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Billet spirituel - Page 27

  • Le baptême du Seigneur

    Billet spirituel 15

    En écho à l’évangile du dimanche du baptême du Seigneur (année A)

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        La préface de cette messe du baptême du Seigneur nous donne une clé de lecture de la scène du baptême que l’Evangile de St Matthieu a déroulée devant nos yeux. « Aujourd’hui, sur les eaux du Jourdain, tu veux inaugurer le baptême nouveau. » dit la préface.

          Nous sommes donc dans une nouveauté :

         Jésus se mêle au peuple pénitent en demandant à Jean, d’être baptisé dans l’eau du Jourdain. Lui qui est sans péché, s’unit au peuple des pécheurs qui se prépare à recevoir le Messie sous la rude conduite de Jean le Baptiste.

         Mais à la fin de ce rite ancien, surgit la nouveauté : « une voix descend du ciel pour attester que ta Parole habite chez les hommes, et l’Esprit, manifesté sous l’aspect d’une colombe, consacre ton Serviteur Jésus. » (suite de la préface) Révélation – théophanie (manifestation de Dieu) - de l’identité de celui qui est dans l’eau : il est le Fils bien aimé du Père suivie du Don de l’Esprit qui vient montrer la consécration de la nature humaine de Jésus.

         Jean le Baptiste avait témoigné : « Alors Jean rendit ce témoignage : « J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe et demeurer sur lui. Je ne le connaissais pas, mais celui qui m'a envoyé baptiser dans l'eau m'a dit : 'L'homme sur qui tu verras l'Esprit descendre et demeurer, c'est celui-là qui baptise dans l'Esprit Saint.' Oui, j'ai vu, et je rends ce témoignage : c'est lui le Fils de Dieu. » (1/32…)

                Nous avons donc notre baptême : l’eau qui fait mourir au péché et vivre pour Dieu et l’Esprit qui fait de nous des fils/filles de Dieu car unis intimement au Fils, des enfants biens aimés du Père car unis au Christ et des tabernacles de l’Esprit Saint. Le baptême nouveau – celui qui nous avons tous reçu, est né… dans les eaux du baptême de pénitence de Jean.

  • L'Epiphanie

    Billet spirituel  14

    En écho à l’Evangile de l’Epiphanie

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                Nous continuons notre contemplation du mystère de Noël, aujourd’hui, à travers les yeux et le cœur des mages qui s’approchent et adorent.

                Un peu de temps à passer depuis la crèche… nous sommes dans une maison,…l’enfant a grandi, il peut avoir deux ans comme l’indique le massacre des Sts Innocents : Hérode  qui « se fait préciser par les mages le moment où a brillé l’étoile » (Mt 2/7) « envoie exécuter tous les enfants dans Bethléem et dans toutes ses frontières, de deux ans et en dessous selon le moment qu’il s’était fait préciser par les mages. » (Mt 2/16) Joseph et Marie avaient donc continué à résider à Bethléem, pensant qu’il convenait sans doute au Messie d’habiter cette cité de David. C’est le règne d’Archelaüs sur la Judée au retour d’Egypte qui les fera remonter à Nazareth pour y habiter. (Mt 2/21-22).

                Ces Mages, nous les connaissons assez bien par les historiens de l’époque et par Hérodote. Prêtres, astrologues autant qu’astronomes, médecins… les mages sont des sages, de curieux du ciel et il n’est pas étonnant que Dieu ait pu leur faire signe… dans le ciel justement ! La conjonction d’astres dans un ciel plutôt immuable était toujours vue comme une annonce de la naissance d’un homme exceptionnel.

                Ces Mages, païens intrigués et mis en route par cet événement astrologique, ne savant pas bien ce qu’ils cherchent. Ils ont besoin d’Israël et des Stes Ecritures juives. C’est le point capital : c’est Israël qui sait qui est l’homme exceptionnel qui vient de naître – le Messie du Seigneur – et qui sait où il faut le chercher : Bethléem selon l’oracle de Michée. Comme dit Jésus à la Samaritaine avec une certaine brutalité : « Nous adorons nous qui nous savons, car le salut vient des juifs ». (Jean 4/22)

                Ce qui est vécu aujourd’hui dans la maison de Bethléem n’est pas une jolie histoire pour les enfants. St Paul dans l’épite nous l’enseigne : « le mystère, c’est que els païens sont associés au même héritage, au même corps et à la même promesse que els juifs ». Pendant des siècles, Dieu a tout fait pour séparer son peuple – les juifs – des nations païennes. Et les règles alimentaires étaient faites pour cela.

