Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Carême - Page 4

  • 18H messe de « la paroisse invisible » du 28 mars

                Bien chers amis,

                « Unis dans le même Esprit » voilà ce que nous vivons dans cette rencontre dans l’Esprit Saint pour la messe célébrée à votre intention et à vos intentions. La Promesse du Christ – « je suis tous les jours avec vous jusqu’à la fin des temps » - demeure totalement vraie pour nous en ce moment.

                In Christo.

                                       Avec mon amitié.

     

    Lire la suite

  • Samedi 28 mars - Pour la prière du matin.

    Bien chers amis,

             Heureux de vous saluer au réveil ! Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt même en confinement !

             Que cette ode matinale vous fasse retrouver Notre Bon Seigneur avec joie et gratitude… dans un saint repentir.

             Avec mon amitié dans le Christ. Votre curé.

     

    Lire la suite

  • PRIERE A LA CROIX, VEILLÉE DU VENDREDI 27 MARS 2020

    Une reproduction de la Croix de San Damiano qui a parlé à Saint François d’Assise. Le mystère pascal est montré dans son unité : le Christ est crucifié (ses plaies coulent, le centurion et les femmes et Jean au pied de la croix),il a les yeux ouverts et le corps doré

    Lire la suite

  • 18H messe de « la paroisse invisible » du 27 mars

                 Bien chers amis,

    Voici la poursuite de notre lecture de l’Evangile de St Jean. Plongez-vous dedans, c’est l’occasion unique. Je me réjouis ave vous de suivre Jésus pas à pas dans sa mission et sa passion qui commence comme vous le voyez bien avant les jours saints !

    Je vous garde bien unis dans ma prière à l’eucharistie et je vous sens en communion avec moi auprès du Seigneur. Que le Seigneur nous garde dans sa paix. Nous prions toujours avec ferveur à toutes nos intentions.

                                       Avec mon amitié.

     

    Lire la suite

  • Vendredi 27 mars - Pour la prière du matin.

    Bien chers amis,

    Nous revoici ensemble pour la prière du matin, pour acclamer le Soleil Levant qu’est le Christ.

    Bonne et sainte journée à tous. Portons nous les uns les autres dans la prière et l’amitié surtout ceux qui n’ont pas les moyens techniques d’être en relation avec nous par internet.

    Avec mon amitié.

     

    Lire la suite

  • 18H messe de « la paroisse invisible » du 26 mars

               Bien chers amis,

     

                Le Seigneur est celui qui nous invite chaque soir à s’unir à Lui dans son offrande et son intercession auprès du Père. C’est Lui l’Unique prêtre en qui notre baptême nous a unis, en faisant de nous un peuple sacerdotal. Le ministre est celui qui, en agissant au nom du Christ Tête et Source de l’Eglise, rend présent le Christ dans sa Pâque à laquelle nous pouvons nous unir vraiment par notre communion, même spirituelle en ce moment et accomplir notre mission de prière au coeur du monde et pour son salut.

                                       Avec mon amitié.

     

    Lire la suite

  • Jeudi 26 mars - Pour la prière du matin.

    Bien chers amis,

             Chaleureuse salutation à tous !

             Bonne et sainte journée. Unis dans la prière et l’amitié dan le Christ… et nous sommes nombreux !

     

    Avec mon amitié.

     

    Lire la suite

  • 18H messe de « la paroisse invisible » 25 mars

    Annonciation

    N'oubliez pas ! illuminons l'Annonciation ce soir à 19h30

     

                Bien chers amis,

    Nous avons à lire le récit de l’Annonciation.

    Prenez le temps de lire lentement ce texte et son commentaire.

    Le texte est d’une telle richesse qu’on ne peut jamais la donner en homélie mais, là, par écrit et avec le temps, on peut le faire.

    J’en profite aujourdhui !!!!

    Profitez-en aussi… vous avez du temps : plongez-vous dans ce texte. C’est une occasion peut-être unique de le faire

    Et réjouissez-vous : le même Christ vient habiter ne vous comme en Marie par l’eucharistie et la communion spirituelle.

                                       Avec mon amitié.

     

    Intentions de prière : nous prions toujours pour tous les malades et ceux qui sont morts, les personnels soignants, tous ceux qui assurent la vie de notre société (commerçants, force de l’ordre…). Nous demandons au Seigneur la grâce que l’épidémie cesse. Nous prions les uns pour les autres dans une grande amitié spirituelle.

    Intentions de prière des paroissiens : Seigneur, nous te confions nos frères chrétiens de Terre Sainte. Les restrictions imposées par l'autorité israélienne pour contenir la contagion du coronavirus sont toujours de plus en plus sévères et tous les pèlerinages sont annulés.Nous te prions pour tous les malades, les personnels soignants, les infirmiers, les médecins et les personnes qui souffrent dans ce pays où Notre Seigneur a vaincu la souffrance, le Mal et la mort sur la croix.

    Prions avec ferveur pour la conversion de notre pauvre France si malmenée. Puisse cette lourde épreuve lui redonner le sens de Dieu et l'aider à retrouver sa Foi.

     

    VOICI LA DEMEURE DE DIEU PARMI LES HOMMES

    MARIE, TERRE ADMIRABLE, TERRE DE LA PROMESSE

    MERE DE L’EMMANUEL

     

    L’Ange du Seigneur fut envoyé à Marie

    Et la Vierge fut éblouie par la Lumière.

    Ecoute, Marie, Vierge du Christ :

    Tu concevras et tu enfanteras un fils ;

    Tu es le Paradis nouveau et la Terre Promise

    En toi le Soleil a établi sa demeure.

     

    Le Seigneur ta regardée dans Son Amour ;

    Reçois la Parole que par l’Ange Il t’envoie.

    Il vient vers nous, Dieu véritable

    Il revêt dans ton sein la chair du premier Adam

    Engendré par le Père et Né dans le temps,

    Dieu et homme, Lumière de vie, le Créateur du monde.

     

     

    EVANGILE DE JESUS CHRIST SELON ST LUC

    ICI

     

                Nous avons, dans le 1er chapitre de St Luc, deux annonciations : une à Zacharie dans le Temple de Jérusalem, une en Galilée, à Marie, dans sa maison.[1] Nous allons comparer ces deux récits bien différents et les différences éclairent chacun.

     

    1 - Les deux « annonciations »

                Voyons les différences : Pour l’annonce à Zacharie (1/5-10), nous avons une longue présentation des parents, Zacharie et d’Elisabeth, et des circonstances : longue attente sans enfant, stérilité malgré leur fidèle pratique de la Loi. Nous sommes à Jérusalem, au milieu de la foule, dans le Temple, au cœur même d’Israël et Jean Baptiste est ainsi rattaché à l’ordre de la liturgie et de la Loi anciennes. L’insistance sur l’origine sacerdotale des deux parents souligne fortement le lien entre Jean Baptiste et l’Ancien Testament.

     

                A l’annonce à Nazareth, tout est calme, d’un calme impressionnant, silencieux. Pour présenter Marie, le strict minimum (1/26-27.) On ne sait rien de sa famille (alors que nous savons qu’Elisabeth est de la famille prestigieuse d’Aaron). Pour Marie, l’insistance est plutôt sur le contraste entre virginité et maternité (v 27: le texte dit « à une vierge mariée », comme en 2/5).  De plus, nous sommes à Nazareth, un village perdu, des tribus du Nord, jamais cité dans la Bible. C’est le bas monde !

               

                L’annonce de la naissance de Jean est une réponse à la prière des deux parents (v.13. C’est tout l’Ancien Testament qui monte à travers eux, vers Dieu ! : des prêtres, des justes, leur prière. C’est la terre qui demande au ciel. Leur stérilité est symbolique de celle de l’Ancienne Alliance qui n’aboutit pas depuis de longs siècles, depuis le retour de l’Exil à Babylone

     

                Pour Marie au contraire, pas de demande de l’homme. C’est Dieu qui intervient,  c’est une IRRUPTION de Dieu dans l’histoire des hommes, un COMMENCEMENT ABSOLU : on part du ciel et non pas des parents. Marie n’a rien demandé, l’initiative est totalement de Dieu : la structure même du texte du v. 26 le montre : « au sixième mois  fut envoyé par Dieu l’Ange ». En agissant ainsi d’une manière aussi absolue, Dieu montre qu’il a l’initiative et qu’il fait du totalement neuf : Marie n’est pas rattachée à l’Ancien Testament par sa famille; sa virginité montre qu’elle est offerte à toute nouveauté divine; elle est le symbole de la Nouvelle Alliance. C’est Dieu qui vient au-devant de l’homme !  Le salut ne vient que de la grâce de Dieu.

     

    2 - la salutation de l’ange :

                Le contraste est frappant. Pour Zacharie, la salutation ressemble à toutes celles de l’Ancien Testament quand un ange visite les hommes pour leur donner un message de la part de Dieu. (Exemples de Samson (Livre des Juges 13/2-7 ou Gédéon Juges 6/11-13)).

     

                Pour Marie, tout est différent: Marie est passive. Elle reçoit un NOUVEAU NOM « Pleine de grâce ou comblée de grâce» : c’est le nom nouveau que l’Ange lui donne… et qui la surprend.

     

                C’est une forme de verbe rare : un participe parfait passif. « Il s’agit de la faveur ( grâce) singulière de Dieupour Marie, de son amour royal ; et le parfait passif marque que cette faveur a été accordée par Dieu depuis toujours et qu’elle demeure à jamais. Marie est l’élue du Seigneur, la Bien Aimée du Roi. »[2]          

                Ce mot revient une autre fois dans le Nouveau Testament, en Ephésiens 1/6, pour parler de la grâce qui NOUS est faite dans le Fils bien aimé.

