout cela… elle doit passer « derrière », y compris les exégètes.
Alors : « conformément aux Ecritures » ? C’est la nouveauté absolue du Christ qui comme un aimant, rassemble des textes épars et fragmentaires comme dit l’épître aux Hébreux, disséminés dans l’Ecriture, cachés dans l’Ecriture et qui en lui, avec d’autres, créent une lumière sur son être profond !
Ce n’est pas AVANT lui qu’on sait ce qu’est le Messie. C’est LUI qui crée la figure nouvelle dont on découvre, APRES, les éléments épars et cachés dans le texte de l’Ancien Testament.
Sous forme de courte récollection :
Samedi 19H30-22H
Dimanche 9H-11H et messe
Paroisse St Pierre
Salle St Vincent de Paul
Sous l’église, rue Lionnois, en face de l’ancien établissement français du sang.
12-13 décembre 15, Bethléem et Nazareth
30-31 janvier 16, Capharnaüm
5-6 mars, Jérusalem
A chaque séance :
- lecture d’un chapitre
- échange sur le texte lu à l’avance : quel écho a ce texte dans mon cœur, dans mon expérience, dans l’histoire.
- Enseignement : remise dans le contexte, reprise de l’échange et explications.
- Prière
Dates des rencontres
Salle Saint Vincent de Paul, sous l’église, rue Lionnois, en face de l’ancien Etablissement Français du Sang. 20H30 précises - 22H
Lancement : mardi 29 sept. 20H30-22H salle St Vincent de Paul
MARDIS
10 novembre
15 décembre
5 janvier
27 janvier
2 mars
19 avril
3 mai
7 juin
Rappelons-nous que St Jean présente souvent dans ses écrits le Nouvel Adam et la Nouvelle Eve.
A Cana, Jésus s’adresse à Marie en disant « Femme » comme l’époux à son épouse
A la croix :« Femme » idem
Dans Apoc : une « Femme » (ch 12)
En écho au premier couple de la création Adam et Eve.
Pour la Nouvelle Création, Nouvel Adam et Nouvelle Eve.
Voyons ce couple dans l’Apocalypse.
Le Christ, d’abord, apparaît à Jean au chapitre 1. Voici le texte :
« Moi, Jean, votre frère, je fus saisi en esprit, le jour du Seigneur, et j’entendis derrière moi une voix forte, pareille au son d’une trompette. Je me retournai pour regarder quelle était cette voix qui me parlait. M’étant retourné, j’ai vu sept chandeliers d’or, et au milieu des chandeliers un être qui semblait un Fils d’homme, revêtu d’une longue tunique, une ceinture d’or à hauteur de poitrine ; sa tête et ses cheveux étaient blancs comme la laine blanche, comme la neige, et ses yeux comme une flamme ardente… et sa voix était comme la voix des grandes eaux ; il avait dans la main droite sept étoiles ; de sa bouche sortait un glaive acéré à deux tranchants. Son visage brillait comme brille le soleil dans sa puissance.
« Ne crains pas. Moi, je suis le Premier et le Dernier, le Vivant : j’étais mort, et me voilà vivant pour les siècles des siècles ; je détiens les clés de la mort et du séjour des morts. »
Chapitre 12 la « Femme » vêtue du soleil, la lune sous ses pieds et une couronne de Douze étoiles. Cette « Femme » est…
A la fois * l’humanité dans les douleurs de l’enfantement. Cf Paul aux Rm.
Elle est Eve la « Mère des Vivants ». Elle donne le Messie.
* Marie, la Fille de Sion, qui enfante le Messie
* L’Eglise qui enfante des chrétiens et qui vit une retraite au désert… en particulier pendant les persécutions, aidée par Dieu.
Regardons là plus en détail.