                Mais maintenant, dans le Christ, « par l’annonce de l’Evangile », « les deux peuples sont réunis en un seul homme nouveau » dit encore St Paul (Eph. 2/15). L’enfant Jésus reçoit la visite des juifs d’abord – les bergers - puis des païens - les mages. Les païens n’ont pas un chemin direct vers le Christ, qui se passerait d’Israël. Ils sont unis au peuple saint par le Christ et reçoivent de cette union réalisée dans le Christ, tous les dons promis par Dieu à Abraham : « en ta descendance se béniront toutes les nations de la terre. » ce qui sera accompli sur la Croix –« il a abattu le mur de séparation entre juifs et païens » (Eph 2/14) – s’inaugure aujourd’hui dans l’humble maison de Bethléem.

  • La Sainte Famille

    Billet spirituel 13      

    En écho à l’Evangile de la Sainte Famille.

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                Il est très difficile de parler de la sainte famille. On idéalise les choses et du coup, on en perd la saveur et le message. Les lectures de ce dimanche peuvent nous éclairer.

                « Vivez dans l’action de grâce…tout ce que vous faites, faites-le pour la gloire de Dieu. » St Paul en conseillant cette attitude aux chrétiens, reprend un mode de vie juif, un mode de vie sans cesse soutenu par la prière. D’abord une attitude d’action de grâce, fondamentale devant la vie, devant tout ce qui se présente, fondée sur une extraordinaire confiance en Dieu, puis une vie qui est conçue comme louange à Dieu. C’est toute la vie qui est le culte rendu à Dieu. Pas un acte, pas une attitude, pas une parole qui ne puisse  convenir à Dieu. Sûr que Marie et Joseph ont vécu ainsi.

                Un rapport homme /femme : « femmes, soyez soumises à vos maris, maris aimez vos femmes, ne soyez pas désagréables avec elles » L’Evangile de ce jour nous montre ce rapport très fin : il s’agit de fuir en Egypte, puis de revenir, puis de savoir où s’installer. Chaque fois, c’est Joseph qui est averti en songe et qui réveille Marie et l’enfant et les guide ! Marie suit l’avis de Joseph, elle, la « comblée-de-grâce », n’est pas offusquée que la grâce de la conduite de la famille passe par Joseph, elle ne vérifie pas ce que Joseph dit, elle ne propose pas de consulter Dieu, elle, pour plus de sûreté… c’est tout de même elle qui a été choisie pour être la Mère de Dieu ! Il n’ya pas de concurrence de grâce ou de mission… De la même manière, on sent dans le texte la déférence très grande de Joseph pour Marie et Jésus, sa délicatesse, sa pondération, sa recherche de la meilleure solution. Voilà un mode équilibré de rapport, d’estime et d’écoute mutuelles, de vénération,  de certitude que Dieu aime l’un autant que l’autre, que Dieu veut le bien de toute la famille par l’action de chacun… une véritable antidote à la tentation de domination et de convoitise qui guette toute relation dans le couple, autant aujourd’hui qu’hier même si c’est différent.

                Enfin, un village, Nazareth. La patrie de Jésus qui va façonner son rapport au monde : les paysages – de grandes plaines bordées de montagnes, la mer toute proche – la vie quotidienne que Jésus a tant observée et goûtée comme en témoignent toutes les paraboles, les gestes familiers, les attitudes, les petits côtés… la maison paternelle, les travaux des champs, le commerce à Séphoris la ville toute proche, le métier d’architecte artisan… Nous sommes tous façonnés par notre maison, notre ville, notre village… jusqu’à notre accent, Jésus avait celui du Nord comme Pierre. Même le nom de Nazareth est plein de sens. Il est construit autour d’une racine NZR, sans voyelles comme dans l’hébreu. On peut alors voyeliser différemment : NaZiR, NaZaRa, NeZeret… et chaque fois un sens nouveau jaillit ! Nazir : le consacré, Nazara : le caché, le mis en réserve, Nezeze, le Rejeton… tous les sens conviennent à Jésus : il est le Consacré à Dieu par excellence, le caché pendant 30 ans à Nazareth et le mis-en-réserve, enfin est aussi le Rejeton de David.

  • Noël

    Billet spirituel 12

         En écho à l’Evangile du Jour de Noël

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    Pour entrer dans le mystère de Noël et de l’Incarnation, l’Eglise a prévu trois étapes essentielles qui correspondent aux trois messes de Noël : la nuit, l’aurore et le jour, comme une illumination progressive jusqu’au plein éclat du jour.

