Lettre mensuelle de Janvier-Février
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Billet spirituel du 2ème dimanche A
En ce dimanche, nous écoutons St Jean l’Apôtre nous transmettre le témoignage de Saint Jean Baptiste son maître, au sujet de Jésus. Voilà comment et par qui Jean et les autres disciples du Baptiste ont été enseignés et conduits au Christ.
D’abord remarquons que le premier message est muet mais choquant dans une culture biblique qui valorise le mariage et l’enfantement des enfants: il s’agit du célibat du Baptiste !. Jean Baptiste, en effet, est parti tôt au désert, il y a vécu célibataire, tout entier consacré à sa mission : « il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira pas de vin ni de boisson forte, et il sera rempli d’Esprit Saint dès le ventre de sa mère. » avait annoncé l’ange à Zacharie. Jean Baptiste a le régime alimentaire des « Nazir », de ceux qui sont tout entier consacrés à Dieu et à son œuvre. Remarquons que Jean l’Apôtre sera lui aussi célibataire, « restant auprès du Seigneur jusqu’à ce qu’Il vienne » selon la parole de Jésus qu’il nous rapporte au chapitre 21 de son Evangile. Jean l’apôtre célibataire va vivre à Ephèse au milieu de disciples dans la prière et la méditation de l’enseignement de Jésus qu’il nous a magnifiquement transmis dans ses écrits. Mais on peut aussi ajouter que Paul dont nous avons entendu le commencement de la lettre aux Corinthiens, était aussi célibataire ou veuf non remarié, tout entier consacré à l’Evangile : « Malheur à moi si je n’annonce pas l’Evangile ! » St Paul nous dit même que son sacerdoce, c’est d’annoncer l’Evangile. Son sacerdoce, c’est de s’offrir tout entier à cette annonce du mystère. Il écrit dans les Romains 15/16 : « Cette grâce, c’est d’être ministre du Christ Jésus pour les nations, avec la fonction sacrée d’annoncer l’Évangile de Dieu, afin que l’offrande des nations soit acceptée par Dieu, sanctifiée dans l’Esprit Saint. » Jean-Baptiste annonçant le célibat de Jésus, Jean et Paul vivant comme Jean Baptiste de ce célibat se sont donnés à Dieu pour accomplir leur mission qu’exprimait si bien le psaume 39 que commente ainsi l’auteur des Hébreux (10/8-10) : « Le Christ commence donc par dire : Tu n’as pas voulu ni agréé les sacrifices et les offrandes, les holocaustes et les sacrifices pour le péché, ceux que la Loi prescrit d’offrir. Puis il déclare : Me voici, je suis venu pour faire ta volonté. Ainsi, il supprime le premier état de choses pour établir le second. Et c’est grâce à cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’offrande que Jésus Christ a faite de son corps, une fois pour toutes. » Voici le sacerdoce du Nouveau testament, celui du Christ annoncé par Jean-Baptiste, celui qu’ont partagé Paul et Jean et pour le don absolu duquel, ils ont gardé le célibat pour y être entièrement consacrés.
Ensuite Jean Baptiste parle du Christ : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». L’Agneau pascal, le vrai, celui qui a enlevé l’esclavage d’Egypte et enlève maintenant l’esclavage du péché. Mais aussi le Serviteur mystérieux du prophète Isaïe dont nous avons lu ce matin le premier chant, en première lecture, et dont nous lirons le 4ème , le jour même du Vendredi Saint à la liturgie de la passion : ce serviteur s’offre tout entier et c’est ainsi qu’il sauve tous les hommes.
Alors suit une phrase étonnante pour parler de Jésus : « l’homme qui vient derrière moi est passé devant moi car avant moi il était. » Il parle de Jésus « l’homme qui vient derrière moi, après moi… qui est venu demander le baptême, passe maintenant au premier plan « devant moi » - il dira « il faut qu’il grandisse et que moi je diminue » - mais surtout la dernière partie de la phrase : « car avant moi il était ». Jean ne peut pas évoquer la « vieillesse » de Jésus par rapport à lui qui est de 6 mois plus vieux que Jésus ! Cet « avant moi » désigne donc sa divinité… sa préexistence, confirmée plus loin : « j’atteste qu’il est le Fils de Dieu ». Jean l’Apôtre a donc reçu de Jean Baptiste avant le commencement de la prédication de Jésus cette ouverture sur le mystère de Jésus… et il était intrigué par ces révélations quand avec André, il suivit Jésus timidement… « que cherchez-vous ? »
Et puis Jean raconte alors le baptême de Jésus. L’Esprit est venu et a demeuré sur Lui. Jean explique qu’il ne connaissait pas Jésus – il ne l’a donc pas rencontré entre la visitation et le baptême - mais savait par révélation de Dieu que celui qui aurait ainsi l’Esprit Saint serait le Messie, qui baptise/plonge dans l’Esprit Saint et serait le Fils de Dieu. L’Esprit dont Jésus ne parlera que petit à petit et surtout à la fin est le don par excellence pour lequel il est venu habiter parmi les hommes.
