Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Billet spirituel - Page 27

  • La Résurrection de Lazare

    Billet spirituel 25

    En écho à l’évangile de la Résurrection de Lazare

    tombeau.jpg

    tombeau 2.jpg

                L’événement de Béthanie se déroule dans un village bien aimé du Seigneur, au sein d’une famille amie où Jésus réside chaque fois qu’il monte à Jérusalem. C’est le lieu de l’amitié, de l’affection mutuelle, de la conversation intime, de la confidence et de la compréhension fine et directe.

                On le voit bien au style de rapport que Jésus entretient avec Marthe : c’est une maîtresse femme qui est intelligente, réaliste, entreprenante mais aussi une femme qui aime réfléchir sa foi et en parle avec le Seigneur. Après un reproche familier – si tu avais été là mon frère en serait pas mort – commence une conversation théologique entre Marthe et le Seigneur. Elle professe sa foi en la résurrection au dernier jour – foi qui lui vient de l’enseignement des pharisiens sans doute conforté par Jésus – et fait une des plus belles professions de foi du Nouveau testament quand Jésus lui fait découvrir qu’Il est, lui, la Résurrection et la Vie !

                Marie a un rapport plus affectif, plus gestuel avec le Seigneur. Jean la rappelle au commencement de l’Evangile en évoquant le parfum. Son rapporte st plus silencieux avec le Seigneur, plus intuitif.

                Et Jésus devant le tombeau est remué profondément en lui-même et pleure. Toute son humanité et sa tendresse pour ses amis se montrent là, devant la foule.

                Puis vient le miracle de la réanimation de Lazare, plutôt que sa résurrection. Car Lazare devra mourir une seconde fois… alors que le Christ ressuscité, la mort sur lui n’a plus d’empire comme nous l’enseigne St Paul. Mais cette réanimation atteste le pouvoir de Jésus sur la mort. Quelle force dans cette parole : « Lazare dehors ! » et le mort sortit… difficilement sans doute car le tombeau de Lazare à Béthanie n’est pas de plein pied comme celui du Christ, mais c’est un tombeau crypte. Lazare doit monter de la crypte pour arriver au dehors. Avec les bandelettes aux pieds,  ce ne fut pas facile sans doute ! Elie et Elisée avaient aussi réanimé des morts… mais avec beaucoup de temps, de prières, de gestes… Jésus d’une seule parole commande à la mort.

                On comprend que les chefs ennemis de Jésus devant tant manifestation de puissance, décident de tuer Jésus … et Lazare, témoin bien trop gênant pour eux.

  • L'aveugle né

    Billet spirituel  24

    En écho à l’Evangile de l’aveugle né

    03.jpg

                Dans cette magnifique page d’Evangile, St Jean se révèle un habile conteur, rapportant ce miracle et toutes discussions qui l’entourent avec verve,  vivacité et humour.

                Tout est tenu par l’itinéraire de l’aveugle guéri… vers la pleine foi. Il appelle d’abord le maître : « l’homme appelé Jésus » (9/11) Puis devant la première contestation pharisienne, il déclare : « c’est un prophète » (9/17). Puis, devant la seconde réaction pharisienne plus musclée, - on s’énerve – il se fait plus mordant : « Vous ne savez pas d’où il vient ! c’est bien çà qui est étonnant ! Si celui-ci n’était pas de Dieu, il n’aurait rien pu faire » (9/30-33) Enfin devant le Christ qui lui demande : « Crois-tu au Fils de l’homme ? Et qui est-ce Seigneur ? Je le suis  moi qui te parle. Alors  il dit : je crois Seigneur et il se prosterne devant Jésus. » (9/35-38)

                Mais aussi, au fur et à mesure que l’aveugle voit et progresse dans la foi, les pharisiens voient de moins en moins, montent dans la colère et vont jusqu’au rejet méprisant de l’aveugle guéri : « Tu es né tout entier dans le péché (bien comprendre : comme il est aveugle de naissance, c’est qu’il est né pécheur pense la croyance commune en Israël. D’où la question des disciples : est-ce lui ou ses parents qui ont péché ? » 9/2) et tu nous fais la leçon. Et ils le jettent dehors. » (9/34) Jésus en tirera la conclusion devant les pharisiens à la fin de l’épisode : 9/39

                Les parents, eux, se taisent : ils ont peur, le climat devient plus difficile pour Jésus et ses disciples. Alors tout le monde commence à se défiler ! (9/18-23)

             Quant à la foule, elle réagit en écho aux événements : 9/8-10 c’est lui… ou pas lui. A la fin ils se demandent de qui Jésus parle : 9/40

              La foi est présentée ici comme une illumination. La communion avec le Christ, l’accueil de son message fait commencer découvrir le mystère de Dieu : « Dieu, personne ne l’a jamais vu. Mais le Fils unique qui est dans le sein du Père nous l’a fait connaître. Qui m’a vu a vu le Père. Maintenant, vous connaissez le Père… » (Evangile de St Jean)… fait découvrir la vocation sublime de l’homme, la valeur inestimable de chaque homme et la beauté de la création offerte par Dieu à l’homme pour qu’il l’achève. La grâce du baptême fait tout regarder dans une lumière et une profondeur nouvelles.