    La nuit, nous sommes conduits à la crèche, au lieu de  l’événement raconté en une phrase : « elle mit au monde son fils premier-né, l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire car ce n’est pas une place pour eux dans la salle commune. » La simplicité extrême sied à Dieu… comme la pauvreté des premiers visiteurs, ces bergers méprisés et originaux que Dieu avait choisis comme premiers et uniques invités, outre la famille proche.

    Puis à l’aurore nous suivons les bergers à l’étable de la maison où est né Jésus. Ces bergers sont modèles pour notre foi : c’est Dieu par ses anges qui les avertit de cette naissance et surtout de QUI est né : le Messie, le Sauveur, le Fils du Très Haut. Un signe leur st donné : un nourrisson dans une mangeoire, signe suffisamment éloquent, qui, hormis Dieu, pourrait mettre un nourrisson dans une mangeoire ? Si Dieu ne leur avait révélé qui était ce bébé, ils n’auraient rien vu. Il en est de même pour nous : c’est Dieu qui nous révèle son fils, pour peu que nous allions là où il est, même si c’est étonnant ! Seul Dieu peut nous initier à Dieu, pour peu que comme Marie nous méditions ces événements dans notre cœur..

    Et voilà qu’à la messe du jour, sous la conduite de Marie, de l’apôtre Jean et du mystérieux auteur de la lettre aux Hébreux nous sommes conduits à la révélation plénière : « Au commencement, le Verbe était Dieu… » avec ce bel imparfait qui dit le présent éternel de Dieu depuis toujours, ce calme divin qui nous apaise. « Le Verbe était tourné vers Dieu, tout fit fait par Lui »… Avant les temps et depuis les temps… L’intimité divine pressentie par les dernières décennies de la Bible trouve ici sa pleine lumière : la sagesse est la Parole…le logos, comme dit St Jean, la Parole divine, personne en Dieu unique. Et cette Parole est venue parmi nous : « Et le Verbe s’est fait chair et , selon le mot de Jean, il a dressé sa tente parmi nous. ». La tente, la tente de la rencontre au désert, celle qui fut dressée à Jérusalem avant de devenir temple en dur, Présence de Dieu, la Shékina selon Israël. Mais plus que la tente : car le Verbe s’est fait chair, pas simplement Dieu devant nous, Dieu au-dessus de nous, mais Dieu en nous et nous en Dieu ! « Consubstantiel au Père selon la divinité » comme dira le concile de Chalcédoine, « consubstantiel à nous quant à l’humanité… » ce que le concile Vatican II, en Gaudium et spes 22, traduira : « le Christ en s ‘incarnant s’est en quelque sorte uni à tout homme. ». La nature humaine assumée par Dieu, Dieu en l’homme et nous, promis à la divinisation, et un homme en Dieu.

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  • Saint Joseph

    Billet spirituel 11

    en écho avec le 4ème dimanche de l’Avent

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    Pauvre Joseph ! Les chrétiens l’ont bien affligé… vieilli, privé d’une relation de couple avec Marie… et j’en passe.

    Reprenons l’Evangile…

                Nous sommes à un moment très précis : le mariage de Marie et de Joseph a été célébré par les deux familles et les deux époux sont repartis vivre chez leurs parents. C’est facile à retenir : le contraire de chez nous ! Nous, on cohabite puis éventuellement on se marie. En Israël à l’époque de Jésus, on se marie et pendant un an, on vit séparés… et à la date anniversaire des noces, l’époux conduit son épouse dans sa maison.

                Et nous sommes juste entre ces deux moments… entre les noces et l’habitation commune.

                Et voilà Marie enceinte !

                Joseph est troublé. L’Evangile explique… pas besoin de faire du cinéma complémentaire !!  l’ange nous dit ce que craint Joseph : prendre chez lui dans sa maison son épouse qui vient d’être choisie pour être la mère du Messie. Marie a dû parler à son époux de la visite de l’ange et des paroles qui lui ont été dites. Et Joseph se sont indigne, indigne d’être l’époux de la Mère du Messie. D’où le scénario qu’il a  imaginé : non pas répudier Marie – c’était la dénoncer comme adultère – mais se retirer de ce mariage discrètement en laissant Marie assumer son rôle, celui que Dieu a voulu pour elle.

