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Billet spirituel - Page 17

  • Dimanche 22 mars - 4ème de Carême

    L'aveugle-né par Barcabas - Photo Gavouyère

    Bien chers amis,

    Bon dimanche, bon dimanche « rose » de « Laetare ».

           Pas de prière du matin mais tout de suite la messe. Ce soir, vous aurez un temps de prière.

           L’Eglise nous fait lire cette année A l’Evangile de l’Aveugle né dans saint Jean. Je vous propose de lire méthodiquement ce magnifique texte. Nous étions engagés pour beaucoup dans noter paroisse,  dans la lecture de St Jean avec le diocèse… Eh bien c’est le moment de continuer.

           Lisez d’abord le texte d’Evangile, lentement.

           Puis tout en gardant le texte près de vous, lisez le commentaire que je vous donne. Vous pouvez le faire en plusieurs temps. Lentement en cherchant à vous appliquer le texte. C’est vous l’Aveuglé né et vous êtes devant le Christ.

           Je suis prêt à répondre à vos questions par le blog.

                       Je vous retrouve ce soir pour un temps de prière.

     

    Dans l’amitié du Seigneur. Votre curé.

     

     

    Dans l’Evangile de St JEAN au chapitre 9 :          

    L’AVEUGLE NE

     

    Plan du chapitre.

           Un événement : la guérison, 1-7

           Les réactions:   - de la foule, 8-12

                                     - des pharisiens, 13-34

           Le résultat : l’aveugle voit et les maîtres sont aveugles !

           Et le discours du Bon Berger du chapitre 10 décrit l’enjeu de l’accueil ou du refus de                        Jésus.

     

           Le miracle

           Chez St Jean la symbolique de l’illumination est totale. Dans la perspective développée par la prière eucharistique IV : »Tu es le seul Dieu, le Dieu vivant et vrai : tu étais avant tous les siècles, Tu demeures éternellement lumière au-delà de toute lumière. Toi, le Dieu de bonté, la source de la vie, Tu as fait le monde pour que toute créature soit comblée de tes bénédictions et que beaucoup  se REJOUISSENT DE TA LUMIERE. » (dans  la préface)

                       * l’aveugle est de naissance (pas chez synoptiques)

                       * Jean parle de « signe » (9/16) sous-entendu messianique

                       * Jésus,qui se déclare la lumière du monde, (9/5) est celui qui illumine: comme le disait déjà le prologue, « Il est la lumière qui illumine en venant dans le monde. »

                       * le dialogue entre Jésus et les disciples (1-5) - comme au chapitre 6 - explicite la dimension d’illumination du miracle. Les apôtres expriment des croyances populaires; comme on concevait l’après-mort comme une existence larvaire, on attendait la rétribution dès cette vie! C’est déjà le problème soulevé dans le livre de Job (Jb42) Certes Ezéchiel et Jérémie ont fait évoluer la question : Jr 31/29s et Ez 18.

     

           La réponse de Jésus écarte l’explication des disciples (culpabilité des parents ou de l’homme lui-même quand il était encore dans le sein de sa mère. Cas prévu par les rabbins à cause de la lutte dans le sein de leur mère des jumeaux Jacob et Esaü.Gn 25/22) mais n’explique pas pour autant la souffrance innocente! Sa réponse (« pour qu’en lui soient manifestées les oeuvres de Dieu ») n’est pas une explication de cause (comme si Dieu l’avait rendu aveugle pour pouvoir le guérir) mais une explication de circonstances : cet homme est aveugle, je vais le guérir et la gloire de Dieu sera ainsi manifestée

     

    Conclusion  « L’homme du récit est aveugle de naissance et sa cécité ne provient pas  de son péché personnel.  Son état symbolise une ténèbre native, celle où tout homme se trouve avant d’être éclairé par la révélation du Fils... Dans l’Ancien Testament, la métaphore de la cécité connote un aveuglement volontaire, résultat du péché... Dans notre récit, tel sera l’aveuglement des pharisiens (9/39 et 12/40) mais il n’est mentionné qu’en second lieu lorsqu’est contestée la lumière manifestée par le signe. Pour ce qui concerne l’aveugle de naissance, le don signifié dans le texte est celui d’une transformation de l’être comparable à celle que produit la naissance d’en haut [1]» dans l’entretien avec Nicodème[2].

           Car l’homme aveugle est religieux; la Loi juive l’éclaire puisque c’est grâce à elle qu’il reconnaît que Jésus vient de Dieu ( 9/30) ( Pour  St Thomas d’Aquin, la circoncision était très efficace, donnant presque la grâce sanctifiante. Jésus, le Verbe incarné, vient accomplir cette illumination.

     

    v. 6-7 : la salive et l’envoi à Siloë : C’est un « mâshâl », une parabole jouée. Jésus suit la manière de faire des anciens prophètes par un geste choquant, inattendu, qui interroge la foule et les disciples.  Nous avons plusieurs sens:

           - une rupture avec le sabbat. Jésus travaille comme le Père quand il créait l’homme avec du limon.

           - un geste symbolique bien vu par St Irénée il s’agit de l’achèvement dans le Christ de la création première.

           - chez Jérémie (38/6) la boue est présentée comme l’enlisement dans lequel l’homme se trouve et dont il ne peut se sauver lui-même. Ce geste de Jésus ajoute à l’homme comme dit le Père Lagrange « cécité sur cécité ».

          

           L’envoi à Siloë : comme Naaman le Syrien (2 R 5)  La piscine de Siloë que l’on vient de retrouver tout récemment à Jérusalem, était celle où on puisait l’eau pour la fête des tentes pour laver l’autel du Temple. Le sens du mot « Envoyé » fait allusion à Jésus qui délivre                                     St Augustin souligne la portée baptismale de cet envoi à Siloë: » Il lava ses yeux dans la piscine et il fut baptisé dans le Christ « ( in Jo 44/2)

     

    v. 8 - 9 : Comme souvent chez St Jean, la guérison est constatée par les autres afin que ce soit un témoignage. Un débat naît alors parmi le peuple, comme pris sur le vif. Du coup, le miracle dûment constaté, se pose la question du « comment » qui va occuper tout le reste du récit.

     

    v. 10 - 12 : Témoignage de l’ex-aveugle «  les yeux ouverts » revient  7 fois dans le chapitre ! Le verbe « voir » est très riche: anablepo = lever les yeux et recouvrer la vue. L’aveugle voit en levant les yeux vers le Christ qu’il ne verra vraiment qu’à la fin du récit, dans une foi parfaite (v35). Pour l’instant, il ne connaît Jésus encore que de nom, selon la curieuse formule de v 11: « l’homme qu’on appelle Jésus » ; il ne l’appelle pas encore Jésus ( c’est-à-dire sauveur) lui ! (Tournure unique en Jn  5./15)

     

    v. 13 - 34  confrontation avec les pharisiens.

           - L’enquête est d’abord correcte : ils s’informent. Leur motif est bon aussi: Dt 13:1-6 leur donne raison (on doit condamner un faiseur de prodiges qui incite à mépriser la loi) Suit l’interrogatoire de l’homme et des parents...

           - Une évolution dans la présentation de Jean des pharisiens: il les montre très scrupuleux face à Jean Baptiste et Jésus, mais pas en bloc : ainsi Nicodème qui vient librement à Jésus. Ils deviennent adversaires déclarés de Jésus à partir de 7/32 et ici, au chapitre  9, on peut voir une évolution : au début ilss e comportent correctement, puis divisés, de moins en mois sûrs de leur vérité face à l’aveugle dont la guérison est patente… puis enfin usant de la force et violents !, l’argument des faibles. C’est l’itinéraire inverse de l’aveugle ! Et le verbe « savoir » revient comme un refrain ironique (v 24, 29, 31 ironie de l’aveugle guéri)

     «Confronté aux faits, le savoir trop assuré de lui-même risque de ne trouver d’issue que dans l’abus du pouvoir sinon dans la mauvaise foi. »[3]           

           - L’aveugle a une bonne théologie et il progresse : Jésus est un homme de Dieu, un « prophète » qui accomplit loyalement sa mission : le fait du miracle atteste qu’il n’enfreint pas la loi de Dieu, sinon Dieu ne l’exaucerait pas ! (v 31-32-33) Et l’étonnant pour lui est que les autorités ne sachent pas d’où vient Jésus ! (v 30)

           - L’exclusion qui annonce les exclusions futures, celles que connaît peut-être déjà la communauté chrétienne quand Jean écrit. L’aveugle est le 1er chrétien exclu!

     

    v. 35-41 : épilogue et confession de foi.

     

    v. 35 : Jésus connaissant le sort de l’aveugle, le trouve - hasard ou recherche- dans le Temple. ( XLD écrit :  « sans doute volontairement ». St Jean Chrysostome écrit: «  les juifs le chassent du Temple, le Seigneur du Temple le trouve » ) et le dialogue s’instaure car l’homme n’est pas encore à la plénitude de la foi,  même s’il a déjà subi l’exclusion. Jésus lui pose la question de la foi avec l’expression très proche des synoptiques : le Fils de l’Homme. C’est assez rare en St Jean ; seule fois où l’emploi est absolu alors qu’ailleurs, il y a toujours un verbe qui explicite l’action du Fils de l’homme : 1/51; 3/13,14 ; 6/ 27, 53, 62 ; 12/34 ; 13/ 31; « son emploi absolu ICI suggère que la totalité du mystère est évoquée, dans sa réalisation effective et dans sa portée salvifique. » [4]

        

    v. 37-38 : « voir » et « écouter » : les deux aspects de la révélation : « écouter », c’est plutôt l’Ancien Testament - l’aveugle a écouté quand Jésus lui a donné l’ordre pour le miracle, il a obéi ! (9/è,11) -  et cette première alliance a produit tout son effet chez l’aveugle qui a reconnu Jésus somme un prophète, qui a tenu tête aux pharisiens avec bon sens et piété.  « Voir », c’est la Nouvelle Alliance: « Dieu personne ne l’ a jamais vu, mais le Fils qui est dans le sein du Père l’a fait connaître..;. Qui m’a vu, a vu le Père »... Et l’aveugle se prosterne, dans le Temple, certes …mais devant Jésus !

           La Foi est progressive pour l’aveugle : il obéit, après l’eau, il voit clair, puis il témoigne du fait ; ensuite, il témoigne de Jésus : « c’est un prophète », recourant à ses catégories à lui, incomplètes mais exactes ; puis il déclare « je crois » et se prosterne.

    v. 39 - 41 : Jésus reprenant 9/5, élargit la portée du miracle pour en faire le sens profond de sa mission très proche de Isaïe 42/6-7.

           Jésus en 40-41 ne condamne pas les pharisiens; il les avertit afin qu’ils découvrent tout l’enjeu de la reconnaissance/non reconnaissance de Jésus: rien moins que la guérison du péché ! Par votre crispation sur votre savoir, vous vous empêchez de voir et vous empêcher Dieu d’agir pour vous en vue de votre salut.

     

           Et le chapitre 10 – le Bon Berger - poursuit le sermon de Jésus aux pharisiens et peut-être à la foule qui les entoure.

     

     

    [1] Xavier-Léon Dufour  commentaire sur St Jean tome  II/335-36)

    [2] St Jean 3/3

    [3] XLD op. cit. p 344

    [4] idem p.347

  • 18H messe de « la paroisse invisible » du 21 mars

                Bien chers amis,

                Je célèbre avec vous… et vous célébrer avec moi : je n’aime pas habituellement célébrer la messe, seul… mais depuis ces derniers jours, j’éprouve que je ne célèbre pas seul, bien que je sois tout seul dans la chapelle. Restons dans cette grâce d’union autour de Jésus notre Seigneur et par notre prière d’intercession, faisons entrer un plus grande nombre encore dans notre assemblée.

     

                Avec mon amitié.

     

                Intentions de prière : nous prions toujours pour tous les malades et ceux qui sont morts, les personnels soignants, tous ceux qui assurent la vie de notre société (commerçants, force de l’ordre…). Nous demandons au Seigneur la grâce que l’épidémie cesse. Nous prions les uns pour les autres dans une grande amitié spirituelle.

     

                Le saint du jour : Saint Benoît est né à Nursie en Ombrie – comme St François - vers 480.  A l’adolescence, il quitte sa famille, comme la majorité des enfants de la noblesse italienne, pour faire des études  à Rome, le droit et les lettres classiques, études obligées des jeunes destinés aux responsabilités administratives. Benoît part avec sa nourrice et arrive à Rome vers l'an 495, ville de plus d'un million d'habitants, prospère grâce à la paix et à la politique intérieure de Théodoric le Grand qui favorisent l'activité des artistes et des administrateurs romains. L'empereur cherche à embellir et restaurer la ville détruite par les Vandales un siècle avant.  Mais le mode de vie romain et le désordre moral où sombrent ses compagnons choquent rapidement Benoît, qui décide de fuir avec sa nourrice afin de pouvoir se consacrer entièrement à la recherche de Dieu. C'est son fond profondément religieux qui pousse Benoît à quitter Rome et la carrière qui lui était promise.