  • La transfiguration

    Billet spirituel 23

    En écho avec l’Evangile de la Transfiguration en St Matthieu

    angelico transfiguration.jpg

    Dimanche dernier, nous contemplions l’humanité de Jésus… semblable à la nôtre –tentée par Satan – mais différente de la nôtre en ce sens que le Seigneur, lui, ne cède pas à la tentation. Il est semblable en tout à nous, sauf le péché. Il est le Véritable Adam, celui que Dieu souhaitait et que l’homme a trahi.

    Aujourd’hui nous le contemplons dans sa splendeur de Dieu-Homme. Cette belle humanité de Jésus cache la divinité du Fils Unique de Dieu. Elle lui permet de nous approcher, de nous toucher sans nous effrayer et sans nous blesser. Mais là sur la montagne, tout à coup, Jésus laisse voir à trois disciples privilégiés – « la garde rapprochée » du Seigneur – sa splendeur humano divine, une humanité divinisée.

    Cette « vision » n’est possible chez les apôtres que parce que la nuée lumineuse de l’Esprit Saint les prend sous son ombre… et encore, cette vision divine les anéantit, les jette à terre, fait dire à Pierre n’importe quoi comme quelqu’un qui est perdu, hors de son monde… même s’il s’y trouve bien !

    Les apôtres ont sous les yeux la victoire du Christ qui parle de sa mort juste avant !
    Les apôtres ont sous les yeux la destinée ultime de tout homme : devenir un être humain divinisé dans la béatitude divine.
    Les apôtres découvrent tout à coup un « au delà de la mort » auquel Moïse et Elie participent déjà puisqu’ils sont vivants et parlent avec le Christ !

    Tant de choses totalement nouvelles, inouïes au sens propre !!!

    On comprend l’insistance du Père : CELUI-CI EST MON FILS BIEN AIME ECOUTEZ LE !!

  • Il m’importe fort peu d’être jugé

    Billet Spirituel 22

    En écho avec 1ère aux Corinthiens 4/1-5

    pommes.jpg

                « pour moi, il m’importe fort peu d’être jugé par vous ou ce que pense les hommes » écrit St Paul aux Corinthiens. Heureux homme qui est libre ainsi !

                 Car nous devons nous l’avouer : nous vivons presque tout le temps sous le regard des autres : nous faisons des comparaisons, nous nous estimons face aux autres, nous imitons les paroles, les gestes, les attitudes d’autrui… nous copions ce que nous avons vu faire chez d’autres, chez les saints, chez les personnes que nous admirons. Nous agissons par mimétisme, mimétisme du désir, des gestes, des paroles, pour nous faire bien voir du chef, du leader du groupe… Nous craignons le « qu’en dira-t-on ? »

                Tout cela tue l’âme, la rend inquiète, frileuse, pusillanime, médisante, jalouse, envieuse…

                « Bien plus ajoute St Paul, je ne me juge pas moi-même ».

    Nous savons bien mon plus terrible juge, c’est moi-même !  Je ne me pardonne pas telle ou telle chose. Nous ne nous pardonnons pas de ne pas arriver à la perfection que nous nous sommes fabriquée avec des lambeaux divers : telle règle, telle exemple de famille, tel ami , tel saint… Un véritable habit d’arlequin qui ne nous va pas du tout, irréalisable, insupportable, encombrant comme l’armure de Saül donnée à David : il ne pouvait même plus avancer !! Paul en sait quelque chose lui qui s’était fabriqué dans le judaïsme une perfection dont il était fier : rappelez vous dans les Philippiens : « Quant à la Loi, un pharisien, quant au zèle un persécuteur de l’Eglise ; quant à la justice que peut donner la loi, un homme irréprochable. » (3/5-6)

                Aussi la phrase suivante est capitale : « Ma conscience ne me reproche rien, mais j’en suis pas juste pour autant ». Paul  a raison : au niveau de notre conscience nous ne savons pas vraiment ce qui nous fait agir : le bien ? l’ego ? ce que la Bible appelle la domination ? La convoitise ?

                « Mon juge c’est le Seigneur »

                Paul a raison : nous devons ne pas nous attacher aux regards des autres et chercher seulement le regard du Seigneur : un regard juste qui nous connaît, un regard miséricordieux, un regard de tendresse et de bienveillance, un regard de pardon. Seul le regard du Père nous grandit et nous apaise. Le regard des hommes nous tue, il est comme dit Jean-Christophe Rufin « le linceul de la liberté. »

  • Aimer ses ennemis

     Billet spirituel 21

    Echo de l’Evangile de St Matthieu 5/38 – 48

    Nous sommes dans la suite du discours lu dimanche dernier.

    « Œil pour œil, dent pour dent »

    Quel progrès que cette loi contre la vendetta la vengeance sans limite…  « Caïn a été vengé 7 fois, Lamek le sera 70 fois 7 fois » ! (Genèse) Mais pour Jésus cela ne suffit pas ! Il invite ses disciples à ne pas réagir par la violence même proportionnée et il donne des exemples concrets : tendre l’autre joue et non pas  riposter, laisser même le manteau ( vu comme gage au créancier), fais 2000 pas avec celui qui t’en demande 1000… ce que fera Symon de Cyrène pour Jésus en 27/32 ; c’est le même verbe ! Ne pas riposter, ne pas s’agripper à ses affaires, faire plus pour un autre, plus qu’il ne demande… Ne pas calculer son attitude…

    « Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi ».

