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Saint Pierre-Bonsecours - Page 50

  • Du Carême à Pâques

    Avec mes voeux de bon et saint carême pour tous les paroissiens et lecteurs du blog de la paroisse St Pierre, je vous envoie cette présentation unifiée des évangiles du carême que nous lirons dans l'année A car nous accompagnons vers son baptême une catéchumène de la paroisse qui a été appelée hier, premier dimanche de carême, au baptême par notre évêque avec 15 autres personnes du diocèse. Priez le Seigneur pour elle et pour toute notre communauté qui l'accueille avec joie.    P Jacques Bombardier

    Le Carême

         Un chemin vers Pâques pour redonner la première place au Christ dans notre vie. Il n’aurait pas dû la perdre… mais de petite négligence en petite négligence, nous nous sommes éloignés de lui sans nous en rendre compte tout à fait ! C’est le moment de reprendre notre vie en mains …

    Et pour cela de contempler le Christ. Voici donc 40 jours en suivant le Christ !

     

    1er dimanche : Jésus, l’homme humble

         Jésus est au désert pendant 40 jours dans le jeûne et la prière. Il y subit 3 tentations majeures : la tentation de la nourriture, du pouvoir jusqu’à tenter Dieu et d’une manière triomphale d’être le Messie. Jésus est vainqueur par la Parole de Dieu … En lui, nous recevons le pouvoir de vaincre la tentation.

     

    2ème dimanche : Jésus, le Dieu Homme

         Jésus est sur le mont Thabor avec Pierre, Jacques et Jean. Il est transfiguré… c’est-à-dire, il laisse apparaître dans son corps sa divinité. Les 3 apôtres voient Jésus dans sa réalité profonde de Dieu et homme, la divinité étant habituellement voilée sous l’humanité. Les apôtres voient ce que nous sommes tous appelés à devenir dans la Résurrection finale.

     

    3ème dimanche : Jésus le Messie

         Jésus est en Samarie, au bord d’un puits. Il y rencontre une samaritaine, curieuse, un peu goyeuse, intriguée, de mœurs légères. Jésus parle avec elle après lui avoir demandé de l’eau. Il lui apprend Le Don de Dieu : l’Eau Vive de l’Esprit Saint qui sera donnée à chaque disciple et qui jaillira en lui comme une source vive. Cette Eau Vive, c’est le Messie Jésus qui la donne. La femme est bouleversée, appelle les habitants du village : Jésus reste deux jours chez eux !

    Prière spécifique pour les catéchumènes

     

     4ème dimanche : Jésus guérit l’aveugle né

         Jésus est à Jérusalem, dans le Temple avec apôtres et disciples. Jésus guérit un aveugle-né en faisant de la boue avec sa salive – comme Dieu avait fait dans la genèse en modelant l’homme avec de la boue. Puis il ‘envoie se laver à la piscine de Siloë, une longue marche ! L’homme est guéri et dans les différentes rencontres avec le Christ, il progresse tant dans la foi qu’à la fin, il déclare sa foi au Christ et se prosterne devant lui ! Il a acquis aussi beaucoup de liberté face aux autorités juives qui refusent de croire et l’excluent du Temple. Jésus nous guérit de notre cécité spirituelle pour voir et contempler son Mystère et proclamer notre foi. Il est aussi celui qui nous donne la liberté face au regard des autres.

    Prière spécifique pour les catéchumènes

     

    5ème dimanche : Jésus ressuscite Lazare.

         Jésus est à Béthanie, à côté de Jérusalem, là où il allait très souvent quand il était dans la ville Sainte. Son ami Lazare est mort. Ses deux sœurs, Marthe et Marie amies intimes de Jésus, l’ont prévenu. Il est arrivé après la mort de Lazare. Jésus dialogue avec les deux femmes, les accompagne au tombeau, pleure avec elles puis annonce qu’il est lui-même la Résurrection. Et pour assurer sa Parole, il réanime Lazare et le fait sortir du tombeau !! « Lazare, viens dehors ! et le mort sortit ». Jésus est venu pour délivrer les hommes de la mort et les conduire à la Résurrection dont le baptême est la première expérience.

    Prière spécifique pour les catéchumènes

     

    6ème dimanche : Jésus entre à Jérusalem, la foule le reconnait comme Messie. Dimanche dit des Rameaux 

         Jésus entre à Jérusalem monté sur un âne, monture royale, et la foule l’acclame avec des branchages, des manteaux sur le sol et des chants messianiques. Ensuite, on lit l’Evangile de la Passion. C’est dans la mort et la résurrection de Jésus que se situe le cœur de la foi chrétienne et de la foi au Messie Jésus.

     

    Jeudi Saint

         Nous prenons avec Jésus son dernier repas avec ses apôtres et disciples. Nous célébrons l’Eucharistie qu’il a célébrée pour la première fois ce soir-là. Nous goûtons une unité intime unique, chacun avec Jésus et une unité unique entre nous qui communions à lui : nous devenons ensemble son Corps ecclésial.`

          

    Vendredi Saint 

         Nous vivons heure par heure avec Jésus. Nous le suivons dans sa Passion, nous nous approchons de la Croix pour la vénérer et nous communions pour être un avec Lui.

     

    Samedi saint

         Le jour est sans célébration. Le Christ est mort : son âme est aux Enfers avec les morts pour les sauver, son corps est au tombeau et la terre est silencieuse après le drame du Vendredi. La divinité du Seigneur est toujours unie au corps et à l’âme de la nature humaine de Jésus.

    Le catéchumène reçoit l’onction de catéchumènes.

         Dans la nuit, l’Eglise fête la Résurrection du Seigneur, d’abord autour d’un feu et du Cierge Pascal, colonne de cire qui brûle dans la nuit comme le Ressuscité ou la colonne de nuée du désert. On lit les Ecritures jusqu’à l’annonce de la Résurrection. On bénit l’eau des baptêmes, on célèbre les baptêmes, la communauté renouvelle sa foi et célèbre l’eucharistie. C’est la joie de Pâques.

     

  • 250ème ANNIVERSAIRE DE LA MORT DU ROI STANISLAS

    23 FÉVRIER 1766 – 23 FEVRIER 2016

    250ème ANNIVERSAIRE DE LA MORT DU 

    ROI STANISLAS ROI DE POLOGNE 

    DUC DE LORRAINE ET DE BAR

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    A Notre Dame de Bonsecours

    18H messe à la mémoire du Roi. 

    animée par la chorale la Joie du Mélode

    En présence des autorités de la ville 

    et de l’Académie de Stanislas.

    A l’issue de la messe, 

    Lecture d’extraits de l’éloge funèbre de Stanislas et dépôt de gerbes.

  • La fête de la Présentation au Temple (2 février)

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                Un mot revient souvent dans cette fête : le mot LUMIERE. Il y a même une trilogie très intéressante à méditer dans le cantique de Siméon : « car mes yeux ont vu ton salut, lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. »

                De quelle lumière s’agit-il ?

                Certainement pas de la lumière du soleil de la lune ou des étoiles… on la connaît depuis longtemps ! Certainement pas celle où Dieu habite, la lumière inaccessible de la divinité, « du Père des lumières » comme l’appelle St Jacques. Lumière divine inaccessible à l’homme qui ne peut même la regarder sans mourir.

                Il doit s’agir de cette « lumière du premier jour » - « Dieu dit que la lumière soit et la lumière fut (et non est) »[1] - lumière donnée par Dieu à l’homme qui fut retirée en raison du refus de l’homme d’entrer dans le projet d’alliance de Dieu.

                La lumière du Dessein de Dieu devenue invisible aux hommes sauf aux justes – «  car une lumière est semée pour le juste »[2] - dispersée dans le chaos des événements de l’histoire se réalise peu à peu et vainc les ténèbres jusqu’à la victoire finale dans la Résurrection du Christ.

