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Billet spirituel - Page 18

  • 18H messe de « la paroisse invisible » du 19 mars

                Je suis heureux de vous accueillir ce soir dans ma prière en cette belle fête de St  Joseph. Vous pourrez lire sa vie réelle de jeune époux et père adoptif de Jésus. Nous pouvons en lisant cette vie penser à tous les jeunes couples que nous connaissons, ceux de nos familles, de nos amis, de nos voisins… les 5 couples de notre paroisse qui vont se marier en juin ou août. Pour vous qui êtes mariés, songez à vos jeunes années toujours présentes et vivantes en vous, cherchez un peu, ce n’est pas loin !  et prenez non pas un coup de vieux mais un coup de « jeune » !... dans le sens de l’esprit d’enfance de Jésus.

                Avec mon amitié.

     

                Intentions de prière : nous prions pour tous les malades, les personnels soignants, tous ceux qui assurent la vie de notre société (commerçants, force de l’ordre…). Nous demandons au Seigneur la grâce que l’épidémie cesse. Nous prions les uns pour les autres dans une grande amitié spirituelle.

     

                La Parole de Dieu.

     

    1ère lecture : 2ème  livre de Samuel 7/4-…16

                Promesse faite à David pour Dieu que le Messie sera dans sa descendance. Ce qui s’est réalisé quand Joseph a accepté de prendre Marie pour épouse et d’être le père du Fils né en elle de l’Esprit Saint.

     

    Psaume 88

                Rappel des promesses faites par Dieu à David concernant le Messie son lointain Fils

     

    2ème lecture Romains 4/13-… 22

                St Paul rappelle l’exemple de la foi  d’Abraham. Celle de Joseph est de la même trempe !

                Croire qu’on va avoir un fils alors qu’on est âgé et au-delà des possibilités humaines d’enfanter…et croire, quand votre fiancée vous révèle qu’elle est en enceinte de l’Esprit Saint : Même audace, même foi, même saut dans l’inconnu, même confiance en la Parole du Dieu Vivant… Même fécondité dans le Dessein de Dieu.

     

    Evangile de St Matthieu 1/16-24

                Non pas doute de Joseph !

                Mais foi de Joseph qui le fait être plein d’effroi à l’idée d’accompagner la mère du Messie ! D’être associé à cette mission, il ne s’en croit pas digne. Alors il échafaude des stratagèmes. Dieu le conforte dans sa vocation et le confirme dans son couple. Tout devient lors possible, même dans l’extraordinaire et l’impossible !!!

     

    Suite : Le beau couple de Joseph et Marie.

                Joseph : en hébreu[1] le nom signifie « Dieu en donnera un autre ». Et de fait il y a aura un « autre Joseph » pour s’occuper du Christ mort, Joseph d’Arimathie. 

                Il est de la famille de David (= le Bien Aimé), roi d’Israël en l’an 1000 avant le Christ. Depuis l’exil à Babylone,[2] la famille royale était devenue très modeste mais très consciente de sa dignité.

                Joseph vivait à Nazareth (en Galilée, nord du Pays) bien que la ville d’origine de la famille soit Bethléem (en Judée) où Joseph a toute sa famille.

                Quand il épouse Marie, il a environ 18 ans. Il exerce le métier de « teknon » c’est-à-dire d’artisan au sens large, architecte, constructeur de maison, travaillant autant la pierre que le bois ou le fer. L’Evangile dit que c’était un homme juste, fidèle à Dieu et à l’Ecriture sainte.

     

                Marie (= Dame), est de Nazareth et si les coutumes ont été appliquées, de la même tribu que Joseph, la tribu de Juda qui était celle de David. La tradition nous a donné les noms de ses parents : Anne (= la grâce) et Joachim (Dieu met debout). Elle a sans doute une sœur ou une demi-sœur  à Nazareth qui a des enfants – les cousins du Christ – Joset, Jude et Simon.

     

                Selon les coutumes du pays d’Israël, le mariage de Marie et Joseph fut célébré dans le village de Nazareth au cours d’une grande fête qui dura près d’une semaine. Les familles, les amis, les habitants du village, tout le monde était convié aux festivités. Au commencement, les garçons fêtaient de leur côté avec Joseph et les femmes avec Marie. Puis vint le moment officiel des noces : après la lecture du contrat de mariage et les prières dites par le père de la mariée et les fidèles, plusieurs jours de joie, de danses, de lectures de textes bibliques. A la fin, le marié et la mariée retournaient habiter chez leurs parents, pendant une année durant laquelle le jeune marié pouvait bâtir ou améliorer la future maison du couple. A l’anniversaire du mariage, le marié venait chercher sa femme et l’introduisait dans leur maison : commençait alors la vie commune.

               

                Un jour, il est clair que Marie est enceinte. L’heureux événement commence à être connu dans le village. Personne n’est étonné : donner la vie est vraiment l’acte le plus merveilleux qu’un homme et une femme puissent accomplir. Personne ne sait le secret du jeune couple, personne ne sait comment Marie s’est trouvée enceinte avant qu’ils aient mené vie commune ; personne ne sait le drame secret du jeune marié qui d’abord,  s’est  cru indigne de devenir l’époux de la mère du Messie avant d’être invité expressément par Dieu à accomplir son rôle d’époux et de père…

                Dans cet événement, les deux époux ont appris à se respecter l’un et l’autre, chacun dans leur vocation. Joseph accueille Marie comme Dieu la lui donne et Marie reconnaît que Joseph est lui aussi inspiré, il est celui que Dieu lui donne comme compagnon, elle se confie à lui dans toutes les péripéties de leur vie de couple. L’extraordinaire maternité est devenu le lieu de l’équilibre de leur couple. Tout le monde les voit heureux et selon la coutume, chacun dit à l’autre : « Dieu est bon ! Il a donné un enfant à Joseph »

                Assez rapidement, au commencement de leur vie commune, le jeune couple a effectué un long voyage en Judée(plusieurs jours de marche) pour se rendre auprès d’une parente de Marie – Elisabeth (= mon Dieu est plénitude) et de son mari Zacharie (Dieu se souvient) – qui attendaient eux aussi un heureux événement : le couple est déjà un peu âgé et il a besoin d’aide. Marie reste environ 3 mois auprès de sa parente jusqu’à la naissance de Jean (= Dieu fait grâce) celui qui deviendra le Baptiste.

     

                Puis vint la naissance de l’enfant de Marie. Elle eut lieu au plus mauvais moment, lors d’un voyage effectué en Judée, à Bethléem, pour un recensement. Le jeune couple fut reçu dans leur famille.

                Marie accoucha dans la grotte que presque toutes les maisons de Bethléem possédaient : une femme ne peut accoucher en public, la loi et la bienséance ne le permettent pas !… la grotte, pièce chaude et à l’écart, est le lieu idéal pour Marie et les femmes qui l’aident dans son accouchement. La première visite est celle de bergers qui gardaient les troupeaux dans le voisinage. Ce qui place la naissance de Jésus soit à la fin du printemps, durant l’été ou au début de l’automne. Huit jours après, Jésus est circoncis[3], il entre dans le peuple saint et reçoit le nom de Jésus (=Dieu sauve)

     

                Puis, après le rétablissement de la maman, 40 jours après la naissance, c’est le voyage à Jérusalem – 4 kms – et la montée[4] au Temple pour « racheter cet enfant » : coutume qui rappelle que « nous appartenons au Seigneur » et non à nos parents ! Marie porte l’enfant, Joseph les deux petites tourterelles, la famille accompagne sans doute et tous rencontrent Siméon et la prophétesse Anne. C’est le meilleur d’Israël rassemblé autour du Fils du Dieu Béni.

     

                La Tradition chrétienne a retenu comme confidence que le couple n’eut jamais de relation conjugale, non pas parce que ce serait mauvais – toute la tradition biblique dit le contraire – mais parce qu’il n’était pas possible d’avoir un enfant après le Christ ! Mais ce fait n’a pas privé Marie et Joseph d’une véritable vie de couple, de tendresse, d’affection et d’intimité spirituelle très profonde. Dans l’histoire de l’Eglise, plusieurs couples ont connu la même expérience « pour un amour plus grand encore  » selon la confidence de Raïssa et Jacques Maritain au début du 20èmesiècle.

     

                Puis c’est l’installation à Bethléem. Un peu de temps a passé depuis la crèche… nous sommes dans une maison,…l’enfant a grandi, il peut avoir près de deux ans comme l’indique le massacre des Sts Innocents : Hérode  qui « se fait préciser par les mages le moment où a brillé l’étoile » (Mt 2/7), « envoie exécuter tous les enfants dans Bethléem et dans toutes ses frontières, de deux ans et en dessous selon le moment qu’il s’était fait préciser par les mages. » (Mt 2/16) Joseph et Marie avaient donc continué à résider à Bethléem, pensant qu’il convenait sans doute au Messie d’habiter cette cité de David.         

                Ces Mages, nous les connaissons assez bien par les historiens de l’époque et par Hérodote. Prêtres, astrologues autant qu’astronomes, médecins… les mages sont des sages, des curieux du ciel et il n’est pas étonnant que Dieu ait pu leur faire signe… dans le ciel justement ! La conjonction d’astres dans un ciel plutôt immuable était toujours vue comme une annonce de la naissance d’un homme exceptionnel de même que l’apparition d’une nouvelle étoile.