                Benoît et sa nourrice quittent la ville, marchent vers le sud et s'arrêtent à Enfide, où ils trouvent refuge. Mais un miracle l’ayant rendu populaire, Benoît décide alors de fuir tout son entourage pour « aller dans le désert » dans une localité voisine de Subiaco et y mener une vie érémitique. Là, Benoît rencontre un moine, nommé Romain, qui lui montre une grotte, au pied d'une falaise, où Benoît s'installe. Le moine lui apporte régulièrement de la nourriture ainsi que des textes, à l'aide d'un panier accroché à une corde et une clochette. Il lui donne son premier habit religieux. Benoît suit alors le mode de vie des moines du désert, inauguré par Saint Antoine le Grand, et beaucoup d’autres en Egypte notamment, depuis le 3ème siècle. Il reste seul  durant trois ans et cesse quand le moine Romain ne vient plus le visiter, peut-être pour cause de décès. C'est au cours de la nuit de Pâques, alors que Benoît a perdu toute notion de calendrier, qu'un curé de campagne est incité en songe à lui apporter de la nourriture.

                Peu après sa visite, le prêtre parle de Benoît autour de lui. La renommée de Benoît croît et de nombreuses personnes des alentours lui rendent visite. Benoît gagne, après bien des vicissitudes, le Mont Cassin et y fonde un monastère et y écrit une Règle qui aura une très grande influence en Occident, fondant en quelque sorte la civilisation du Moyen Age.. C’est là qu’il meurt en 547. Ce monastère existe toujours.

     

                La Parole de Dieu   St Luc 18/9-14

     

                « Ce n’est pas de l’humilité de se considérer comme un pécheur quand on l’est véritablement. Mais l’humilité existe lorsque quelqu’un qui a conscience d’avoir fait beaucoup de belles actions, n’en conçoit pas une haute idée de lui-même ; lorsque, tout en étant semblable à Paul au point de pouvoir dire « ma conscience ne me reproche rien », il ajoute aussitôt « mais je ne suis pas justifié pour autant »[1]ou encore « le Christ est venu sauver les pécheurs dont je suis le premier. »[2]

                Dieu cependant, à cause de son indicible amour des hommes, accueille et reçoit non seulement ceux qui s’humilient mais aussi ceux qui confessent franchement leurs fautes et il suffit d’être ainsi disposé pour rencontrer sa faveur et sa bienveillance.

                Le pharisien attelait ensemble la vertu et l’orgueil…Quelle folie ! Non seulement il rabaissait le genre humain en général mais il insultait avec arrogance le publicain à côté de lui. Celui-ci ne répondit pas aux injures[3], ne s’irrita pas du blâme mais il accueillit de telles paroles avec bienveillance. Le trait lancé par son ennemi devint pour lui remède et guérison… Tels sont en effet, la beauté et l’avantage de l’humilité, que l’ont n’est pas irrité par les outrages d’autrui ni atteint par les injures de l’entourage.

                Un grand et excellent fruit peut même en résulter, ce qui advint au publicain. Pour avoir accepté les injures et avoir dit « aie pitié de moi pécheur », il s’en retourna bien mieux justifié que l’autre.

                C’est que Dieu n’avait pas seulement écouté les paroles, Il avait aussi vu le cœur avec lesquelles elles étaient dites et l’ayant trouvé humble et contrit, il lui donna sa miséricorde et son amour. »

     

    Saint Jean Chrysostome au 4ème siècle à Constantinople.[4]

     

    [1] 1 Co. 4/4

    [2] 1 Tim.1/15

    [3] St Jean Chrysostome s’imagine que le pharisien et le publicain prient à haute voix !

    [4] Sur l’incompréhensibilité de Dieu. Sources Chrétiennes 28, le Cerf  1951,  5/6-7 p. 295

  • Samedi 21 mars - Pour la prière du matin.

    Bien chers amis,

    Voilà presque une semaine… Je vous espère en forme, Dieu nous a donné la grâce de voir vraiment le printemps exploser… en même temps que nous savons que certains de nos frères pleurent des morts ou sont en souci pour des malades graves. Nous prierons beaucoup pour eux et pour tous ceux qui les soignent à leurs risques et dans la grande fatigue.

    Avec mon amitié.

     

    En note, vous trouverez les références des épisodes évoqués dans l’ode d’aujourd’hui. Y recourir est un bon moyen d‘entrer dans la Bible !

    Ode d’aujourd’hui (18)

    Je t’offre Seigneur les larmes de mes yeux

    Et le cri de mon cœur qui gémit

    Car mon âme s’est rendue étrangère à mon Dieu.

     

    Que les larmes soient pour moi la piscine de Siloé [1]

    Afin que je puisse y laver l’œil aveuglé de mon âme !

    Alors je te contemplerai, Seigneur, ô Lumière d’avant les siècles !

     

    Tu es venu, Seigneur, pour que voient les aveugles :

    Je crois, je me prosterne, je T’adore

    Tu es la Lumière du monde.

     

    Moïse de son bâton a frappé le Rocher

    Et ce rocher c’était le Christ, dont le côté transpercé

    Est la Source où, dans la joie, nous puisons l’eau de la vie !

     

                Les « larmes » de la première strophe ! Larmes de douleur, de repentir qui lave du péché. Que de fois les psaumes en parlent : « Je m'épuise à force de gémir; Chaque nuit ma couche est baignée de mes larmes, Mon lit est arrosé de mes pleurs. »[2] « Entends ma prière, Seigneur, écoute  mon cri ! Ne reste pas sourd à mes larmes! Car je ne suis qu’un hôte chez toi, un passant, comme tous mes pères. ». Celui qui prie a le repentir en Lui. Il sait pourquoi ses larmes coulent : il est s’est rendu étranger à Dieu. Prions pour tous ceux de nos frères, malades ou bien portants, afin qu’ils se rendent compte de cet éloignement mortel de Dieu source de Vie. L’Apocalypse nous le redit : « L’Agneau qui se tient au milieu du Trône sera leur pasteur pour les conduire aux sources des eaux de la vie. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. »  « Dieu essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était en premier s’en est allé. »[3]

                Les 2ème et 3ème strophes sont tirées de St Jean : le priant s’identifie à l’aveugle-né : ses larmes lui tiennent lieu de piscine de Siloë où il retrouve la vue ! L’aveuglement de son péché lui est enlevé comme pour chacun de nous ce fut le cas au baptême. Et nos larmes de repentir renouvellent l’eau de notre baptême. Et cette guérison nous fait voir et adorer le Seigneur d’une manière toute nouvelle : nous le voyons comme Lumière, celle d’avant les siècles incarnée en Jésus.

                Avec la 4ème strophe, nous retrouvons Moïse et toujours de l’eau ! Le Rocher dans le désert [4], frappé par Moïse est identifié ici au Christ en Croix, au côté percé d’où sort l’eau et le sang, l’Eau Vive, l’Eau de la Vie. St Paul fait relecture de cet épisode du Rocher.[5] Les traditions rabbiniques [6]disaient que ce Rocher avait accompagné les hébreux durant tout leur séjour au désert. Et St Paul conclut : « Ce Rocher, c‘était le Christ ». St André rassemble toute cette lecture en quelques lignes. Contemplons le Christ mort et transpercé sur la Croix avec cette lecture de St Paul et St André.

     

     

     

    INTENTIONS DE PRIERE PROPOSÉES PAR DES PAROISSIENS

     

    J'aimerais que nous priions pour mes collègues techniciens de laboratoire, qui ne sont pas soignants, mais pour qui c'est très difficile également …

    Et aussi pour les personnes sans aucun contact humain dans la journée, et pour quelques temps malheureusement.

     

    [1] St Jean ch. 9 l’aveugle né que nous lirons dimanche prochain

    [2] Ps 6/7 ; 38/13

    [3] ApoC 7/17 et 21/4

    [4] Ex. 17/1-7 et Nb 8

    [5] 1 Co. 10/4

    [6] Voir la notes et f du verset 10/4 dans la Tob.

  • Veillée du 20 mars 2020

    Le pardon, source de joie.

     

    Nous devions avoir ce vendredi 20 mars une veillée de prière. Je vous en propose une qui peut être priée ce vendredi 20 ou à un autre moment. Ce peut être aussi pour vous une démarche pénitentielle puisque personne ne pourra se confesser pour Pâques. Ce temps de prière, un acte  de contrition et une demande de pardon à Dieu (avec examen de conscience) sera une « confession spirituelle » ; car de même qu’il y a, en cas de nécessité, la pratique de la « communion spirituelle », il y a aussi « la confession spirituelle » pour nous faire entrer dans la miséricorde de Dieu qui n’est pas liée absolument aux paroles sacramentelles. On pourra se confesser sacramentellement plus tard.

     

    Signe de la Croix.

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    Chant   « Ta Croix, ô Christ, est notre lumière ; nous acclamons ta Résurrection  qui donnes la Vie. »  



    podcast
    (ouvrir dans un nouvel onglet)

    1 – Ton peuple racheté par Ta Croix victorieuse célèbre en ce jour ta Victoire sur la mort.

    Tout pouvoir t’a été donné au ciel et sur la terre  Ta Croix est l’Arbre de vie du Paradis nouveau

     

    2 – Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière : Sur l’arbre de la Croix s’est levé le Sauveur !

    Son Royaume est un royaume éternel qui ne passera pas et tous les peuples et langues le serviront.

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         1ère lecture : lecture du Prophète Daniel 9/1- 23

     

                « Tournant le visage vers le Seigneur Dieu, je lui offris mes prières et mes supplications dans le jeûne, le sac et la cendre. Je fis au Seigneur mon Dieu cette prière et cette confession : « Ah ! toi Seigneur, le Dieu grand et redoutable, qui garde alliance et fidélité à ceux qui l’aiment et qui observent ses commandements, nous avons péché, nous avons commis l’iniquité, nous avons fait le mal, nous avons été rebelles, nous nous sommes détournés de tes commandements et de tes ordonnances. Nous n’avons pas écouté tes serviteurs les prophètes, qui ont parlé en ton nom à nos gouvernants, à nos pères et à tout le peuple du pays. À toi, Seigneur, la justice ; à nous la honte au visage parce que nous avons péché contre toi.

                Au Seigneur notre Dieu, la miséricorde et le pardon, car nous nous sommes révoltés contre lui, nous n’avons pas écouté la voix du Seigneur, notre Dieu. Tout le peuple a transgressé ta loi, il s’est détourné sans écouter ta voix.  Mais nous ne sommes pas revenus de nos fautes en prêtant attention à la vérité.

                Et maintenant, Seigneur notre Dieu, toi qui, d’une main forte, as fait sortir ton peuple du pays d’Égypte, toi qui t’es fait un nom, comme on le voit aujourd’hui,  maintenant, notre Dieu, écoute la prière de ton serviteur et ses supplications. Pour ta cause, Seigneur, fais briller ton visage sur nous. Mon Dieu, tends l’oreille et écoute, ouvre les yeux et regarde nos dévastations et la ville sur laquelle on invoque ton nom. Si nous déposons nos supplications devant toi, ce n’est pas au titre de nos œuvres de justice, mais de ta grande miséricorde. Seigneur, écoute ! Seigneur, pardonne ! Seigneur, sois attentif et agis ! Ne tarde pas ! »

                Je parlais encore, priant, confessant mon péché et le péché de mon peuple Israël, je parlais encore dans ma prière quand Gabriel s’approcha de moi d’un vol rapide à l’heure de l’offrande du soir. Il m’instruisit, me parlant en ces termes : « Daniel, je suis sorti maintenant pour ouvrir ton intelligence. Dès le début de ta supplication, une parole a surgi, et je suis venu te l’annoncer, car toi, tu es aimé de Dieu. »

                Parole du Seigneur

     

     

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    Chant :  « Il y a plus de joie au Ciel pour un pécheur qui se repent que ceux qui n’ont pas besoin de pardon. » 


    podcast

    1 – Seigneur Tu m’as séduit et je me suis laissé séduire. Conduis-moi au désert, viens parler à mon cœur. Rends moi Seigneur la joie de ton Salut et renouvelle au fond de moi un esprit tourné vers Toi.

    2 – Tu nous as fiancés à Toi pour toujours, Tu ne méprises par un cœur brisé et broyé. Tu n’es pas venu appeler les justes mais les malades, comme uen source vivifiante Tu as guéri leur cœur.