                Le Dessein de Dieu, St Jean nous dit en parle dans son prologue [3] « En le Verbe était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée. » Cette lumière divine pour les hommes, elle est dans le Christ, elle vainc les ténèbres, les oppositions et elle est donnée d’abord mystérieusement aux hommes, durant l’histoire du salut, avant l’incarnation du Verbe, « Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde."[4]

             C’est la lumière qu’est le Christ lui-même : Siméon le déclare prophétiquement dans son cantique, Jésus l’annoncera : « De nouveau, Jésus leur parla : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. »[5]

                C’est la lumière en laquelle nous sommes transformés. « Car Dieu qui a dit : Du milieu des ténèbres brillera la lumière, a lui-même brillé dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de sa gloire qui rayonne sur le visage du Christ….Et nous tous qui n’avons pas de voile sur le visage, nous reflétons la gloire du Seigneur, et nous sommes transformés en son image avec une gloire de plus en plus grande, par l’action du Seigneur qui est Esprit. » [6]

                Voilà donc le salut annoncé par Siméon ; la lumière du dessein de Dieu nous est révélée par le juste Siméon : la lumière divine est dans le Christ incarné ; par notre communion au Christ, elle nous atteint et nous, nations, sommes « transformées » par cette lumière au point de refléter la « gloire du Christ » l’Israël nouveau.

     

    Les préfaces de Noël et d’Epiphanie nous l’avaient déjà dit :

                « Car la révélation de ta Gloire s’est éclairée d’une lumière nouvelle dans le   mystère du Verbe Incarné. » (1)

                « Faisant renaître en LUI (le Verbe Incarné) la création déchue, il restaure toute chose. » (2)

                « Par Lui (le Verbe Incarné) s’accomplit en ce jour l’échange merveilleux : lorsque ton Fils prend la condition humaine la nature humaine en reçoit une incomparable noblesse : il devient tellement l’un de nous que nous devenons éternels. » (3)

                et le jour de l’Epiphanie, le texte est très explicite au sujet de notre méditation :

                « Quand le Christ s’est manifesté dans notre nature mortelle, Tu nous as recrées par la lumière éternelle de sa divinité. »

     

    Tel est donc notre salut annoncé par Siméon le juste qui lit dans les événements la lumière du plan de Dieu : unie à la Lumière éternelle de la divinité présente dans le Verbe Incarné, nous sommes recréés par cette communion et nous reflétons la Gloire du Ressuscité, transformés de gloire en gloire par l’Esprit.

                On comprend la joie de St Sophrone de Jérusalem dont on lit aujourd’hui un extrait du sermon : « Allons à la rencontre du Christ, nous tous qui honorons et vénérons son mystère avec tant de ferveur, avançons vers lui dans l'enthousiasme. Que tous sans exception y portent leurs lumières.
Si nos cierges procurent un tel éclat, c'est d'abord pour montrer la splendeur divine de celui qui vient, qui fait resplendir l'univers et l'inonde d'une lumière éternelle en repoussant les ténèbres mauvaises ; c'est aussi et surtout pour manifester avec quelle splendeur de notre âme, nous-mêmes devons aller à la rencontre du Christ. 
Hâtons-nous vers celui qui est vraiment la lumière.

C'est évident : puisque la lumière est venue dans le monde et l'a illuminé alors qu'il baignait dans les ténèbres, puisque le Soleil levant qui vient d'en haut nous a visités, ce mystère est le nôtre. C'est pour cela que nous avançons en tenant des cierges, c'est pour cela que nous accourons en portant des lumières, afin de signifier la lumière qui a brillé pour nous, mais aussi afin d'évoquer la splendeur que cette lumière nous donnera. Courons donc ensemble, allons tous à la rencontre de Dieu. ~

Cette lumière véritable, qui éclaire tout homme venant en ce monde, voici qu'elle vient. Soyons-en tous illuminés, mes frères, soyons-en tous resplendissants.

Avec le vieillard Siméon, accueillons cette lumière glorieuse et éternelle. Avec lui, exultons de tout notre cœur et chantons une hymne d'action de grâce à Dieu, Père des lumières, qui nous a envoyé la clarté véritable. »

     

    [1] Genèse 1/ 2

    [2] psaume 96/11

    [3] Jena 1/5

    [4] Jean 1/9

    [5] Jean 8/12

    [6] 2 Co. 4/6 et 3/18

  • Interview de St Luc

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    Journaliste : St Luc, nous aimerions faire davantage connaissance avec vous, l’auteur de l’Evangile que nous allons lire tout au long de cette année et des Actes des Apôtres dont la lecture nous accompagne chaque année durant le temps de Pâques. Merci de nous recevoir et de répondre à nos questions qui sont sans doute celles des lecteurs de votre Evangile.

     

    D’où êtes-vous originaire?

    Luc: Mon pays est la Syrie et je suis né à Antioche sur l’Oronte. C’est dans cette très grande ville que les disciples de Jésus ont reçu pour la première fois le nom de « Chrétiens ».

     

    J: Antioche est en effet une très grande ville.

    Luc: 500 000 Habitants. Ma ville natale est située dans une vaste plaine fertile au climat agréable, au bord du fleuve Oronte, bordée de deux hautes montagnes. C’est une ville cosmopolite où vivent des Grecs, des Chypriotes, des Syriens, et des Juifs, une des plus grandes colonies juives de l’Empire (50 000 juifs environ). C’est une ville de fonctionnaires, de diplomates, d’artistes, de commerçants et d’esclaves. De nombreux artistes en ont fait une ville magnifique, où l’eau coule partout. Ce qui est remarquable, c’est, en particulier, notre grande avenue de 4 km de long bordée de 4 colonnades de marbre, qui traverse la ville. Antioche est devenue la rivale d’Alexandrie d’Egypte!

     

    J: On voit poindre en vous une légitime fierté de votre ville d’origine! Vous avez fait vos études à Antioche?

    Luc: Oui, à l’université de la ville. J’ai étudié la littérature et la philosophie grecques et j’ai aussi appris la médecine. Dans le milieu des étudiants de cette époque, le bouillonnement religieux était intense. Tout le monde cherchait, s’interrogeait sur le sens de l’existence et les réponses habituelles paraissaient vieilles et sans intérêt.

     

    J: C’est dans cette atmosphère que vous êtes devenu chrétien?

    Luc: je suis païen d’origine. Vous savez à Antioche les religions sont prospères! Tout est mêlé: les déesses locales comme Astarté à qui on sacrifie des enfants et des adultes, les dieux romains: Hercule, Apollon. Les temples, très nombreux, sous le couvert d’un culte rendu au mystère de la nature et de la fécondité, sont des lieux de prostitution sacrée. Plus tous les cultes à mystère: Cybèle venue d’Asie mineure, Attis venue de Phrygie, Isis et Osiris hérités d’Egypte, Dionysios et ses orgies venu par la Grèce des profondeurs de l’Asie.

     

    J: Par quel chemin êtes-vous sorti de ce paganisme?

    Luc: C’est une grande insatisfaction devant ces religions qui m’a fait me tourner vers la religion des juifs, très nombreux, dans notre cité. J’ai fréquenté la communauté de la Synagogue de la Porte et peu à peu, j’ai lu les Ecritures juives dans le Grec de la magnifique traduction des Septante. Je suis devenu alors un « craignant Dieu ». Et puis en l’année 34 -35, des Chrétiens chassés de Jérusalem par le martyre d’Etienne et la persécution qui avait suivi, sont arrivés à Antioche. A la synagogue, ils ont commencé à parler du Christ.

     

    J: Quel a été l’accueil de cette nouveauté?

    Luc: beaucoup de débats et de discussions animées. Mais certains juifs sont devenus chrétiens. Cette communauté nouvelle d’Antioche a attiré l’attention des apôtres de Jérusalem: ils ont envoyé Barnabé, un homme remarquable. Il est venu aussi parler à la synagogue et c’est lui le premier qui m’a ébranlé. Mais celui qui m’a attiré définitivement au Christ, c’est Paul de Tarse que Barnabé avait été cherché pour l ‘aider à Antioche. C’est Paul qui m’a baptisé.

     

    J: et vous ne l’avez plus quitté!

    Luc: presque! Une grande amitié est née entre nous et de ma part, une grande dette envers le maître Paul qui m’a tant appris sur le Mystère de Dieu et associé à son apostolat.

     

    J: Vous l’avez suivi dans tous ses voyages apostoliques?

    Luc: en fait, je l’ai rejoint dans son deuxième voyage à Troas et j’ai fait avec lui tous les autres voyages, à pied, à cheval, en bateau. J’ai mis par écrit tous ces souvenirs dans le livre des Actes des Apôtres que j’ai rédigé après mon Evangile. Lors du premier voyage de Paul avec Marc et Barnabé, je n’étais pas encore chrétien. J’ai accompagné Paul dans sa première captivité à Rome et surtout dans la seconde où il a été condamné à mort en 67.

     

    J: A Rome, vous avez rencontré Pierre.