Elle est vêtue du soleil. Dieu a revêtu Adam et Eve après le péché. Dans Isaïe il revêt Jérusalem de vêtement précieux et Sion chante : « Il m’a revêtu du manteau de la justice. » Le soleil exprime la transcendance de Dieu : Marie est habillée de Dieu, du Christ « soleil de justice », elle qui fut comblée de grâce, divinisée comme chaque humain doit l’être un jour. Elle est dans la « lumière de Dieu ». Voici comment le Christ est décrit au chapitre 1 que j’ai lu à l’instant : « sa tête et ses cheveux étaient blancs comme la laine blanche, comme la neige, et ses yeux comme une flamme ardente ». Ainsi commente Benoît XVI,
« Et voici alors que la «pleine de grâce», l’«Immaculée», reflète par toute sa personne la lumière du «soleil» qui est Dieu. »
La lune sous ses pieds : symbole de mort. La mort vaincue :
« En effet, Marie est pleinement associée à la victoire de Jésus Christ, son Fils, sur le péché et sur la mort; elle est libre de toute ombre de mort et totalement comblée de vie. » (Benoît XVI)
12 étoiles : les 12 tribus, les 12 apôtres.
« La Vierge Marie est au centre du Peuple de Dieu, de toute la communion des saints. » (Benoît XVI)
En face de la Femme, le dragon rouge feu, qui est…
§ A la fois Le serpent du premier jour et du péché. 7 têtes= ses multiples inventions pour tromper, 10 cornes : son pouvoir n’est pas invincible…
§ L’adversaire du Christ/Messie prêt à le dévorer sur la croix mais qui lui échappe par la Résurrection… « enlevé auprès du trône de Dieu, le berger, le sceptre… »
§ Satan qui persécute l’Eglise, l’expérience historique des premiers chrétiens à qui s’adresse St Jean.
Aussitôt, dans les versets qui suivent la texte lu aujourd’hui, (12/7), l’Apocalypse parle du combat entre Michel et Satan… dont Satan sort vaincu entraînant des anges dans sa chute.
Jean révèle ainsi aux chrétiens :
§ La victoire acquise sur la mort et le mal par le Christ est pour sa mère, d’abord, en second comme l’expliquait St Paul dans l’épître du jour.
§ Le combat n’est pas achevé même si la victoire est acquise : la Femme Eglise déjà dans le manteau de lumière est aussi et encore celle qui fuit dans le désert…
§ Le Christ et Marie sont impliqués dans ce combat auprès des croyants persécutés et Michel combat et vainc le dragon.
§ Enfin que chacun se rappelle son avenir glorieux, avec le Christ et Marie, persévère dans la fidélité et vive tout combat, intérieur ou pour la justice et le vérité, avec le Christ et Marie.
Toute une tradition liturgique
Plus parlant encore, tant en Orient qu’en Occident, les solennités liturgiques qui ont pu être célébrées en l’honneur de l’Assomption ou de la Dormition.
Dès l’époque carolingienne, le Sacramentaire d’Adrien le mentionne en disant : «Vénérable est pour nous, Seigneur, la fête de ce jour en lequel la Sainte Mère de Dieu subit la mort temporelle, mais cependant ne put être humiliée par les liens de cette mort, elle qui engendra de sa chair ton Fils, notre Seigneur».
Quant à la liturgie byzantine qui aime, à ce propos, parler de Dormition, s’adressant directement à Marie, elle déclare : «Dieu, le Roi de l’univers, t’a accordé des dons qui dépassent la nature, car, de même qu’il te garda vierge parmi l’enfantement, de même il préserva ton corps de la corruption dans le tombeau et le glorifia par une divine translation».
Ainsi peut-on relever toute une série de fêtes solennelles instituées en l’honneur de Marie montée au ciel, par des papes comme saint Serge Ier, saint Léon IV et saint Nicolas Ier, qui jalonnent en quelque sorte, au fil des siècles, cette constance dans la foi de l’Église à l’égard de ce que la définition dogmatique du pape Pie XII, en 1950, n’a fait en somme qu’entériner. Il n’est pas sans intérêt de noter combien cette foi s’enracine dans toute une tradition (bien antérieure à la Réforme) de l’Église indivise. Cette suite dans les siècles et cette unanimité entre l’Orient et l’Occident ne peuvent manquer d’impressionner. Si la «vox populi» est bien la «vox Dei», il importe de bien entendre ici la voix du peuple chrétien, chantant ainsi la gloire de la Mère du Christ.