Il faut ajouter à la révélation d’aujourd’hui faite par Jean Baptiste, celle qu’il proclamera un peu plus tard : le Christ est l’Epoux qui vient s’unir à l’humanité pour la ramener à Dieu (Jean 3/28-30) : « Vous-mêmes pouvez témoigner que j’ai dit : Moi, je ne suis pas le Christ, mais j’ai été envoyé devant lui. Celui à qui l’épouse appartient, c’est l’époux ; quant à l’ami de l’époux, il se tient là, il entend la voix de l’époux, et il en est tout joyeux. Telle est ma joie : elle est parfaite. Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue ».
Laissons-nous éblouir et émerveiller par ces propos de Jean Baptiste qui nous conduisent directement et fortement dans le mystère de Jésus… en une année où nous efforçons de mieux le connaître.
Nous voici de nouveau avec les bergers à la crèche. Cette fête est comme un arrêt sur image : c’est le seul moyen de pénétrer dans le mystère : un Père du désert dit : « La vie chrétienne, c’est rester éveillé et vénérer »
Comme les bergers… surtout à l’école de Marie : comme l’écrit St Basile de Séleucie : « Méditant toutes ces choses dans son cœur, Marie était seule, au milieu des bergers qui visitaient, à converser seule avec le Seul. »
Marie médite devant son fils qu’elle vient de mettre au monde : et cet enfant elle le contemple avec la Parole de l’Ange par laquelle Dieu a expliqué à Marie, comme à toute personne qui joue un rôle majeur dans le dessein divin : toute sa vie repose sur cette Parole que les événements repassés dans son cœur explicitent, réalisent et éclairent.
Cette parole de Gabriel est en 3 étapes
- La salutation : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. »
- L’annonce de l’enfantement d’un fils, homme de la famille messianique de David : « Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père. »
- L’identité profonde de cet enfant : « Il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin… L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. »
L’Eglise va entrer à son tour dans cette méditation mariale, comme Marie et sous sa conduite : qui est ce Fils ? Il lui faudra 4 siècles pour arriver à expliciter cette foi sans dire le mystère indicible, à Ephèse : un mot « theotokos » - MARIE MÈRE DE DIEU.
Voici donc cet enfant, Dieu devant nous, Dieu avec nous. Dieu ne se divise pas. Sans quitter le Ciel où il est servi par les Anges, il est devenu bébé en Marie, il est devant elle, il est devant nous… il sera même en nous et nous en Lui.
Il a voulu naître comme tout homme dans cette création dont il est l’auteur et dont il assure toujours, dans la crèche comme aujourd’hui, l’existence, la concorde et la cohésion.
Alors développons cette confession concilaire : MERE DE DIEU La Vierge met donc au monde aujourd’hui l’Eternel… et la terre offre une grotte à Celui qui dépasse l’entendement humain. Aujourd’hui, le Ciel est descendu sur la terre, le Paradis est à Bethléem et la Vierge est dans cet Eden ré-ouvert. Aujourd’hui, le Dieu d’avant les siècles est au milieu des bergers et des pauvres.
Le tropaire oriental de la fête de Noël sous son apparence naïve, dit le mystère paradoxal de Noël, mystère indicible :
En ce jour, la Vierge met au monde l’Enfant Dieu. La terre présente une grotte à Dieu l’Inaccessible. Les Anges chantent la Gloire, avec les Bergers. Les Mages cheminent avec l’Astre ! Car pour nous vient de naître l’Enfant Nouveau Né, Le Dieu d’avant les siècles. Amen
« L’ange du Seigneur se présenta devant les bergers et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa Lumière. Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas car voici que je vous annonce une bonne nouvelle qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. »
Voilà ce que nous venons d’entendre !
Voilà ce que avez sous les yeux, derrière moi :
« La lumière du Ciel visite la terre en Palestine, elle descend jusqu’à nous ce soir »
Les Anges sont là, eux qui accompagnent toujours la manifestation de Dieu
Et pourtant quelle discrétion ! Le mystère est dit en une phrase « vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » St Luc se contente de rapporter les faits que la crèche de notre paroisse montre.
St Jean dans l’Evangile de demain, en donnera le sens : « Et le Verbe la Parole de Dieu s’est fait chair. Il a dressé sa tente parmi nous ».
Ce récit très simple est plein d’instruction.
Nous le méditerons sous la conduite de St Jean l’Apôtre.
St Jean dit nous dit qu’en ce bébé, c’est Dieu qui a pris chair, qui a assumé la nature humaine. On dit souvent : Dieu s’est fait homme… mais c’est ambigu car le mot est abstrait et imprécis. Non ! Dieu s’est fait HOMME JUIF
La « chair » dont parle St Jean, c’est l’homme très concret, né sur une terre, parlant une langue, dans une culture, une histoire, un enracinement… Même si cette nature humaine est la même pour tous les hommes – donc universelle - ils la déclinent selon les modalités les plus variées. Et d’une manière toujours particulière. Depuis Babel, on sait que Dieu aime la variété. Et pour être universel, il faut être enraciné et vivre la nature humaine universelle de l’intérieur, dans le particularisme INEFFAÇABLE, de son enracinement concret.