    Luc: Oui, et ce fut un grand bonheur. J’ai vécu trois ans à Rome avec Paul, Pierre, Marc, Sylvain et tous les disciples de la communauté de Rome. Je me suis beaucoup entretenu avec Pierre: il m’a parlé beaucoup de Jésus, de sa vie et de son enseignement en Galilée et à


    Jérusalem. Il m’a raconté les commencements de l’Eglise à Jérusalem, les premières prédications qu’il a faites, ce qu’il disait. Je connaissais bien la prédication de Paul que j’entendais depuis des années; à Rome, j’étais heureux d’entendre Pierre et de lire ce qu’il écrivait.

     

    J: Qu’est-ce qui vous a donné l’idée d’écrire votre Evangile?

    Luc: je l’explique très bien dans le prologue de mon Evangile. J’ai écrit ceci: « après m’être soigneusement informé de tout à partir de origines, il m’a paru bon à moi aussi d’en écrire pour toi un récit ordonné très honorable Théophile, afin que tu puisses constater la solidité des enseignements que tu as reçus. » (1/3-4) J’avais besoin d’assurer, pour certains chrétiens, l’enseignement qu’ils avaient reçu. J’ai fait alors une enquête minutieuse: j’ai interrogé les témoins, en plus de Pierre, Jean l’apôtre, Marie la Mère de Jésus et en particulier des Chrétiens venus de l’entourage d’Hérode Antipas, j’ai lu les textes qui circulaient entre les Eglises chrétiennes, j’ai rassemblé mes propres souvenirs. Et j’ai rédigé mon texte, l’Evangile et les Actes.

     

    J: Vous avez écrit à Rome?

    Luc: Non. Après le non-lieu de Paul en 62, j’ai quitté Rome et je me suis établi en Grèce: c’est là que j’ai écrit mon Evangile et les Actes, dans les années 62-63.

  • Thérèse d'Avila

    Concert  lecture

    A Bonsecours

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    Dimanche 10 janvier 17H

    Lecture de la correspondance

    Et commentaire par Martine Boiché

    Dialogue avec le violoncelle.

  • L'Epiphanie

    Epiphanie. Mt 2/1-12.                                     

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             On peut penser que l’Evangéliste veut nous décrire le chemin de foi de ces hommes, chemin de foi qui est comme l’exemplaire parfait de tout cheminement vers Dieu et le Christ dans la foi. Cette visite des Mages est une sorte de modèle à partir duquel nous pouvons comprendre et vivre un cheminement de croyant, un chemin de foi.

    Si l’on suit cette piste de lecture, on découvre que st Matthieu nous enseigne que pour aller à Jésus, il faut 3 éléments: un signe de Dieu, Les Saintes Ecritures expliquées par la Tradition de lecture et une lumière intérieure.

    Un signe de Dieu.

    « Les Mages ont vu se lever son étoile », terme classique en astrologie pour parler d’une conjonction d’astres significative. Voilà le signe des Mages. Le signe est dans les astres puisqu’ils sont astrologues. Cela nous révèle que Dieu cherche à se faire connaître de chaque homme; et il fait signe à chacun de façon personnelle. Le signe correspond à tout homme : ce peut être le témoignage d’un ami, un événement important, heureux ou malheureux, la beauté de la nature tout à coup saisie, la foi de ses parents, l’interrogation profonde sur le sens des choses ....

    Dieu donne un signe… mais encore faut-il un cœur pour le recevoir ! Les Mages ont pu voir l’étoile parce qu’ils avaient un coeur en attente. S’ils n’avaient pas eu ce coeur attentif, ils n’auraient rien vu.

    Et cela est d’une grande importance pour nous. Pour être croyant, il nous faut maintenir notre cœur sur le qui-vive, une attente, un creux en nous qui peut nous donner le vertige. C’est une insatisfaction devant la réalité matérielle. Cela a des conséquences dans l’éducation que nous devons donner à nos enfants ou à ceux dont nous avons la charge : éveiller au mystère des choses, à la certitude que toute la réalité vraie ne se livre pas dans les apparences. Nous pouvons réfléchir : Savons nous les laisser nos enfants en attente ? ne cherchons-nous pas trop à la combler tout de suite, et cela depuis la plus tendre enfance… Prenons-nous le temps de les éveiller au mystère et au secret des choses ? ou bien tout est-il pour nous rationnel, carré, exact, sans poésie…

    Mais le signe ainsi perçu, signe qui met en chemin, en route ne suffit pas. Les Mages ont eu besoin de s’adresser au peuple d’Israël, à Jérusalem, pour savoir où aller. Les mages consultent les scribes et les savants de Jérusalem qui leur citent le prophète Michée et leur indiquent Bethléem comme lieu de naissance du Messie. Il faut les Ecritures pour aller à Jésus même si on est païen ! Et les Ecritures, on les reçoit d’Israël et de l’Eglise. Et pas simplement dans la matérialité du texte, mais dans le texte expliqué, médité par les croyants, au long des siècles, ce qu’on appelle la Tradition. L’Ecriture lue dans la Tradition d’Israël pour les Mages, l’Ecriture lue dans la Tradition de la Nouvelle Jérusalem qu’est l’Eglise pour nous autres.

    Le signe perçu, la clé de l’Ecriture donnée par la Tradition croyante, il faut encore une lumière intérieure, - l’étoile qui apparaît de nouveau dans notre texte de St Matthieu -, pour aller jusqu’au lieu précis où est le Messie. Cette lumière intérieure qui vient de Dieu conduit à Jésus et fait découvrir qui il est. Et ils l’adorent en se prosternant.. Nous savons par St Paul que « personne ne peut dire Jésus est Seigneur sans le St Esprit » et Jésus dit à Pierre  à Césarée de Philippe: « ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé que je suis fils de Dieu mais mon Père qui est dans les cieux. Heureux es-tu Simon fils de Jonas. » St Matthieu ne dit rien de la foi des Mages mais les cadeaux qu’ils présentent à l’enfant disent leur foi. S’Ils offrent à Jésus, comme dit la Tradition de lecture, l’or comme à un ROI, l’encens comme à un DIEU et la myrrhe au SAUVEUR qui doit MOURIR, c’est parce que leur cœur a été illuminé de l’intérieur par Dieu lui-même qui veut se révéler à eux. Dieu seul sait bien parler de Dieu, Dieu seul sait conduire à Lui. Ce qui vaut pour les Mages aux aurores du salut, vaut pour tout homme pour tout croyant aujourd’hui, pour chacun d’entre nous.

    Voilà la lumière sur notre acte de foi que nous enseigne cet épisode des Mages. Voilà l’éducation du cœur que nous devons cultiver en nous et donner à nos enfants pour qu’ils puissent un jour suivre ce chemin personnellement : éveil du désir, sens du mystère des choses, goût d’interroger les autres et la Bible pour comprendre, attention à la lumière intérieure qui nous habite…Des attitudes du cœur qui préparent à la foi, mais qu’il faut savoir cultiver en soi et éveiller autour de nous. Amen.

  • Vœux de Noël de la part du Conseil paroissial, du diacre et du curé de St Pierre Bonsecours

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    « Gloire à Dieu ...     Paix aux hommes sur la terre »

    « La Gloire de Dieu, c’est l’homme vivant.

    La vie de l’homme, c’est la vision de Dieu ».

    (St Irénée de Lyon 2ème siècle)

     

     Tel est le message de Noël.

                Et Jésus va le proclamer dès son premier discours: il refuse toute violence, proclame « heureux les doux, heureux les artisans de paix, heureux les miséricordieux »

                Dans sa manière de vivre, de parler, de s’approcher de tout homme, d’aimer, de sauver du mal moral ou physique, dans sa tendresse et sa douceur, mais aussi dans sa fermeté contre le mal et la fermeture du cœur, Jésus nous montre comment est Dieu : un Dieu ami des hommes … Lui qui est « Fils de Dieu » peut seul nous montrer le Dieu Bon.

                Et Jésus va vivre ce message de paix : Les hommes vont lui infliger la violence… arrestation, procès injuste, torture, insultes, brutalités

     

    physiques, crachats, violences verbales, mise en croix, cœur transpercé par la lance… Le gêneur est tué… les hommes pensent ainsi rétablir la paix.

                Mais au matin de Pâques, le rejeté est Vivant !

                Sans rancœur, ni appel à la vengeance ! Sans même réclamer justice !

                Dieu en le ressuscitant atteste la véracité de son message. La violence ne sert à rien, elle ment quand elle prétend construire la paix… Seule la fascination de la vie est digne de l’homme.