    3 – Que jaillissent en nos cœurs des chants de joie et de fête pour que nous chantions ta miséricorde, ô Notre Père, par Ton Fils qui nous as lavés de nos péchés dans l’Esprit qui fait danser les ossements desséchés par le mal.

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    2ème lecture :     lecture de la 2ème épitre aux Corinthiens                                          5/14 à 6/2

     

    L’amour du Christ nous saisit quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous, et qu’ainsi tous ont passé par la mort. Car le Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux. Désormais nous ne regardons plus personne d’une manière simplement humaine : si quelqu’un est dans le Christ, création nouvelle ! Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né.

                Tout cela vient de Dieu : il nous a réconciliés avec lui par le Christ, et il nous a donné le ministère de la réconciliation. Car c’est bien Dieu qui, dans le Christ, réconciliait le monde avec lui : il n’a pas tenu compte des fautes, et il a déposé en nous la parole de la réconciliation. Nous sommes donc les ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel : nous le demandons au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu. Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché, afin qu’en lui nous devenions justes de la justice même de Dieu. En tant que coopérateurs de Dieu, nous vous exhortons encore à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de lui. Car il dit dans l’Écriture : Au moment favorable je t’ai exaucé, au jour du salut je t’ai secouru. Le voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut.

     

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    O Dieu Saint, O Dieu fort, O Dieu immortel, prends pitié de nous ! (3 fois)

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    Evangile de Jésus Christ selon St Luc                                                             23/32-48

     

                 Les soldats emmenaient avec Jésus deux autres, des malfaiteurs, pour les exécuter. Lorsqu’ils furent arrivés au lieu dit : Le Crâne (ou Calvaire), là ils crucifièrent Jésus, avec les deux malfaiteurs, l’un à droite et l’autre à gauche. Et Jésus disait : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. » Puis, ils partagèrent ses vêtements et les tirèrent au sort.      

     

                Le peuple restait là à observer.  L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi ! » Mais l’autre lui fit de vifs reproches : « Tu ne crains donc pas Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi ! Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. »

                Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » Jésus lui déclara : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »

                C’était déjà environ la sixième heure (c’est-à-dire : midi) ; l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure, car le soleil s’était caché. Le rideau du Sanctuaire se déchira par le milieu. Alors, Jésus poussa un grand cri : « Père, entre tes mains je remets mon esprit. » Et après avoir dit cela, il expira.

                À la vue de ce qui s’était passé, le centurion rendit gloire à Dieu : « Celui-ci était réellement un homme juste. » Et toute la foule des gens qui s’étaient rassemblés pour ce spectacle, observant ce qui se passait, s’en retournaient en se frappant la poitrine. »

      

     

     

    Sermon du cardinal Lustiger                                     

                Nous célébrons Marie la Mère des vivants. Nous célébrons Marie, Mère de l’Église une, car Mère de l’unique corps du Fils ressuscité, Marie, Mère des hommes. Cette appellation que l’on donne à Marie sous-entend une vérité qui devrait nous être familière : celle de l’unité du genre humain. L’unité du genre humain fonde l’espérance d’une communion universelle qui semble être la condition de la paix et du bonheur. Nous devons découvrir de nouveau et comprendre le réalisme de cette vérité de la nature de l’homme, qui est démentie par l’agir des hommes. Oui, c’est en Marie que nous pouvons redécouvrir Ève, c’est dans la fraternité des enfants de Dieu que nous pouvons redécouvrir la solidarité des fils d’Adam. Comment ? Par quelle voie ? Par quel chemin ?

                Le Seigneur nous en donne le sens et l’indication claire : par le pardon. Voici Marie, Mère de miséricorde, voici Marie, nouvelle Ève : elle tient en ses bras le corps du Juste, nouvel Abel, innocent, mort pour nos péchés. Nous pouvons mettre dans la bouche de Marie cette autre prière de Jésus sur la croix : "Père, pardonne-leur ; ils ne savent pas ce qu’ils font". Oui, ils ne savent pas jusqu’où va la puissance de l’amour. Ils ne savent pas ce que signifient la mort et le meurtre, car ils sont aveuglés eux-mêmes par le sang qu’ils ont versé, le péché dans lequel ils sont tombés !

     

    Marie, nouvelle Ève, regarde vers le ciel, mais elle nous porte. Ce corps mort sur ses genoux, c’est le corps de l’humanité entière tant qu’il n’a pas été saisi par l’amour. Péguy avait déjà fait ce rapprochement lorsque, dans "Le porche du mystère de la deuxième vertu", il dit : "Les sept douleurs, c’était pour commencer. Il y a longtemps qu’elle est et que nous l’avons faite la Mère des septante et des septante fois septante douleurs".  Il faut, mes frères, qu’en ce temps et en ce jour, nous sachions faire du pardon la force la plus puissante de ce monde. Qu’à l’intercession de Marie, la Mère du Sauveur, Dieu nous en obtienne la grâce. Prions-la avec toute l’Église, en la chantant ainsi dans l’Hymne acathiste : "Réjouis-toi, toi par qui le mal a disparu. Réjouis-toi, tu relèves Adam de sa chute. Réjouis-toi, par toi Ève ne pleure plus. Réjouis-toi, car tu renouvelles toute créature. Réjouis-toi, ô Mère du Sauveur !".

                 

     

    PRIERE PENITENTIELLE.

     

    Refrain : A Notre Dame de Bonsecours, nous confions nos prières

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    podcast

                1 - Seigneur, nous te demandons pardon pour notre pauvre prière, notre absence de prière, nos prières rapidement bâclées. Par là nous montrons le peu d’intérêt que nous Te portons malgré nos dires. St Paul disait que l’amour du Christ le pressait… Nous confessons qu’il ne nous presse pas beaucoup… St Paul affirmait que les créatures nouvelles que nous sommes devenues, devaient avoir leur vie centrée sur le Christ et non plus sur elles mêmes… Nous confessons que nous sommes centrés sur nous, nos problèmes, nos ressentiments, nos aigreurs, nos jalousies… Nous Te demandons pardon.

                Nous Te demandons pardon aussi pour nos frères, nos concitoyens, qui ne Te prient pas, T’ignorent, Te rejettent, s ‘éloignent de Toi peut-être à cause de nous, de notre tiédeur, cherchent Dieu mais ne le trouvent pas dans nos paroles, nos actions, nos prières. Nous Te demandons pardon pour l’orgueil de nos sociétés occidentales et pour ceux qui se dressent orgueilleusement contre Toi, Nous Te demandons pardon par l’intercession de Notre Dame de Bonsecours

     

                         Refrain puis silence.

     

                2 – Nous Te demandons pardon pour notre pauvre espérance, si bornée à cette terre, à nos petites joies … notre espérance si peu en accord avec le Don que Tu nous faits de la Vie éternelle et de Ta Présence perpétuelle à nos côtés et même en nous !  Nous Te demandons pardon pour nos tristesses cultivées, nos regrets inutiles du passé idéalisé, notre peur de l’avenir comme si Tu ne le tenais pas dans Tes mains, notre peu d’effort pour ne pas tomber dans le pessimisme à la mode…

                Nous Te demandons pardon aussi pour tous nos concitoyens qui s’engloutissent dans la consommation de biens qui les frustrent davantage au lieu de les combler, pour tous ceux qui, dans l’économie, ne voient pas plus loin que l’argent, leurs intérêts immédiats et terrestres, pour les « intellectuels » qui ferment l’horizon aux plus jeunes, les détournent de l’idéal et pour ceux qui les orientent vers les paradis artificiels de toutes sortes qui les détruisent à petit feu. Nous Te demandons pardon par l’intercession de Notre Dame de Bonsecours

     

                           Refrain puis silence.

     

                3 – Nous Te demandons pardon pour notre pauvre charité, notre attachement désordonné à l’argent, aux biens, notre cupidité, nos vols peut-être. Nous Te demandons pardon pour notre indifférence polie les uns envers les autres, notre ignorance, pour le rejet des jeunes par les plus vieux et le rejet des vieux par les plus jeunes… et toutes les divisions sociales, surtout parce qu’elles perdurent dans la communauté chrétienne où, pourtant, il n’y a plus ni juif ni grec, ni esclave ni homme libre, ni homme, ni femme mais des frères égaux en Christ. Nous Te demandons pardon pour toutes nos médisances, nos calomnies, nos haines secrètes, nos méchants propos, nos jugements hâtifs…

                Nous Te demandons pardon parce que dans notre société, la vie est de moins en moins respectée… à son origine comme à sa fin. Parce que le mensonge est devenue la langue commune, la tromperie l’habitude, les propos irresponsables de plus en plus souvent. Nous Te demandons pardon parce que nos gouvernants n’écoutent plus vraiment leur peuple, parce que les médias racontent un monde qui n’existe pas si ce n’est dans leur petite bulle … et qu’on laisse faire. Nous Te demandons pardon pour toutes nos lâchetés, les nôtres comme celles de nos contemporains. Nous Te demandons pardon par l’intercession de Notre Dame de Bonsecours

                          

                           Refrain puis silence.

     

    Chacun peut faire son examen de conscience personnel en s’inspirant des demandes pardon ci-dessus.

    Puis

     

    « Je confesse à Dieu Tout Puissant,  je reconnais que j'ai péché en pensée, en parole, par action et par omission; oui, j'ai vraiment péché. C'est pourquoi je supplie la Vierge Marie, les anges et tous les saints de prier pour moi le Seigneur notre Dieu.


    Que Dieu tout-puissant me fasse miséricorde; qu'il me pardonne nos péchés et me conduise à la vie éternelle. - Amen.

     

    Acte de contrition : « Mon Dieu j’ai un très grand regret de t’avoir offensé car Tu es infiniment bon, infiniment aimable. Je prends la ferme résolution avec l’aide ta sainte Grâce, de ne plus t’offenser et de faire pénitence.  Amen. »

     

    Prière du « Notre Père » dans la joie d’un cœur redevenu un cœur de fils et de fille de Dieu.

     

    ________________________

    Chant à la Vierge Marie  « Sous ta miséricorde, nous cherchons refuge, sainte Mère de Dieu. Accueille nos prières quand nous crions vers Toi. Mais délivre-nous de tout danger, Marie toujours Vierge, Glorieuse et bénie. »

    ________________________

     

  • 18H messe de « la paroisse invisible » du 20 mars

                Bien chers amis,

                Nous voici réunis à nouveau ce soir auprès du Seigneur. Je vous porte tous dans ma prière à l’autel, dans ma prière affectueuse pour chacun d’entre vous… heureux de savoir que le Seigneur vous aime éperdument et veille sur chacun de vous.

                Avec mon amitié.

     

                Intentions de prière : nous prions pour tous les malades, les personnels soignants, tous ceux qui assurent la vie de notre société (commerçants, force de l’ordre…). Nous demandons au Seigneur la grâce que l’épidémie cesse. Nous prions les uns pour les autres dans une grande amitié spirituelle.

     

               

                La Parole de Dieu.

    « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit, de toute ta force… »  ( Marc 12/28-29)

     

                Je laisse la parole à St Augustin dans son livre « les Confessions » : il raconte son chemin vers le Dieu Vivant avec des mots vibrants de sa foi toute nouvelle

                « Je ne doute pas, mais je suis sûr dans ma conscience, Seigneur, que je t'aime. Tu as frappé mon cœur de Ta Parole et je t'ai aimé. D'ailleurs, le ciel et la terre et tout ce qui est en eux, les voici de partout qui me disent de T'aimer, et ils ne cessent de le dire à tous les hommes, pour qu'ils soient sans excuse..

     

                Mais qu'est-ce que j'aime quand je T'aime ? Ce n'est pas la beauté d'un corps, ni le charme qui passe, ni la clarté de la lumière, qu’aiment tant mes pauvres yeux, ni les douces mélodies des cantilènes variées, ni la suave odeur des fleurs, des parfums, des aromates, ni la manne ou le miel, ni les membres accueillants aux étreintes de la chair, non, ce n'est pas cela que j'aime quand j'aime mon Dieu.

     

                Et pourtant, j'aime une clarté, une voix, un parfum, une nourriture,  une étreinte quand j'aime mon Dieu: C’est la clarté, la voix, le parfum l’étreinte de l'homme intérieur qui est en moi, là où brille pour mon âme une lumière que l'espace ne saisit pas, où chante une mélodie que le temps n’emporte pas, où s'exhale un parfum que le vent ne dissipe pas, où se noue une étreinte que la satiété ne desserre pas. C'est cela que j'aime quand j'aime mon Dieu.

     

                Mais qu'est-ce que donc que Dieu ?

