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Billet spirituel - Page 18

  • Jeudi 26 mars - Pour la prière du matin.

    Bien chers amis,

             Chaleureuse salutation à tous !

             Bonne et sainte journée. Unis dans la prière et l’amitié dan le Christ… et nous sommes nombreux !

     

    Avec mon amitié.

     

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  • 18H messe de « la paroisse invisible » 25 mars

    Annonciation

    N'oubliez pas ! illuminons l'Annonciation ce soir à 19h30

     

                Bien chers amis,

    Nous avons à lire le récit de l’Annonciation.

    Prenez le temps de lire lentement ce texte et son commentaire.

    Le texte est d’une telle richesse qu’on ne peut jamais la donner en homélie mais, là, par écrit et avec le temps, on peut le faire.

    J’en profite aujourdhui !!!!

    Profitez-en aussi… vous avez du temps : plongez-vous dans ce texte. C’est une occasion peut-être unique de le faire

    Et réjouissez-vous : le même Christ vient habiter ne vous comme en Marie par l’eucharistie et la communion spirituelle.

                                       Avec mon amitié.

     

    Intentions de prière : nous prions toujours pour tous les malades et ceux qui sont morts, les personnels soignants, tous ceux qui assurent la vie de notre société (commerçants, force de l’ordre…). Nous demandons au Seigneur la grâce que l’épidémie cesse. Nous prions les uns pour les autres dans une grande amitié spirituelle.

    Intentions de prière des paroissiens : Seigneur, nous te confions nos frères chrétiens de Terre Sainte. Les restrictions imposées par l'autorité israélienne pour contenir la contagion du coronavirus sont toujours de plus en plus sévères et tous les pèlerinages sont annulés.Nous te prions pour tous les malades, les personnels soignants, les infirmiers, les médecins et les personnes qui souffrent dans ce pays où Notre Seigneur a vaincu la souffrance, le Mal et la mort sur la croix.

    Prions avec ferveur pour la conversion de notre pauvre France si malmenée. Puisse cette lourde épreuve lui redonner le sens de Dieu et l'aider à retrouver sa Foi.

     

    VOICI LA DEMEURE DE DIEU PARMI LES HOMMES

    MARIE, TERRE ADMIRABLE, TERRE DE LA PROMESSE

    MERE DE L’EMMANUEL

     

    L’Ange du Seigneur fut envoyé à Marie

    Et la Vierge fut éblouie par la Lumière.

    Ecoute, Marie, Vierge du Christ :

    Tu concevras et tu enfanteras un fils ;

    Tu es le Paradis nouveau et la Terre Promise

    En toi le Soleil a établi sa demeure.

     

    Le Seigneur ta regardée dans Son Amour ;

    Reçois la Parole que par l’Ange Il t’envoie.

    Il vient vers nous, Dieu véritable

    Il revêt dans ton sein la chair du premier Adam

    Engendré par le Père et Né dans le temps,

    Dieu et homme, Lumière de vie, le Créateur du monde.

     

     

    EVANGILE DE JESUS CHRIST SELON ST LUC

    ICI

     

                Nous avons, dans le 1er chapitre de St Luc, deux annonciations : une à Zacharie dans le Temple de Jérusalem, une en Galilée, à Marie, dans sa maison.[1] Nous allons comparer ces deux récits bien différents et les différences éclairent chacun.

     

    1 - Les deux « annonciations »

                Voyons les différences : Pour l’annonce à Zacharie (1/5-10), nous avons une longue présentation des parents, Zacharie et d’Elisabeth, et des circonstances : longue attente sans enfant, stérilité malgré leur fidèle pratique de la Loi. Nous sommes à Jérusalem, au milieu de la foule, dans le Temple, au cœur même d’Israël et Jean Baptiste est ainsi rattaché à l’ordre de la liturgie et de la Loi anciennes. L’insistance sur l’origine sacerdotale des deux parents souligne fortement le lien entre Jean Baptiste et l’Ancien Testament.

     

                A l’annonce à Nazareth, tout est calme, d’un calme impressionnant, silencieux. Pour présenter Marie, le strict minimum (1/26-27.) On ne sait rien de sa famille (alors que nous savons qu’Elisabeth est de la famille prestigieuse d’Aaron). Pour Marie, l’insistance est plutôt sur le contraste entre virginité et maternité (v 27: le texte dit « à une vierge mariée », comme en 2/5).  De plus, nous sommes à Nazareth, un village perdu, des tribus du Nord, jamais cité dans la Bible. C’est le bas monde !

               

                L’annonce de la naissance de Jean est une réponse à la prière des deux parents (v.13. C’est tout l’Ancien Testament qui monte à travers eux, vers Dieu ! : des prêtres, des justes, leur prière. C’est la terre qui demande au ciel. Leur stérilité est symbolique de celle de l’Ancienne Alliance qui n’aboutit pas depuis de longs siècles, depuis le retour de l’Exil à Babylone

     

                Pour Marie au contraire, pas de demande de l’homme. C’est Dieu qui intervient,  c’est une IRRUPTION de Dieu dans l’histoire des hommes, un COMMENCEMENT ABSOLU : on part du ciel et non pas des parents. Marie n’a rien demandé, l’initiative est totalement de Dieu : la structure même du texte du v. 26 le montre : « au sixième mois  fut envoyé par Dieu l’Ange ». En agissant ainsi d’une manière aussi absolue, Dieu montre qu’il a l’initiative et qu’il fait du totalement neuf : Marie n’est pas rattachée à l’Ancien Testament par sa famille; sa virginité montre qu’elle est offerte à toute nouveauté divine; elle est le symbole de la Nouvelle Alliance. C’est Dieu qui vient au-devant de l’homme !  Le salut ne vient que de la grâce de Dieu.

     

    2 - la salutation de l’ange :

                Le contraste est frappant. Pour Zacharie, la salutation ressemble à toutes celles de l’Ancien Testament quand un ange visite les hommes pour leur donner un message de la part de Dieu. (Exemples de Samson (Livre des Juges 13/2-7 ou Gédéon Juges 6/11-13)).

     

                Pour Marie, tout est différent: Marie est passive. Elle reçoit un NOUVEAU NOM « Pleine de grâce ou comblée de grâce» : c’est le nom nouveau que l’Ange lui donne… et qui la surprend.

     

                C’est une forme de verbe rare : un participe parfait passif. « Il s’agit de la faveur ( grâce) singulière de Dieupour Marie, de son amour royal ; et le parfait passif marque que cette faveur a été accordée par Dieu depuis toujours et qu’elle demeure à jamais. Marie est l’élue du Seigneur, la Bien Aimée du Roi. »[2]          

                Ce mot revient une autre fois dans le Nouveau Testament, en Ephésiens 1/6, pour parler de la grâce qui NOUS est faite dans le Fils bien aimé.

     

               Il y a tout de même presque un parallèle dans Ancien Testament : en Daniel 9/23, l’ange Gabriel (qui apparaît déjà en Daniel 8/16 et 9/21) vient au devant de Daniel et lui dit : « Une parole est sortie et je suis venu pour te la faire connaître car tu es un homme objet de la faveur de Dieu. ». Ce n’est pas le même mot[3] mais le contexte est le même, celui de l’annonce de la délivrance d’Israël.[4] Pour Marie, cette grâce l’enveloppe totalement, avant sa naissance (comme il est dit aussi un peu à Jérémie[5]), pendant sa vie et éternellement.

     

    3 - le contenu du message

                Evidemment la différence entre les deux messages saute aux yeux :

                Pour Zacharie, le message concerne l’annonce de l’enfantement d’Elisabeth ;  l’enfant qui va naître sera un « consacré »[6] ; l’ange donne son régime alimentaire (v.15),  il aura une mission précise (16-17) ; ce sera un prophète dans l’esprit d’Elie selon la prophétie de Malachie 3/1. On dit ce Jean FERA. De plus cet enfant causera la joie de ses parents et de beaucoup en Israël (14-15). Quelle que soit la grandeur de Jean Baptiste (elle est signalée au v.15), il est un homme simplement, un prophète.  « Il sera grand » c’est le point commun entre Jean (v15) et Jésus (v.32)

     

                Pour Marie : l’annonce de la conception par l’Ange cite la prophétie d’Isaïe 7/14 [7] Puis suit une compilation des prophéties messianiques : Paumes 2/2; 2 Samuel 7/12 et suivants, Isaïe 9/7; Daniel  7/13. On dit davantage ce que SERA Jésus. Et l’humanité de Jésus n’a pas besoin de régime alimentaire ou de genre de vie spéciaux !

     

    A ce niveau du récit, l’enfant à naître sera le Messie attendu, descendant de David, chargé d’établir définitivement le règne de Dieu. C’est celui qu’une grande partie du  judaïsme attend.

     

    4 - la réaction et la réponse de l’Ange :

                Zacharie demande un signe pour croire !  Marie croit mais demande comment cela va se passer.  Zacharie est donc sanctionné pour son manque de foi, un peu fermement ! Bien voir au v 18 «  je suis un vieillard » et la réplique de l’ange au v 19 « et moi je suis Gabriel » ! Un signe lui sera accordé, il sera muet, il n’aura plus accès à la parole puisqu’il n’a pas cru à la Parole.

                L’ange, en revanche,  répond à la question de Marie :

                D’abord la question: « comment cela se fera-t-il puisque je ne connais point d’homme. » En langage sémitique, cela veut dire qu’elle n’a pas encore de relations conjugales puisqu’elle est mariée à Joseph, un descendant de David mais qu’ils ne vivent pas encore ensemble.  

                La réponse de l’Ange : L’Ange va donner au vieux titre royal et messianique sa signification nouvelle, sa PLENITUDE : c’est le verset 35 : L’enfant sera saint, c’est-à-dire divin. « Il sera Fils de Dieu » et son messianisme, né et pris dans l’Esprit Saint, sera spirituel. Aussi le titre de Fils de Dieu connu de l’Ancien Testament prend dans ce texte une plénitude inconnue de l’Ancien Testament. C’est une nouveauté totale.

     

                Il faut aussi souligner le parallèle avec Ex 40/34 pour mesurer l’ampleur de ce qui est dit à Marie « La nuée couvrit la tente du Rendez-vous et la Gloire du Seigneur emplit la Demeure. »  On a pratiquement les mêmes mots : Marie est la nouvelle Arche d’Alliance, couverte comme la tente de la Nuée – « La puissance du Très haut t’obombrera » dit St Luc - et la Gloire emplit Marie.

     

                En même temps, dans l’Exode il n’y a pas mention de l’Esprit Saint ! L’Esprit Saint éveille Marie à sa maternité dans la ligne même du propos de virginité qu’elle a opposé en 1/34 : Vierge pour être toute à Dieu, totalement.... La voilà vraiment toute à Dieu, puisque Mère de Dieu. L’Esprit créateur qui a fait naître la vie aux origines, fera naître la vie en Marie.

     

                A ce niveau de réponse, nous savons que le Messie davidique attendu sera en même temps Dieu venu parmi les siens comme toute l’eschatologie[8] juive l’attendait. Les prophètes annonçaient la venue du Messie et la venue de Dieu :  L’Annonciation nous révèle que c’est une même et seule venue.

               

                Ensuite, sans que Marie n’ait rien demandé, l’ange lui donne un signe : l’attente d’une naissance chez Elisabeth. Et Le tout se termine par une affirmation  nette : v 37 « Rien n’est impossible à Dieu », citation presque mot pour mot de Genèse 18/14 lors de l’annonce de la naissance d’Isaac à Abraham et à Sarah. La boucle est bouclée : on revient à la promesse faite à Abraham ! Jésus est le Fils de la promesse !

     

                On pense immédiatement à St Jean où Jésus déclare : « Abraham exulta à la pensée qu’il verrait mon jour. Il l’a vu et fut dans la joie. » (Jean 8/56). Ou au commentaire de St Paul : « C’est à Abraham que les promesses furent adressées et à sa descendance; l’Ecriture ne dit pas : et aux descendants comme s’il s’agissait de plusieurs; elle n’en désigne qu’un : et à TA descendance, c’est-à-dire le Christ. »(Ga.3/16)

     

                Le message de l’Ange reprend souvent des paroles de l’Ancien Testament montrant comment le Seigneur réalise les promesses qu’il a faites. On a déjà vu cela avec l’Exode et la nuée. En voici d’autres :

    v 28 Réjouis toi, comblée de grâce le Seigneur est avec toi

    So 3/14-17 Réjouis toi fille de Sion, le Seigneur, Roi d’Israël est en toi .....

    v30 Ne crains pas Marie, tu as trouvé grâce auprès de Dieu

    .... Ne crains pas Sion, Le Seigneur ton Dieu est en ton sein, Héros qui sauve

    v 31 Tu concevras....

    Is 7/14 La Vierge concevra...

    v 32 Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son Père...

    2 Sam 7 je serai pour lui un père...ton trône sera ferme à jamais

    v 33 il régnera pour toujours... et Is 9/5-6 : un fils nous est donné, étendu est l’empire pour le trône de David. 

    5 - la réponse de Marie :

                Deux expressions la désignent: au commencement de la part de Dieu, « comblée de grâce » et à la fin, sur ses lèvres, « la servante du Seigneur ». Dieu lui demande d’être la mère du Messie qui est le Fils de Dieu. « De son acceptation dépend le salut des hommes. Elle accepte et engage par là le destin de toute l’humanité qu’elle représente ainsi réellement devant Dieu. » [9]

                St Luc nous montre que Marie assume ce rôle décisif au centre de l’histoire d’une manière tout à fait exceptionnelle : elle maîtrise parfaitement la situation, sans affolement, sans protestation inutile, sans fausse humilité, sans doute, avec réalisme posant les questions qui conviennent et acquiesçant sans un moment d’hésitation ! Elle accepte d’être aimée de Dieu et d’être choisie pour une mission particulière, exceptionnelle....

                Elle ne fait pas de manière. Notons les différences : Sarah doute et rit ; Anne la mère de Samuel pleure et se lamente ; la mère de Samson s’affole et croit qu’elle va mourir parce qu’elle a vu un Ange. Marie, elle, est vraiment « comblée de grâce » : cela se voit ! Une parfaite unité de l’être, une parfaite maîtrise, une docilité à Dieu, une paix profonde, une grande sagesse... une parfaite liberté. Voilà la parfaite humanité dans la grâce, par grâce de Dieu anticipée comme l’enseigne le dogme de l’Immaculée Conception.

               

                Une dernière remarque : Souvent on se demande qu’est-ce que Marie a su du mystère de son Fils à l’Annonciation ? Mais poser cette question équivaut de nos jours à douter !

                Voici ce je réponds :

                - La présence d’un Ange et non une théophanie (manifestation directe de Dieu) montre que Marie est laissée dans l’ombre de la foi comme nous.

                - Le message de l’Ange est un bouquet de citations de l’Ancien Testament, que Marie connaît, médite et comprend, elle qui est familière de la Bible comme tout croyant biblique.

                - De plus, le message est progressif et Marie est conduite avec pédagogie à la révélation du mystère du Christ, Fils de Dieu. Marie a dû connaître d’autres étapes dans la compréhension progressive du mystère de son Fils. Dans toute la Bible, chaque serviteur de Dieu reçoit, dans sa vocation, l’information nécessaire à sa mission. Dieu ne méprise pas ses serviteurs au point d’en faire des esclaves qui ignorent ce qu’ils font ou ont à dire Cette révélation est forcément limitée et progressive en raison de l’esprit humain, pour Marie comme pour nous, tout arrive dans le temps et la maturation. St Luc nous montre Marie comprenant et méditant le mystère tout au long de sa vie, inventoriant et découvrant dans la foi et la fidélité, tout ce que l’illumination de l’Annonciation lui avait donné.