                Mais Jésus n’est pas un magicien… celui dont nous rêvons quand tout va mal ! Comment peut-il y avoir un Dieu quand on voit cela … ?

                Jésus a donné son message

                Jésus a subi la violence dont il a montré l’inutilité

                Jésus appelle les hommes qui sont libres à démasquer en eux la violence

                Jésus donne à chacun la force de lutter contre sa propre violence si on le lui demande 

    Jésus le Vivant rappelle que seule la Vie pour laquelle Dieu nous a créés, est digne de l’homme et qu’il faut lutter contre la fascination de la mort qui vient du Mauvais. 

     

  • La Visitation

    4ème dimanche d'avant, année C

    1364570600.jpg            Dans ce magnifique récit de St Luc, il y a comme deux plans : la scène extérieure telle qu’un observateur pourrait la voir….et l’événement intérieur eux deux femmes et aux deux enfants en leur sein.

                Voilà Marie qui quitte Nazareth et descend « vers le haut Pays, dans une ville de Juda » comme dit le texte réel et non la vague traduction liturgique qui aplatit tout. Car « le Haut Pays », c’est là où, du temps de David, a séjourné l’Arche d’Alliance… c’est là où asse « en hâte » la véritable arche d’Alliance qu’est Marie en qui la Parole s’incarne !

                Et Marie est accueillie avec soin, comme toujours dans le vieil Israël – Joseph sans doute aussi car on ne voit pas une femme voyager seule - : l’accolade entre Elisabeth « vieille » femme de 40 ans ou plus peut-être et Marie jeune épousée de 16 ans.

                Et puis tout à coup nous passons au plan le plus intérieur :

    Elisabeth prend la parole après avoir, comme elle en témoigne, senti en elle l’enfant, le futur Jean Baptiste, « tressaillir ». Elisabeth, envahie de l’Esprit Saint, chante sa propre joie … qui n’est pas d’avoir un enfant (et pourtant ! il fut attendu ! et demandé !) mais de se trouver devant Marie « Bénie entre toutes les femmes » et découvrir que la visite de Marie est, en fait, la visite de son Seigneur en Marie. ! « Comment ai-je ce bonheur que ma mère mon Seigneur vienne jusqu’à moi ! » Employer le mot Seigneur qui désigne Dieu dans la Bible grecque est une véritable prophétie, une véritable profession de foi qui est la première publique de l’Evangile. Pour elle aussi vaut la remarque de Jésus à Pierre : « ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont fait découvrir cela Elisabeth, mais mon Père qui est aux cieux ». Et Elisabeth de conclure en reconnaissant la foi de Marie « qui a cru dans l’accomplissement des paroles qui lui furent dites d la part de Dieu. »

                Et Marie répond en chantant son magnificat ! Elle aussi est envahie de joie puisque toute son existence est « en Dieu son Sauveur ». Marie qui ne nie pas sa grâce : « toutes les générations me diront bienheureuse » mais qui chante Dieu qui l’a choisie… Un Dieu qui bouleverse les hommes, remet le monde à l’endroit : « Il renvoie les riches les mains vides, Il élève les humbles, comble les affamés, dépose les puissants de leur trône. »

                Ainsi Elisabeth, l’enfant Jean Baptiste, Marie exultent chacun à sa manière dans cette si intérieure rencontre. Et l’enfant Jésus ?

                Luc ne nous en dit rien. Il ne tressaille pas… d’ailleurs sauf une fois, nous ne verrons jamais Jésus exulter dans l’Esprit… Jésus est égal, il ne connaît ses soubresauts de nos psychologies tantôt exultantes tantôt déprimées sans plus de raison que cela. Jésus est égal sa psychologie est paisible même si nous le voyons souvent ému devant la misère des hommes. Pour savoir ce qui se passe en l’enfant Jésus, il nous faut aujourd’hui recourir à l’auteur des Hébreux que nous venons d’entendre : lui nous dit ce qui est dans le Christ « qui entre dans le monde. Me voici Seigneur je viens faire ta volonté ». Ce qui habite le cœur de l’enfant, c’est la joie intense d’accomplir le dessein de Dieu qui est aussi le sien. Ce qui habite le cœur du Christ c’est une offrande totale de sa vie. Et cette offrande va être vécue tout au long de sa vie d’homme quand il va assumer pleinement notre nature humaine – jusqu’à la souffrance et la mort – pour nous ramener à Dieu, pour nous reconduire à notre dignité première, pour nous faire participer à la nature divine. C’es pourquoi l’auteur de Hébreux peut dire : « c’est dans cette volonté sainte que nous sommes faits saints. »

                Cette offrande la Seigneur va la renouveler, devant nous, sur l’autel de l’eucharistie : et il attend que nous aussi, nous nous joignions à lui pour cette offrande au Père, nous offrant nous-mêmes avec tout ce que nous sommes, « par Lui, avec Lui et en Lui ». Amen.

     

  • POUR SE PREPARER A NOÊL

    RECOLLECTION D’AVENT Thème : Ce que la Bible dit de Bethléem

     Lecture de texte bibliques, archéologie, spiritualité

     Samedi 19H30 salle St Vincent de Paul Temps de pique nique puis enseignement et prière. Fin 22H

     Dimanche : 9H15 à l’ église St Pierre,  chant des laudes puis enseignement et messe.

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    Le concert du 13 décembre 17H00 : avec l’excellent ensemble « La Chapelle de Bonsecours » de la musique sacrée du temps liturgique. Nourrir sa foi et sa contemplation des grandes pièces du patrimoine chrétien. Cantates de Bach du temps de l’Avent, de Buxtehude et chants sacrés de Schütz

     __________________________________

     

    En cette année de la Miséricorde où le St Père nous invite à nous approcher davantage du sacrement de la réconciliation, vous avez une célébration pénitentielle à St Sébastien et plusieurs temps à la paroisse.

     Méditation

                La fête de Noël est une célébration de Dieu qui « fait toutes choses nouvelles ». Dieu devient un homme, il assume une nature humaine pour s’approcher de nous et nous ramener à Lui.

                Le judaïsme comme l’Islam refuse catégoriquement cette incarnation. Dieu ne peut pas devenir homme, c’est contraire à son être de Dieu. Pourtant chacun proclame Dieu tout Puissant ! Les deux  religions clament en même temps la Toute Puissance de Dieu… mais en même temps, ils lui mettent une limite : Dieu ne peut pas assumer une nature humaine qu’il a créée.

                La conséquence de ce trésor qu’est l’Incarnation, cette nouveauté totale, est de réaliser la communion entre Dieu et l’homme :

                Cette communion, elle est faite en Jésus de Nazareth Vrai Dieu et Vrai homme. Elle doit se faire en nous par grâce, avec notre consentement : nous devenons un seul être avec le Christ et par Lui, le ils, nous devenons enfants du Père. Et celui qui opère cette union et la réalise en nous, c’est l’Esprit Saint, l’Esprit de la Création et de la conception de Jésus en Marie. St Pierre a l’audace de dire que nous devenons « participants de la nature divine. » Cette communion avec Dieu est déclarée impossible elle aussi par le judaïsme et l’Islam.

                Réjouissons-nous de notre trésor et quand nous parlons de Noël, cessons de dire des niaiseries, doucereuses et infantiles. Ayons le courage de dire la nouveauté et la force de Noël

  • Fête du Christ Roi

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                Les Apôtres ont dû plusieurs fois abandonner leur vision du Messie. La première fois quand Jésus leur a annoncé qu’il allait souffrir et mourir de la main de son peuple. La seconde fois à la résurrection : aucun triomphe du Christ, une modestie dans les manifestations, une discrétion… même si Jésus est autre et le même à la foi ! Moins d’effet à la résurrection qu’à la Transfiguration ! Et pourtant Jésus a revendiqué le titre de « Fils de l’homme » tel que le prophète Daniel lu aujourd’hui le présente. Il a même déclaré dans son procès que bientôt « ils verront le Fils de l’homme venir sur les nuées du ciel »… et St Jean dans l’Apocalypse nous montre la beauté, la splendeur du Christ, sa majesté, sa puissance… mais c’est pour la fin des temps !

                Depuis l’effacement du Christ de l’Ascension, le royaume grandit invisiblement. « IL n’est pas ici, il n’est pas là, le royaume de Dieu est au milieu de/ en vous. » dit Jésus aux apôtres. En nous : le Père et le Fils par l’Esprit viennent faire en chaque baptisé leur demeure. Le cœur de chaque croyant, dit Origène repris par Ste Thérèse d’Avila, est un paradis où Dieu aime se promener et rencontrer l’homme.