    La phrase n’est pas telle quelle dans l’Ancien Testament qui invite à aimer le prochain dans son peuple… et qui laisse Israël haïr ses ennemis.

    Jésus demande là à ses disciples d’élargir leur capacité d’aimer même au persécuteur (prier pour eux comme Jésus fit Luc 23/34) et même à l’ennemi. Entendons nous bien ! Aimer ne veut pas dire avoir de l’affection. Pour la Bible aimer, c’est vouloir le bien de l’autre. Aimer son persécuteur, c’est vouloir son bien – c’est-à-dire son pardon – aimer son ennemi, c’est vouloir qu’il découvre l’amour, la joie d’aimer et de pardonner. Comme fait Dieu qui n’aime pas le péché des hommes mais les hommes pour qu’ils se convertissent. Dieu veut le bien des hommes, même des méchants.

    « Si vous aimez ceux qui vous aiment… si vous saluez ceux qui vous saluent… que faîtes-vous d’extraordinaire, les païens en font autant !? » Phrase terrible : notre charité n’est-elle pas ainsi ? vers ceux qui nous sont charitables, vers ceux qui nous sont reconnaissants… vers nos amis. N’y -a-t-il pas dans nos actes de bonté une attente de réciprocité ? d’honorabilité ? de reconnaissance de la part de notre clan ? Dans ce cas nous ne faisons pas de mal mais nous ne faisons rien de plus que le commun des hommes qui vit d’intérêt et sans gratuité dont Dieu est le modèle.

  • Je ne suis pas venu abolir mais accomplir

    Billet spirituel 20

    En écho à l’Evangile de St Matthieu 5/17-37

    beatitudes_22_01.jpg

                Ce texte est d’une richesse exceptionnelle… dont je vais essayer de vous donner quelques clés de lecture.

                Notons d’abord le rapprochement entre l’enseignement de Jésus et la montagne… comme Moïse, Jésus donne la Loi sur la montagne. Même si le mont des Béatitudes n’a pas la majesté du Sinaï, il est magnifique et porteur  de la bonté de Dieu.

                Ce texte est assez « archaïque » dans sa formulation. Et la traduction liturgique a enlevé tous les termes araméens que Jésus emploie. N’oublions pas que selon la Tradition,  l’Evangile de l’apôtre Matthieu, dans sa première version, était écrit dans un dialecte hébreu. Il y a dans le texte d ‘aujourd’hui l’âpreté et la rugosité du texte primitif.

                Jésus donne son principe de lecture et d’interprétation de la Loi du Sinaï, la Torah donnée par Dieu lui-même à Moïse : « je ne suis pas venu abolir mais accomplir. »

    Accomplir : c’est à dire « faire, réaliser ». Jésus est en effet le premier homme à vivre vraiment selon la torah, à accomplir parfaitement les commandements. Mais « accomplir » veut dire aussi mener à la perfection, à la totalité de ce qui est dit. Et Jésus radicalise et intériorise la Torah : « tu ne commettras pas de meurtre… » tu ne te mettras pas en colère contre ton frère, tu ne le maudiras pas… « Tu ne commettras pas d’adultère » … si tu désires une femme dans ton cœur, tu as déjà commis l’adultère avec elle…

                Mais il y a plus et c’est dans le dialogue du cardinal Ratzinger avec le rabbin Jacob Neussner que cet aspect est le plus explicitement explicité. Le rabbin explique en effet, que malgré son admiration pour l’enseignement de Jésus, il ne peut pas être son disciple car Jésus corrige la Torah. Jésus corrige Dieu ! Il se met au-dessus de la Parole énoncée par Dieu à Moïse… le Fils de l’homme est MAÎTRE MÊME DU SABBAT. La prétention divine de Jésus n’a eu besoin d’attendre le 4ème siècle ou le moyen Age pour Être « inventée » comme nous l’enseigne certains aujourd’hui qui ne comprennent rien. Corriger la Torah est cette prétention : vous avez appris qu’il a été dit MAIS MOI JE VOUS DIS.

                C’est ce que St Paul évoquait dans la deuxième lecture : Jésus Fils de Dieu est la seule nouveauté… mais « elle n’avait pas été entendue, elle n’avait pas été vue, elle n’était même pas monté au cœur de l’homme, cette nouveauté, ce mystère, cette sagesse que Dieu a réservée à ceux qu’il aime. ». Les fils d’Israël avaient plusieurs « portraits robots «  du Messie… mais tous faits avec du vieux. Quand s’est présenté en Jésus, il ne correspondait à aucun des portraits robots du Messie. « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre » demandera Jean Baptiste. C’était vraiment du neuf !! Et les fils d’Israël l’ont refusé. Dieu devait venir comme ils l’avaient prévu. Attention nous aussi ! Dieu peut venir dans nos vies là où nous ne l’attendons pas.