                Ces Mages, païens intrigués et mis en route par cet événement astrologique, ne savent pas bien ce qu’ils cherchent. Ils ont besoin d’Israël et des Saintes Ecritures juives. C’est le point capital : c’est Israël qui sait qui est l’homme exceptionnel qui vient de naître – le Messie du Seigneur – et qui sait où il faut le chercher : Bethléem, selon l’oracle de Michée. Comme dit Jésus à la Samaritaine avec une certaine brutalité : « Nous adorons nous qui nous savons, car le salut vient des juifs ». (Jean 4/22)

                Ce qui est vécu aujourd’hui dans la maison de Bethléem n’est pas une jolie histoire pour les enfants. St Paul dans l’épitre nous l’enseigne : « le mystère, c’est que les païens sont associés au même héritage, au même corps et à la même promesse que les juifs ». Pendant des siècles, Dieu a tout fait pour séparer son peuple – les juifs – des nations païennes. Et les règles alimentaires étaient faites pour cela.

                Mais maintenant, dans le Christ, « par l’annonce de l’Evangile », « les deux peuples sont réunis en un seul homme nouveau » dit encore St Paul (Eph. 2/15).

                L’enfant Jésus reçoit la visite des juifs d’abord – les bergers - puis des païens - les mages. Les païens n’ont pas un chemin direct vers le Christ, qui se passerait d’Israël. Ils sont unis au peuple saint par le Christ et reçoivent de cette union réalisée dans le Christ, tous les dons promis par Dieu à Abraham : « en ta descendance se béniront toutes les nations de la terre. » ce qui sera accompli sur la Croix –« il a abattu le mur de séparation entre juifs et païens » (Eph 2/14) – s’inaugure aujourd’hui dans l’humble maison de Bethléem.

     

                Commencent alors les turbulences, l’exil, l’inquiétude. La menace d’Hérode sur l’enfant les fait fuir vers l’Egypte pour se cacher. A la mort du roi en - 4, ils songent à rentrer à Bethléem. Mais l’arrivée sur le trône de d’Hérode, d’Archelaüs – pire que son père ! - les fait remonter, au retour d’Egypte, à Nazareth pour y habiter. (Mt 2/21-22).

     

                NAZARETH, la patrie de Jésus qui va façonner son rapport au monde et son imagination : les paysages – de grandes plaines bordées de montagnes, la mer toute proche – la vie quotidienne que Jésus a tant observée et goûtée comme en témoignent toutes les paraboles, les gestes familiers, les attitudes, les petits côtés… la maison paternelle, les travaux des champs, le commerce à Séphoris la ville toute proche, le métier d’architecte artisan… Nous sommes tous façonnés par notre maison, notre ville, notre village… jusqu’à notre accent, et Jésus avait celui du Nord comme Pierre.

                La famille de Jésus était pratiquante. Les célébrations du sabbat à la synagogue,[5] la liturgie domestique[6], les prières quotidiennes qui sanctifient bien des gestes de tous les jours  et leur donnent toute leur profondeur… Et puis les pèlerinages[7] à Jérusalem, à la ville sainte, au temple « voir la Face de Dieu »… Au cours d’une de ces fêtes à Jérusalem,(Luc 2) Jésus est resté fasciné par le Temple et par la recherche spirituelle des docteurs. Il dialogue avec eux, posant questions, donnant des réponses à leurs questions… Admiration mutuelle des docteurs et du Christ. C’est la même passion qui court à travers toute le peuple : mieux lire la Loi  pour mieux la connaître, cette Parole Sainte, pour mieux la vivre.  C’est pourquoi, à chaque synagogue est attachée une école : en Israël, ils sont nombreux les garçons, elles sont nombreuses les filles à savoir lire et écrire (elles étudient à la maison) ! Marie et Joseph inquiets cherchent leur fils ! « Ton père et moi » dit Marie ! Si Jésus a accompli le rite de la Bar mistwa[8] durant ce séjour, il a entendu son père Joseph déclarer : « Béni soit l’Eternel qui aujourd’hui m’a déchargé de l’éducation de ce fils » D’où la question étonné du jeune Jésus : « Pourquoi me cherchiez-vous ? »

     

                Et il redescendit soumis à Nazareth, sous la conduite de Joseph. Et c’est là dans l’ombre de la vie quotidienne, formé par Marie et Joseph que Jésus va grandir et devenir l’homme accompli qu’il est. Quelle discrétion, quelle humilité pour Dieu ayant pris une nature humaine en Jésus !

     

                Au moment où il commence son ministère – au printemps de l’année 28 – Joseph est déjà mort sans que l’on sache ni quand ni comment. Depuis un certain temps tout de même, car dans on village, on appelle Jésus  « le fils de Marie ».

     

    [1] L’hébreu est la langue dans laquelle la Bible de l’Ancien Testament est écrite. Notre Bible catholique comprend deux parties :

         A – Les textes que nous avons en commun avec les Juifs nos frères aînés qu’on appelle l’Ancien Testament. Ecrit en hébreu et en grec.

         B – Les textes propres à Jésus et aux chrétiens le Nouveau Testament, écrit en grec.

    [2] Cet événement capital pour le peuple d’Israël eut lieu en 587 avant Jésus Christ. Le peuple a été déporté en Babylonie, Jérusalem a été détruite, le roi tué… Grande désolation.

    [3] La circoncision consiste en l'ablation du prépuce, c'est à dire la peau qui recouvre le gland du sexe masculin. Il est en Israël signe de l’Alliance entre Dieu et son peuple.

    [4] La présentation de Jésus au Temple est fêtée le 2 février chque année, 40 jours après Noël.

    [5] Salle d’étude de la Bible et de prière par quartier. Les hommes s’y réunissent chaque soir pour lire et étudier ensemble la Bible.

    [6] Il y a beaucoup de gestes et de prières pour les repas, le lever, l’habillement… tout est dans la prière.

    [7] A Jérusalem au Temple, au moins 3 fois l’an : à Pâques au printemps, Pentecôte au début de l’été et à la Fête de Tentes à l’automne.On peut y ajouter, chez les plus pieux comme Jésus et sa famille, Pentecôte et Hanoukka au mois de décembre.

    [8] L’enfant devient un adulte « un fils du commandement divin » selon le sens du mot « bar mitswa ».

     

     

    ANNONCE : Jean-Paul Baert nous signale la programmation de KTOTV

  • Jeudi 19 mars 2020 - SOLENNITE DE SAINT JOSEPH

    PRIERE DU MATIN

    Bonne fête à tous les Joseph !

    Bonne fête aussi à l’Eglise dont il est le Protecteur !

    « Dieu tout Puissant, à l’aube des temps nouveaux

    Tu as confié à St Joseph la garde des mystères du salut.

    Accorde maintenant à ton Eglise, toujours soutenue par sa prière,

    De veiller sur leur achèvement. » (oraison du jour)

    Ode d’aujourd’hui (16) 

    Refrain  Gloire à Toi ô Christ, notre espérance, Gloire à toi, Christ notre salut.

    A sa naissance, Moïse fut par Toi sauvé des eaux.

    Porté sur les flots du fleuve, tu fis échapper le juste à la mort.

    Souviens-toi de ta mort et de ta résurrection où Tu nous as plongés.

     

    Seigneur, conduis-moi au désert avec Moïse

    Donne moi son courage et l’amour de son peuple.

    Que je contemple avec Lui le Buisson ardent et révèle ton Nom à mes frères.

     

    Moïse divisa les flots avec son bâton et en fit un rempart au milieu de l’abime.

    Et Toi, Seigneur, façonne en mon cœur l’image de ta divine croix :

    Elle sera mon bâton qui me soutient et par lequel j’accomplirai tes merveilles.

     

    Sainte Marie Madeleine , en répandant tes larmes aux pieds de Jésus

    Ton corps blessé par lé péché fut déjà renouvelé par sa Résurrection

    C’est pourquoi il te choisit pour annoncer au monde le triomphe de sa miséricorde.

     

     

     

             Nous sommes aujourd’hui (et demain) avec MOÏSE. Nous nous souvenons de sa naissance miraculeuse. Dieu s’est occupé de lui, soigneusement, comme pour moi ! Et mon baptême reçu bébé, comme le bébé Moïse dans les flots du Nil, m’a aussitôt plongé dans la mort et la Résurrection de Jésus et m’a fait vivre éternellement. Ma destinée a été associée « à la vie à la mort » avec celle du Christ : il ne me reniera jamais… même si moi je peux, hélas, me retirer de Lui.

              « Seigneur, conduis-moi au désert avec Moïse »…eh bien ! Nous y sommes avec ce confinement et la solitude sévère pour certains d’entre nous. Acceptons que ce temps de désert nous transforme, n’essayons pas de biaiser… « Livrez-vous, livrons nous à l’emprise du Dieu vivant pour le servir en son Eglise. »

              Que le Seigneur nous donne comme à Moïse, l’amour du peuple de Dieu que nous sommes, la Sainte Eglise des pécheurs. Nous en disons tant de mal ! Nous en parlons comme si nous n’en étions pas ! Comme si son péché n’était pas un celui de chacun d‘entre nous qui acceptons de rester si médiocre. Moïse aimait son peuple même quand il était pécheur !

             Que notre prière nous conduise au bord du Buisson Ardent où Dieu se révèle à nous ! Que nous aimions l’amour que Dieu nous montre et nous donne sur la Croix, brasier ardent de l’amour trinitaire !

             Ayons confiance : des pécheurs, Dieu peut faire des Saints ! La dernière strophe nous le rappelle en Marie Madeleine.

  • 18H messe de « la paroisse invisible » du 18 mars

    Que la grâce de Jésus Christ notre Seigneur

    L’amour de Dieu le Père

    et la communion de l’Esprit saint

    soit toujours avec vous !

    Et que la Paix de Dieu qui surpasse tout ce qu’on peut comprendre

    Demeure dans vos cœurs.

     

                Voilà mon souhait pour chacun ce soir. Avec mon amitié.