                Depuis l’effacement du Christ, le Royaume grandit « de cœur à cœur ». Il grandit en nous si nous le laissons nous envahir… envahir notre cœur, notre esprit, notre âme, nos pensées, notre affectivité, notre raison… Lent cheminement où Dieu devient tout en moi.

                Depuis l’effacement du Christ, il compte sur nous pour le montrer, ce royaume et pour le DIRE. Le montrer par la nouveauté de nos vies, le dire par notre témoignage. ET là nous rencontrons une grave difficulté en France : nous ne savons plus dire notre foi, en rendre compte. Combien de fois on me dit : mon fils, ma fille, mes petits enfants m’ont critiqué la religion devant moi et je n’ai pas su quoi dire ! Dans un repas j’ai entendu dire beaucoup de mal de l’Eglise mais je n’ai pas su répondre… Dramatique ! A force de ne pas parler de religion ou de politique – selon la consigne si commune dans les familles -, on a perdu les mots et les idées. La foi, c’est comme une langue : si on ne la parle pas, on la perd ! Les mots ne viennent lus ; les idées, non plus… ou elles viennent longtemps après, trop tard …

                Même entre nous nous ne nous parlons pas ! C’est une perte pour la communauté qui s’enrichit de cet échange d ‘expériences chrétiennes multiples et variées.

                C’est un grand travail à entreprendre : que els catholiques se réapproprient leur foi, sache l’expliquer personnellement, dans un témoignage. Croyez moi si votre petit fils vous pose une question ou vous provoque et que vous pouvez lui dire : attends ! Asseyons-nous, je vais t’expliquer et que vous puissiez calmement, sans plus, lui témoigner votre expérience croyante personnelle… cela fera profondément son effet en lui ! Mais si vous ne savez pas quoi dire, il en conclura que croire ne signifie rien !

                Depuis deux ans, par les rencontres « B’Abba », B A Ba, avec un jeu de mot sur le nom du Père « Abba », la paroisse vous propose de réapprendre à exprimer votre expérience chrétienne avec du fruit pour ceux qui y ont participé.

                Nous proposons cette semaine à nouveau un temps de rencontre (mardi 24 et jeudi 26 de 20H30 à 22H) sur le thème : « qu’est-ce qu’être chrétien aujourd’hui ? » Je vous encourage vivement à y venir.

  • Concert lecture

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    Concert lecture

    Sainte Thérèse d’Avila

    A Bonsecours

     

    Dimanches 22 nov. 2015 à 17H

    Avec Luth

    Lecture de textes extraits du

    Château intérieur et du Chemin de la Perfection

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    Prochain concert lecture

    Dimanche 10 Janvier 2016 17H

    Bonsecours

    Lecture d’extraits de la Correspondance

  • La Toussaint

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    Dans la prière après la communion de la messe de la Toussaint, se trouvent résumés bien des aspects de cette belle fête : au moment où la nature, après avoir donné ses plus belles couleurs et ses plus beaux fruits, glissent tout doucement vers la mort et le sommeil de l’hiver, la liturgie nous fait contempler le Ciel et nous montre l’avenir que Dieu nous a préparé : le Royaume dans toute sa beauté et sa béatitude, la Vie surabondante divine partagée avec tous les élus, la beauté inimaginable des vies de ces saints, plus brillantes et plus scintillantes que toutes pierres précieuses réunies !

     

    « Dieu qui seul es SAINT

                Toute cette fête est centrée sur Dieu. Dieu est Saint, Dieu est Dieu, totalement séparé de nous, transcendant, inconnaissable, au-delà de tout ce qu’on peut penser de Lui, Lumière au-delà de toute lumière… Totalement séparé de nous, inaccessible.

                Nous nous rappelons Isaïe dans le Temple et les Anges chantant « Saint ! Saint ! Saint ! » … avec une telle force que les verrous des portes du saint lieu en sursautaient.

     

    Toi que nous admirons et adorons en célébrant la fête de tous les Saints,

    En cette fête de la Toussaint, c’est Dieu que nous adorons ; c’est sa Présence belle qui nous saisit ; c’est sa grandeur qui est admirable, qui nous rend muet, qui nous plonge dans l’adoration silencieuse.

     

    Nous implorons ta grâce :

    Et pourtant, ce Dieu séparé de nous, inaccessible à la créature que nous sommes, nous avons l’audace de la prier.

     

    Quand Tu nous auras sanctifié, dans la consommation de l’Eucharistie, dans la plénitude de Ton Amour,

    Voilà l’inouï ! Nous ne sommes pas dieu, nous ne sommes pas saints… mais nous sommes sanctifiables ! Dieu nous sanctifie, littéralement « nous fait saints, nous fait dieu, nous divinise »« participant à la nature divine » comme dit St Pierre. Les saints que nous fêtons aujourd’hui, cette multitude faite des enfants d’Israël «  « 12 000 de chacune des 12 Tribus d’Israël » - puis la foule innombrable des païens – « Après cela, j’ai vu : et voici une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues. Ils se tenaient debout devant le Trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches, avec des palmes à la main » - tous ces saints connus et inconnus ne le sont pas devenus par la force de leur vert mais par l’œuvre de Dieu en eux à laquelle ils ont collaboré.

                Et ils ont été sanctifiés… « devenus saints et enfants de Dieu »… comme l’enseigne aujourd’hui St Jean – et comment ? ils ont été sanctifiés « dans la plénitude de l’Amour de Dieu » dit l’oraison… transformés par la plénitude de l’amour divin et devenus plénitude de l’amour divin !

                Et où recevaient-ils cet amour divin ? dans la consommation de l’eucharistie… mention hélas oubliée dans la traduction française ! « Consummentes » : c’est dans la réception du Christ eucharistique – visibilité et présence de l’Amour divin pour nous et en nous, que se fait notre sanctification…

     

    Fais-nous passer de cette table où Tu nous as reçus en pèlerins

    Au banquet préparé dans ta maison. »

    …. D’où la dernière demande de l’oraison. Après avoir qualifié la table eucharistique de « table où tu nous as reçus en pèlerins » - discrète allusion à la table d’Emmaüs – nous demandons de participer  « au banquet de la maison de Dieu » - le festin messianique préparé pour tous les peuples par Dieu lui même selon la prophétie d’Isaïe.

     

    Amen.

  • Homélie de Monseigneur Papin

    pour le 150ème ANNIVERSAIRE DU COURONNEMENT DE NOTRE DAME DE BONSECOURS

    (10 octobre 2015)

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    Dans la première lettre aux Corinthiens dont nous avons entendu un passage, saint Paul utilise un vocabulaire sportif pour parler de celui qui annonce l’Evangile. De même que les coureurs du stade s’imposent une rude discipline pour se donner toutes les chances de remporter la couronne du vainqueur, de même le missionnaire de l’Evangile doit s’imposer une discipline de vie s’il veut être fidèle à son baptême et remporter non pas une couronne de laurier mais une couronne qui ne se fane pas, autrement dit recevoir en héritage la vie éternelle. Paul s’élève ici contre ceux qui se glorifient eux-mêmes d’annoncer l’Evangile et veulent en tirer honneur dès ici-bas. Ce n’est pas sa vision de l’évangélisateur, lui qui a connu tant de désagréments et affronté tellement de dangers au cours de ses voyages missionnaires. Annoncer l’Evangile fut son seul objectif. Il n’a jamais voulu s’en glorifier lui-même ni en tirer un quelconque avantage. Aussi, de sa prison romaine, il put écrire à son disciple et ami Timothée : « Le moment de mon départ est venu. J’ai mené le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi. Je n’ai plus qu’à recevoir la couronne de la justice : le Seigneur, le juste juge, me la remettra en ce jour-là, et non seulement à moi, mais aussi à tous ceux qui auront désiré avec amour sa Manifestation glorieuse » (2 Tm 4,78). La couronne promise au témoin fidèle, on ne se la donne pas à soi-même. On la reçoit du Seigneur.