     

               Il y a tout de même presque un parallèle dans Ancien Testament : en Daniel 9/23, l’ange Gabriel (qui apparaît déjà en Daniel 8/16 et 9/21) vient au devant de Daniel et lui dit : « Une parole est sortie et je suis venu pour te la faire connaître car tu es un homme objet de la faveur de Dieu. ». Ce n’est pas le même mot[3] mais le contexte est le même, celui de l’annonce de la délivrance d’Israël.[4] Pour Marie, cette grâce l’enveloppe totalement, avant sa naissance (comme il est dit aussi un peu à Jérémie[5]), pendant sa vie et éternellement.

     

    3 - le contenu du message

                Evidemment la différence entre les deux messages saute aux yeux :

                Pour Zacharie, le message concerne l’annonce de l’enfantement d’Elisabeth ;  l’enfant qui va naître sera un « consacré »[6] ; l’ange donne son régime alimentaire (v.15),  il aura une mission précise (16-17) ; ce sera un prophète dans l’esprit d’Elie selon la prophétie de Malachie 3/1. On dit ce Jean FERA. De plus cet enfant causera la joie de ses parents et de beaucoup en Israël (14-15). Quelle que soit la grandeur de Jean Baptiste (elle est signalée au v.15), il est un homme simplement, un prophète.  « Il sera grand » c’est le point commun entre Jean (v15) et Jésus (v.32)

     

                Pour Marie : l’annonce de la conception par l’Ange cite la prophétie d’Isaïe 7/14 [7] Puis suit une compilation des prophéties messianiques : Paumes 2/2; 2 Samuel 7/12 et suivants, Isaïe 9/7; Daniel  7/13. On dit davantage ce que SERA Jésus. Et l’humanité de Jésus n’a pas besoin de régime alimentaire ou de genre de vie spéciaux !

     

    A ce niveau du récit, l’enfant à naître sera le Messie attendu, descendant de David, chargé d’établir définitivement le règne de Dieu. C’est celui qu’une grande partie du  judaïsme attend.

     

    4 - la réaction et la réponse de l’Ange :

                Zacharie demande un signe pour croire !  Marie croit mais demande comment cela va se passer.  Zacharie est donc sanctionné pour son manque de foi, un peu fermement ! Bien voir au v 18 «  je suis un vieillard » et la réplique de l’ange au v 19 « et moi je suis Gabriel » ! Un signe lui sera accordé, il sera muet, il n’aura plus accès à la parole puisqu’il n’a pas cru à la Parole.

                L’ange, en revanche,  répond à la question de Marie :

                D’abord la question: « comment cela se fera-t-il puisque je ne connais point d’homme. » En langage sémitique, cela veut dire qu’elle n’a pas encore de relations conjugales puisqu’elle est mariée à Joseph, un descendant de David mais qu’ils ne vivent pas encore ensemble.  

                La réponse de l’Ange : L’Ange va donner au vieux titre royal et messianique sa signification nouvelle, sa PLENITUDE : c’est le verset 35 : L’enfant sera saint, c’est-à-dire divin. « Il sera Fils de Dieu » et son messianisme, né et pris dans l’Esprit Saint, sera spirituel. Aussi le titre de Fils de Dieu connu de l’Ancien Testament prend dans ce texte une plénitude inconnue de l’Ancien Testament. C’est une nouveauté totale.

     

                Il faut aussi souligner le parallèle avec Ex 40/34 pour mesurer l’ampleur de ce qui est dit à Marie « La nuée couvrit la tente du Rendez-vous et la Gloire du Seigneur emplit la Demeure. »  On a pratiquement les mêmes mots : Marie est la nouvelle Arche d’Alliance, couverte comme la tente de la Nuée – « La puissance du Très haut t’obombrera » dit St Luc - et la Gloire emplit Marie.

     

                En même temps, dans l’Exode il n’y a pas mention de l’Esprit Saint ! L’Esprit Saint éveille Marie à sa maternité dans la ligne même du propos de virginité qu’elle a opposé en 1/34 : Vierge pour être toute à Dieu, totalement.... La voilà vraiment toute à Dieu, puisque Mère de Dieu. L’Esprit créateur qui a fait naître la vie aux origines, fera naître la vie en Marie.

     

                A ce niveau de réponse, nous savons que le Messie davidique attendu sera en même temps Dieu venu parmi les siens comme toute l’eschatologie[8] juive l’attendait. Les prophètes annonçaient la venue du Messie et la venue de Dieu :  L’Annonciation nous révèle que c’est une même et seule venue.

               

                Ensuite, sans que Marie n’ait rien demandé, l’ange lui donne un signe : l’attente d’une naissance chez Elisabeth. Et Le tout se termine par une affirmation  nette : v 37 « Rien n’est impossible à Dieu », citation presque mot pour mot de Genèse 18/14 lors de l’annonce de la naissance d’Isaac à Abraham et à Sarah. La boucle est bouclée : on revient à la promesse faite à Abraham ! Jésus est le Fils de la promesse !

     

                On pense immédiatement à St Jean où Jésus déclare : « Abraham exulta à la pensée qu’il verrait mon jour. Il l’a vu et fut dans la joie. » (Jean 8/56). Ou au commentaire de St Paul : « C’est à Abraham que les promesses furent adressées et à sa descendance; l’Ecriture ne dit pas : et aux descendants comme s’il s’agissait de plusieurs; elle n’en désigne qu’un : et à TA descendance, c’est-à-dire le Christ. »(Ga.3/16)

     

                Le message de l’Ange reprend souvent des paroles de l’Ancien Testament montrant comment le Seigneur réalise les promesses qu’il a faites. On a déjà vu cela avec l’Exode et la nuée. En voici d’autres :

    v 28 Réjouis toi, comblée de grâce le Seigneur est avec toi

    So 3/14-17 Réjouis toi fille de Sion, le Seigneur, Roi d’Israël est en toi .....

    v30 Ne crains pas Marie, tu as trouvé grâce auprès de Dieu

    .... Ne crains pas Sion, Le Seigneur ton Dieu est en ton sein, Héros qui sauve

    v 31 Tu concevras....

    Is 7/14 La Vierge concevra...

    v 32 Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son Père...

    2 Sam 7 je serai pour lui un père...ton trône sera ferme à jamais

    v 33 il régnera pour toujours... et Is 9/5-6 : un fils nous est donné, étendu est l’empire pour le trône de David. 

    5 - la réponse de Marie :

                Deux expressions la désignent: au commencement de la part de Dieu, « comblée de grâce » et à la fin, sur ses lèvres, « la servante du Seigneur ». Dieu lui demande d’être la mère du Messie qui est le Fils de Dieu. « De son acceptation dépend le salut des hommes. Elle accepte et engage par là le destin de toute l’humanité qu’elle représente ainsi réellement devant Dieu. » [9]

                St Luc nous montre que Marie assume ce rôle décisif au centre de l’histoire d’une manière tout à fait exceptionnelle : elle maîtrise parfaitement la situation, sans affolement, sans protestation inutile, sans fausse humilité, sans doute, avec réalisme posant les questions qui conviennent et acquiesçant sans un moment d’hésitation ! Elle accepte d’être aimée de Dieu et d’être choisie pour une mission particulière, exceptionnelle....

                Elle ne fait pas de manière. Notons les différences : Sarah doute et rit ; Anne la mère de Samuel pleure et se lamente ; la mère de Samson s’affole et croit qu’elle va mourir parce qu’elle a vu un Ange. Marie, elle, est vraiment « comblée de grâce » : cela se voit ! Une parfaite unité de l’être, une parfaite maîtrise, une docilité à Dieu, une paix profonde, une grande sagesse... une parfaite liberté. Voilà la parfaite humanité dans la grâce, par grâce de Dieu anticipée comme l’enseigne le dogme de l’Immaculée Conception.

               

                Une dernière remarque : Souvent on se demande qu’est-ce que Marie a su du mystère de son Fils à l’Annonciation ? Mais poser cette question équivaut de nos jours à douter !

                Voici ce je réponds :

                - La présence d’un Ange et non une théophanie (manifestation directe de Dieu) montre que Marie est laissée dans l’ombre de la foi comme nous.

                - Le message de l’Ange est un bouquet de citations de l’Ancien Testament, que Marie connaît, médite et comprend, elle qui est familière de la Bible comme tout croyant biblique.

                - De plus, le message est progressif et Marie est conduite avec pédagogie à la révélation du mystère du Christ, Fils de Dieu. Marie a dû connaître d’autres étapes dans la compréhension progressive du mystère de son Fils. Dans toute la Bible, chaque serviteur de Dieu reçoit, dans sa vocation, l’information nécessaire à sa mission. Dieu ne méprise pas ses serviteurs au point d’en faire des esclaves qui ignorent ce qu’ils font ou ont à dire Cette révélation est forcément limitée et progressive en raison de l’esprit humain, pour Marie comme pour nous, tout arrive dans le temps et la maturation. St Luc nous montre Marie comprenant et méditant le mystère tout au long de sa vie, inventoriant et découvrant dans la foi et la fidélité, tout ce que l’illumination de l’Annonciation lui avait donné.

                - Elle a dû se fonder toute entière sur cette Parole de l’Annonciation, le fondement de sa vie, … et même au calvaire où tout ce qui lui fut annoncé, semble démenti, elle croit.

     

    VOICI LA DEMEURE DE DIEU PARMI LES HOMMES

    MARIE, TERRE ADMIRABLE, TERRE DE LA PROMESSE

    MERE DE L’EMMANUEL

     

    Réjouissez-vous avec moi, bien aimés du Seigneur,

    Mon cœur est devenu le temple de Dieu

    Il s’est penché sur on humble servante.

    Il a fait de mon sein la porte du Ciel !`

    En moi, Il a pris chair, le Fils Unique du Père

    Jésus, le plus beau des enfants des hommes.