                Et Dieu, en songe,  manifeste à Joseph que son dessein n’est pas celui-là : il veut que Joseph prenne chez lui son épouse et donc mène une vie de couple avec elle, et que Joseph donne son nom à l’enfant, ce qui est, du point de vie biblique, lui transmettre tout son héritage familial, autrement dit, faire de Jésus un vrai fils de David… et donc de Joseph, un vrai Père pour Jésus.

                Ecoutons le Père Jean Jacques Olier (1608-1657), fondateur des Sulpiciens, parler cette place de St Joseph pour Jésus :   « L’admirable St Joseph fut donné à la terre pour montrer les perfections adorables de Dieu le Père. Dans sa  seule personne, il portait ses beautés, sa pureté, son amour, sa sagesse et sa prudence, sa miséricorde et sa compassion.

                Un seul saint est destiné pour représenter Dieu le Père tandis qu’il faut une infinité de créatures, une multitude de saints pour représenter Jésus Christ; car toute l’Eglise ne travaille qu’à manifester au-dehors les vertus et les perfections de son chef adorable et le seul St Joseph représente le Père Èternel...

                Aussi faut-il considérer St Joseph comme la chose du monde  la plus grande, la plus célèbre, la plus incompréhensible... (le Père) s’étant choisi ce saint pour en faire sur terre son image, il lui donne avec lui une ressemblance de sa nature invisible et cachée et, à mon sens, ce saint est hors d’état d’être compris des esprits des hommes.

                Le Fils de Dieu s’étant rendu visible en prenant une chair humaine, il conversait et traitait visiblement avec Dieu son Père, voilé sous la personne de St Joseph, par lequel le Père se rendait visible à lui. »                               (la journée chrétienne  fin du volume)

                Telle est la beauté de Joseph ! Telle est sa mission, pendant presque trente ans, éduquer Jésus dans son humanité, ouvrir son humanité au Père… à la familiarité avec le Père lui qui est le Fils quant à sa divinité.

  • Jean Baptiste

    Billet spirituel… 10

                En écho avec l’Evangile du dimanche.

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                Jean Baptiste est au fond de sa prison… Ce battant, actif, brûlant de transmettre l’appel de Dieu et de préparer un peuple au messie qui vient, subit l’épreuve de la solitude et de l’accablement de la prison. Et puis Jésus qui prêche, ne parle pas et l’agit pas avec la violence prophétique de Jean que nous avons entendue dans l’évangile de dimanche dernier. Et voilà Jean troublé… se serait-il trompé ? Trompé de ton ? Trompé de Messie ? Trompé d’appel ? Aucun homme n’échappe à cette déstabilisation à un moment ou à un autre de s a vie… et les prophètes appelés par Dieu ne sont des surhommes : protégés par Dieu, ils sont pourtant exposés au doute, aux critiques, au violence verbale sou autres… et la prison pour Jean est une injustice …

                Et Jésus répond avec douceur. Sans sermonner le prophète, il le remet devant les faits : les aveugles voient, le sourds entendent, le lépreux sont guéris… tous ces faits qui sont annoncés par le prophète Isaïe, entre autres, comme des signes de la présence du Messie. A Jean de tirer les conclusions et à retrouver la paix.

                Et Jésus admire Jean : parmi les enfants des femmes, Jean est le plus grand ! Et nous voyons que son doute n’a pas entamé sa grandeur aux yeux de Jésus. C’est l’accomplissement de la prophétie. Mais Jean est surtout regardé par Jésus comme une « frontière » : Le plus grand mais le dernier de l’Ancien testament ; Car le plus petit dans le Royaume que Jésus est et qu’il inaugure, est encore plus grand que Jean ! Jean, c’est la fin de l’attente… Jésus est le commencement de l’accomplissement des Ecritures. Jean est le temps de la préparation, Jésus celui de la mise en œuvre. Jean annonce, Jésus donne.

    P Jacques Bombardier

  • Pour le premier dimanche de l'Avent

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    En écho à l’Evangile du dimanche

    Nous voilà entrés dans le temps de l’Avent… tendus spirituellement vers l’Avènement (= sens du mot avent qui est la contraction de ce mot) du Christ à la fin des temps (toutes les lectures de ce dimanche en parlent)… tandis que nous nous préparons à fêter l’anniversaire de son avènement historique à Noël.

    Certes, la liturgie a une dimension cyclique : chaque année nous célébrons et revivons les mystères du Seigneur en rencontrant, dans les célébrations, le Christ ressuscité en qui sont présents tous les événements de sa vie, événements de salut pour nous. Notre naissance à chacun n’est pas un événement du passé : certes il a une date mais nous en vivons tous les jours ! Mais ce cycle liturgique ne se ferme pas : le dernier dimanche et  le premier dimanche de l’année ont le même thème : la venue glorieuse du Christ. On ne fait que changer d’Evangéliste !