     

                Intentions de prière : nous prions pour tous les malades, les personnels soignants, tous ceux qui assurent la vie de notre société (commerçants, force de l’ordre…). Nous demandons au Seigneur la grâce que l’épidémie cesse. Nous prions les uns pour les autres dans une grande amitié spirituelle.

                Le saint du jour : Cyrille était né vers 315 dans les environs de Jérusalem. On ne sait rien de sa formation qui fut excellente, en particulier dans la connaissance de la Bible. Il fut ordonné prêtre par la patriarche de Jérusalem, Maxime en 345 et il lui succéda en 361. Les temps sont troublés malgré la paix de l’Eglise donnée par Constantin en 313 mais l’Eglise st agitée par la querelle arienne qui nie la divinité de Jésus. Cyrille, à cause de son choix anti-arien,  sera exilé de son diocèse par les Ariens 3 fois de suite, 17 années en tout ! Après 378, il revient définitivement à Jérusalem. Il est célèbre par les magnifiques catéchèses baptismales (données avant et après le baptême) qu’il a prêchées tout près du tombeau du Christ dans la toute nouvelle basilique de l’Anastasis construite par Constantin sur le tombeau du Christ et qui existe toujours. Il parle des deux grottes mystiques de Jérusalem : celle du Tombeau du Christ et celle du Mont des Oliviers : Cyrille a prêché dans les deux églises élevées par Constantin sur ces grottes : L’Anastasis et la Basilique de la Grotte des Enseignements. Il meurt à Jérusalem en 387.

      

                La Parole de Dieu : St Matthieu 5/11-19

     

      Commentaire de Saint Irénée, évêque de Lyon au 2ème siècle, originaire de Smyrne en Asie.

     

                « Les préceptes naturels de la Loi, c’est-à-dire ceux par lesquels l’homme est rendu juste et qu’observaient, même avant le Don de la Loi, les hommes qui étaient justifiés par leur foi et plaisaient à Dieu[1], ces préceptes-là,  le Seigneur ne les a pas abolis, mais amplifiés et accomplis.

                La Loi donnée sur le Sinaï éduquait l’âme à partir de l’extérieur et du corporel, en l’amenant, comme par une chaîne, à la soumission aux commandements afin que l’homme apprît à s’accorder avec Dieu.

                Mais le Verbe incarné Jésus a libéré l’âme et enseigné de purifier le corps par l’intérieur, à partir de la volonté et du cœur. Il fallait dès lors … que l’homme suive Dieu sans chaîne ; il fallait aussi que fussent amplifiés les préceptes de la liberté et que fût accrue l’obéissance à Dieu pour que nul, en revenant en arrière, ne se montrât indigne de son Libérateur, le Christ.

     

    C’est pourquoi le Seigneur nous a donné pour mot d’ordre

    Au lieu de ne pas commettre l’adultère, de ne pas même convoiter.

    Au lieu de ne pas tuer, de ne même pas nous mettre en colère.

    D’aimer non seulement nos proches mais aussi nos ennemis…

    De faire un don gratuit au prochain plus que de céder à la nécessité

    « Et si quelqu’un te contraint à faire un mille avec lui, fais-en deux mille » (Mt 5/41)

    Afin de ne pas le suivre comme esclave mais de le précéder comme un homme libre. »

     

    De la Démonstration de la prédication apostolique  Sources chrétiennes 62 Cerf Paris 1959 § 96

     

    [1] Abraham par exemple. Ces « préceptes naturels » sont déposés par Dieu dans la conscience de chaque homme et y sont restés même si le péché les a obscurcis, enfouis, perdus pour une part et qu’il a fallu les rappeler par les Dix Commandements du Sinaï.

  • Mercredi 18 mars - Pour la prière du matin.

    Bien chers amis, voilà donc la prière du matin.

    Laissez la Parole de Dieu vous transformer et faire de vous des saints.

    Prenez aussi soin les uns des autres, de vos proches dans le respect de règles établies.

    Avec mon amitié.

     

    Ode d’aujourd’hui (15)

    Refrain  Gloire à Toi ô Christ, notre espérance, Gloire à toi, Christ notre salut.

               

    Je me confesse à Toi, ô Christ, ô mon Roi

    Car j’ai péché comme jadis les frères de Joseph

    Je T’ai vendu, Toi l’Agneau innocent, Toi la Sagesse de Dieu.

     

    Joseph fut précipité dans la fosse, ô Seigneur Souverain

    En signe de ta sépulture et de ta résurrection

    Cache-moi dans les profondeurs du repentir et relève-moi au matin de ta Pâque.

     

    Joseph l’enfant élu de Dieu fut livré par ses proches

    Lui je Juste très doux fut vendu comme esclave à l’image du Seigneur

    Mais toi, ô mon  âme, tu es l’esclave de ton péché, dans la prison de ton orgueil

     

    O bienheureuse Madeleine, poussée par l’ardeur de ton amour

    Tu t’es prosternée devant la croix du Seigneur de la Vie !

    Fais que je sois comblée avec toi par la Gloire du Ciel.

     

     

         Nous prions ce matin avec l’histoire de Joseph, le fils de Jacob que le patriarche a eu avec son épouse préférée Rachel. Il est l’aîné du dernier des fils de Jacob fondateurs d’Israël, Benjamin. Son histoire est longuement racontée en Genèse chapitres 37/2 à 50/26 !

         St André ne retient que quelques éléments de cette histoire, ce qui annonce le plus la passion et la résurrection de Jésus.

         « Je t’ai vendu comme les frères de Joseph » : ils l’ont vendu par jalousie parce qu’il était le fils bien aimé de Jacob et que Dieu lui confiait son Dessein par des songes. J’imite les frères de Joseph chaque fois que je cède à la jalousie qui naît dans mon cœur, que je l’entretiens, intimement ou dans mes conversations, au lieu de la combattre totalement. C’est la prison de mon orgueil dont parle texte.

         Joseph dans la citerne puis dans la prison… puis Joseph au faîte de la gloire au service de Pharaon et surtout du salut de sa famille,  annonce étonnante de la Pâque du Christ haï, humilié, mort et ressuscité pour le salut de tous. Notre manière d’être uni à la Pâque du Seigneur durant ce carême, c’est  d’être caché dans les profondeurs du repentir et relevé au matin de la Pâque de Jésus.

         Enfin l’intercession finale est aujourd’hui confiée à Madeleine en se souvenant qu’elle fut avec Marie et Jean, seule autre femme au calvaire « prosternée devant la croix du Seigneur » : l’espérance est toujours ferme comme dans le refrain. Nous demandons la grâce de jouir de la Gloire du Ciel avec Madeleine.

  • 18H messe de « la paroisse invisible » du 17 mars

    Bien chers frères et sœurs, bien chers amis.

    Nous voilà embarqués dans une aventure ! Il faut tenir le coup… dans la durée et profiter de ce temps pour grandir spirituellement, nous corriger de mauvaises habitudes et retrouver dans les rencontres plus difficiles ... la joie de se rencontrer vraiment !

    Je vous propose deux rendez-vous journaliers :

     

    - un le matin. C’est la prière du matin. Elle sera chez vous dès 7H30. A prier quand vous voulez.

    - un le soir, vers 17H30 pour le temps de prière paroissial en commun … et même diocésain. Je dis la messe seul à la chapelle de la maison de l’Oratoire, 6 rue des loups. Je prierai chaque jour à vos intentions et à celles que j’indiquerai sur la feuille chaque jour. VOUS POUVEZ M’ENVOYER DES INTENTIONS PAR COURRIEL.

    La fiche du jour sera souvent un commentaire de l’Evangile… nous allons ainsi lire St Jean !

    Voilà ! En route ! Que le Seigneur bénisse chacun ! Et Vive la paroisse St Pierre- Notre Dame de Bonsecours.

     

    Votre curé.

     

                Intentions de prière : nous prions pour tous les malades, les personnels soignants, tous ceux qui assurent la vie de notre société (commerçants, force de l’ordre …). Nous demandons au Seigneur la grâce que l’épidémie cesse. Nous prions les uns pour les autres dans une grande amitié spirituelle.

     

                Le saint du jour :   Saint Patrick

                Fils d’un fonctionnaire britto-romain, Patrick est né en 390 en Grande Bretagne, peut-être en Ecosse. En 405, il est victime d’une razzia de pirates et est emmené comme esclave en Irlande. Pendant six années de captivité auprès d’un druide, passées à surveiller les troupeaux, sa foi en Dieu s'affermit et une fois évadé, il poursuivit ses études théologiques en  Gaule avec la passion d’évangéliser l’Irlande où il avait été captif. Il se forma auprès de St Germain d’Auxerre entre 420 et 425.

                En  432,  Patrick ordonné évêque par St Germain arrive en Irlande. Il y a déjà des chrétiens mais peu nombreux et dispersés.[1]Sa mission est une grande réussite : en s’adressant d’abord aux druides et aux savants, il permet une conversion paisible des populations et une mise par écrit de la culture celtique.  L’art celtique des manuscrits même chrétiens est magnifique. Il fonde le diocèse urbain d’Armagh. Après de longues années d'évangélisation, il se retire au prieuré de Down en Ulster où il meurt le 17 mars 461. La vie chrétienne irlandaise s'organise autour des monastères, les nouveaux centres de propagation de la foi, qui vont créer des succursales dans toute la Bretagne insulaire, et de proche en proche dans toute l'Europe, comme en Lorraine Luxeuil, en Suisse Saint Gall, en Italie Bobbio, formant des hommes d'exception comme saint Colomban ou Alcuin, et jetant les fondements de la Renaissance carolingienne..