  • Vous êtes le sel, vous êtes la lumière…

    Billet 19

    En écho de l’Evangile selon St Matthieu 5/13-16

    MaraisSalantMaraisLesAngibauds4.jpg

    « Vous êtes le sel, vous êtes la lumière… » Les paroles de Jésus sont redoutables à entendre ! Aussitôt que je les entends, mille fadeurs catholiques, de mes frères et des miennes, me viennent à l’esprit… mille fadeurs et mille sottises catholiques entendues si souvent dans nos réunions ou lues sur nos tracts… Au secours ! Seigneur, que fais-tu là en nous parlant ainsi et en parlant ainsi de nous ?

    Il faut évidement mieux regarder du côté des saints… La qualité de leur cœur qui éclatait au grand jour donnait du goût à la vie, même des plus démunis ou des plus désemparés quand on voit la ferveur avec laquelle les petits s’approchent des saints vivants ou morts… voyez les foules autour de Mère Teresa, de Jean Paul II mais aussi du Padre Pio, de Bernadette à Lourdes… Voilà du sel et de la lumière ! sans aucun doute !! Même ceux qui ne croient en rien, même ceux qui doutent de tout parlent prudemment…même si les saints n’échappent pas non plus à la plaie de notre époque,  la dérision et l’enflure des sots.

    Alors mes chers frères et sœurs en fadeur et en sottise, il faut relever le défi et mieux accueillir en nous la lumière qui vient du Christ et la saveur qui vient de Lui. Que personne qui ait lu ce petit mot ne referme son ordinateur avant d’avoir décidé un point d’effort soit pour être un peu plus fervent soit pour dire une sottise de moins à la prochaine réunion d’église ! Que Notre Dame de Bonsecours veille sur chacun de nous !

  • La Présentation au Temple

    Billet spirituel 18

    En écho avec l’Evangile du dimanche : la présentation au Temple en Luc 2

    présentation.jpg

    Ce récit de St Luc est très riche : il est conçu comme un condensé de toute le message chrétien, héritier de toute la première Alliance et ouvrant vers la Nouvelle et Eternelle Alliance.

    Au cœur, un événement : le rachat à Dieu du 1er né en souvenir de la plie d’Egypte de la mort des premiers nés, en affirmation aussi que les enfants n’appartiennent pas aux parents. Marie et Joseph appliquent avec fidélité et soin les préceptes de Dieu. Ce rite nous place donc dans le cœur de la première alliance, la sortie d’Egypte, dans lequel le petit enfant entre.

    Mais  nous est aussi présentés les deux grands modes de relation à Dieu qui court à travers toute la Bible : l’écoute et la vision. Siméon dont le nom signifie « Dieu écoute ou écoute Dieu » et Anne – la grâce - fille de Phanuel : « face de Dieu ».  L’ancien testament est beaucoup sous le régime de l’écoute : « Ecoute Israël le Seigneur notre Dieu est le seul » La voix met en relation Dieu et son peuple, mais le mystère de Dieu est expérimenté  dans la non vision … même si la voix le rend proche. Quand Moïse demande à « voir la Face », il lui est dit qu’il ne peut voir Dieu que de dos. Et pourtant, aujourd’hui, Siméon et Anne voient Dieu face à face comme le chante le répons que nous venons d éprendre dans la procession. La vision sera plutôt le régime du Nouveau Testament : « Qui me voit, voit le Père » dira Jésus à Philippe dans St Jean

    Le récit de l’événement de ce jour  se poursuit en ouvrant l’avenir : tout d’abord en présentant l’enfant reçu dans le temple : « Lumière des nations et Gloire d’Israël » ! « Des deux peuples, dira un jour St Paul, le Christ ne fait qu’un seul peuple, un seul Homme nouveau. » (Ephésiens) C’est la vieille promesse à Abraham qui s’accomplit : en sa descendance qu’est cet enfant, toutes les nations se béniront !

    Mais cette unification lumineuse, se fera dans le drame : Jésus ne sera pas reçu par tous, il sera un signe de contradiction ; on est pour ou contre… il ne laisse pas indifférent et à toutes les époques de l’histoire, Jésus est livré aux hommes comme signe de contradiction ; certains l’adorent, d’autre sont besoin de le salir comme on le voit si souvent aujourd’hui. Même  Marie sera associée à cette souffrance.

    Cette fête de transition a toutes les lumières de Noël mais elle oriente déjà vers la Passion ; mais l’abondance de lumière d’aujourd’hui montre que la lumière vaincra les ténèbres au matin de Pâques.

  • L'appel des disciples

    Billet spirituel 17

    En écho à l’Evangile du 3è dimanche dans l’année A

    Appel.jpg

               L’arrestation de Jean Baptiste est comme un signe attendu par Jésus pour commencer sa mission : il s’y prépare depuis un certain temps en ayant quitté la Galilée, en ayant reçu le baptême de Jean et séjourné au désert.