                J'ai interrogé la terre et elle a dit « Ce n'est pas moi.» Et tout ce qui est en elle a fait le même aveu. J'ai interrogé la mer, les abîmes, les êtres vivants qui s’y meuvent :  Ils ont répondu: « Nous ne sommes pas ton Dieu; cherche au-dessus de nous. »

    … Et j'ai dit à tous les êtres qui assaillent les portes de mes sens : « Entretenez-moi de mon Dieu, puisque vous vous ne l'êtes pas ! Dites-moi sur lui quelque chose ». Ils se sont écriés d'une voix puissante : «C'est lui-même qui nous a faites »  Pour les interroger, je n’avais qu’à les contempler et leur réponse était leur beauté. 

                De fait, la vérité me dit : « Ton Dieu n'est pas la terre ou le ciel, ni aucun corps. » Déjà toi, tu es meilleure, je te le dis, ô âme, puisque tu animes la masse de mon corps en lui donnant la vie !

                 Mais ton Dieu est plus encore pour toi, c'est la vie de ta vie. »

    « Toi, tu étais plus intime que l’intime de moi-même, et plus élevé que les cimes de moi-même. »[1]

                Quel est cet être au-dessus de la cime de mon âme ? Par mon âme elle-même, je monterai jusqu'à Lui…

     

                Bien tard je t’ai aimée,

    ô beauté si ancienne et si nouvelle, bien tard je t’ai aimée ! Et voici que tu étais au-dedans, et moi au-dehors et c’est là que je te cherchais, et sur la grâce de ces choses que tu as faites, pauvre disgracié, je me ruais !

                Tu étais avec moi et je n’étais pas avec toi ; elles me retenaient loin de toi, ces choses qui pourtant, si elles n’existaient pas en toi, n’existeraient pas !

     

                Tu as appelé, tu as crié et tu as brisé ma surdité ; tu as brillé, tu as resplendi et tu as dissipé ma cécité ; tu as embaumé, j’ai respiré et haletant j’aspire à toi ; j’ai goûté, et j’ai faim et j’ai soif ; tu m’as touché et je me suis enflammé pour ta paix.

     

                Quand j’aurai adhéré à toi de tout moi-même, nulle part il n’y aura pour moi douleur et labeur, et vivante sera ma vie toute pleine de toi. Mais maintenant, il y a lutte entre mes joies dignes de larmes et les tristesses dignes de joie ; et de quel côté se tient la victoire, je ne sais. Il y a lutte entre mes tristesses mauvaises et les bonnes joies ; et de quel côté se tient la victoire, je ne sais.

     

                Ah ! malheureux ! Seigneur, aie pitié de moi Ah ! Malheureux ! Voici mes blessures, je ne les cache pas : tu es médecin, je suis malade ; tu es miséricorde, je suis misère. N’est-elle pas une épreuve, la vie humaine sur la terre ?

    Et mon espérance est tout entière uniquement dans la grandeur immense de ta miséricorde. Donne ce que tu commandes et commande ce que tu veux.

                Ô amour qui toujours brûles et jamais ne t’éteins, ô charité, mon Dieu, embrase-moi ![2]

     

    [1] Livre III, 6, 11.

    [2]  Confessions de St Augustin, livre 3 et 10  § 6, 10/ 27, 38-29, 40 

    N'OUBLIEZ PAS LA VEILLÉE DE PRIÈRE DE CE SOIR

  • Vendredi 20 mars - Pour la prière du matin.

    Bien chers amis,

    je suis heureux de vous saluer en ce nouveau matin. J’espère que vous allez bien.

    Dans le bas de cette feuille, vous trouverez des intentions de prière pour le chapelet ou tout autre prière, intentions données par plusieurs d’entre vous.

             En plus aujourd’hui,

    Comme nous avions prévu une veillée de prière le vendredi 20 mars à la crypte, j'en proposerai une ce soir pour ceux qui voudront.

     

    Avec mon amitié.

     

    En note, vous trouverez les références des épisodes évoqués dans l’ode d’aujourd’hui. Y recourir est un bon moyen d‘entrer dans la Bible !

    Ode d’aujourd’hui (17)

    Refrain  Gloire à Toi ô Christ, notre espérance, Gloire à toi, Christ notre salut.

    Moïse a étendu les bras contre Amalek en signe de Ta Croix, ô Jésus [1]

    Que j’implore avec lui ta miséricorde

    Que je me tienne en prière devant toi pour le salut de ton peuple !

     

    Comme Moïse je te supplie : « Fais moi voir ta face »[2]

    Prends moi sur ta montagne sainte et cache moi dans le creux du rocher

    Car tu es un Dieu de tendresse, lent à la colère et riche en fidélité.

     

    Moïse dans le désert éleva le serpent d’airain [3]

    Et tous ceux qui le regardaient étaient guéris de la brûlure du péché

    Mais Toi, Jésus très Bon, élevé de terre tu attires à Toi tous les hommes.

     

    Les enfants d’Israël ont mangé l’agneau de Pâque [4]

    Ils ont marqué leurs portes de son sang, en signe de ta croix

    Toi, l’Agneau Pascal véritable, sauve-nous qui sommes pécheurs.

     

     

                Nous évoquons 4 grandes actions de Moïse à la forte signification chrétienne et spirituelle. La prière : lors d’un combat contre Amalek qui veut exterminer Israël, Moïse se tient sur la montagne : naïvement mais au combien véritablement, le texte nous dit que tant que Moïse prie, Israël a le dessus par la Puissance de Dieu… quand il est fatigué de prier, Israël perd… C’est comme en ce moment : bien des personnes luttent contre la maladie. Soutenons-les de notre prière pour que leur action soit efficace contre le fléau.

             2ème action : Moïse qui est un familier de Dieu – « Dieu lui parle comme un ami à son ami » - veut plus ! C’est le chemin  normal d’un priant : « c’est bien ce qu’éprouve une âme passionnée d’amour pour la Beauté divine, une âme que l’espérance entraine sans cesse de la Beauté qu’elle a déjà vue à celle qui est au-delà, une âme qui allume continuellement le désir de ce qui lui reste encore caché. Voir Dieu réellement, c’est donc ne jamais trouver de satiété à son désir. Il faut plutôt en regardant toujours, se laisser enflammer par ce qu’il est déjà possible de voir, du désir de voir davantage. »[5]

                3ème action : Face au péché de révolte du peuple, des serpents ( symbole du mal qui tue depuis le début de la Genèse) mordent et font mourir.  Dieu demande à Moïse  de dresser un serpent d’airain : si le malade le regarde pénitent il sera guéri. Jésus songe certainement à cet épisode quand il déclare « Elevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes » (St Jean 12 /32).

                4ème action : le repas pascal et l’immolation de l’agneau pascal…surtout le sang mis sur les portes qui fait que l’exterminateur « saute » ( sens du mot Pessah, Passage) les maisons israélites. Le Sang de notre Agneau Pascal Jésus nous sauve du mal, du péché et de la mort.

     

    INTENTIONS DE PRIERE PROPOSÉES PAR DES PAROISSIENS.

     

    « Pourriez vous dans votre prière de l'une de vos messes du soir, confier au Seigneur l'école Saint Jean Baptiste de la Salle, l'école Saint Léon IX, l'école Saint Pierre bien sûr et l'ensemble des écoles catholiques du diocèse, les enseignants qui se dévouent à proposer une continuité pédagogique, les élèves et leurs familles. »

    Nous pouvons prier pour les pompiers.

    Pour les malades qu’on ne peut pas aller voir, douleur ajoutée…

    Les informaticiens et les agents qui font le ménage et préparent les repas à l'hôpital.

     

    [1] Exode 17/8-15

    [2] Exode 33/18-23

    [3] Nombres 21/4-9

    [4] Exode 12/1-14 et 21-28

    [5] Saint Grégoire de Nysse 4ème siècle  Vie de Moïse 2ème partie SC n° 219… 239

  • 18H messe de « la paroisse invisible » du 19 mars

                Je suis heureux de vous accueillir ce soir dans ma prière en cette belle fête de St  Joseph. Vous pourrez lire sa vie réelle de jeune époux et père adoptif de Jésus. Nous pouvons en lisant cette vie penser à tous les jeunes couples que nous connaissons, ceux de nos familles, de nos amis, de nos voisins… les 5 couples de notre paroisse qui vont se marier en juin ou août. Pour vous qui êtes mariés, songez à vos jeunes années toujours présentes et vivantes en vous, cherchez un peu, ce n’est pas loin !  et prenez non pas un coup de vieux mais un coup de « jeune » !... dans le sens de l’esprit d’enfance de Jésus.

                Avec mon amitié.

     

                Intentions de prière : nous prions pour tous les malades, les personnels soignants, tous ceux qui assurent la vie de notre société (commerçants, force de l’ordre…). Nous demandons au Seigneur la grâce que l’épidémie cesse. Nous prions les uns pour les autres dans une grande amitié spirituelle.

     

                La Parole de Dieu.

     

    1ère lecture : 2ème  livre de Samuel 7/4-…16

                Promesse faite à David pour Dieu que le Messie sera dans sa descendance. Ce qui s’est réalisé quand Joseph a accepté de prendre Marie pour épouse et d’être le père du Fils né en elle de l’Esprit Saint.

     

    Psaume 88

                Rappel des promesses faites par Dieu à David concernant le Messie son lointain Fils

     

    2ème lecture Romains 4/13-… 22

                St Paul rappelle l’exemple de la foi  d’Abraham. Celle de Joseph est de la même trempe !

                Croire qu’on va avoir un fils alors qu’on est âgé et au-delà des possibilités humaines d’enfanter…et croire, quand votre fiancée vous révèle qu’elle est en enceinte de l’Esprit Saint : Même audace, même foi, même saut dans l’inconnu, même confiance en la Parole du Dieu Vivant… Même fécondité dans le Dessein de Dieu.

     

    Evangile de St Matthieu 1/16-24

                Non pas doute de Joseph !

                Mais foi de Joseph qui le fait être plein d’effroi à l’idée d’accompagner la mère du Messie ! D’être associé à cette mission, il ne s’en croit pas digne. Alors il échafaude des stratagèmes. Dieu le conforte dans sa vocation et le confirme dans son couple. Tout devient lors possible, même dans l’extraordinaire et l’impossible !!!

     

    Suite : Le beau couple de Joseph et Marie.

                Joseph : en hébreu[1] le nom signifie « Dieu en donnera un autre ». Et de fait il y a aura un « autre Joseph » pour s’occuper du Christ mort, Joseph d’Arimathie. 

                Il est de la famille de David (= le Bien Aimé), roi d’Israël en l’an 1000 avant le Christ. Depuis l’exil à Babylone,[2] la famille royale était devenue très modeste mais très consciente de sa dignité.

                Joseph vivait à Nazareth (en Galilée, nord du Pays) bien que la ville d’origine de la famille soit Bethléem (en Judée) où Joseph a toute sa famille.

                Quand il épouse Marie, il a environ 18 ans. Il exerce le métier de « teknon » c’est-à-dire d’artisan au sens large, architecte, constructeur de maison, travaillant autant la pierre que le bois ou le fer. L’Evangile dit que c’était un homme juste, fidèle à Dieu et à l’Ecriture sainte.

     

                Marie (= Dame), est de Nazareth et si les coutumes ont été appliquées, de la même tribu que Joseph, la tribu de Juda qui était celle de David. La tradition nous a donné les noms de ses parents : Anne (= la grâce) et Joachim (Dieu met debout). Elle a sans doute une sœur ou une demi-sœur  à Nazareth qui a des enfants – les cousins du Christ – Joset, Jude et Simon.

     

                Selon les coutumes du pays d’Israël, le mariage de Marie et Joseph fut célébré dans le village de Nazareth au cours d’une grande fête qui dura près d’une semaine. Les familles, les amis, les habitants du village, tout le monde était convié aux festivités. Au commencement, les garçons fêtaient de leur côté avec Joseph et les femmes avec Marie. Puis vint le moment officiel des noces : après la lecture du contrat de mariage et les prières dites par le père de la mariée et les fidèles, plusieurs jours de joie, de danses, de lectures de textes bibliques. A la fin, le marié et la mariée retournaient habiter chez leurs parents, pendant une année durant laquelle le jeune marié pouvait bâtir ou améliorer la future maison du couple. A l’anniversaire du mariage, le marié venait chercher sa femme et l’introduisait dans leur maison : commençait alors la vie commune.