                 

                La Parole de Dieu

     

    Les apôtres qui voient Jésus prier longuement, seul à seul avec celui qu’il appelle Son Père, lui demandent : « Seigneur, apprends-nous à prier ! »

    Et Jésus leur donne le texte du « Notre Père »          

    Nous adorons le Père en Esprit et en Vérité selon l’Evangile de dimanche dernier. C’est donc  l’Esprit qui prie en nous ; St Paul écrit  « Vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des enfants de Dieu qui vous fait crier « abba Père »… « Abba », papa, comme le disent  les petits enfants à leur père !!

    Saint Ignace d’Antioche + en 107, écrit aux Romains :  « Coule en moi une eau vive qui murmure et dit au-dedans de moi: "Viens vers le Père". » Cette eau cette source que St Jean nous appris à comprendre comme l’Esprit saint donné par le Père jaillissant et coulant en nous, cette eau est donnée à chacun des baptisés pour le conduire dans sa prière.

    Jésus – qui est La Vérité - a donné le texte, les apôtres nous l’ont transmis, l’Eglise nous l’a donné et l’Esprit le murmure en nos cœurs : écoutons-le et prions avec Lui et en Lui.

     

    NOTREPERE  / QUI ES AUX CIEUX   Contraste entre Père (= il prend soin de nous) et aux Cieux ( = hors de la portée de l’homme, mystérieux, inaccessible). Notre et non pas mon : Père de tous, seul Jésus dit « Mon Père » comme Fils unique; nous sommes tous frères.

    Dieu Mystère, inaccessible à l’homme !. « En quel sens, demande St Ambroise, Dieu se promenait-il dans la paradis puisqu’il est toujours présent partout ? Cela signifie, je pense, que Dieu manifeste sa présence dans les différents textes des divines Ecritures où l’on rencontre partout sa présence. »  ( De Paradiso 14,18)

     

    QUE TON NOM SOIT SANCTIFIE

       Que ton Nom soit connu, aimé, loué de tous les hommes. Qu’ils le respectent comme un nom « saint ».



    QUE TON REGNE VIENNE

    Que Dieu soit présent dans les cœurs des hommes. Que la Paix y règne, l’harmonie, l’équilibre. Que Dieu soit aussi de plus en plus accueilli par les hommes !  Que vienne le paradis, la fin des temps ! Que la présence de Dieu dans les cœurs, entre les hommes et dans la nature, apporte paix, douceur, miséricorde et justice. « Dieu tout en tous » dit St Paul

     

    QUE TA VOLONTE SOIT FAITE  SUR LA TERRE COMME AU CIEL

    La volonté de Dieu est de sauver tous les hommes ( Jn 3/16-17) La volonté de Dieu, ce sont les conseils donnés pour notre vie dans l’Evangile et par l’Eglise  ( Jn14/21)

    La volonté de Dieu : on peut la refuser. C’est pourquoi on prie pour qu’elle se fasse en nous et par nous !

     

    DONNE-NOUS AUJOURD’HUI   NOTRE PAIN DE CE JOUR

                3 sens :

                * la nourriture terrestre, don de Dieu et fruit de la terre et du travail des hommes. Elle nourrit notre corps.

                * La Parole de Dieu qui nourrit notre intelligence, notre mémoire et notre cœur.

                * le Corps du Christ qui nourrit notre âme. C’est le Pain de Vie. Le Pain de la table donné par la Parole créatrice, la Parole et la Parole incarnée, donnée dans le sacrement, le Même et Unique Pain.

     

    PARDONNE-NOUS NOS OFFENSES COMME NOUS PARDONNONS AUSSI À CEUX QUI NOUS ONT OFFENSES

    La condition pour être pardonné par Dieu est de pardonner à ceux qui nous ont offensés. D’ailleurs le texte dit : « Remets-nous nos dettes comme nous aussi avons remis à nos débiteurs » selon la traduction littérale de Sr Jeanne d’Arc.

     

    Comment donner son pardon

    C’est un acte profond à faire lentement et sans impatience.

     

    1er temps : oser se dire la faute reçue, la blessure qui demeure, la douleur vécue, les répercussions de ce dont nous avons été victime… courageusement et en ayant pas honte de souffrir. Oser se dire la situation. Et si les désirs de vengeance viennent, surtout ne pas les refouler, c’est leur donner encore plus de force ! Mais les formuler ouvertement devant soi et les donner à Dieu pour qu’Il s’en charge… les psaumes sont remplis de demande de vengeance à Dieu, c’est fait pour cela et pas pour être supprimées par des âmes soit disant délicates !. Donnez vous le droit d’avoir souffert et peut-être de souffrir encore.

     

     2ème temps : Considérez combien Dieu vous a pardonné.

     

    3ème temps : se dire que le Seigneur veut que je pardonne… pas souhaite, veut ! Qu’il met ce pardon comme condition au mien. Cette parole est dure à entendre mais le Seigneur sait mieux que moi ce qui me convient…

     

    4ème temps : se dire que, dans la grâce, je pardonnerai pour obéir au Seigneur, que je veux lâcher ce pouvoir que j’ai sur l’autre qui m’a offensé… et que cette décision étant prise, alors, je peux demander la grâce de le faire que je serai aidé par Dieu sûrement. Le pardon est le fruit d’une décision prise dans la grâce et pas le fruit d’un sentiment !

     

    4ème temps : ne pas donner le pardon avec impatience. Prier aussi pour celui/celle à qui vous voulez pardonner : laissez Jésus préparer la voie de la réconciliation en touchant le cœur de celui/celle à qui vous pardonnez et pour qui vous priez.

     

    5ème temps : louange à Dieu pour la paix reçue et l’acte de pardon accompli… Action de grâce pour les bienfaits accordés par Dieu à celui/celle qui vient de pardonner.

     

     

     

    Exemple de Prière :

     

                « Père éternel, au Nom de Jésus (= Dieu sauve) venu me sauver, par la puissante main de l’Esprit Saint, commence en moi ton œuvre de pardon et de guérison de ma mémoire.

    Je veux pardonner à …… J’accepte de prier et de les aimer pour que la paix habite dans son/leur cœur. Que mes souvenirs demeurent mais apaisés en moi !

                Père je te prie aussi pour ceux que j’ai blessés et déçus, qu’ils m’accordent leur pardon et me bénissent pour que je connaisse la joie.

                Père pardonne-moi, restaure ma paix intérieure, renforce ma joie de vivre ! Que ton Esprit m’habite et reconstruise ce qui a été abimé ! Qu’Il me garde de ne plus commettre les mêmes erreurs et me fasse répandre l’amour qu’Il a déposé dans mon cœur.  Amen. »

     

    ET NE NOUS LAISSE PAS ENTRER EN TENTATION 

    MAIS DELIVRE-NOUS DU MAL

     

    Nous sommes tentés de faire le mal… comme le Christ au désert. Nous demandons à Dieu de résister à cette tentation, - non seulement de ne pas y succomber mais plus : de ne pas nous laisser entrer en tentation et d’être délivrés du mal, c’est-à-dire du Mauvais, de Satan l’adversaire, le Diviseur, l’Accusateur, le Prince du mensonge.

     

     

     

    [1] Nous savons par la chronique de St Prosper d’Aquitaine que le pape avait déjà dépêché un évêque, Palladius en Irlande. Mais cet évêque meurt presqu’aussitôt

     

  • Pour le mardi 17 mars 2020

    Chers frères et sœurs, à la messe paroissiale de semaine, depuis plusieurs années,  nous prions tous les jours avec une ode du Canon de Saint André de Crète (Damas 660- Mytilène en Grèce 740). L’auteur qui a composé de nombreuses hymnes, reprend tous les passages de l’histoire Biblique[1], les médite et les applique à chacun d’entre nous : la Parole de Dieu éclaire ainsi nos vies et St André nous aide ainsi à entrer dans le repentir qui est la grande vertu spirituelle du carême.

    Ode d’aujourd’hui 

    Refrain  Gloire à Toi ô Christ, notre espérance, Gloire à toi, Christ notre salut.

    Dépouillé de ses biens, privé de ses amis et rongé par la souffrance

    En son malheur, Job ne pécha point et garda sous tes yeux un chemin sans reproche

    Il confessa que dans sa chair, il Te verrait, toi son Rédempteur.

     

    Aux portes de la mort, il t’a béni, Dieu qui donnes et qui reprends

    Et tu lui as révélé tes desseins au cœur de la tempête

    Ta sagesse l’a fait revivre et sa chair a refleuri.

     

    Me voici couvert d’ulcères, mon cœur est dévoré par la fièvre du péché.

    Médecin véritable, Celui que tu aimes est malade.

    Et Toi Seigneur, si tu le veux, Tu peux me guérir.

     

    Vierge très humble, intercède pour moi qui me repens de mon orgueil,

    Toi qui as  donné à Jésus ton Enfant notre nature humiliée

    Pour qu’il la rachète et l’exalte à la droite du Père.

     

         Nous sommes aujourd’hui devant Job : nous admirons sa constance dans la fidélité à Dieu au cœur de son malheur, aucune parole de récrimination n’est sortie de ses lèvres, aucune révolte.

         Et tout à coup, Job, c’est nous !  Couvert d’ulcères du péché, fiévreux du péché, pleins de récriminations, toujours à tenter Dieu ou à lui faire des reproches. Jésus est invoqué comme « Médecin véritable »… et l’appel au secours que nous lui adressons, c’est celui de Marthe et de Marie quand leur frère Lazare était malade : oui, malgré tout, je suis pour Toi Seigneur, « celui que Tu aimes et qui est malade » ! Alors comme tant d’hommes l’ont dit au Seigneur,« Si tu le veux, tu peux me guérir. »

        Dans cette supplication, nous sommes aidés par la Vierge Marie[2] : elle intercède et la formule qui suit est magnifique : Marie a donné à Jésus son Enfant notre nature humiliée (il a été semble à nous en tout sauf le péché mais en tout selon la faiblesse) et pourquoi a-t-il pris cette nature humiliée : « Pour qu’il la rachète et l’exalte à la droite du Père. » Et là le Canon parle de notre relèvement et de notre divinisation.

