Fête de l'Assomption

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En ce dimanche, l’Evangile nous donne l’intimité de la prière du Christ : en effet, à ses apôtres qui le voient prier longuement seul à seul avec celui qu’il appelle Son Père, lui demande : « apprends-nous à prier ! »
Et Jésus leur donne le texte du « Notre Père » (que nous avons en deux versions, l’une de St Matthieu et l’autre de St Luc).
C’est l’Esprit qui prie en nous : « Vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des enfants de Dieu qui vous fait crier « abba Père » dit St Paul dans le verset de l’Alleluia. « Abba »,papa, comme le disent les petits enfants à leur père !! St Ignace d’Antioche + en 107, écrit aux Romains : « Coule en moi une eau vive qui murmure et dit au-dedans de moi: "Viens vers le Père". »Cette eau cette source que St Jean nous appris à comprendre comme l’Esprit saint donné par le Père jaillissant et coulant en nous, cette eua est donnée à chacun des baptisés pour le conduire dans sa prière.
Jésus a donné le texte, les apôtres nous l’ont transmis, l’Eglise nous l’a donné et l’Esprit le murmure en nos cœurs : écoutons-le et prions avec Lui et en Lui.
NOTRE/ PERE / QUI ES AUX CIEUX
Contraste entre Père(= il prend soin de nous) et aux Cieux( = hors de la portée de l’homme, mystérieux, inaccessible). Notreet non pas mon : Père de tous, seul Jésus dit « Mon Père » comme Fils unique; nous sommes tous frères.
Dieu Mystère, inaccessible à l’homme ! Mais, écrit St Cyrille de Jérusalem, « sous prétexte que je suis incapable de boire tout le fleuve, me priverai-je d’en prendre modestement ce qu’il m’en faut ? ou encore, sous prétexte qu’entré dans un grand verger je ne puis en manger tous les fruits qui s’y trouvent, veux-tu que j’en sorte finalement avec la faim ? » « Comme Moïse, cachons-nous dans le creux du rocher, c’est-à-dire en quelque page de l’Ecriture Sainte pour saisir, au moins indirectement, et comme en passant, un éclat de sa Gloire, quelque manifestation de sa vie. »(Cantalamessa). « En quel sens, demande St Ambroise, Dieu se promenait-il dans la paradis puisqu’il est toujours présent partout ? Cela signifie, je pense, que Dieu manifeste sa présence dans les différents textes des divines Ecritures où l’on rencontre partout sa présence. »
( De Paradiso 14,18)
QUE TON NOM SOIT SANCTIFIE
Que ton Nom soit connu, aimé, loué de tous les hommes. Qu’ils le respectent comme un nom « saint ».
QUE TON REGNEVIENNE
Que Dieu soit présent dans les cœurs des hommes. Que la Paix y règne, l’harmonie, l’équilibre. Que Dieu soit aussi de plus en plus accueilli par les hommes ! Que vienne le paradis, la fin des temps ! Que la présence de Dieu dans les cœurs, entre les hommes et dans la nature, apporte paix, douceur, miséricorde et justice. « Dieu tout en tous » dit St Paul
QUE TA VOLONTE SOIT FAITE SUR LA TERRE COMME AU CIEL
La volonté de Dieu est de sauver tous les hommes ( Jn 3/16-17)
La volonté de Dieu, ce sont les conseils donnés pour notre vie dans l’Evangile et par l’Eglise ( Jn14/21)
La volonté de Dieu : on peut la refuser. C’est pourquoi on prie pour qu’elle se fasse en nous et par nous !
DONNE-NOUS AUJOURD’HUI NOTREPAINDE CE JOUR
3 sens : * la nourriture terrestre, don de Dieu et fruit de la terre et du travail des hommes. Elle nourrit notre corps.
* La Parole de Dieuqui nourrit notre intelligence, notre mémoire et notre cœur.
* le Corps du Christ qui nourrit notre âme. C’est le Pain de Vie. Le Pain de la table donné par la Parole créatrice, la Parole et la Parole incarnée, donnée dans le sacrement, le Même et Unique Pain.
PARDONNE-NOUS NOS OFFENSES COMME NOUS PARDONNONS AUSSI À CEUX QUI NOUS ONT OFFENSES
La condition pour être pardonné par Dieu est de pardonner à ceux qui nous ont offensés.
ET NE NOUS LAISSE PAS ENTRER EN TENTATION
MAIS DELIVRE-NOUS DU MAL
Nous sommes tentés de faire le mal… comme le Christ au désert. Nous demandons à Dieu de résister à cette tentation, - non seulement d ene pas y succomber mais plus : de ne pas nous laisser entrer en tentation et d’être délivrés du mal, c’est-à-dire du Mauvais, de Satan l’adversaire, le Diviseur, l’Accusateur, le Prince du mensonge.
Il y avait foule dimanche après-midi à St Sébastien pour la procession d la Fête Dieu. Une célébration de la Parole et une belle prédication du Père Paul Nazotin a ouvert la célébration. Puis nous sommes partis en procession vers la cathédrale par la Place Charles III, la rue de la faïencerie, la rue de la Primatiale, la rue du cloître et le parvis de la cathédrale où nous attendaient d'autres fidèles venus pour la dernière partie de la célébration: adoration silencieuse du Seigneur puis chant joyeux des vêpres avant la bénédiction du St Sacrement. Il était 18H, deux bonnes heures de prière et d'adoration dans la joie. Comme autrefois l'Arche d'Alliance entrait dans Jérusalem, la Présence du Seigneur dans l'Eucharistie est passée dans les rues de notre cité. Cela faisait 52 ans que cela n'avait pas eu lieu...