               

                Un jour, il est clair que Marie est enceinte. L’heureux événement commence à être connu dans le village. Personne n’est étonné : donner la vie est vraiment l’acte le plus merveilleux qu’un homme et une femme puissent accomplir. Personne ne sait le secret du jeune couple, personne ne sait comment Marie s’est trouvée enceinte avant qu’ils aient mené vie commune ; personne ne sait le drame secret du jeune marié qui d’abord,  s’est  cru indigne de devenir l’époux de la mère du Messie avant d’être invité expressément par Dieu à accomplir son rôle d’époux et de père…

                Dans cet événement, les deux époux ont appris à se respecter l’un et l’autre, chacun dans leur vocation. Joseph accueille Marie comme Dieu la lui donne et Marie reconnaît que Joseph est lui aussi inspiré, il est celui que Dieu lui donne comme compagnon, elle se confie à lui dans toutes les péripéties de leur vie de couple. L’extraordinaire maternité est devenu le lieu de l’équilibre de leur couple. Tout le monde les voit heureux et selon la coutume, chacun dit à l’autre : « Dieu est bon ! Il a donné un enfant à Joseph »

                Assez rapidement, au commencement de leur vie commune, le jeune couple a effectué un long voyage en Judée(plusieurs jours de marche) pour se rendre auprès d’une parente de Marie – Elisabeth (= mon Dieu est plénitude) et de son mari Zacharie (Dieu se souvient) – qui attendaient eux aussi un heureux événement : le couple est déjà un peu âgé et il a besoin d’aide. Marie reste environ 3 mois auprès de sa parente jusqu’à la naissance de Jean (= Dieu fait grâce) celui qui deviendra le Baptiste.

     

                Puis vint la naissance de l’enfant de Marie. Elle eut lieu au plus mauvais moment, lors d’un voyage effectué en Judée, à Bethléem, pour un recensement. Le jeune couple fut reçu dans leur famille.

                Marie accoucha dans la grotte que presque toutes les maisons de Bethléem possédaient : une femme ne peut accoucher en public, la loi et la bienséance ne le permettent pas !… la grotte, pièce chaude et à l’écart, est le lieu idéal pour Marie et les femmes qui l’aident dans son accouchement. La première visite est celle de bergers qui gardaient les troupeaux dans le voisinage. Ce qui place la naissance de Jésus soit à la fin du printemps, durant l’été ou au début de l’automne. Huit jours après, Jésus est circoncis[3], il entre dans le peuple saint et reçoit le nom de Jésus (=Dieu sauve)

     

                Puis, après le rétablissement de la maman, 40 jours après la naissance, c’est le voyage à Jérusalem – 4 kms – et la montée[4] au Temple pour « racheter cet enfant » : coutume qui rappelle que « nous appartenons au Seigneur » et non à nos parents ! Marie porte l’enfant, Joseph les deux petites tourterelles, la famille accompagne sans doute et tous rencontrent Siméon et la prophétesse Anne. C’est le meilleur d’Israël rassemblé autour du Fils du Dieu Béni.

     

                La Tradition chrétienne a retenu comme confidence que le couple n’eut jamais de relation conjugale, non pas parce que ce serait mauvais – toute la tradition biblique dit le contraire – mais parce qu’il n’était pas possible d’avoir un enfant après le Christ ! Mais ce fait n’a pas privé Marie et Joseph d’une véritable vie de couple, de tendresse, d’affection et d’intimité spirituelle très profonde. Dans l’histoire de l’Eglise, plusieurs couples ont connu la même expérience « pour un amour plus grand encore  » selon la confidence de Raïssa et Jacques Maritain au début du 20èmesiècle.

     

                Puis c’est l’installation à Bethléem. Un peu de temps a passé depuis la crèche… nous sommes dans une maison,…l’enfant a grandi, il peut avoir près de deux ans comme l’indique le massacre des Sts Innocents : Hérode  qui « se fait préciser par les mages le moment où a brillé l’étoile » (Mt 2/7), « envoie exécuter tous les enfants dans Bethléem et dans toutes ses frontières, de deux ans et en dessous selon le moment qu’il s’était fait préciser par les mages. » (Mt 2/16) Joseph et Marie avaient donc continué à résider à Bethléem, pensant qu’il convenait sans doute au Messie d’habiter cette cité de David.         

                Ces Mages, nous les connaissons assez bien par les historiens de l’époque et par Hérodote. Prêtres, astrologues autant qu’astronomes, médecins… les mages sont des sages, des curieux du ciel et il n’est pas étonnant que Dieu ait pu leur faire signe… dans le ciel justement ! La conjonction d’astres dans un ciel plutôt immuable était toujours vue comme une annonce de la naissance d’un homme exceptionnel de même que l’apparition d’une nouvelle étoile.

                Ces Mages, païens intrigués et mis en route par cet événement astrologique, ne savent pas bien ce qu’ils cherchent. Ils ont besoin d’Israël et des Saintes Ecritures juives. C’est le point capital : c’est Israël qui sait qui est l’homme exceptionnel qui vient de naître – le Messie du Seigneur – et qui sait où il faut le chercher : Bethléem, selon l’oracle de Michée. Comme dit Jésus à la Samaritaine avec une certaine brutalité : « Nous adorons nous qui nous savons, car le salut vient des juifs ». (Jean 4/22)

                Ce qui est vécu aujourd’hui dans la maison de Bethléem n’est pas une jolie histoire pour les enfants. St Paul dans l’épitre nous l’enseigne : « le mystère, c’est que les païens sont associés au même héritage, au même corps et à la même promesse que les juifs ». Pendant des siècles, Dieu a tout fait pour séparer son peuple – les juifs – des nations païennes. Et les règles alimentaires étaient faites pour cela.

                Mais maintenant, dans le Christ, « par l’annonce de l’Evangile », « les deux peuples sont réunis en un seul homme nouveau » dit encore St Paul (Eph. 2/15).

                L’enfant Jésus reçoit la visite des juifs d’abord – les bergers - puis des païens - les mages. Les païens n’ont pas un chemin direct vers le Christ, qui se passerait d’Israël. Ils sont unis au peuple saint par le Christ et reçoivent de cette union réalisée dans le Christ, tous les dons promis par Dieu à Abraham : « en ta descendance se béniront toutes les nations de la terre. » ce qui sera accompli sur la Croix –« il a abattu le mur de séparation entre juifs et païens » (Eph 2/14) – s’inaugure aujourd’hui dans l’humble maison de Bethléem.

     

                Commencent alors les turbulences, l’exil, l’inquiétude. La menace d’Hérode sur l’enfant les fait fuir vers l’Egypte pour se cacher. A la mort du roi en - 4, ils songent à rentrer à Bethléem. Mais l’arrivée sur le trône de d’Hérode, d’Archelaüs – pire que son père ! - les fait remonter, au retour d’Egypte, à Nazareth pour y habiter. (Mt 2/21-22).

     

                NAZARETH, la patrie de Jésus qui va façonner son rapport au monde et son imagination : les paysages – de grandes plaines bordées de montagnes, la mer toute proche – la vie quotidienne que Jésus a tant observée et goûtée comme en témoignent toutes les paraboles, les gestes familiers, les attitudes, les petits côtés… la maison paternelle, les travaux des champs, le commerce à Séphoris la ville toute proche, le métier d’architecte artisan… Nous sommes tous façonnés par notre maison, notre ville, notre village… jusqu’à notre accent, et Jésus avait celui du Nord comme Pierre.

                La famille de Jésus était pratiquante. Les célébrations du sabbat à la synagogue,[5] la liturgie domestique[6], les prières quotidiennes qui sanctifient bien des gestes de tous les jours  et leur donnent toute leur profondeur… Et puis les pèlerinages[7] à Jérusalem, à la ville sainte, au temple « voir la Face de Dieu »… Au cours d’une de ces fêtes à Jérusalem,(Luc 2) Jésus est resté fasciné par le Temple et par la recherche spirituelle des docteurs. Il dialogue avec eux, posant questions, donnant des réponses à leurs questions… Admiration mutuelle des docteurs et du Christ. C’est la même passion qui court à travers toute le peuple : mieux lire la Loi  pour mieux la connaître, cette Parole Sainte, pour mieux la vivre.  C’est pourquoi, à chaque synagogue est attachée une école : en Israël, ils sont nombreux les garçons, elles sont nombreuses les filles à savoir lire et écrire (elles étudient à la maison) ! Marie et Joseph inquiets cherchent leur fils ! « Ton père et moi » dit Marie ! Si Jésus a accompli le rite de la Bar mistwa[8] durant ce séjour, il a entendu son père Joseph déclarer : « Béni soit l’Eternel qui aujourd’hui m’a déchargé de l’éducation de ce fils » D’où la question étonné du jeune Jésus : « Pourquoi me cherchiez-vous ? »

     

                Et il redescendit soumis à Nazareth, sous la conduite de Joseph. Et c’est là dans l’ombre de la vie quotidienne, formé par Marie et Joseph que Jésus va grandir et devenir l’homme accompli qu’il est. Quelle discrétion, quelle humilité pour Dieu ayant pris une nature humaine en Jésus !

     

                Au moment où il commence son ministère – au printemps de l’année 28 – Joseph est déjà mort sans que l’on sache ni quand ni comment. Depuis un certain temps tout de même, car dans on village, on appelle Jésus  « le fils de Marie ».

     

    [1] L’hébreu est la langue dans laquelle la Bible de l’Ancien Testament est écrite. Notre Bible catholique comprend deux parties :

         A – Les textes que nous avons en commun avec les Juifs nos frères aînés qu’on appelle l’Ancien Testament. Ecrit en hébreu et en grec.

         B – Les textes propres à Jésus et aux chrétiens le Nouveau Testament, écrit en grec.

    [2] Cet événement capital pour le peuple d’Israël eut lieu en 587 avant Jésus Christ. Le peuple a été déporté en Babylonie, Jérusalem a été détruite, le roi tué… Grande désolation.

    [3] La circoncision consiste en l'ablation du prépuce, c'est à dire la peau qui recouvre le gland du sexe masculin. Il est en Israël signe de l’Alliance entre Dieu et son peuple.

    [4] La présentation de Jésus au Temple est fêtée le 2 février chque année, 40 jours après Noël.

    [5] Salle d’étude de la Bible et de prière par quartier. Les hommes s’y réunissent chaque soir pour lire et étudier ensemble la Bible.

    [6] Il y a beaucoup de gestes et de prières pour les repas, le lever, l’habillement… tout est dans la prière.

    [7] A Jérusalem au Temple, au moins 3 fois l’an : à Pâques au printemps, Pentecôte au début de l’été et à la Fête de Tentes à l’automne.On peut y ajouter, chez les plus pieux comme Jésus et sa famille, Pentecôte et Hanoukka au mois de décembre.

    [8] L’enfant devient un adulte « un fils du commandement divin » selon le sens du mot « bar mitswa ».

     

     

    ANNONCE : Jean-Paul Baert nous signale la programmation de KTOTV

  • Jeudi 19 mars 2020 - SOLENNITE DE SAINT JOSEPH

    PRIERE DU MATIN

    Bonne fête à tous les Joseph !

    Bonne fête aussi à l’Eglise dont il est le Protecteur !

    « Dieu tout Puissant, à l’aube des temps nouveaux

    Tu as confié à St Joseph la garde des mystères du salut.

    Accorde maintenant à ton Eglise, toujours soutenue par sa prière,

    De veiller sur leur achèvement. » (oraison du jour)

    Ode d’aujourd’hui (16) 

    Refrain  Gloire à Toi ô Christ, notre espérance, Gloire à toi, Christ notre salut.

    A sa naissance, Moïse fut par Toi sauvé des eaux.

    Porté sur les flots du fleuve, tu fis échapper le juste à la mort.

    Souviens-toi de ta mort et de ta résurrection où Tu nous as plongés.

     

    Seigneur, conduis-moi au désert avec Moïse

    Donne moi son courage et l’amour de son peuple.

    Que je contemple avec Lui le Buisson ardent et révèle ton Nom à mes frères.

     

    Moïse divisa les flots avec son bâton et en fit un rempart au milieu de l’abime.

    Et Toi, Seigneur, façonne en mon cœur l’image de ta divine croix :

    Elle sera mon bâton qui me soutient et par lequel j’accomplirai tes merveilles.

     

    Sainte Marie Madeleine , en répandant tes larmes aux pieds de Jésus

    Ton corps blessé par lé péché fut déjà renouvelé par sa Résurrection

    C’est pourquoi il te choisit pour annoncer au monde le triomphe de sa miséricorde.

     

     

     

             Nous sommes aujourd’hui (et demain) avec MOÏSE. Nous nous souvenons de sa naissance miraculeuse. Dieu s’est occupé de lui, soigneusement, comme pour moi ! Et mon baptême reçu bébé, comme le bébé Moïse dans les flots du Nil, m’a aussitôt plongé dans la mort et la Résurrection de Jésus et m’a fait vivre éternellement. Ma destinée a été associée « à la vie à la mort » avec celle du Christ : il ne me reniera jamais… même si moi je peux, hélas, me retirer de Lui.