     

    Les lieux où s’est passée l’Annonciation.

     

     

    1 – Dans la crypte de la basilique de l’Annonciation, à Nazareth, se trouve la grotte qui était sous la maison de Marie avec l’escalier au fond, derrière l’autel.

    1.jpg 

    2 – Sur un des murs de cette grotte au milieu de dizaines d’autres, se trouve ce beau graffiti, des années 60-70 de notre ère qui reprend en grec les premiers mots de la salutation de l’Ange : « Chairé Maria », » Rejouis-toi marie. »

    PastedGraphic-2.jpg

     

    [1] Pour les orthodoxes, l’ange a parlé à Marie à l’unique fontaine du village qui coule toujours dans l’église St Gabriel à Nazareth. Pour les catholiques, l’ange est apparu à Marie dans sa maison ; une légende de Nazareth réconcilie les deux : l’ange est apparu à Marie à la fontaine et lui a dit : « Viens à la maison j’ai quelques chose à te dire. »

    [2] Commentaire de l’Evangile selon St Luc du P. Augustin Georges p. 435. Voir aussi Cahier Evangile du même auteur. N° 5. 1973

    [3] Dans le texte grec de Daniel c’est éleïnos)

    [4] Autre clin d’œil biblique : Il y a dans Daniel l’annonce faite à Daniel, l’affirmation d’un délai entre l’annonce et la réalisation de la délivrance: 70 semaines. Or de l’annonce à Zacharie à la présentation au temple, il y a 70 semaines.

    [5] Dieu dit à Jérémie en 1/5 : « Avant même de te façonner dans le sein de ta mère, je te connaissais ; avant que tu viennes au jour, je t’ai consacré ; je fais de toi un prophète pour les nations. »

    [6]  Nazir en hébreu. voir Juges 13/4-5.

    [7] L’ange cite le passage d’Isaïe selon la traduction grecque de la Bible en remplaçant le dernier mot -Emmanuel / Dieu avec nous, cité déjà au v. 28 par « le Seigneur est avec toi » - par JÉSUS.

    [8] L’eschatologie, c’est l’attente de la fin des temps dans la venue du Royaume de Dieu.

    [9] George p. 439

  • Mercredi 25 mars - Pour la prière du matin.

    Message des évêques de France (clic) : le 25 mars 2020, l'Église fête l'Annonciation du Seigneur. Les cloches de toutes les églises de France sonneront à l'unisson, à 19h30, et tous ceux qui le souhaitent pourront poser des bougies aux fenêtres en signe d'espérance.

     

    ANNONCIATION DE LA SAINTE VIERGE

    Bien chers amis,

     

                Aujourd’hui, le Canon de St André de Crète est remplacé par cette hymne que nous chantons à Bonsecours pour la fête de l’Annonciation. Elle est aussi riche bibliquement que notre cher Canon et je vais vous la commenter selon l’habitude du matin. Elle pourra bien sûr accompagner toute notre journée de prière en ce Jour de fête… c’est plus une rumination qu’un gavage !

                Les textes des chants que nous prenons sont souvent très riches, une véritable lecture savoureuse et unifiée de la Bible, une « lectio divina », comme le Concile Vatican II recommandait aux chrétiens de faire. C’est une pratique qui, par les moines de l’Eglise indivise, remonte aux apôtres – ils font cela dans leurs lettres et leurs sermons dans les Actes des Apôtres – et au-delà d’eux, à Jésus lui-même et aux enfants d’Israël. Cela doit devenir habituel chez vous aussi chers frères et sœurs.

     

    Avec mon amitié

     

    POUR NOUS LES HOMMES ET POUR NOTRE SALUT

    TU AS PRIS CHAIR DE LA VIERGE MARIE :

     CHRIST SEIGNEUR, TU ES BENI.

     

    L’Esprit saint vient en ce jour sur la Vierge Marie

    Et la nuée lumineuse enveloppe l’Arche de l’Alliance Nouvelle

    Le Seigneur  envoie sa Parole sur la terre

    Elle ne reviendra pas vers Lui sans avoir fait germer le salut.

     

    Toi La Lumière véritable, Tu viens dans notre monde

    Pour que nous devenions enfants de Dieu

    Que nous voyions la Gloire que Tu tiens de ton Père

    Comme Fils Unique, plein de grâce et de vérité.

     

    Buisson brûlant d’un feu qui ne consume pas

    La Vierge Te porte en elle, Toi le Verbe fait chair

    Echelle de Jacob, unissant la terre et le Ciel

    Par elle, Tu t’es fait homme, en venant habiter parmi nous.

     

    Ne crains pas Marie, car tu as trouvé grâce auprès du Seigneur

    Tu enfanteras un fils et tu l’appelleras Jésus.

    De toi ce rameau très pur de la souche de Jessé

    Prend chair l’Emmanuel qui vient sauver son peuple.

     

    Tu reçois en héritage le trône de David ton Père

    Que toutes les nations se réjouissent et soient en fête

    Car en ce jour, Tu fais briller sur nous Ta Face

    Et ton Règne s’étend pour les siècles des siècles.

     

    Gloire à Toi, Père très Saint, qui nous as aimés le premier

    Et qui as livré Ton Fils pour le salut du monde.

    Gloire à Toi Esprit Saint, le Seigneur de la Vie

    Par que le Fils naît de Marie, la Mère des Vivants.

     

     

     

                Refrain : « Pour nous les hommes et pour notre salut », notre refrain reprend une formule du Credo de Nicée Constantinople. Dans ce credo, chaque mot a été discuté et pesé. Si on déclare « pour nous les hommes » et « pour notre salut », cela veut dire que les deux formules ne se recouvrent pas. Et que la venue du Seigneur dans l’humanité par l’Incarnation dont c’est la fête aujourd’hui, n’est pas motivée que par le salut mais « pour le bien des hommes »…c’est-à-dire pour leur accomplissement, pour leur achèvement dans le Christ, pour leur divinisation et donc, comme ils sont pécheurs, pour notre salut.[1] Nous le bénissons pour cette venue.

                La strophe 1 nous présente Marie comme la nouvelle résidence terrestre de Dieu, « Nouvelle Demeure de Dieu, la Tente de la Rencontre » couverte de la Nuée de l’Esprit comme dans l’Exode (Ex 40/34-35), « Nouvelle Arche d’Alliance » contenant la Parole de Dieu faite chair comme l’Arche contenait les tables de la Loi (Ex 25/21). Cette Parole – le Verbe - incarnée en Marie est une Parole  efficace créatrice et salvatrice : elle fera son œuvre comme l’annonçait déjà Isaïe (55/10-11).

                Strophe 2 : La lumière divine vient parmi nous cachée sous l’humanité de Jésus car nous pouvons supporter, comme homme, cette Lumière. « La lumière divine est venue dans le monde quand le Verbe s’est fait chair » (Jn 1/9, 11 et 14). C’est pourquoi nous pourrons voir sa Gloire rayonnante/voilée à travers son humanité (sa majesté, ses miracles, sa parole efficace même face aux éléments de la nature, qui ressuscite les morts) rayonnante à la transfiguration, évoquée par St Jean dans le Prologue : 1/14.

                Strophe 3 : elle évoque deux scènes bibliques majeures. Le Buisson ardent, lieu de la Révélation de Dieu à Moïse mais surtout montrant une créature habitée du feu de Dieu sans être détruite par ce feu. Marie porte en elle le Verbe de Dieu – elle est un buisson ardent de la Présence - mais pas détruite pas Elle. (Exode 3/1-6). L’autre scène évoque le songe de Jacob (Genèse 28/10-19). Jacob endormi fait un songe : une échelle relie le ciel et la terre au-dessus de lui et les anges montent et descendent sur cette échelle sainte. Cette échelle annonce l’Incarnation du Fils qui descend vers les hommes tandis que les hommes, accompagnés par les anges, peuvent monter vers Dieu. « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu » disent les Pères de l’Eglise. L’incarnation est descente de Dieu dans l’humanité d’un homme et montée - divinisation – de l’homme qui participe à la nature divine. (2 P.1/4).

                Strophe 4 : elle reprend le récit évangélique de l’annonciation en ajoutant deux allusions bibliques claires : Jésus est le rejeton de la souche (arbre mort de la dynastie) de Jessé (père de David). On voit qu’à l’époque de Jésus, la prophétie d’Isaïe s’était réalisée : il n’y avait plus de roi depuis 500 ans… mais en Joseph, la famille de Jessé/David était toujours là. C’est Isaïe 11/1,  grande prophétie messianique qu’on peut lire tout entière.             De même l’allusion à l’Emmanuel, renvoie au même prophète au chapitre 7 quand Isaïe annonce au roi Achaz – descendant de David - une naissance. (Is. 7/10-17).

                Strophe 5 : Elle poursuit l’allusion à David et à son règne. On peut lire prophétie de cette strophe dans le Psaume 88 (89 selon la Bible) dans les versets : 4-5 ; 21-22 ; 25-38. Louange à la Sainte Trinité.

     

    Je voudrais vous remercier très vivement de vos échos dans les commentaires et de vos gentils mots depuis une semaine. Vous pouvez aussi faire des remarques, émettre des souhaits, poser des questions. Je voulais associer dans ces remerciements Martine Boiché notre « webmaster » : c’est un gros travail pour elle de relire et corriger quand il le faut mes textes, de les illustrer visuellement ou auditivement, de me suggérer tel ou tel point ... Soyons clair, rien ne serait possible sans elle. Alors un grand merci à Martine de votre part et de la mienne. Hip, Hip, Hip … Père Jacques Bombardier

     

    [1] Voir strophe 3.