Album photo grand format ICI
Voici quelques souvenirs photographiques de notre pèlerinage paroissial de l’Ascension. Nous avons poursuivi notre connaissance de notre nouvelle Région, le Grand Est… Après la Champagne (Troyes en 2017, Reims et Notre Dame de l’Epine en 2018) nous étions cette année dans les Ardennes, terre inconnue de beaucoup d’entre nous !... et si différente, tantôt Pays Bas espagnols, tantôt française, terre catholique… principauté protestante…
Magnifiques paysages forestiers et montagneux. Campagnes paisibles.
Une magnifique abbaye à Mouzon où nous avons retrouvé la communauté chrétienne pour la célébration de la messe. Nous avons été très bien accueillis par les fidèles… leur curé avait profité de ma présence pour pouvoir célébrer dans un autre « clocher »… Un très bel orgue… construit au 18èmesiècle par un facteur d’orgue toulois !
Après le repas nous avons traversé Sedan – patrie de Turenne - pour nous rendre à la basilique Notre Dame de l’Espérance de Charleville-Mézières : splendide édifice du 14èmesiècle où s’est marié de roi de France Charles IX. Les 68 verrières sont toutes dues au même peintre qui a dessiné les cartons … dans le mouvement cubiste dont il faisait partie, élève de Picasso. Mais le peintre était croyant et les verrières chantent toute l’histoire du salut. Nous sommes souvent déroutés par l’art contemporain… une conférencière nous a initié à ce langage cubiste et ceux qui l’ont voulu, ont pu « entrer » dans cette figuration de notre histoires sainte. Comme il est bon de penser que des artistes contemporains prennent la suite des artistes des siècles passés pour dire la foi ! On ne peut pas toujours vivre sur des images passées si belles soient-elles !
Comme à lire de la poésie de Rimbaud… dont la patrie est Charleville ! « Après un travail de purification par l’immensité de son désir, « l’ange de Charleville » - surnom de Rimbaud -rencontre Dieu et, tel le Psalmiste (au Psaume 138), il fait l’expériencede son omniprésence : « Ta tête se détourne : le nouvel amour ! Ta tête se retourne, – le nouvel amour ! ». C’est pourtant à cette étape que Rimbaud délaisse toute littérature… Car la conversion de Rimbaud a ceci d’authentique qu’elle s’accompagne dûment de la conscience du péché, et donc de la nécessité de la Médiation, celle du Christ, celle de la Grâce, … Rimbaud écrit ainsi: « Pourquoi Christ ne m’aide-t-il pas, en donnant à mon âme noblesse et liberté. Je suis de race inférieure de toute éternité».
Ayant trouvé le lieu, Rimbaud devient impuissant à découvrir la formule… Ce sera le reste de son existence, africaine, errante, jusqu’au moment où adviendra la Grâce finale, in extremis, moment sublime qu’une lettre de sa sœur restitue : « l’aumônier lui a proposé de se confesser, et il a bien voulu. Quand le prêtre est sorti, il m’a dit : « votre frère a la foi, mon enfant, que nous disiez-vous donc ? Il a la foi, et je n’ai même jamais vu de foi de cette qualité ! » Quand je suis rentrée près de lui, il était très ému, mais ne pleurait pas. Il me regardait dans les yeux comme il ne m’a jamais regardée. Il me regardait toujours avec le ciel dans les yeux. Il appelle le Christ en croix, et il prie». Etonnement chez maint, sans doutes; mais Rimbaud n’avait-il pas prévenu : « J’ai dit : Dieu »
Extraits de Maxence Caron :né en 1976 à Marseille, écrivain, philosophe, poète et musicologue français catholique.
Tout est paradoxal dans les textes d’aujourd’hui, entre l’apparition du Christ à St Jean dans l’Apocalypse et le récit de la 1èreapparition du ressuscité aux apôtres :
Tout dans la Lumière pascale, lumière diffuse, est transformé à nos yeux : le monde divin affleure, éclaire nos actes, montre leur beauté, féconde nos paroles, bénit, fortifie, consacre notre amour, … nous fait apprécier tout acte, toute parole, tout sentiment à sa profondeur réelle,.. Quelle joie au lever de voir la lumière, les couleurs, la mélodie du vent, et même de la pluie… Quelle beauté d’être père ou mère, de se rencontrer entre ami ! St François d’Assise et son magnifique chant des créatures est le disciple qui a compris que la rencontre aujourd’hui avec le Christ Ressuscité se fait dans l’amour de la création et de la créature.
Mais alors,ayant évoqué et savouré l’être propre de chaque chose, nous pouvons faire un second pas : nous pouvons regarder à l’intérieur et au-delà de chaque chose, découvrir en elle et à travers elle la présence divine. Voilà que la création retrouve sa vocation première : conduire à Dieu qui l’habite en son secret.« le monde n’acquiert son vrai sens, ne retrouve son vrai sens que lorsqu’il est considéré comme le reflet d’une réalité qui le transcende. » (Kallistos)
Lors de l’incendie de la cathédrale Notre Dame de Paris, au milieu de toutes les déclarations et envolées plus ou moins lyrique et médiatiques, Mgr Aupetit a rappelé que cette splendeur de pierres sculptées, de verres, de bois a été élevée par les catholiques pour abriter un morceau de pain… dans lequel les catholiques voient et dorent la Présence de Dieu. La beauté de l’édifice veut surtout honorer et servir « ce morceau de pain »… mais la splendeur de la cathédrale, son « impact » et son message sont le rayonnement de ce « morceau de pain » au sein de la cité humaine.