La voix des Pères
Devant la vitalité d’une telle foi s’exprimant spontanément dans toute une liturgie, les Pères et les théologiens ne sont pas demeurés en retrait. Ainsi saint Jean Damascène (mort en 754) interpelle la foi des fidèles : «Celle qui, pour tous, a fait jaillir la vraie vie, comment tomberait-elle au pouvoir de la mort ? Certes, comme fille d’Adam, elle se soumet à la sentence (de mort) portée contre son père, car son Fils, qui est la Vie même, ne s’y est pas dérobé. Mais, comme mère du Dieu Vivant, il est juste qu’elle soit élevée jusqu’à lui». Et il s’interroge : «Celle qui n’a commis aucun péché... comment le paradis pourrait-il ne pas la recevoir et le ciel ne pas lui ouvrir joyeusement ses portes ?» Il en conclut : «Il fallait que celle qui avait conservé sans tache sa virginité pendant l’enfantement, conservât son corps sans corruption même après la mort... Celle qui avait hébergé le Verbe de Dieu en son sein, ne pouvait qu’être logée dans la demeure de son Fils». Toujours au VIIIe siècle, saint Germain de Constantinople (mort en 733) écrit, lui aussi, plein d’enthousiasme : «Mère de Dieu, vraiment je te le redis avec action de grâces, ton Assomption ne t’a nullement éloignée des chrétiens... Comment la dissolution de la chair aurait-elle pu te réduire en cendre et poussière, toi qui as délivré l’homme de la ruine de la mort par l’Incarnation de ton Fils ?» Et il poursuit en toute logique : «La mère de la Vie devait elle-même demeurer avec la Vie ; la mort ne pouvait être pour elle qu’un sommeil, et l’Assomption comme un réveil pour la mère de la Vie». Et il conclut à son tour : «Ainsi, morte aux choses qui finissent, tu as émigré vers les demeures incorruptibles de l’éternité où Dieu réside. Tu as été corporellement sa demeure et maintenant c’est lui qui, en retour, est devenu le lieu de ton repos».
Dans la même ligne, et toujours en Orient, saint Modeste de Jérusalem n’hésite pas à affirmer : «À titre de très glorieuse mère du Christ, l’auteur de la Vie et de l’Immortalité, Marie est vivifiée dans l’incorruptibilité éternelle de son corps, par celui-là même qui l’a ressuscitée du tombeau et l’a élevée jusqu’à lui de la manière que lui seul connaît». On comprend, relisant cela, toute la ferveur des chrétiens de Jérusalem à l’égard de la Dormition de la Vierge.
(Texte inspiré par les Fraternités monastiques de Jérusalem)
Le dogme de l’Assomption s’appuie tout d’abord sur une solide donnée doctrinale.
Dieu appelle tout être humain au partage de sa divinité. L’Écriture nous enseigne que, dès sa création, l’homme a été fait à son image et comme sa ressemblance (Gn 1,26). Cette intention originelle reste bien notre destination ultime. Et elle demeure universelle. Oui, Dieu a créé l’homme incorruptible, affirme le livre de la Sagesse ; il en a fait une image de sa propre nature (2,23). On est donc déjà dans la droite ligne de la Révélation biblique en disant que Marie, que toute une tradition se plaît à appeler la Nouvelle Ève, au terme de sa course, est pleinement glorifiée, dans son âme et dans son corps, comme image et ressemblance de Celui qui l’a créée. L’apôtre Pierre lui-même ne nous rappelle-t-il pas que nous devons devenir participants de la nature divine (2 P 1,4) ? Ainsi sommes-nous tous transformés en image toujours plus glorieuse, comme il convient à l’action du Seigneur qui est Esprit (2 Co 3,18). Affirmer que Marie est glorifiée dans son âme et dans son corps, elle que Dieu a comblé de grâce et que l’Esprit a couverte de son ombre (Lc 1,28.35), n’est donc pas en contradiction avec la foi chrétienne. Elle la montre simplement arrivée à son terme. Au terme où il est dit que nous entrerons alors de toute notre plénitude dans toute la plénitude de Dieu (Ep 3,19)
Tous promis à la Résurrection
Mais ce n’est qu’avec la venue sur terre du Verbe de Dieu incarné que l’humanité apprend, émerveillée, qu’à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu (Jn 1,12). Car, nous dit Jésus, la volonté de celui qui m’a envoyé est que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour (6,39).