              « Seigneur, conduis-moi au désert avec Moïse »…eh bien ! Nous y sommes avec ce confinement et la solitude sévère pour certains d’entre nous. Acceptons que ce temps de désert nous transforme, n’essayons pas de biaiser… « Livrez-vous, livrons nous à l’emprise du Dieu vivant pour le servir en son Eglise. »

              Que le Seigneur nous donne comme à Moïse, l’amour du peuple de Dieu que nous sommes, la Sainte Eglise des pécheurs. Nous en disons tant de mal ! Nous en parlons comme si nous n’en étions pas ! Comme si son péché n’était pas un celui de chacun d‘entre nous qui acceptons de rester si médiocre. Moïse aimait son peuple même quand il était pécheur !

             Que notre prière nous conduise au bord du Buisson Ardent où Dieu se révèle à nous ! Que nous aimions l’amour que Dieu nous montre et nous donne sur la Croix, brasier ardent de l’amour trinitaire !

             Ayons confiance : des pécheurs, Dieu peut faire des Saints ! La dernière strophe nous le rappelle en Marie Madeleine.

  • 18H messe de « la paroisse invisible » du 18 mars

    Que la grâce de Jésus Christ notre Seigneur

    L’amour de Dieu le Père

    et la communion de l’Esprit saint

    soit toujours avec vous !

    Et que la Paix de Dieu qui surpasse tout ce qu’on peut comprendre

    Demeure dans vos cœurs.

     

                Voilà mon souhait pour chacun ce soir. Avec mon amitié.

     

                Intentions de prière : nous prions pour tous les malades, les personnels soignants, tous ceux qui assurent la vie de notre société (commerçants, force de l’ordre…). Nous demandons au Seigneur la grâce que l’épidémie cesse. Nous prions les uns pour les autres dans une grande amitié spirituelle.

                Le saint du jour : Cyrille était né vers 315 dans les environs de Jérusalem. On ne sait rien de sa formation qui fut excellente, en particulier dans la connaissance de la Bible. Il fut ordonné prêtre par la patriarche de Jérusalem, Maxime en 345 et il lui succéda en 361. Les temps sont troublés malgré la paix de l’Eglise donnée par Constantin en 313 mais l’Eglise st agitée par la querelle arienne qui nie la divinité de Jésus. Cyrille, à cause de son choix anti-arien,  sera exilé de son diocèse par les Ariens 3 fois de suite, 17 années en tout ! Après 378, il revient définitivement à Jérusalem. Il est célèbre par les magnifiques catéchèses baptismales (données avant et après le baptême) qu’il a prêchées tout près du tombeau du Christ dans la toute nouvelle basilique de l’Anastasis construite par Constantin sur le tombeau du Christ et qui existe toujours. Il parle des deux grottes mystiques de Jérusalem : celle du Tombeau du Christ et celle du Mont des Oliviers : Cyrille a prêché dans les deux églises élevées par Constantin sur ces grottes : L’Anastasis et la Basilique de la Grotte des Enseignements. Il meurt à Jérusalem en 387.

      

                La Parole de Dieu : St Matthieu 5/11-19

     

      Commentaire de Saint Irénée, évêque de Lyon au 2ème siècle, originaire de Smyrne en Asie.

     

                « Les préceptes naturels de la Loi, c’est-à-dire ceux par lesquels l’homme est rendu juste et qu’observaient, même avant le Don de la Loi, les hommes qui étaient justifiés par leur foi et plaisaient à Dieu[1], ces préceptes-là,  le Seigneur ne les a pas abolis, mais amplifiés et accomplis.

                La Loi donnée sur le Sinaï éduquait l’âme à partir de l’extérieur et du corporel, en l’amenant, comme par une chaîne, à la soumission aux commandements afin que l’homme apprît à s’accorder avec Dieu.

                Mais le Verbe incarné Jésus a libéré l’âme et enseigné de purifier le corps par l’intérieur, à partir de la volonté et du cœur. Il fallait dès lors … que l’homme suive Dieu sans chaîne ; il fallait aussi que fussent amplifiés les préceptes de la liberté et que fût accrue l’obéissance à Dieu pour que nul, en revenant en arrière, ne se montrât indigne de son Libérateur, le Christ.

     

    C’est pourquoi le Seigneur nous a donné pour mot d’ordre

    Au lieu de ne pas commettre l’adultère, de ne pas même convoiter.

    Au lieu de ne pas tuer, de ne même pas nous mettre en colère.

    D’aimer non seulement nos proches mais aussi nos ennemis…

    De faire un don gratuit au prochain plus que de céder à la nécessité

    « Et si quelqu’un te contraint à faire un mille avec lui, fais-en deux mille » (Mt 5/41)

    Afin de ne pas le suivre comme esclave mais de le précéder comme un homme libre. »

     

    De la Démonstration de la prédication apostolique  Sources chrétiennes 62 Cerf Paris 1959 § 96

     

    [1] Abraham par exemple. Ces « préceptes naturels » sont déposés par Dieu dans la conscience de chaque homme et y sont restés même si le péché les a obscurcis, enfouis, perdus pour une part et qu’il a fallu les rappeler par les Dix Commandements du Sinaï.

  • Mercredi 18 mars - Pour la prière du matin.

    Bien chers amis, voilà donc la prière du matin.

    Laissez la Parole de Dieu vous transformer et faire de vous des saints.

    Prenez aussi soin les uns des autres, de vos proches dans le respect de règles établies.

    Avec mon amitié.

     

    Ode d’aujourd’hui (15)

    Refrain  Gloire à Toi ô Christ, notre espérance, Gloire à toi, Christ notre salut.

               

    Je me confesse à Toi, ô Christ, ô mon Roi

    Car j’ai péché comme jadis les frères de Joseph

    Je T’ai vendu, Toi l’Agneau innocent, Toi la Sagesse de Dieu.

     

    Joseph fut précipité dans la fosse, ô Seigneur Souverain

    En signe de ta sépulture et de ta résurrection

    Cache-moi dans les profondeurs du repentir et relève-moi au matin de ta Pâque.

     

    Joseph l’enfant élu de Dieu fut livré par ses proches

    Lui je Juste très doux fut vendu comme esclave à l’image du Seigneur

    Mais toi, ô mon  âme, tu es l’esclave de ton péché, dans la prison de ton orgueil

     

    O bienheureuse Madeleine, poussée par l’ardeur de ton amour

    Tu t’es prosternée devant la croix du Seigneur de la Vie !

    Fais que je sois comblée avec toi par la Gloire du Ciel.

     

     

         Nous prions ce matin avec l’histoire de Joseph, le fils de Jacob que le patriarche a eu avec son épouse préférée Rachel. Il est l’aîné du dernier des fils de Jacob fondateurs d’Israël, Benjamin. Son histoire est longuement racontée en Genèse chapitres 37/2 à 50/26 !

         St André ne retient que quelques éléments de cette histoire, ce qui annonce le plus la passion et la résurrection de Jésus.

         « Je t’ai vendu comme les frères de Joseph » : ils l’ont vendu par jalousie parce qu’il était le fils bien aimé de Jacob et que Dieu lui confiait son Dessein par des songes. J’imite les frères de Joseph chaque fois que je cède à la jalousie qui naît dans mon cœur, que je l’entretiens, intimement ou dans mes conversations, au lieu de la combattre totalement. C’est la prison de mon orgueil dont parle texte.

         Joseph dans la citerne puis dans la prison… puis Joseph au faîte de la gloire au service de Pharaon et surtout du salut de sa famille,  annonce étonnante de la Pâque du Christ haï, humilié, mort et ressuscité pour le salut de tous. Notre manière d’être uni à la Pâque du Seigneur durant ce carême, c’est  d’être caché dans les profondeurs du repentir et relevé au matin de la Pâque de Jésus.

         Enfin l’intercession finale est aujourd’hui confiée à Madeleine en se souvenant qu’elle fut avec Marie et Jean, seule autre femme au calvaire « prosternée devant la croix du Seigneur » : l’espérance est toujours ferme comme dans le refrain. Nous demandons la grâce de jouir de la Gloire du Ciel avec Madeleine.

  • 18H messe de « la paroisse invisible » du 17 mars

    Bien chers frères et sœurs, bien chers amis.

    Nous voilà embarqués dans une aventure ! Il faut tenir le coup… dans la durée et profiter de ce temps pour grandir spirituellement, nous corriger de mauvaises habitudes et retrouver dans les rencontres plus difficiles ... la joie de se rencontrer vraiment !

    Je vous propose deux rendez-vous journaliers :

     

    - un le matin. C’est la prière du matin. Elle sera chez vous dès 7H30. A prier quand vous voulez.

    - un le soir, vers 17H30 pour le temps de prière paroissial en commun … et même diocésain. Je dis la messe seul à la chapelle de la maison de l’Oratoire, 6 rue des loups. Je prierai chaque jour à vos intentions et à celles que j’indiquerai sur la feuille chaque jour. VOUS POUVEZ M’ENVOYER DES INTENTIONS PAR COURRIEL.

    La fiche du jour sera souvent un commentaire de l’Evangile… nous allons ainsi lire St Jean !

    Voilà ! En route ! Que le Seigneur bénisse chacun ! Et Vive la paroisse St Pierre- Notre Dame de Bonsecours.

     

    Votre curé.

     

                Intentions de prière : nous prions pour tous les malades, les personnels soignants, tous ceux qui assurent la vie de notre société (commerçants, force de l’ordre …). Nous demandons au Seigneur la grâce que l’épidémie cesse. Nous prions les uns pour les autres dans une grande amitié spirituelle.

     

                Le saint du jour :   Saint Patrick

                Fils d’un fonctionnaire britto-romain, Patrick est né en 390 en Grande Bretagne, peut-être en Ecosse. En 405, il est victime d’une razzia de pirates et est emmené comme esclave en Irlande. Pendant six années de captivité auprès d’un druide, passées à surveiller les troupeaux, sa foi en Dieu s'affermit et une fois évadé, il poursuivit ses études théologiques en  Gaule avec la passion d’évangéliser l’Irlande où il avait été captif. Il se forma auprès de St Germain d’Auxerre entre 420 et 425.

                En  432,  Patrick ordonné évêque par St Germain arrive en Irlande. Il y a déjà des chrétiens mais peu nombreux et dispersés.[1]Sa mission est une grande réussite : en s’adressant d’abord aux druides et aux savants, il permet une conversion paisible des populations et une mise par écrit de la culture celtique.  L’art celtique des manuscrits même chrétiens est magnifique. Il fonde le diocèse urbain d’Armagh. Après de longues années d'évangélisation, il se retire au prieuré de Down en Ulster où il meurt le 17 mars 461. La vie chrétienne irlandaise s'organise autour des monastères, les nouveaux centres de propagation de la foi, qui vont créer des succursales dans toute la Bretagne insulaire, et de proche en proche dans toute l'Europe, comme en Lorraine Luxeuil, en Suisse Saint Gall, en Italie Bobbio, formant des hommes d'exception comme saint Colomban ou Alcuin, et jetant les fondements de la Renaissance carolingienne..

                 

                La Parole de Dieu

     

    Les apôtres qui voient Jésus prier longuement, seul à seul avec celui qu’il appelle Son Père, lui demandent : « Seigneur, apprends-nous à prier ! »

    Et Jésus leur donne le texte du « Notre Père »          

    Nous adorons le Père en Esprit et en Vérité selon l’Evangile de dimanche dernier. C’est donc  l’Esprit qui prie en nous ; St Paul écrit  « Vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des enfants de Dieu qui vous fait crier « abba Père »… « Abba », papa, comme le disent  les petits enfants à leur père !!

    Saint Ignace d’Antioche + en 107, écrit aux Romains :  « Coule en moi une eau vive qui murmure et dit au-dedans de moi: "Viens vers le Père". » Cette eau cette source que St Jean nous appris à comprendre comme l’Esprit saint donné par le Père jaillissant et coulant en nous, cette eau est donnée à chacun des baptisés pour le conduire dans sa prière.

    Jésus – qui est La Vérité - a donné le texte, les apôtres nous l’ont transmis, l’Eglise nous l’a donné et l’Esprit le murmure en nos cœurs : écoutons-le et prions avec Lui et en Lui.

     

    NOTREPERE  / QUI ES AUX CIEUX   Contraste entre Père (= il prend soin de nous) et aux Cieux ( = hors de la portée de l’homme, mystérieux, inaccessible). Notre et non pas mon : Père de tous, seul Jésus dit « Mon Père » comme Fils unique; nous sommes tous frères.