  • 18H messe de « la paroisse invisible » du 24 mars

                Bien chers amis,

     

                « Unis par le même Esprit nous osons prier ensemble » : cette introduction à la prière du Notre Père nous convient bien en ce moment à nous qui prions ensemble dans noter isolement ! Quelle catéchèse pratique, quotidienne, qui nous révèle ce qui se passe sans cesse, à chaque instant, dans l’Eglise et dans la communion des saints, tous unis dans le Christ par l’Esprit Saint et tournés, en Christ, vers le Père avec les Anges. Voilà l’Eglise !

                                       Avec mon amitié.

     

                Intentions de prière : nous prions toujours pour tous les malades et ceux qui sont morts, les personnels soignants, tous ceux qui assurent la vie de notre société (commerçants, force de l’ordre…). Nous demandons au Seigneur la grâce que l’épidémie cesse. Nous prions les uns pour les autres dans une grande amitié spirituelle.

                Intentions de prière des paroissiens :

    Nous te prions pour les soignants, qu’ils continuent à se battre pour sauver des vies, sans perdre force et courage.

    Nous te prions pour toutes les familles confinées, surtout celles qui vivent dans l’exiguïté et la promiscuité, aide les dépasser leurs  tensions et leurs difficultés liées à l’enfermement.

    Permets à chacun, Seigneur, de te découvrir et d’avancer dans la foi à travers cette épreuve que no traversons tous. Seigneur nous t’en prions.

    Comme le suggère une paroissienne, aujourd’hui tout particulièrement, confions au Seigneur tous ceux qui font la manche aux portes de nos églises et à tous les SDF. En cette période de confinement, confions aussi toutes les familles qui connaissent la maltraitance et sont prisonnières d'addictions de toutes sortes.

     

    Chers amis,

    nous poursuivons notre chemin avec le Christ dans l’Evangile de St Jean.

     

     

    VOUS TOUS QUI ÊTES NÉS DE L’EAU ET DE L’ESPRIT

    C’EST PAR LA CROIX DU CHRIST QUE VOUS ÊTES SAUVÉS !

     

    Voici venir le Jour de l’Alliance nouvelle

    Jésus et ses disciples montent à Jérusalem

    Le Fils de l’homme sera livré aux mains des pécheurs

    Mais le troisième jour, Il ressuscitera.

     

     

    Evangile de Jésus Christ selon Saint Jean

     

    La Parole de Dieu : Saint Jean 5/1-16           

    Encore l’eau !

     

                Au chapitre 3, Nicodème est venu à Jésus de nuit… et il a appris « qu’il fallait renaître de l’eau et de l’Esprit ». Au chapitre 4, le Seigneur Jésus attendait au puits de Sychar pour répondre au besoin de la femme samaritaine et Jésus lui a parlé de « l’Eau Vive qui jaillirait en source pour la vie éternelle ».

                Ici le Seigneur Jésus se rend dans le quartier de Béthesda. (connu par un texte de Qumran, en araméen dans une version qui signifie « Maison des deux bassins ».) Ce quartier n’est pas dans les remparts à l’époque de Jésus et le quartier est mal famé !

    P2110229.JPG

    Voici le quartier. A gauche, le mur de l’esplanade du Temple. Au centre le quartier en chantier. On voit les deux bassins et leurs portiques. Et derrière – non représenté sur la maquette – le petit temple d’Esculape. (Maquette de la ville de Jérusalem au temps de Jésus. Muée d’Israël. Photo : Yvette Jacques.

     

    Premier acte : 1 - 8

    – Où sommes-nous ?  Au réservoir de Béthesda     

    Le chapitre commence par la mention de la fête des Juifs. Quelle fête ? Schein émet l’hypothèse qu’il s’agit de Souccoth[1] en raison de la place de l’eau dans l’épisode (eau très importante à la fête de Souccoth)

    Le lieu nous est décrit par St Jean : près de la porte des brebis, construite par Néhémie (3/1 et 12/39) : « 1 Eliaschib, le Grand Prêtre, se leva avec ses frères, les prêtres, et ils bâtirent la porte des brebis. Ils la consacrèrent et en posèrent les battants; ils la consacrèrent, depuis la tour de Méa jusqu'à la tour de Hananeel ».

    Cette Porte est  en face de la montagne des Oliviers, à côté du Temple: c’est la porte par laquelle, jadis, on amenait les troupeaux, pour paître sur la montagne des Oliviers. (Aujourd'hui cette porte s'appelle la porte des lions, ou la porte de St. Étienne).

    Derrière cette porte, à quelques cent mètres, deux grands réservoirs (55m sur 44 m et 19 m de profondeur) creusés dans le roc, de forme trapézoïdale séparés par une digue de 6, 50 m de large sous le pontificat de Simon fils d’Onias 200 av JC contiennent pour l’eau des ablutions. Du temps du Christ ces bassins sont désaffectés, seulement remplis d’eau de pluie au profit d’un bassin plus grand au Sud, Birket Israël, construite par les Romains. On voit encore en partie ces grands bassins en ruines.

     

    Mais près des bassins : dans des grottes qui existaient au temps du Christ et furent  aménagées, peu après le Christ, sous Hadrien, des bains peu profonds, auxquels on accède par quelques marches. C’est un temple païen dédié à Esculape !... fréquenté par des malades et des bien portants… comme ces juifs rigoureux qui reprocheront au malade de porter son brancard ! La méditation biblique du serpent d’airain « facilite » le passage au culte du serpent ! Mais c’est tout de même inouï, nous sommes à 100 m du Temple. Et Jésus y va !

     

    « Esculape est l’équivalent romain du dieu grec de la médecine Asclepios. Ce fut en 291 av. J.-C., après une de ces pestes terribles qui servaient souvent d'occasion pour la pratique de religions nouvelles, que les livres sibyllins conseillèrent de chercher Esculape à Épidaure pour l'amener à Rome. On envoya une ambassade en Épire, et, selon la légende, quand les envoyés eurent été introduits dans le temple, le serpent sacré d'Esculape se mit de lui-même en marche, et les accompagna jusqu'à leur vaisseau. Les Romains, une fois instruits des cérémonies du culte, emmenèrent à Rome cet animal, qu'on regardait comme le génie d'Esculape. » (Imago mundi encyclopédie en ligne)

     Certains pensent que le serpent d’airain (ramené du désert où il avait été dressé par Moïse voir livre des Nombres (21/4 …) avait été brisé et jeté là car il commençait à devenir un objet de culte pour les juifs !

    « Un culte à ce totem était pratiqué dans le temple de Jérusalem jusqu'au règne du roi Ézéchias, (2 Rois 18/3-5) qui, en réformant les cultes afin de débarrasser Juda de ses idoles « fit disparaître les hauts lieux, brisa les statues, abattit les idoles, et mit en pièces le serpent d'airain que Moïse avait fait, car les enfants d'Israël avaient jusqu'alors brûlé des parfums devant lui : on l'appelait Nehoushtan » (Wikipédia)

    Cassé en deux par Ezéchias et laissé là, il avait donné lieu à la création d‘un centre à Esculape !...  à 100 m du temple !

    Dans ces grottes aménagées se trouvait une multitude de malades : des infirmes dans l'impossibilité de se mouvoir, des aveugles incapables de se diriger, des boiteux à la marche incertaine, des paralysés, « desséchés » dit le texte (St Jn v. 3) !      

     

    Le fameux verset 4 :   Il a disparu des évangiles actuels !   En voici le teste : «  Car l’ange du Seigneur descendait par moments dans la piscine et agitait l’eau : le premier alors à y entrer après que l’eau a été agitée, se trouvait sain quel que fut son mal. » Ce verset 4 prépare la réponse du paralytique au verset 7. Ce verset 4 est connu par toute la tradition latine de commentaires et citations concernant le chapitre 5 de Jean, la première référence étant chez Tertullien et Tatien en 170 !  Mais Boismard en a nié l’authenticité, une glose postérieure paraît-il ! Les études actuelles  montrent au contraire que c’est la version latine qui est authentique et que ce sont les versions grecques de l’Evangile de St Jean qui ont supprimé ce verset à cause du culte à Sérapis et à Esculape ! Ce verset atteste la gêne juive devant ce temple d’Esculape et on tente d’expliquer bibliquement le phénomène guérisseur pour ne pas permettre qu’il soit attribué à Esculape !

     

    Tous les malades rassemblés en ce lieu attendaient le mouvement de l'eau dans le réservoir, espérant alors obtenir la guérison (v. 4).

     

    Que se passe-t-il ?

     

    Nous avons comme acteur de ce chapitre Jésus, un homme paralysé et plus loin les gens. Les disciples sont apparemment absents.

     

    v. 5 : « il y avait là un homme »…. Quel laconisme ! C’est l’homme en général… Gisant et passif. … mais aussi quel rustre !

    Cet homme : 38 ans paralysé… Jean pense tout de suite  au séjour des Hébreux au désert qui a duré  réellement 38 ans : 1 année pour se préparer à entrer en Terre Promise après la sortie d’Egypte, le refus d’entrée par le peuple sauf le groupe de Caleb et dont 38 ans de pérégrination pour que la génération pécheresse disparaisse : et c’est la 40ème  année qu’a lieu l’entrée du peuple en Terre Promise sous la direction de Josué comme le dit précisément Dt 2/14) : « Le temps que durèrent nos marches de Kadès-Barnéa au passage du torrent de Zéred fut de trente-huit ans, jusqu'à ce que toute la génération des hommes de guerre eût disparu du milieu du camp, comme l'Eternel le leur avait juré. »

    L’homme paralysé devient l’icône du peuple d’Israël paralysé en ses coutumes et multiples lois, qui ne peut plus bouger, qui est sans espérance en Dieu et qui ne demande rien à Jésus. Car ce paralysé ne demande rien à Jésus. C’est le Maître qui lui dit « veux-tu guérir ? »

     

    v. 6 : Jésus s'adresse à l’homme « étendu », il sait par lui-même qu’il y a longtemps qu’il est là : « Veux-tu être guéri ? »littéralement « veux-tu être sain ? »

    L’homme par lui-même n’a rien demandé ! Il ne sait pas qui est Jésus.