Quelle foi ne peut-on en effet accorder à celui qui ressuscite le fils de la veuve de Naïm, la fille de Jaïre et son ami Lazare ! Quelle promesse dès lors n’est-elle pas la nôtre, quand il nous dit qu’étant fils de Dieu, nous sommes fils de la résurrection et qu’ayant été jugés dignes d’avoir part à l’autre monde, on ne peut plus mourir (Lc 20,35-36) ? Il n’en reste pas moins que nous devrons encore tous passer par la mort puisque nous sommes tous porteurs et coupables de ce péché qui nous voue à la mort (Rm 7,14-23). Là pourtant ne s’arrêtent pas les promesses du Christ. Si nous écoutons attentivement ses paroles rapportées par l’Évangile, nous ne manquons pas d’être surpris. En vérité, en vérité je vous le dis, celui qui écoute ma parole et croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle. Notons bien le présent d’une éternité déjà donnée. Il n’est pas soumis au jugement, mais il est déjà passé de la mort à la vie. Notons plus encore le passé signifiant l’accomplissement d’une pâque déjà vécue. Quelle puissance le Seigneur n’accorde-t-il pas à cette écoute de sa parole doublée d’une parfaite foi en lui et en celui qui l’a envoyé (Jn 5,24) !
Par la puissance de la Parole éternelle
Mais il y a mieux encore. Dans sa controverse avec les juifs incrédules, au cœur même de la Ville Sainte, au milieu du Temple (Jn 8,2.59), Jésus proclame : En vérité, en vérité je vous le dis, si quelqu’un garde ma parole, il ne verra jamais la mort (8,51). On se récrie en le traitant de possédé. Mais Jésus redit de plus belle : En vérité, en vérité je vous le dis, si quelqu’un garde ma parole, il ne goûtera jamais la mort (8,52). Quelle promesse le Fils de Dieu ne lance-t-il pas ici, à l’adresse de quiconque saurait parfaitement garder sa parole ! Cette parole écoutée, gardée et pratiquée dont il dit aussi, explicitement, qu’elle donne de devenir en vérité et son frère et sa sœur et sa mère.
Le sommet de la Révélation en ce domaine est atteint quand Jésus, à l’heure même de ressusciter Lazare, pourtant mort depuis quatre jours déjà, proclame : Je suis la Résurrection et la Vie. Qui croit en moi, fût-il mort, vivra. Et il ajoute, de manière stupéfiante : Quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. C’est bien à chacun de nous que s’adresse, comme à Marthe, l’interrogation du Seigneur : Crois-tu cela ? (Jn 11,25-26). Jamais Jésus n’est allé aussi loin dans ses promesses de vie éternelle.
Si donc quelqu’un, réellement, vit et croit parfaitement en lui, non seulement il vivra, parce qu’il ressuscitera, mais encore il ne mourra jamais ! Avons-nous jamais véritablement pris la mesure de telles paroles de Vie de la part de Celui qui est le Seigneur de la gloire (1 Co 2,8) ?
(Texte inspiré par les Fraternités monastiques de Jérusalem)
SANCTUAIRE NOTRE DAME DE BONSECOURS À NANCY
ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE
14 ET 15 AOÛT 2015
Vendredi 14 août à Bonsecours
16H-17H30 confessions 18H messe
21H30 Procession aux flambeaux et Vigile
Samedi 15 août
11H St Pierre messe
17H30 à Bonsecours Vêpres et salut du St Sacrement
Animation de la liturgie : la Joie du Mélode
Billet spirituel Ephésiens 4/1-5
Après la présentation du dessein de Dieu (il y a 15 jours) et la contemplation de l’accomplissement (dimanche dernier), St Paul dans l’épître d’aujourd’hui invite ses lecteurs à montrer la nouveauté de leur vie dans le Christ, non pas avec des mots ou des sentiments mais dans les actes. Paul reste fidèle au judaïsme : la réponse à Dieu se manifeste dans les actes que l’on fait pour accomplir ce que Dieu demande. Les éphésiens à qui l’apôtre s’adresse, petit noyau de communauté dans une grande ville de 200 000 habitants, a besoin d’apprendre comment on vit chrétiennement. Ils ont reçu l’Evangile… mais qui n’est pas encore écrit dans les Evangiles, ils ont été formés par l’apôtre Paul pendant quelques mois, … et les voilà lancés ! On comprend que Paul, sans orgueil, puisse leur dire à eux qui cherchent comment vivre en chrétien concrètement: « imitez moi, moi j’imite le Christ. » C’est pourquoi dans les épitres, il explique souvent comment il fait, en détail, pour aider ses lecteurs et fidèles.