    Frères et sœurs, chers amis, nous célébrons ce soir le 150ème anniversaire du couronnement de la Vierge Notre Dame de Bonsecours dont l’histoire nous a été rappelée avant la messe. Parler de couronnement de la Vierge Marie peut nous paraître non seulement d’un autre âge, mais aussi tellement éloigné de ce qu’elle fut, femme et mère discrète, accompagnant son fils humblement et dans la foi depuis Bethléem jusqu’au Golgotha. Aussi, pour comprendre avec justesse un tel couronnement, laissons-nous éclairer par un autre couronnement, celui de Jésus, au moment de sa Passion. Couronne d’épines, tressée et posée sur sa tête par les soldats de Pilate en même temps qu’ils le revêtaient d’un manteau rouge et plaçaient dans sa main un roseau en forme de sceptre dérisoire. Que pouvait-il y avoir de royal chez cet homme que l’on moquait et sur lequel on crachait en lui disant : « Salut, roi des Juifs » ? Il faudra la résurrection et le don de l’Esprit Saint pour que la signification de cette mise en scène  paradoxalement royale soit clairement manifestée.

    Ce qu’il y a de royal en Jésus couronné d’épines, c’est l’amour, un amour incandescent, un amour porté à l’extrême, qui l’a conduit librement à sa Passion. Amour indéfectible envers son Père auquel il se remet en toute confiance : « Père, en tes mains je remets mon esprit » (Lc 23,46). Amour miséricordieux pour ceux qui le font mourir : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23,34). C’est dans l’événement de sa Passion et de sa Croix que Jésus advient véritablement comme Roi comme en témoigne sa parole à l’un des deux larrons : « Aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le Paradis » Saint Jean a su exprimer cela merveilleusement en proclamant dans son évangile que l’élévation de Jésus sur la Croix fut dans le même mouvement son élévation dans la gloire.

    Nous comprenons alors, à la lumière du Christ, que le couronnement de Marie ne contredit pas ce qu’elle a été et ce qu’elle demeure à jamais. Marie a été totalement habitée par l’amour de Dieu, mettant toute sa foi en lui comme en témoigne son fiat au jour de l’Annonciation. De même que transparaît sa charité discrète au jour de la Visitation lorsqu’elle partit en hâte auprès de sa vieille cousine Elisabeth pour l’aider dans les dernières semaines de sa grossesse. Ou encore aux noces de Cana lorsqu’elle s’aperçut que le vin venait à manquer et que cela pouvait ternir la fête. Marie pleine de foi, Marie très aimante dans les beaux jours de la vie de son Fils comme dans les jours d’inquiétude et d’épreuves, jusqu’au pied de la Croix où elle se tint debout, Stabat Mater Dolorosa, avant de recevoir sur ses genoux le corps de son Fils. « Un glaive te transpercera l’âme », avait prophétisé le vieux Syméon lors de la Présentation de Jésus au temple. La mémoire de Notre Dame des Douleurs au lendemain de la fête de la Croix Glorieuse célèbre la Compassion de Marie, c’est-à-dire l’écho dans son cœur de la Passion de son Fils. Ayant été pleinement associée à sa Passion, elle l’est pleinement à sa résurrection et à son Royaume. C’est pourquoi l’événement de sa mort fut aussi celui de son Assomption dans sa gloire. Voilà ce que signifie son couronnement. Marie, Reine des cieux !

    « La première en chemin, Marie, tu nous entraines », chantons-nous parfois. Celle que Jésus nous a donnée pour mère au pied de la Croix nous montre son Fils et nous entraîne à sa suite. Elle nous invite à écouter sa Parole et à la mettre en pratique afin que, nous aussi, nous vivions fidèlement dans la foi, l’espérance et la charité. Alors, comme à Marie, comme à Paul et comme à la multitude des disciples bienheureux du Christ, la couronne de justice nous est promise et nous sera remise par le Seigneur. Telle est notre espérance.

    « Nous te saluons, Marie, couronnée d’étoiles…
    Emportée dans la gloire, sainte Reine des cieux,
    Tu nous accueilleras un jour auprès de Dieu » 
    AMEN.

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  • Recevoir la couronne de vie.

    Conférence du jeudi 8 octobre par le Père Jacques Bombardier 

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                Introduction.

                Au XVIIè un grand seigneur romain, le comte Alexandre Sforza Pallavicini (mort en 1638) avait légué une forte somme au chapitre de St Pierre pour confectionner deux ou trois couronnes d’or par an à des statues de la Vierge.

                Sur la demande Mgr Lavigerie, le Pape Pie IX, par un bref du 27 mai 1864, accorda une couronne à Bonsecours. L’évêque était désigné comme représentant du pape pour couronner en son nom la statue. On agrandissait alors le chœur de l’église de Bonsecours : on hâta les travaux pour que le couronnement ait lieu en 1865 comme le Pape le demandait.

                La célébration eut lieu le 3 septembre 1865 présidée par le Cardinal Césaire Matthieu (1796-1834-1875), alors archevêque de Besançon avec Mgr Lavigerie de Nancy et Dupont des Loges de Metz.

                Nous fêtons cette année le 150ème anniversaire de cette célébration. Mais quel est le sens de cet acte de couronner la statue de la Vierge ? Qu’est-ce qu’être couronné dans le Bible ? Quel sens spirituel nos livres saints donnent –ils à cet acte ?

     

                Avant de parcourir la Bible, donnons tout de suite le sens du couronnement tel que la piété et la théologie l’ont compris depuis le lancement de la théologie mariale au concile d’Ephèse en 431 :

                Par le Couronnement de la Vierge, Mère de Dieu,  - sans être elle-même divine mais divinisée comme tout homme est appelé à l’être - , est placée par Dieu au-dessus de toutes les créatures, anges, démons et hommes. Le premier témoignage de cette vision se trouve dans les mosaïques anciennes, IVè/Vè siècles, de la basilique Ste Marie Majeure à Rome. Les litanies de la Vierge l’explicitent : Reine des Anges, 
Reine des Patriarches,
 Reine des Prophètes,  Reine des Apôtres, Reine des Martyrs, Reine des Confesseurs, Reine des Vierges, Reine de tous les Saints.

                Le Couronnement de tout disciple – « Dieu lui-même sera ta couronne » dit Isaïe - est l’expression de sa divinisation et de l’accomplissement de son être et de sa vocation au sein de l’œuvre du dessein de Dieu.

                Marie est la première couronnée puisqu’elle a accompli totalement son parcours humain, morte et ressuscitée aussitôt après une vie tout entière donnée, dans la foi et l’espérance,  à l’œuvre de Dieu.

     

                C’est le moment, dans un premier temps,  de partir à la découverte dans la Bible.

    La surprise, c’est la très grande quantité de références bibliques tant dans l’ancien que dans le nouveau Testament. Ce n’est pas du tout un thème marginal.

                          

                Dans l’Ancien Testament, la couronne (il existe 6 mots différents pour désigner les différentes formes de couronnes !) se rencontre souvent ; faisons rapidement l’inventaire :

    1 – zèr :  La couronne désigne la bordure ornementale probablement tressée, qui entoure l'arche, l'autel des parfums et la table des pains de proposition (Ex 25/11 et 30/5). La couronne souligne ici la préciosité sacrée des objets de culte.

    2.  nèzèr.  Le mot désigne primitivement le bandeau/turban pour retenir les cheveux; il s'y ajoute l'idée de séparation et de consécration, soit royale (2 Sa 1/10, 2 R 11/12 ), soit sacerdotale (Ex 29/6 et ss ). Dans ce dernier cas et pour le grand prêtre, le turban, large de deux doigts, fixé par des attaches et rehaussé d'une plaque d'or sur le devant du turban, sur laquelle il est gravé: «Consacré à JHVH» (Ex 28/37. Evoqué en Sir 45/12 pour le grand prêtre Aaron : « un diadème d’or par-dessus le turban, portant, gravée, l’inscription de consécration, décoration superbe, travail magnifique, délices pour les yeux que ces ornements. »). C'est le « turban à la fleur d’or » remis par Moïse à Aaron (Le 8/9).

                Les sens plus ordinaires ou négatifs :

    3. kéther. Couronne, sans idée de consécration (Est 1/11 2/17 6/9). On le retrouve aussi dans Pr14/18 dans un sens profane et symbolique : « La part des niais, c’est la folie ; les gens avisés se font du savoir une couronne. »

    4. atârâh . Il s’agit de la Couronne des rois, juifs ou étrangers (Ps 21:4,Est 8:15 etc.), ou celle que l'on tressait lors des banquets et des fêtes (Ez 23/42).  Souvent un sens négatif : Dans Is. 28/1,3,  on parle de la «couronne orgueilleuse des buveurs d'Éphraïm» : c’est une condamnation cinglante de la capitale royale, Samarie, qui dominait comme une couronne la fertile plaine d'Éphraïm et donnait au royaume l'exemple des excès de vin.