        D’ailleurs le refrain est une glorification joyeuse du Christ notre espérance et noter salut… qui était déjà l’espérance de Job.(premier couplet)

     

    [1] Nous avons médité successivement Adam et Eve, Caïn et Abel, Hénok, Lamek, Noé, Abraham, Isaac, Jacob

    [2] Ou par Marie Madeleine ou Pierre. Les 3 grands intercesseurs du Canon.

     

    Le voici chanté avec un autre refrain par les fraternités monastiques de Jérusalem

  • A propos de l’Evangile de la Samaritaine…

                L’entrevue est l’œuvre de JÉSUS SEUL avec la Samaritaine.  L’icône[1] le montre bien : les Apôtres sont au loin, étonnés, pleins de préjugés : Jésus parle à une femme en public. !

     

                SYCHAR, lieu où se passe la scène.  C’est l’ancienne Sichem si chère aux Patriarches. … C’est là où Dieu s’était adressé à Abram – pour la 1er fois en « apparition » - pour promettre ce pays à sa postérité (Genèse 12,6), « Abram traversa le pays jusqu’au lieu nommé Sichem, au chêne de Moré. Les Cananéens étaient alors dans le pays. Le Seigneurapparut à Abram et dit : « À ta descendance je donnerai ce pays. » Et là, Abram bâtit un autel au Seigneur qui lui était apparu. »

     

                PUITS Au centre un puits majestueux, rouge lumineux, solennel. On ne voit que lui !

                Le puits dans la Bible est le lieu de la vie et de la rencontre amoureuse. Il y a ici une symbolique nuptialedans ce texte de la Samaritaine.

                En Genèse 24/29, nous lisons : « Rébecca avait un frère qui s’appelait Laban. Laban sortit et courut vers la source, à la rencontre de l’homme. »

                Eléazar est chargé par Abraham de trouver une femme pour Isaac : il va à un puits, demande à boire à une jeune femme –Rebecca – après avoir convenu avec Dieu que si elle répondait positivement, c’était elle l’épouse promise à Isaac. Quand St Jean rédige son Evangile, il a sans doute dans le cœur cet épisode… Jésus sans doute aussi ! La splendeur du vêtement de la Samaritaine sur l’icône renvoie sans doute à la splendeur du vêtement et des voiles de Rebecca quand elle arrive chez Isaac. (Gn 24/61…)

                En Exode 2,15-22, nous lisons aussi : « Moïse s’enfuit loin de Pharaon et habita au pays de Madiane. Il vint s’asseoir près du puits. Le prêtre de Madiane avait sept filles. Elles allèrent puiser de l’eau et remplir les auges pour abreuver le troupeau de leur père. Des bergers survinrent et voulurent les chasser. Alors Moïse se leva pour leur porter secours et il abreuva leur troupeau. Elles retournèrent chez Réouël, leur père, qui leur dit : « Pourquoi êtes-vous revenues si tôt, aujourd’hui ? » Elles répondirent : « Un Égyptien nous a délivrées de la main des bergers, il a même puisé l’eau pour nous et abreuvé le troupeau ! – Mais où est-il, demanda Réouël, pourquoi l’avez-vous laissé là-bas ? Appelez-le ! Invitez-le à manger ! » Et Moïse accepta de s’établir chez cet homme qui lui donna comme épouse sa fille Cippora ».

                Le puits est aussi associé à l’Exode et en particulier au Don de la Loi. Le lien entre le don et la Loi - « don de Dieu » - est facile à faire pour le lecteur juif. La première lettre du mot « Maïm » - en hébreu les « eaux » - MEM en hébreu, équivaut au chiffre 40. Moise est resté 40 jours sur le mont Sinaï afin de recevoir les Tables de la Loi symbolisées par  l’eau. Car cette eau de la Loi vient à nous, mais nous devons faire l’effort d’aller la puiser comme au puits « Haïm ». De plus, le pluriel « Maïm » ( = eaux) évoque aussi « les eaux de la création ».

    SOURCE

                Jésus parle « d’eau » mais pas de n’importe laquelle ! Jésus parle d’ « eau vive » car l’eau de puits de Jacob est une eau vivante et non stagnante comme dans les puits, les bassins ou les citernes. Car en réalité, il s’agit de la « source de Jacob » : la SOURCE est très profonde c’est pourquoi on y accède par un puits. … L’eau vive est celle qui coule de source et qu’on puise dans son lit. Telle était l’eau de la fontaine de Jacob.

                Jésus, en prenant appui sur la réalité matérielle de cette source, va élever le cœur de la Samaritaine vers l’Eau Vive de l’Esprit Saint, « Don de Dieu »… » « Si tu savais le Don de Dieu ».

                Jésus va préciser : Cette eau vive fait qu’on n’a plus besoin de puiser puisqu’elle devient en celui qui la reçoit, une source jaillissante, et même pour la vie éternelle. Celui qui boira de cette eau n’aura plus jamais soif…

                Surtout qu’avec la révélation finale, « c’est moi le Messie », la source jaillissante, c’est l’Inconnu qui se tient devant la femme. À la source extérieure du puits profond du Patriarche s’est substituée une source intérieure qui étanche vraiment la soif. L’icône enseigne plus ! Elle nous fait pressentir que cette Eau vive est liée au mystère pascal du Christ – puits pourpre et cruciforme - et au baptême - puits qui ressemble à un baptistère  -.

                Le thème de la SOIF en effet, traverse tout l'Évangile de Jean et nous conduit à la Croix : de la rencontre avec la Samaritaine, à la grande prophétie lors de la fête des Tentes : « Si quelqu’un a soit qu’il vienne à moi et qu’il boive, celui qui croit en moi. De son sein couleront des fleuves d’eau vive… dont Jean nous précise qu’il s’agit de l’Esprit Saint » (Jn 7.37-38), jusqu'à la Croix, lorsque Jésus, avant de mourir, dit pour réaliser les Écritures : « J'ai soif »  (Jn 19.28).

                Oui, « Dieu est venu dans le monde pour réveiller en nous la soif des grandes choses » écrit Benoît XVI. La Samaritaine vivait dans l'insatisfaction existentielle de celle qui n'a pas encore trouvé ce qu'elle cherche : l’icône nous le montre : La femme est riche : vêtements somptueux, élégante mais totalement insatisfaite, même de 5 maris et avec 6è qui n’est pas le sien !  

                Après lui avoir demandé à boire, c'est Jésus lui-même qui lui offre de l'eau, et pas n'importe laquelle, mais une « Eau Vive«, capable d'étancher sa soif… en faisant surgir en elle le vrai désir de quelque chose de plus profond que le simple besoin de satisfaire une soif matérielle. Dieu a soif que nous ayons soif de Lui.»

     

    ADORER                                                  

    Le rocher tout droit, lisse parfait :

    Adorer : toujours très concret,  le texte dit « prosterner » : entre v. 20 et 24, 10 fois le mot prosterner !  Jésus invite à ne plus chercher à se prosterner dans un lieu ou un autre… mais à se prosterner devant le Père, guidé par l’Esprit Saint et selon la Parole de Vérité qui est le Christ.

    Ainsi,

    nous pouvons prier n’importe où le « Notre Père »

                Dont le texte nous été donné par Jésus La vérité

                Texte que nous pouvons dire en vérité car l’Esprit le murmure au fond de notre cœur et atteste que nous sommes enfants de Dieu. Nous pouvons donc prier en vérité, « Notre Père »

     

    Sur l’icône, on voit trois montagne : une abrupte à gauche, comme le Sinaï ou le Mont Moriah ; une autre cachée sur laquelle est le temple du Garizim, bien clos. Une 3ème derrière le Christ, sur laquelle il est assis, direct et lisse vers le Ciel. Le lien direct avec Dieu.

     

    [1] Celle qui a été bénie le premier dimanche de Carême et qui préside à tout notre temps vers Pâques !

  • 6ème du temps année A

    L’extrait assez long du discours sur la montagne lu aujourd’hui comme Evangile nous apprend deux choses essentielles :

                - Jésus n’abolit pas la loi, il l’accomplit. C’est à dire il réalise parfaitement ce que Dieu attend d’un homme. Il est le seul à avoir relise parfaitement la Loi. Mails ile sta susi celui qui l’explicite et la mène à la perfection : d’où la relecture radicale du Christ… L’adultère du secret cœur montre jusqu’où le péché doit être extirpé de notre cœur.

                - Mais plus important encore, dans ce discours sur la montagne, Jésus revendique une place et une mission hors du commun. « Vous avez appris qu’il a été dit au Père, … eh bien ! moi je vous dis… » Jésus corrige donc la Torah, la Loi donnée par Dieu lui-même à Moïse sur le mont Sinaï. Il se déclare Dieu. Mais ce faisant, il nous révèle le mystère caché de Dieu. Bien des contemporains de Jésus ont vivement réagi à cette prétention…renforcée par lq pratique du pardon des péchés… et l’affirmation « Le Fils de l’homme est MAITRE même du Sabbat ! »… sans parler de l’appropriation permanente par notre maître de l’expression qui lui vaudra sa condamnation : « Le Fils de l’Homme »[1]. Jésus  nous révèle qui est Dieu.