    Dieu Mystère, inaccessible à l’homme !. « En quel sens, demande St Ambroise, Dieu se promenait-il dans la paradis puisqu’il est toujours présent partout ? Cela signifie, je pense, que Dieu manifeste sa présence dans les différents textes des divines Ecritures où l’on rencontre partout sa présence. »  ( De Paradiso 14,18)

     

    QUE TON NOM SOIT SANCTIFIE

       Que ton Nom soit connu, aimé, loué de tous les hommes. Qu’ils le respectent comme un nom « saint ».



    QUE TON REGNE VIENNE

    Que Dieu soit présent dans les cœurs des hommes. Que la Paix y règne, l’harmonie, l’équilibre. Que Dieu soit aussi de plus en plus accueilli par les hommes !  Que vienne le paradis, la fin des temps ! Que la présence de Dieu dans les cœurs, entre les hommes et dans la nature, apporte paix, douceur, miséricorde et justice. « Dieu tout en tous » dit St Paul

     

    QUE TA VOLONTE SOIT FAITE  SUR LA TERRE COMME AU CIEL

    La volonté de Dieu est de sauver tous les hommes ( Jn 3/16-17) La volonté de Dieu, ce sont les conseils donnés pour notre vie dans l’Evangile et par l’Eglise  ( Jn14/21)

    La volonté de Dieu : on peut la refuser. C’est pourquoi on prie pour qu’elle se fasse en nous et par nous !

     

    DONNE-NOUS AUJOURD’HUI   NOTRE PAIN DE CE JOUR

                3 sens :

                * la nourriture terrestre, don de Dieu et fruit de la terre et du travail des hommes. Elle nourrit notre corps.

                * La Parole de Dieu qui nourrit notre intelligence, notre mémoire et notre cœur.

                * le Corps du Christ qui nourrit notre âme. C’est le Pain de Vie. Le Pain de la table donné par la Parole créatrice, la Parole et la Parole incarnée, donnée dans le sacrement, le Même et Unique Pain.

     

    PARDONNE-NOUS NOS OFFENSES COMME NOUS PARDONNONS AUSSI À CEUX QUI NOUS ONT OFFENSES

    La condition pour être pardonné par Dieu est de pardonner à ceux qui nous ont offensés. D’ailleurs le texte dit : « Remets-nous nos dettes comme nous aussi avons remis à nos débiteurs » selon la traduction littérale de Sr Jeanne d’Arc.

     

    Comment donner son pardon

    C’est un acte profond à faire lentement et sans impatience.

     

    1er temps : oser se dire la faute reçue, la blessure qui demeure, la douleur vécue, les répercussions de ce dont nous avons été victime… courageusement et en ayant pas honte de souffrir. Oser se dire la situation. Et si les désirs de vengeance viennent, surtout ne pas les refouler, c’est leur donner encore plus de force ! Mais les formuler ouvertement devant soi et les donner à Dieu pour qu’Il s’en charge… les psaumes sont remplis de demande de vengeance à Dieu, c’est fait pour cela et pas pour être supprimées par des âmes soit disant délicates !. Donnez vous le droit d’avoir souffert et peut-être de souffrir encore.

     

     2ème temps : Considérez combien Dieu vous a pardonné.

     

    3ème temps : se dire que le Seigneur veut que je pardonne… pas souhaite, veut ! Qu’il met ce pardon comme condition au mien. Cette parole est dure à entendre mais le Seigneur sait mieux que moi ce qui me convient…

     

    4ème temps : se dire que, dans la grâce, je pardonnerai pour obéir au Seigneur, que je veux lâcher ce pouvoir que j’ai sur l’autre qui m’a offensé… et que cette décision étant prise, alors, je peux demander la grâce de le faire que je serai aidé par Dieu sûrement. Le pardon est le fruit d’une décision prise dans la grâce et pas le fruit d’un sentiment !

     

    4ème temps : ne pas donner le pardon avec impatience. Prier aussi pour celui/celle à qui vous voulez pardonner : laissez Jésus préparer la voie de la réconciliation en touchant le cœur de celui/celle à qui vous pardonnez et pour qui vous priez.

     

    5ème temps : louange à Dieu pour la paix reçue et l’acte de pardon accompli… Action de grâce pour les bienfaits accordés par Dieu à celui/celle qui vient de pardonner.

     

     

     

    Exemple de Prière :

     

                « Père éternel, au Nom de Jésus (= Dieu sauve) venu me sauver, par la puissante main de l’Esprit Saint, commence en moi ton œuvre de pardon et de guérison de ma mémoire.

    Je veux pardonner à …… J’accepte de prier et de les aimer pour que la paix habite dans son/leur cœur. Que mes souvenirs demeurent mais apaisés en moi !

                Père je te prie aussi pour ceux que j’ai blessés et déçus, qu’ils m’accordent leur pardon et me bénissent pour que je connaisse la joie.

                Père pardonne-moi, restaure ma paix intérieure, renforce ma joie de vivre ! Que ton Esprit m’habite et reconstruise ce qui a été abimé ! Qu’Il me garde de ne plus commettre les mêmes erreurs et me fasse répandre l’amour qu’Il a déposé dans mon cœur.  Amen. »

     

    ET NE NOUS LAISSE PAS ENTRER EN TENTATION 

    MAIS DELIVRE-NOUS DU MAL

     

    Nous sommes tentés de faire le mal… comme le Christ au désert. Nous demandons à Dieu de résister à cette tentation, - non seulement de ne pas y succomber mais plus : de ne pas nous laisser entrer en tentation et d’être délivrés du mal, c’est-à-dire du Mauvais, de Satan l’adversaire, le Diviseur, l’Accusateur, le Prince du mensonge.

     

     

     

    [1] Nous savons par la chronique de St Prosper d’Aquitaine que le pape avait déjà dépêché un évêque, Palladius en Irlande. Mais cet évêque meurt presqu’aussitôt

     

  • Pour le mardi 17 mars 2020

    Chers frères et sœurs, à la messe paroissiale de semaine, depuis plusieurs années,  nous prions tous les jours avec une ode du Canon de Saint André de Crète (Damas 660- Mytilène en Grèce 740). L’auteur qui a composé de nombreuses hymnes, reprend tous les passages de l’histoire Biblique[1], les médite et les applique à chacun d’entre nous : la Parole de Dieu éclaire ainsi nos vies et St André nous aide ainsi à entrer dans le repentir qui est la grande vertu spirituelle du carême.

    Ode d’aujourd’hui 

    Refrain  Gloire à Toi ô Christ, notre espérance, Gloire à toi, Christ notre salut.

    Dépouillé de ses biens, privé de ses amis et rongé par la souffrance

    En son malheur, Job ne pécha point et garda sous tes yeux un chemin sans reproche

    Il confessa que dans sa chair, il Te verrait, toi son Rédempteur.

     

    Aux portes de la mort, il t’a béni, Dieu qui donnes et qui reprends

    Et tu lui as révélé tes desseins au cœur de la tempête

    Ta sagesse l’a fait revivre et sa chair a refleuri.

     

    Me voici couvert d’ulcères, mon cœur est dévoré par la fièvre du péché.

    Médecin véritable, Celui que tu aimes est malade.

    Et Toi Seigneur, si tu le veux, Tu peux me guérir.

     

    Vierge très humble, intercède pour moi qui me repens de mon orgueil,

    Toi qui as  donné à Jésus ton Enfant notre nature humiliée

    Pour qu’il la rachète et l’exalte à la droite du Père.

     

         Nous sommes aujourd’hui devant Job : nous admirons sa constance dans la fidélité à Dieu au cœur de son malheur, aucune parole de récrimination n’est sortie de ses lèvres, aucune révolte.

         Et tout à coup, Job, c’est nous !  Couvert d’ulcères du péché, fiévreux du péché, pleins de récriminations, toujours à tenter Dieu ou à lui faire des reproches. Jésus est invoqué comme « Médecin véritable »… et l’appel au secours que nous lui adressons, c’est celui de Marthe et de Marie quand leur frère Lazare était malade : oui, malgré tout, je suis pour Toi Seigneur, « celui que Tu aimes et qui est malade » ! Alors comme tant d’hommes l’ont dit au Seigneur,« Si tu le veux, tu peux me guérir. »

        Dans cette supplication, nous sommes aidés par la Vierge Marie[2] : elle intercède et la formule qui suit est magnifique : Marie a donné à Jésus son Enfant notre nature humiliée (il a été semble à nous en tout sauf le péché mais en tout selon la faiblesse) et pourquoi a-t-il pris cette nature humiliée : « Pour qu’il la rachète et l’exalte à la droite du Père. » Et là le Canon parle de notre relèvement et de notre divinisation.

        D’ailleurs le refrain est une glorification joyeuse du Christ notre espérance et noter salut… qui était déjà l’espérance de Job.(premier couplet)

     

    [1] Nous avons médité successivement Adam et Eve, Caïn et Abel, Hénok, Lamek, Noé, Abraham, Isaac, Jacob

    [2] Ou par Marie Madeleine ou Pierre. Les 3 grands intercesseurs du Canon.

     

    Le voici chanté avec un autre refrain par les fraternités monastiques de Jérusalem

  • A propos de l’Evangile de la Samaritaine…

                L’entrevue est l’œuvre de JÉSUS SEUL avec la Samaritaine.  L’icône[1] le montre bien : les Apôtres sont au loin, étonnés, pleins de préjugés : Jésus parle à une femme en public. !

     

                SYCHAR, lieu où se passe la scène.  C’est l’ancienne Sichem si chère aux Patriarches. … C’est là où Dieu s’était adressé à Abram – pour la 1er fois en « apparition » - pour promettre ce pays à sa postérité (Genèse 12,6), « Abram traversa le pays jusqu’au lieu nommé Sichem, au chêne de Moré. Les Cananéens étaient alors dans le pays. Le Seigneurapparut à Abram et dit : « À ta descendance je donnerai ce pays. » Et là, Abram bâtit un autel au Seigneur qui lui était apparu. »

     

                PUITS Au centre un puits majestueux, rouge lumineux, solennel. On ne voit que lui !

                Le puits dans la Bible est le lieu de la vie et de la rencontre amoureuse. Il y a ici une symbolique nuptialedans ce texte de la Samaritaine.

                En Genèse 24/29, nous lisons : « Rébecca avait un frère qui s’appelait Laban. Laban sortit et courut vers la source, à la rencontre de l’homme. »

                Eléazar est chargé par Abraham de trouver une femme pour Isaac : il va à un puits, demande à boire à une jeune femme –Rebecca – après avoir convenu avec Dieu que si elle répondait positivement, c’était elle l’épouse promise à Isaac. Quand St Jean rédige son Evangile, il a sans doute dans le cœur cet épisode… Jésus sans doute aussi ! La splendeur du vêtement de la Samaritaine sur l’icône renvoie sans doute à la splendeur du vêtement et des voiles de Rebecca quand elle arrive chez Isaac. (Gn 24/61…)

                En Exode 2,15-22, nous lisons aussi : « Moïse s’enfuit loin de Pharaon et habita au pays de Madiane. Il vint s’asseoir près du puits. Le prêtre de Madiane avait sept filles. Elles allèrent puiser de l’eau et remplir les auges pour abreuver le troupeau de leur père. Des bergers survinrent et voulurent les chasser. Alors Moïse se leva pour leur porter secours et il abreuva leur troupeau. Elles retournèrent chez Réouël, leur père, qui leur dit : « Pourquoi êtes-vous revenues si tôt, aujourd’hui ? » Elles répondirent : « Un Égyptien nous a délivrées de la main des bergers, il a même puisé l’eau pour nous et abreuvé le troupeau ! – Mais où est-il, demanda Réouël, pourquoi l’avez-vous laissé là-bas ? Appelez-le ! Invitez-le à manger ! » Et Moïse accepta de s’établir chez cet homme qui lui donna comme épouse sa fille Cippora ».

                Le puits est aussi associé à l’Exode et en particulier au Don de la Loi. Le lien entre le don et la Loi - « don de Dieu » - est facile à faire pour le lecteur juif. La première lettre du mot « Maïm » - en hébreu les « eaux » - MEM en hébreu, équivaut au chiffre 40. Moise est resté 40 jours sur le mont Sinaï afin de recevoir les Tables de la Loi symbolisées par  l’eau. Car cette eau de la Loi vient à nous, mais nous devons faire l’effort d’aller la puiser comme au puits « Haïm ». De plus, le pluriel « Maïm » ( = eaux) évoque aussi « les eaux de la création ».

    SOURCE

                Jésus parle « d’eau » mais pas de n’importe laquelle ! Jésus parle d’ « eau vive » car l’eau de puits de Jacob est une eau vivante et non stagnante comme dans les puits, les bassins ou les citernes. Car en réalité, il s’agit de la « source de Jacob » : la SOURCE est très profonde c’est pourquoi on y accède par un puits. … L’eau vive est celle qui coule de source et qu’on puise dans son lit. Telle était l’eau de la fontaine de Jacob.