Et en laissant subsister le peuple d’Israël, Dieu sans doute a voulu que nous n’oublions jamais CE PARTICULARISME DE L’INCARNATION, nous qui avons tellement la tentation de l’abstrait, surtout aujourd’hui : être de partout, - de Paris à Tokyo en passant par New York, voilà le fin du fin de l’abstrait intelligent, moderne, l’avenir quoi ! - – de partout et en fait, de nulle part. En fait artificiel, évanescent et dangereux.
Saint Jean poursuit pour évoquer la vie de Jésus « Il a dressé sa tente parmi nous »
Dieu l’Eternel, le Tout Autre, Celui que personne ne peut connaître est donc entré dans le temps, dans la fragilité du temps, dans le peu de temps d’une vie que cette belle expression - « il a dressé sa tente » - veut suggérer. Il a vécu la brièveté d’une vie comme la nôtre. On ne campe pas durablement… c’est en allant vers quelque part qu’on campe, provisoirement. Même s’il est heureux et bon d’être sur terre – et Dieu y est venu avec nous – on n’y est qu’en passant. Et c’est une erreur grave d’y vivre comme si ce n’était pas en passant justement. La fragilité du campement de Jésus ce soir dans l’étable de l’arrière maison de la famille de Bethléem nous dit tout de suite que nous sommes en voyage sur cette terre, de passage…
Mais alors de passage, mais alors, venant d’où ? Et allant vers où ?
Venant d’où ? Depuis l’appel d’Abraham, voici 4000 ans à peu près, la Bible nous dit que nous sommes dans le désir et l’amour de Dieu, depuis toujours. Il aime chaque homme, désire son existence, lui confie une mission pour son bonheur et le bonheur des autres. Chacun a une place unique dans l’humanité : nous venons de Dieu : « Il nous a aimés dans le Christ dès avant la fondation du monde » écrit St Paul.
Depuis l’appel d’Abraham, nous savons que Dieu n’impose rien à l’homme, il l’appelle et l’invite librement à répondre à son appel. C’est la grande imprudence divine : laisser l’homme libre de servir Dieu. Abraham est modèle de foi car il répondu « oui »…et s‘est lancé dans l’aventure avec Dieu … comme 2000 après lui, le fera la Vierge Marie à qui Dieu proposait cette chose inouïe : donner au Verbe divin, la chair d’une nature humaine, ce qui est réalisée ce soir ! Sous nos yeux. C’est pour cela qu’on fait une crèche, pour VOIR.
Oui, chacun de nous reçoit un appel et tout le monde est indispensable dans la vision divine.
Vers où allons-nous ? « à tous ceux qui l’ont reçu, écrit encore Saint Jean il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient. Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu. »
Appelés à accueillir Dieu pour devenir son enfant, enfant de Dieu, en communion avec Dieu, participant à sa nature divine. Dès maintenant et en plénitude dans la vie éternelle. Tous « Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce. » écrit encore Saint Jean.
Cela ne sert à rien de fêter Noël si ce soir Jésus ne naît pas davantage dans le cœur de chacun d’entre nous, c’est-à-dire si ne se produit pas en nous l’admirable échange que nous venons de chanter : Le Seigneur Jésus a pris notre nature humaine mortelle et fragile pour nous donner part à la nature divine, éternelle et nous entrainer par son Esprit dans l’amitié et la communion avec le Père. « Par un échange admirable, le Verbe a pris chair de Marie et il nous rend participant de sa divinité par la puissance de l’Esprit Alleluia. »
Mais comment savoir que ce merveilleux échange se produit en nous ?
Je ne retiendrai que deux réponses pour ce soir :
- la première : si je pense ma vie et si je la vis de plus en plus, comme venant de Dieu, campant sur cette terre avant de retourner à Dieu pour l’éternité. Cela donne beaucoup de joie, cela libère du matérialisme destructeur de l’âme et de la société, de la cupidité et de l’attachement désordonné aux biens de ce monde. Cela met le cœur en paix.
- la seconde : si j’imite les bergers dans leur foi et leur émerveillement : car les deux – foi et émerveillement – vont ensemble ! Vous êtes là ce soir parce que vous savez qu’un événement important se produit. Vivez vraiment la fête, sans crainte, sans arrière-pensée, ce n’est pas un conte de fée pour enfant… C’est la Vérité divine pour chacun d’entre nous, il en va de notre destinée éternelle de communion avec Dieu. Ne faisons pas la fine bouche ou les désabusés qui ont tout vu ! Emerveillons-nous vraiment.
Amen.
La Fête de Noël se célèbre à 4 moments différents et une messe est particulière pour chacun de ses moments de la journée : la Veille au soir, la Nuit, l’Aurore et le Jour.
La Veille, au moment où le soir baisse, où les ténèbres deviennent de pus en plus épaisses, le désir de la lumière se fait plus intense et l’espérance plus hardie… « Tu ravives en nous dit l’oraison, la joyeuse espérance du salut. »
La Nuit : c’est le livre de la Sagesse qui contemple cette venue nocturne de la Parole de Dieu chez les hommes : « Alors qu’un profond silence enveloppait toutes choses et que la nuit en était au milieu de son cours, ta Parole toute-puissante, Seigneur, est venue du ciel, ta demeure royale. » [1] Alors qu’on est au plus fort de la nuit, la Lumière pointe et jaillit de Dieu vers nous.