     

    v. 7 : Sa réponse montre tout son désarroi, son découragement. Il n'a plus d'espérance en qui que ce soit : « Je n'ai personne… » dit-il pour bénéficier du bouillonnement. L’homme n’a aucune force pour se sauver. C’est un des sens profond de cet épisode.

     

    v. 8 : Jésus dit à l'infirme : « Dresse-toi (un des verbes de la Résurrection Egeiré), prends ton brancard et marche ». Comme le dit le Ps 102/3 : « Dieu guérit toutes tes infirmités »… Ou à défaut, Dieu te rend libre au milieu de tes infirmités, il leur fait porter du fruit.

     

    v. 9 a : L'homme croit ce que Jésus vient de dire. Il se lève, il marche, il est aussitôt guéri. Comme autrefois l'Israélite dans le désert, mordu par le serpent, était instantanément guéri s'il regardait avec foi vers le serpent d'airain. Ce paralysé regarde Jésus, et tout est changé dans sa vie ! Et il part sans même chercher à retrouver Jésus ne serait-ce que pour dire merci !

    v. 9 c : Mais un drame se prépare ! La guérison a eu lieu dans un temple païen…mais surtout le jour du sabbat ! Drame !

     

     Deuxième acte : 10 – 16  dans le temple

     

    v. 10 : Les juifs se scandalisent d’une guérison le jour du sabbat mais eux sont pourtant présents eux aussi en ce lieu bien païen !!  !...  au lieu de se réjouir de la guérison de cet infirme ! qu’ils ont constaté de leurs propres yeux!

     

    v. 11-13 : La paralysé guéri sait répondre : « Celui qui m’a guéri » Il ne connaît pas le Christ et le miracle n’a rien éveillé en lui ! Et il ne sait pas quoi répondre !... et Jésus avait disparu dans la foule.

     

    v. 14 : C’est Jésus qui le retrouve – il l’a cherché lui ! - le paralysé dans le temple où il s’est rendu. Il en était exclu jusque là ! Et L’appel de Jésus est d’être sain aussi dans son âme en ne péchant plus… car l’état de pécheur est pire que l’état de malade. Jésus dira la même chose à la femme adultère : « Va, dorénavant ne pèche plus » (8 : 11).

    Le Christ nous délivre du péché pour que nous ne péchions plus ! Nous avons dans ces versets un résumé de toute l'œuvre du Seigneur Jésus :  Il est venu vers nous pour nous restaurer complètement, corps et âme. 

     

    SON ŒUVRE EST UNE RE-CRÉATION COMPLÈTE.

    Apparemment l’homme entend mais ne comprend rien … et même devant Jésus il ne dit pas merci et n’a pas le moindre sentiment de gratitude !... Cela ne nous arrive-t-il pas aussi ?

     

    v. 15-16 : Cette fois-ci, l’homme sait qui est son guérisseur et le dit aux juifs. Et cette révélation déclenche la première phase de la persécution de Jésus par ses contemporains, les responsables religieux de son peuple.

     

    VOUS TOUS QUI ÊTES NÉS DE L’EAU ET DE L’ESPRIT

    C’EST PAR LA CROIX DU CHRIST QUE VOUS ÊTES SAUVÉS !

     

    Voici venir le Jour de l’Alliance nouvelle

    Et toute chair naîtra de l’eau et de l’Esprit ;

    Le Seigneur gravera sa Loi au fond de notre être

    Et sur nos cœurs, Il l’écrira.

     

    L’Esprit l’Eau et le Sang[2]sont témoins du Seigneur

    Béni soit Dieu le Père qui nous appelle ses enfants

    Béni soit Jésus Christ qui nous a sauvés par son Sang

    Béni soit l’Esprit qui nous renouvelle par l’eau du baptême.

     

    [1] p. 81

    [2]  C’est de St Jean dans sa 1ère épitre : « L’Esprit qui repose sur le Christ au baptême dans l’eau du Jourdain annonçant le sang et l’eau du cœur du Christ sur la Croix et l’Esprit donné dans le dernier souffle de Jésus qui meurt en remettant l’Esprit Saint. »

  • Mardi 24 mars - Pour la prière du matin.

    Bien chers amis,

     

    Je suis heureux de vous retrouver avec cette prière du matin. Internet a de mauvais côtés…nous le déplorons souvent mais il en a aussi de bons !!! Nous l’éprouvons en ces moments difficiles. Que cela ne nous empêche pas de nous réjouir du soleil qui éclaire magnifiquement nos journées de confinement.

    Avec mon amitié.

     

    Intentions de prière des paroissiens :

    Nous confions à vos prières le peuple d'Afrique qui commence à être touché par le Coronavirus et plus particulièrement pour le Cameroun où sont nos enfants et petits enfants.

    Seigneur, nous te prions pour les malades, pour qu’ils gardent l’espérance et guérissent.

    Nous te prions pour ceux que l’on ne parvient pas à sauver et qui quittent ce monde sans pouvoir être entourés par leurs proches.

    Nous te prions pour ceux qui ne peuvent leur dire au revoir, accompagne les dans cette épreuve.

     

     

    En note, vous trouverez les références des épisodes évoqués dans l’ode d’aujourd’hui. Y recourir est un bon moyen d‘entrer dans la Bible !

    Ode d’aujourd’hui (21)

    Refrain  Gloire à Toi ô Christ, notre espérance, Gloire à toi, Christ notre salut.

    Les Anges flamboyants le chantent dans les Cieux

    Les Chérubins et les Séraphins Te louent, Te bénissent, T’acclament :

    Prends en pitié Seigneur celui qui a péché et réveille son âme !

     

    Le Prophète Elie emporté par un char de feu

    Fut enlevé jusqu’au Ciel ;

    Elève toi mon âme au-dessus des tentations de la terre.

     

    Elie jeta son manteau sur Elisée qui labourait son champ

    Et le voyant monter au ciel, Elisée reçut double part de son esprit ;

    Que je contemple Seigneur ton Mystère et reçoive de toi le Don de Ton Esprit Saint !

     

    Elisée prit le manteau d’Elie et frappa les eaux du Jourdain

    Et les eaux se divisèrent comme aux jours de Josué.

    Que je sois revêtu de ta grâce, Seigneur, et que les eaux de la mort s’écartent devant moi.

     

    O Marie Madeleine, annonciatrice de la Résurrection

    Tu as vu de tes yeux le Christ Ressuscité d’entre les morts

    Tu as proclamé au monde entier que Jésus est Vivant.

     

     

     

                Saint André aujourd’hui nous fait fréquenter la puissante personnalité d’Elie. Mais tout commence au Ciel ! La 1ère strophe nous met en compagnie des Anges qui louent, bénissent, acclament Dieu… cela nous rappelle la conclusion des préfaces : « C’est par le Christ que les anges célèbrent ta grandeur, que les esprits bienheureux adorent ta gloire, que s’inclinent devant toi les puissances d’en haut et tressaillent d’une même allégresse les innombrables créatures des cieux. À leur hymne de louange, laisse-nous joindre nos voix pour chanter et proclamer : SAINT ! SAINT ! SAINT… » Nous oublions les anges nos compagnons, créatures comme nous. C’est avec eux et dans le Christ, unis par l’Esprit Saint que nous louons le Père, Origine de tout sans Origine, source de tout bien. A la messe… mais aussi dans l’intimité de noter chambre.

                Et les 3 strophes qui suivent nous parlent d’Elie dans son enlèvement et dans son choix d’un successeur Elisée. Toute cette histoire se trouve dans le 1er  livre des Rois pour l’appel d’Elisée de la strophe 2 : 1 Rois 19/19-21 et pour l’enlèvement  dans le 2ème livre des Rois 2/1-18.

                L’enlèvement d’Elie – on dit aussi l’Ascension d’Elie qui annonce celle du Christ – est lu par St André comme un appel à « s’élever » au-dessus des tentations », non pas à mépriser la terre mais à en user comme il convient s’en s’y engloutir mais aussi sans la rejeter. La création don de Dieu est bonne : à nous de bien en user, un usage sans convoitise. C’est sans doute ce que st Paul voulait dire : « Frères, je dois vous le dire : le temps est limité. Dès lors, que ceux qui ont une femme soient comme s’ils n’avaient pas de femme, ceux qui pleurent, comme s’ils ne pleuraient pas, ceux qui ont de la joie, comme s’ils n’en avaient pas, ceux qui font des achats, comme s’ils ne possédaient rien, ceux qui profitent de ce monde, comme s’ils n’en profitaient pas vraiment. Car il passe, ce monde tel que nous le voyons. » (1 Corinthiens 7/29-31)

                Le manteau d’Elie passe à Elisée. Voici ce qu’écrit Enzo Bianci fondateur du monastère de Bose en Italie : « Le manteau, dans la Bible, participe au pouvoir de l'homme avec qui il a été en contact. Pour Élisée, « recueillir le manteau d'Élie » signifie recevoir de Dieu la « double part » de l'héritage charismatique de son maître, devenir l'héritier du grand prophète, en qui la tradition voit le prototype du moine. D'Élie à Jean-Baptiste, de Pacôme à nos jours, le manteau d'Élie — toujours le même et toujours renouvelé — se transmet par des hommes que Dieu a lui-même choisis. La vie religieuse ne s'invente pas, on la reçoit et, par elle, on est engendré dans l'obéissance à l'Évangile et à la voix de Dieu présent dans l'histoire Mais tous les chrétiens n'en sont pas moins concernés: l'essentiel de la vie chrétienne, dans le célibat comme dans le mariage, c'est d'accueillir le don que Dieu nous fait, de « vivre radicalement l'Évangile » du Christ. »

                Jésus a prévenu : « Personne ne met une pièce de drap neuf à un vieil habit, car elle emporterait une partie de l'habit, et la déchirure serait pire. » (Matthieu 9/16)  Nous nous souvenons aussi de l’aveugle Bartimée qui rejette son manteau pour rentrer dans sa nouvelle identité de disciple nouveau du christ sur le chemin de Jérusalem. (Marc 10/46-52). C’est aussi le manteau blanc de notre baptême : « Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ ».  (épître aux Galates 3/22-29) L’ode y faisait allusion en disant : « Que je sois revêtu de ta grâce. »

     

                La dernière strophe nous conduit à la résurrection avec Marie Madeleine. Alors, alliant le manteau et la Résurrection, nous pouvons chanter :

     

     

    « VOUS TOUS QUI AVEZ ÉTÉ BAPTISÉS EN CHRIST,

    VOUS AVEZ REVETU LE CHRIST ».