                - Elle a dû se fonder toute entière sur cette Parole de l’Annonciation, le fondement de sa vie, … et même au calvaire où tout ce qui lui fut annoncé, semble démenti, elle croit.

     

    VOICI LA DEMEURE DE DIEU PARMI LES HOMMES

    MARIE, TERRE ADMIRABLE, TERRE DE LA PROMESSE

    MERE DE L’EMMANUEL

     

    Réjouissez-vous avec moi, bien aimés du Seigneur,

    Mon cœur est devenu le temple de Dieu

    Il s’est penché sur on humble servante.

    Il a fait de mon sein la porte du Ciel !`

    En moi, Il a pris chair, le Fils Unique du Père

    Jésus, le plus beau des enfants des hommes.

     

    Les lieux où s’est passée l’Annonciation.

     

     

    1 – Dans la crypte de la basilique de l’Annonciation, à Nazareth, se trouve la grotte qui était sous la maison de Marie avec l’escalier au fond, derrière l’autel.

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    2 – Sur un des murs de cette grotte au milieu de dizaines d’autres, se trouve ce beau graffiti, des années 60-70 de notre ère qui reprend en grec les premiers mots de la salutation de l’Ange : « Chairé Maria », » Rejouis-toi marie. »

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    [1] Pour les orthodoxes, l’ange a parlé à Marie à l’unique fontaine du village qui coule toujours dans l’église St Gabriel à Nazareth. Pour les catholiques, l’ange est apparu à Marie dans sa maison ; une légende de Nazareth réconcilie les deux : l’ange est apparu à Marie à la fontaine et lui a dit : « Viens à la maison j’ai quelques chose à te dire. »

    [2] Commentaire de l’Evangile selon St Luc du P. Augustin Georges p. 435. Voir aussi Cahier Evangile du même auteur. N° 5. 1973

    [3] Dans le texte grec de Daniel c’est éleïnos)

    [4] Autre clin d’œil biblique : Il y a dans Daniel l’annonce faite à Daniel, l’affirmation d’un délai entre l’annonce et la réalisation de la délivrance: 70 semaines. Or de l’annonce à Zacharie à la présentation au temple, il y a 70 semaines.

    [5] Dieu dit à Jérémie en 1/5 : « Avant même de te façonner dans le sein de ta mère, je te connaissais ; avant que tu viennes au jour, je t’ai consacré ; je fais de toi un prophète pour les nations. »

    [6]  Nazir en hébreu. voir Juges 13/4-5.

    [7] L’ange cite le passage d’Isaïe selon la traduction grecque de la Bible en remplaçant le dernier mot -Emmanuel / Dieu avec nous, cité déjà au v. 28 par « le Seigneur est avec toi » - par JÉSUS.

    [8] L’eschatologie, c’est l’attente de la fin des temps dans la venue du Royaume de Dieu.

    [9] George p. 439

  • Mercredi 25 mars - Pour la prière du matin.

    Message des évêques de France (clic) : le 25 mars 2020, l'Église fête l'Annonciation du Seigneur. Les cloches de toutes les églises de France sonneront à l'unisson, à 19h30, et tous ceux qui le souhaitent pourront poser des bougies aux fenêtres en signe d'espérance.

     

    ANNONCIATION DE LA SAINTE VIERGE

    Bien chers amis,

     

                Aujourd’hui, le Canon de St André de Crète est remplacé par cette hymne que nous chantons à Bonsecours pour la fête de l’Annonciation. Elle est aussi riche bibliquement que notre cher Canon et je vais vous la commenter selon l’habitude du matin. Elle pourra bien sûr accompagner toute notre journée de prière en ce Jour de fête… c’est plus une rumination qu’un gavage !

                Les textes des chants que nous prenons sont souvent très riches, une véritable lecture savoureuse et unifiée de la Bible, une « lectio divina », comme le Concile Vatican II recommandait aux chrétiens de faire. C’est une pratique qui, par les moines de l’Eglise indivise, remonte aux apôtres – ils font cela dans leurs lettres et leurs sermons dans les Actes des Apôtres – et au-delà d’eux, à Jésus lui-même et aux enfants d’Israël. Cela doit devenir habituel chez vous aussi chers frères et sœurs.

     

    Avec mon amitié

     

    POUR NOUS LES HOMMES ET POUR NOTRE SALUT

    TU AS PRIS CHAIR DE LA VIERGE MARIE :

     CHRIST SEIGNEUR, TU ES BENI.

     

    L’Esprit saint vient en ce jour sur la Vierge Marie

    Et la nuée lumineuse enveloppe l’Arche de l’Alliance Nouvelle

    Le Seigneur  envoie sa Parole sur la terre

    Elle ne reviendra pas vers Lui sans avoir fait germer le salut.

     

    Toi La Lumière véritable, Tu viens dans notre monde

    Pour que nous devenions enfants de Dieu

    Que nous voyions la Gloire que Tu tiens de ton Père

    Comme Fils Unique, plein de grâce et de vérité.

     

    Buisson brûlant d’un feu qui ne consume pas

    La Vierge Te porte en elle, Toi le Verbe fait chair

    Echelle de Jacob, unissant la terre et le Ciel

    Par elle, Tu t’es fait homme, en venant habiter parmi nous.

     

    Ne crains pas Marie, car tu as trouvé grâce auprès du Seigneur

    Tu enfanteras un fils et tu l’appelleras Jésus.

    De toi ce rameau très pur de la souche de Jessé

    Prend chair l’Emmanuel qui vient sauver son peuple.

     

    Tu reçois en héritage le trône de David ton Père

    Que toutes les nations se réjouissent et soient en fête

    Car en ce jour, Tu fais briller sur nous Ta Face

    Et ton Règne s’étend pour les siècles des siècles.

     

    Gloire à Toi, Père très Saint, qui nous as aimés le premier

    Et qui as livré Ton Fils pour le salut du monde.

    Gloire à Toi Esprit Saint, le Seigneur de la Vie

    Par que le Fils naît de Marie, la Mère des Vivants.

     

     

     

                Refrain : « Pour nous les hommes et pour notre salut », notre refrain reprend une formule du Credo de Nicée Constantinople. Dans ce credo, chaque mot a été discuté et pesé. Si on déclare « pour nous les hommes » et « pour notre salut », cela veut dire que les deux formules ne se recouvrent pas. Et que la venue du Seigneur dans l’humanité par l’Incarnation dont c’est la fête aujourd’hui, n’est pas motivée que par le salut mais « pour le bien des hommes »…c’est-à-dire pour leur accomplissement, pour leur achèvement dans le Christ, pour leur divinisation et donc, comme ils sont pécheurs, pour notre salut.[1] Nous le bénissons pour cette venue.

                La strophe 1 nous présente Marie comme la nouvelle résidence terrestre de Dieu, « Nouvelle Demeure de Dieu, la Tente de la Rencontre » couverte de la Nuée de l’Esprit comme dans l’Exode (Ex 40/34-35), « Nouvelle Arche d’Alliance » contenant la Parole de Dieu faite chair comme l’Arche contenait les tables de la Loi (Ex 25/21). Cette Parole – le Verbe - incarnée en Marie est une Parole  efficace créatrice et salvatrice : elle fera son œuvre comme l’annonçait déjà Isaïe (55/10-11).

                Strophe 2 : La lumière divine vient parmi nous cachée sous l’humanité de Jésus car nous pouvons supporter, comme homme, cette Lumière. « La lumière divine est venue dans le monde quand le Verbe s’est fait chair » (Jn 1/9, 11 et 14). C’est pourquoi nous pourrons voir sa Gloire rayonnante/voilée à travers son humanité (sa majesté, ses miracles, sa parole efficace même face aux éléments de la nature, qui ressuscite les morts) rayonnante à la transfiguration, évoquée par St Jean dans le Prologue : 1/14.

                Strophe 3 : elle évoque deux scènes bibliques majeures. Le Buisson ardent, lieu de la Révélation de Dieu à Moïse mais surtout montrant une créature habitée du feu de Dieu sans être détruite par ce feu. Marie porte en elle le Verbe de Dieu – elle est un buisson ardent de la Présence - mais pas détruite pas Elle. (Exode 3/1-6). L’autre scène évoque le songe de Jacob (Genèse 28/10-19). Jacob endormi fait un songe : une échelle relie le ciel et la terre au-dessus de lui et les anges montent et descendent sur cette échelle sainte. Cette échelle annonce l’Incarnation du Fils qui descend vers les hommes tandis que les hommes, accompagnés par les anges, peuvent monter vers Dieu. « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu » disent les Pères de l’Eglise. L’incarnation est descente de Dieu dans l’humanité d’un homme et montée - divinisation – de l’homme qui participe à la nature divine. (2 P.1/4).

                Strophe 4 : elle reprend le récit évangélique de l’annonciation en ajoutant deux allusions bibliques claires : Jésus est le rejeton de la souche (arbre mort de la dynastie) de Jessé (père de David). On voit qu’à l’époque de Jésus, la prophétie d’Isaïe s’était réalisée : il n’y avait plus de roi depuis 500 ans… mais en Joseph, la famille de Jessé/David était toujours là. C’est Isaïe 11/1,  grande prophétie messianique qu’on peut lire tout entière.             De même l’allusion à l’Emmanuel, renvoie au même prophète au chapitre 7 quand Isaïe annonce au roi Achaz – descendant de David - une naissance. (Is. 7/10-17).

                Strophe 5 : Elle poursuit l’allusion à David et à son règne. On peut lire prophétie de cette strophe dans le Psaume 88 (89 selon la Bible) dans les versets : 4-5 ; 21-22 ; 25-38. Louange à la Sainte Trinité.

     

    Je voudrais vous remercier très vivement de vos échos dans les commentaires et de vos gentils mots depuis une semaine. Vous pouvez aussi faire des remarques, émettre des souhaits, poser des questions. Je voulais associer dans ces remerciements Martine Boiché notre « webmaster » : c’est un gros travail pour elle de relire et corriger quand il le faut mes textes, de les illustrer visuellement ou auditivement, de me suggérer tel ou tel point ... Soyons clair, rien ne serait possible sans elle. Alors un grand merci à Martine de votre part et de la mienne. Hip, Hip, Hip … Père Jacques Bombardier

     

    [1] Voir strophe 3.

  • 18H messe de « la paroisse invisible » du 24 mars

                Bien chers amis,

     

                « Unis par le même Esprit nous osons prier ensemble » : cette introduction à la prière du Notre Père nous convient bien en ce moment à nous qui prions ensemble dans noter isolement ! Quelle catéchèse pratique, quotidienne, qui nous révèle ce qui se passe sans cesse, à chaque instant, dans l’Eglise et dans la communion des saints, tous unis dans le Christ par l’Esprit Saint et tournés, en Christ, vers le Père avec les Anges. Voilà l’Eglise !

                                       Avec mon amitié.

     

                Intentions de prière : nous prions toujours pour tous les malades et ceux qui sont morts, les personnels soignants, tous ceux qui assurent la vie de notre société (commerçants, force de l’ordre…). Nous demandons au Seigneur la grâce que l’épidémie cesse. Nous prions les uns pour les autres dans une grande amitié spirituelle.

                Intentions de prière des paroissiens :

    Nous te prions pour les soignants, qu’ils continuent à se battre pour sauver des vies, sans perdre force et courage.

    Nous te prions pour toutes les familles confinées, surtout celles qui vivent dans l’exiguïté et la promiscuité, aide les dépasser leurs  tensions et leurs difficultés liées à l’enfermement.

    Permets à chacun, Seigneur, de te découvrir et d’avancer dans la foi à travers cette épreuve que no traversons tous. Seigneur nous t’en prions.

    Comme le suggère une paroissienne, aujourd’hui tout particulièrement, confions au Seigneur tous ceux qui font la manche aux portes de nos églises et à tous les SDF. En cette période de confinement, confions aussi toutes les familles qui connaissent la maltraitance et sont prisonnières d'addictions de toutes sortes.

     

    Chers amis,

    nous poursuivons notre chemin avec le Christ dans l’Evangile de St Jean.

     

     

    VOUS TOUS QUI ÊTES NÉS DE L’EAU ET DE L’ESPRIT

    C’EST PAR LA CROIX DU CHRIST QUE VOUS ÊTES SAUVÉS !

     

    Voici venir le Jour de l’Alliance nouvelle

    Jésus et ses disciples montent à Jérusalem

    Le Fils de l’homme sera livré aux mains des pécheurs

    Mais le troisième jour, Il ressuscitera.

     

     

    Evangile de Jésus Christ selon Saint Jean

     

    La Parole de Dieu : Saint Jean 5/1-16           

    Encore l’eau !

     

                Au chapitre 3, Nicodème est venu à Jésus de nuit… et il a appris « qu’il fallait renaître de l’eau et de l’Esprit ». Au chapitre 4, le Seigneur Jésus attendait au puits de Sychar pour répondre au besoin de la femme samaritaine et Jésus lui a parlé de « l’Eau Vive qui jaillirait en source pour la vie éternelle ».

                Ici le Seigneur Jésus se rend dans le quartier de Béthesda. (connu par un texte de Qumran, en araméen dans une version qui signifie « Maison des deux bassins ».) Ce quartier n’est pas dans les remparts à l’époque de Jésus et le quartier est mal famé !

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    Voici le quartier. A gauche, le mur de l’esplanade du Temple. Au centre le quartier en chantier. On voit les deux bassins et leurs portiques. Et derrière – non représenté sur la maquette – le petit temple d’Esculape. (Maquette de la ville de Jérusalem au temps de Jésus. Muée d’Israël. Photo : Yvette Jacques.

     

    Premier acte : 1 - 8

    – Où sommes-nous ?  Au réservoir de Béthesda     

    Le chapitre commence par la mention de la fête des Juifs. Quelle fête ? Schein émet l’hypothèse qu’il s’agit de Souccoth[1] en raison de la place de l’eau dans l’épisode (eau très importante à la fête de Souccoth)

    Le lieu nous est décrit par St Jean : près de la porte des brebis, construite par Néhémie (3/1 et 12/39) : « 1 Eliaschib, le Grand Prêtre, se leva avec ses frères, les prêtres, et ils bâtirent la porte des brebis. Ils la consacrèrent et en posèrent les battants; ils la consacrèrent, depuis la tour de Méa jusqu'à la tour de Hananeel ».

    Cette Porte est  en face de la montagne des Oliviers, à côté du Temple: c’est la porte par laquelle, jadis, on amenait les troupeaux, pour paître sur la montagne des Oliviers. (Aujourd'hui cette porte s'appelle la porte des lions, ou la porte de St. Étienne).

    Derrière cette porte, à quelques cent mètres, deux grands réservoirs (55m sur 44 m et 19 m de profondeur) creusés dans le roc, de forme trapézoïdale séparés par une digue de 6, 50 m de large sous le pontificat de Simon fils d’Onias 200 av JC contiennent pour l’eau des ablutions. Du temps du Christ ces bassins sont désaffectés, seulement remplis d’eau de pluie au profit d’un bassin plus grand au Sud, Birket Israël, construite par les Romains. On voit encore en partie ces grands bassins en ruines.