L’Aurore – « Lueur qui précède le lever du soleil » : en effet, l’illumination divine nécessite du temps : depuis les premiers signes de la lumière, avant la plénitude du Jour, il faut du temps… mais quelle joie lorsque la première lueur apparaît ! L'aube est le moment de la journée où le ciel commence à s'éclaircir avant le lever du Soleil. Elle est également appelée le « petit matin » ou le « point du jour ».
Le Jour où la rayonnement de la lumière est plénier.
Mais la fête de Noël, elle – même, est située dans le rythme du cosmos : en fixant la Nativité du Seigneur au solstice d’hiver où la lumière recommence à grandir chaque jour et celle de St Jean Baptiste le 24 juin, solstice d’été où les jours commencent à diminuer selon la parole de St Jean « il faut que Lui le Christ grandisse et que moi je diminue » , l’Eglise nous enseigne que cette nativité du Seigneur est rénovation de l’homme mais aussi du cosmos entier : commencement de la nouveauté de l’homme mais aussi de toute la nature solidairement à la destinée nouvelle de l’homme ; Dieu fait toutes choses nouvelles :
« Père, Toi qui as merveilleusement créé l’homme et plus merveilleusement encore rétabli sa dignité…(messe du jour)
Et en fêtant ainsi la Lumière divine qui nous envahit – « En ton Verbe fait chair une lumière nouvelle nous envahit » dit-on à la messe de l’aurore – nous exauçons ce qu’attendaient nos ancêtres païens de Rome ou de Germanie quand ils fêtaient au solstice d’hiver le « Sol invictus » le Soleil Invaincu !... ou encore nos ancêtres juifs quand chaque Sabbat ils fêtaient la lumière divine donnée aux hommes : « Accorde-nous de grandes bénédictions et assure l’intégrité de notre maison et la paix en son sein pour y faire résider ta Divine présence parmi nous. Illumine nos bougies d’une lumière qui ne s’éteigne jamais et éclaire ta face afin que nous soyons sauvés. » Et notre oraison de la messe de l’Aurore en est comme un écho : « Puisque cette Lumière nouvelle éclaire déjà nos cours par la foi, fais qu’elle resplendisse dans toute notre vie. »
Ainsi Noël nous permet d’accueillir la Lumière divine qui vient habiter une chair d’homme en Jésus. Il est le Soleil de Justicedont parlait le prophète Malachie[2] : « Mais pour vous qui craignez mon nom, se lèvera le Soleil de justice et la guérison sera dans son rayonnement; vous sortirez, et vous sauterez de joie ».
Et ce Soleil, nous le suivons d’heure en heure depuis le versant de la nuit, à l’Aurore et dans son plein éclat, dans la joie de cette lumière qui nous divinise – « fais nous participer à la divinité de ton Fils qui a voulu prendre notre humanité » demande-t-on à la messe du jour – et dont nous désirons être habités – « qu’illuminés dès ici-bas, nous goûtions dans le Ciel la plénitude de sa joie » demande-t-on à la messe de la nuit « pour qu’elle resplendisse dans toute notre vie »demande-nous à la messe du Jour. Amen
Retable de l’église abbatiale de Beaume-les-Messieurs.
Nous voici tout près de fêter Noël.
La ville tout entière est dans la lumière, le bruissement des achats, la musique et l’effervescence. Et cela depuis quelques semaines, car dans notre région, Noël est précédé de la fête de St Nicolas, un grand chrétien du 4ème siècle, évêque de Myre, devenu le patron de notre Province de Lorraine. Les enfants sans doute se réjouissent et rêvent déjà sur les cadeaux qu’ils auront bientôt.
Il est bien juste de faire la fête, surtout en ce temps gris et froid.
Mais que fêtons-nous donc ?
Un fait si simple, un événement si discret qu’il est passé inaperçu pour les contemporains.
La naissance d’un petit garçon, premier né d’un jeune couple de juifs de Galilée, nommés Marie et Joseph, … naissance imprévue, en plein voyage mais heureusement dans la famille de Bethléem qui a pu les accueillir.
Cette naissance qui allait bouleverser le monde, ne fut connue que de la famille, de quelques voisins et de bergers qui veillaient sur leurs troupeaux dans la nuit.
Un fait si simple et pourtant si capital : ce petit enfant va se révéler le Messie d’Israël, le Sauveur attendu de son peuple et de tous les hommes qui lui feront confiance. Ce petit enfant va devenir un homme mûr, d’une grande profondeur de cœur, compatissant à toutes les misères des hommes qu’il rencontrait. Il a cherché à élever l’humanité vers Dieu, de Dieu dont Il parlait d’une manière toute nouvelle : il leur montrait qu’en Lui, c’est Dieu lui-même qui visitait son peuple pour tous les hommes.
Et ce calme, cette autorité, cette bienveillance, cet amour… Jésus les a gardés jusqu’à la fin, même quand les autorités de son peuple l’ont livré au gouverneur romain pour le faire crucifier. Tout a culminé dans son pardon donné aux meurtriers.