     

    Nous avons été ensevelis avec le Christ par le baptême dans sa mort

    Et Dieu nous a fait revivre en nous ressuscitant avec Lui.

     

    Tous, nous avons été baptisés dans un même Esprit

    Et tous, nous avons été désaltérés par cet unique Esprit.

  • 18H messe de « la paroisse invisible » du 23 mars

                Bien chers amis,

                Nous voilà regroupés « mystiquement » autour du Seigneur, dans une communion de désir qui est seule possible dans ces circonstances difficiles mais qui est efficace dans la grâce car nous sommes dans la main du Seigneur ressuscité et il nous touche, nous rejoint quand il veut, comme il veut … si nous le désirons. Le péché nous sépare de lui, le repentir sincère, le désir ardent de la communion nous unit à Lui.

                Célébrons donc ensemble le mystère pascal.

    Avec mon amitié.

     

    Intentions de prière : nous prions toujours pour tous les malades et ceux qui sont morts, les personnels soignants, tous ceux qui assurent la vie de notre société (commerçants, force de l’ordre…). Nous demandons au Seigneur la grâce que l’épidémie cesse. Nous prions les uns pour les autres dans une grande amitié spirituelle

    Intentions de prière des paroissiens

    Prions pour les personnes âgées en EHPAD, qui sont plus isolées que jamais.
 Prions pour les 130 000 Français retenus loin de chez eux.

    Prions le Seigneur, de donner force et courage à TOUT le personnel des hôpitaux , à TOUTES les personnes de santé , de sécurité du terrain.


    Prions le Seigneur de nous ouvrir toujours plus à la fraternité par nos pensées bienveillantes à nos proches, notre entourage.


    Donne-nous Seigneur de voir, d'entendre Ta Parole.

    
Nous te rendons grâce pour la présence de notre curé à nos cotés chaque jour 
" que Ta Volonté soit faite "

     

     

                Le saint du jour : Saint Toribio de Mogrovejo  est né le 16 novembre 1538 dans la Province de Léon en Espagne. Laïc encore, ce juriste devint, en 1572, président du Tribunal de l'Inquisition à Grenade, nommé par le roi  Philippe II. Huit ans plus tard, toujours laïc, il est nommé archevêque de Lima. Il reçoit la prêtrise et l’épiscopat et s’embarque pour son diocèse où il arrive le 24 mai 1581. Son diocèse est immense (= la moitié de la France) et tout de suite, Toribio le parcourt dans des conditions très difficiles (à pied, dans les tempêtes, les hautes montagnes, les animaux sauvages et les bandits). Il visite les communautés, s’occupe des indiens et prend leur défense devant les autorités du Roi d’Espagne dans le Nouveau Monde. Il est considéré comme un bienfaiteur des Indiens. Le clergé est peu nombreux et mal formé. Il fonde le premier séminaire de l’Amérique Latine comme le veut le Concile de Trente à Lima, construit des églises et des écoles, réunit des synodes, ouvre des couvents. Mais il s’attache aussi à créer des structures civiles : routes, écoles, hôpitaux. On a comparé son action épiscopale à celle de St Charles Borromée à Milan. Toribio meurt épuisé le 23 mars 1606.

      

     

                Avec cette 4ème semaine de carême, nous commençons notre montée vers Pâques avec une lecture quasi continue de l’Evangile de St Jean. Nous partons de la Galilée au chapitre 4 de St Jean après le récit de la samaritaine. Et cela nous conduira au récit du tombeau vide le matin de Pâques. Magnifique route si riche ! Alors suivons le Maître, pas à pas puis à la fin, heure par heure.

     

    Le passage d’aujourd’hui, inaugural de la montée vers Pâques, requiert de nous une foi aussi grande, ferme, totale que celle du fonctionnaire royal. C’est la grâce que nous demandons les uns pour les autres, d’autant plus durant ce temps où nous sommes comme jamais dans les mains de Dieu.

     

     

                La Parole de Dieu, Saint Jean 4/43-54

     

     v. 3-45 : la route. Après deux jours passés au milieu des Samaritains et quittant leur joie de croire, Jésus et les siens repartent pour la Galilée.

                Depuis Sychar, deux heures de marche et on arrive à Sébaste, une ville romaine entièrement païenne avec son énorme temple qui domine tout et dans ce temple, une statue de César Auguste divinisé ! Ensuite, il reste encore une grosse colline à grimper et on est en Galilée. Depuis le sommet, le groupe peut contempler les belles collines de Samarie et les plaines de Galilée.

                On passe alors à Sanur, l’antique Béthulie, la patrie de Judith victorieuse du général païen Holopherne[1]. Deux heures plus tard on est à Ginaé et on commence à traverser la grande plaine d’Yizzréel (= Dieu sème).

                St Jean nous dit que Jésus y est bien accueilli. (v 45). Pour que nous ne réjouissions pas trop vite et comprenions que cet accueil est superficiel, Jean nous a prévenu au verset 44. Et pourtant nous allons voir que cette renommée de Jésus a gagné jusqu’à Capharnaüm, au bord du lac.

     

    v. 46 : on traverse toute la plaine d’Yizzréel pour arriver à Cana. Jésus est donc retourné sans doute dans la famille de sa mère. Ce séjour laisse entrevoir que Jésus a dû y venir souvent.

     

    v. 47 : L’évangile nous emmène donc à Capharnaüm. Un fonctionnaire royal – donc un juif au service d’Hérode – a un enfant malade. Sitôt que la nouvelle parvient que Jésus est en Galilée, à Cana, aussitôt il part.

                Imaginez la distance à pied ! Parti au lever du soleil de Capharnaüm, notre fonctionnaire a contourné le lac vers le sud et s’est engouffré dans les Gorges de l’Arbel. A la saison où nous sommes, il fait vite très chaud. Dès qu’il quitte la vallée, c’est une très rude montée par une gorge étroite où l’ont peut être attaqué par des brigands ou des mercenaires à la solde de Rome. Au milieu de la matinée, le fonctionnaire est au village d’Arbel. La route vers Cana contourne les cornes de Hattin : il fait très chaud, la poussière du chemin vous colle à la peau en sueur. Il faut 3 heures de marche pour arriver au sommet. Tout est sec, la poussière est plus abondante mais le chemin est facile. Une heure après, le fonctionnaire atteint Rimmon, « la ville des grenadiers ». Il est dans la jolie plaine d’Asochis… une heure après, notre voyageur est à Cana… Une pente très raide mène au village ! C’est la 7ème heure, celle du repas. Il cherche Jésus et le trouve sans doute facilement et, sans retard,  il expose sa demande concernant son fils malade.

     

    v. 48 : l’accueil de Jésus est un peu froid ! Il parle en général certes – cela concerne tous les auditeurs de Cana et par eux, tous les Galiléens… cela est éclairé par le v. 44 - : Jésus reproche de chercher des signes … sans avoir la foi ! On peut admirer la maîtrise du père qui vient de faire un si long chemin… et ne dit rien !

     

    v. 49-50 : Avec persévérance comme la cananéenne, il poursuit calmement sa demande… Il invite Jésus à descendre vite à Capharnaüm.

    La réponse de Jésus fuse aussitôt : « Ton fils vit. »

                Et le fonctionnaire croit sur parole et part aussitôt.

    Quelle foi ! Sans rien demander de plus. Sur la parole de Jésus, il part.

     

    La Parole de Jésus, Parole créatrice – « tout fut fait par Lui » disent la Genèse, le Ps 32,  St Jean et St Paul – est aussi puissante comme salvatrice et purificatrice.

     

    Il est parti tout de suite ! Pour une nouvelle demi-journée de marche !... mais il est trop tard dans la journée pour arriver le soir à Capharnaüm. Il a dû coucher au village d’Arbel.

     

    v. 51 : Il arrive à Capharnaüm dans la fin de la mâtinée. Mais ses serviteurs sont venus au devant de lui avec la bonne nouvelle.

     

    v. 52-53 : C’est une enquête : à quelle heure la guérison ? C’est bien au moment où Jésus a parlé… à la fameuse 7ème heure, l’arrivée du fonctionnaire à Cana.

     

    v. 54 : « Il croit »… non plus la parole mais d’une manière absolue. Il croit… et toute sa maison avec lui comme dans le Actes de Apôtres.

     

    Et St Jean conclut : un deuxième signe à Cana, au retour de Jésus « de Judée en Galilée ». C’est la 5ème fois qu’il le dit !

     

    [1] On peut lire dans sa Bible,  le livre de Judith qui raconte cette histoire.

    PastedGraphic-1.jpg

    Le Lac et la Gorge dans laquelle il faut s’enger pour monter à Cana.