Dans cette église, il y a bien les 7 chandeliers d’or[2]que décrit l’Apocalypse… ils entourent l’autel sur lequel va reposer dans quelques instants le Seigneur Jésus ressuscité présent dans un peu de Pain.
Amen.
[1]Les citations sont de Fabrice Hadjadj « Résurrection mode d’emploi ».
[2]Allusion à la disposition des grands chandeliers autour de l’autel dans le nouvel aménagement liturgique de notre église paroissiale Saint Pierre à Nancy.
PELERINAGE EN ARDENNES
ASCENSION 30 MAI 2019
Dans la poursuite de notre connaissance du patrimoine religieux de notre région Grand Est, nous allons cette année dans les Ardennes, diocèse de Reims.
Nous visiterons l’abbaye de Mouzon, la ville de Sedan, Charleville Mézières et nous reviendrons par le massif des Ardennes et la principauté de Bouillon.
Ce voyage nous fera découvrir l’histoire religieuse de cette région aux confins du Royaume de France, composée de la Principauté protestante de Sedan, de Charleville capitale de principauté et ville natale de Rimbaud et du Duché de Bouillon.
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Entrée libre dans la mesure des places disponibles…
Quête à la sortie pour rembourser les frais de déplacements des musiciens.
St Paul écrit avec émotion : « « L’amour du Christ nous saisit quand nous pensons qu’un seul – le Christ -est mort pour tous, et qu’ainsi tous ont passé par la mort. Car c’est bien Dieu qui, dans le Christ, réconciliait le monde avec lui. »[1]
L’amour du Christ nous saisit : est-ce si vrai que cela ? Avons-nous ce sentiment d’affection dans notre cœur, au point d’être saisi devant tant d’amour ? C’est capital d’éprouver en soi ce saisissement : car la foi n’est pas adhésion à une doctrine, c’est d’abord accueil d’un amour infini,l’amour de Dieu le Père manifesté dans celui de son Fils donné par le St Esprit. Plus sans doute encore, c’est être bouleversé par cet amour pour moi personnellement.
Emilien, Raphaël et Blanche, vous allez prendre la parole ce soir devant la communauté pour non pas réciter une formule apprise par cœur mais pour dire votre amitié pour Dieu en donnant votre amitié au Christ. Avant de partir, Jésus confie toute son Eglise à Pierre : avant de le faire, il ne lui fait pas réciter le credo mais dire par 3 fois son amour - comme vous tout à l’heure -.
Mais vous tous aussi frères et sœurs, vous serez appelés à faire de même ce soir dans le renouvellement solennel de votre profession de foi. !
L’amour du Christ nous saisitcar « il est mort pour tous et tous les hommes ont passé la mort. ». Un peu avant de mourir, Jésus avait expliqué aux siens le sens profond de sa mort : sa mort allait rouvrir le chemin vers la maison du Père. Jésus se présentait comme celui qui rouvrait le chemin et la maison paternelle … comme on rouvre une maison de famille après l’hiver, au printemps ou pour les premiers jours de l’été.
Dans sa mort, Jésus a incorporé en lui tous les hommes– « personne ne va vers le Père sans passer par moi »avait-il déclaré et donc, tous les hommes sans exception sont passés de la mort à la vie. « Tous les hommes sont « transformés dans leur être, avant même qu’ils en saisissent la réalité par la foi. »[2]
Depuis Pâques, tout est maintenant neuf !La terre et le ciel sont aujourd’hui complètement rénovés dans cette Pâque du Christ, la délivrance du mal est accomplie dans la victoire sur le mal et la mort. Les promesses des prophètes sont réalisées.
Mais si tout est accompli… tout est à accomplir en chaque homme, un par un jusqu’à la fin du monde.
Cette mort en Christ si rénovatrice, nous la vivons personnellementdans le baptême comme l’enseigne le même St Paul dans l’épitre de ce soir : « baptisés dans le Christ, c’est dans sa mort que nous avons été baptisés. Devenus un même être avec Lui, par une mort semblable à la sienne » (Rm 6 :3b-11) ; Le baptême est donc comme di St Basile, un mime sacré qui fait revivre la mort, l’ensevelissement et la Résurrection de Jésus. En vivant « l’efficacité de ce sacrement, cher Nomel Serge, dans la foi, tu réalises en toi ce qui s’est passé objectivement dans l’événement historique de la Croix »[3]au printemps de l’année 30.
Voilà cher Nomel Serge ce que tu vas vivre dans ton baptême ce soir ; accueillir en toi le Christ dans son puissance de salut, de vie et d’amour ! : St Paul a raison, quand il dit : « Si quelqu’un est en Christ, création nouvelle »« La seconde naissance comme le mot l’indique est le commencement d’une nouvelle vie. » (St Basile) Mais être dans le Christ à l’abri dans l’amour de Dieu qui pardonne, ne veut pas dire qu’il n’y a plus d’exigences morales. « Au contraire, dit encore Benoît XVI, les exigences morales doivent être vécues d’une manière nouvelle, avec le Christ, dans la liberté intérieure de l’amour. » [4]
Mais ce soir, nous allons aussi célébrer l’eucharistie.Jésus va nous donner le pain de la Vie et la coupe du Salut, la coupe du Royaume, qui sont la Présence actuelle complète du Christ Ressuscité, Présence du Christ Sauveur : en communiant à Lui, c’est tout son amour puissant et sauveur qui nous envahit ; c’est une communion totale et intime entre Lui et nous à la mesure de notre foi et de notre désir. Ce qui est inauguré au baptême, se confirme, s’approfondit d’eucharistie en eucharistie.Et cette communion au Christ Ressuscité nous unit aussi au Père dans l’Esprit : toute eucharistie est une anticipation de la vie du Royaume au sein de la Trinité. Dieu vient faire chez nous et dans notre communauté sa Demeure.