                - Mais ce qui est dit dans le discours d’aujourd’hui … comme dans les actions évoquées est le message à ceux du dehors… ceux qui ne reçoivent les choses qu’en paraboles, comme une énigme qui suppose pour comprendre de s’engager à la suite de Jésus ! Ce que Jésus dit à ceux du dedans, « ceux de la maison » comme dit St Marc nous le découvrons dans l’Evangile de St Jean dans les chapitres 12 ? 13 ? 14, 15, 16 et 17. Ce sont les enseignements secrets du Christ donnés à ses apôtres Pierre, Jacques et Jean et aux autres apôtres dans la fameuse « grotte des enseignements » sur le haut du Mont des Oliviers, sur laquelle Constantin avait fait édifier une magnifique basilique appelée l’église des disciples. Ce qui fut dit par le Christ aux siens, nous l’entendons comme commentaire approfondissant la révélation d lEvangile lu aujourd’hui : « Le Père et moi nous sommes UN ; Je suis dans le Père et le Père est en moi. Qui m’a vu a vu le Père. L’e Père m’aime car je ne fais rien que ce qu’il me montre ;  Les Paroles que je dis, ne sont pas de moi mais du Père qui m’a  envoyé… L’Esprit que je prierai le Père de vous envoyer … » Comme le dit le verset 18 du Prologue de St Jean : « Dieu, personne ne l’a vu, jamais ; un Unique engendré, Dieu, lui qui est dans le sein du Père, lui, nous l’a fait connaître ou s’en est fait l’interprète » Tous les mots portent ! Et nous portons ce trésor comme disciples chargés d’annoncer au monde les merveilles de Dieu, l’Unique, Communion du Père et du Fils et du Saint Esprit.

             60% des Français se disent chrétiens… mais en même temps, 64% des Français voudraient bien parler de Dieu avec quelqu’un mais ne savent pas à qui s’adresser ! Sans doute parce que nous, nous ne parlons jamais de Dieu… Mais si nous n’en parlons pas, qui le fera ? Entendra-t-on seulement le témoignage de l’Islam ?

     

    [1] Voir Daniel 7

  • Témoignage de Jean Baptiste en St Jean

    Billet spirituel du 2ème dimanche A         

                En ce dimanche, nous écoutons St Jean l’Apôtre nous transmettre le témoignage de Saint Jean Baptiste son maître, au sujet de Jésus. Voilà comment et par qui Jean et les autres disciples du Baptiste ont été enseignés et conduits au Christ.

                D’abord remarquons que le premier message est muet mais choquant dans une culture biblique qui valorise le mariage et l’enfantement des enfants: il s’agit du célibat du Baptiste !. Jean Baptiste, en effet, est parti tôt au désert, il y a vécu célibataire, tout entier consacré à sa mission : « il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira pas de vin ni de boisson forte, et il sera rempli d’Esprit Saint dès le ventre de sa mère. » avait annoncé l’ange à Zacharie. Jean Baptiste a le régime alimentaire des « Nazir », de ceux qui sont tout entier consacrés à Dieu et à son œuvre. Remarquons que Jean l’Apôtre sera lui aussi célibataire, « restant auprès du Seigneur jusqu’à ce qu’Il vienne » selon la parole de Jésus qu’il nous rapporte au chapitre 21 de son Evangile. Jean l’apôtre célibataire va vivre à Ephèse au milieu de  disciples dans la prière et la méditation de l’enseignement de Jésus qu’il nous a magnifiquement transmis dans ses écrits. Mais on peut aussi ajouter que Paul dont nous avons entendu le commencement de la lettre aux Corinthiens, était aussi célibataire ou veuf non remarié, tout entier consacré à l’Evangile : « Malheur à moi si je n’annonce pas l’Evangile ! » St Paul nous dit même que son sacerdoce, c’est d’annoncer l’Evangile. Son sacerdoce, c’est de s’offrir tout entier à cette annonce du mystère. Il écrit dans les Romains 15/16 : « Cette grâce, c’est d’être ministre du Christ Jésus pour les nations, avec la fonction sacrée d’annoncer l’Évangile de Dieu, afin que l’offrande des nations soit acceptée par Dieu, sanctifiée dans l’Esprit Saint. » Jean-Baptiste annonçant le célibat de Jésus, Jean et Paul vivant comme Jean Baptiste de ce célibat se sont donnés à Dieu pour accomplir leur mission qu’exprimait si bien le psaume 39 que commente ainsi l’auteur des Hébreux (10/8-10) : « Le Christ commence donc par dire : Tu n’as pas voulu ni agréé les sacrifices et les offrandes, les holocaustes et les sacrifices pour le péché, ceux que la Loi prescrit d’offrir. Puis il déclare : Me voici, je suis venu pour faire ta volonté. Ainsi, il supprime le premier état de choses pour établir le second. Et c’est grâce à cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’offrande que Jésus Christ a faite de son corps, une fois pour toutes. »  Voici le sacerdoce du Nouveau testament, celui du Christ annoncé par Jean-Baptiste,  celui qu’ont partagé Paul et Jean et pour le don absolu duquel, ils ont gardé le célibat pour y être entièrement consacrés.

                Ensuite Jean Baptiste parle du Christ : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». L’Agneau pascal, le vrai, celui qui a enlevé l’esclavage d’Egypte et enlève maintenant l’esclavage du péché. Mais aussi le Serviteur mystérieux du prophète Isaïe dont nous avons lu ce matin le premier chant, en première lecture, et dont nous lirons le 4ème , le jour même du Vendredi Saint à la liturgie de la passion : ce serviteur s’offre tout entier et c’est ainsi qu’il sauve tous les hommes.

                Alors suit une phrase étonnante pour parler de Jésus : « l’homme qui vient derrière moi est passé devant moi car avant moi il était. » Il parle de Jésus « l’homme qui vient derrière moi, après moi… qui est venu demander le baptême,  passe maintenant au premier plan « devant moi » - il dira « il faut qu’il grandisse et que moi je diminue » - mais surtout la dernière partie de la phrase : « car avant moi il était ». Jean ne peut pas évoquer la « vieillesse » de Jésus par rapport à lui qui est de 6 mois plus vieux que Jésus !  Cet « avant moi » désigne donc sa divinité… sa préexistence, confirmée plus loin : « j’atteste qu’il est le Fils de Dieu ». Jean l’Apôtre a donc reçu de Jean Baptiste avant le commencement de la prédication de Jésus cette ouverture sur le mystère de Jésus… et il était intrigué par ces révélations quand avec André, il suivit Jésus timidement… « que cherchez-vous ? »

                Et puis Jean raconte alors le baptême de Jésus. L’Esprit est venu et a demeuré sur Lui. Jean explique qu’il ne connaissait pas Jésus – il ne l’a donc pas rencontré entre la visitation et le baptême - mais savait par révélation de Dieu que celui qui aurait ainsi l’Esprit Saint serait le Messie, qui baptise/plonge dans l’Esprit Saint et serait le Fils de Dieu. L’Esprit dont Jésus ne parlera que petit à petit et surtout à la fin est le don par excellence pour lequel il est venu habiter parmi les hommes.

                Il faut ajouter à la révélation d’aujourd’hui faite par Jean Baptiste, celle qu’il proclamera un peu plus tard : le Christ est l’Epoux qui vient s’unir à l’humanité pour la ramener à Dieu (Jean 3/28-30) : « Vous-mêmes pouvez témoigner que j’ai dit : Moi, je ne suis pas le Christ, mais j’ai été envoyé devant lui. Celui à qui l’épouse appartient, c’est l’époux ; quant à l’ami de l’époux, il se tient là, il entend la voix de l’époux, et il en est tout joyeux. Telle est ma joie : elle est parfaite. Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue ».

               Laissons-nous éblouir et émerveiller par ces propos de Jean Baptiste qui nous conduisent directement et fortement dans le mystère de Jésus… en une année où nous efforçons de mieux le connaître.

  • Marie Mère de Dieu

                Nous voici de nouveau avec les bergers à la crèche. Cette fête est comme un arrêt sur image : c’est le seul moyen de pénétrer dans le mystère : un Père du désert dit : « La vie chrétienne, c’est  rester éveillé et vénérer »

                Comme les bergers… surtout à l’école de Marie : comme l’écrit St Basile de Séleucie : « Méditant toutes ces choses dans son cœur,  Marie était seule, au milieu des bergers qui visitaient, à converser seule avec le Seul. »

                Marie médite devant son fils qu’elle vient de mettre au monde : et cet enfant elle le contemple avec la Parole de l’Ange par laquelle Dieu a expliqué à Marie, comme à toute personne qui joue un rôle majeur dans le dessein divin : toute sa vie repose sur cette Parole que les événements repassés dans son cœur explicitent, réalisent et éclairent.

                Cette parole de Gabriel est en 3 étapes

                - La salutation : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. »

                - L’annonce de l’enfantement d’un fils, homme de la famille messianique de David : « Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père. » 

                - L’identité profonde de cet enfant :  « Il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin… L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. »

                L’Eglise va entrer à son tour dans cette méditation mariale, comme Marie et sous sa conduite : qui est ce Fils ? Il lui faudra 4 siècles pour arriver à expliciter cette foi sans dire le mystère indicible, à Ephèse : un mot « theotokos » - MARIE MÈRE DE DIEU.

                Voici donc cet enfant, Dieu devant nous, Dieu avec nous. Dieu ne se divise pas. Sans quitter le Ciel où il est servi par les Anges, il est devenu bébé en Marie, il est devant elle, il est devant nous… il sera même en nous et nous en Lui.

                 Il a voulu naître comme tout homme dans cette création dont il est l’auteur et dont il assure toujours, dans la crèche comme aujourd’hui, l’existence, la concorde et la cohésion.

                Alors développons cette confession concilaire : MERE DE DIEU La Vierge met donc au monde aujourd’hui l’Eternel… et la terre offre une grotte à Celui    qui dépasse l’entendement humain. Aujourd’hui, le Ciel est descendu sur la terre, le Paradis est à Bethléem et la Vierge est dans cet Eden ré-ouvert. Aujourd’hui, le Dieu d’avant les siècles est au milieu des bergers et des pauvres.