Aujourd’hui dans le texte Paul insiste sur quelques points seulement :
- dans un monde orgueilleux comment le monde romain, fier de sa réussite et de ses conquêtes, orgueilleux de sa culture, il appelle les disciples à l’humilité.
- Dans un monde dur et violent, où la vie humaine compte peu et où les répressions sont violentes et sans proportion, ils les appellent à la douceur. Et nous percevons bien qui est le modèle : « Venez à moi vous tous car je suis doux et humble de cœur » disait Jésus.
- Plus modestement, il les appelle à « se supporter les uns les autres »… et à tout faire pour garder l’unité. L’unité de la communauté chrétienne – déjà menacée – ne se fait pas toute seule !! IL faut que chaque disciple la veuille et la garde.
Bel examen de conscience pour nous aussi ! Humilité… au milieu des mondanités et des désirs de gloire de toutes sortes… douceur y compris vis à vis de nos frères ! Apprendre à se supporter dans la communauté, dans les familles, les groupes au lieu de s’exclure… Garder l’unité nous qui aimons tant les divisions qui se subdivisent à l’infini… Moi je suis pour Paul ; moi pour Pierre … Si nous sommes devenus créatures nouvelles, il faut que cela se voit !
Alors en avant pour les efforts afin de traduire dans nos vies cette nouveauté… au moment où le mode de vie inspiré du christianisme s’efface dans la société française qui, du moins pour certains, le refuse. L’écart va se creuser et nous devons apprendre à gérer notre différence, à l’aimer et à l’assumer courageusement…pour ne pas forcément vivre comme tout le monde dans tous les domaines.
Enfin, dernier point, que m’inspirent Evangile et première lecture. Dans les deux cas, les dons apportés ne suffisent pas pour nourrir le peuple affamé. Mais réalisés sous la parole du prophète ou passés dans les mains du Christ, les pauvres dons en fait, suffisent largement à tous ! De même pour nos efforts : il sont trop petits, trop fragiles… mais offerts au Christ et passés dans ses mains, ils produiront par la grâce - « qui opère avec grande puissance » comme dit la prière d’aujourd’hui sur les offrandes – de bons fruits de sainteté en « sanctifiant notre vie de tous les jours » comme dit encore l’oraison.
Billet spirituel
En écho à Ephésiens 2/13 et ss
Dans ces versets, Paul explicite le dessein de Dieu de créer une humanité nouvelle et UNE dont l’Eglise sur cette terre, est l’annonce et le commencement de réalisation.
Paul part de la division qui existe entre les juifs et les païens, division à la fois sociologique (6 millions de juifs dans la vaste Empire) et religieuse.
Qui est « Le juif » dont parle Paul dans le texte d’aujourd’hui ? C’est le fils d’Adam pécheur repris par Dieu en Abraham. Avec Abraham, l’homme qui donne foi à Dieu et accomplit ce que Dieu lui demande, Dieu fonde un nouveau peuple qu’il va façonner pour accomplir son dessein : réunir toute l’humanité en un seul peuple de Dieu. Par la foi, le don des Dix Paroles de vie sur le Sinaï, la formation des prophètes, peu à peu, avec beaucoup de difficultés mais aussi de réussite, Dieu forge un peuple nouveau, témoin au milieu de tous, de la fidélité à Dieu et de la bonté de Dieu. C’est dans ce peuple que naîtra le Messie réalisateur de l’unité de l’humanité en Dieu.
Qui est « le païen » ? C’est le fils d’Adam pécheur non repris, laissé à lui-même… superstitieux, idolâtre, idolâtre de la nature de moralité douteuse, ne sachant pas vraiment ce qui est bien et ce qui est mal… C’est aussi le « persécuteur d’Israël », le « païen » c’est l’Assyrie, la Babylonie, les Perses, les Grecs, les Romains… tous ceux qui ont dominé Israël depuis 6 siècles !