Et entre baptême et eucharistie, trouve place pour toi chez Nomel-Serge, le don de l’Esprit Saint qu’on appelle la confirmation. C’est le don commun du baptême et de la confirmation. Réconciliés avec Dieu par le baptême, nous avons besoin d’être intérieurement façonnés pour devenir capables de recevoir consciemment Dieu en nous, dans l’eucharistie ; nous avons besoin d’être préparé par l’Esprit pour que l’œuvre du salut accomplie par le Christ agisse en nous.
Avec l’Esprit Saint t’est donnée aussi, comme à chaque disciple, une Mère dans la foi :la Vierge Marie. Sa foi parfaite, son accueil parfait du Christ sont pour nous non seulement modèle mais sont son œuvre à elle en nous. La Vierge Marie, c’est le visage de l’Eglise sainte pour nous disciples pécheurs et imparfaits, appelés à la conversion progressive.
Je cite un passage de la prière sur l’eau baptismale que je vais chanter et qui prie pour l’Eglise comme pour une femme enceinte : « Et maintenant Seigneur, regarde avec amour ton Eglise : multiplie ses générations…Que de cette fontaine sacrée, comme d’un sein maternel très pur, émergent des enfants de Dieu, renés de l’eau et de l’Esprit, comme une création nouvelle. » Que la Vierge Marie icône de l’Eglise, ravive en nos cœurs l’amour de la Mère Eglisequi nous enfante à Dieu et dont Marie est le vrai visage !
On comprend que la célébration qui nous offre tous ces dons divins ait pu s’appeler : EUCHARISTIE, c’est-à-dire action de grâce !, le sens du mot grec. « Comment rendre au Seigneur tout le bien qu’il nous fait ? » demande le psalmiste. Et il poursuit avec audace : « j’élèverai la coupe du salut – la communion-, j'invoquerai le nom du Seigneur. Je tiendrai mes promesses au Seigneur, oui, devant tout son peuple – c’est notre profession de foi! Je t'offrirai le sacrifice d'action de grâce – c’est notre participation à l’eucharistie. »
C’est tout ce que nous sommes en train de faire ce soir. Amen.
[4]Les deux citations sont tirées de « Les dons et l’appel sont sans repentir »Communio Parole et silence 2018 p. 31
feuilleter :
sermon du jeudi saint 2019
Il faut avoir une attitude « liturgique » devant le mystère : « ce n’est point la connaissance qui éclaire le mystère, c’est le mystère qui éclaire la connaissance.»[1]
Alors laissons l’eucharistie nous enseigner.
1 – Que fait et que dit Jésus ? Sur le pain rompu, Jésus dit « Ceci est Mon Corps livré pour vous. » Sur la coupe donnée, il dit : « Ceci est mon Sang versé pour vous et pour la multitude. » et il ajoute « Faites ceci en mémoire de moi. »
Jésus annonce donc sa mort : le corps est livré, le sang est versé… Cette parole ne sera totalement vraie que le lendemain sur la Croix… mais en fait, elle est vraie depuis la conception du Verbe en Marie : il est né pour se donner, se livrer.
Jésus annonce sa mort donnée… et veut que « nous fassions ce geste en mémoire de Lui » : « mémoire » est un mot très fort ! Faire mémoire ce n’est pas seulement se rappeler le passé mais le rendre présent.
2 - Mais qui peut permettre à des hommes comme nous de faire mémoire à ce point, de rendre présent à ce point le Christ qui se donne ! Evidemment cette capacité est divine, elle nous est donnée par L’Esprit Saint : ainsi avant la consécration, au commencement de la prière eucharistique qui est adressée au Père, le prêtre invoque l’Esprit Saint en étendant la main sur les offrandes[2] pour que le pain et le vin deviennent le Corps et le Sang du Seigneur.
Comme dit la 4ème prière eucharistique, cet Esprit demandé est le MEME Esprit saint…qu’on a vu à l’œuvre
Dans la création du monde (l’Esprit planait sur les eaux, couvait les eaux pour en faire jaillir la vie.
Dans la création de l’humanité de Jésus dans le sein de la Vierge Marie : « l’Esprit Saint viendra sur toi et la Puissance du Très Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. » dit St Luc : l’Esprit crée l’humanité du Fils de Dieu dans le corps de Marie.
Dans la création de l’Eglise à la Pentecôte : Marie et au milieu des premiers disciples et des apôtres quand le feu de l’Esprit descend sur eux.
Dans la création du Fils ou de la fille de Dieu que nous sommes : St Jean Baptiste annonçait : Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu.
Dans la rémission des péchés confiée à l’Eglise et aux apôtres : en St Jean : « il souffla sur eux et leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »
3 - Mais vous avez aussi remarqué que ce n’est jamais l’Esprit tout seul. C’est l’Esprit et le Christ, mais c’est aussi l’Esprit, le Verbe et la créature : Très souvent, il faut une créature qui donne son consentement à l’œuvre de l’Esprit et du Verbe en lui ou/et par lui. Ainsi c’est l’Esprit qui fait parler le Verbe dans le cœur des prophètes, c’est Marie, c’est l’apôtre, c’est l’Eglise, nous tous… L’homme est associé à l’œuvre de Dieu.