    Dans 2 Sa 12/26-31 =1Ch 20/2 et ss, il s’agit de la couronne des idoles: «David enleva la couronne du roi des Ammonites; elle pesait un talent d'or; on la mit sur la tête de David»;

                diadêma  désigne le plus souvent la couronne royale, l'insigne du souverain 1Ma 1/9 : « tous les officiers d’Alexandre ceignirent le diadème à sa mort. » 6/15, 8/14, 12/39 13/32; c'était une sorte d'étroit bandeau autour du front, et l'on pouvait en ceindre plusieurs pour marquer plusieurs royaumes: 1 Ma 11/13 « Ptolémée fit son entrée à Antioche et ceignit le diadème de l’Asie de sorte qu’il mit à son front deux diadèmes, celui de l’Egypte et celui de l’Asie ».  Ainsi s'expliquent les diadèmes du Roi des rois :Ap 19/12 « sur sa tête de nombreux diadèmes »… mais aussi « les 7 diadèmes » du dragon usurpateur  (Ap 12/3 ou « les dix diadèmes » du même  13/1).

     

    5 - La couronne peut  aussi avoir un sens figuré, symbolique et spirituel : Is. 28/5 « Ce jour-là C’est le Seigneur Sabaoth qui deviendra une couronne de splendeur et un superbe diadème pour le reste de son peuple. ». Dieu lui-même est l’ornement d’un peuple redevenu fidèle.L'âge peut devenir couronne d’honneur ! Pr 16/31 : « C’est une couronne d’honneur que des cheveux blancs, sur les chemins de la justice, on la trouve. » Couronne d’honneur aussi que Dieu donne : dans le Ps 8/8 « A peine  fis-tu l’homme  moindre qu’un dieu : tu le couronnes de gloire et de beauté ».  Ps 102/ 4 : « N’oublie aucun des bienfaits de Dieu lui qui te couronne d’amour et de tendresse. ».

                Le mot « couronne » est souvent employé symboliquement: équité (Job 29/14), vertu (Pr 12/4), bienfaits divins Ps 64/12 « Tu couronnes un année de bienfaits »,  récompense de la sagesse Sir 1/18,  6/31 : « le couronnement de la sagesse, c’est la crainte du Seigneur, elle fait fleurir bien-être et santé. » Adressé à l’homme qui cherche la sagesse : « Comme un vêtement d’apparat tu la revêtiras, tu la ceindras comme un diadème de joie. » 19/8 : « le sage – laissé à son conseil 15/14 - trouve le bonheur et une couronne de joie » 17/23 : « un jour le juge se lèvera et les récompensera, sur leur tête il fera venir leur récompense ».

     

    6. qodqod. Sommet de la tête.  Les fiancés portaient une couronne, la couronne des noces : Dans leCt des Ct 3/11, nous lisons : « Venez contempler, filles de Sion, le roi Salomon avec le diadème dont sa mère l’a couronné au jour de ses épousailles, au jour de la joie de son cœur. » On lit dans Is.61/10, « Je suis plein d’allégresse en Dieu, mon âme

    exulte en mon Dieu, car il m’a revêtue du vêtement du salut, il m’a drapée dans un manteau de justice, comme l’époux qui coiffe un diadème, comme la fiancée qui se pare de ses bijoux. » C’est Jérusalem qui parle !

                Nous voyons déjà, rien que dans l’Ancien testament, la richesse de cette « couronne ». Passons maintenant au Nouveau testament.                     

                Voici en détails,  les couronnes dont il est parlé dans le Nouveau Testament. A cela s’ajoutent pour une véritable méditation chrétienne,

                Les 2 couronnes du Christ :

                La couronne d’épines. Mat 27/29 Ils tressèrent une couronne d’épines, qu’ils posèrent sur sa tête, et ils lui mirent un roseau dans la main droite; puis, s’agenouillant devant lui, ils le raillaient, en disant: Salut, roi des Juifs !
 (cf aussi Mc 15/17, 
Jn 19/2,5 ). C’est la couronne de la dérision, de l’insulte, de l’infamie. La couronne d'épines imposée à Jésus est bien la couronne royale, parodie comme le manteau de pourpre et le sceptre de roseau, mais aussi douloureuse que dérisoire.

                La couronne d’or du Juge : Apo 14/14  « Je regardai, et voici, il y avait une nuée blanche, et sur la nuée était assis quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme, ayant sur sa tête une couronne d’or, et dans sa main une faucille tranchante. »  C’est la couronne de la gloire humiliée       

                … Les  6 couronnes destinées aux chrétiens

    … indiquées ici dans l’ordre des livres bibliques de notre Nouveau testament. Nulle part on établit une liste ordonnée selon l’importance.

    1 - Couronne impérissable :

                St Paul compare la couronne impérissable qui attend les disciples à la couronne qui se fane que reçoivent les coureurs du stade. Il s’inspire là des jeux isthmiques de Corinthe qu’il a vus quand il séjournait dans le ville, au printemps. 1 Co. 9/24 -27 « Vous savez bien que, dans le stade, tous les coureurs participent à la course, mais un seul reçoit le prix. Alors, vous, courez de manière à l’emporter. Tous les athlètes à l’entraînement s’imposent une discipline sévère ; ils le font pour recevoir une couronne de laurier qui va se faner, et nous, pour une couronne qui ne se fane pas. Moi, si je cours, ce n’est pas sans fixer le but ; si je fais de la lutte, ce n’est pas en frappant dans le vide. Mais je traite durement mon corps, j’en fais mon esclave, pour éviter qu’après avoir proclamé l’Évangile à d’autres, je sois moi-même disqualifié. »

                Cette couronne, c’est donc la victoire remportée sur soi-même dans la discipline spirituelle que le croyant s’impose à lui-même. C’est le contraire du laisser-aller. La suite du Christ suppose un combat.

    2 - Couronne de joie :

                Cette couronne est décrite dans l’épitre aux Philippiens:
4/1 C’est pourquoi, mes bien–aimés, et très chers frères, vous qui êtes ma joie et ma couronne, demeurez ainsi fermes dans le Seigneur, mes bien aimés ! »… ou 1 Thessaloniciens 
2/19 « Quelle est, en effet, notre espérance, ou notre joie, ou notre couronne de gloire ? N’est–ce pas vous aussi, devant notre Seigneur Jésus, lors de son avènement ? »

                Notre couronne de joie, c’est toute la peine prise à l’annonce de l’Evangile et à l’expansion de la Bonne Nouvelle. La joie infinie  de connaître le  Christ et de l’annoncer. Joie de la terre d’abord et joie du ciel dans la connaissance du Christ comme je suis connu, selon St Jean.

     

    3 - Couronne de justice :

    2è Tm 4/6-8 « Moi, en effet, je suis déjà offert en sacrifice, le moment de mon départ est venu. J’ai mené le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi. Je n’ai plus qu’à recevoir la couronne de la justice : le Seigneur, le juste juge, me la remettra en ce jour-là, et non seulement à moi, mais aussi à tous ceux qui auront désiré avec amour sa Manifestation glorieuse »

                Ici l’apôtre exprime sa confiance que le bon combat de la persévérance qu’il a mené dans sa vie pour faire connaître le Christ et attendre ardemment sa venue –gardant la foi, ayant couru pour l’Evangile et son désir de la venue du Seigneur – sera récompensé par le Seigneur  qui lui remettra la couronne de Justice, reconnaissant par là la sainteté de la vie de Paul.

     

    4 - Couronne de vie

    « Heureux l’homme qui supporte l’épreuve avec persévérance, car, sa valeur une fois vérifiée, il recevra la couronne de la vie promise à ceux qui aiment Dieu. » (Jc. 1/12) rejoint par St Jean  dans l’Apocalypse :

    « À l’ange de l’Église qui est à Smyrne, écris : Ainsi parle celui qui est le Premier et le Dernier, celui qui était mort et qui est entré dans la vie : Je sais ta détresse et ta pauvreté ; pourtant tu es riche ! Sois sans aucune crainte pour ce que tu vas souffrir. Voici que le diable va jeter en prison certains des vôtres pour vous mettre à l’épreuve, et vous serez dans la détresse pendant dix jours. Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de la vie. » (Apo. 2/10)

                St Jacques exalte ici la personne qui supporte les afflictions. Lorsqu’un tel homme aura supporté la tentation, il recevra la couronne de vie. La couronne ici n’est pas le diadème du roi, mais la couronne de la victoire qui sera donnée le jour du jugement au tribunal de Christ. Idem pour l’Eglise de Smyrne qui aura tenu bon jusqu’au bout.