     

    Mais près des bassins : dans des grottes qui existaient au temps du Christ et furent  aménagées, peu après le Christ, sous Hadrien, des bains peu profonds, auxquels on accède par quelques marches. C’est un temple païen dédié à Esculape !... fréquenté par des malades et des bien portants… comme ces juifs rigoureux qui reprocheront au malade de porter son brancard ! La méditation biblique du serpent d’airain « facilite » le passage au culte du serpent ! Mais c’est tout de même inouï, nous sommes à 100 m du Temple. Et Jésus y va !

     

    « Esculape est l’équivalent romain du dieu grec de la médecine Asclepios. Ce fut en 291 av. J.-C., après une de ces pestes terribles qui servaient souvent d'occasion pour la pratique de religions nouvelles, que les livres sibyllins conseillèrent de chercher Esculape à Épidaure pour l'amener à Rome. On envoya une ambassade en Épire, et, selon la légende, quand les envoyés eurent été introduits dans le temple, le serpent sacré d'Esculape se mit de lui-même en marche, et les accompagna jusqu'à leur vaisseau. Les Romains, une fois instruits des cérémonies du culte, emmenèrent à Rome cet animal, qu'on regardait comme le génie d'Esculape. » (Imago mundi encyclopédie en ligne)

     Certains pensent que le serpent d’airain (ramené du désert où il avait été dressé par Moïse voir livre des Nombres (21/4 …) avait été brisé et jeté là car il commençait à devenir un objet de culte pour les juifs !

    « Un culte à ce totem était pratiqué dans le temple de Jérusalem jusqu'au règne du roi Ézéchias, (2 Rois 18/3-5) qui, en réformant les cultes afin de débarrasser Juda de ses idoles « fit disparaître les hauts lieux, brisa les statues, abattit les idoles, et mit en pièces le serpent d'airain que Moïse avait fait, car les enfants d'Israël avaient jusqu'alors brûlé des parfums devant lui : on l'appelait Nehoushtan » (Wikipédia)

    Cassé en deux par Ezéchias et laissé là, il avait donné lieu à la création d‘un centre à Esculape !...  à 100 m du temple !

    Dans ces grottes aménagées se trouvait une multitude de malades : des infirmes dans l'impossibilité de se mouvoir, des aveugles incapables de se diriger, des boiteux à la marche incertaine, des paralysés, « desséchés » dit le texte (St Jn v. 3) !      

     

    Le fameux verset 4 :   Il a disparu des évangiles actuels !   En voici le teste : «  Car l’ange du Seigneur descendait par moments dans la piscine et agitait l’eau : le premier alors à y entrer après que l’eau a été agitée, se trouvait sain quel que fut son mal. » Ce verset 4 prépare la réponse du paralytique au verset 7. Ce verset 4 est connu par toute la tradition latine de commentaires et citations concernant le chapitre 5 de Jean, la première référence étant chez Tertullien et Tatien en 170 !  Mais Boismard en a nié l’authenticité, une glose postérieure paraît-il ! Les études actuelles  montrent au contraire que c’est la version latine qui est authentique et que ce sont les versions grecques de l’Evangile de St Jean qui ont supprimé ce verset à cause du culte à Sérapis et à Esculape ! Ce verset atteste la gêne juive devant ce temple d’Esculape et on tente d’expliquer bibliquement le phénomène guérisseur pour ne pas permettre qu’il soit attribué à Esculape !

     

    Tous les malades rassemblés en ce lieu attendaient le mouvement de l'eau dans le réservoir, espérant alors obtenir la guérison (v. 4).

     

    Que se passe-t-il ?

     

    Nous avons comme acteur de ce chapitre Jésus, un homme paralysé et plus loin les gens. Les disciples sont apparemment absents.

     

    v. 5 : « il y avait là un homme »…. Quel laconisme ! C’est l’homme en général… Gisant et passif. … mais aussi quel rustre !

    Cet homme : 38 ans paralysé… Jean pense tout de suite  au séjour des Hébreux au désert qui a duré  réellement 38 ans : 1 année pour se préparer à entrer en Terre Promise après la sortie d’Egypte, le refus d’entrée par le peuple sauf le groupe de Caleb et dont 38 ans de pérégrination pour que la génération pécheresse disparaisse : et c’est la 40ème  année qu’a lieu l’entrée du peuple en Terre Promise sous la direction de Josué comme le dit précisément Dt 2/14) : « Le temps que durèrent nos marches de Kadès-Barnéa au passage du torrent de Zéred fut de trente-huit ans, jusqu'à ce que toute la génération des hommes de guerre eût disparu du milieu du camp, comme l'Eternel le leur avait juré. »

    L’homme paralysé devient l’icône du peuple d’Israël paralysé en ses coutumes et multiples lois, qui ne peut plus bouger, qui est sans espérance en Dieu et qui ne demande rien à Jésus. Car ce paralysé ne demande rien à Jésus. C’est le Maître qui lui dit « veux-tu guérir ? »

     

    v. 6 : Jésus s'adresse à l’homme « étendu », il sait par lui-même qu’il y a longtemps qu’il est là : « Veux-tu être guéri ? »littéralement « veux-tu être sain ? »

    L’homme par lui-même n’a rien demandé ! Il ne sait pas qui est Jésus.

     

    v. 7 : Sa réponse montre tout son désarroi, son découragement. Il n'a plus d'espérance en qui que ce soit : « Je n'ai personne… » dit-il pour bénéficier du bouillonnement. L’homme n’a aucune force pour se sauver. C’est un des sens profond de cet épisode.

     

    v. 8 : Jésus dit à l'infirme : « Dresse-toi (un des verbes de la Résurrection Egeiré), prends ton brancard et marche ». Comme le dit le Ps 102/3 : « Dieu guérit toutes tes infirmités »… Ou à défaut, Dieu te rend libre au milieu de tes infirmités, il leur fait porter du fruit.

     

    v. 9 a : L'homme croit ce que Jésus vient de dire. Il se lève, il marche, il est aussitôt guéri. Comme autrefois l'Israélite dans le désert, mordu par le serpent, était instantanément guéri s'il regardait avec foi vers le serpent d'airain. Ce paralysé regarde Jésus, et tout est changé dans sa vie ! Et il part sans même chercher à retrouver Jésus ne serait-ce que pour dire merci !

    v. 9 c : Mais un drame se prépare ! La guérison a eu lieu dans un temple païen…mais surtout le jour du sabbat ! Drame !

     

     Deuxième acte : 10 – 16  dans le temple

     

    v. 10 : Les juifs se scandalisent d’une guérison le jour du sabbat mais eux sont pourtant présents eux aussi en ce lieu bien païen !!  !...  au lieu de se réjouir de la guérison de cet infirme ! qu’ils ont constaté de leurs propres yeux!

     

    v. 11-13 : La paralysé guéri sait répondre : « Celui qui m’a guéri » Il ne connaît pas le Christ et le miracle n’a rien éveillé en lui ! Et il ne sait pas quoi répondre !... et Jésus avait disparu dans la foule.

     

    v. 14 : C’est Jésus qui le retrouve – il l’a cherché lui ! - le paralysé dans le temple où il s’est rendu. Il en était exclu jusque là ! Et L’appel de Jésus est d’être sain aussi dans son âme en ne péchant plus… car l’état de pécheur est pire que l’état de malade. Jésus dira la même chose à la femme adultère : « Va, dorénavant ne pèche plus » (8 : 11).

    Le Christ nous délivre du péché pour que nous ne péchions plus ! Nous avons dans ces versets un résumé de toute l'œuvre du Seigneur Jésus :  Il est venu vers nous pour nous restaurer complètement, corps et âme. 

     

    SON ŒUVRE EST UNE RE-CRÉATION COMPLÈTE.

    Apparemment l’homme entend mais ne comprend rien … et même devant Jésus il ne dit pas merci et n’a pas le moindre sentiment de gratitude !... Cela ne nous arrive-t-il pas aussi ?

     

    v. 15-16 : Cette fois-ci, l’homme sait qui est son guérisseur et le dit aux juifs. Et cette révélation déclenche la première phase de la persécution de Jésus par ses contemporains, les responsables religieux de son peuple.

     

    VOUS TOUS QUI ÊTES NÉS DE L’EAU ET DE L’ESPRIT

    C’EST PAR LA CROIX DU CHRIST QUE VOUS ÊTES SAUVÉS !

     

    Voici venir le Jour de l’Alliance nouvelle

    Et toute chair naîtra de l’eau et de l’Esprit ;

    Le Seigneur gravera sa Loi au fond de notre être

    Et sur nos cœurs, Il l’écrira.

     

    L’Esprit l’Eau et le Sang[2]sont témoins du Seigneur

    Béni soit Dieu le Père qui nous appelle ses enfants

    Béni soit Jésus Christ qui nous a sauvés par son Sang

    Béni soit l’Esprit qui nous renouvelle par l’eau du baptême.

     

    [1] p. 81

    [2]  C’est de St Jean dans sa 1ère épitre : « L’Esprit qui repose sur le Christ au baptême dans l’eau du Jourdain annonçant le sang et l’eau du cœur du Christ sur la Croix et l’Esprit donné dans le dernier souffle de Jésus qui meurt en remettant l’Esprit Saint. »

  • Mardi 24 mars - Pour la prière du matin.

    Bien chers amis,

     

    Je suis heureux de vous retrouver avec cette prière du matin. Internet a de mauvais côtés…nous le déplorons souvent mais il en a aussi de bons !!! Nous l’éprouvons en ces moments difficiles. Que cela ne nous empêche pas de nous réjouir du soleil qui éclaire magnifiquement nos journées de confinement.

    Avec mon amitié.

     

    Intentions de prière des paroissiens :

    Nous confions à vos prières le peuple d'Afrique qui commence à être touché par le Coronavirus et plus particulièrement pour le Cameroun où sont nos enfants et petits enfants.

    Seigneur, nous te prions pour les malades, pour qu’ils gardent l’espérance et guérissent.

    Nous te prions pour ceux que l’on ne parvient pas à sauver et qui quittent ce monde sans pouvoir être entourés par leurs proches.

    Nous te prions pour ceux qui ne peuvent leur dire au revoir, accompagne les dans cette épreuve.

     

     

    En note, vous trouverez les références des épisodes évoqués dans l’ode d’aujourd’hui. Y recourir est un bon moyen d‘entrer dans la Bible !

    Ode d’aujourd’hui (21)

    Refrain  Gloire à Toi ô Christ, notre espérance, Gloire à toi, Christ notre salut.

    Les Anges flamboyants le chantent dans les Cieux

    Les Chérubins et les Séraphins Te louent, Te bénissent, T’acclament :

    Prends en pitié Seigneur celui qui a péché et réveille son âme !

     

    Le Prophète Elie emporté par un char de feu

    Fut enlevé jusqu’au Ciel ;

    Elève toi mon âme au-dessus des tentations de la terre.

     

    Elie jeta son manteau sur Elisée qui labourait son champ

    Et le voyant monter au ciel, Elisée reçut double part de son esprit ;

    Que je contemple Seigneur ton Mystère et reçoive de toi le Don de Ton Esprit Saint !

     

    Elisée prit le manteau d’Elie et frappa les eaux du Jourdain

    Et les eaux se divisèrent comme aux jours de Josué.

    Que je sois revêtu de ta grâce, Seigneur, et que les eaux de la mort s’écartent devant moi.

     

    O Marie Madeleine, annonciatrice de la Résurrection

    Tu as vu de tes yeux le Christ Ressuscité d’entre les morts

    Tu as proclamé au monde entier que Jésus est Vivant.

     

     

     

                Saint André aujourd’hui nous fait fréquenter la puissante personnalité d’Elie. Mais tout commence au Ciel ! La 1ère strophe nous met en compagnie des Anges qui louent, bénissent, acclament Dieu… cela nous rappelle la conclusion des préfaces : « C’est par le Christ que les anges célèbrent ta grandeur, que les esprits bienheureux adorent ta gloire, que s’inclinent devant toi les puissances d’en haut et tressaillent d’une même allégresse les innombrables créatures des cieux. À leur hymne de louange, laisse-nous joindre nos voix pour chanter et proclamer : SAINT ! SAINT ! SAINT… » Nous oublions les anges nos compagnons, créatures comme nous. C’est avec eux et dans le Christ, unis par l’Esprit Saint que nous louons le Père, Origine de tout sans Origine, source de tout bien. A la messe… mais aussi dans l’intimité de noter chambre.

                Et les 3 strophes qui suivent nous parlent d’Elie dans son enlèvement et dans son choix d’un successeur Elisée. Toute cette histoire se trouve dans le 1er  livre des Rois pour l’appel d’Elisée de la strophe 2 : 1 Rois 19/19-21 et pour l’enlèvement  dans le 2ème livre des Rois 2/1-18.

                L’enlèvement d’Elie – on dit aussi l’Ascension d’Elie qui annonce celle du Christ – est lu par St André comme un appel à « s’élever » au-dessus des tentations », non pas à mépriser la terre mais à en user comme il convient s’en s’y engloutir mais aussi sans la rejeter. La création don de Dieu est bonne : à nous de bien en user, un usage sans convoitise. C’est sans doute ce que st Paul voulait dire : « Frères, je dois vous le dire : le temps est limité. Dès lors, que ceux qui ont une femme soient comme s’ils n’avaient pas de femme, ceux qui pleurent, comme s’ils ne pleuraient pas, ceux qui ont de la joie, comme s’ils n’en avaient pas, ceux qui font des achats, comme s’ils ne possédaient rien, ceux qui profitent de ce monde, comme s’ils n’en profitaient pas vraiment. Car il passe, ce monde tel que nous le voyons. » (1 Corinthiens 7/29-31)

                Le manteau d’Elie passe à Elisée. Voici ce qu’écrit Enzo Bianci fondateur du monastère de Bose en Italie : « Le manteau, dans la Bible, participe au pouvoir de l'homme avec qui il a été en contact. Pour Élisée, « recueillir le manteau d'Élie » signifie recevoir de Dieu la « double part » de l'héritage charismatique de son maître, devenir l'héritier du grand prophète, en qui la tradition voit le prototype du moine. D'Élie à Jean-Baptiste, de Pacôme à nos jours, le manteau d'Élie — toujours le même et toujours renouvelé — se transmet par des hommes que Dieu a lui-même choisis. La vie religieuse ne s'invente pas, on la reçoit et, par elle, on est engendré dans l'obéissance à l'Évangile et à la voix de Dieu présent dans l'histoire Mais tous les chrétiens n'en sont pas moins concernés: l'essentiel de la vie chrétienne, dans le célibat comme dans le mariage, c'est d'accueillir le don que Dieu nous fait, de « vivre radicalement l'Évangile » du Christ. »

                Jésus a prévenu : « Personne ne met une pièce de drap neuf à un vieil habit, car elle emporterait une partie de l'habit, et la déchirure serait pire. » (Matthieu 9/16)  Nous nous souvenons aussi de l’aveugle Bartimée qui rejette son manteau pour rentrer dans sa nouvelle identité de disciple nouveau du christ sur le chemin de Jérusalem. (Marc 10/46-52). C’est aussi le manteau blanc de notre baptême : « Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ ».  (épître aux Galates 3/22-29) L’ode y faisait allusion en disant : « Que je sois revêtu de ta grâce. »

     

                La dernière strophe nous conduit à la résurrection avec Marie Madeleine. Alors, alliant le manteau et la Résurrection, nous pouvons chanter :

     

     

    « VOUS TOUS QUI AVEZ ÉTÉ BAPTISÉS EN CHRIST,

    VOUS AVEZ REVETU LE CHRIST ».

     

    Nous avons été ensevelis avec le Christ par le baptême dans sa mort

    Et Dieu nous a fait revivre en nous ressuscitant avec Lui.