Si nous fêtons Noël encore aujourd’hui, c’est parce que cet homme né si humblement et tué si honteusement, Dieu lui a fait passer la mort, l’a ressuscité : il est toujours mystérieusement vivant, présent au milieu des hommes pour donner son Amour. La communauté des chrétiens aujourd’hui en est témoin sur toute la face de la terre.
Aussi, nous communauté catholique du quartier st Pierre, nous sommes heureux de vous souhaiter un Bon Noël, de vous laisser toucher par cet enfant et cet homme si exceptionnel. Puissiez-vous recevoir la joie qu’il donne dans le cœur !
Nous vous invitons, si vous le désirez, à vivre Noël avec nous, au cours de la messe de la nuit qui aura lieu à Saint Pierre le 24 décembre 2019 à 22 Heures et à visiter notre crèche.
Le Père Jacques Bombardier curé de St Pierre
Le conseil de la paroisse
Et tous les fidèles catholiques du quartier.
Une illumination divine
Dans le sein de sa mère. Comme Jérémie. Avec la venue du Christ dans le sein de Marie : cette illumination joyeuse est une initiation intime au dessein divin sur le monde et à la mission confiée à Jean Baptiste. Selon l’Evangile, il n’aura pas d’autres consignes !
Une entrée dans la joie du maître
La rencontre avec le Christ le fait « tressaillir » comme dit Elisabeth. Nous sommes tout proche de la parole de Jésus au bon serviteur « entre dans la joie de ton maître ». Joie que Jean exprimera avec une infinie douceur et délicatesse : joie d’être l’ami de l’Epoux, c’est-à-dire de préparer la fiancée pour l’Epoux. (Jn 3)
Mais aussi
Une vie rustique austère, à la limite du désert et de la terre habitée, là où beaucoup de gens passent ! Et ce très tôt, « l’enfant fut conduit au désert » dit St Luc. Jean sait qu’il doit « dégrossir » le peuple, l’affiner pour lui permettre d’être à la hauteur du message du Messie, Epoux des Noces ! Et avec ardeur, Jean y met toute son énergie.
Une magnifique « formation » donnée aux disciples proches, les préparant à suivre le Christ au moment qu’il faudra. Quand on voit la qualité de ceux qui sont passés entre ses mains : Jean l’Apôtre, Pierre, André , …
Un effacement extraordinaire devant le Christ auquel il fait passer ses meilleurs disciples ! Toute sa joie son énergie, sa force, tout est mis au service d‘une seule mission : annoncer le Christ Epoux et préparer le peuple à la recevoir.
Alors le soit disant « doute de Jean » de l’Evangile d’aujourd’hui ? Plusieurs hypothèses bien sûr !
* Doute de Jean lui-même qui connaîtrait comme une « nuit » tout à coup devant la manière dont le Christ Epoux se comporte, devant son effacement … Serait-ce alors comme une annonce de la nuit d’agonie du Christ ? Serait-ce la dernière purification du grand homme, l’abandon de sa mission – comme nous devons tous les faire, comme les parents doivent abandonner leurs enfants à leur vie - ou l’impression de se croire abandonné de Dieu ?
* Mais aussi, comme beaucoup de Pères l’ont compris, le maître – Jean Baptiste – qui est harcelé par des disciples récalcitrants « à passer à Jésus », des disciples que Jean n’arrive pas à persuader et qu’il envoie au Christ afin que celui-ci s’explique : et Jésus ne fait que montrer et comme souligner son action… c’est-à-dire les actes qu’Isaïe avait annoncés comme ceux que ferait le Messie. A eux de choisir librement !
On ne choisit pas Jésus sur ordre ou par raisonnement : on le choisit, lui, par évidence intérieure, par certitude personnelle devant, comme dit Newman « un faisceau de faits concordants ». Amen.
1er de l’Avent A
Pourquoi craindre de rencontrer le Seigneur à la fin des temps, à la fin de sa vie ?
Voici quelques lignes de Saint John Henry Newman, oratorien anglais de St Philippe Néri (1801-1890)
« Si cette rencontre dernière est perçue comme redoutable, que dire alors d’une rencontre dans le sacrement de la très sainte communion ? Car c’est jusque dans la forme, un avant-goût de sa venue, une proximité qui en est le gage…Ceux qui pratiquent la communion, comprennent bien qu’on puisse à la fois « craindre » de s’approcher ainsi de Dieu et s’y rendre quand même… La joie ne change pas la crainte révérencieuse, elles persistent toutes les deux… C’est dans ces dispositions différentes que nous voulons rencontrer le Seigneur à sa table, que nous devons prier pour sa venue et que les élus se tiendront devant Lui à son avènement. »
Quand nous le rencontrerons à la fin des temps, (ou à la fin de notre vie qui est une anticipation de la fin des temps pour nous personnellement) « si nous sommes à Lui, nous aurons le réconfort intérieur de son Esprit qui nous portera vers Lui et témoignera avec nous que nous sommes enfants de Dieu. Dieu est mystérieusement en 3 endroits :
1 – tandis qu’il siège au plus haut des cieux il vient juger le monde.