                Jésus, en prenant appui sur la réalité matérielle de cette source, va élever le cœur de la Samaritaine vers l’Eau Vive de l’Esprit Saint, « Don de Dieu »… » « Si tu savais le Don de Dieu ».

                Jésus va préciser : Cette eau vive fait qu’on n’a plus besoin de puiser puisqu’elle devient en celui qui la reçoit, une source jaillissante, et même pour la vie éternelle. Celui qui boira de cette eau n’aura plus jamais soif…

                Surtout qu’avec la révélation finale, « c’est moi le Messie », la source jaillissante, c’est l’Inconnu qui se tient devant la femme. À la source extérieure du puits profond du Patriarche s’est substituée une source intérieure qui étanche vraiment la soif. L’icône enseigne plus ! Elle nous fait pressentir que cette Eau vive est liée au mystère pascal du Christ – puits pourpre et cruciforme - et au baptême - puits qui ressemble à un baptistère  -.

                Le thème de la SOIF en effet, traverse tout l'Évangile de Jean et nous conduit à la Croix : de la rencontre avec la Samaritaine, à la grande prophétie lors de la fête des Tentes : « Si quelqu’un a soit qu’il vienne à moi et qu’il boive, celui qui croit en moi. De son sein couleront des fleuves d’eau vive… dont Jean nous précise qu’il s’agit de l’Esprit Saint » (Jn 7.37-38), jusqu'à la Croix, lorsque Jésus, avant de mourir, dit pour réaliser les Écritures : « J'ai soif »  (Jn 19.28).

                Oui, « Dieu est venu dans le monde pour réveiller en nous la soif des grandes choses » écrit Benoît XVI. La Samaritaine vivait dans l'insatisfaction existentielle de celle qui n'a pas encore trouvé ce qu'elle cherche : l’icône nous le montre : La femme est riche : vêtements somptueux, élégante mais totalement insatisfaite, même de 5 maris et avec 6è qui n’est pas le sien !  

                Après lui avoir demandé à boire, c'est Jésus lui-même qui lui offre de l'eau, et pas n'importe laquelle, mais une « Eau Vive«, capable d'étancher sa soif… en faisant surgir en elle le vrai désir de quelque chose de plus profond que le simple besoin de satisfaire une soif matérielle. Dieu a soif que nous ayons soif de Lui.»

     

    ADORER                                                  

    Le rocher tout droit, lisse parfait :

    Adorer : toujours très concret,  le texte dit « prosterner » : entre v. 20 et 24, 10 fois le mot prosterner !  Jésus invite à ne plus chercher à se prosterner dans un lieu ou un autre… mais à se prosterner devant le Père, guidé par l’Esprit Saint et selon la Parole de Vérité qui est le Christ.

    Ainsi,

    nous pouvons prier n’importe où le « Notre Père »

                Dont le texte nous été donné par Jésus La vérité

                Texte que nous pouvons dire en vérité car l’Esprit le murmure au fond de notre cœur et atteste que nous sommes enfants de Dieu. Nous pouvons donc prier en vérité, « Notre Père »

     

    Sur l’icône, on voit trois montagne : une abrupte à gauche, comme le Sinaï ou le Mont Moriah ; une autre cachée sur laquelle est le temple du Garizim, bien clos. Une 3ème derrière le Christ, sur laquelle il est assis, direct et lisse vers le Ciel. Le lien direct avec Dieu.

     

    [1] Celle qui a été bénie le premier dimanche de Carême et qui préside à tout notre temps vers Pâques !

  • 6ème du temps année A

    L’extrait assez long du discours sur la montagne lu aujourd’hui comme Evangile nous apprend deux choses essentielles :

                - Jésus n’abolit pas la loi, il l’accomplit. C’est à dire il réalise parfaitement ce que Dieu attend d’un homme. Il est le seul à avoir relise parfaitement la Loi. Mails ile sta susi celui qui l’explicite et la mène à la perfection : d’où la relecture radicale du Christ… L’adultère du secret cœur montre jusqu’où le péché doit être extirpé de notre cœur.

                - Mais plus important encore, dans ce discours sur la montagne, Jésus revendique une place et une mission hors du commun. « Vous avez appris qu’il a été dit au Père, … eh bien ! moi je vous dis… » Jésus corrige donc la Torah, la Loi donnée par Dieu lui-même à Moïse sur le mont Sinaï. Il se déclare Dieu. Mais ce faisant, il nous révèle le mystère caché de Dieu. Bien des contemporains de Jésus ont vivement réagi à cette prétention…renforcée par lq pratique du pardon des péchés… et l’affirmation « Le Fils de l’homme est MAITRE même du Sabbat ! »… sans parler de l’appropriation permanente par notre maître de l’expression qui lui vaudra sa condamnation : « Le Fils de l’Homme »[1]. Jésus  nous révèle qui est Dieu.

                - Mais ce qui est dit dans le discours d’aujourd’hui … comme dans les actions évoquées est le message à ceux du dehors… ceux qui ne reçoivent les choses qu’en paraboles, comme une énigme qui suppose pour comprendre de s’engager à la suite de Jésus ! Ce que Jésus dit à ceux du dedans, « ceux de la maison » comme dit St Marc nous le découvrons dans l’Evangile de St Jean dans les chapitres 12 ? 13 ? 14, 15, 16 et 17. Ce sont les enseignements secrets du Christ donnés à ses apôtres Pierre, Jacques et Jean et aux autres apôtres dans la fameuse « grotte des enseignements » sur le haut du Mont des Oliviers, sur laquelle Constantin avait fait édifier une magnifique basilique appelée l’église des disciples. Ce qui fut dit par le Christ aux siens, nous l’entendons comme commentaire approfondissant la révélation d lEvangile lu aujourd’hui : « Le Père et moi nous sommes UN ; Je suis dans le Père et le Père est en moi. Qui m’a vu a vu le Père. L’e Père m’aime car je ne fais rien que ce qu’il me montre ;  Les Paroles que je dis, ne sont pas de moi mais du Père qui m’a  envoyé… L’Esprit que je prierai le Père de vous envoyer … » Comme le dit le verset 18 du Prologue de St Jean : « Dieu, personne ne l’a vu, jamais ; un Unique engendré, Dieu, lui qui est dans le sein du Père, lui, nous l’a fait connaître ou s’en est fait l’interprète » Tous les mots portent ! Et nous portons ce trésor comme disciples chargés d’annoncer au monde les merveilles de Dieu, l’Unique, Communion du Père et du Fils et du Saint Esprit.

             60% des Français se disent chrétiens… mais en même temps, 64% des Français voudraient bien parler de Dieu avec quelqu’un mais ne savent pas à qui s’adresser ! Sans doute parce que nous, nous ne parlons jamais de Dieu… Mais si nous n’en parlons pas, qui le fera ? Entendra-t-on seulement le témoignage de l’Islam ?

     

    [1] Voir Daniel 7

  • Témoignage de Jean Baptiste en St Jean

    Billet spirituel du 2ème dimanche A         

                En ce dimanche, nous écoutons St Jean l’Apôtre nous transmettre le témoignage de Saint Jean Baptiste son maître, au sujet de Jésus. Voilà comment et par qui Jean et les autres disciples du Baptiste ont été enseignés et conduits au Christ.

                D’abord remarquons que le premier message est muet mais choquant dans une culture biblique qui valorise le mariage et l’enfantement des enfants: il s’agit du célibat du Baptiste !. Jean Baptiste, en effet, est parti tôt au désert, il y a vécu célibataire, tout entier consacré à sa mission : « il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira pas de vin ni de boisson forte, et il sera rempli d’Esprit Saint dès le ventre de sa mère. » avait annoncé l’ange à Zacharie. Jean Baptiste a le régime alimentaire des « Nazir », de ceux qui sont tout entier consacrés à Dieu et à son œuvre. Remarquons que Jean l’Apôtre sera lui aussi célibataire, « restant auprès du Seigneur jusqu’à ce qu’Il vienne » selon la parole de Jésus qu’il nous rapporte au chapitre 21 de son Evangile. Jean l’apôtre célibataire va vivre à Ephèse au milieu de  disciples dans la prière et la méditation de l’enseignement de Jésus qu’il nous a magnifiquement transmis dans ses écrits. Mais on peut aussi ajouter que Paul dont nous avons entendu le commencement de la lettre aux Corinthiens, était aussi célibataire ou veuf non remarié, tout entier consacré à l’Evangile : « Malheur à moi si je n’annonce pas l’Evangile ! » St Paul nous dit même que son sacerdoce, c’est d’annoncer l’Evangile. Son sacerdoce, c’est de s’offrir tout entier à cette annonce du mystère. Il écrit dans les Romains 15/16 : « Cette grâce, c’est d’être ministre du Christ Jésus pour les nations, avec la fonction sacrée d’annoncer l’Évangile de Dieu, afin que l’offrande des nations soit acceptée par Dieu, sanctifiée dans l’Esprit Saint. » Jean-Baptiste annonçant le célibat de Jésus, Jean et Paul vivant comme Jean Baptiste de ce célibat se sont donnés à Dieu pour accomplir leur mission qu’exprimait si bien le psaume 39 que commente ainsi l’auteur des Hébreux (10/8-10) : « Le Christ commence donc par dire : Tu n’as pas voulu ni agréé les sacrifices et les offrandes, les holocaustes et les sacrifices pour le péché, ceux que la Loi prescrit d’offrir. Puis il déclare : Me voici, je suis venu pour faire ta volonté. Ainsi, il supprime le premier état de choses pour établir le second. Et c’est grâce à cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’offrande que Jésus Christ a faite de son corps, une fois pour toutes. »  Voici le sacerdoce du Nouveau testament, celui du Christ annoncé par Jean-Baptiste,  celui qu’ont partagé Paul et Jean et pour le don absolu duquel, ils ont gardé le célibat pour y être entièrement consacrés.

                Ensuite Jean Baptiste parle du Christ : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». L’Agneau pascal, le vrai, celui qui a enlevé l’esclavage d’Egypte et enlève maintenant l’esclavage du péché. Mais aussi le Serviteur mystérieux du prophète Isaïe dont nous avons lu ce matin le premier chant, en première lecture, et dont nous lirons le 4ème , le jour même du Vendredi Saint à la liturgie de la passion : ce serviteur s’offre tout entier et c’est ainsi qu’il sauve tous les hommes.

                Alors suit une phrase étonnante pour parler de Jésus : « l’homme qui vient derrière moi est passé devant moi car avant moi il était. » Il parle de Jésus « l’homme qui vient derrière moi, après moi… qui est venu demander le baptême,  passe maintenant au premier plan « devant moi » - il dira « il faut qu’il grandisse et que moi je diminue » - mais surtout la dernière partie de la phrase : « car avant moi il était ». Jean ne peut pas évoquer la « vieillesse » de Jésus par rapport à lui qui est de 6 mois plus vieux que Jésus !  Cet « avant moi » désigne donc sa divinité… sa préexistence, confirmée plus loin : « j’atteste qu’il est le Fils de Dieu ». Jean l’Apôtre a donc reçu de Jean Baptiste avant le commencement de la prédication de Jésus cette ouverture sur le mystère de Jésus… et il était intrigué par ces révélations quand avec André, il suivit Jésus timidement… « que cherchez-vous ? »

                Et puis Jean raconte alors le baptême de Jésus. L’Esprit est venu et a demeuré sur Lui. Jean explique qu’il ne connaissait pas Jésus – il ne l’a donc pas rencontré entre la visitation et le baptême - mais savait par révélation de Dieu que celui qui aurait ainsi l’Esprit Saint serait le Messie, qui baptise/plonge dans l’Esprit Saint et serait le Fils de Dieu. L’Esprit dont Jésus ne parlera que petit à petit et surtout à la fin est le don par excellence pour lequel il est venu habiter parmi les hommes.

                Il faut ajouter à la révélation d’aujourd’hui faite par Jean Baptiste, celle qu’il proclamera un peu plus tard : le Christ est l’Epoux qui vient s’unir à l’humanité pour la ramener à Dieu (Jean 3/28-30) : « Vous-mêmes pouvez témoigner que j’ai dit : Moi, je ne suis pas le Christ, mais j’ai été envoyé devant lui. Celui à qui l’épouse appartient, c’est l’époux ; quant à l’ami de l’époux, il se tient là, il entend la voix de l’époux, et il en est tout joyeux. Telle est ma joie : elle est parfaite. Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue ».

               Laissons-nous éblouir et émerveiller par ces propos de Jean Baptiste qui nous conduisent directement et fortement dans le mystère de Jésus… en une année où nous efforçons de mieux le connaître.