     

    Tous, nous avons été baptisés dans un même Esprit

    Et tous, nous avons été désaltérés par cet unique Esprit.

  • 18H messe de « la paroisse invisible » du 23 mars

                Bien chers amis,

                Nous voilà regroupés « mystiquement » autour du Seigneur, dans une communion de désir qui est seule possible dans ces circonstances difficiles mais qui est efficace dans la grâce car nous sommes dans la main du Seigneur ressuscité et il nous touche, nous rejoint quand il veut, comme il veut … si nous le désirons. Le péché nous sépare de lui, le repentir sincère, le désir ardent de la communion nous unit à Lui.

                Célébrons donc ensemble le mystère pascal.

    Avec mon amitié.

     

    Intentions de prière : nous prions toujours pour tous les malades et ceux qui sont morts, les personnels soignants, tous ceux qui assurent la vie de notre société (commerçants, force de l’ordre…). Nous demandons au Seigneur la grâce que l’épidémie cesse. Nous prions les uns pour les autres dans une grande amitié spirituelle

    Intentions de prière des paroissiens

    Prions pour les personnes âgées en EHPAD, qui sont plus isolées que jamais.
 Prions pour les 130 000 Français retenus loin de chez eux.

    Prions le Seigneur, de donner force et courage à TOUT le personnel des hôpitaux , à TOUTES les personnes de santé , de sécurité du terrain.


    Prions le Seigneur de nous ouvrir toujours plus à la fraternité par nos pensées bienveillantes à nos proches, notre entourage.


    Donne-nous Seigneur de voir, d'entendre Ta Parole.

    
Nous te rendons grâce pour la présence de notre curé à nos cotés chaque jour 
" que Ta Volonté soit faite "

     

     

                Le saint du jour : Saint Toribio de Mogrovejo  est né le 16 novembre 1538 dans la Province de Léon en Espagne. Laïc encore, ce juriste devint, en 1572, président du Tribunal de l'Inquisition à Grenade, nommé par le roi  Philippe II. Huit ans plus tard, toujours laïc, il est nommé archevêque de Lima. Il reçoit la prêtrise et l’épiscopat et s’embarque pour son diocèse où il arrive le 24 mai 1581. Son diocèse est immense (= la moitié de la France) et tout de suite, Toribio le parcourt dans des conditions très difficiles (à pied, dans les tempêtes, les hautes montagnes, les animaux sauvages et les bandits). Il visite les communautés, s’occupe des indiens et prend leur défense devant les autorités du Roi d’Espagne dans le Nouveau Monde. Il est considéré comme un bienfaiteur des Indiens. Le clergé est peu nombreux et mal formé. Il fonde le premier séminaire de l’Amérique Latine comme le veut le Concile de Trente à Lima, construit des églises et des écoles, réunit des synodes, ouvre des couvents. Mais il s’attache aussi à créer des structures civiles : routes, écoles, hôpitaux. On a comparé son action épiscopale à celle de St Charles Borromée à Milan. Toribio meurt épuisé le 23 mars 1606.

      

     

                Avec cette 4ème semaine de carême, nous commençons notre montée vers Pâques avec une lecture quasi continue de l’Evangile de St Jean. Nous partons de la Galilée au chapitre 4 de St Jean après le récit de la samaritaine. Et cela nous conduira au récit du tombeau vide le matin de Pâques. Magnifique route si riche ! Alors suivons le Maître, pas à pas puis à la fin, heure par heure.

     

    Le passage d’aujourd’hui, inaugural de la montée vers Pâques, requiert de nous une foi aussi grande, ferme, totale que celle du fonctionnaire royal. C’est la grâce que nous demandons les uns pour les autres, d’autant plus durant ce temps où nous sommes comme jamais dans les mains de Dieu.

     

     

                La Parole de Dieu, Saint Jean 4/43-54

     

     v. 3-45 : la route. Après deux jours passés au milieu des Samaritains et quittant leur joie de croire, Jésus et les siens repartent pour la Galilée.

                Depuis Sychar, deux heures de marche et on arrive à Sébaste, une ville romaine entièrement païenne avec son énorme temple qui domine tout et dans ce temple, une statue de César Auguste divinisé ! Ensuite, il reste encore une grosse colline à grimper et on est en Galilée. Depuis le sommet, le groupe peut contempler les belles collines de Samarie et les plaines de Galilée.

                On passe alors à Sanur, l’antique Béthulie, la patrie de Judith victorieuse du général païen Holopherne[1]. Deux heures plus tard on est à Ginaé et on commence à traverser la grande plaine d’Yizzréel (= Dieu sème).

                St Jean nous dit que Jésus y est bien accueilli. (v 45). Pour que nous ne réjouissions pas trop vite et comprenions que cet accueil est superficiel, Jean nous a prévenu au verset 44. Et pourtant nous allons voir que cette renommée de Jésus a gagné jusqu’à Capharnaüm, au bord du lac.

     

    v. 46 : on traverse toute la plaine d’Yizzréel pour arriver à Cana. Jésus est donc retourné sans doute dans la famille de sa mère. Ce séjour laisse entrevoir que Jésus a dû y venir souvent.

     

    v. 47 : L’évangile nous emmène donc à Capharnaüm. Un fonctionnaire royal – donc un juif au service d’Hérode – a un enfant malade. Sitôt que la nouvelle parvient que Jésus est en Galilée, à Cana, aussitôt il part.

                Imaginez la distance à pied ! Parti au lever du soleil de Capharnaüm, notre fonctionnaire a contourné le lac vers le sud et s’est engouffré dans les Gorges de l’Arbel. A la saison où nous sommes, il fait vite très chaud. Dès qu’il quitte la vallée, c’est une très rude montée par une gorge étroite où l’ont peut être attaqué par des brigands ou des mercenaires à la solde de Rome. Au milieu de la matinée, le fonctionnaire est au village d’Arbel. La route vers Cana contourne les cornes de Hattin : il fait très chaud, la poussière du chemin vous colle à la peau en sueur. Il faut 3 heures de marche pour arriver au sommet. Tout est sec, la poussière est plus abondante mais le chemin est facile. Une heure après, le fonctionnaire atteint Rimmon, « la ville des grenadiers ». Il est dans la jolie plaine d’Asochis… une heure après, notre voyageur est à Cana… Une pente très raide mène au village ! C’est la 7ème heure, celle du repas. Il cherche Jésus et le trouve sans doute facilement et, sans retard,  il expose sa demande concernant son fils malade.

     

    v. 48 : l’accueil de Jésus est un peu froid ! Il parle en général certes – cela concerne tous les auditeurs de Cana et par eux, tous les Galiléens… cela est éclairé par le v. 44 - : Jésus reproche de chercher des signes … sans avoir la foi ! On peut admirer la maîtrise du père qui vient de faire un si long chemin… et ne dit rien !

     

    v. 49-50 : Avec persévérance comme la cananéenne, il poursuit calmement sa demande… Il invite Jésus à descendre vite à Capharnaüm.

    La réponse de Jésus fuse aussitôt : « Ton fils vit. »

                Et le fonctionnaire croit sur parole et part aussitôt.

    Quelle foi ! Sans rien demander de plus. Sur la parole de Jésus, il part.

     

    La Parole de Jésus, Parole créatrice – « tout fut fait par Lui » disent la Genèse, le Ps 32,  St Jean et St Paul – est aussi puissante comme salvatrice et purificatrice.

     

    Il est parti tout de suite ! Pour une nouvelle demi-journée de marche !... mais il est trop tard dans la journée pour arriver le soir à Capharnaüm. Il a dû coucher au village d’Arbel.

     

    v. 51 : Il arrive à Capharnaüm dans la fin de la mâtinée. Mais ses serviteurs sont venus au devant de lui avec la bonne nouvelle.

     

    v. 52-53 : C’est une enquête : à quelle heure la guérison ? C’est bien au moment où Jésus a parlé… à la fameuse 7ème heure, l’arrivée du fonctionnaire à Cana.

     

    v. 54 : « Il croit »… non plus la parole mais d’une manière absolue. Il croit… et toute sa maison avec lui comme dans le Actes de Apôtres.

     

    Et St Jean conclut : un deuxième signe à Cana, au retour de Jésus « de Judée en Galilée ». C’est la 5ème fois qu’il le dit !

     

    [1] On peut lire dans sa Bible,  le livre de Judith qui raconte cette histoire.

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    Le Lac et la Gorge dans laquelle il faut s’enger pour monter à Cana.

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    Les gorges de l’Arbel

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    Depuis les hauts plateaux de Galilée, le lac au fond.

  • Lundi 23 mars - Pour la prière du matin.

    Bien chers amis,

    Bon lever !

    Motivons-nous pour une seconde semaine de confinement. Planifions le plus possible nos journées pour qu’elles ne soient pas destructrices du moral. Et n’ayons pas peur d’établir « une routine »dans nos organisations de journée. C’est reposant.

     

    Avec mon amitié.

     

    En note, vous trouverez les références des épisodes évoqués dans l’ode d’aujourd’hui. Y recourir est un bon moyen d‘entrer dans la Bible !

    Ode d’aujourd’hui (20)

    Refrain  Gloire à Toi ô Christ, notre espérance, Gloire à toi, Christ notre salut.

    Roi éternel de Gloire devant qui tremblent les puissances des cieux

    Toi que bénissent les Anges, les prêtres, le peuple

    Purifie mes lèvres souillées par la flamme du charbon ardent.

     

    Comme le publicain prostré à terre, je me frappe la poitrine

    Comme Pierre je pleure amèrement

    Comme la femme adultère, ne me condamne pas.

     

    Comme la Cananéenne, je te poursuis de ma clameur

    Prends pitié de moi car je suis comme un petit chien sous la table de son Maître

    Donne-moi en partage, Fils de David, les miettes de ta grâce !

     

    Comme la femme hémorroïsse, je m’approche de toi ô Jésus :

    Laisse-moi toucher la frange de ton manteau

    Que j’entende à mon tour ces divines paroles « Ta foi t’a sauvé »

     

     

                Foison de scènes évangéliques et bibliques ce matin… scènes que nous ne regardons pas seulement mais que nous vivons : nous sommes Isaïe, le publicain, Pierre, la femme adultère, la Cananéenne, la femme hémorroïsse.

                Nous sommes au Temple avec Isaïe[1]devant la majesté divine, toute la création le bénit et le loue… Saint, Saint, Saint Le Seigneur… Que le séraphin tenant une braise dans la main purifie mes lèvres comme il l’a fait pour Isaïe. Comme lui, j’ai conscience qu’elles sont souillées pour le mal et les paroles inutiles qu’elles ont prononcé.

                Puis défilent les pénitents : le publicain[2], Pierre et la femme adultère qui résume la prière des 4 – avec la mienne - : « Ne nous condamne pas ».

                Puis c’est au tour des audacieux : la cananéenne[3] qui étonne le Christ par son audace et sa foi persévérante, la femme hémorroïsse si timide et audacieuse à la fois, qui n’ose demander mais passe à l’acte.

                L’ode se termine dans la confiance de l’exaucement de ces « modèles » qui préfigurent l’exaucement de notre prière à nous : « Donne moi les miettes de ta grâce »… « Que j’entende tes paroles : Ta foi t’a sauvé » « purifie mes lèvres ! »

     

     

    [1] Isaïe 6/1-6

    [2] Luc 18/9-14 ; Matthieu. 26/75 ; Jean 8/2-11

    [3] Marc 7/24-30 et Marc 5/25-34

  • Dimanche 22 mars - Pour la prière du soir.

    Bien chers amis,

    En ce dimanche soir, nous nous retrouvons tous autour du Seigneur pour une temps de prière.

    Nous portons toutes les difficultés de nos frères les hommes, partout sur la terre, concernés par ce fléau.

    Nous pouvons être accablés. Confions-nous au Seigneur bien aimé. Qu’il nous relève et nous donne sa force et sa paix. « Ma grâce te suffit, ma force se déploie dans ta faiblesse. »a-t-il dit à St Paul.

    Avec mon amitié.

     

    En note, vous trouverez les références des épisodes évoqués dans l’ode d’aujourd’hui. Y recourir est un bon moyen d‘entrer dans la Bible !

     

    Ode d’aujourd’hui (19)

    Refrain  Gloire à Toi ô Christ, notre espérance, Gloire à toi, Christ notre salut.

    Mes jours se sont évanouis comme un songe au réveil

    Comme Ezéchias, je te supplie d’ajouter aux années de ma vie

    Qu’y a-t-il pour moi sur la terre, sinon Toi seul Dieu de mon cœur et ma part à jamais !

     

    Comme Marthe et Marie sur leur frère Lazare [1]

    Je pleure Seigneur sur ton image ensevelie par mon péché

    Comme Marie, je répands le parfum de mes larmes en signe de ta Pâque.

     

    Tu as pleuré ô Christ sur ton ami Lazare

    Tu as affermi la foi de Marthe et de Marie

    Et Tu as ressuscité leur frère, mort depuis 4 jours.

     

    En appelant Lazare hors du tombeau, Tu annonces ta Pâque :

    Tu as brisé les portes de la mort et la puissance de l’enfer.

    Par la force de ton bras car Tu es le Dieu Saint, Saint fort, Saint Immortel.

     

    Mère de la Lumière qui ne connaît pas de couchant

    Mère de la Lumière qui dissipe les ténèbres du péché et illumine le monde

    Toi qui as reçu la grâce de l’Esprit Saint

    Prie pour nous pécheurs qui cherchons la Lumière.

     

                Ezéchias[2]est une figure touchante du Messie. Malade jeune, il supplie et le Seigneur lui accorde la guérison. Modèle d’une supplication sincère et aimante et magnifique réponse du Dieu très Saint qui nous aime… comme le chante le dernier verset de ce premier couplet. Tel est le climat dans lequel nous sommes appelés à prier.

                Ensuite nous sommes transportés à Béthanie auprès de Marthe, Marie et Lazare. Béthanie, c’est le lieu d’amitié de Jésus, le lieu de repos dans l’amitié de cette famille. Nous sommes appelés à entrer dans cette amitié… et nous déplorons que notre péché – c’est-à-dire notre éloignement de Jésus – nous en empêche. D’où les signes de pénitence donnés : larmes et parfum… dans le certitude de la force du Seigneur Trois fois Saint pour briser le mal – même en moi - et même l’enfer.

                Et l’ode qui paraît un peu sombre ce soir, se termine dans la vive lumière et la douceur mariale de la « mère de la lumière » en laquelle nous nous abandonnons comme dans la bras de notre Mère du Ciel.

     

     

    Je vous propose de terminer par le Magnificat.

     

     

    Antienne :

    Sous ta miséricorde, nous cherchons refuge Sainte Mère de Dieu.

    Accueille nos prières quand nous crions vers Toi.

    Et délivre nous de tout danger, Toi Marie toujours Vierge

    Glorieuse et bénie.[3]

    Mon âme exalte le Seigneur,
*

    exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur

     

     Il s'est penché sur son humble servante *

    désormais, tous les âges me diront bienheureuse.


     

    Le Puissant fit pour moi des merveilles*

    Saint est son nom !



     

    Son amour s'étend d'âge en âge*

    
sur ceux qui le craignent;



     

    Déployant la force de son bras,*

    
il disperse les superbes.



     

    Il renverse les puissants de leurs trônes,*

    il élève les humbles.



     

    Il comble de biens les affamés,
*

    renvoie les riches les mains vides.