2 – Tout en jugeant le monde, il est en nous, il nous soutient et va en nous à la rencontre de lui-même. Dieu le Fils est à l’extérieur mais Dieu le Saint Esprit est à l’intérieur ; le Fils demande et l’Esprit Saint répond.
L’Esprit saint nous est donné ici-bas ; si nous nous laissons aller à l’influence de sa grâce, de sorte qu’il attire vers le Ciel nos pensées et notre volonté et qu’il ne fasse plus qu’un avec nous, il demeurera avec nous, et nous donnera confiance au jour du jugement. »
Prier pour être fidèle jusqu’au bout et accueillir le Christ miséricordieux dès maintenant en toute joie.
« Que je sois jamais séparé de toi ». (prière secrète du prêtre juste avant la communion reprise par Blaise Pascal dans son Mémorial)
Extraits du Sermon 4
vol. 4 du 4/12/ 1836
L’arbre de Noël ? |
Il est parfois de bon ton de se moquer de la superstition populaire ou du paganisme de la fête de Noël que certains voudraient vivre dans une austérité, seule digne d’une fête. D’autres refusent de mettre des sapins dans une église !! ce qui est païen dans les coutumes de Noël, ce sont els branches de gui, de houx pour décorer les murs ou les suspensions dans les pièces. Le sapin est lui, d’origine chrétienne.
En effet, cet arbre de Noël que nous confectionnons dans nos maisons provient de coutumes très religieuses du Moyen Age et des Mystères sacrés joués sur les parvis des églises, en particulier dans la région du Rhin et en Alsace. L’arbre de Noël est né en Alsace. Les plus anciens témoignages de cette coutume remontent au XIIIème siècle dans la vallée du Rhin. L’essor de la coutume se produit au XVIè siècle.[1]
A côté des scènes qui montraient la crèche et les bergers, il y avait des scènes qui évoquaient le Paradis : Adam et Eve, le diable tentateur et l’ange au glaive qui fermait l’accès au Paradis !
Au milieu se dressait l’arbre du paradis.[2]
Et l’arbre du Paradis devint… le sapin – il était difficile de trouver un pommier au mois de décembre ! Et puis le sapin est toujours vert… il ne meurt pas !
Sur ce sapin, on accrocha plusieurs pommes (le seul fruit disponible en décembre ! la fameuse petite pomme rouge d’Alsace[3] ) et des représentations d’Adam et Eve en pain d’épices. La crèche au pied de l’arbre annonçait le salut : la fête de Noël, en effet, ouvre aux hommes à nouveau le Paradis !
Comme le chante le vieux cantique de Noël datant de cette époque :
« Aujourd’hui Dieu rouvre l’huis[4]
Qui mène au beau Paradis.
Le chérubin n’en défend plus l’accès
A Dieu louange, honneur et majesté. »
Progressivement le sapin de Noël passa de l’extérieur des églises à l’intérieur des maisons. En plus des pommes, on suspendit alors à l’arbre des hosties non consacrées : l’eucharistie donne la vie éternelle que l’arbre de vie devait donner ! Magnifique symbolisme : face à la « pomme[5] » qui a conduit l’homme à la mort, l’hostie le conduit à la Vie.
Dès la fin du XVIe siècle vinrent s’ajouter des papillottes en forme de roses et autres fleurs en papier multicolore. Ces fleurs sont une allusion à un verset d’Isaïe[6] où il est question du « Rameau fleuri de l’arbre de Jessé ». C’était une manière d’évoquer l’ascendance de Jésus, « Fils de David » dont Jessé était le père. Elles nous rappellent aussi les paroles d’un chant ancien, très certainement composé à cette époque, intitulé en allemand actuel «Es ist ein Ros entsprungen» : une rose a jailli.
Plus tard, par respect, on remplaça les hosties par des gâteaux en forme d’hosties qu’on accrocha dans l’arbre… Ces gâteaux, on les fabriquait durant tout l’Avent, avec un petit trou pour pouvoir les fixer aux branches du sapin par un ruban. Les moules permirent de les décorer et de représenter sur les gâteaux des scènes de la Nativité. En alsacien, on appelle ces gâteaux des « springerle » (littéralement petits sauteurs). Ils sont à l’anis ; on confectionne aussi des pains d’épices pour les accrocher (lebrucken en alsacien).[7]
On remplaça aussi les pommes par des boules.
Boules de Meisenthal.
En effet, selon la tradition, en 1858, une grande sécheresse priva les Vosges et le des fruits et en particulier de pommes. Pas de pomme pour les sapins de Noël ! Un artisan verrier de Goetzenbrück travaillant à la verrerie de Meisenthal, eut l’idée de souffler des boules en verre. La mode était lancée.
Et c’est au XVIIIème siècle qu’on fixa des bougies aux branches pour faire de cet arbre, un arbre de Lumière.
[1][1] Un manuscrit de la bibliothèque humaniste de Sélestat de 1521 parle des sapins : les gardes forestiers sont payés pour surveiller les forêts en raison de la quête intempestive de sapins par le peuple !