    Voici donc deux avènements : l’historique de Noêl, le glorieux de la fin des temps. Comme dit St Cyrille de Jérusalem, « dans le premier il est venu vêtu de langes, dans le second il viendra vêtu de lumière. » Dans le premier, il est venu dans le secret, pour les cœurs croyants,  dans le second il viendra et se montrera à tous…

    Mais entre les deux avènements, il y a le 3ème, celui qui se déroule en ce moment, dans le cœur des hommes. Ce thème des avènements du Christ a été beaucoup médité par St Bernard, le Bx Jean Tauler, mystique rhénan qui disait : « Jésus pourrait bien naître 1000 fois à Bethlehem, s’il ne naît pas dans ton cœur cela ne te sert à rien. » Dieu vient dans notre cœur par la Parole et l’Eucharistie qui ne font qu’un, par la douce présence de l’Esprit Saint… mais aussi de manière secrète et directe, connue de Dieu seul. Comme cette lettre retrouvée sur un soldat soviétique mort au combat en 1944 : « Ecoute ô Dieu ! je n’ai pas parlé avec toi durant toute ma vie mais ce soir j’ai envie de te faire fête. Tu sais depuis que je suis tout petit, on m’a dit que tu n’existais pas… et moi, comme un imbécile, j’y ai cru. Je n’ai jamais contemplé tes œuvres mais cette nuit, du cratère fait pas une bombe, j’ai observé le ciel étoilé au-dessus de moi. Fasciné par le scintillement des étoiles, j’au soudain compris combien c’est terrible d’avoir été trompé… N’est-ce pas étrange qu’au cœur d’un enfer épouvantable, la lumière me soit apparue et que je t’ai découvert ? A part cela je n’ai rien d’autre à te dire, je suis heureux d’avoir fait ta connaissance. A minuit nous devons attaquer…C’est le signal, je dois partir. Je voudrais encore te dire que la bataille sera dure et qu’il est possible que cette nuit même je vienne frapper à ta porte. Et même si jusqu’à présent je n’i pas été ton ami, quand je viendrai tu me laisseras entrer ? … A bientôt mon Dieu, je pars, j’aurai du mal à revenir… comme c’est étrange la mort ne me fait plus peur. » 

    Que le Seigneur nous donne durant cet Avent, un cœur vigilant comme celui de cet homme, un cœur désencombré de tout ce qui est inutile et que nous y avons mis essayer de nous combler alors que seul Dieu comble comme vient de l’expérimenter ce soldat… si proche à la fois,  du bon larron et de chacun de nous.

  • En allumant la première bougie de la couronne d’Avent

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    En allumant cette première bougie de notre couronne d’Avent,

    Nous nous souvenons, Père,  d’Adam et Eve, ces premiers hommes, que tu as créés par amour, à l’image de ton Fils qui devait un jour prendre notre chair pour nous conduire à notre plein accomplissement en Lui.

    Nous nous souvenons aussi que nos premiers parents ont refusé cette Alliance que Tu leur offrais. Cependant, malgré leur rupture, Tu ne les as pas abandonnés et leur aussitôt promis le Salut.

    Nous te rendons grâce pour tant d’amour par Jésus Christ…

  • Le Christ Roi

    En écho avec l’Evangile du dimanche

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    Tout le sens de la fête du Christ Roi est explicité dans le lecture de l’épitre, le passage des Colossiens que nous chantons le mercredi aux vêpres.

    Dans ce poème, nous assistons, en quelque sorte, au déploiement de la compréhension du Mystère du Christ rencontré par St Paul,  de Damas  en l’an 36 jusqu’en l’an 60 environ.

    Tour d’abord, le Christ ressuscité : St Paul est fasciné par cet événement du salut et dans ses premiers textes, il ne parle que de cela. Les mots sont forts : par le Christ pascal, le Père nous a arrachés à la puissance des ténèbres pour nous planter dans le Royaume du Fils.

    2ème temps : le Christ Ressuscité est contemplé comme le Fils de Dieu créateur : là éclate sa centralité : tout – le visible comme l’invisible - est créé PAR lui, POUR lui et EN Lui tout subsiste. Il est l’Alpha et l’Oméga de l’histoire comme nous le gravons sur le cierge pascal.