     

    Il relève Israël, son serviteur,
*

    il se souvient de son amour,


    de la promesse faite à nos pères,*

    en faveur d'Abraham et de sa race, à jamais.

     

    Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit *

    Pour les siècles des siècles. Amen.

     

     

    [1] St Jean, évangile chapitre 11

    [2] C’est le fils du roi Achaz à qui le prophète Isaïe annonce la naissance au ch. 7. C’est donc lui l’Emmanuel annoncé. C’est un très saint roi – bien rare -. Il tomba malade, au bord de la mort et fut guéri. On peut lire cette histoire en 2 Rois 20/1-11, en Isaïe 38/1-6, 21-22. Et son cantique d’action de grâce en Isaïe 38/9-20

    [3] L’antienne mariale « Sub tuum praesidium », « Sous l'abri de ta miséricorde » en français, est la plus ancienne Prière adressée à la Vierge Marie : elle a été retrouvée sur un papyrus égyptien écrit en grec,  daté du 3ème  siècle. Cette antienne est employée dans la liturgie copte, byzantine, ambrosienne et romaine.

  • Dimanche 22 mars - 4ème de Carême

    L'aveugle-né par Barcabas - Photo Gavouyère

    Bien chers amis,

    Bon dimanche, bon dimanche « rose » de « Laetare ».

           Pas de prière du matin mais tout de suite la messe. Ce soir, vous aurez un temps de prière.

           L’Eglise nous fait lire cette année A l’Evangile de l’Aveugle né dans saint Jean. Je vous propose de lire méthodiquement ce magnifique texte. Nous étions engagés pour beaucoup dans noter paroisse,  dans la lecture de St Jean avec le diocèse… Eh bien c’est le moment de continuer.

           Lisez d’abord le texte d’Evangile, lentement.

           Puis tout en gardant le texte près de vous, lisez le commentaire que je vous donne. Vous pouvez le faire en plusieurs temps. Lentement en cherchant à vous appliquer le texte. C’est vous l’Aveuglé né et vous êtes devant le Christ.

           Je suis prêt à répondre à vos questions par le blog.

                       Je vous retrouve ce soir pour un temps de prière.

     

    Dans l’amitié du Seigneur. Votre curé.

     

     

    Dans l’Evangile de St JEAN au chapitre 9 :          

    L’AVEUGLE NE

     

    Plan du chapitre.

           Un événement : la guérison, 1-7

           Les réactions:   - de la foule, 8-12

                                     - des pharisiens, 13-34

           Le résultat : l’aveugle voit et les maîtres sont aveugles !

           Et le discours du Bon Berger du chapitre 10 décrit l’enjeu de l’accueil ou du refus de                        Jésus.

     

           Le miracle

           Chez St Jean la symbolique de l’illumination est totale. Dans la perspective développée par la prière eucharistique IV : »Tu es le seul Dieu, le Dieu vivant et vrai : tu étais avant tous les siècles, Tu demeures éternellement lumière au-delà de toute lumière. Toi, le Dieu de bonté, la source de la vie, Tu as fait le monde pour que toute créature soit comblée de tes bénédictions et que beaucoup  se REJOUISSENT DE TA LUMIERE. » (dans  la préface)

                       * l’aveugle est de naissance (pas chez synoptiques)

                       * Jean parle de « signe » (9/16) sous-entendu messianique

                       * Jésus,qui se déclare la lumière du monde, (9/5) est celui qui illumine: comme le disait déjà le prologue, « Il est la lumière qui illumine en venant dans le monde. »

                       * le dialogue entre Jésus et les disciples (1-5) - comme au chapitre 6 - explicite la dimension d’illumination du miracle. Les apôtres expriment des croyances populaires; comme on concevait l’après-mort comme une existence larvaire, on attendait la rétribution dès cette vie! C’est déjà le problème soulevé dans le livre de Job (Jb42) Certes Ezéchiel et Jérémie ont fait évoluer la question : Jr 31/29s et Ez 18.

     

           La réponse de Jésus écarte l’explication des disciples (culpabilité des parents ou de l’homme lui-même quand il était encore dans le sein de sa mère. Cas prévu par les rabbins à cause de la lutte dans le sein de leur mère des jumeaux Jacob et Esaü.Gn 25/22) mais n’explique pas pour autant la souffrance innocente! Sa réponse (« pour qu’en lui soient manifestées les oeuvres de Dieu ») n’est pas une explication de cause (comme si Dieu l’avait rendu aveugle pour pouvoir le guérir) mais une explication de circonstances : cet homme est aveugle, je vais le guérir et la gloire de Dieu sera ainsi manifestée

     

    Conclusion  « L’homme du récit est aveugle de naissance et sa cécité ne provient pas  de son péché personnel.  Son état symbolise une ténèbre native, celle où tout homme se trouve avant d’être éclairé par la révélation du Fils... Dans l’Ancien Testament, la métaphore de la cécité connote un aveuglement volontaire, résultat du péché... Dans notre récit, tel sera l’aveuglement des pharisiens (9/39 et 12/40) mais il n’est mentionné qu’en second lieu lorsqu’est contestée la lumière manifestée par le signe. Pour ce qui concerne l’aveugle de naissance, le don signifié dans le texte est celui d’une transformation de l’être comparable à celle que produit la naissance d’en haut [1]» dans l’entretien avec Nicodème[2].

           Car l’homme aveugle est religieux; la Loi juive l’éclaire puisque c’est grâce à elle qu’il reconnaît que Jésus vient de Dieu ( 9/30) ( Pour  St Thomas d’Aquin, la circoncision était très efficace, donnant presque la grâce sanctifiante. Jésus, le Verbe incarné, vient accomplir cette illumination.

     

    v. 6-7 : la salive et l’envoi à Siloë : C’est un « mâshâl », une parabole jouée. Jésus suit la manière de faire des anciens prophètes par un geste choquant, inattendu, qui interroge la foule et les disciples.  Nous avons plusieurs sens:

           - une rupture avec le sabbat. Jésus travaille comme le Père quand il créait l’homme avec du limon.

           - un geste symbolique bien vu par St Irénée il s’agit de l’achèvement dans le Christ de la création première.

           - chez Jérémie (38/6) la boue est présentée comme l’enlisement dans lequel l’homme se trouve et dont il ne peut se sauver lui-même. Ce geste de Jésus ajoute à l’homme comme dit le Père Lagrange « cécité sur cécité ».

          

           L’envoi à Siloë : comme Naaman le Syrien (2 R 5)  La piscine de Siloë que l’on vient de retrouver tout récemment à Jérusalem, était celle où on puisait l’eau pour la fête des tentes pour laver l’autel du Temple. Le sens du mot « Envoyé » fait allusion à Jésus qui délivre                                     St Augustin souligne la portée baptismale de cet envoi à Siloë: » Il lava ses yeux dans la piscine et il fut baptisé dans le Christ « ( in Jo 44/2)

     

    v. 8 - 9 : Comme souvent chez St Jean, la guérison est constatée par les autres afin que ce soit un témoignage. Un débat naît alors parmi le peuple, comme pris sur le vif. Du coup, le miracle dûment constaté, se pose la question du « comment » qui va occuper tout le reste du récit.

     

    v. 10 - 12 : Témoignage de l’ex-aveugle «  les yeux ouverts » revient  7 fois dans le chapitre ! Le verbe « voir » est très riche: anablepo = lever les yeux et recouvrer la vue. L’aveugle voit en levant les yeux vers le Christ qu’il ne verra vraiment qu’à la fin du récit, dans une foi parfaite (v35). Pour l’instant, il ne connaît Jésus encore que de nom, selon la curieuse formule de v 11: « l’homme qu’on appelle Jésus » ; il ne l’appelle pas encore Jésus ( c’est-à-dire sauveur) lui ! (Tournure unique en Jn  5./15)

     

    v. 13 - 34  confrontation avec les pharisiens.

           - L’enquête est d’abord correcte : ils s’informent. Leur motif est bon aussi: Dt 13:1-6 leur donne raison (on doit condamner un faiseur de prodiges qui incite à mépriser la loi) Suit l’interrogatoire de l’homme et des parents...

           - Une évolution dans la présentation de Jean des pharisiens: il les montre très scrupuleux face à Jean Baptiste et Jésus, mais pas en bloc : ainsi Nicodème qui vient librement à Jésus. Ils deviennent adversaires déclarés de Jésus à partir de 7/32 et ici, au chapitre  9, on peut voir une évolution : au début ilss e comportent correctement, puis divisés, de moins en mois sûrs de leur vérité face à l’aveugle dont la guérison est patente… puis enfin usant de la force et violents !, l’argument des faibles. C’est l’itinéraire inverse de l’aveugle ! Et le verbe « savoir » revient comme un refrain ironique (v 24, 29, 31 ironie de l’aveugle guéri)

     «Confronté aux faits, le savoir trop assuré de lui-même risque de ne trouver d’issue que dans l’abus du pouvoir sinon dans la mauvaise foi. »[3]           

           - L’aveugle a une bonne théologie et il progresse : Jésus est un homme de Dieu, un « prophète » qui accomplit loyalement sa mission : le fait du miracle atteste qu’il n’enfreint pas la loi de Dieu, sinon Dieu ne l’exaucerait pas ! (v 31-32-33) Et l’étonnant pour lui est que les autorités ne sachent pas d’où vient Jésus ! (v 30)

           - L’exclusion qui annonce les exclusions futures, celles que connaît peut-être déjà la communauté chrétienne quand Jean écrit. L’aveugle est le 1er chrétien exclu!

     

    v. 35-41 : épilogue et confession de foi.

     

    v. 35 : Jésus connaissant le sort de l’aveugle, le trouve - hasard ou recherche- dans le Temple. ( XLD écrit :  « sans doute volontairement ». St Jean Chrysostome écrit: «  les juifs le chassent du Temple, le Seigneur du Temple le trouve » ) et le dialogue s’instaure car l’homme n’est pas encore à la plénitude de la foi,  même s’il a déjà subi l’exclusion. Jésus lui pose la question de la foi avec l’expression très proche des synoptiques : le Fils de l’Homme. C’est assez rare en St Jean ; seule fois où l’emploi est absolu alors qu’ailleurs, il y a toujours un verbe qui explicite l’action du Fils de l’homme : 1/51; 3/13,14 ; 6/ 27, 53, 62 ; 12/34 ; 13/ 31; « son emploi absolu ICI suggère que la totalité du mystère est évoquée, dans sa réalisation effective et dans sa portée salvifique. » [4]

        

    v. 37-38 : « voir » et « écouter » : les deux aspects de la révélation : « écouter », c’est plutôt l’Ancien Testament - l’aveugle a écouté quand Jésus lui a donné l’ordre pour le miracle, il a obéi ! (9/è,11) -  et cette première alliance a produit tout son effet chez l’aveugle qui a reconnu Jésus somme un prophète, qui a tenu tête aux pharisiens avec bon sens et piété.  « Voir », c’est la Nouvelle Alliance: « Dieu personne ne l’ a jamais vu, mais le Fils qui est dans le sein du Père l’a fait connaître..;. Qui m’a vu, a vu le Père »... Et l’aveugle se prosterne, dans le Temple, certes …mais devant Jésus !

           La Foi est progressive pour l’aveugle : il obéit, après l’eau, il voit clair, puis il témoigne du fait ; ensuite, il témoigne de Jésus : « c’est un prophète », recourant à ses catégories à lui, incomplètes mais exactes ; puis il déclare « je crois » et se prosterne.

    v. 39 - 41 : Jésus reprenant 9/5, élargit la portée du miracle pour en faire le sens profond de sa mission très proche de Isaïe 42/6-7.

           Jésus en 40-41 ne condamne pas les pharisiens; il les avertit afin qu’ils découvrent tout l’enjeu de la reconnaissance/non reconnaissance de Jésus: rien moins que la guérison du péché ! Par votre crispation sur votre savoir, vous vous empêchez de voir et vous empêcher Dieu d’agir pour vous en vue de votre salut.

     

           Et le chapitre 10 – le Bon Berger - poursuit le sermon de Jésus aux pharisiens et peut-être à la foule qui les entoure.

     

     

    [1] Xavier-Léon Dufour  commentaire sur St Jean tome  II/335-36)

    [2] St Jean 3/3

    [3] XLD op. cit. p 344

    [4] idem p.347

  • 18H messe de « la paroisse invisible » du 21 mars

                Bien chers amis,

                Je célèbre avec vous… et vous célébrer avec moi : je n’aime pas habituellement célébrer la messe, seul… mais depuis ces derniers jours, j’éprouve que je ne célèbre pas seul, bien que je sois tout seul dans la chapelle. Restons dans cette grâce d’union autour de Jésus notre Seigneur et par notre prière d’intercession, faisons entrer un plus grande nombre encore dans notre assemblée.

     

                Avec mon amitié.

     

                Intentions de prière : nous prions toujours pour tous les malades et ceux qui sont morts, les personnels soignants, tous ceux qui assurent la vie de notre société (commerçants, force de l’ordre…). Nous demandons au Seigneur la grâce que l’épidémie cesse. Nous prions les uns pour les autres dans une grande amitié spirituelle.

     

                Le saint du jour : Saint Benoît est né à Nursie en Ombrie – comme St François - vers 480.  A l’adolescence, il quitte sa famille, comme la majorité des enfants de la noblesse italienne, pour faire des études  à Rome, le droit et les lettres classiques, études obligées des jeunes destinés aux responsabilités administratives. Benoît part avec sa nourrice et arrive à Rome vers l'an 495, ville de plus d'un million d'habitants, prospère grâce à la paix et à la politique intérieure de Théodoric le Grand qui favorisent l'activité des artistes et des administrateurs romains. L'empereur cherche à embellir et restaurer la ville détruite par les Vandales un siècle avant.  Mais le mode de vie romain et le désordre moral où sombrent ses compagnons choquent rapidement Benoît, qui décide de fuir avec sa nourrice afin de pouvoir se consacrer entièrement à la recherche de Dieu. C'est son fond profondément religieux qui pousse Benoît à quitter Rome et la carrière qui lui était promise.

                Benoît et sa nourrice quittent la ville, marchent vers le sud et s'arrêtent à Enfide, où ils trouvent refuge. Mais un miracle l’ayant rendu populaire, Benoît décide alors de fuir tout son entourage pour « aller dans le désert » dans une localité voisine de Subiaco et y mener une vie érémitique. Là, Benoît rencontre un moine, nommé Romain, qui lui montre une grotte, au pied d'une falaise, où Benoît s'installe. Le moine lui apporte régulièrement de la nourriture ainsi que des textes, à l'aide d'un panier accroché à une corde et une clochette. Il lui donne son premier habit religieux. Benoît suit alors le mode de vie des moines du désert, inauguré par Saint Antoine le Grand, et beaucoup d’autres en Egypte notamment, depuis le 3ème siècle. Il reste seul  durant trois ans et cesse quand le moine Romain ne vient plus le visiter, peut-être pour cause de décès. C'est au cours de la nuit de Pâques, alors que Benoît a perdu toute notion de calendrier, qu'un curé de campagne est incité en songe à lui apporter de la nourriture.

                Peu après sa visite, le prêtre parle de Benoît autour de lui. La renommée de Benoît croît et de nombreuses personnes des alentours lui rendent visite. Benoît gagne, après bien des vicissitudes, le Mont Cassin et y fonde un monastère et y écrit une Règle qui aura une très grande influence en Occident, fondant en quelque sorte la civilisation du Moyen Age.. C’est là qu’il meurt en 547. Ce monastère existe toujours.