Il en est de même dans l’eucharistie : c’est l’Esprit saint qui fait que la création (pain et vin) devienne la présence réelle absolue totale du Christ Mort et Ressuscité ; mais pour réaliser cette Présence, l’Esprit s’associe l’action de l’homme – les Apôtres le soir du Jeudi saint, le prêtre maintenant – qui prie l’Esprit Saint et prête son être et sa voix pour que le Christ accomplisse lui-même l’action du dernier repas, paroles et gestes plein de sens : prendre, prier, rompre et donner.
« C’est par l’Esprit et l’action du ministre que comme au matin de Pâques, Jésus se tient là avec ses disciples et il célèbre avec eux le mémorial. »[3]
4 - Mais attention ! Jésus se livre mais depuis bien avant le Jeudi Saint.
Depuis l’Annonciation, il est livré à la Vierge Marie. Et Marie a offert le Christ au Père à la Présentation au temple où il lui fut prophétisé un glaive de douleur… Elle a accompagné le Christ durant toute son ministère et jusqu’à la Croix où la prophétie de Siméon s’est réalisée dans l’offrande du Fils faite par Marie au Père en union avec l’offrande du Fils : « Père en tes mains je relmets mon esprit. » Depuis l’Annonciation jusqu’à la croix Marie dit « oui » à son Fils et au Père sous la mouvance de l’Esprit Saint.
Marie est présente à toute assemblée chrétienne : ainsi dans l’Eglise, il y a quelqu’un en qui cette offrande est parfaite : c’est la Vierge Marie. Elle n’est pas seulement présente : elle est l’icône de l’Eglise assemblée et unie au Christ, elle nous prend dans sa foi mariale et dans son offrande : elle prend les fidèles et parmi les fidèles le prêtre aussi. Sa foi est le modèle, la structuration de notre foi et de notre offrande, heureusement qu’elle est là !
5 - L’Eglise mariale est donc l’acteur de la célébration de l’eucharistie autant que le prêtre : c’est même à elle représentée par Marie que le Fils Jésus se donne d’abord avant les apôtres et le prêtre même.
On comprend que la seconde invocation de l’Esprit saint dans la prière eucharistique soit sur l’Eglise : c’est dans la continuité totale avec la Pentecôte. Nous savons que l’Eglise naît de l’Esprit et devient Corps du Christ par la communion eucharistique sous la mouvance de l’Esprit : « Quand nous serons nourris de son corps et de son sang et remplis de l’Esprit Saint, accorde-nous d’être un seul corps et un seul esprit dans le Christ » demandons-nous dans la prière.
L’Eglise est donc constituée par l’Eucharistie comme Eglise, non seulement parce qu’elle reçoit le Corps du Christ et le devient vraiment mais aussi parce qu’elle s’offre au Père avec le Christ dans l’Esprit Saint. « Que l’Esprit Saint fasse de nous une éternelle offrande à ta gloire. »
Curieuse prière : on demande de pouvoir s’offrir ! En effet qui peut prétendre qu’il s’offre tout entier au Christ … qu’il peut le faire ! C’est pourquoi nous demandons à Dieu de le réaliser avec notre consentement. Et Dieu nous répond en nous unissant à Marie dans sa foi et son offrande juste et parfaite.
6 - Qui agit alors en mémoire du Christ ?
L’Esprit, le Christ, le prêtre, la communauté de l’Eglise assemblée et Marie en son sein : voici les acteurs principaux de toute eucharistie. Tous s’unifient dans l’offrande du Christ au Père et d’eux-mêmes au Père dans le Christ. Cette offrande culmine dans la doxologie « Par Lui avec Lui et en Lui… »
« Jamais, écrit le cardinal Daniélou, Dieu ne sera davantage aimé que par le Christ, c’est-à-dire par l’humanité revêtue par le Verbe sur la Croix. Nous ne pouvons donc plus qu’offrir à Dieu cet amour infini dont le Christ l’a aimé, c’est tout le sens du sacrifice de la messe. »[4]
« En cette offrande qui rend le Fils au Père, écrit le cardinal Balthasar, le geste de Marie au pied de la Croix croise le geste ministériel du prêtre célébrant qui, à l’autel, fait le geste – marial - de l’Eglise en unissant les croyants concrets rassemblés en un lieu, sans faire de séparation entre son geste propre et celui du peuple. Toutefois rappelons encore la primauté de ce qui est marial sur ce qui est liturgique étant donné que, dans l’incarnation et la naissance de Jésus, le Verbe incarné était déjà confié au soin de sa Mère avant qu’il ne soit remis plus tard au soin de l’Eglise en son ministère et sa communauté. »[5]
[1]Paul EVDOKIMOV la femme et le salut du monde Lethielleux et DDB 2009