    3ème temps : le Christ ressuscité est la Tête du Corps nouveau de l’humanité qu’est l’Eglise, fruit de la résurrection. Il faut joindre alors l’hymne aux Ephésiens et un passage de la 1ère aux corinthiens (ch. 15) pour achever le texte d’aujourd’hui : le Christ comme tête de l’Eglise récapitule tout en lui et ayant tout repris en Lui, il offre l’humanité au Père et se donne lui aussi au Père pour que « Dieu soit tout en tous », définition du Royaume chez St Paul.

    Enfin, affirmation magnifique : tout trouve en Christ son « accomplissement total. »… traduction liturgique de l’expression paulinienne complexe « plérôma » : plénitude de plénitude pour chaque être.


  • Le combat de la lumière et des ténèbres

    En écho à l’Evangile du dimanche

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    Le Seigneur parle de sa venue glorieuse à la fin des temps et à la conclusion de l’histoire de l’humanité. Pour s’exprimer il emploie des images habituelles dans la Bible, chez les prophètes notamment, pour parler du Jour de Dieu.

    Il nous annonce que cette fin n’est pas pour tout de suite… et il décrit les temps qui précéderont ce Jour. Ces temps sont les nôtres : malheurs naturels, guerres et violences de toutes sortes, persécution des chrétiens qui seront détestés de tous … Notre histoire est celle d’un combat entre la lumière du Christ et les ténèbres du Mal, vaincu certes mais jouant le « baroud ‘honneur » ! Ce Mal, il agit dans les catastrophes naturelles mais aussi dans le cœur des hommes qui suivent leurs convoitises (du pouvoir, de l’argent, de la renommée, des biens matériels, de la sexualité devenue débauche,…)

    Notre salut, c’est d’après Jésus, notre persévérance dans le Bien et dans l’amour du Christ même si cela paraît ringard aux forts et malins du moment ! On voit malheureusement très clairement que dans notre société où depuis des décennies on a tourné en dérision tout le bien que l’homme peut faire et toutes ses espérances, arrive un moment où tout est en panne : à force de tout tuer, il ne reste plus rien à espérer… et quand la seule espérance c’est « Auchan » ou « Carrefour »… et encore vu la baisse du pouvoir d’achat… ou les 8 jours aux Caraïbes… et après ? Le mirage de la consommation montre ses limites et nos concitoyens pleurent.

    Et nous ? Sommes-nous des réserves d’espérance alimentées à la Parole de Dieu et à notre amour pour Jésus ?... ou sommes-nous pris dans la même tourmente de désespérance ?

  • Résurrection

    Billet spirituel en écho à l’Evangile du dimanche

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    Dans la première lecture, tirée du livre des Martyrs d’Israël, les jeunes gens qui donnent leur vie en fidélité à la religion de leurs pères mentionnent chacun le motif profond de  leur fidélité : la résurrection des morts dont l’expression est comme un refrain. C’est dans ce milieu des résistants à l’uniformisation religieuse voulue par les Rois Grecs que naîtra le mouvement pharisien si présent dans la vie du Seigneur.

    Jésus dans sa réponse aux sadducéens se rangent du côté des pharisiens : ses adversaires les sadducéens ne considèrent comme inspirés que les 5 premiers livres de la Bible, refusent tout développement de la foi et nient la résurrection.  Jésus cite donc un extrait de ces 5 livres – l’épisode du buisson ardent qui se  situe au commencement du livre de  l’Exode – pour leur montrer leur erreur : Dieu se présente comme le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Or Dieu n ‘a pas fait la mort, il ne connaît pas la mort, il est Explosion continuelle de vie.

    Comme le Dieu VIVANT pourrait-il être le Dieu de morts ? S’il est le Dieu D’Abraham, d’Isaac et de Jacob, c’est que patriarches sont vivants !!!

    Ainsi donc à l’époque de Jésus, les discussions sont vives sur le sujet de l’au-delà et les avis divergents. Jésus se range résolument du côté des pharisiens montrant que leur méditation et leur recherche sur l’au-delà est inspirée par Dieu.

    Il faudra l’événement pascal du Christ pour que la révélation divine sur ce sujet soit plus explicite : Jésus parlera clairement du paradis, de la résurrection finale, de sa propre résurrection, inauguration des temps nouveaux et des conditions d’accueil dans ce Royaume nouveau qu’il est venu inaugurer.

    P Jacques Bombardier


  • Pourquoi si peu d’ardeur ?

    Billet spirituel 5     en écho à l’Evangile du dimanche

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    Il est sympathique ce trésorier payeur général de Jéricho ! Pas fier du tout… au point de monter dans un arbre pour voir Jésus passer dans la ville de Jéricho !