     

                La Parole de Dieu   St Luc 18/9-14

     

                « Ce n’est pas de l’humilité de se considérer comme un pécheur quand on l’est véritablement. Mais l’humilité existe lorsque quelqu’un qui a conscience d’avoir fait beaucoup de belles actions, n’en conçoit pas une haute idée de lui-même ; lorsque, tout en étant semblable à Paul au point de pouvoir dire « ma conscience ne me reproche rien », il ajoute aussitôt « mais je ne suis pas justifié pour autant »[1]ou encore « le Christ est venu sauver les pécheurs dont je suis le premier. »[2]

                Dieu cependant, à cause de son indicible amour des hommes, accueille et reçoit non seulement ceux qui s’humilient mais aussi ceux qui confessent franchement leurs fautes et il suffit d’être ainsi disposé pour rencontrer sa faveur et sa bienveillance.

                Le pharisien attelait ensemble la vertu et l’orgueil…Quelle folie ! Non seulement il rabaissait le genre humain en général mais il insultait avec arrogance le publicain à côté de lui. Celui-ci ne répondit pas aux injures[3], ne s’irrita pas du blâme mais il accueillit de telles paroles avec bienveillance. Le trait lancé par son ennemi devint pour lui remède et guérison… Tels sont en effet, la beauté et l’avantage de l’humilité, que l’ont n’est pas irrité par les outrages d’autrui ni atteint par les injures de l’entourage.

                Un grand et excellent fruit peut même en résulter, ce qui advint au publicain. Pour avoir accepté les injures et avoir dit « aie pitié de moi pécheur », il s’en retourna bien mieux justifié que l’autre.

                C’est que Dieu n’avait pas seulement écouté les paroles, Il avait aussi vu le cœur avec lesquelles elles étaient dites et l’ayant trouvé humble et contrit, il lui donna sa miséricorde et son amour. »

     

    Saint Jean Chrysostome au 4ème siècle à Constantinople.[4]

     

    [1] 1 Co. 4/4

    [2] 1 Tim.1/15

    [3] St Jean Chrysostome s’imagine que le pharisien et le publicain prient à haute voix !

    [4] Sur l’incompréhensibilité de Dieu. Sources Chrétiennes 28, le Cerf  1951,  5/6-7 p. 295

  • Samedi 21 mars - Pour la prière du matin.

    Bien chers amis,

    Voilà presque une semaine… Je vous espère en forme, Dieu nous a donné la grâce de voir vraiment le printemps exploser… en même temps que nous savons que certains de nos frères pleurent des morts ou sont en souci pour des malades graves. Nous prierons beaucoup pour eux et pour tous ceux qui les soignent à leurs risques et dans la grande fatigue.

    Avec mon amitié.

     

    En note, vous trouverez les références des épisodes évoqués dans l’ode d’aujourd’hui. Y recourir est un bon moyen d‘entrer dans la Bible !

    Ode d’aujourd’hui (18)

    Je t’offre Seigneur les larmes de mes yeux

    Et le cri de mon cœur qui gémit

    Car mon âme s’est rendue étrangère à mon Dieu.

     

    Que les larmes soient pour moi la piscine de Siloé [1]

    Afin que je puisse y laver l’œil aveuglé de mon âme !

    Alors je te contemplerai, Seigneur, ô Lumière d’avant les siècles !

     

    Tu es venu, Seigneur, pour que voient les aveugles :

    Je crois, je me prosterne, je T’adore

    Tu es la Lumière du monde.

     

    Moïse de son bâton a frappé le Rocher

    Et ce rocher c’était le Christ, dont le côté transpercé

    Est la Source où, dans la joie, nous puisons l’eau de la vie !

     

                Les « larmes » de la première strophe ! Larmes de douleur, de repentir qui lave du péché. Que de fois les psaumes en parlent : « Je m'épuise à force de gémir; Chaque nuit ma couche est baignée de mes larmes, Mon lit est arrosé de mes pleurs. »[2] « Entends ma prière, Seigneur, écoute  mon cri ! Ne reste pas sourd à mes larmes! Car je ne suis qu’un hôte chez toi, un passant, comme tous mes pères. ». Celui qui prie a le repentir en Lui. Il sait pourquoi ses larmes coulent : il est s’est rendu étranger à Dieu. Prions pour tous ceux de nos frères, malades ou bien portants, afin qu’ils se rendent compte de cet éloignement mortel de Dieu source de Vie. L’Apocalypse nous le redit : « L’Agneau qui se tient au milieu du Trône sera leur pasteur pour les conduire aux sources des eaux de la vie. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. »  « Dieu essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était en premier s’en est allé. »[3]

                Les 2ème et 3ème strophes sont tirées de St Jean : le priant s’identifie à l’aveugle-né : ses larmes lui tiennent lieu de piscine de Siloë où il retrouve la vue ! L’aveuglement de son péché lui est enlevé comme pour chacun de nous ce fut le cas au baptême. Et nos larmes de repentir renouvellent l’eau de notre baptême. Et cette guérison nous fait voir et adorer le Seigneur d’une manière toute nouvelle : nous le voyons comme Lumière, celle d’avant les siècles incarnée en Jésus.

                Avec la 4ème strophe, nous retrouvons Moïse et toujours de l’eau ! Le Rocher dans le désert [4], frappé par Moïse est identifié ici au Christ en Croix, au côté percé d’où sort l’eau et le sang, l’Eau Vive, l’Eau de la Vie. St Paul fait relecture de cet épisode du Rocher.[5] Les traditions rabbiniques [6]disaient que ce Rocher avait accompagné les hébreux durant tout leur séjour au désert. Et St Paul conclut : « Ce Rocher, c‘était le Christ ». St André rassemble toute cette lecture en quelques lignes. Contemplons le Christ mort et transpercé sur la Croix avec cette lecture de St Paul et St André.

     

     

     

    INTENTIONS DE PRIERE PROPOSÉES PAR DES PAROISSIENS

     

    J'aimerais que nous priions pour mes collègues techniciens de laboratoire, qui ne sont pas soignants, mais pour qui c'est très difficile également …

    Et aussi pour les personnes sans aucun contact humain dans la journée, et pour quelques temps malheureusement.

     

    [1] St Jean ch. 9 l’aveugle né que nous lirons dimanche prochain

    [2] Ps 6/7 ; 38/13

    [3] ApoC 7/17 et 21/4

    [4] Ex. 17/1-7 et Nb 8

    [5] 1 Co. 10/4

    [6] Voir la notes et f du verset 10/4 dans la Tob.

  • Veillée du 20 mars 2020

    Le pardon, source de joie.

     

    Nous devions avoir ce vendredi 20 mars une veillée de prière. Je vous en propose une qui peut être priée ce vendredi 20 ou à un autre moment. Ce peut être aussi pour vous une démarche pénitentielle puisque personne ne pourra se confesser pour Pâques. Ce temps de prière, un acte  de contrition et une demande de pardon à Dieu (avec examen de conscience) sera une « confession spirituelle » ; car de même qu’il y a, en cas de nécessité, la pratique de la « communion spirituelle », il y a aussi « la confession spirituelle » pour nous faire entrer dans la miséricorde de Dieu qui n’est pas liée absolument aux paroles sacramentelles. On pourra se confesser sacramentellement plus tard.

     

    Signe de la Croix.

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    Chant   « Ta Croix, ô Christ, est notre lumière ; nous acclamons ta Résurrection  qui donnes la Vie. »  



    podcast
    (ouvrir dans un nouvel onglet)

    1 – Ton peuple racheté par Ta Croix victorieuse célèbre en ce jour ta Victoire sur la mort.

    Tout pouvoir t’a été donné au ciel et sur la terre  Ta Croix est l’Arbre de vie du Paradis nouveau

     

    2 – Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière : Sur l’arbre de la Croix s’est levé le Sauveur !

    Son Royaume est un royaume éternel qui ne passera pas et tous les peuples et langues le serviront.

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         1ère lecture : lecture du Prophète Daniel 9/1- 23

     

                « Tournant le visage vers le Seigneur Dieu, je lui offris mes prières et mes supplications dans le jeûne, le sac et la cendre. Je fis au Seigneur mon Dieu cette prière et cette confession : « Ah ! toi Seigneur, le Dieu grand et redoutable, qui garde alliance et fidélité à ceux qui l’aiment et qui observent ses commandements, nous avons péché, nous avons commis l’iniquité, nous avons fait le mal, nous avons été rebelles, nous nous sommes détournés de tes commandements et de tes ordonnances. Nous n’avons pas écouté tes serviteurs les prophètes, qui ont parlé en ton nom à nos gouvernants, à nos pères et à tout le peuple du pays. À toi, Seigneur, la justice ; à nous la honte au visage parce que nous avons péché contre toi.

                Au Seigneur notre Dieu, la miséricorde et le pardon, car nous nous sommes révoltés contre lui, nous n’avons pas écouté la voix du Seigneur, notre Dieu. Tout le peuple a transgressé ta loi, il s’est détourné sans écouter ta voix.  Mais nous ne sommes pas revenus de nos fautes en prêtant attention à la vérité.

                Et maintenant, Seigneur notre Dieu, toi qui, d’une main forte, as fait sortir ton peuple du pays d’Égypte, toi qui t’es fait un nom, comme on le voit aujourd’hui,  maintenant, notre Dieu, écoute la prière de ton serviteur et ses supplications. Pour ta cause, Seigneur, fais briller ton visage sur nous. Mon Dieu, tends l’oreille et écoute, ouvre les yeux et regarde nos dévastations et la ville sur laquelle on invoque ton nom. Si nous déposons nos supplications devant toi, ce n’est pas au titre de nos œuvres de justice, mais de ta grande miséricorde. Seigneur, écoute ! Seigneur, pardonne ! Seigneur, sois attentif et agis ! Ne tarde pas ! »

                Je parlais encore, priant, confessant mon péché et le péché de mon peuple Israël, je parlais encore dans ma prière quand Gabriel s’approcha de moi d’un vol rapide à l’heure de l’offrande du soir. Il m’instruisit, me parlant en ces termes : « Daniel, je suis sorti maintenant pour ouvrir ton intelligence. Dès le début de ta supplication, une parole a surgi, et je suis venu te l’annoncer, car toi, tu es aimé de Dieu. »

                Parole du Seigneur

     

     

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    Chant :  « Il y a plus de joie au Ciel pour un pécheur qui se repent que ceux qui n’ont pas besoin de pardon. » 


    podcast

    1 – Seigneur Tu m’as séduit et je me suis laissé séduire. Conduis-moi au désert, viens parler à mon cœur. Rends moi Seigneur la joie de ton Salut et renouvelle au fond de moi un esprit tourné vers Toi.

    2 – Tu nous as fiancés à Toi pour toujours, Tu ne méprises par un cœur brisé et broyé. Tu n’es pas venu appeler les justes mais les malades, comme uen source vivifiante Tu as guéri leur cœur.

    3 – Que jaillissent en nos cœurs des chants de joie et de fête pour que nous chantions ta miséricorde, ô Notre Père, par Ton Fils qui nous as lavés de nos péchés dans l’Esprit qui fait danser les ossements desséchés par le mal.

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    2ème lecture :     lecture de la 2ème épitre aux Corinthiens                                          5/14 à 6/2

     

    L’amour du Christ nous saisit quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous, et qu’ainsi tous ont passé par la mort. Car le Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux. Désormais nous ne regardons plus personne d’une manière simplement humaine : si quelqu’un est dans le Christ, création nouvelle ! Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né.

                Tout cela vient de Dieu : il nous a réconciliés avec lui par le Christ, et il nous a donné le ministère de la réconciliation. Car c’est bien Dieu qui, dans le Christ, réconciliait le monde avec lui : il n’a pas tenu compte des fautes, et il a déposé en nous la parole de la réconciliation. Nous sommes donc les ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel : nous le demandons au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu. Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché, afin qu’en lui nous devenions justes de la justice même de Dieu. En tant que coopérateurs de Dieu, nous vous exhortons encore à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de lui. Car il dit dans l’Écriture : Au moment favorable je t’ai exaucé, au jour du salut je t’ai secouru. Le voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut.

     

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    O Dieu Saint, O Dieu fort, O Dieu immortel, prends pitié de nous ! (3 fois)

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    Evangile de Jésus Christ selon St Luc                                                             23/32-48

     

                 Les soldats emmenaient avec Jésus deux autres, des malfaiteurs, pour les exécuter. Lorsqu’ils furent arrivés au lieu dit : Le Crâne (ou Calvaire), là ils crucifièrent Jésus, avec les deux malfaiteurs, l’un à droite et l’autre à gauche. Et Jésus disait : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. » Puis, ils partagèrent ses vêtements et les tirèrent au sort.      

     

                Le peuple restait là à observer.  L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi ! » Mais l’autre lui fit de vifs reproches : « Tu ne crains donc pas Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi ! Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. »

                Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » Jésus lui déclara : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »

                C’était déjà environ la sixième heure (c’est-à-dire : midi) ; l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure, car le soleil s’était caché. Le rideau du Sanctuaire se déchira par le milieu. Alors, Jésus poussa un grand cri : « Père, entre tes mains je remets mon esprit. » Et après avoir dit cela, il expira.

                À la vue de ce qui s’était passé, le centurion rendit gloire à Dieu : « Celui-ci était réellement un homme juste. » Et toute la foule des gens qui s’étaient rassemblés pour ce spectacle, observant ce qui se passait, s’en retournaient en se frappant la poitrine. »

      

     

     

    Sermon du cardinal Lustiger                                     

                Nous célébrons Marie la Mère des vivants. Nous célébrons Marie, Mère de l’Église une, car Mère de l’unique corps du Fils ressuscité, Marie, Mère des hommes. Cette appellation que l’on donne à Marie sous-entend une vérité qui devrait nous être familière : celle de l’unité du genre humain. L’unité du genre humain fonde l’espérance d’une communion universelle qui semble être la condition de la paix et du bonheur. Nous devons découvrir de nouveau et comprendre le réalisme de cette vérité de la nature de l’homme, qui est démentie par l’agir des hommes. Oui, c’est en Marie que nous pouvons redécouvrir Ève, c’est dans la fraternité des enfants de Dieu que nous pouvons redécouvrir la solidarité des fils d’Adam. Comment ? Par quelle voie ? Par quel chemin ?

                Le Seigneur nous en donne le sens et l’indication claire : par le pardon. Voici Marie, Mère de miséricorde, voici Marie, nouvelle Ève : elle tient en ses bras le corps du Juste, nouvel Abel, innocent, mort pour nos péchés. Nous pouvons mettre dans la bouche de Marie cette autre prière de Jésus sur la croix : "Père, pardonne-leur ; ils ne savent pas ce qu’ils font". Oui, ils ne savent pas jusqu’où va la puissance de l’amour. Ils ne savent pas ce que signifient la mort et le meurtre, car ils sont aveuglés eux-mêmes par le sang qu’ils ont versé, le péché dans lequel ils sont tombés !

     

    Marie, nouvelle Ève, regarde vers le ciel, mais elle nous porte. Ce corps mort sur ses genoux, c’est le corps de l’humanité entière tant qu’il n’a pas été saisi par l’amour. Péguy avait déjà fait ce rapprochement lorsque, dans "Le porche du mystère de la deuxième vertu", il dit : "Les sept douleurs, c’était pour commencer. Il y a longtemps qu’elle est et que nous l’avons faite la Mère des septante et des septante fois septante douleurs".  Il faut, mes frères, qu’en ce temps et en ce jour, nous sachions faire du pardon la force la plus puissante de ce monde. Qu’à l’intercession de Marie, la Mère du Sauveur, Dieu nous en obtienne la grâce. Prions-la avec toute l’Église, en la chantant ainsi dans l’Hymne acathiste : "Réjouis-toi, toi par qui le mal a disparu. Réjouis-toi, tu relèves Adam de sa chute. Réjouis-toi, par toi Ève ne pleure plus. Réjouis-toi, car tu renouvelles toute créature. Réjouis-toi, ô Mère du Sauveur !".