     

    5 - Couronne de gloire

    « Soyez les pasteurs du troupeau de Dieu qui se trouve chez vous ; veillez sur lui, non par contrainte mais de plein gré, selon Dieu ; non par cupidité mais par dévouement ; non pas en commandant en maîtres à ceux qui vous sont confiés, mais en devenant les modèles du troupeau. Et, quand se manifestera le Chef des pasteurs, vous recevrez la couronne de gloire qui ne se flétrit pas » (1 P. 5/2-4)

     Pierre  évoque la couronne de ceux qui auront bien rempli leur charge pastorale.

     

    6 - Couronnes d'or des 24 vieillards: 

    « Tout autour de ce Trône, vingt-quatre trônes, où siègent vingt-quatre Anciens portant des vêtements blancs et, sur leurs têtes, des couronnes d’or.Les vingt-quatre Anciens se jettent devant Celui qui siège sur le Trône, ils se prosternent face à celui qui vit pour les siècles des siècles ; ils lancent leur couronne devant le Trône en disant :« Tu es digne, Seigneur notre Dieu, de recevoir la gloire, l’honneur et la puissance. C’est toi qui créas l’univers ; tu as voulu qu’il soit : il fut créé. » (Apo. 4/4 et 10)

                Les 24 vieillards – les 12 ancêtres des tribus d’Israël et les 12 apôtres, deux fois 12, deux fois la plénitude - symbolisent tous les rachetés à la fois de l’Ancienne Alliance et de la Nouvelle. Le fait qu’ils portent des couronnes d’or et qu’ils soient assis sur des trônes suggère qu’il s’agit de sauvés, divinisés.

                « Et, quand se manifestera le Chef des pasteurs, vous recevrez la couronne de gloire qui ne se flétrit pas »[1] Ainsi s’exprime St Pierre dans sa première lettre. Et l’Apocalypse présente les élus avec une couronne d’or.[2]

                Le croyant est donc appelé à la Couronne de Gloire, la couronne d’or ! La Vierge Marie, la disciple la plus parfaite du Seigneur sur cette terre, a reçu cette couronne de Gloire. St Jean, dans l’Apocalypse[3], décrit Marie Ressuscitée dans la splendeur du Soleil, la lune sous ses pieds et sur sa tête une couronne de douze étoiles.

     

             Récapitulons en conclusion notre moisson

                Selon l’Ancien Testament, la couronne indique une séparation, une « mise à part » des objets du culte, mais aussi des prêtres, des rois et des prophètes, une idée de consécration.

                Au sens figuré ou symbolique, elle est signe de noblesse, de fidélité à Dieu. Dieu lui-même devient couronne de son peuple !

                C’est la couronne des fiancés et des noces (encore comme cela dans le rite du mariage oriental).

                Enfin, être couronné, signifie avoir accompli parfaitement sa vie, par la vertu, les bienfaits, la fidélité, la vieillesse, la sagesse recherchée, trouvée, vécue et enseignée.

     

                Le Nouveau testament hérite de cette vision et l’enrichit en la précisant :

                Tout le peuple est appelé à être couronné (les 24 vieillards) c’est-à-dire divinisé par participation à la nature de Dieu comme dit St Pierre ( précision de l’AT qui disait : « Dieu lui-même sera ta couronne »)…

                A la suite de son maître… qui a connu la couronne de dérision (épines) et la couronne de gloire de la victoire.

                Cette couronne donnée par Dieu au croyant se décline en 6 qualificatifs :

                           1 – impérissable       c’est la couronne qui récompense le combat spirituel   sur soi-même pour vivre selon l’Evangile.

                           2 – de joie                 c’est la couronne qui récompense la joie d’avoir                       annoncé l’Evangile

                           3 – de justice             c’est la persévérance dans la connaissance du Christ,   dans son annonce et dans le désir de sa venue

                           4 – de vie                  c’est le couronnement de la victoire dans la tentation et l épreuve que fait subir le monde  aux chrétiens.

                           5 – de gloire              en particulier pour les pasteurs du troupeau

                           6 – de gloire et d’or…. Couronne de gloire rouge, précise St Cyprien, pour   les martyrs et blanches pour autres disciples non martyrs.

                Le couronnement est donc perçu par toute l’Ecriture comme une « récompense » donnée par Dieu au disciple méritant. C’est le geste qui accomplit tous les combats spirituels et moraux du disciple qui attend la venue de son maître et demeure fidèle dans l’épreuve et la contradiction. C’est une vision dynamique, progressante de la vie chrétienne, le contraire de la tiédeur.

                Mais, la préface des saints nous prévient contre tout orgueil ou suffisance , lorsqu’elle déclare à Dieu : « Quand tu couronnes les mérites des saints, Tu couronnes tes propres dons. »  

                C’est Dieu qui donne la grâce de la victoire et couronne cette victoire !

                Mais il la couronne cette victoire en la mettant à notre compte (c’est cela le mérite en théologie) même si c’est sa grâce qui nous la fait obtenir avec notre combat. Il donne la vertu, le mérite de la vertu et la récompense du mérite de la vertu. C’est ce que nous demandons dans le Veni sancte spiritus : « Da virtutis meritum ». Ce qui veut dire « donne le mérite de la vertu ».

                 La liturgie, enfin, pourrait nous instruire.

     

    Dans le baptême.

                Il paraît certain aujourd’hui que dans le rite baptismal primitif (chez les tout premiers chrétiens qu’on appelle les « judéo-chrétiens »), on remettait au nouveau baptisé le vêtement blanc et une couronne, souvent de fleurs.  Cette couronne était censée montrer la présence du Christ dans le nouveau baptisé, présence de renouveau. Le Christ était ainsi pensé « comme la couronne du croyant » dans toute sa vie nouvelle de chrétien, selon la promesse en Isaïe : « Dieu sera lui-même ta couronne ».

                On a donc vêtement blanc et couronne… d’où la mention du vêtement blanc et de la couronne pour les élus de l’Apocalypse. Au moment où le texte est écrit, on pratique encore ce rite. Les premiers chrétiens rattachaient le baptême autant à Pâques qu’à la fête des Tentes : vêtement blanc, couronne, palmes à la main… rites liés à la fête des tentes.

                Pourquoi alors, cette coutume a-t-elle disparu? Cet usage typiquement juif disparaît quand l’Eglise passe massivement aux païens car la couronne était liée au culte idolâtrique chez les cultes païens de l’époque, y compris dans les cultes à mystère… De plus les prêtres païens portaient une couronne ! Cela rendait le rite équivoque. Il n’est resté que le vêtement blanc.

    Dans le mariage.

                Dans les rites orientaux, après l’échange des consentements et la bénédiction /remise des alliances, les époux sont couronnéscomme le Christ victorieux.Le symbole du couronnement indique aussi l’âge adulte de la femme et sa capacité de donner naissance. Il équivaut à la velatio – «  l’imposition du voile » - dans la culture romaine.     

                La célébration  du mariage orthodoxe se poursuit par l'office du couronnement des mariésdevant une table préparée au milieu de la nef.   Les jeunes mariés sont introduits dans la nef par le prêtre et tiennent chacun un cierge allumé, relié l'un à l'autre par un ruban. Le prêtre couronne les deux mariés, mais souvent quelqu'un tient la couronne au dessus de leur tête. Le couronnement est le signe sacramentel du mariage.  -  On lit deux textes du Nouveaux Testament. Le prêtre donne à boire une coupe de vin aux deux mariés. Puis, guidés par le prêtre, ils font, main dans la main, trois fois le tour de l'autel ou du lutrin où sont déposés les évangiles. Couronnés, ils dansent liturgiquement autour de l’autel avec le prêtre. Les nouveaux mariés vénèrent les icônes et s'embrassent l'un l'autre.  



    [1] 1 Pierre 5/2

    [2] Apo. 4/4 et 10

    [3] Apo. 12/1 et ss

  • Sainte Thérèse d'Avila

    Jeudi 15 octobre : 500ème anniversaire de la naissance de Ste Thérèse d'Avila : messe à 18H à Bonsecours et à 20H30 à Bonsecours, La vie et le cheminement spirituel de Ste Thérèse par Martine Boiché. Cette soirée introduit les deux concerts lecture des œuvres de la sainte.

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