Pour préserver l’identité de ce petit peuple nouveau perdu au milieu des autres, Dieu lui a donné des règles de protection (les prescriptions de la loi mosaïque comme dit Paul) : pas de mariage mixte païen/juif ; pas de table commune on plus.
Les relations entre ces deux types d’homme sont difficiles… Paul parle d’ « un mur de haine »… les païens méprisants les Juifs… et les juifs le leur rendant bien !
Le Christ change tout. Il s’est d’abord consacré uniquement avec ses apôtres, « aux brebis perdues de la maison d’Israël »… avant de commencer à s’adresser aux païens. Les apôtres, après la résurrection feront de même ! Paul lui-même commence toujours dans une ville à s’adresser aux juifs. Puis avec le petit noyau qui a cru il fonde une communauté chrétienne avec les païens qui arrivent à la foi. Alors on comprend pourquoi Jésus a supprimé toutes les règles alimentaires qui séparaient les deux peuples : « Maintenant en Christ, il n’y a plus ni juif, ni grec, ni esclave ni homme libre ni homme ni femme mais vous êtes tous frères ne Jésus Christ. ». Du Juif comme du Païen, Jésus fait un seul HOMME NOUVEAU. Et du juif et du païen, il fait UN SEUL CORPS, l’EGLISE. « Il a abattu le mur de la haine, en sa croix, il a tué la haine ». Ce que Paul contemple c’est cette merveilleuse possibilité dans le Christ de recréer UNE SEULE HUMANITÉ UNIE EN DIEU, et dès maintenant ! Les chrétiens vont donner, dans l’Empire, ce témoignage de charité entre hommes si différents par la culture mais unis dans la foi, par une égalité absolue.
Billet spirituel
A partir du cantique qui ouvre l'épitre aux Ephésiens.
Quel texte extraordinaire ! Entre la rencontre de st Paul avec le Christ sur le chemin de Damas en 34-35 – rencontre ô combien violente et brutale – et la rédaction de cette épître au cours de la captivité à Césarée vers 60, il s’est passé presque 30 ans de méditation de St Paul pour « digérer » ce qu’il a reçu de Dieu.
Ce poème commence « avant la fondation du monde » et s’achève à la « récapitulation de tout dans le Christ, à la fin des temps et à l’accomplissement du Royaume » ! « Chacun de nous a été choisi avant la création »… et « a été prédestiné à devenir un fils, une fille adoptif/ve de Dieu dans le Christ ». Quelle centralité du Christ ! « Par Lui » « en Lui » ponctuent le texte avec force. Mais aussi quel sens de la création : Dieu crée les hommes pour faire d’eux ses enfants dans le Christ, récapitulant, incorporant, tout en lui dans le Royaume qui est la création accomplie. L’épitre aux Colossiens qui est de la même période précise : « tout a été créé par Lui et vers Lui et tout subsiste en Lui. » Nous avons dans le cœur, en lisant ce texte de Paul, toutes les paraboles du Royaume que Jésus a enseignées qui nous montraient les petits débuts du Royaume mais aussi la splendeur de son accomplissement final : « l’arbre où tous les oiseaux viennent faire leur nid ! »
Ce dessein divin, Dieu l’avait donné à l’homme dès le premier jour de la Création : c’est la lumière du premier jour. (Gn1/2) Mais l’homme n’a pu la recevoir puisqu’il a rompu avec Dieu. Aussi Jésus en donnant les paraboles – lumière cachée sur le dessein de Dieu – affirme qu’ « il révèle des choses cachées depuis les origines. » (Mt 13/35)
Ce dessein se réalise dans l’histoire.
Il doit s’affronter aux ténèbres, au péché et au refus des hommes : secrètement … « Le Verbe était la Lumière qui éclaire tout homme en venant dans le monde. La lumière est venue dans le monde (avant l’incarnation dans le texte de St Jean) et brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas saisie. ». Le Christ rencontre l’opposition humaine et se trouve rejeté mis à mort. Et ce rejet devient pardon des hommes.