                 

     

    PRIERE PENITENTIELLE.

     

    Refrain : A Notre Dame de Bonsecours, nous confions nos prières

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    podcast

                1 - Seigneur, nous te demandons pardon pour notre pauvre prière, notre absence de prière, nos prières rapidement bâclées. Par là nous montrons le peu d’intérêt que nous Te portons malgré nos dires. St Paul disait que l’amour du Christ le pressait… Nous confessons qu’il ne nous presse pas beaucoup… St Paul affirmait que les créatures nouvelles que nous sommes devenues, devaient avoir leur vie centrée sur le Christ et non plus sur elles mêmes… Nous confessons que nous sommes centrés sur nous, nos problèmes, nos ressentiments, nos aigreurs, nos jalousies… Nous Te demandons pardon.

                Nous Te demandons pardon aussi pour nos frères, nos concitoyens, qui ne Te prient pas, T’ignorent, Te rejettent, s ‘éloignent de Toi peut-être à cause de nous, de notre tiédeur, cherchent Dieu mais ne le trouvent pas dans nos paroles, nos actions, nos prières. Nous Te demandons pardon pour l’orgueil de nos sociétés occidentales et pour ceux qui se dressent orgueilleusement contre Toi, Nous Te demandons pardon par l’intercession de Notre Dame de Bonsecours

     

                         Refrain puis silence.

     

                2 – Nous Te demandons pardon pour notre pauvre espérance, si bornée à cette terre, à nos petites joies … notre espérance si peu en accord avec le Don que Tu nous faits de la Vie éternelle et de Ta Présence perpétuelle à nos côtés et même en nous !  Nous Te demandons pardon pour nos tristesses cultivées, nos regrets inutiles du passé idéalisé, notre peur de l’avenir comme si Tu ne le tenais pas dans Tes mains, notre peu d’effort pour ne pas tomber dans le pessimisme à la mode…

                Nous Te demandons pardon aussi pour tous nos concitoyens qui s’engloutissent dans la consommation de biens qui les frustrent davantage au lieu de les combler, pour tous ceux qui, dans l’économie, ne voient pas plus loin que l’argent, leurs intérêts immédiats et terrestres, pour les « intellectuels » qui ferment l’horizon aux plus jeunes, les détournent de l’idéal et pour ceux qui les orientent vers les paradis artificiels de toutes sortes qui les détruisent à petit feu. Nous Te demandons pardon par l’intercession de Notre Dame de Bonsecours

     

                           Refrain puis silence.

     

                3 – Nous Te demandons pardon pour notre pauvre charité, notre attachement désordonné à l’argent, aux biens, notre cupidité, nos vols peut-être. Nous Te demandons pardon pour notre indifférence polie les uns envers les autres, notre ignorance, pour le rejet des jeunes par les plus vieux et le rejet des vieux par les plus jeunes… et toutes les divisions sociales, surtout parce qu’elles perdurent dans la communauté chrétienne où, pourtant, il n’y a plus ni juif ni grec, ni esclave ni homme libre, ni homme, ni femme mais des frères égaux en Christ. Nous Te demandons pardon pour toutes nos médisances, nos calomnies, nos haines secrètes, nos méchants propos, nos jugements hâtifs…

                Nous Te demandons pardon parce que dans notre société, la vie est de moins en moins respectée… à son origine comme à sa fin. Parce que le mensonge est devenue la langue commune, la tromperie l’habitude, les propos irresponsables de plus en plus souvent. Nous Te demandons pardon parce que nos gouvernants n’écoutent plus vraiment leur peuple, parce que les médias racontent un monde qui n’existe pas si ce n’est dans leur petite bulle … et qu’on laisse faire. Nous Te demandons pardon pour toutes nos lâchetés, les nôtres comme celles de nos contemporains. Nous Te demandons pardon par l’intercession de Notre Dame de Bonsecours

                          

                           Refrain puis silence.

     

    Chacun peut faire son examen de conscience personnel en s’inspirant des demandes pardon ci-dessus.

    Puis

     

    « Je confesse à Dieu Tout Puissant,  je reconnais que j'ai péché en pensée, en parole, par action et par omission; oui, j'ai vraiment péché. C'est pourquoi je supplie la Vierge Marie, les anges et tous les saints de prier pour moi le Seigneur notre Dieu.


    Que Dieu tout-puissant me fasse miséricorde; qu'il me pardonne nos péchés et me conduise à la vie éternelle. - Amen.

     

    Acte de contrition : « Mon Dieu j’ai un très grand regret de t’avoir offensé car Tu es infiniment bon, infiniment aimable. Je prends la ferme résolution avec l’aide ta sainte Grâce, de ne plus t’offenser et de faire pénitence.  Amen. »

     

    Prière du « Notre Père » dans la joie d’un cœur redevenu un cœur de fils et de fille de Dieu.

     

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    Chant à la Vierge Marie  « Sous ta miséricorde, nous cherchons refuge, sainte Mère de Dieu. Accueille nos prières quand nous crions vers Toi. Mais délivre-nous de tout danger, Marie toujours Vierge, Glorieuse et bénie. »

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  • 18H messe de « la paroisse invisible » du 20 mars

                Bien chers amis,

                Nous voici réunis à nouveau ce soir auprès du Seigneur. Je vous porte tous dans ma prière à l’autel, dans ma prière affectueuse pour chacun d’entre vous… heureux de savoir que le Seigneur vous aime éperdument et veille sur chacun de vous.

                Avec mon amitié.

     

                Intentions de prière : nous prions pour tous les malades, les personnels soignants, tous ceux qui assurent la vie de notre société (commerçants, force de l’ordre…). Nous demandons au Seigneur la grâce que l’épidémie cesse. Nous prions les uns pour les autres dans une grande amitié spirituelle.

     

               

                La Parole de Dieu.

    « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit, de toute ta force… »  ( Marc 12/28-29)

     

                Je laisse la parole à St Augustin dans son livre « les Confessions » : il raconte son chemin vers le Dieu Vivant avec des mots vibrants de sa foi toute nouvelle

                « Je ne doute pas, mais je suis sûr dans ma conscience, Seigneur, que je t'aime. Tu as frappé mon cœur de Ta Parole et je t'ai aimé. D'ailleurs, le ciel et la terre et tout ce qui est en eux, les voici de partout qui me disent de T'aimer, et ils ne cessent de le dire à tous les hommes, pour qu'ils soient sans excuse..

     

                Mais qu'est-ce que j'aime quand je T'aime ? Ce n'est pas la beauté d'un corps, ni le charme qui passe, ni la clarté de la lumière, qu’aiment tant mes pauvres yeux, ni les douces mélodies des cantilènes variées, ni la suave odeur des fleurs, des parfums, des aromates, ni la manne ou le miel, ni les membres accueillants aux étreintes de la chair, non, ce n'est pas cela que j'aime quand j'aime mon Dieu.

     

                Et pourtant, j'aime une clarté, une voix, un parfum, une nourriture,  une étreinte quand j'aime mon Dieu: C’est la clarté, la voix, le parfum l’étreinte de l'homme intérieur qui est en moi, là où brille pour mon âme une lumière que l'espace ne saisit pas, où chante une mélodie que le temps n’emporte pas, où s'exhale un parfum que le vent ne dissipe pas, où se noue une étreinte que la satiété ne desserre pas. C'est cela que j'aime quand j'aime mon Dieu.

     

                Mais qu'est-ce que donc que Dieu ?

                J'ai interrogé la terre et elle a dit « Ce n'est pas moi.» Et tout ce qui est en elle a fait le même aveu. J'ai interrogé la mer, les abîmes, les êtres vivants qui s’y meuvent :  Ils ont répondu: « Nous ne sommes pas ton Dieu; cherche au-dessus de nous. »

    … Et j'ai dit à tous les êtres qui assaillent les portes de mes sens : « Entretenez-moi de mon Dieu, puisque vous vous ne l'êtes pas ! Dites-moi sur lui quelque chose ». Ils se sont écriés d'une voix puissante : «C'est lui-même qui nous a faites »  Pour les interroger, je n’avais qu’à les contempler et leur réponse était leur beauté. 

                De fait, la vérité me dit : « Ton Dieu n'est pas la terre ou le ciel, ni aucun corps. » Déjà toi, tu es meilleure, je te le dis, ô âme, puisque tu animes la masse de mon corps en lui donnant la vie !

                 Mais ton Dieu est plus encore pour toi, c'est la vie de ta vie. »

    « Toi, tu étais plus intime que l’intime de moi-même, et plus élevé que les cimes de moi-même. »[1]

                Quel est cet être au-dessus de la cime de mon âme ? Par mon âme elle-même, je monterai jusqu'à Lui…

     

                Bien tard je t’ai aimée,

    ô beauté si ancienne et si nouvelle, bien tard je t’ai aimée ! Et voici que tu étais au-dedans, et moi au-dehors et c’est là que je te cherchais, et sur la grâce de ces choses que tu as faites, pauvre disgracié, je me ruais !

                Tu étais avec moi et je n’étais pas avec toi ; elles me retenaient loin de toi, ces choses qui pourtant, si elles n’existaient pas en toi, n’existeraient pas !

     

                Tu as appelé, tu as crié et tu as brisé ma surdité ; tu as brillé, tu as resplendi et tu as dissipé ma cécité ; tu as embaumé, j’ai respiré et haletant j’aspire à toi ; j’ai goûté, et j’ai faim et j’ai soif ; tu m’as touché et je me suis enflammé pour ta paix.

     

                Quand j’aurai adhéré à toi de tout moi-même, nulle part il n’y aura pour moi douleur et labeur, et vivante sera ma vie toute pleine de toi. Mais maintenant, il y a lutte entre mes joies dignes de larmes et les tristesses dignes de joie ; et de quel côté se tient la victoire, je ne sais. Il y a lutte entre mes tristesses mauvaises et les bonnes joies ; et de quel côté se tient la victoire, je ne sais.

     

                Ah ! malheureux ! Seigneur, aie pitié de moi Ah ! Malheureux ! Voici mes blessures, je ne les cache pas : tu es médecin, je suis malade ; tu es miséricorde, je suis misère. N’est-elle pas une épreuve, la vie humaine sur la terre ?

    Et mon espérance est tout entière uniquement dans la grandeur immense de ta miséricorde. Donne ce que tu commandes et commande ce que tu veux.

                Ô amour qui toujours brûles et jamais ne t’éteins, ô charité, mon Dieu, embrase-moi ![2]

     

    [1] Livre III, 6, 11.

    [2]  Confessions de St Augustin, livre 3 et 10  § 6, 10/ 27, 38-29, 40 

    N'OUBLIEZ PAS LA VEILLÉE DE PRIÈRE DE CE SOIR

  • Vendredi 20 mars - Pour la prière du matin.

    Bien chers amis,

    je suis heureux de vous saluer en ce nouveau matin. J’espère que vous allez bien.

    Dans le bas de cette feuille, vous trouverez des intentions de prière pour le chapelet ou tout autre prière, intentions données par plusieurs d’entre vous.

             En plus aujourd’hui,

    Comme nous avions prévu une veillée de prière le vendredi 20 mars à la crypte, j'en proposerai une ce soir pour ceux qui voudront.

     

    Avec mon amitié.

     

    En note, vous trouverez les références des épisodes évoqués dans l’ode d’aujourd’hui. Y recourir est un bon moyen d‘entrer dans la Bible !

    Ode d’aujourd’hui (17)

    Refrain  Gloire à Toi ô Christ, notre espérance, Gloire à toi, Christ notre salut.

    Moïse a étendu les bras contre Amalek en signe de Ta Croix, ô Jésus [1]

    Que j’implore avec lui ta miséricorde

    Que je me tienne en prière devant toi pour le salut de ton peuple !

     

    Comme Moïse je te supplie : « Fais moi voir ta face »[2]

    Prends moi sur ta montagne sainte et cache moi dans le creux du rocher

    Car tu es un Dieu de tendresse, lent à la colère et riche en fidélité.

     

    Moïse dans le désert éleva le serpent d’airain [3]

    Et tous ceux qui le regardaient étaient guéris de la brûlure du péché

    Mais Toi, Jésus très Bon, élevé de terre tu attires à Toi tous les hommes.

     

    Les enfants d’Israël ont mangé l’agneau de Pâque [4]

    Ils ont marqué leurs portes de son sang, en signe de ta croix

    Toi, l’Agneau Pascal véritable, sauve-nous qui sommes pécheurs.

     

     

                Nous évoquons 4 grandes actions de Moïse à la forte signification chrétienne et spirituelle. La prière : lors d’un combat contre Amalek qui veut exterminer Israël, Moïse se tient sur la montagne : naïvement mais au combien véritablement, le texte nous dit que tant que Moïse prie, Israël a le dessus par la Puissance de Dieu… quand il est fatigué de prier, Israël perd… C’est comme en ce moment : bien des personnes luttent contre la maladie. Soutenons-les de notre prière pour que leur action soit efficace contre le fléau.

             2ème action : Moïse qui est un familier de Dieu – « Dieu lui parle comme un ami à son ami » - veut plus ! C’est le chemin  normal d’un priant : « c’est bien ce qu’éprouve une âme passionnée d’amour pour la Beauté divine, une âme que l’espérance entraine sans cesse de la Beauté qu’elle a déjà vue à celle qui est au-delà, une âme qui allume continuellement le désir de ce qui lui reste encore caché. Voir Dieu réellement, c’est donc ne jamais trouver de satiété à son désir. Il faut plutôt en regardant toujours, se laisser enflammer par ce qu’il est déjà possible de voir, du désir de voir davantage. »[5]

                3ème action : Face au péché de révolte du peuple, des serpents ( symbole du mal qui tue depuis le début de la Genèse) mordent et font mourir.  Dieu demande à Moïse  de dresser un serpent d’airain : si le malade le regarde pénitent il sera guéri. Jésus songe certainement à cet épisode quand il déclare « Elevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes » (St Jean 12 /32).

                4ème action : le repas pascal et l’immolation de l’agneau pascal…surtout le sang mis sur les portes qui fait que l’exterminateur « saute » ( sens du mot Pessah, Passage) les maisons israélites. Le Sang de notre Agneau Pascal Jésus nous sauve du mal, du péché et de la mort.

     

    INTENTIONS DE PRIERE PROPOSÉES PAR DES PAROISSIENS.

     

    « Pourriez vous dans votre prière de l'une de vos messes du soir, confier au Seigneur l'école Saint Jean Baptiste de la Salle, l'école Saint Léon IX, l'école Saint Pierre bien sûr et l'ensemble des écoles catholiques du diocèse, les enseignants qui se dévouent à proposer une continuité pédagogique, les élèves et leurs familles. »

    Nous pouvons prier pour les pompiers.

    Pour les malades qu’on ne peut pas aller voir, douleur ajoutée…

    Les informaticiens et les agents qui font le ménage et préparent les repas à l'hôpital.