[2] Une fresque dans une chapelle d’un lycée de Haguenau (Nord de l’Alsace), datant du XVe siècle, concrétise ce symbolisme par un arbre dont la couronne est nettement partagée en deux zones dans le sens vertical. D’un côté les pommes, de l’autre les hosties. Voir Histoire de l’arbre de Noël p. 6
[3] On l’appelle toujours aujourd’hui Christkindel Apfel : pomme du petit Christ
[4] Mot ancien et poétique pour dire « la porte ».
[5] Il n’est pas question d’une pomme dans le texte biblique mais d’un « fruit »… La pomme était disponible en décembre. Il y a peut-être aussi un glissement- confusion avec la déesse des fruits , qui se dit justement « pomona » est en latin !
[7] On peut voir de magnifiques moules à gâteaux de Noël au Muée des Srpingerle à La Petite Pierre dans le 67. Le muséee st situé 11 rue des remparts, 67 290 La Petite Pierre.
Billet spirituel St Luc 21/5-19
Les textes d’aujourd’hui forment une belle cohérence pour notre vie chrétienne quotidienne.
L’admiration du Temple : de fait, on comprend l’admiration des apôtres. Hérode est un grand constructeur, génial même quand on voit tout ce qu’il a fait : Hébron, les forteresses de Machéronte, Hérodium, Massada, son palais à Jérusalem mais surpassant le tout, le Temple qu’il a magnifiquement embelli. Les pierres : oui, si grandes et puissantes que même les légions romaines n’ont pu les déplacer complètement ! Et les « ex votos », notamment sans doute ceux qui sont accrochés devant la face du Temple, à l’Est. Une splendide vigne d’or sur un fond de marbre blanc à laquelle on attachait ses ex votos… c’est-à-dire des grappes d’or. Jésus dit : « Il ne restera pas pierre sur pierre » Jésus pourtant, depuis son enfance, aimait le Temple où il était chaque jour quand il résidait à Jérusalem. Mais Jésus veut nous dire que nous ne devons pas nous confier dans nos œuvres – artistiques, politiques, économiques -, dans nos civilisations, même belles et réussies. Tout s’effondrera ! Les civilisations sont mortelles.
L’état du monde jusqu’à la venue du Christ : Jésus, ensuite, décrit ce qui attend ses disciples quand il les aura laissés, ses disciples c’est-à-dire ses apôtres, mais c’est-à-dire « nous » : « On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume. Il y aura de grands tremblements de terre et en divers lieux, des famines et des épidémies ; des phénomènes effrayants surviendront et de grands signes venus du ciel. » Nous voyons-là les événements dont nous entendons parler sans cesse. Notamment avec ces guerres que les hommes aiment… les puissants surtout … notre Europe en a donné un triste exemple avec trois guerres en 80 ans.
« Mais ce n’est pas encore la fin » … car à cela s’ajoutent ces paroles : « Mais avant tout cela, on portera la main sur vous et l’on vous persécutera ; on vous livrera aux synagogues et aux prisons, on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs à cause de mon nom. Cela vous amènera à rendre témoignage. Mettez-vous donc dans l’esprit que vous n’avez pas à vous préoccuper de votre défense. » Le lot des disciples est d’être persécutés : tant que les chrétiens et l’Eglise pensent comme tout le monde, ça va. Mais que les chrétiens défendent un autre point de vue dans la société, - par exemple concernant le respect de la vie - aussitôt la tyrannie du langage et de la pensée uniques – ce qu’est une démocratie devenue tyrannique – persécute ceux qui pensent autrement, donc les chrétiens. Il nous faut assumer cette mission du témoignage contredit… Jésus ne nous dit par autre chose tout en nous invitant à la confiance en Lui : « mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie. » Et il nous inspirera lui-même notre témoignage.
Alors écoutons Saint Paul aussi, dans l’épitre de ce jour aux Thessaloniciens, pour cette vie de chaque jour : faisons notre travail comme il faut, en paix, sans agitation inutile « affairé sans rien faire » - quelle belle expression ! – sans être « des agités du bocal » comme disait Céline, sans courir à droite ou à gauche : « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer car beaucoup viendront sous mon nom et diront : ‘C’est moi’ ou encore : ‘Le moment est tout proche. Ne marchez pas derrière eux. »
Mai vers qui allons-nous ? Nous pouvons être paisibles car nous savons vers où nous allons : vers le Soleil de Justice dont parle le prophète Malachie dans la première lecture : « Mais pour vous qui craignez mon nom, le Soleil de justice se lèvera : il apportera la guérison dans son rayonnement. » Magnifique façon de parler du Messie : il a la beauté du Soleil Levant – et pas de « l’astre d’en haut » comme la traduction liturgique nous fait chanter dans le « « benedictus, on ne pouvait pas faire plus tarte -, il est éblouissant par son rayonnement… dans lequel se trouve notre guérison, notre Gloire. Telle est la majesté du Christ de Gloire vers qui nous allons, celui que nous saluons joyeusement comme tel chaque matin à la prière des laudes dans le chant de Zacharie le père de Jean Baptiste : « Soleil levant, Orient levant qui vient nous visiter ». C’est le Christ du Royaume, celui dont nous venons d’accueillir la Parole dans cette liturgie autour de l’Evangile, celui auquel nous allons communier dans l’eucharistie au point de devenir « une seule chair avec Lui. » Celui qui est notre Maire bien aimé. Amen.