                Et le premier acte est de quitter Nazareth qui il faut bien le dire est un « trou » à l’écart- pour habiter une ville. Jésus avait le choix : tout près de Nazareth, la belle ville de Séphoris le grand marché ancienne capitale de la Galilée détrônée par Tibériade , la belle ville en construction au bord du lac. Jésus choisit Capharnaüm, petite ville au bord du lac, mais grand carrefour commercial international. Lieu magnifique aux dires des géographes de l’époque qui vantent le cadre de cette petite cité. Jésus choisit un carrefour de routes commerciales : celle qui vient d’Egypte, - c’est la Route de la Mer dont parle Isaïe - remonte le long de la mer méditerranée, franchit la chaine montagneuse du Carmel à Meggido et par les gorges de l’Arbel, tombe sur Capharnaüm avant de repartir vers l’Arabie et l’Inde… ou celle qui vient d’Arabie, passe par Capharnaüm avant de se prolonger par la Syrie et la Turquie actuelle. La Parole du Christ va retentir dans une ville où passent les caravanes et les marchands de toute la Méditerranée : dans les fouilles de Capharnaüm, on  a retrouvé des monnaies de partout. St Matthieu relit ce choix de Jésus à travers une prophétie d’Isaïe : le pays des tribus du Nord de Néphtali et Zabulon , méprisées et un instant humiliés par Dieu, sont soudain illuminés par une grande Lumière – le Christ - et une Grande gloire – ils verront la résurrection. C’est le pays du « Carrefour des nations » : d’emblée la mission de Jésus vise le monde !

                Et d’emblée, Jésus commence à constituer une « équipe ». Deux fois deux frères ! comme, plus tard, il enverra ses disciples en mission,  deux par deux. Les deux premiers – Pierre et André – sont des petits pécheurs qui vivent six mois de leur pêche et six mois de leur vie d’agriculteurs tandis que les deux autres frères – Jacques et Jean - travaillent avec leur père et nous dit St marc leurs ouvriers. Le poisson est abondant et traité dans le port de Tibériade par salaison dans la saumure ou séchage. On mange du poison du lac et des agrumes de Capharnaüm dans tout l’Empire et même sur la table de l’empereur.

                Jésus les appelle sobrement mais d’une manière directe : « Toi, derrière moi ! » C’est le tempérament du Christ ! Direct et sans fard… pour nous aussi ! Et Matthieu qui passe sous silence ce que Jean nous raconte des premières rencontres avec le Christ veut nous faire admirer la promptitude et l’enthousiasme de leur réponse : « aussitôt ils le suivirent. » C’est comme cela qu’on doit répondre au Christ quand il demande quelque chose !

  • Jean le Baptiste

    Billet spirituel 16

    En écho à l’Evangile du dimanche  Jean 1/29-34

    Issenheim Grünewald.jpg

    Nous voici à nouveau au bord du Jourdain, à côté de Jean Baptiste. Et c’est pour recevoir son témoignage comme dit St Jean.

     Nous oublions souvent, dans l’itinéraire des apôtres, la part qu’a jouée, auprès de ceux qui furent d’abord disciples du Baptiste jean et André par exemple, le Précurseur dans leur initiation au Christ.

     Nous connaissons l’enseignement de Jean aux foules : avec rudesse et une certaine rusticité qui correspond à son vêtement et à sa nourriture, il engage fortement les foules à la conversion et au baptême qui l’exprime.

     Mais à ses disciples proches, Jean dit plus et c’est ce que nous entendons ce matin :

    - Tout d’abord, Jean oriente la méditation des disciples vers un texte clé de l’Ancien testament, les chants du Serviteur souffrant d’Isaïe quand il dit de Jésus qui passe seul sur l’autre rive : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Serviteur et Agneau se disent du même mot en araméen… et en disant « Agneau », Jean par une belle harmonique que permet sa langue, fait se rejoindre en Jésus le thème du Serviteur Souffrant d’Isaïe et l’Agneau pascal … et l’Agneau de la fête de Grand Pardon qui porte les péchés du peuple au désert en signe de pardon divin.

    - Ensuite, Jean avoue : « je ne le connaissais pas »… deux fois ! Aveu très lourd et très beau : Jean n’a pas cherché à voir Jésus avant son heure, celle de la visite de Jésus au baptiste racontée dimanche dernier. IL avoue aussi que le mystère de Jésus dépasse ce qu’on peut connaître humainement… car il ajoute :

    - « Celui qui m’a envoyé baptiser m’a dit : celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, c’est Lui qui baptise dans l’Esprit Saint. »

     . Ce qu’il sait du Christ, il le sait par Celui qui l’a envoyé, le Père donc… comme St Pierre à qui Dieu a révélé le mystère de son fils. ON ne peut pas pénétrer dans le mystère de Jésus si Dieu ne le donne pas.

     . Le signe, c’est l’Esprit qui descend et demeure : il demeure parce que rien dans le Christ ne le contriste comme dit Paul et ne le fait fuir ! A la différence que nous, il nous visite, et il se sauve de nous car des pensées, des actes, des paroles le contristent et l’Esprit délicat se sauve.

     . L’Esprit va maintenant seulement être donné comme Joël l’avait prédit et Moïse souhaité : « lui baptise dans l’Esprit ». « Nous avons tous été baptisés dans le même Esprit, clame St Paul, désaltérés par le même Esprit. » C’est le don par excellence du temps nouveaux inaugurés par Jésus. 

    - Enfin, le dernier mot jaillit comme révélation ultime : « j’atteste qu’ile st le Fils de Dieu ».