     

    [1] Exode 17/8-15

    [2] Exode 33/18-23

    [3] Nombres 21/4-9

    [4] Exode 12/1-14 et 21-28

    [5] Saint Grégoire de Nysse 4ème siècle  Vie de Moïse 2ème partie SC n° 219… 239

  • 18H messe de « la paroisse invisible » du 19 mars

                Je suis heureux de vous accueillir ce soir dans ma prière en cette belle fête de St  Joseph. Vous pourrez lire sa vie réelle de jeune époux et père adoptif de Jésus. Nous pouvons en lisant cette vie penser à tous les jeunes couples que nous connaissons, ceux de nos familles, de nos amis, de nos voisins… les 5 couples de notre paroisse qui vont se marier en juin ou août. Pour vous qui êtes mariés, songez à vos jeunes années toujours présentes et vivantes en vous, cherchez un peu, ce n’est pas loin !  et prenez non pas un coup de vieux mais un coup de « jeune » !... dans le sens de l’esprit d’enfance de Jésus.

                Avec mon amitié.

     

                Intentions de prière : nous prions pour tous les malades, les personnels soignants, tous ceux qui assurent la vie de notre société (commerçants, force de l’ordre…). Nous demandons au Seigneur la grâce que l’épidémie cesse. Nous prions les uns pour les autres dans une grande amitié spirituelle.

     

                La Parole de Dieu.

     

    1ère lecture : 2ème  livre de Samuel 7/4-…16

                Promesse faite à David pour Dieu que le Messie sera dans sa descendance. Ce qui s’est réalisé quand Joseph a accepté de prendre Marie pour épouse et d’être le père du Fils né en elle de l’Esprit Saint.

     

    Psaume 88

                Rappel des promesses faites par Dieu à David concernant le Messie son lointain Fils

     

    2ème lecture Romains 4/13-… 22

                St Paul rappelle l’exemple de la foi  d’Abraham. Celle de Joseph est de la même trempe !

                Croire qu’on va avoir un fils alors qu’on est âgé et au-delà des possibilités humaines d’enfanter…et croire, quand votre fiancée vous révèle qu’elle est en enceinte de l’Esprit Saint : Même audace, même foi, même saut dans l’inconnu, même confiance en la Parole du Dieu Vivant… Même fécondité dans le Dessein de Dieu.

     

    Evangile de St Matthieu 1/16-24

                Non pas doute de Joseph !

                Mais foi de Joseph qui le fait être plein d’effroi à l’idée d’accompagner la mère du Messie ! D’être associé à cette mission, il ne s’en croit pas digne. Alors il échafaude des stratagèmes. Dieu le conforte dans sa vocation et le confirme dans son couple. Tout devient lors possible, même dans l’extraordinaire et l’impossible !!!

     

    Suite : Le beau couple de Joseph et Marie.

                Joseph : en hébreu[1] le nom signifie « Dieu en donnera un autre ». Et de fait il y a aura un « autre Joseph » pour s’occuper du Christ mort, Joseph d’Arimathie. 

                Il est de la famille de David (= le Bien Aimé), roi d’Israël en l’an 1000 avant le Christ. Depuis l’exil à Babylone,[2] la famille royale était devenue très modeste mais très consciente de sa dignité.

                Joseph vivait à Nazareth (en Galilée, nord du Pays) bien que la ville d’origine de la famille soit Bethléem (en Judée) où Joseph a toute sa famille.

                Quand il épouse Marie, il a environ 18 ans. Il exerce le métier de « teknon » c’est-à-dire d’artisan au sens large, architecte, constructeur de maison, travaillant autant la pierre que le bois ou le fer. L’Evangile dit que c’était un homme juste, fidèle à Dieu et à l’Ecriture sainte.

     

                Marie (= Dame), est de Nazareth et si les coutumes ont été appliquées, de la même tribu que Joseph, la tribu de Juda qui était celle de David. La tradition nous a donné les noms de ses parents : Anne (= la grâce) et Joachim (Dieu met debout). Elle a sans doute une sœur ou une demi-sœur  à Nazareth qui a des enfants – les cousins du Christ – Joset, Jude et Simon.

     

                Selon les coutumes du pays d’Israël, le mariage de Marie et Joseph fut célébré dans le village de Nazareth au cours d’une grande fête qui dura près d’une semaine. Les familles, les amis, les habitants du village, tout le monde était convié aux festivités. Au commencement, les garçons fêtaient de leur côté avec Joseph et les femmes avec Marie. Puis vint le moment officiel des noces : après la lecture du contrat de mariage et les prières dites par le père de la mariée et les fidèles, plusieurs jours de joie, de danses, de lectures de textes bibliques. A la fin, le marié et la mariée retournaient habiter chez leurs parents, pendant une année durant laquelle le jeune marié pouvait bâtir ou améliorer la future maison du couple. A l’anniversaire du mariage, le marié venait chercher sa femme et l’introduisait dans leur maison : commençait alors la vie commune.

               

                Un jour, il est clair que Marie est enceinte. L’heureux événement commence à être connu dans le village. Personne n’est étonné : donner la vie est vraiment l’acte le plus merveilleux qu’un homme et une femme puissent accomplir. Personne ne sait le secret du jeune couple, personne ne sait comment Marie s’est trouvée enceinte avant qu’ils aient mené vie commune ; personne ne sait le drame secret du jeune marié qui d’abord,  s’est  cru indigne de devenir l’époux de la mère du Messie avant d’être invité expressément par Dieu à accomplir son rôle d’époux et de père…

                Dans cet événement, les deux époux ont appris à se respecter l’un et l’autre, chacun dans leur vocation. Joseph accueille Marie comme Dieu la lui donne et Marie reconnaît que Joseph est lui aussi inspiré, il est celui que Dieu lui donne comme compagnon, elle se confie à lui dans toutes les péripéties de leur vie de couple. L’extraordinaire maternité est devenu le lieu de l’équilibre de leur couple. Tout le monde les voit heureux et selon la coutume, chacun dit à l’autre : « Dieu est bon ! Il a donné un enfant à Joseph »

                Assez rapidement, au commencement de leur vie commune, le jeune couple a effectué un long voyage en Judée(plusieurs jours de marche) pour se rendre auprès d’une parente de Marie – Elisabeth (= mon Dieu est plénitude) et de son mari Zacharie (Dieu se souvient) – qui attendaient eux aussi un heureux événement : le couple est déjà un peu âgé et il a besoin d’aide. Marie reste environ 3 mois auprès de sa parente jusqu’à la naissance de Jean (= Dieu fait grâce) celui qui deviendra le Baptiste.

     

                Puis vint la naissance de l’enfant de Marie. Elle eut lieu au plus mauvais moment, lors d’un voyage effectué en Judée, à Bethléem, pour un recensement. Le jeune couple fut reçu dans leur famille.

                Marie accoucha dans la grotte que presque toutes les maisons de Bethléem possédaient : une femme ne peut accoucher en public, la loi et la bienséance ne le permettent pas !… la grotte, pièce chaude et à l’écart, est le lieu idéal pour Marie et les femmes qui l’aident dans son accouchement. La première visite est celle de bergers qui gardaient les troupeaux dans le voisinage. Ce qui place la naissance de Jésus soit à la fin du printemps, durant l’été ou au début de l’automne. Huit jours après, Jésus est circoncis[3], il entre dans le peuple saint et reçoit le nom de Jésus (=Dieu sauve)

     

                Puis, après le rétablissement de la maman, 40 jours après la naissance, c’est le voyage à Jérusalem – 4 kms – et la montée[4] au Temple pour « racheter cet enfant » : coutume qui rappelle que « nous appartenons au Seigneur » et non à nos parents ! Marie porte l’enfant, Joseph les deux petites tourterelles, la famille accompagne sans doute et tous rencontrent Siméon et la prophétesse Anne. C’est le meilleur d’Israël rassemblé autour du Fils du Dieu Béni.

     

                La Tradition chrétienne a retenu comme confidence que le couple n’eut jamais de relation conjugale, non pas parce que ce serait mauvais – toute la tradition biblique dit le contraire – mais parce qu’il n’était pas possible d’avoir un enfant après le Christ ! Mais ce fait n’a pas privé Marie et Joseph d’une véritable vie de couple, de tendresse, d’affection et d’intimité spirituelle très profonde. Dans l’histoire de l’Eglise, plusieurs couples ont connu la même expérience « pour un amour plus grand encore  » selon la confidence de Raïssa et Jacques Maritain au début du 20èmesiècle.

     

                Puis c’est l’installation à Bethléem. Un peu de temps a passé depuis la crèche… nous sommes dans une maison,…l’enfant a grandi, il peut avoir près de deux ans comme l’indique le massacre des Sts Innocents : Hérode  qui « se fait préciser par les mages le moment où a brillé l’étoile » (Mt 2/7), « envoie exécuter tous les enfants dans Bethléem et dans toutes ses frontières, de deux ans et en dessous selon le moment qu’il s’était fait préciser par les mages. » (Mt 2/16) Joseph et Marie avaient donc continué à résider à Bethléem, pensant qu’il convenait sans doute au Messie d’habiter cette cité de David.         

                Ces Mages, nous les connaissons assez bien par les historiens de l’époque et par Hérodote. Prêtres, astrologues autant qu’astronomes, médecins… les mages sont des sages, des curieux du ciel et il n’est pas étonnant que Dieu ait pu leur faire signe… dans le ciel justement ! La conjonction d’astres dans un ciel plutôt immuable était toujours vue comme une annonce de la naissance d’un homme exceptionnel de même que l’apparition d’une nouvelle étoile.

                Ces Mages, païens intrigués et mis en route par cet événement astrologique, ne savent pas bien ce qu’ils cherchent. Ils ont besoin d’Israël et des Saintes Ecritures juives. C’est le point capital : c’est Israël qui sait qui est l’homme exceptionnel qui vient de naître – le Messie du Seigneur – et qui sait où il faut le chercher : Bethléem, selon l’oracle de Michée. Comme dit Jésus à la Samaritaine avec une certaine brutalité : « Nous adorons nous qui nous savons, car le salut vient des juifs ». (Jean 4/22)

                Ce qui est vécu aujourd’hui dans la maison de Bethléem n’est pas une jolie histoire pour les enfants. St Paul dans l’épitre nous l’enseigne : « le mystère, c’est que les païens sont associés au même héritage, au même corps et à la même promesse que les juifs ». Pendant des siècles, Dieu a tout fait pour séparer son peuple – les juifs – des nations païennes. Et les règles alimentaires étaient faites pour cela.

                Mais maintenant, dans le Christ, « par l’annonce de l’Evangile », « les deux peuples sont réunis en un seul homme nouveau » dit encore St Paul (Eph. 2/15).

                L’enfant Jésus reçoit la visite des juifs d’abord – les bergers - puis des païens - les mages. Les païens n’ont pas un chemin direct vers le Christ, qui se passerait d’Israël. Ils sont unis au peuple saint par le Christ et reçoivent de cette union réalisée dans le Christ, tous les dons promis par Dieu à Abraham : « en ta descendance se béniront toutes les nations de la terre. » ce qui sera accompli sur la Croix –« il a abattu le mur de séparation entre juifs et païens » (Eph 2/14) – s’inaugure aujourd’hui dans l’humble maison de Bethléem.

     

                Commencent alors les turbulences, l’exil, l’inquiétude. La menace d’Hérode sur l’enfant les fait fuir vers l’Egypte pour se cacher. A la mort du roi en - 4, ils songent à rentrer à Bethléem. Mais l’arrivée sur le trône de d’Hérode, d’Archelaüs – pire que son père ! - les fait remonter, au retour d’Egypte, à Nazareth pour y habiter. (Mt 2/21-22).

     

                NAZARETH, la patrie de Jésus qui va façonner son rapport au monde et son imagination : les paysages – de grandes plaines bordées de montagnes, la mer toute proche – la vie quotidienne que Jésus a tant observée et goûtée comme en témoignent toutes les paraboles, les gestes familiers, les attitudes, les petits côtés… la maison paternelle, les travaux des champs, le commerce à Séphoris la ville toute proche, le métier d’architecte artisan… Nous sommes tous façonnés par notre maison, notre ville, notre village… jusqu’à notre accent, et Jésus avait celui du Nord comme Pierre.

                La famille de Jésus était pratiquante. Les célébrations du sabbat à la synagogue,[5] la liturgie domestique[6], les prières quotidiennes qui sanctifient bien des gestes de tous les jours  et leur donnent toute leur profondeur… Et puis les pèlerinages[7] à Jérusalem, à la ville sainte, au temple « voir la Face de Dieu »… Au cours d’une de ces fêtes à Jérusalem,(Luc 2) Jésus est resté fasciné par le Temple et par la recherche spirituelle des docteurs. Il dialogue avec eux, posant questions, donnant des réponses à leurs questions… Admiration mutuelle des docteurs et du Christ. C’est la même passion qui court à travers toute le peuple : mieux lire la Loi  pour mieux la connaître, cette Parole Sainte, pour mieux la vivre.  C’est pourquoi, à chaque synagogue est attachée une école : en Israël, ils sont nombreux les garçons, elles sont nombreuses les filles à savoir lire et écrire (elles étudient à la maison) ! Marie et Joseph inquiets cherchent leur fils ! « Ton père et moi » dit Marie ! Si Jésus a accompli le rite de la Bar mistwa[8] durant ce séjour, il a entendu son père Joseph déclarer : « Béni soit l’Eternel qui aujourd’hui m’a déchargé de l’éducation de ce fils » D’où la question étonné du jeune Jésus : « Pourquoi me cherchiez-vous ? »

     

                Et il redescendit soumis à Nazareth, sous la conduite de Joseph. Et c’est là dans l’ombre de la vie quotidienne, formé par Marie et Joseph que Jésus va grandir et devenir l’homme accompli qu’il est. Quelle discrétion, quelle humilité pour Dieu ayant pris une nature humaine en Jésus !

     

                Au moment où il commence son ministère – au printemps de l’année 28 – Joseph est déjà mort sans que l’on sache ni quand ni comment. Depuis un certain temps tout de même, car dans on village, on appelle Jésus  « le fils de Marie ».

     

    [1] L’hébreu est la langue dans laquelle la Bible de l’Ancien Testament est écrite. Notre Bible catholique comprend deux parties :

         A – Les textes que nous avons en commun avec les Juifs nos frères aînés qu’on appelle l’Ancien Testament. Ecrit en hébreu et en grec.

         B – Les textes propres à Jésus et aux chrétiens le Nouveau Testament, écrit en grec.

    [2] Cet événement capital pour le peuple d’Israël eut lieu en 587 avant Jésus Christ. Le peuple a été déporté en Babylonie, Jérusalem a été détruite, le roi tué… Grande désolation.

    [3] La circoncision consiste en l'ablation du prépuce, c'est à dire la peau qui recouvre le gland du sexe masculin. Il est en Israël signe de l’Alliance entre Dieu et son peuple.

    [4] La présentation de Jésus au Temple est fêtée le 2 février chque année, 40 jours après Noël.

    [5] Salle d’étude de la Bible et de prière par quartier. Les hommes s’y réunissent chaque soir pour lire et étudier ensemble la Bible.

    [6] Il y a beaucoup de gestes et de prières pour les repas, le lever, l’habillement… tout est dans la prière.

    [7] A Jérusalem au Temple, au moins 3 fois l’an : à Pâques au printemps, Pentecôte au début de l’été et à la Fête de Tentes à l’automne.On peut y ajouter, chez les plus pieux comme Jésus et sa famille, Pentecôte et Hanoukka au mois de décembre.

    [8] L’enfant devient un adulte « un fils du commandement divin » selon le sens du mot « bar mitswa ».

     

     

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