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Pour sa canonisation
Dates
1801 naissance à Londres
1890 mort à Birmingham
1845 9 oct. pleine communion
1847 prêtre
1877 fellow émérite d’Oxford (Trinity et Oriel)
1879 Cardinal
En quoi est-il un saint pour aujourd’hui ? 5 points parmi d’autres possibles ;
1. Baptisé comme nous petit enfant, dans une famille de la bonne société au rapport distendu avec l’Eglise mais pas avec la Bible… Il découvre la réalité de la foi à 16 ans, durant un été. Il passe de la foi reçue et connue à la foi vécue et il met l’accent sur sa découverte : la foi est une relation extraordinaire et unique entre l’homme et son Dieu « Moi et mon Créateur ». Et Newman va passer sa vie avec son Créateur.
Passage dont beaucoup de nous doivent prendre conscience ou qu’ils ont à faire.
2. Newman cherche profondément la vérité : il ne veut pas des choses senties seulement – et pourtant il est romantique, passionné de Walter Scott, très sensible à la nature, musicien, il est violoniste… mais il veut fonder sa vie sur le solide : la vérité.
Quel rappel alors que tout dans notre culture repose sur le senti/ le ressenti, l’émotionnel, uniquement … et que en même temps, on ment en manipulant la réalité, les chiffres, en se détournant des choses mauvaises en les appelant autrement pour ne plus être dérangé … Le mensonge est justifié s’il est bon pour la communication, c’est-à-dire la manipulation éhontée des gens.
3. Face au mensonge de son temps, à l’effondrement de l’Eglise anglicane, à son côté « établie », confortable, accordée à tout et d’accord avec tout, complètement inféodée au pouvoir politique et à la mode sociale, notre cardinal va se dresser avec des amis pour relever son Eglise qu’il aime. C’est le mouvement tractarien où il se lance avec grande énergie. Revitaliser son Eglise ! et sa Foi !
Voilà bien une tâche aussi pour nous aujourd’hui.
4. Alors Newman travaille à fond : l’histoire de l’Eglise, des conciles, de la théologie, nourri au meilleur de la tradition et de l’anglicanisme… et là il découvre avec horreur que la véritable Eglise telle que le Christ l’a fondée, ce n’est pas l’Eglise anglicane mais l’Eglise catholique romaine qu’il a en horreur !
A l’anglicanisme manque la succession apostolique ininterrompue voulue par le Christ et l’union dans une Eglise Une.
A l’anglicanisme manque une part de la Foi tenue dans l’Eglise primitive et perdue par l’anglicanisme à la Réforme protestante : la place de la Tradition, des Pères, des sacrements.
Le Choc est terrible pour Newman : il démissionne de son poste de professeur à Oxford, de curé de Sainte Marie et il se retire à Littelmore pour creuser encore pdt 3 ans, réfléchir et surtout suivre sa conscience.
Newman a tout perdu pour vivre en vérité dans l’Eglise telle que le Christ l’a voulue s’appuyant sur des points essentiels que tant de catholiques d’aujourd’hui négligent ou refusent inconsidérément dans leur mépris profond de l’Eglise et leur orgueil de réformateur !
5. Car Newman est le grand défenseur de la fidélité à la conscience… comme l’a été 4 siècles avant lui un autre anglais St Thomas More, laïc, chancelier d’Angleterre sous Henri VIII et qui ira jusqu’à la mort pour suivre sa conscience qui lui interdit de soutenir le roi dans son divorce et dans sa séparation avec l’Eglise catholique. Pour ces hommes, on ne cède pas au dictat du prince qui se croit tout puissant, ni à la majorité qui n’a pas la vérité parce qu’elle est majoritaire, ni à la mode parce que c’est plus commode et tranquille. L’homme doit vivre selon sa conscience éclairée et réfléchie, sinon il perd son âme et sa dignité… « Plutôt la sainteté et le prix à payer que la tranquillité » disait le saint canonisé aujourd’hui. Amen
Lead, kindly light, poème de J-H Newman
Traduction :
Conduis-moi, douce Lumière, au milieu des ténèbres :
je t’en prie, conduis-moi.
La nuit est sombre, et je suis loin de la maison :
je t’en prie, conduis-moi. Veille sur mon chemin. Je ne demande pas
à voir le but lointain :
un seul pas me suffit.
j’étais autre jadis,
et je ne priai pas
pour que tu me conduises. J’aimais choisir ma route. maintenant,
Je t’en prie, conduis-moi. J’aimais le jour brillant
et malgré mes frayeurs, l’orgueil me gouvernait.
Oublie les jours passés.
Ta puissance
pendant si longtemps m’a béni
que, j’en suis assuré,
elle me conduira
par landes et marais,
montagnes et torrents,
jusqu’au retour du jour.
Et demain souriront les visages des anges depuis longtemps aimés,
et que je ne vois plus.