Histoire aussi parce que les juifs ont été les premiers à attendre le Christ : c’est le « nous » des versets 11-12. Puis les païens ont été associés à la même promesse comme dit l’épitre aux Romains : ce sont les versets 13-14 de notre cantique.
Concluons en retenant deux aspects pour notre vie chrétienne :
1 – apprendre à penser et à situer tous les actes de notre vie dans ce dessein divin, loin de nos « politiques » mondaines, de nos logiques humaines, de nos intérêts. Tout voir et tout penser pour tout agir dans cette perspective qui donne sens et fécondité à notre vie.
2 – Un refrain revient sans cette dans ce cantique : « à la louange de sa Gloire ». Franchement quand on nous voit vivre, est-ce si sûr que nous vivons « à la louange de la Gloire de Dieu » ?
Billet spirituel
A propos de Marc 6/1-6
« Il vint dans sa patrie ». Voici donc Jésus à Nazareth pour quelques jours au milieu de sa famille et de son village. Le Sabbat, il est à la synagogue. La synagogue ? Une école pour étudier entre hommes la Parole de Dieu chaque jour au coucher du soleil ; étude commune pour échanger sur la Parole du seigneur avec les maîtres du passé et les hommes du village. « Là où il y a quatre fils d’Israël, dit le proverbe, il y a cinq avis ! »Mieux connaître la Parole pour mieux la mettre en pratique. Une école de prière aussi, surtout le sabbat où se déroulent les trois offices. Une école… en lorrain, la synagogue se dit la « schoule » comme à Lunéville…La schoule… die schule en allemand, l’école. La communauté d’une synagogue n’est pas très nombreuse, tout le monde se connaît. Jésus revient chez lui : normalement, on lui donne la parole pour le commentaire des textes du jour… ce que tout homme sait faire depuis sa Bar Mitswa.
« Ils étaient choqués à son sujet. » : ils l’ont bien connu pendant trente ans, ils savant qu’i n’a pas étudié dans les écoles des grands rabbins de Jérusalem. Comme tout homme il a étudié à l’école de la synagogue[1], il sait lire, écrire, commenter l’Ecriture… Mais comme dit Marc un peu plus loin, Jésus parle « avec autorité ». Quand un israélite explique l’Ecriture, il se réfère à des autorités – tel ou tel rabbi célèbre, tel maître connu des contemporains -, il cite d’autres frères. Jésus lui, parle de lui-même : « Vous avez appris … mais moi, je vous dis :… » Ils admirent et en même tems doutent, sont choqués… « Il est l’artisan »… et non pas seulement le charpentier. Dans les évangiles, il y a plus de comparaisons avec la construction de maison qu’avec le charpente[2]. « Il est LE fils de Marie », Joseph est déjà mort… « UN frère de Jacques, José, Simon et Jude ». La Sœur Jeanne d’Arc commente : « Dans ce milieu d’ancienne polygamie qui donne plus d’importance au clan et à la tribu qu’à la famille étroite, le mot frère a un sens très large de cousins ou parents. D’ailleurs il n’existe pas de mot ni hébreu ni araméen pour dire « cousin ». Et Jacques et José ont une autre mère que la Vierge Marie puisqu’elle est nommée à la croix « Marie, mère de Jacques et de José » (Mt 27/56, MC 15/40) pour la différencier de Marie mère de Jésus et de Marie Madeleine. Ce qui est intéressant, c’est de noter que dans les Douze apôtres il est possible qu’il y ait des « cousins de Jésus » : Jacques dit le petit (le mineur), Simon et Jude… qui est sans doute le même que Thaddée de Marc 3/18. On lui donne son surnom pour ne pas le confondre avec l’autre Judas…
« Il est pour eux une occasion de chute ». Et Jésus confirme en avouant son échec : « un prophète n’est méprisé que dans son patrie, parmi ses proches et dans sa maison. ». La faiblesse du Christ qui n’impose rien mais propose et accepte donc le refus de l’homme. Il ne vient pas en puissance. Leur absence de confiance et de foi interdit tout miracle car la miracle n’est pas pour conduire à la foi mais pour répondre à la confiance totale exprimée par l »’homme dans sa foi en Jésus.