                Le tropaire oriental de la fête de Noël sous son apparence naïve, dit le mystère paradoxal de Noël, mystère indicible :

    En ce jour, la Vierge met au monde l’Enfant Dieu.  La terre présente une grotte à Dieu l’Inaccessible. Les Anges chantent la Gloire, avec les Bergers. Les Mages cheminent avec l’Astre ! Car pour nous vient de naître l’Enfant Nouveau Né, Le Dieu d’avant les siècles. Amen

  • Sermon Noël 2019.

     « L’ange du Seigneur se présenta devant les bergers et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa Lumière. 
Alors l’ange leur dit :
« Ne craignez pas car voici que je vous annonce une bonne nouvelle 
qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David,
 vous est né un Sauveur
 qui est le Christ, le Seigneur.
 Et voici le signe qui vous est donné :
vous trouverez un nouveau-né
 emmailloté et couché dans une mangeoire. »

    Voilà ce que nous venons d’entendre !

    Voilà ce que avez sous les yeux, derrière moi :

    « La lumière du Ciel visite la terre en Palestine, elle descend jusqu’à nous ce soir »

    Les Anges sont là,  eux qui accompagnent toujours la manifestation de Dieu

     

    Et pourtant quelle discrétion ! Le mystère est dit en une phrase « vous trouverez un nouveau-né
 emmailloté et couché dans une mangeoire. »  St Luc se contente de rapporter les faits que la crèche de notre paroisse montre.

    St Jean dans l’Evangile de demain, en donnera le sens : « Et le Verbe la Parole de Dieu s’est fait chair. Il a dressé sa tente parmi nous ».

     

    Ce récit très simple est plein d’instruction.

    Nous le méditerons sous la conduite de St Jean l’Apôtre.

    St Jean dit nous dit qu’en ce bébé, c’est Dieu qui a pris chair, qui a assumé la nature humaine. On dit souvent : Dieu s’est fait homme… mais c’est ambigu car le mot est abstrait et imprécis. Non ! Dieu s’est fait HOMME JUIF

                 La « chair » dont parle St Jean, c’est l’homme très concret, né sur une terre, parlant une langue, dans une culture, une histoire, un enracinement… Même si cette nature humaine est la même pour tous les hommes – donc universelle - ils la déclinent selon les modalités les plus variées. Et d’une manière toujours particulière. Depuis Babel, on sait que Dieu aime la variété. Et pour être universel, il faut être enraciné et vivre la nature humaine universelle de l’intérieur, dans le particularisme INEFFAÇABLE,  de son enracinement concret.

                Et en laissant subsister le peuple d’Israël, Dieu sans doute a voulu que nous n’oublions jamais CE PARTICULARISME DE L’INCARNATION, nous qui avons tellement la tentation de l’abstrait, surtout aujourd’hui : être de partout, - de Paris à Tokyo  en passant par New York, voilà le fin du fin de l’abstrait intelligent, moderne, l’avenir quoi ! - – de partout et en fait, de nulle part. En fait artificiel, évanescent et dangereux.

     

    Saint Jean poursuit pour évoquer la vie de Jésus « Il a dressé sa tente parmi nous »

    Dieu l’Eternel, le Tout Autre, Celui que personne ne peut connaître est donc entré dans le temps, dans la fragilité du temps, dans le peu de temps d’une vie que cette belle expression - « il a dressé sa tente » - veut suggérer. Il a vécu la brièveté d’une vie comme la nôtre. On ne campe pas durablement… c’est en allant vers quelque part qu’on campe, provisoirement. Même s’il est heureux et bon d’être sur terre – et Dieu y est venu avec nous – on n’y est qu’en passant. Et c’est une erreur grave d’y vivre comme si ce n’était pas en passant justement. La fragilité du campement de Jésus ce soir dans l’étable de l’arrière maison de la famille de Bethléem nous dit tout de suite que nous sommes en voyage sur cette terre, de passage…

     

    Mais alors de passage, mais alors, venant d’où ? Et allant vers où ?

     

                Venant d’où ? Depuis l’appel d’Abraham, voici 4000 ans à peu près, la Bible nous dit que nous sommes dans le désir et l’amour de Dieu, depuis toujours. Il aime chaque homme, désire son existence, lui confie une mission pour son bonheur et le bonheur des autres. Chacun a une place unique dans l’humanité : nous venons de Dieu : « Il nous a aimés dans le Christ dès avant la fondation du monde » écrit St Paul.

                Depuis l’appel d’Abraham, nous savons que Dieu n’impose rien à l’homme, il l’appelle et l’invite librement à répondre à son appel. C’est la grande imprudence divine : laisser l’homme libre de servir Dieu. Abraham est modèle de foi car il répondu « oui »…et s‘est lancé dans l’aventure avec Dieu … comme 2000 après lui, le fera la Vierge Marie à qui Dieu proposait cette chose inouïe : donner au Verbe divin, la chair d’une nature humaine, ce qui est réalisée ce soir ! Sous nos yeux. C’est pour cela qu’on fait une crèche, pour VOIR.

                Oui, chacun de nous reçoit un appel et tout le monde est indispensable dans la vision divine.

     

                Vers où allons-nous ? « à tous ceux qui l’ont reçu, écrit encore Saint Jean il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient. Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu. »

                Appelés à accueillir Dieu pour devenir son enfant, enfant de Dieu, en communion avec Dieu, participant à sa nature divine. Dès maintenant et en plénitude dans la vie éternelle. Tous « Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce. » écrit encore Saint Jean.

                Cela ne sert à rien de fêter Noël si ce soir Jésus ne naît pas davantage dans le cœur de chacun d’entre nous, c’est-à-dire si ne se produit pas en nous l’admirable échange que nous venons de chanter : Le Seigneur Jésus a pris notre nature humaine mortelle et fragile pour nous donner part à la nature divine, éternelle et nous entrainer par son Esprit dans l’amitié et la communion avec le Père. « Par un échange admirable, le Verbe a pris chair de Marie et il nous rend participant de sa divinité par la puissance de l’Esprit Alleluia. »

               

    Mais comment savoir que ce merveilleux échange se produit en nous ?

     

    Je ne retiendrai que deux réponses pour ce soir :

                - la première : si je pense ma vie et si je la vis de plus en plus, comme venant de Dieu, campant sur cette terre avant de retourner à Dieu pour l’éternité. Cela donne beaucoup de joie, cela libère du matérialisme destructeur de l’âme et de la société, de la cupidité et de l’attachement désordonné aux biens de ce monde. Cela met le cœur en paix.

                - la seconde : si j’imite les bergers dans leur foi et leur émerveillement :  car les deux – foi et émerveillement – vont ensemble ! Vous êtes là ce soir parce que vous savez qu’un événement important se produit. Vivez vraiment la fête, sans crainte, sans arrière-pensée, ce n’est pas un conte de fée pour enfant… C’est la Vérité divine pour chacun d’entre nous, il en va de notre destinée éternelle de communion avec Dieu. Ne faisons pas la fine bouche ou les désabusés qui ont tout vu !  Emerveillons-nous vraiment.

    Amen.

  • Sermon de la messe de l’Aurore

    La Fête de Noël se célèbre à 4 moments différents et une messe est particulière pour chacun de ses moments de la journée : la Veille au soir, la Nuit, l’Aurore et le Jour.

                La Veille, au moment où le soir baisse, où les ténèbres deviennent de pus en plus épaisses, le désir de la lumière se fait plus intense et l’espérance plus hardie… «  Tu ravives en nous dit l’oraison, la joyeuse espérance du salut. »

                La Nuit : c’est le livre de la Sagesse qui contemple cette venue nocturne de la Parole de Dieu chez les hommes : « Alors qu’un profond silence enveloppait toutes choses et que la nuit en était au milieu de son cours, ta Parole toute-puissante, Seigneur, est venue du ciel, ta demeure royale. » [1] Alors qu’on est au plus fort de la nuit, la Lumière pointe et jaillit de Dieu vers nous.

                L’Aurore – « Lueur qui précède le lever du soleil » : en effet, l’illumination divine nécessite du temps : depuis les premiers signes de la lumière, avant la plénitude du Jour, il faut du temps… mais quelle joie lorsque la première lueur apparaît ! L'aube est le moment de la journée où le ciel commence à s'éclaircir avant le lever du Soleil. Elle est également appelée le « petit matin » ou le « point du jour ».

                Le Jour où la rayonnement de la lumière est plénier.

     

    Mais la fête de Noël, elle – même, est située dans le rythme du cosmos : en fixant la Nativité du Seigneur au solstice d’hiver où la lumière recommence à grandir chaque jour et celle de St Jean Baptiste le 24 juin, solstice d’été où les jours commencent à diminuer selon la parole de St Jean « il faut que Lui le Christ grandisse et que moi je diminue » , l’Eglise nous enseigne que cette nativité du Seigneur est rénovation de l’homme mais aussi du cosmos entier : commencement de  la nouveauté de l’homme mais aussi de toute la nature solidairement à la destinée nouvelle de l’homme ; Dieu fait toutes choses nouvelles :

                « Père, Toi qui as merveilleusement créé l’homme et plus merveilleusement encore rétabli sa dignité…(messe du jour)

     

    Et en fêtant ainsi la Lumière divine qui nous envahit – « En ton Verbe fait chair une lumière nouvelle nous envahit » dit-on à la messe de l’aurore – nous exauçons ce qu’attendaient nos ancêtres païens de Rome ou de Germanie quand ils fêtaient au solstice d’hiver le « Sol invictus » le Soleil Invaincu !... ou encore nos ancêtres juifs quand chaque Sabbat ils fêtaient la lumière divine donnée aux hommes : « Accorde-nous de grandes bénédictions et assure l’intégrité de notre maison et la paix en son sein pour y faire résider ta Divine présence parmi nous. Illumine nos bougies d’une lumière qui ne s’éteigne jamais et éclaire ta face afin que nous soyons sauvés. »  Et notre oraison de la messe de l’Aurore en est comme un écho : « Puisque cette Lumière nouvelle éclaire déjà nos cours par la foi, fais qu’elle resplendisse dans toute notre vie. »

     

    Ainsi Noël nous permet d’accueillir la Lumière divine qui vient habiter une chair d’homme en Jésus.  Il est le Soleil de Justicedont parlait le prophète Malachie[2] : « Mais pour vous qui craignez mon nom, se lèvera le Soleil de justice et la guérison sera dans son rayonnement; vous sortirez, et vous sauterez de joie ».