    Matthias Grünewald, le peintre du retable d’Issenheim, a traduit cette place considérable de Jean dans la révélation du mystère du Christ par un représentation du Précurseur désignant le Christ avec une main et un doigt fortement agrandis montrant ainsi combien le message du baptiste à ses disciples a été déterminant dans la connaissance du Christ. 

     

  • Le baptême du Seigneur

    Billet spirituel 15

    En écho à l’évangile du dimanche du baptême du Seigneur (année A)

    bapteme.jpg

        La préface de cette messe du baptême du Seigneur nous donne une clé de lecture de la scène du baptême que l’Evangile de St Matthieu a déroulée devant nos yeux. « Aujourd’hui, sur les eaux du Jourdain, tu veux inaugurer le baptême nouveau. » dit la préface.

          Nous sommes donc dans une nouveauté :

         Jésus se mêle au peuple pénitent en demandant à Jean, d’être baptisé dans l’eau du Jourdain. Lui qui est sans péché, s’unit au peuple des pécheurs qui se prépare à recevoir le Messie sous la rude conduite de Jean le Baptiste.

         Mais à la fin de ce rite ancien, surgit la nouveauté : « une voix descend du ciel pour attester que ta Parole habite chez les hommes, et l’Esprit, manifesté sous l’aspect d’une colombe, consacre ton Serviteur Jésus. » (suite de la préface) Révélation – théophanie (manifestation de Dieu) - de l’identité de celui qui est dans l’eau : il est le Fils bien aimé du Père suivie du Don de l’Esprit qui vient montrer la consécration de la nature humaine de Jésus.

         Jean le Baptiste avait témoigné : « Alors Jean rendit ce témoignage : « J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe et demeurer sur lui. Je ne le connaissais pas, mais celui qui m'a envoyé baptiser dans l'eau m'a dit : 'L'homme sur qui tu verras l'Esprit descendre et demeurer, c'est celui-là qui baptise dans l'Esprit Saint.' Oui, j'ai vu, et je rends ce témoignage : c'est lui le Fils de Dieu. » (1/32…)

                Nous avons donc notre baptême : l’eau qui fait mourir au péché et vivre pour Dieu et l’Esprit qui fait de nous des fils/filles de Dieu car unis intimement au Fils, des enfants biens aimés du Père car unis au Christ et des tabernacles de l’Esprit Saint. Le baptême nouveau – celui qui nous avons tous reçu, est né… dans les eaux du baptême de pénitence de Jean.

  • L'Epiphanie

    Billet spirituel  14

    En écho à l’Evangile de l’Epiphanie

    Rois_Mages_Ravenne.jpg

                Nous continuons notre contemplation du mystère de Noël, aujourd’hui, à travers les yeux et le cœur des mages qui s’approchent et adorent.

                Un peu de temps à passer depuis la crèche… nous sommes dans une maison,…l’enfant a grandi, il peut avoir deux ans comme l’indique le massacre des Sts Innocents : Hérode  qui « se fait préciser par les mages le moment où a brillé l’étoile » (Mt 2/7) « envoie exécuter tous les enfants dans Bethléem et dans toutes ses frontières, de deux ans et en dessous selon le moment qu’il s’était fait préciser par les mages. » (Mt 2/16) Joseph et Marie avaient donc continué à résider à Bethléem, pensant qu’il convenait sans doute au Messie d’habiter cette cité de David. C’est le règne d’Archelaüs sur la Judée au retour d’Egypte qui les fera remonter à Nazareth pour y habiter. (Mt 2/21-22).

                Ces Mages, nous les connaissons assez bien par les historiens de l’époque et par Hérodote. Prêtres, astrologues autant qu’astronomes, médecins… les mages sont des sages, de curieux du ciel et il n’est pas étonnant que Dieu ait pu leur faire signe… dans le ciel justement ! La conjonction d’astres dans un ciel plutôt immuable était toujours vue comme une annonce de la naissance d’un homme exceptionnel.

                Ces Mages, païens intrigués et mis en route par cet événement astrologique, ne savant pas bien ce qu’ils cherchent. Ils ont besoin d’Israël et des Stes Ecritures juives. C’est le point capital : c’est Israël qui sait qui est l’homme exceptionnel qui vient de naître – le Messie du Seigneur – et qui sait où il faut le chercher : Bethléem selon l’oracle de Michée. Comme dit Jésus à la Samaritaine avec une certaine brutalité : « Nous adorons nous qui nous savons, car le salut vient des juifs ». (Jean 4/22)

                Ce qui est vécu aujourd’hui dans la maison de Bethléem n’est pas une jolie histoire pour les enfants. St Paul dans l’épite nous l’enseigne : « le mystère, c’est que els païens sont associés au même héritage, au même corps et à la même promesse que els juifs ». Pendant des siècles, Dieu a tout fait pour séparer son peuple – les juifs – des nations païennes. Et les règles alimentaires étaient faites pour cela.

                Mais maintenant, dans le Christ, « par l’annonce de l’Evangile », « les deux peuples sont réunis en un seul homme nouveau » dit encore St Paul (Eph. 2/15). L’enfant Jésus reçoit la visite des juifs d’abord – les bergers - puis des païens - les mages. Les païens n’ont pas un chemin direct vers le Christ, qui se passerait d’Israël. Ils sont unis au peuple saint par le Christ et reçoivent de cette union réalisée dans le Christ, tous les dons promis par Dieu à Abraham : « en ta descendance se béniront toutes les nations de la terre. » ce qui sera accompli sur la Croix –« il a abattu le mur de séparation entre juifs et païens » (Eph 2/14) – s’inaugure aujourd’hui dans l’humble maison de Bethléem.