St Paul dans l’épitre du jour explicite ce fait capitale : « Ma puissance se déploie dans ta faiblesse » répond Dieu à Paul qui se plaint de sa faiblesse. D’où sa conviction : « Je me glorifierai de mes faiblesses pour la puissance du Christ établisse en moi sa demeure. » Le chrétien témoin n’a pas de puissance ; il est comme il est, fort et faible, avec des blessures et des défauts et des péchés… Mais habite en lui le Christ. Et c’est dans cette présence, que nous témoignons. Dieu habite ce disciple mais ne lui enlève pas ses défauts, ses blessures… il les lui laisse mais travaille, dans cette faiblesse, pour se faire connaître. Nous voulons aller à Dieu avec nos vertus et c’est avec nos faiblesses qu’il faut y aller pour que Dieu déploie en notre faiblesse sa puissance à Lui.
année B
Chaque année, la liturgie souligne un aspect de ce mystère extraordinaire de l’Eucharistie du Seigneur. Cette année, c’est le sacrifice… et les textes sont complexes. Voici quelques points pour aider à la compréhension.
« Ceci est le Sang de l’Alliance » : cette expression est présente dans la première lecture quand Moïse scelle la première Alliance entre Dieu et son peuple au Sinaï. Il a offert des taureaux et recueilli le sang (symbole de la vie). Il asperge le peuple avec ce sang après avoir fait la lecture des Dix Paroles de Vie. Cette alliance, elle est à la vie et à la mort… Israël en recevant ce sang et en s’offrant pour accomplir la Loi, se lie à Dieu à la vie à la mort.
Cette formule « Ceci est mon sang » ne se retrouve ensuite que dans l’Evangile de la cène… comme chez St Marc. Il s’agit maintenant de l’Alliance « nouvelle et éternelle » comme l’annonçait Jérémie. Et il s’agit du Sang du Christ « mon sang » qui sera versé le lendemain sur la Croix.
Entre ces deux moments, il y a ce dont parle l’épitre aux Hébreux. Face à la parfaite fidélité de Dieu à son alliance, il y a… la parfaite infidélité d’Israël, son péché, sa recherche d’autres dieux, son oubli de vivre selon la Parole de Dieu. Le peuple a bien conscience de ses manques… aussi chaque année, il demande pardon à la fête du Grand Pardon (Yom Kippour) ou plutôt le Grand Prêtre intercède pour le peuple auprès de Dieu. On offre des taureaux… on garde le sang, le grand prêtre entre dans le Saint des Saints et il dépose ce sang sur l’arche d’alliance, sur la plaque d’or qui la recouvre et qu’on appelle le propitiatoire. En rapprochant le sang et le propitiatoire où Dieu est il réunit le peuple (symbolisé par le sang), renouvelle l’alliance et demande pardon pour tous. Mais ce n’est pas très efficace dit l’auteur des hébreux et puis cela ne purifie que de l’extérieur.
Tandis qu’avec le Christ ! D’abord il EST LUI-MÊME l’ALLIANCE : vrai Dieu et vrai homme en un seul personne, il a réconcilié en lui, Dieu et tous les hommes dont il s’est fait solidaire (consubstantiel) par son incarnation. (voir Gaudium et Spes 22) Et ce Christ, il s’offre au Père : « non pas ma volonté mais la tienne » (à l’agonie) « Me voici je viens faire ta volonté » (Ps 39). Malgré la haine des hommes qu’il reçoit, la violence et la souffrance qu’il subit, il s’offre à Dieu et rouvre aux hommes le chemin de l’offrande d’eux mêmes. Plus même : cette haine, il la détruit dans son amour immense et pardonne à tous : « Père, dit le fils, Dieu lui-même, pardonne leur » !! et le fils est exaucé au matin de Pâques. Ce n’est pas le poids du sang ou de la souffrance qui nous sauvent mais l’amour du Christ qui s’offre au Père, pardonne au cœur même de cette souffrance que les hommes lui font subir ! Et cette offrande du Christ, ce sacrifice est une fois pour toutes, il nous sauve de l’intérieur. A l’eucharistie, nous sommes rendus contemporains de l’événement unique du salut : en communiant nous le recevons, mais pour communier il faut d’abord s’offrir avec le Christ au Père dans l’Esprit : « Par lui, avec lui et en Lui, à toi Dieu le Père…. »