     

    Et ce Soleil, nous le suivons d’heure en heure depuis le versant de la nuit,  à l’Aurore et dans son plein éclat, dans la joie de cette lumière qui nous divinise – « fais nous participer à la divinité de ton Fils qui a voulu prendre notre humanité »  demande-t-on à la messe du jour – et dont nous désirons être habités – « qu’illuminés dès ici-bas, nous goûtions dans le Ciel la plénitude de sa joie » demande-t-on à la messe de la nuit  « pour qu’elle resplendisse dans toute notre vie »demande-nous à la messe du Jour. Amen

     

    [1] Sg 18, 14-15

     

    [2]  Malachie 4/2

  • BONNE FÊTE DE NOËL

    Retable de l’église abbatiale de Beaume-les-Messieurs.       

         Nous voici tout près de fêter Noël.

                La ville tout entière est dans la lumière, le bruissement des achats, la musique et l’effervescence. Et cela depuis quelques semaines, car dans notre région, Noël est précédé de la fête de St Nicolas, un grand chrétien du 4ème siècle, évêque de Myre, devenu le patron de notre Province de Lorraine. Les enfants sans doute se réjouissent et rêvent déjà sur les cadeaux qu’ils auront bientôt.

                Il est bien juste de faire la fête, surtout en ce temps gris et froid.

                Mais que fêtons-nous donc ?

     

                Un fait si simple, un événement si discret qu’il est passé inaperçu pour les contemporains.

                La naissance d’un petit garçon, premier né d’un jeune couple de juifs de Galilée, nommés Marie et Joseph, … naissance imprévue, en plein voyage mais heureusement dans la famille de Bethléem qui a pu les accueillir.

                Cette naissance qui allait bouleverser le monde, ne fut connue que de la famille, de quelques voisins et de bergers qui veillaient sur leurs troupeaux dans la nuit.

                Un fait si simple et pourtant si capital : ce petit enfant va se révéler le Messie d’Israël, le Sauveur attendu de son peuple et de tous les hommes qui lui feront confiance. Ce petit enfant va devenir un homme mûr, d’une grande profondeur de cœur, compatissant à toutes les misères des hommes qu’il rencontrait. Il a cherché à élever l’humanité vers Dieu, de Dieu dont Il parlait d’une manière toute nouvelle : il leur montrait qu’en Lui, c’est Dieu lui-même qui visitait son peuple pour tous les hommes.

                Et ce calme, cette autorité, cette bienveillance, cet amour… Jésus les a gardés jusqu’à la fin, même quand les autorités de son peuple l’ont livré au gouverneur romain pour le faire crucifier. Tout a culminé dans son pardon donné aux meurtriers.

     

                Si nous fêtons Noël encore aujourd’hui, c’est parce que cet homme né si humblement et tué si honteusement, Dieu lui a fait passer la mort, l’a ressuscité : il est toujours mystérieusement vivant, présent au milieu des hommes pour donner son Amour. La communauté des chrétiens aujourd’hui en est témoin sur toute la face de la terre.

                Aussi, nous communauté catholique du quartier st Pierre, nous sommes heureux de vous souhaiter un Bon Noël, de vous laisser toucher par cet enfant et cet homme si exceptionnel. Puissiez-vous recevoir la joie qu’il donne dans le cœur !

                Nous vous invitons, si vous le désirez, à vivre Noël avec nous, au cours de la messe de la nuit qui aura lieu à Saint Pierre le 24 décembre 2019 à 22 Heures et à visiter notre crèche.

     

    Le Père Jacques Bombardier curé de St Pierre

    Le conseil de la paroisse

    Et tous les fidèles catholiques du quartier.

     

  • Saint Jean Baptiste, une figure exceptionnelle et complexe.

    Une illumination divine

                Dans le sein de sa mère. Comme Jérémie. Avec la venue du Christ dans le sein de Marie : cette illumination joyeuse est une initiation intime au dessein divin sur le monde et à la mission confiée à Jean Baptiste. Selon l’Evangile, il n’aura pas d’autres consignes !

     

    Une entrée dans la joie du maître

                La rencontre avec le Christ  le fait « tressaillir » comme dit Elisabeth. Nous sommes tout proche de la parole de Jésus au bon serviteur « entre dans la joie de ton maître ». Joie que Jean exprimera avec une infinie douceur et délicatesse : joie d’être l’ami de l’Epoux, c’est-à-dire de préparer la fiancée pour l’Epoux. (Jn 3)

     

    Mais aussi

    Une vie rustique austère,  à la limite du désert et de la terre habitée, là où beaucoup de gens passent !  Et ce très tôt, « l’enfant fut conduit au désert » dit St Luc. Jean sait qu’il doit « dégrossir » le peuple, l’affiner pour lui permettre d’être à la hauteur du message du Messie, Epoux des Noces !  Et avec ardeur, Jean y met toute son énergie.

     

    Une magnifique « formation » donnée aux disciples proches, les préparant à suivre le Christ au moment qu’il faudra. Quand on voit la qualité de ceux qui sont passés entre ses mains : Jean l’Apôtre, Pierre, André , …

     

    Un effacement extraordinaire devant le Christ auquel il fait passer ses meilleurs disciples ! Toute sa joie son énergie, sa force, tout est mis au service d‘une seule mission : annoncer le Christ Epoux et préparer le peuple à la recevoir.

     

    Alors le soit disant « doute de Jean » de l’Evangile d’aujourd’hui ?  Plusieurs hypothèses bien sûr !

                * Doute de Jean lui-même qui connaîtrait comme une « nuit » tout à coup devant la manière dont le Christ Epoux se comporte, devant son effacement … Serait-ce alors comme une annonce de la nuit d’agonie du Christ ? Serait-ce la dernière purification du grand homme, l’abandon de sa mission – comme nous devons tous les faire, comme les parents doivent abandonner leurs enfants à leur vie -  ou l’impression de se croire abandonné de Dieu ?

                 * Mais aussi, comme beaucoup de Pères l’ont compris, le maître – Jean Baptiste – qui est harcelé par des disciples récalcitrants « à passer à Jésus », des disciples que Jean n’arrive pas à persuader et qu’il envoie au Christ afin que celui-ci s’explique : et Jésus ne fait que montrer et comme souligner son action… c’est-à-dire les actes qu’Isaïe avait annoncés comme ceux que ferait le Messie. A eux de choisir librement !

    On ne choisit pas Jésus sur ordre ou par raisonnement : on le choisit, lui, par évidence intérieure, par certitude personnelle devant, comme dit Newman « un faisceau de faits concordants ». Amen.

  • A propos de l’Evangile de dimanche dernier…

    1er de l’Avent A

    Pourquoi craindre de rencontrer le Seigneur à la fin des temps, à la fin de sa vie ? 

    Voici quelques lignes de Saint John Henry Newman, oratorien anglais de St Philippe Néri (1801-1890)

    « Si cette rencontre dernière est perçue comme redoutable, que dire alors d’une rencontre dans le sacrement de la très sainte communion ? Car c’est jusque dans la forme, un avant-goût de sa venue, une proximité qui en est le gage…Ceux qui pratiquent la communion, comprennent bien qu’on puisse à la fois « craindre » de s’approcher ainsi de Dieu et s’y rendre quand même… La joie ne change pas la crainte révérencieuse, elles persistent toutes les deux… C’est dans ces dispositions différentes que nous voulons rencontrer le Seigneur à sa table, que nous devons prier pour sa venue et que les élus se tiendront devant Lui à son avènement. » 

    Quand nous le rencontrerons à la fin des temps, (ou à la fin de notre vie qui est une anticipation de la fin des temps pour nous personnellement) « si nous sommes à Lui, nous aurons le réconfort intérieur de son Esprit qui nous portera vers Lui et témoignera avec nous que nous sommes enfants de Dieu. Dieu est mystérieusement en 3 endroits :

                1 – tandis qu’il siège au plus haut des cieux il vient juger le monde.

                2 – Tout en jugeant le monde, il est en nous, il nous soutient et va en nous à la rencontre de lui-même. Dieu le Fils est à l’extérieur mais Dieu le Saint Esprit est à l’intérieur ; le Fils demande et l’Esprit Saint répond.

                L’Esprit saint nous est donné ici-bas ; si nous nous laissons aller à l’influence de sa grâce, de sorte qu’il attire vers le Ciel nos pensées et notre volonté et qu’il ne fasse plus qu’un avec nous, il demeurera avec nous, et nous donnera confiance au jour du jugement. »

     

    Prier pour être fidèle jusqu’au bout et accueillir le Christ miséricordieux dès maintenant en toute joie.

    « Que je sois jamais séparé de toi ». (prière secrète du prêtre juste avant la communion reprise par Blaise Pascal dans son Mémorial)

     

    Extraits du Sermon 4

     vol. 4 du 4/12/ 1836