    Jéricho cette ville si ancienne avec sa tour de 8000 ans !
    La ville de Josué… d’Elisée qui en assainit les eaux…
    La ville de l’arrestation de Sédécias et de sa déportation à la fin des rois de Juda

    Et Jésus s’arrête… et s’invite sans autre forme… non pas pour une  petite visite mais pour « demeurer »…
    Et Zachée l’accueille… sans problème… dans sa somptueuse maison du quartier riche de Jéricho, le long de la falaise des monts de Juda au pied du scandaleux palais d’Hérode ave  ses thermes et ses fontaines et ses jardins… « Jésus est allé loger chez un pécheur » ! Horreur !!

    Mais le pécheur, il se convertit : la rencontre de Jésus lui fait changer de vie : il embourse ce qu’il a volé 4 fois et donne la moitié de ses biens aux pauvres… Beau programme d’un homme riche, très riche même… que Jésus admire. « Le salut est venu dans cette maison »

    Voilà devant Jésus, l’ardeur de l’amour qui donne un autre goût à la vie.
    Pourquoi sommes-nous si fades nous ?
    Pourquoi si peu d’ardeur, d’audace d’amour dans nos vies ?
    Pourquoi avons-nous fait du christianisme un mode de vie si commun, si ordinaire, si conforme aux autres, si banal, si moyen, si tiède … ?

    Serait-ce que notre amour pour Jésus a tiédi ?

  • Que devenons-nous dans notre mort ?

    Billet spirituel…     En écho à l’Evangile de la Toussaint

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    L’homme est UN, âme-corps. On ne doit pas dire dans la Bible « j’ai un corps » mais « je suis mon corps ». C’est mon âme personnelle – insufflée par Dieu – qui fait de la matière mon Corps personnel.
    Quand l’homme meurt tout est fini : comme dit le livre de la Sagesse, « quand l’homme meurt, le corps retourne à la terre d’où il a été tiré et l’âme – le souffle divin dans l’homme – retourne à Dieu qui l’a donnée. » 

    Pendant des siècles – d’Abraham à Job – aucun discours sur l’au-delà dans la Bible… sinon le shéol où on finit de mourir.
    Avec Job et Quohélet, une crise : Dieu na peut-être pas tout dit sur l’homme…
    Le livre de la Sagesse- 50 ans avant Jésus – déclare pour la 1èrefois explicitement : « Dieu a créé l’homme pour une existence impérissable. Il l’a fait à son image », il y a une part divine éternelle en l’homme.

    Quand Marie Madeleine va au tombeau le matin de Pâques et qu’elle trouve le tombeau ouvert et vide,elle ne dit pas : le Christ est ressuscité. Elle crie : on a enlevé la corps de mon seigneur ! Comme les apôtres, elle n’attend rien. C’est fini.
    Il faudra aux apôtres du temps pour se faire à cette évidence si intense, si forte, si bouleversante : celui qu’on a mais au tombeau le vendredi soir est vivant le matin de Pâques, on a pu le toucher, l’embrasser, le voir manger avec nous. C’est le cœur de la foi chrétienne : le Christ est ressuscité.

    Oui mais pour nous ? Il faudra 14 siècles pour que soit définitivement explicité notre avenir : quand nous mourons, notre âme personnelle se sépare de notre corps qui devient « une dépouille mortelle »c’est-à-dire de la matière qui retourne à la terre.
    Tout notre être personnel se réfugie dans notre âme qui est la gardienne temporaire de tout notre être historique, de tout ce que nous avons été. C’est cette âme qui est bien nous-même qui jouit de la béatitude éternelle, de la communion avec Dieu, de la joie de Dieu, de la vision de Dieu,tout de suite à notre mort si nous sommes prêts à une telle rencontre, soit après purification.
    Mais l’accomplissement final est quand le Christ se manifestera à la fin des temps : comme dit St Jean « nous lui serons semblables -c’est-à-dire corps et âme ressuscité comme luiparce que nous Le verrons tel qu’il est ». Tout notre être UN, âme-corps sera ressuscité, divinisé.

  • Comment se tenir devant Dieu ?

    Billet spirituel en écho avec l’Evangile du dimanche.

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    On pourrait prendre les évangiles de ces derniers dimanches comme un enseignement de Jésus sur la prière. Il y a trois semaines il nous appelait à prier avec gratitude ; dimanche dernier il nous enseignait à prier sans cesse et sans se décourager, et ce dimanche, il nous parle de l’attitude juste devant Dieu.