  • La Sainte Famille

    Billet spirituel 13      

    En écho à l’Evangile de la Sainte Famille.

    Ste famille.jpg

                Il est très difficile de parler de la sainte famille. On idéalise les choses et du coup, on en perd la saveur et le message. Les lectures de ce dimanche peuvent nous éclairer.

                « Vivez dans l’action de grâce…tout ce que vous faites, faites-le pour la gloire de Dieu. » St Paul en conseillant cette attitude aux chrétiens, reprend un mode de vie juif, un mode de vie sans cesse soutenu par la prière. D’abord une attitude d’action de grâce, fondamentale devant la vie, devant tout ce qui se présente, fondée sur une extraordinaire confiance en Dieu, puis une vie qui est conçue comme louange à Dieu. C’est toute la vie qui est le culte rendu à Dieu. Pas un acte, pas une attitude, pas une parole qui ne puisse  convenir à Dieu. Sûr que Marie et Joseph ont vécu ainsi.

                Un rapport homme /femme : « femmes, soyez soumises à vos maris, maris aimez vos femmes, ne soyez pas désagréables avec elles » L’Evangile de ce jour nous montre ce rapport très fin : il s’agit de fuir en Egypte, puis de revenir, puis de savoir où s’installer. Chaque fois, c’est Joseph qui est averti en songe et qui réveille Marie et l’enfant et les guide ! Marie suit l’avis de Joseph, elle, la « comblée-de-grâce », n’est pas offusquée que la grâce de la conduite de la famille passe par Joseph, elle ne vérifie pas ce que Joseph dit, elle ne propose pas de consulter Dieu, elle, pour plus de sûreté… c’est tout de même elle qui a été choisie pour être la Mère de Dieu ! Il n’ya pas de concurrence de grâce ou de mission… De la même manière, on sent dans le texte la déférence très grande de Joseph pour Marie et Jésus, sa délicatesse, sa pondération, sa recherche de la meilleure solution. Voilà un mode équilibré de rapport, d’estime et d’écoute mutuelles, de vénération,  de certitude que Dieu aime l’un autant que l’autre, que Dieu veut le bien de toute la famille par l’action de chacun… une véritable antidote à la tentation de domination et de convoitise qui guette toute relation dans le couple, autant aujourd’hui qu’hier même si c’est différent.

                Enfin, un village, Nazareth. La patrie de Jésus qui va façonner son rapport au monde : les paysages – de grandes plaines bordées de montagnes, la mer toute proche – la vie quotidienne que Jésus a tant observée et goûtée comme en témoignent toutes les paraboles, les gestes familiers, les attitudes, les petits côtés… la maison paternelle, les travaux des champs, le commerce à Séphoris la ville toute proche, le métier d’architecte artisan… Nous sommes tous façonnés par notre maison, notre ville, notre village… jusqu’à notre accent, Jésus avait celui du Nord comme Pierre. Même le nom de Nazareth est plein de sens. Il est construit autour d’une racine NZR, sans voyelles comme dans l’hébreu. On peut alors voyeliser différemment : NaZiR, NaZaRa, NeZeret… et chaque fois un sens nouveau jaillit ! Nazir : le consacré, Nazara : le caché, le mis en réserve, Nezeze, le Rejeton… tous les sens conviennent à Jésus : il est le Consacré à Dieu par excellence, le caché pendant 30 ans à Nazareth et le mis-en-réserve, enfin est aussi le Rejeton de David.

  • Noël

    Billet spirituel 12

         En écho à l’Evangile du Jour de Noël

    IMG_1393.jpg

    Pour entrer dans le mystère de Noël et de l’Incarnation, l’Eglise a prévu trois étapes essentielles qui correspondent aux trois messes de Noël : la nuit, l’aurore et le jour, comme une illumination progressive jusqu’au plein éclat du jour.

    La nuit, nous sommes conduits à la crèche, au lieu de  l’événement raconté en une phrase : « elle mit au monde son fils premier-né, l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire car ce n’est pas une place pour eux dans la salle commune. » La simplicité extrême sied à Dieu… comme la pauvreté des premiers visiteurs, ces bergers méprisés et originaux que Dieu avait choisis comme premiers et uniques invités, outre la famille proche.

    Puis à l’aurore nous suivons les bergers à l’étable de la maison où est né Jésus. Ces bergers sont modèles pour notre foi : c’est Dieu par ses anges qui les avertit de cette naissance et surtout de QUI est né : le Messie, le Sauveur, le Fils du Très Haut. Un signe leur st donné : un nourrisson dans une mangeoire, signe suffisamment éloquent, qui, hormis Dieu, pourrait mettre un nourrisson dans une mangeoire ? Si Dieu ne leur avait révélé qui était ce bébé, ils n’auraient rien vu. Il en est de même pour nous : c’est Dieu qui nous révèle son fils, pour peu que nous allions là où il est, même si c’est étonnant ! Seul Dieu peut nous initier à Dieu, pour peu que comme Marie nous méditions ces événements dans notre cœur..