[2]- 1 - « Sanctifie pleinement cette offrande par la puissance de ta Bénédiction, rends-la parfaite et digne de toi : qu’elle devienne pour nous le corps et le sang de ton Fils bien-aimé, Jésus Christ, notre Seigneur. » Le nom de l’Esprit est ici « Bénédiction »- 2 - « Sanctifie ces offrandes en répandant sur elles ton Esprit ; qu’elles deviennent pour nous le corps et le sang de Jésus, le Christ, notre Seigneur. »- 3 - « Dieu tout-puissant, nous te supplionsde consacrer toi-même les offrandes que nous apportons : Sanctifie-les par ton Espritpour qu’elles deviennent le corps et le sang de ton Fils, Jésus Christ, notre Seigneur, qui nous a dit de célébrer ce mystère. »- 4 - « Que ce même Esprit Saint, nous t’en prions, Seigneur, sanctifie ces offrandes :qu’elles deviennent ainsi le corps et le sang de ton Fils dans la célébration de ce grand mystère que lui-même nous a laissé en signe de l’Alliance éternelle. »
[3]Jean-Claude CRIVELLI L'Esprit Saint dans l'Eucharistie
[4]p. 370-71. Daniélou Contemplation, croissance de l’Eglise. Fayard Paris 1977 p. 99
St Luc 22/39-47
Jésus sortit pour se rendre, selon son habitude, au mont des Oliviers, et ses disciples le suivirent. Arrivé en ce lieu, il leur dit : « Priez, pour ne pas entrer en tentation. » Puis il s’écarta à la distance d’un jet de pierre environ. S’étant mis à genoux, il priait en disant : « Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe ; cependant, que soit faite non pas ma volonté, mais la tienne. » Alors, du ciel, lui apparut un ange qui le réconfortait. Entré en agonie, Jésus priait avec plus d’insistance, et sa sueur devint comme des gouttes de sang qui tombaient sur la terre. Puis Jésus se releva de sa prière et rejoignit ses disciples qu’il trouva endormis, accablés de tristesse. Il leur dit : « Pourquoi dormez-vous ? Relevez-vous et priez, pour ne pas entrer en tentation. » Il parlait encore, quand parut une foule de gens. Celui qui s’appelait Judas, l’un des Douze, marchait à leur tête. Il s’approcha de Jésus pour lui donner un baiser. »
Méditons cette scène extraordinaire de l’agonie de Jésus à Gethsémani telle que nous la racontel’évangéliste St Luc.
1 - Jésus sortit pour se rendre, selon son habitude, au mont des Oliviers, et ses disciples le suivirent.
C’est donc dans le lieuhabituel du Mont des Oliviers que Jésus et les siens se retrouvent après le dernier repas. C’est là que Jésus enseignait ses apôtres, priait et se détendait avec eux dans une des grottes qui gardait la fraicheur en été et préservait du froid et de la pluie en hiver dans cette ville à 900m d’altitude. C’est le dernier moment heureux de Jésus sur cette terre.
C’est aussi le moment où sa vie bascule : jusque-là, Jésus conduit par l’Esprit Saint a été un homme qui conduit sa missioncomme le Père le veut, qui prend les initiatives, organisent « certains mises en scène »… Maintenant, selon la volonté du Père, il va être livréaux hommes.
2 - Arrivé en ce lieu, il leur dit : « Priez, pour ne pas entrer en tentation. » Ce soir pas question d’enseignement ou de rencontre : Jésus est venu dans ce lieu familier pour prier. Cette prière est mentionnée 5 fois dans ces quelques lignes … savamment composées :
« Priez, pour ne pas entrer en tentation. » 40b
S’étant mis à genoux, il priait 41b
Entré en agonie, Jésus priait avec plus d’insistance 44b
Puis Jésus se releva de sa prière 45a
priez, pour ne pas entrer en tentation. » 46d
… Et le centre est cette prière de combat(c’est le sens du mot agonie en grec) que le Christ doit mener dans ce jardin. Il faut nous approcher avec délicatesse et infini respect de cette prière unique dans la vie du Christ.Nous connaissons sa longue et habituelle prière de nuit dans l’unité d’amour avec le Père et l’Esprit Saint ; nous connaissons la prière avant les grands événements (le choix des apôtres, la transfiguration) ; nous connaissons sa prière d’exultation de joie dans l’Esprit quand la mission des apôtres rencontre le succès contre Satan. Mais ici c’est prière de combat.
3 - Puis il s’écarta à la distance d’un jet de pierre environ. S’étant mis à genoux, il priait en disant : « Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe ; cependant, que soit faite non pas ma volonté, mais la tienne. »Cette prière, Jésus veut la mener seul… même s’il a demandé l’aide de la prière de ses disciples… donc plus que les apôtres… le groupe plus large…d’hommes et de femmes qui ont fait le choix de le suivre et dont St Luc soulignera l présence à la Croix. Marie était peut-être au milieu d’eux déjà.
Lui seul doit mener le combat… mais il compte sur la prière des siens. Mais quand il rejoignit ses disciples après sa prière il les trouva endormis, accablés de tristesse.N’est-ce pas notre tentation habituelle de « dormir » quand il faudrait être vigilant, éveillé, dans la prière pour soutenir le combat de l’Eglise … Nous sommes si souvent des disciples endormis… ?
« Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe ; cependant, que soit faite non pas ma volonté, mais la tienne. » Voilà donc le contenu de cette prière, de ce combat que nous pouvons comprendre à plusieurs niveaux :
- nous pouvons comme assister à l’union des volontés dans le Christ, union de la volonté divine de sa nature divine et volonté humaine de sa nature humaine. Lentement, comme au ralenti, avec effroi la volonté humaine fait sienne la volonté divine. Là où Adam et Eve ont refusé d’obéir à Dieu dans le jardin du Paradis, dans le jardin du Mont des Oliviers, un autre Adam – le nouvel Adamdira St Paul – fait sienne, malgré son effroi, la volonté divine. Nous sommes dans cette volonté humaine de Jésus qui obéit car dans son Incarnation, le Verbe a pris la totalité de la nature humaine, la nôtre. « Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti (littéralement, il s’est vidé), prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. » (Philippiens 2/6-8)
- la coupe ? « Le Père tend le calice des iniquités humaines à son Fils, l’appelle à dépasser le tremblement, la frayeur de sa nature humaine, non pas devant la souffrance physique, mais devant la charge écrasante du Péché universel, devant le passage mystérieux et redoutable par les portes de la mort. Le second Adam s’identifie avec le premier et s’enfonce à Gethsémani dans la nuit mortelle de l’angoisse… Le Christ devient le sujet du péché librement accepté. »[1]Dieu aurait pu sauver l’homme d’une parole comme la parole créatrice. Mais ici pour prouver son amour , le Christ est appelé par le Père à devenir lui-même pécheur par amourpour les hommes qu’il prend en lui pour leur donner en échange sa justice. St Paul le dit avec force : « l’amour du Christ nous saisit quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous, et qu’ainsi tous ont passé par la mort. Car c’est bien Dieu qui, dans le Christ, réconciliait le monde avec lui : il n’a pas tenu compte des fautes... Celui qui n’a pas connu le péché (Jésus), Dieu l’a pour nous identifié au péché, afin qu’en lui nous devenions justes de la justice même de Dieu. » (2 Co. 5/14, 18, 21) C’est « l’amour fou de Dieu » pour l’homme.
4 - Entré en agonie, Jésus priait avec plus d’insistance, et sa sueur devint comme des caillots de sang qui tombaient sur la terre. C’est dire l’intensité du combat, le séisme intérieur au cœur du Christ : lui le Fils bien aimé, toujours uni au Père qu’il aime dans l’Esprit d’amour expérimente en lui-même, comme étant de lui, la haine des hommes envers Dieu ! « Pour le Christ, accepter la croix signifie introduire à l’intérieur de soi, par compassion, le Péché du monde comme le sien propre. La Croix fait culminer l’abîme de l’innocence et l’abîme des ténèbres dans le même cri Abba Père ! »[2]Dans ce jardin ... « Dieu prend sur lui sa réponse à sa propre Justice, assume la conséquence ultime de son acte de création [3]» d’un homme libre « imprévisible même pour Dieu »[4]comme disent les Pères.
5 - Alors, du ciel, lui apparut un ange qui le réconfortait.
Dieu le Père prend soin de son Fils dans son combat… comme il avait pris soin naguère des Moïse dans son œuvre de libération du peuple ou d’Elie[5]dans son combat pour le vrai Dieu. Dieu l’Impassible, par amour se fait passible, souffrant dans le Fils uni à la nature humaine mais en son cœur de Père : son amour transcende sa propre transcendance et nous devons vénérer en même tempssonimpassibilité et son grand amour. « L’Esprit Saint est la joie où le Trois se complaisent ensemble… A l’agonie, L’Esprit Saint devient la souffrance ineffable où les Trois s ‘unissent. Le Père se prive du Fils et le Fils passe comme en un instant d’éternité par l’infini divin de la solitude. L’Esprit Saint amour réciproque du Père et du Fils s’offre en sacrifice, s’approprie à sa manière la Croix afin de devenir « la puissance invincible de la Croix ».[6]
« Le Père se prive du Fils et le Fils passe comme en un instant d’éternité par l’infini divin de la solitude. » dit Paul Evdokimov. On peut comprendre cet aspect si terrible de cette scène en contemplant Jésus qui crie « Abbé Père »et qui n’a comme réponse de Fils …qu’un ange…comme les hommes dans la détresse.
6 - Puis Jésus se releva de sa prière et rejoignit ses disciples.
Jésus se relève comme apaisé. Conforté par cette prière et cette proximité réelle mais comme insensible du Père et de l’Esprit, Jésus dominera sereinement la situation et même sa mortqui sera accompagnée d’une prière paisible :
« Pèrepardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font »,
« Aujourd’hui, tu seras avec moi au Paradis » et
« Père, entre tes mains je remets mon Esprit(pneuma en grec) »…
paisible jusqu’à la mort : « Jésus expire » dit St Luc et c’est un verbe composé du mot « esprit » en grec (exèpneusen). « Sur la Croix le Christ a assumé la mortalité même. La puissance de la mort est dans son autonomie mais la Christ donne sa mort au Père et c’est pourquoi, en Christ, c’est la mort qui meurt. Par sa mort, il a vaincu la mortchante le tropaire de Pâques. Dès lors aucun homme ne meurt plus seul – « Personne ne passa vers le Père sans passer par moi » (St Jean 14/6) – Le Christ meurt avec lui pour ressusciter avec lui. »[7]
[1]Paul Evdokimov l’art de l’icône, théologie de la beautép. 258 et 257
Jésus révèle une autre vision de la mort dans le peuple saint qui n’avait pas d’espérance en l’au-delà à l’époque de Jésus (chez les sadducéens et les grands prêtres comme dans une grande partie du peuple…) … ou une pensée confuse sur le sujet (ce fameux schéol où l’on descend à la mort pour y finir de mourir sans même pouvoir louer Dieu) et même, face à l’espérance pharisienne en la résurrection « au dernier jour » que Marthe confesse si bien devant Jésus.
Jésus parle de la mort comme d’un sommeil d’où il va réveiller Lazare… idée tellement nouvelle que les apôtres ne comprennent pas et pensent que Lazare dort… pour sa guérison ! Au 15èmesiècles le vieux mot « aître »[1]sera remplacé par cimetière venant du grecancien koimêtêrion qui signifie « lieu pour dormir, dortoir ».