    Le pharisien de ce dimanche… Qui pourrait se reconnaître en lui tel quel ?  C’est un peu caricatural… et puis nous n’oserions pas nous tenir devant Dieu en déclinant toutes nos bonnes actions ! Nous savons nous tenir… même hypocritement….

    Mais il y a un pharisaïsme plus subtil : c’est celui de ne plus voir ses péchés, de les excuser sans cesse… « J’étais en colère oui, mais il avait exagéré… j’ai mal parlé de lui mais il faut avouer qu’il exagère avec ses tenues … j’ai dit du mal d’un tel mais sa vie laisse quand même  à désirer… Le psaume dit : « Il se voit d’un œil trop flatteur pour voir et haïr sa faute » (Ps 35)

    Autre forme actuelle du pharisaïsme… on s’habitue si bien à ses péchés qu’on ne le voit plus, qu’on vit des années sans se confesser, avec ses péchés comme si rien n’était et on  communie à tour de bras…

    Ecoutons les paroles de Jésus dans l’Apocalypse, elles sont pour ces pharisiens tièdes  que nous sommes : « Tu as la réputation d’être vivante mais tu es morte » « Tu n’es ni chaud ni froid ! que n’es-tu chaut ou froid. Tiède, je vais te vomir.’

    Ecoutons aussi le Seigneur nous appeler aujourd’hui à prier comme le publicain… «  Je suis un pécheur que le Seigneur regarde »  dit le pape François de lui-même et il ajoute commentant sa devise pontificale « miserando ac eligendo » : misérable certes mais choisi par Dieu, aimé. »

  • Courte fiche technique pour la prière silencieuse.

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    Jésus dit à chaque disciple ce qu’il disait aux Apôtres: « venez à l’écart ! et prenez un peu de repos ! » ( Mc 6/31 )   Voici 5 étapes pour suivre le Seigneur à l’écart !

                1 ) PRIER L’ESPRIT SAINT .

    l’Esprit Saint est Dieu ; Il est l’Amour dont s’aiment le Père et le Fils.

    Il est l’Hôte très doux de nos coeurs.

    Il est le Maître intérieur qu’il nous faut appeler pour savoir prier comme il faut. Il est comme une source intérieure qui murmure dans notre cœur  : «  Viens vers le Père ! »

    « VIENS ESPRIT SAINT CREATEUR
    VISITE LE CŒUR  DE TES FIDELES
    EMPLIS LEUR CŒUR  DE GRACE
    TOI QUI LES AS CREES »

                2 ) AVEC MARIE.

    Elle est celle qui a le mieux connu Jésus ! Elle saura nous le faire connaître et aimer. La prier simplement en disant lentement un « je vous salue Marie » ou bien «  je suis tout à toi Marie! »

                3 ) LIRE LA PAROLE DE DIEU (par exemple le texte de l’Evangile du jour)

    La Parole de Dieu est comme une eau vive; quand elle tombe sur un champ ensemencé, elle fait germer. Il faut choisir un passage de la Parole de Dieu, le lire et le relire, lentement,... comme on boit lentement.

    Regarder où est Jésus (imaginer la scène); regardez-le qui vit, qui agit, écoutez-le qui parle... comme si vous étiez à côté de Lui. Regardez les réactions des auditeurs. Contemplez le Maître et laissez-le vivre en vous.

                4 )  CŒUR  A CŒUR          

    Il faut alors rentrer en soi, fermer les yeux du corps pour mieux ouvrir son cœur  à la Présence du Maître... « en paix et en silence, comme un petit enfant contre sa Mère » ( Ps 131). Jésus est là, en vous... Il vous regarde et Il vous aime d’un amour immense, sans mesure, infini, sans aucune limite... Sa présence transforme votre cœur .

    On peut redire lentement la Parole ou le fait de l’Evangile qui vous a le plus frappé, que vous avez le plus aimé...ou qui vous a le plus étonné.

                5 )  LOUANGES ET PRIERES

    Pour conclure ce temps de prière, il faut laisser son cœur  aller à la louange… comme Sainte Claire : « Béni sois-tu Seigneur de m’avoir crée »... de m’avoir sauvé... Louer le Seigneur pour les grandes et les petites merveilles de ma vie.... pour la création, pour son amour alors que j’en suis indigne...Confier au Seigneur tous ceux que j’aime ... et tous ceux que  je n’aime pas ! tous ceux qui sont heureux et ceux qui souffrent...

                Réciter le « Notre Père