    Et voilà qu’à la messe du jour, sous la conduite de Marie, de l’apôtre Jean et du mystérieux auteur de la lettre aux Hébreux nous sommes conduits à la révélation plénière : « Au commencement, le Verbe était Dieu… » avec ce bel imparfait qui dit le présent éternel de Dieu depuis toujours, ce calme divin qui nous apaise. « Le Verbe était tourné vers Dieu, tout fit fait par Lui »… Avant les temps et depuis les temps… L’intimité divine pressentie par les dernières décennies de la Bible trouve ici sa pleine lumière : la sagesse est la Parole…le logos, comme dit St Jean, la Parole divine, personne en Dieu unique. Et cette Parole est venue parmi nous : « Et le Verbe s’est fait chair et , selon le mot de Jean, il a dressé sa tente parmi nous. ». La tente, la tente de la rencontre au désert, celle qui fut dressée à Jérusalem avant de devenir temple en dur, Présence de Dieu, la Shékina selon Israël. Mais plus que la tente : car le Verbe s’est fait chair, pas simplement Dieu devant nous, Dieu au-dessus de nous, mais Dieu en nous et nous en Dieu ! « Consubstantiel au Père selon la divinité » comme dira le concile de Chalcédoine, « consubstantiel à nous quant à l’humanité… » ce que le concile Vatican II, en Gaudium et spes 22, traduira : « le Christ en s ‘incarnant s’est en quelque sorte uni à tout homme. ». La nature humaine assumée par Dieu, Dieu en l’homme et nous, promis à la divinisation, et un homme en Dieu.

    IMG_1385.jpg

    IMG_1388.jpg

    IMG_1387.jpg

    IMG_1386.jpg

  • Saint Joseph

    Billet spirituel 11

    en écho avec le 4ème dimanche de l’Avent

    StJoseph.jpg

    Pauvre Joseph ! Les chrétiens l’ont bien affligé… vieilli, privé d’une relation de couple avec Marie… et j’en passe.

    Reprenons l’Evangile…

                Nous sommes à un moment très précis : le mariage de Marie et de Joseph a été célébré par les deux familles et les deux époux sont repartis vivre chez leurs parents. C’est facile à retenir : le contraire de chez nous ! Nous, on cohabite puis éventuellement on se marie. En Israël à l’époque de Jésus, on se marie et pendant un an, on vit séparés… et à la date anniversaire des noces, l’époux conduit son épouse dans sa maison.

                Et nous sommes juste entre ces deux moments… entre les noces et l’habitation commune.

                Et voilà Marie enceinte !

                Joseph est troublé. L’Evangile explique… pas besoin de faire du cinéma complémentaire !!  l’ange nous dit ce que craint Joseph : prendre chez lui dans sa maison son épouse qui vient d’être choisie pour être la mère du Messie. Marie a dû parler à son époux de la visite de l’ange et des paroles qui lui ont été dites. Et Joseph se sont indigne, indigne d’être l’époux de la Mère du Messie. D’où le scénario qu’il a  imaginé : non pas répudier Marie – c’était la dénoncer comme adultère – mais se retirer de ce mariage discrètement en laissant Marie assumer son rôle, celui que Dieu a voulu pour elle.

                Et Dieu, en songe,  manifeste à Joseph que son dessein n’est pas celui-là : il veut que Joseph prenne chez lui son épouse et donc mène une vie de couple avec elle, et que Joseph donne son nom à l’enfant, ce qui est, du point de vie biblique, lui transmettre tout son héritage familial, autrement dit, faire de Jésus un vrai fils de David… et donc de Joseph, un vrai Père pour Jésus.

                Ecoutons le Père Jean Jacques Olier (1608-1657), fondateur des Sulpiciens, parler cette place de St Joseph pour Jésus :   « L’admirable St Joseph fut donné à la terre pour montrer les perfections adorables de Dieu le Père. Dans sa  seule personne, il portait ses beautés, sa pureté, son amour, sa sagesse et sa prudence, sa miséricorde et sa compassion.

                Un seul saint est destiné pour représenter Dieu le Père tandis qu’il faut une infinité de créatures, une multitude de saints pour représenter Jésus Christ; car toute l’Eglise ne travaille qu’à manifester au-dehors les vertus et les perfections de son chef adorable et le seul St Joseph représente le Père Èternel...

                Aussi faut-il considérer St Joseph comme la chose du monde  la plus grande, la plus célèbre, la plus incompréhensible... (le Père) s’étant choisi ce saint pour en faire sur terre son image, il lui donne avec lui une ressemblance de sa nature invisible et cachée et, à mon sens, ce saint est hors d’état d’être compris des esprits des hommes.

                Le Fils de Dieu s’étant rendu visible en prenant une chair humaine, il conversait et traitait visiblement avec Dieu son Père, voilé sous la personne de St Joseph, par lequel le Père se rendait visible à lui. »                               (la journée chrétienne  fin du volume)

                Telle est la beauté de Joseph ! Telle est sa mission, pendant presque trente ans, éduquer Jésus dans son humanité, ouvrir son humanité au Père… à la familiarité avec le Père lui qui est le Fils quant à sa divinité.