    PastedGraphic-2.jpg

    Les gorges de l’Arbel

    PastedGraphic-3.jpg

    Depuis les hauts plateaux de Galilée, le lac au fond.

  • Lundi 23 mars - Pour la prière du matin.

    Bien chers amis,

    Bon lever !

    Motivons-nous pour une seconde semaine de confinement. Planifions le plus possible nos journées pour qu’elles ne soient pas destructrices du moral. Et n’ayons pas peur d’établir « une routine »dans nos organisations de journée. C’est reposant.

     

    Avec mon amitié.

     

    En note, vous trouverez les références des épisodes évoqués dans l’ode d’aujourd’hui. Y recourir est un bon moyen d‘entrer dans la Bible !

    Ode d’aujourd’hui (20)

    Refrain  Gloire à Toi ô Christ, notre espérance, Gloire à toi, Christ notre salut.

    Roi éternel de Gloire devant qui tremblent les puissances des cieux

    Toi que bénissent les Anges, les prêtres, le peuple

    Purifie mes lèvres souillées par la flamme du charbon ardent.

     

    Comme le publicain prostré à terre, je me frappe la poitrine

    Comme Pierre je pleure amèrement

    Comme la femme adultère, ne me condamne pas.

     

    Comme la Cananéenne, je te poursuis de ma clameur

    Prends pitié de moi car je suis comme un petit chien sous la table de son Maître

    Donne-moi en partage, Fils de David, les miettes de ta grâce !

     

    Comme la femme hémorroïsse, je m’approche de toi ô Jésus :

    Laisse-moi toucher la frange de ton manteau

    Que j’entende à mon tour ces divines paroles « Ta foi t’a sauvé »

     

     

                Foison de scènes évangéliques et bibliques ce matin… scènes que nous ne regardons pas seulement mais que nous vivons : nous sommes Isaïe, le publicain, Pierre, la femme adultère, la Cananéenne, la femme hémorroïsse.

                Nous sommes au Temple avec Isaïe[1]devant la majesté divine, toute la création le bénit et le loue… Saint, Saint, Saint Le Seigneur… Que le séraphin tenant une braise dans la main purifie mes lèvres comme il l’a fait pour Isaïe. Comme lui, j’ai conscience qu’elles sont souillées pour le mal et les paroles inutiles qu’elles ont prononcé.

                Puis défilent les pénitents : le publicain[2], Pierre et la femme adultère qui résume la prière des 4 – avec la mienne - : « Ne nous condamne pas ».

                Puis c’est au tour des audacieux : la cananéenne[3] qui étonne le Christ par son audace et sa foi persévérante, la femme hémorroïsse si timide et audacieuse à la fois, qui n’ose demander mais passe à l’acte.

                L’ode se termine dans la confiance de l’exaucement de ces « modèles » qui préfigurent l’exaucement de notre prière à nous : « Donne moi les miettes de ta grâce »… « Que j’entende tes paroles : Ta foi t’a sauvé » « purifie mes lèvres ! »

     

     

    [1] Isaïe 6/1-6

    [2] Luc 18/9-14 ; Matthieu. 26/75 ; Jean 8/2-11

    [3] Marc 7/24-30 et Marc 5/25-34

  • Dimanche 22 mars - Pour la prière du soir.

    Bien chers amis,

    En ce dimanche soir, nous nous retrouvons tous autour du Seigneur pour une temps de prière.

    Nous portons toutes les difficultés de nos frères les hommes, partout sur la terre, concernés par ce fléau.

    Nous pouvons être accablés. Confions-nous au Seigneur bien aimé. Qu’il nous relève et nous donne sa force et sa paix. « Ma grâce te suffit, ma force se déploie dans ta faiblesse. »a-t-il dit à St Paul.

    Avec mon amitié.

     

    En note, vous trouverez les références des épisodes évoqués dans l’ode d’aujourd’hui. Y recourir est un bon moyen d‘entrer dans la Bible !

     

    Ode d’aujourd’hui (19)

    Refrain  Gloire à Toi ô Christ, notre espérance, Gloire à toi, Christ notre salut.

    Mes jours se sont évanouis comme un songe au réveil

    Comme Ezéchias, je te supplie d’ajouter aux années de ma vie

    Qu’y a-t-il pour moi sur la terre, sinon Toi seul Dieu de mon cœur et ma part à jamais !

     

    Comme Marthe et Marie sur leur frère Lazare [1]

    Je pleure Seigneur sur ton image ensevelie par mon péché

    Comme Marie, je répands le parfum de mes larmes en signe de ta Pâque.

     

    Tu as pleuré ô Christ sur ton ami Lazare

    Tu as affermi la foi de Marthe et de Marie

    Et Tu as ressuscité leur frère, mort depuis 4 jours.

     

    En appelant Lazare hors du tombeau, Tu annonces ta Pâque :

    Tu as brisé les portes de la mort et la puissance de l’enfer.

    Par la force de ton bras car Tu es le Dieu Saint, Saint fort, Saint Immortel.

     

    Mère de la Lumière qui ne connaît pas de couchant

    Mère de la Lumière qui dissipe les ténèbres du péché et illumine le monde

    Toi qui as reçu la grâce de l’Esprit Saint

    Prie pour nous pécheurs qui cherchons la Lumière.

     

                Ezéchias[2]est une figure touchante du Messie. Malade jeune, il supplie et le Seigneur lui accorde la guérison. Modèle d’une supplication sincère et aimante et magnifique réponse du Dieu très Saint qui nous aime… comme le chante le dernier verset de ce premier couplet. Tel est le climat dans lequel nous sommes appelés à prier.

                Ensuite nous sommes transportés à Béthanie auprès de Marthe, Marie et Lazare. Béthanie, c’est le lieu d’amitié de Jésus, le lieu de repos dans l’amitié de cette famille. Nous sommes appelés à entrer dans cette amitié… et nous déplorons que notre péché – c’est-à-dire notre éloignement de Jésus – nous en empêche. D’où les signes de pénitence donnés : larmes et parfum… dans le certitude de la force du Seigneur Trois fois Saint pour briser le mal – même en moi - et même l’enfer.

                Et l’ode qui paraît un peu sombre ce soir, se termine dans la vive lumière et la douceur mariale de la « mère de la lumière » en laquelle nous nous abandonnons comme dans la bras de notre Mère du Ciel.

     

     

    Je vous propose de terminer par le Magnificat.

     

     

    Antienne :

    Sous ta miséricorde, nous cherchons refuge Sainte Mère de Dieu.

    Accueille nos prières quand nous crions vers Toi.

    Et délivre nous de tout danger, Toi Marie toujours Vierge

    Glorieuse et bénie.[3]

    Mon âme exalte le Seigneur,
*

    exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur

     

     Il s'est penché sur son humble servante *

    désormais, tous les âges me diront bienheureuse.


     

    Le Puissant fit pour moi des merveilles*

    Saint est son nom !



     

    Son amour s'étend d'âge en âge*

    
sur ceux qui le craignent;



     

    Déployant la force de son bras,*

    
il disperse les superbes.



     

    Il renverse les puissants de leurs trônes,*

    il élève les humbles.



     

    Il comble de biens les affamés,
*

    renvoie les riches les mains vides.


     

    Il relève Israël, son serviteur,
*

    il se souvient de son amour,


    de la promesse faite à nos pères,*

    en faveur d'Abraham et de sa race, à jamais.

     

    Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit *

    Pour les siècles des siècles. Amen.

     

     

    [1] St Jean, évangile chapitre 11

    [2] C’est le fils du roi Achaz à qui le prophète Isaïe annonce la naissance au ch. 7. C’est donc lui l’Emmanuel annoncé. C’est un très saint roi – bien rare -. Il tomba malade, au bord de la mort et fut guéri. On peut lire cette histoire en 2 Rois 20/1-11, en Isaïe 38/1-6, 21-22. Et son cantique d’action de grâce en Isaïe 38/9-20

    [3] L’antienne mariale « Sub tuum praesidium », « Sous l'abri de ta miséricorde » en français, est la plus ancienne Prière adressée à la Vierge Marie : elle a été retrouvée sur un papyrus égyptien écrit en grec,  daté du 3ème  siècle. Cette antienne est employée dans la liturgie copte, byzantine, ambrosienne et romaine.

  • Dimanche 22 mars - 4ème de Carême

    L'aveugle-né par Barcabas - Photo Gavouyère

    Bien chers amis,

    Bon dimanche, bon dimanche « rose » de « Laetare ».

           Pas de prière du matin mais tout de suite la messe. Ce soir, vous aurez un temps de prière.

           L’Eglise nous fait lire cette année A l’Evangile de l’Aveugle né dans saint Jean. Je vous propose de lire méthodiquement ce magnifique texte. Nous étions engagés pour beaucoup dans noter paroisse,  dans la lecture de St Jean avec le diocèse… Eh bien c’est le moment de continuer.

           Lisez d’abord le texte d’Evangile, lentement.

           Puis tout en gardant le texte près de vous, lisez le commentaire que je vous donne. Vous pouvez le faire en plusieurs temps. Lentement en cherchant à vous appliquer le texte. C’est vous l’Aveuglé né et vous êtes devant le Christ.

           Je suis prêt à répondre à vos questions par le blog.

                       Je vous retrouve ce soir pour un temps de prière.

     

    Dans l’amitié du Seigneur. Votre curé.

     

     

    Dans l’Evangile de St JEAN au chapitre 9 :          

    L’AVEUGLE NE

     

    Plan du chapitre.

           Un événement : la guérison, 1-7

           Les réactions:   - de la foule, 8-12

                                     - des pharisiens, 13-34

           Le résultat : l’aveugle voit et les maîtres sont aveugles !

           Et le discours du Bon Berger du chapitre 10 décrit l’enjeu de l’accueil ou du refus de                        Jésus.