Cette mort est pour la Gloire de Dieu et la foi des disciples.
Face à Marthe qui confesse la foi pharisienne sur la résurrection finale des morts, - que ne conteste pas Jésus -, il affirme d’une manière forte ( Jn 11/ 25-26) :
- « Moi je suis la Résurrection et la Vie ».Il en est donc l’auteuret le contenu.
- « Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ».On peut donc mourir sur la terre et entrer malgré cette mort ou dans cet acte même de mourir, dans la Vie dont il parlait plus haut.
- « Quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. »Il s’agit là d’une promesse de vie éternelle faite à celui qui croit en Jésus et vit en Lui qui est la Vie. » D’ailleurs cette phrase s’achève par la question à Marthe : « crois-tu cela ? »
Marthe croit mais ce que dit Jésus est si étonnant, incroyable, incompréhensible que devant le tombeau quand Jésus dit « enlevez la pierre », la réaliste et pratique Marthe proteste : « il sent déjà, il est là depuis 4 jours. »Mais si le Christ est la Résurrection, alors Marthe et si tu crois ?
« Et le mort sortit… pieds et mains liés de bandelettes avec le suaire sur la tête. A la vu du tombeau de Lazare qui est unpuits, avec des marches,je vous laisse imaginer la sortie spectaculaire et stupéfiante du mort.
[1]Du lat. atrium,proprement « pièce principale de la maison romaine » qui prit au 4èmes.le sens de « portique, parvis de basilique » en latin chrétien.
1 Porte d’entrée état actuel.
2 L’escalier pour descendre ou monter !
3 L’endroit où fut déposé le corps
A méditer…. Du Pape François.
Le pape a invité notamment à « dépasser l’herméneutique des Lumières » par une « herméneutique de la mémoire, de l’appartenance à un peuple, du fait que l’on a une histoire ; l’herméneutique du cheminement vers une espérance, l’herméneutique – je répète quelque chose que j’aime bien dire – des trois langages, ensemble, en harmonie : le langage de l’esprit, le langage du cœur et le langage des mains, de sorte que
l’on pense ce que l’on sent et ce que l’on fait ;
l’on sente ce que l’on pense et ce que l’on fait ;
l’on fasse ce que l’on sent et ce que l’on pense.
Cette herméneutique est nécessaire aujourd’hui pour dépasser l’héritage des Lumières. »
Billet spirituel
« Aujourd’hui, jour des cendres, c’est Pâques » !
Tout le temps qui commence est aimanté par Pâques, c’est vers Pâques que nous regardons. Vers ce sommet de l’année, ce jour de la libération totale accomplie par Dieu.
Dans la vigile pascale, nous lirons la sortie d’Egypte qui est le commencement de la Pâque : le premier acte ! Là Dieu a commencé à la libérer les hommes en libérant son peuple de l’esclavage d’Egypte et de la menace de génocide qui pesait sur lui. Moïse s’entend dire pas Dieu : « J’ai entendu le cri de mon peuple, j’ai vu sa misère je suis résolu à le libérer : va, fais sortir d’Egypte mon peuple. »
Ensuite, nous lirons le récit de la Pâque du Christ : sa mort, sa résurrection qu’est cet événement fabuleux. Là Dieu accomplit la Pâque d’Egypte – Jésus meurt à l’heure où les agneaux pascals sont immolés – en libérant l’homme de la mort et de l’esclavage de la mort qu’est le péché. Le souhait de Dieu est que chacun de nous soit libre, parfaitement libre. Nous sommes depuis notre baptême en chemin de libération… du grand esclavage qui est « l’esclavage du moi. »
L’Evangile de ce soir nous donne les remèdes à mettre en œuvre pour que Jésus puisse nous transformer ; c’est la grâce qui met à mort notre « moi » égoïste et égocentré avec notre accord.
1er remède : le secret. Faire tout en secret pour tuer en nous notre amour de la renommée, pour nous libérer de la recherche du regard des autres.
2ème remède : le jeûne alimentaire. SI quand j’ouvre une boîte de chocolat elle y passe toute entière… j’ai un rapport aux biens terrestres qui est déréglé. Certes la création est bonne, elle est don de Dieu… « Tu peux manger/tu dois manger se tous les arbres du jardin sauf de l’arbre »… il y a une limite, une maîtrise de soi qui fait user du monde donné par Dieu sans perdre de vue qu’il est le premier Bien pour nous.
3ème l’aumône : si je jeûne et que je garde ce que je ne prends pas, tout est encore pour moi ! Le jeûne conduit au don, au détachement volontaire de ce dont je pouvais jouir normalement mais dont je me sépare pour être libéré de l’enfouissement dans le matériel.
Enfin 4ème remède : la prière. Pas une petite prière comme cela, en passant en gardant pour moi tout le reste du temps de la journée… pas ma petite messe du dimanche et rien après… Non un vrai temps donné à Dieu, pour lui, gratuitement pour ne penser qu’à lui et plus à moi !
Enfin dernière chose : vous arriverez déçu à la fin du carême. Tant mieux vous aurez ainsi un peu plus vu votre misère, votre pauvreté intérieure, votre piètre volonté, votre mensonge à Dieu que vous prétendez aimer sans pouvoir lui donner du temps… Vous serez plus vrai devant le Seigneur, plus humble, plus malléable à la grâce qui vous sera généreusement accordée au matin de Pâques.