     

           Le miracle

           Chez St Jean la symbolique de l’illumination est totale. Dans la perspective développée par la prière eucharistique IV : »Tu es le seul Dieu, le Dieu vivant et vrai : tu étais avant tous les siècles, Tu demeures éternellement lumière au-delà de toute lumière. Toi, le Dieu de bonté, la source de la vie, Tu as fait le monde pour que toute créature soit comblée de tes bénédictions et que beaucoup  se REJOUISSENT DE TA LUMIERE. » (dans  la préface)

                       * l’aveugle est de naissance (pas chez synoptiques)

                       * Jean parle de « signe » (9/16) sous-entendu messianique

                       * Jésus,qui se déclare la lumière du monde, (9/5) est celui qui illumine: comme le disait déjà le prologue, « Il est la lumière qui illumine en venant dans le monde. »

                       * le dialogue entre Jésus et les disciples (1-5) - comme au chapitre 6 - explicite la dimension d’illumination du miracle. Les apôtres expriment des croyances populaires; comme on concevait l’après-mort comme une existence larvaire, on attendait la rétribution dès cette vie! C’est déjà le problème soulevé dans le livre de Job (Jb42) Certes Ezéchiel et Jérémie ont fait évoluer la question : Jr 31/29s et Ez 18.

     

           La réponse de Jésus écarte l’explication des disciples (culpabilité des parents ou de l’homme lui-même quand il était encore dans le sein de sa mère. Cas prévu par les rabbins à cause de la lutte dans le sein de leur mère des jumeaux Jacob et Esaü.Gn 25/22) mais n’explique pas pour autant la souffrance innocente! Sa réponse (« pour qu’en lui soient manifestées les oeuvres de Dieu ») n’est pas une explication de cause (comme si Dieu l’avait rendu aveugle pour pouvoir le guérir) mais une explication de circonstances : cet homme est aveugle, je vais le guérir et la gloire de Dieu sera ainsi manifestée

     

    Conclusion  « L’homme du récit est aveugle de naissance et sa cécité ne provient pas  de son péché personnel.  Son état symbolise une ténèbre native, celle où tout homme se trouve avant d’être éclairé par la révélation du Fils... Dans l’Ancien Testament, la métaphore de la cécité connote un aveuglement volontaire, résultat du péché... Dans notre récit, tel sera l’aveuglement des pharisiens (9/39 et 12/40) mais il n’est mentionné qu’en second lieu lorsqu’est contestée la lumière manifestée par le signe. Pour ce qui concerne l’aveugle de naissance, le don signifié dans le texte est celui d’une transformation de l’être comparable à celle que produit la naissance d’en haut [1]» dans l’entretien avec Nicodème[2].

           Car l’homme aveugle est religieux; la Loi juive l’éclaire puisque c’est grâce à elle qu’il reconnaît que Jésus vient de Dieu ( 9/30) ( Pour  St Thomas d’Aquin, la circoncision était très efficace, donnant presque la grâce sanctifiante. Jésus, le Verbe incarné, vient accomplir cette illumination.

     

    v. 6-7 : la salive et l’envoi à Siloë : C’est un « mâshâl », une parabole jouée. Jésus suit la manière de faire des anciens prophètes par un geste choquant, inattendu, qui interroge la foule et les disciples.  Nous avons plusieurs sens:

           - une rupture avec le sabbat. Jésus travaille comme le Père quand il créait l’homme avec du limon.

           - un geste symbolique bien vu par St Irénée il s’agit de l’achèvement dans le Christ de la création première.

           - chez Jérémie (38/6) la boue est présentée comme l’enlisement dans lequel l’homme se trouve et dont il ne peut se sauver lui-même. Ce geste de Jésus ajoute à l’homme comme dit le Père Lagrange « cécité sur cécité ».

          

           L’envoi à Siloë : comme Naaman le Syrien (2 R 5)  La piscine de Siloë que l’on vient de retrouver tout récemment à Jérusalem, était celle où on puisait l’eau pour la fête des tentes pour laver l’autel du Temple. Le sens du mot « Envoyé » fait allusion à Jésus qui délivre                                     St Augustin souligne la portée baptismale de cet envoi à Siloë: » Il lava ses yeux dans la piscine et il fut baptisé dans le Christ « ( in Jo 44/2)

     

    v. 8 - 9 : Comme souvent chez St Jean, la guérison est constatée par les autres afin que ce soit un témoignage. Un débat naît alors parmi le peuple, comme pris sur le vif. Du coup, le miracle dûment constaté, se pose la question du « comment » qui va occuper tout le reste du récit.

     

    v. 10 - 12 : Témoignage de l’ex-aveugle «  les yeux ouverts » revient  7 fois dans le chapitre ! Le verbe « voir » est très riche: anablepo = lever les yeux et recouvrer la vue. L’aveugle voit en levant les yeux vers le Christ qu’il ne verra vraiment qu’à la fin du récit, dans une foi parfaite (v35). Pour l’instant, il ne connaît Jésus encore que de nom, selon la curieuse formule de v 11: « l’homme qu’on appelle Jésus » ; il ne l’appelle pas encore Jésus ( c’est-à-dire sauveur) lui ! (Tournure unique en Jn  5./15)

     

    v. 13 - 34  confrontation avec les pharisiens.

           - L’enquête est d’abord correcte : ils s’informent. Leur motif est bon aussi: Dt 13:1-6 leur donne raison (on doit condamner un faiseur de prodiges qui incite à mépriser la loi) Suit l’interrogatoire de l’homme et des parents...

           - Une évolution dans la présentation de Jean des pharisiens: il les montre très scrupuleux face à Jean Baptiste et Jésus, mais pas en bloc : ainsi Nicodème qui vient librement à Jésus. Ils deviennent adversaires déclarés de Jésus à partir de 7/32 et ici, au chapitre  9, on peut voir une évolution : au début ilss e comportent correctement, puis divisés, de moins en mois sûrs de leur vérité face à l’aveugle dont la guérison est patente… puis enfin usant de la force et violents !, l’argument des faibles. C’est l’itinéraire inverse de l’aveugle ! Et le verbe « savoir » revient comme un refrain ironique (v 24, 29, 31 ironie de l’aveugle guéri)

     «Confronté aux faits, le savoir trop assuré de lui-même risque de ne trouver d’issue que dans l’abus du pouvoir sinon dans la mauvaise foi. »[3]           

           - L’aveugle a une bonne théologie et il progresse : Jésus est un homme de Dieu, un « prophète » qui accomplit loyalement sa mission : le fait du miracle atteste qu’il n’enfreint pas la loi de Dieu, sinon Dieu ne l’exaucerait pas ! (v 31-32-33) Et l’étonnant pour lui est que les autorités ne sachent pas d’où vient Jésus ! (v 30)

           - L’exclusion qui annonce les exclusions futures, celles que connaît peut-être déjà la communauté chrétienne quand Jean écrit. L’aveugle est le 1er chrétien exclu!

     

    v. 35-41 : épilogue et confession de foi.

     

    v. 35 : Jésus connaissant le sort de l’aveugle, le trouve - hasard ou recherche- dans le Temple. ( XLD écrit :  « sans doute volontairement ». St Jean Chrysostome écrit: «  les juifs le chassent du Temple, le Seigneur du Temple le trouve » ) et le dialogue s’instaure car l’homme n’est pas encore à la plénitude de la foi,  même s’il a déjà subi l’exclusion. Jésus lui pose la question de la foi avec l’expression très proche des synoptiques : le Fils de l’Homme. C’est assez rare en St Jean ; seule fois où l’emploi est absolu alors qu’ailleurs, il y a toujours un verbe qui explicite l’action du Fils de l’homme : 1/51; 3/13,14 ; 6/ 27, 53, 62 ; 12/34 ; 13/ 31; « son emploi absolu ICI suggère que la totalité du mystère est évoquée, dans sa réalisation effective et dans sa portée salvifique. » [4]

        

    v. 37-38 : « voir » et « écouter » : les deux aspects de la révélation : « écouter », c’est plutôt l’Ancien Testament - l’aveugle a écouté quand Jésus lui a donné l’ordre pour le miracle, il a obéi ! (9/è,11) -  et cette première alliance a produit tout son effet chez l’aveugle qui a reconnu Jésus somme un prophète, qui a tenu tête aux pharisiens avec bon sens et piété.  « Voir », c’est la Nouvelle Alliance: « Dieu personne ne l’ a jamais vu, mais le Fils qui est dans le sein du Père l’a fait connaître..;. Qui m’a vu, a vu le Père »... Et l’aveugle se prosterne, dans le Temple, certes …mais devant Jésus !

           La Foi est progressive pour l’aveugle : il obéit, après l’eau, il voit clair, puis il témoigne du fait ; ensuite, il témoigne de Jésus : « c’est un prophète », recourant à ses catégories à lui, incomplètes mais exactes ; puis il déclare « je crois » et se prosterne.

    v. 39 - 41 : Jésus reprenant 9/5, élargit la portée du miracle pour en faire le sens profond de sa mission très proche de Isaïe 42/6-7.

           Jésus en 40-41 ne condamne pas les pharisiens; il les avertit afin qu’ils découvrent tout l’enjeu de la reconnaissance/non reconnaissance de Jésus: rien moins que la guérison du péché ! Par votre crispation sur votre savoir, vous vous empêchez de voir et vous empêcher Dieu d’agir pour vous en vue de votre salut.

     

           Et le chapitre 10 – le Bon Berger - poursuit le sermon de Jésus aux pharisiens et peut-être à la foule qui les entoure.

     

     

    [1] Xavier-Léon Dufour  commentaire sur St Jean tome  II/335-36)

    [2] St Jean 3/3

    [3] XLD op. cit. p 344

    [4] idem p.347